tains soignants, et, d’une manière géné-
rale, il semble que certains individus
présentent une plus grande sensibilité
que d’autres au développement de
troubles liés au stress post-traumatique
(SPT). R.E. Epstein, C.F. Fullerton, R.J.
Ursano ont étudié 355 soignants mili-
taires pendant les 18 mois qui ont suivi
leur intervention sur les lieux d’une
catastrophe aérienne (Posttraumatic
stress disorder following an air disas-
ter : a prospective study : Am. J.
Psychiatry, 1998, 155 [7] : 934-8).
L’objectif était de déterminer des pré-
dicteurs du SPT afin de faciliter l’iden-
tification précoce et l’éventuelle pré-
vention de la morbidité subséquente. Ils
ont mesuré, entre autres, les réactions
péritraumatiques associées à la catas-
trophe, la fréquence des autres événe-
ments stressants consécutifs et effectué
une évaluation standardisée du SPT à 6,
12 et 18 mois. Les études antérieures
sur le même thème étaient rétrospec-
tives pour la plupart et reposaient sur ce
que disaient les sujets de ce qui leur
était arrivé. C’est à 12 mois que l’on
trouve le plus fort taux de SPT (12,1 %)
et de symptômes de stress. Le SPT
s’amende à 18 mois (7,3 %) mais pas
les symptômes. Ce sont les sujets les
plus jeunes, non gradés, de plus bas
niveau culturel, confrontés à de grands
brûlés, à des enfants blessés ou à des
cadavres, anxieux ou effrayés par la
catastrophe, ayant vécu alors un état
stuporeux et ayant été confrontés à
davantage d’événements stressants
dans leur vie durant les 6 mois suivant
l’accident, qui ont le plus développé un
trouble de SPT. Statistiquement, les
meilleurs prédicteurs seraient : un bas
niveau culturel, la confrontation aux
grands brûlés, un plus grand nombre
d’événements stressants après la catas-
trophe et un vécu de “zombie” (réponse
dissociative) au moment de l’exposition
à celle-ci. Chacun d’eux se suffirait à
lui-même et la meilleure prévention du
SPT consisterait à aider les soignants
urgentistes de terrain à équilibrer leur
vie personnelle après intervention sur
les lieux d’une catastrophe. Quel type
d’aide ? Une chose semble sûre : il faut
prendre soin des équipes d’intervention
d’urgence. Ch. L.
Mots-clés : Stress post-traumatique,
Urgentistes, Catastrophes.
Peurs et phobies
Ann Arbor (États-Unis)
En dehors de l’agoraphobie ou de la
phobie sociale, les phobies constituent
des troubles psychiatriques fréquents
dont les typologies sont peu définies.
Elles s’accompagnent d’une comorbi-
dité importante, notamment dépressive
ou toxicomaniaque. L’étude que rappor-
tent G.C. Curtis et coll. tente de préci-
ser ces éléments (Specific fears and
phobias. Br. J. Psychiatry 1998, 173 :
212-7).
Ces auteurs ont interrogé 8 098 per-
sonnes, âgées de 15 à 54 ans, entre
1990 et 1992 à l’aide d’entretiens struc-
turés. À partir de ces données, ils ont
repéré les patients présentant des
troubles phobiques (agoraphobie, pho-
bie sociale, phobie spécifique) et ceux
ayant des peurs spécifiques mais ne
répondant pas aux critères de la phobie.
Dans cette population, près de la moitié
des sujets interrogés (49,5 %) rappor-
tent une ou plusieurs peurs irraison-
nées. La peur des animaux (souris, arai-
gnée, serpent...) est la plus répandue
(22,2 %) et la première chez les
femmes. La peur du vide est la deuxième
(20,4 %) grande angoisse de cet échan-
tillon et la première chez les hommes.
Viennent ensuite la peur de l’eau
(9,4 %), de l’orage (8,7 %) et celle
d’être seul (7,3 %). Parmi ces patients,
22,7 % seulement (soit 11,3 % de la
population) présentent les critères d’un
trouble phobique selon le DSM IV. Le
risque de développer une phobie aug-
mente avec le nombre des peurs. Ainsi,
seulement 12 % des sujets ayant une
seule peur présentent un tableau de
phobie, alors que 57 % de ceux qui en
ont six à huit présentent une phobie
constituée. Au niveau de la comorbidi-
té, la situation est comparable. Si 42 %
des monophobiques présentent un
trouble anxieux associé, c’est plus de
84 % de ceux souffrant de 6-8 peurs qui
en sont atteints.
L’âge de survenue de ces peurs est pré-
coce puisque l’âge moyen d’apparition
est de 12 ans et le tableau est installé
avant 25 ans. Les antécédents parentaux
de troubles psychiques sont également
plus fréquents chez les sujets polypho-
biques par rapport aux monophobiques.
Enfin, le pronostic est plus sombre chez
les polyphobiques puisque seulement
20 % d’entre eux guérissent contre
60 % des monophobiques.
Pour expliquer ces résultats, les auteurs
évoquent une hypothèse adaptative ori-
ginale. Ces peurs ancestrales auraient
constitué des critères de survie dans
notre lointain passé (peur des serpents
par exemple...), bien avant que l’in-
conscient viennent tenter de brouiller
les pistes (de la savane évidemment...).
P. D.
Mots-clés : Peurs, Phobie.
Vitamine et dyskinésies tardives
Staffordshire (Grande-Bretagne)
La survenue de dyskinésies tardives est
une complication grave, invalidante et
assez fréquente des traitements neuro-
leptiques. Sa prévalence varie selon les
études, mais elle est globalement esti-
mée à 20 % des patients traités. Elle
toucherait préférentiellement les sujets
âgés et ceux traités sur de longues
périodes. L’origine de cette complica-
tion reste mystérieuse et, surtout, il
Revue de presse
Act. Méd. Int. - Psychiatrie (15), n° 215, décembre 1998
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