de résistance majeure chez Phaseolus est connue à ce jour. En apportant de nouvelles
connaissances sur l'interaction entre X. a. pv. phaseoli et le haricot, nos travaux devraient
ainsi contribuer à l'amélioration de la lutte contre cette maladie.
Le pathovar phaseoli est scindé en deux groupes, fuscans et non-fuscans, selon l'aptitude des
souches à produire ou non un pigment brun dans le milieu de culture. L'étude, réalisée par
Seyed Medhi Alavi (étudiant iranien bénéficiant d’une bourse de thèse, 2004-2206, dans le
cadre de la coopération bilatérale franco-iranienne), a permis de confirmer que ces deux
populations définies sur un critère biologique constituent des populations génétiques
distinctes. En effet, l'analyse par AFLP de la diversité génétique d'une collection mondiale de
souches de X. a. pv. phaseoli et de souches appartenant à d'autres pathovars de cette espèce
(pv. allii, pv. citri, pv. vesicatoria…) a révélé que les souches du pathovar phaseoli se
répartissent au sein de 4 lignées génétiques. Les souches fuscans sont homogènes (une seule
lignée) alors que les souches non-fuscans sont plus diverses (3 lignées). Le pathovar phaseoli
présente donc une structure génétique complexe. De plus, cette analyse a montré que ces
lignées se différencient autant entre elles qu'avec d'autres lignées de pathovars ayant des
gammes d'hôtes très différentes telles que des Alliacées, des Citrus ou des Solanacées. Ces
résultats suggèrent que le pathovar phaseoli et chacune de ses lignées génétiques possèdent
des séquences nucléiques spécifiques.
Avant cette analyse par AFLP, une hybridation soustractive entre la souche CFBP 4834 du
pathovar phaseoli et 3 souches appartenant à d'autres pathovars de X. axonopodis, avait été
effectuée pour générer un outil moléculaire de diagnostic des populations du pathovar
phaseoli. Cette approche nous a permis d'isoler une séquence nucléique spécifique des
souches de X. a. pv. phaseoli. Cette séquence nous a ainsi tout d'abord servi de matrice pour
développer un réactif de détection moléculaire utilisé dorénavant dans les schémas de contrôle
sanitaire des semences de haricot. Cette séquence permet la reconnaissance spécifique des 4
lignées génétiques du pathovar phaseoli identifiées par AFLP. La caractérisation moléculaire
de cette séquence nous a permis de montrer qu'il s'agit d'une séquence d'insertion que nous
avons nommé (ISXax1) (Alavi et al., soumis). Cet IS ne porte pas de gène codant une
fonction qui pourrait jouer un rôle dans l'interaction avec la plante-hôte. De plus, nous avons
montré qu'il existe un fort polymorphisme d'insertion de cette séquence chez les souches de X.
a. pv. phaseoli. Enfin, nos résultats ont révélé qu'aucune copie de l'IS (1 à 7 copies selon les
souches) est inserée dans un gène commun à toutes les souches de X. a. pv. phaseoli indiquant
que cet IS n'est pas impliqué dans le déterminisme de la spécificité des souches du pathovar
phaseoli vis-à-vis du haricot.
Sujet de stage proposé
La démarche que nous proposons maintenant pour identifier des gènes communs au pathovar
phaseoli et donc des fonctions qui pourraient expliquer ce niveau de spécificité est la suivante:
- Sélectionner par hybridation soustractive, les zones génomiques spécifiques de chaque
lignée génétique qui constitue le pathovar phaseoli vis-à-vis des pathovars les plus proches au
sein de l'espèce X. axonopodis.
- Puis, extraire les zones génomiques communes à toutes les lignées du pathovar phaseoli.
- Enfin, séquencer le génome commun et identifier les fonctions codées par ce génome. Nous
chercherons les homologies de séquences à partir des génomes entiers déjà ou bientôt
disponibles de Xanthomonas (X. a. pv. citri, X. a. pv. vesicatoria, X. campestris pv.
campestris, X. c. pv.armoraciae, X. oryzae pv. oryzae, X. o. pv.oryzicola). Une mutagénèse de
gènes candidats sera alors effectuée pour vérifier leur rôle dans la spécificité d'hôte.