2014-15 Report Card on Cancer in Canada 3
l’utérus, supposant que plus de 70 pour cent des femmes sont
vaccinées. Cependant, des exemples démontrent qu’étendre
les programmes de vaccination contre le PVH aux hommes
réduirait d’avantage l’incidence des maladies à PVH et des
décès due aux cancers de l’utérus par plus de 30 et 23 pour
cent, respectivement.11
Outre la prévention du cancer du col de l’utérus, de
nombreuses études mettent en évidence les bénéces
apportés par la vaccination contre le PVH chez les hommes.
Une étude randomisée, en double-aveugle, contrôlée par
placébo avec lles et garçons à parts égales, a permis de
conclure que les taux de séroconversion des enfants vaccinés
étaient supérieurs à 99 pour cent des taux de séroconver-
sion de la population totale avec un taux chez les garçons
semblable celui des lles.12
Une autre étude randomisée en double aveugle contrôlée
par placébo publiée dans le New England Journal of
Medicine en 2013, a démontré que l’administration de trois
doses de vaccin quadrivalent contre le PVH a été ecace
dans 65 pour cent des cas dans la prévention des lésions géni-
tales causées par le PVH 6, 11, 16 ou 18 chez 4 056 hommes
âgés de 16 à 26 ans. Chez les patients négatifs initialement
pour le PVH, l’ecacité a atteint presque 90 pour cent. Un
projet de sous-étude de l’étude susmentionnée incluant 602
hommes séronégatifs pour le VIH qui entretiennent des
relations sexuelles avec des hommes (HSH) , vise à évaluer
l’ecacité du vaccin dans la prévention de la néoplasie
intraépithéliale anale, un précurseur du cancer anal. Chez
la population en intention de traiter, l’incidence des NIA
dues au PVH 6, 11, 16 ou 18 a été diminuée de 50 pour cent;
l’incidence dans la population traitée selon le protocole a été
diminuée de 78 pour cent.14
Bien que les preuves chez les hommes soient dénitive-
ment moins solides que celles relevées auprès des femmes,
cette importante étude fournit susamment de raisons
scientiques pour considérer des programmes de vaccination
mixtes. Les HSH ont été identié comme une population à
haut risque d’infections et eets indésirables dus au PVH,4
incluant verrues et cancers ano-génitaux.
Cependant, une étude récente menée à l’Université McGill
a montré des taux élevés d’infection orale au PVH chez les
hommes hétérosexuels.15 Plus de sept pour cent des hommes
de l’étude avaient des infections orales à PVH, avec des taux
plus élevés chez les fumeurs, eectuaient plus fréquemment
des relations orales avec leur partenaire, ou avaient des
partenaires multiples. La prévalence était plus élevée chez les
hommes dont le partenaire avait une infection orale au PVH,
avec des taux atteignant 28,6%. Non seulement cette étude
suggère que l’infection à PVH peut être répandue parmi
les hommes hétérosexuels, mais il suggère également que
la transmission peut se faire par voie orale-orale et par voie
orale-génitale. Comme mentionné ci-dessus, l’infection à
PVH est plus étroitement associée aux cancers oro-pharyngés
qu’aux cancers du pénis, ce premier étant beaucoup plus
fréquent.
Certains comités consultatifs ont recommandé de cibler
les HSH dans les programmes de vaccination nancés par
le gouvernement4,16 pour que ces patients soient susceptibles
de bénécier d’une immunité conférée par une stratégie
de vaccination utilisée uniquement chez les femmes. Des
modèles ont montré une relation coût-ecacité favorable
quand les HSH sont ciblés à l’âge de 12 ans.17
Toutefois, l’identication des hommes à haut risque qui
sont susceptibles de se livrer à des comportements sexuels
risqués, ou encore les fumeurs, n’est probablement pas
possible avant l’âge de 12. Les jeunes garçons ne sont pas
susceptibles de déclarer une préférence sexuelle avant le
début de la maturité sexuelle, et quand les vaccins sont
susceptibles de conférer le plus d’avantages, une stratégie de
vaccination non-sélective pour les garçons peut être davan-
tage soutenue comme cela a déjà été mise en place pour les
lles, indépendamment du risque.
En eet, les étudiants de 8ème année au Canada, la popu-
lation cible de certains programmes de vaccination que l’on
verra ci-dessous, ont typiquement entre 13 et 14 ans. Une
enquête publiée par l’Agence de la Santé Publique du Canada
en 2001 constata que le temps qu’ils atteignent l’âge de 14 ans,
16 pour cent des lles et 18 pour cent des garçons avaient
déjà eu des rapports sexuels.18
Dans la plupart des essais cliniques, la vaccination est
extrêmement moins ecace lorsque les participants avec
une infection initiale au PVH sont inclus. Dans une étude,
l’ecacité a chuté de 98 pour cent à 44 pour cent.8 Ainsi,
les hommes et femmes à haut-risque, dont ceux avec de
multiples partenaires sexuels et avec un antécédent de frottis
anormal ont typiquement été exclus des essais cliniques ayant
pour but de montrer l’ecacité.
Plus important encore, les implications éthiques de ne
pas allouer de nancement publique à un vaccin connu
pour réduire l’incidence de la maladie, et potentiellement
les cancers, chez une population spécique, doivent être
pris en compte. Bien que des preuves directes montrant
que la vaccination contre le PVH réduit les cancers chez
les hommes soient manquantes, il est dicile d’ignorer les
données préliminaires. Santé Canada et la Food and Drug
Administration ont déjà pris cette décision en connaissance
de cause au moment de l’approbation d’un vaccin quadriva-
lent pour la prévention du cancer anal chez l’homme et la
femme, malgré un manque d’études rendant compte de résul-
tats réels.
Programmes de vaccination
En 2013, l’Ile du Prince Edward est devenue la première et
unique province canadienne à orir le vaccin contre le PVH
aux garçons dans le cadre de leur campagne de vaccination
publique habituelle. Toutefois, à partir de Septembre cette
année, le programme de vaccination de l’école d’Alberta
inclura des garçons de 5ème année avec un programme de
rattrapage de quatre ans pour les garçons de 9ème année. Les
programmes de vaccination nancés publiquement sont listés
par province dans le Tableau 2. La période de vaccination
varie selon les provinces, allant de la 4ème année au Québec
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