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Les petits boulots séduisent les jeunes bohèmes
TOKYO
correspondance
, le bureau de l’Agence
nationale pour l’emploi nipponne réservé aux moins
de trente ans, tout est fait pour séduire une popula-
tion qui n’a pas vraiment l’habitude de pointer au
chômage : mobilier neuf, ordinateurs et guichets de
consultation tranchent avec les locaux plus ternes
des autres locaux.
Créée il y a deux ans, l’agence de Tokyo, l’une des
quatre du pays, est située à Shibuya, quartier jeune
par excellence, juste en face du magasin de disques
Tower Records, et reçoit environ 500 visiteurs par
jour, dont la grande majorité a entre 23 et 25 ans. Le
tiers seulement a déjà un emploi, et, deux fois sur
trois, il s’agit d’un arubaïto (de l’allemand Arbeit, tra-
vail), ces petits boulots qui sont légion dans le sec-
teur des services et qui servent d’amortisseur aux
ravages de la crise. « Le but de l’agence, justement,
c’est d’essayer d’apporter des solutions alternatives
aux petits boulots, on s’est aperçu qu’il n’était pas vrai-
ment souhaitable qu’il y ait trop de freeters », recon-
naît Hirotaka Nakazato, de Young Hello Work.
Les freeters (de free et arubaïter) désignent les jeu-
nes qui vivent intégralement de petits boulots, deve-
nus le passeport pour un mode de vie alternatif. Syno-
nyme de zapping et de mobilité, la culture de l’aru-
baïto fait partie intégrante de la vie des jeunes Nip-
pons, qu’ils y aient recours pour gagner de l’argent de
poche tout en poursuivant leurs études, qu’il s’agisse
de repousser l’entrée dans la vie active de quelques
années, ou simplement de gagner de quoi vivre tout
en s’adonnant à une passion, sportive ou artistique.
« ’ ’ »
Bible du petit boulot, l’hebdomadaire Arubaïto
News va jusqu’à classer les offres d’arubaïto en des
dizaines de rubriques différentes : « Jobs où l’on
s’amuse », « Jobs où l’on ne fait pas grand-chose »,
« Jobs où on gagne bien », « Jobs pour travailler le
week-end », etc. La perspective de passer une gran-
de partie de sa vie dans la même entreprise et la
rigidité du monde du travail rebutent toute une
catégorie de jeunes, qui se reconnaissent de moins
en moins dans le modèle du salarié victime de res-
tructurations en fin de carrière.
Le prolongement de la récession a toutefois ren-
du plus réalistes les candidats à la bohème. Fou-
lard noir autour du front, pieds nus dans des espa-
drilles multicolores, Naoki, 25 ans, est inscrit dans
une agence d’intérim pour petits boulots : « On
donne un coup de fil la veille, on nous dit où aller.
Hier, on était trois pour vider un appartement. On
est payé 800 yens de l’heure, ça fait dans les
6000 yens (50 euros) la journée », raconte-t-il. Sor-
ti d’un IUT d’informatique, il a travaillé cinq ans
dans une entreprise, mais enchaîne les petits bou-
lots depuis six mois.
En cassant le mythe de l’emploi à vie, la crise a
rendu toute relative la sacro-sainte loyauté de l’em-
ployé vis-à-vis de l’entreprise. Ryo, 26 ans, a fait
des études d’assistant social, mais cherche à tra-
vailler dans la publicité. En deux ans, il a changé six
fois d’employeur. « Mon objectif est d’acquérir des
compétences, je veux pouvoir me spécialiser afin de
mieux me protéger des plans sociaux », dit-il, prag-
matique. Les rêves d’enrichissement de leurs aînés
ont laissé place à d’autres aspirations. Après l’uni-
versité, Yoshimichi, 23 ans, est parti voyager trois
mois en Asie avec l’argent de ses arubaïto. Venu de
province, il loue à Tokyo un studio pour
50 000 yens et cherche, depuis un mois, un emploi
stable dans la publicité. « Il y a le problème des assu-
rances sociales. Et il faut aussi s’occuper des parents.
Mais, à côté de ça, je veux faire du bénévolat dans
une organisation non gouvernementale… » dit-il.
Brice Pedroletti
L
esystème japonais des
retraites est complexe. Il
comporte un régime de
base universel, un régi-
me complémentaire
obligatoire pour les sala-
riés du privé et des régimes spé-
ciaux pour la fonction publique.
Pour la capitalisation d’entreprise,
les pécules de fin de carrière sont
très répandus et les grandes entre-
prises ont, en plus, mis en place
des fonds de pension.
Le système n’a plus très bonne
réputation : 92 % de Japonais se
disent inquiets. Les régimes d’Etat
qui disposent de réserves sont
saufs. Mais la capitalisation d’en-
treprise (pécules et fonds de pen-
sion) garantissant, au yen près, la
prestation future est, elle, en plein
marasme. Une situation intenable
après treize ans d’instabilité bour-
sière, de croissance atone et de
départs en retraite plus fréquents.
Des dizaines de milliards d’euros
partent en fumée pour boucher le
trou creusé par le postulat : « le
marché paiera » !
Rien que pour les fonds de pen-
sion, le constat est sévère :
entre 1996 et 2002, le nombre de
fonds est passé de 1 883 à 1 651 et
les salariés affiliés de 12 à 10,8 mil-
lions. De 1999 à 2001, les actifs ont
baissé de 62 200 milliards de yens
à57 000 milliards de yens. Tout
cela au passif de la bulle financière
des années 1980 et de son implo-
sion : les fonds d’Etat rapportaient
alors 8 % contre 3 % désormais
(1 % il y a encore six mois), et l’indi-
ce Nikkei a été divisé par quatre !
Aentendre François Fillon,
ministre des affaires sociales, du
travail et de la solidarité, venu pré-
senter, fin octobre, sa réforme à la
Maison franco-japonaise de
Tokyo, le projet français d’un ren-
dez-vous quinquennal pour révi-
ser les régimes s’inspire du Japon.
Le Conseil d’orientation des retrai-
tes (COR) créé en 1999 présente,
d’ailleurs, un air de famille avec
les Comités consultatifs (shingi-
kai), rouage essentiel des réformes
dans l’Archipel, associant hauts
fonctionnaires, parties intéressées
et monde académique. Des élé-
ments centraux de la réforme des
retraites au Japon qui ont été au
cœur du débat des élections du
9novembre se retrouvent dans la
réforme Fillon : pas d’augmenta-
tion importante du taux de cotisa-
tion ; confirmation du rôle de la
répartition ; maintien du pouvoir
d’achat des pensions par indexa-
tion sur les prix (et non plus sur les
salaires). Au calendrier franco-
japonais figure d’ailleurs le projet
de convention bilatérale de Sécuri-
té sociale, annoncée pour début
2004.
Ala différence de la France,
cependant, la répartition au
Japon n’exclut pas la constitu-
tion de réserves : celles-ci excè-
dent 1 000 milliards d’euros, soit
deux fois les actifs de la capitali-
sation privée. Et le paritarisme
ne concerne que les fonds de pen-
sion, alors que les régimes d’Etat
sont gérés directement par des
fonctionnaires. On note, aussi, la
convergence du traitement des
salariés du secteur privé et de la
fonction publique, alors qu’en
France ce sujet très délicat n’a pu
être qu’ébauché. Enfin, la réfor-
me de 2004 devrait relever la part
du budget de l’Etat dans le finan-
cement de la retraite de base,
d’un tiers à la moitié. Ce qui
rebondit sur le débat fiscal…
Mais c’est l’expérience pratique
de la réforme qui distingue le
mieux l’Archipel de l’Hexagone.
Réussir la première grande réfor-
me des retraites en France est un
exploit ; au Japon, celle-ci est per-
manente. La révision est quinquen-
nale : même dans l’Archipel, il faut
bien cinq ans pour concocter,
négocier, rédiger, faire voter et
mettre en place une réforme des
retraites. La mouture 2004 intro-
duit une rupture conceptuelle
importante. Jusqu’à la réforme de
1999 comprise, l’objectif était de
maintenir le montant des réserves.
Quand on ne pouvait plus augmen-
ter le taux de cotisation, on rédui-
sait les prestations par les leviers
classiques : allongement de la
durée de cotisation et augmenta-
tion de l’âge de départ, avec retrai-
te à taux plein.
Mais le dogme du maintien des
réserves vient de tomber car on ne
peut impunément leur sacrifier les
prestations. Entrent alors en scène
les « bébés Yamazaki », du nom
de Nobuhiko Yamazaki, leur
concepteur – intellectuel –, appar-
tenant à l’équipe des actuaires du
ministère des affaires sociales.
L’idée est simple : on s’assure pour
chaque année que les bébés
viennent au monde avec un systè-
me de retraite équilibré pour les
quatre-vingt-quinze prochaines
années. Et on joint un ajustement
glissant d’« équilibre automati-
que » qui, chaque année, recalcule
l’équilibre nécessaire pour les
quatre-vingt-quinze prochaines
années. On ajuste, alors, en fonc-
tion de paramètres constatés tels
que la natalité, la mortalité et la
survie, l’évolution des salaires
pour l’assiette et des prix pour la
prestation, modulant l’évolution
démographique et la croissance
économique. Si nécessaire, on
puise dans les réserves : en quatre-
vingt-quinze ans, celles-ci
devraient passer de cinq ans à une
année de prestations, tout en
maintenant une hausse très pro-
gressive des cotisations, qui, à
13,58 % actuellement, seront à
20 % en… 2099 !
Si cet « équilibre automatique »
ne pouvait plus garantir l’avenir
des retraites, l’ensemble du systè-
me sera remis en cause et un nou-
veau paradigme sera construit.
Sans geindre sur le « vieillisse-
ment de la population », ni parier
sur la « croissance miracle », le
Japon introduit avec créativité et
pragmatisme un système lucide et
flexible.
Jean-François Estienne,
Président de l’Association
franco-japonaise pour l’étude
des retraites
Les « bébés Yamazaki » donnent naissance à une réforme des retraites
La capitalisation
d’entreprise
est en plein
marasme
TOKYO
de notre correspondant
R
écemment, à Nagoya,
grande ville industriel-
le du centre du Hons-
hu, un contractuel de
52 ans, qui avait pris
en otage des
employés de l’entreprise de trans-
port pour laquelle il travaillait, a
provoqué une explosion, faisant
trois morts et trente-quatre bles-
sés. Il réclamait le paiement de
trois mois de salaire non versé.
Déséquilibré, il l’était assurément.
Son acte n’en est pas moins révéla-
teur des zones d’ombre du corps
social : le monde des gagne-petit,
dont beaucoup tirent le diable par
la queue, jusqu’au moment où cer-
tains craquent. Le contractuel de
Nagoya faisait partie de cette
armée d’anonymes, broyés par
une crise qui tend à faire de la sol-
vabilité le seul critère de reconnais-
sance sociale.
Longtemps, l’étranger et le dis-
cours officiel national ont fait des
équilibres sociaux des années
1960-1980 des invariants culturels.
Et se sont forgés les grands
«mythes » de Japan Inc. : société
consensuelle et appartenance de la
majorité des Japonais à la classe
moyenne. Le compromis social de
l’époque était le fruit de l’histoire
particulière de l’industrialisation
dans l’Archipel, mais il reposait aus-
si sur une redistribution relative-
ment égalitaire des fruits de la pros-
périté, aiguillonnée par de puis-
sants contrepoids (syndicats, mou-
vements sociaux, etc.) au pouvoir
économique. Avec certes des inéga-
lités, chacun voyait son niveau de
vie s’améliorer. La majorité se sen-
tait portée par le même courant et
est né, à l’époque, le sentiment d’ap-
partenir à une vaste classe moyen-
ne moins définie en termes de reve-
nus que de participation à la
consommation de la société de mas-
se naissante et d’adoption des
modèles culturels qu’elle véhiculait.
Depuis la bulle spéculative des
années 1980, marquée par l’appari-
tion d’une ostentation dans le luxe
inconnue auparavant, puis son écla-
tement au début de la décennie sui-
vante, c’est le partage des eaux.
L’écart entre gagnants et perdants
se creuse.
La crise sociale a progressé à un
rythme plus lent que la crise écono-
mique mais elle se fait davantage
sentir aujourd’hui sur les plus fai-
bles, même si le lien social est main-
tenu. Derrière une façade paisible,
les inégalités se sont accrues et,
avec elles, des symptômes de malai-
se : le nombre des suicides, dont
beaucoup sont dus à des facteurs
économiques (faillites, pertes d’em-
ploi), sont en augmentation (30 000
par an) ; la petite criminalité se déve-
loppe et, bien que l’Archipel reste
un des pays les plus sûrs du monde,
les braquages, cambriolages avec
violence et vols à la tire progressent
à un rythme inquiétant.
Le taux de chômage (5,5 %), en
légère régression, est enviable pour
d’autres pays, mais il donne une
image partielle de la situation de
l’emploi. Dans les grandes agglomé-
rations, une pléthore de petits bou-
lots permet à beaucoup de se
débrouiller et de ne pas émarger
sur les statistiques du chômage. En
province, la situation est plus diffici-
le. Partout, la précarisation de l’em-
ploi s’accroît et le nombre des sala-
riés ayant un statut permanent
diminue. Les employés non régu-
liers (contrat périodiquement
renouvelable ou temps partiel)
représentent désormais un quart
du salariat, soit 14,5 millions de per-
sonnes en 2002 (un nombre qui a
doublé par rapport à 1987). Les fem-
mes, qui constituent le gros contin-
gent des employées à temps partiel,
reçoivent un salaire équivalent à
60 % de celui d’une employée à sta-
tut permanent. Un diplôme n’est
plus le passeport pour un emploi.
Autre disparité : alors que les
hauts revenus ne sont pas, ou peu,
touchés par la crise, celui des ména-
ges à statut intermédiaire diminue.
Selon une enquête de l’agence
nationale de la fiscalité, en 2002 le
salaire annuel moyen d’un salarié
du secteur privé se chiffrait à
4478 000 yens (35 180 euros), soit
62 000 yens de moins que l’année
précédente (cinquième baisse d’affi-
lée depuis 1997). Beaucoup de sala-
riés en fin de carrière, qui se
croyaient protégés par l’emploi à
vie, ont été laminés par les restruc-
turations et ont vu leur revenu dras-
tiquement réduit en perdant leur
travail. Cette baisse généralisée du
revenu disponible engendre un phé-
nomène nouveau : la désépargne.
Les Japonais ont longtemps eu la
réputation d’être de gros épar-
gnants. Le montant de l’épargne
reste considérable : 1 400 000 mil-
liards de yens en mars 2002, mais il
adiminué de 2 % par rapport à l’an-
née précédente. La déflation pallie
partiellement cette diminution du
revenu mais le taux d’épargne des
ménages n’en est pas moins en bais-
se : il est passé de 11 % en 1998 à
6,6 % en mars 2002. La diminution
du revenu disponible conduit les
Japonais à puiser dans leurs écono-
mies pour maintenir leur niveau de
vie.
Conjuguées aux inquiétudes
pour les retraites en raison du
vieillissement rapide de la popula-
tion, ces nouvelles disparités enta-
ment le compromis social qui a pré-
valu au cours de la période de pros-
périté. Chaque jour se pose de
manière plus aiguë au Japon le
dilemme équité-efficacité.
Philippe Pons
1
Le redressement
de l’économie
est-il assuré ?
Le Japon, deuxième économie
mondiale forte de 127 millions
d’habitants, devrait afficher cet-
te année un taux de croissance
de 2,5 %, après 0,2 % seulement
en 2002 et 0,4 % au cours des
douze mois précédents.
Si l’on met de côté le court rebond
de l’année 2000 lorsque le pro-
duit intérieur brut (PIB) nippon
avait augmenté, de façon éphémè-
re de 2 %, il faut remonter à 1996
pour enregistrer un pareil redé-
marrage qui, cette fois, pourrait
mettre un terme à treize ans de
dépression – consécutive à l’écla-
tement de la bulle immobilière
spéculative – et à la quasi-faillite
du système bancaire pour cause
de créances douteuses. Cette repri-
se, marquée par une hausse excep-
tionnelle de 3,9 % au deuxième tri-
mestre, est tirée en grande partie
par les exportations (selon le
Fonds monétaire international
[FMI] elles devraient croître de
7,7 % cette année) qui, délaissant
un temps les Etats-Unis, se sont
réorientées vers la zone asiatique,
en particulier vers la Chine.
Mais la bonne performance de l’in-
vestissement privé (+ 6,2 % en
base annuelle) est aussi à signa-
ler, preuve que les entreprises
japonaises ont repris leurs investis-
sements productifs alors que la
consommation privée ne devrait
croître que de 1,1 % cette année,
après une augmentation de 1,4 %
en 2002.
Autre bonne nouvelle, le redres-
sement de la Bourse. Depuis le
mois d’avril, l’indice Nikkei de
225 valeurs a progressé de plus
de 30 %, l’une des meilleures per-
formances à l’échelon mondial.
Celle-ci s’accompagne d’un net
redressement des marges bénéfi-
ciaires des entreprises nippones
qui, pour nombre d’entre elles,
revoient à la hausse leurs pers-
pectives de résultats.
L’automobile japonaise redresse
la tête jusqu’à vendre davanta-
ge aux Etats-Unis que quelques-
uns des constructeurs locaux
comme Chrysler. L’électronique
affiche également de belles per-
formances. En revanche, cer-
tains fleurons baissent la garde.
C’est le cas de Sony qui, après
avoir accusé une baisse de 25 %
de ses résultats trimestriels, a
décidé la suppression de
20 000 emplois (13 % de ces
effectifs mondiaux) en trois ans,
dont 7 000 au Japon.
2
Quels sont
les points noirs
qui demeurent ?
La principale préoccupation rési-
de dans le taux de chômage qui
refuse de descendre au-dessous
de 5 % (il devrait être de 5,5 %
cette année, contre 5,4 % en
2002), signe que la reprise s’ef-
fectue encore sans véritable
création d’emplois. Comparé
aux taux de chômage que
connaît l’Europe (près du dou-
ble), celui du Japon peut paraî-
tre faible mais, outre que le
pays a été longtemps habitué à
un taux historiquement beau-
coup plus bas, il faut aussi tenir
compte d’un chômage potentiel
caché, résultant de multiples
emplois non productifs encore
préservés pour des raisons de
cohésion sociale.
Longtemps considéré comme un
impératif, le nettoyage des
bilans bancaires a été entrepris
depuis plusieurs années. Mais
de l’avis des spécialistes, beau-
coup reste à faire. Au cours de
l’exercice 2002-2003, les créan-
ces douteuses du secteur bancai-
re ont été ramenées à l’équiva-
lent de 220 milliards d’euros. Un
mieux, certes, mais le chiffre res-
te impressionnant. Prudente,
l’agence de notation Fitch se
contente de prendre acte de l’en-
gagement de retour à la rentabi-
lité pris par les grands établisse-
ments bancaires.
3
Quelles sont
les conséquences
de « l’effet yen » ?
Le yen fort – il se négocie actuel-
lement autour de 108 yens pour
un dollar – commence à handica-
per les entreprises exportatrices
nippones. Si ce raffermissement
devait se poursuivre, jusqu’à
voir la monnaie japonaise grim-
per à 105 yens pour un dollar,
l’impact – négatif – sur la crois-
sance pourrait atteindre 0,5 %,
estime la firme Daiwa. Certains
spécialistes considèrent cepen-
dant que le véritable seuil d’aler-
te se situe à 100 yens pour un
dollar.
les salariés en fin
de carrière qui
se croyaient
protégés par
l’emploi à vie ont
été laminés par les
restructurations
QUESTIONS-RÉPONSES
Conjoncture
DOSSIER
L’écart entre gagnants et perdants
de l’économie nipponne se creuse
On s’assure pour chaque année que les bébés
viennent au monde avec un système de
retraite équilibré pour les quatre-vingt-quinze
prochaines années. Et on joint un ajustement
glissant d’« équilibre automatique »
Evolution des résultats nets des
principalesbanquesjaponaises,
en milliardsde yens
PRÉVISIONS OPTIMISTES
Source : Fitch *Prévisions 2004/2003
89/9093/94 97/98 01/02
2 000
0
-2000
- 4000
-6000
700*
II/LE MONDE/MARDI 18 NOVEMBRE 2003