TD5 : monnaie.
1. Comment Keynes définit-il la préférence pour la liquidité
La préférence pour la liquidité est une disposition psychologique a l’égard du temps, c'est-à-dire face
a l’incertitude, c’est donc un aspect d’un préférence pour le présent mesurée par le montant des
ressources qu’un individu désire conserver sous forme de monnaie. il s’agit donc d’une conservation
d’un droit a consommer sous une forme immédiatement mobilisable, c'est-à-dire une forme
réversible c'est-à-dire bref la préférence pour la liquidité c’est ce qui explique la détention
d’encaisses monétaires au delà des besoins transactionnels, autrement dit c’est ce qui explique la
thésaurisation.
2.
Pour les klassiques, le taux d’intérêt est le prix qui, sur le marché du capital, équilibre l’épargne et
l’investissement. pour Keynes non seulement un tel marché global de l’épargne n’existe pas mais
surtout chez Keynes le taux d’intérêt ne règle pas la décision du montant épargné (chez Keynes c’est
la Pmc qui joue ce rôle) mais règle plutôt la décision de la forme sous laquelle ce renoncement a la
consommation immédiate va être détenue. Le taux d’intérêt est ainsi le prix de renoncement à la
disponibilité immédiate d’une encaisse.
- Néoclassique :
o Revenu réel se répartit en:
C
Bd/(1+r)
Md/p
- Keynes :
o Revenu nominal :
C=f(Y)
S=Y-C :
Bd/(1+r)
Md/P
3.
Le taux d’intérêt c’est « la récompense pour la renonciation a la liquidité », « la récompense pour ne
pas thésauriser » . la demande de monnaie (fonction de la préférence pour la liquidité) s’équilibre
par le taux d’intérêt, sur le marché de la monnaie, à l’offre de monnaie (la quantité de monnaie en
circulation). La quantité de monnaie disponible a un impact sur le taux d’intérêt dans la mesure ou
elle satisfait plus ou moins la préférence pour la liquidité (Md) ainsi si le taux d’intérêt baisse
l’incitation à renoncer a la liquidité est moindre et donc la demande de monnaie MS excède l’offre de
monnaie.
S
Détermination
simultanée
Détermination
séquentielle
4.
La demande de monnaie est fonction de trois motif, deux dépendent de Y et le troisième du taux
d’intérêt r.
- Le motif de transaction : afin de couvrir l’intervalle entre encaissement et décaissement.
- Le motif de précaution : afin de parer a une dépense imprévue.
- Le motif de spéculation :afin de profiter d’une soudaine et fructueuse opportunité de
placement. L’intensité de ce motif est fonction de son coût, c'est-à-dire le cout d’opportunité
de l’encaisse détenue, autrement dit son manque à gagner.
La demande de monnaie est donc croissante avec le revenu. Et elle est décroissante du taux
d’intérêt, d’autant plus que plus le taux d’intérêt est faible plus la probabilité d’une telle opportunité
fructueuse est forte donc plus la demande de monnaie pour motif de spéculation est forte, la
demande de monnaie dépend non seulement du taux d’intérêt mais aussi de l’anticipation du taux
d’intérêt. Si le taux d’intérêt augmente, la valeur actualisée d’un titre (Bd/(1+r)) baisse autrement dit
le prix d’une obligation baisse, et d’ailleurs le prix des obligations sera d’ailleurs bien meilleur marché
(ne serait que parce qu’elles auront un meilleur rendement). Si le taux d’intérêt est faible, la
probabilité que le taux d’intérêt augmente et d’autant plus grande ceteris paribus. En conséquence
les agents ont tendance a vendre leur stocks d’obligations.
5.
Le taux d’intérêt réel (corrigé du taux d’inflation) sert au calcul d’actualisation c'est-à-dire au calcul
de la valeur actuel d’un avoir futur. Avec taux d’intérêt de 5% « un euro aujourd’hui vaut plus qu’un
euro demain » en effet cet euro d’aujourd’hui vaut demain 1,05 euros. Et à l’inverse combien vaut 1
euros de demain aujourd’hui : il vaut 1/(1+0,05)=0,952 euros aujourd’hui. Voila pourquoi la valeur
actuelle baisse lorsque le taux d’intérêt augmente.
6.
Une obligation c’est un titre représentant une fraction de crédit accordé a une entreprise ou a un
état, et ouvre un droit a une rémunération garantie (que l’on appel coupon) selon un taux d’
intérêt dit facial et ce jusqu’au remboursement du principal à une échéance fixé a l’avance (peut aller
jusqu'à trente ans).
Si le taux d’intérêt diminue face au taux d’intérêt facial, il y a un gain sur la valeur du titre mais si
l’inverse se produit il y a une perte sur la valeur du titre.
Les actions sont des fractions du capital d’une entreprise cotée en bourse, dont la propriété ouvre le
droit a un éventuel dividende, c'est-à-dire a une fraction des bénéfices annuels. En échange de
risques financiers l’actionnaire a un droit de vote a l’assemblée générale proportionnée a sa part de
capital.
3 modes d’évaluation d’une action :
- La valeur nominale ou le cours de marché si elle a été introduite en bourse dépend d’une
convention. (quelle sortie est la plus prise)
- La valeur intrinsèque calculée a partir de la valeur des actifs nets comptabilisés dans le bilan
de la société, actifs-dettes=valeurs des fonds propres , on multiplie les fonds propres par la
fraction d’action détenue pour connaitre la valeur des actions.
- C’est toujours une valeur intrinsèque mais cette fois ci calculée a partir des bénéfices
anticipées, le calcul consiste a faire la somme actualisée du rendement anticipé du capital.
Doc 3 :
La décision d’investissement c'est-à-dire l’acquisition de capital fixe dépend de deux choses :
- D’abord du taux d’intérêt, c'est-à-dire du cout de financement de l’investissement
- Des anticipations :
o Du rendement de l’investissement.
o Des variations du taux d’intérêt.
Du coup, l’incitation à investir dépend de la comparaison de l’efficacité marginale du capital au taux
d’intérêt :
F’(K)=

La somme des recettes nets anticipés ã actualisées sur la durée de vie du capital est égale à son prix
d’acquisition.
I=


Exemple avec I=200, T=2, ã1=170 , ã2=100 avec x= 1/(1+e)
On trouve une efficacité marginale du capitale e= 25%.
Soit r le taux d’intérêt :
- Si r>e, c'est-à-dire si l’efficacité marginale du capitale est inférieure au taux d’intérêt,
dans ce cas on aura une préférence de l’agent pour l’épargne en placement car
l’investissement n’est pas rentable.
- Si r<e, dans ce cas on a une efficacité marginale du K supérieur au taux d’intérêt,
dans ce cas préférence de l’agent pour l’investissement.
Les rendements escomptés augmentent avec le volume de l’investissement mais moins que
proportionnellement, c'est-à-dire que plus l’investissement s’accroit plus e décroit.
les anticipations portent aussi sur les variations du taux d’intérêt, un taux d’intérêt faible
implique une forte probabilité d’un taux d’intérêt croissant et inversement.
- Si on anticipe une baisse du taux d’intérêt, on anticipe alors que 1/(1+r) va s’accroitre
donc la demande de monnaie pour spéculation va diminuée. Demande d’obligation
qui s’accroit. Financement de l’investissement plus facile.
- Si on croit qu’il va s’accroitre dans ce cas 1/(1+r) va décroitre augmentation de la
demande de monnaie pour spéculation. Demande d’obligation qui décroit,
financement de l’investissement plus difficile.
A la limite pour un taux d’intérêt très faible, le prix du renoncement a la liquidité ne
compense plus le plus infime risque de perdre un capital, et de ce fait on préférera détenir
les actifs sous forme liquide (augmentation de la demande de monnaie pour motif de
spéculation), c’est le phénomène de trappe a liquidité.
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