sent entre trois et cinq ans. Typique-
ment localisées au niveau des plis axil-
laires, inguinaux et sous-mammaires,
elles peuvent également toucher la
nuque, l’espace sous-mentonnier ou en-
core être diffuses.
첸
Les nodules de Lisch ou hamartomes
iriens sont pathognomoniques de la
NF1. Ils n’affectent pas la vision et ap-
paraissent entre cinq et dix ans. Leur
mise en évidence nécessite un examen à
la lampe à fente par un ophtalmologiste
expérimenté.
첸
Les neurofibromes sont des tumeurs
bénignes. Il en existe trois sous-types :
– les neurofibromes cutanés n’apparais-
sent qu’à la puberté. Ce sont des petites
tumeurs molles, mobiles avec la peau,
sessiles ou pédiculées ;
– les neurofibromes sous-cutanés n’ap-
paraissent que dans la seconde enfance
et se développent à partir des troncs
nerveux. Ils sont plus palpables que vi-
sibles et toujours sensibles ou doulou-
reux à la pression ;
– les neurofibromes plexiformes sont
présents dès la naissance mais peuvent
continuer à apparaître à l’adolescence
et à l’âge adulte. Ce sont des tuméfac-
tions cutanées et sous-cutanées ; leur
risque de dégénérescence n’est pas né-
gligeable.
첸
Les anomalies osseuses : scoliose,
dysplasie sphénoïde ou des os longs.
ÉVOLUTION ET COMPLICATIONS
La NF1 peut être associée à un gliome
des voies optiques, à des troubles cogni-
tifs, à une scoliose et à d’autres anoma-
lies osseuses. La morbidité et la mortali-
té de la NF1 sont liées à la survenue de
nombreuses complications multisysté-
miques. L’enjeu majeur de la prise en
charge d’un patient atteint de NF1 est la
détection la plus précoce possible de ces
différentes complications. Cette prise
en charge est donc multidisciplinaire, et
un planning d’examens complémen-
taires et d’évaluations répétées doit être
mis en place.
Les complications les plus fréquentes de
la NF1 sont d’ordre neurologique. Le glio-
me des voies optiques est la tumeur in-
tracérébrale la plus fréquemment asso-
ciée à la NF1. Le dépistage d’apparition
d’un gliome des voies optiques nécessite
la réalisation d’une IRM cérébrale an-
nuelle avant l’âge de six ans, âge avant
lequel un examen ophtalmologique
comprenant une évaluation fiable du
champ visuel est difficilement obtenu.
Après six ans, un examen ophtalmolo-
gique annuel de suivi est recommandé.
C’est une altération du champ visuel qui
fera alors réaliser une IRM à la re-
cherche de cette complication. Le traite-
ment par chimiothérapie ou chirurgie
ne concernera que les gliomes évolutifs
ou symptomatiques. La radiothérapie
est actuellement contre-indiquée. Outre
le gliome des voies optiques, on peut
observer des astrocytomes (le plus sou-
vent pylocitiques).
Dans la phase diagnostique, une IRM
cérébrale est le plus souvent réalisée en
dehors de tout symptôme évoquant une
complication neurologique. Cette ima-
gerie initiale est souvent conservée
comme une référence. Les patients at-
teints de NF1 peuvent présenter des
anomalies de la substance blanche ap-
pelées OBNI (objets brillants non iden-
tifiés) ; ces lésions sont plus fréquem-
ment localisées au niveau des noyaux
gris centraux et de la fosse postérieure.
Elles apparaissent chez l’enfant et dis-
paraissent à l’âge adulte (figure 3).
Les neurofibromes sous-cutanés peu-
vent devenir compressifs (compression
médullaire, nerveuse périphérique)
lorsqu’ils sont massifs et multiples.
Enfin sur le plan cognitif, on peut obser-
ver un syndrome de déficit de l’atten-
tion associé ou non à une hyperactivité.
Cette atteinte est très fréquente et né-
cessite une évaluation et une prise en
charge en neurologie pédiatrique.
D’autres troubles des apprentissages
pouvant aller d’un trouble spécifique à
une déficience cognitive peuvent être
observés. Une évaluation neuropsycho-
logique sera alors réalisée afin de
mettre en place une prise en charge pré-
coce.
Des complications endocriniennes peu-
vent survenir. Elles seront évoquées de-
vant des signes de puberté précoce ré-
vélant un gliome des voies optiques ou
une hypertension et des malaises révé-
lant un phéochromocytome le plus sou-
vent surrénalien qui peut être associé à
la NF1.
L’hypertension artérielle n’est pas rare
chez le patient atteint de NF1. Il faut
donc penser à faire une mesure systé-
matique et utiliser des courbes de ten-
sion artérielle adaptées à l’enfant. Les
causes d’hypertension artérielle chez
l’enfant peuvent être une dysplasie arté-
rielle pariétale fibromusculaire tou-
chant l’artère rénale ou un phéochro-
mocytome comme signalé ci-dessus.
SURVEILLANCE
L’évaluation annuelle systématique
d’un patient atteint de neurofibromato-
se doit comprendre un examen clinique
complet afin de rechercher des signes
de complications selon l’âge du patient.
La mesure de la tension artérielle ne
doit pas être oubliée. Un examen oph-
talmologique annuel est recommandé.
Les autres investigations sont réalisées
en fonction de l’orientation clinique : bi-
lan neuropsychologique devant un
trouble des apprentissages, échogra-
phie abdominale avec doppler des ar-
tères rénales en cas d’hypertension…
첸
Pour en savoir plus
PINSON S., CREANGE A, BARBAROT S., STALDER J.F., CHAIX
Y. et al. : « Neurofibromatose 1 : recommandations de prise en
charge »,
Arch. Pédiatrie,
2002 ;
9:
49-60.
WILLIAMS V.C., LUCAS J., BABCOCK M.A., GUTMANN D.H.,
KORF B., MARIA B.L. : « Neurofibromatosis type 1 revisited »,
Pe-
diatrics,
2009 ;
123 :
124-33.
Médecine
& enfance
septembre 2011
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Figure 3
IRM cérébrale montrant des OBNI
(objets brillants non identifiés).
A : image axiale FLAIR avec hypersignaux dans
la substance blanche cérébelleuse. B : image
axiale FLAIR montrant des hypersignaux sus-
tentoriels proches des noyaux gris centraux.
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