1 Quelles sont les sources de la croissance économique ? Chapitre

Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
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OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES
Le chapitre sur les sources de la croissance ouvre le programme de SES de terminale, comme une
évidence. Pour autant, il ne faut pas passer à côté de la réflexion sur l’intérêt du thème étudié ; c’est
ainsi que toute la première partie du chapitre porte sur les motifs de l’étude de cette question de la
croissance : loin d’être une question seulement technique, il s’agit d’un enjeu de société. Le pro-
gramme n’invite toutefois pas à avancer trop loin sur les enjeux, notamment parce que la question du
développement durable est abordée dans un chapitre ultérieur.
Ce chapitre porte bien sur la croissance et non sur les phénomènes conjoncturels d’expansion de
l’activité, c’est-à-dire qu’on se situe d’emblée dans une optique de long terme. D’où l’intérêt por
essentiellement à ce qui permet à un système économique de produire de plus en plus de richesses
sur longue période.
L’approche documentaire permet de mêler des documents statistiques assez nombreux à des
textes théoriques ou factuels. Face à des notions parfois difficiles (croissance endogène, PGF), des
approches iconographiques ponctuelles permettent de varier l’entrée dans la réflexion sans rien reti-
rer à sa richesse. Le choix a été fait d’évoquer en lien avec certaines notions le travail d’économistes
ayant marqué l’histoire de la pensée, soit avec des textes d’auteurs (Schumpeter par exemple), soit à
l’aide d’encadrés qui permettent d’incarner les travaux scientifiques des économistes.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GÉNÉRAUX
comportant des chapitres sur la croissance économique et les politiques de croissance
Krugman Paul, Wells Robin, Macroéconomie, De Boeck Université, 2009.
manKiW Gregory, Macroéconomie, De Boeck Université, 2010.
Pisany-Ferry Jean Bénassy-Quéré Agnès et alii, Politique économique, De Boeck Université, 2009.
stiglitz Joseph et alii, Principes d’économie moderne, De Boeck Université, 2007.
OUVRAGES PLUS SPÉCIFIQUES SUR LE THÈME
Cette Gilbert, Productivité et croissance, en Europe et aux États-Unis, La Découverte, coll. Repères,
2010.
Cohen Daniel, La prospérité du vice, Albin Michel, 2009.
Ferrandon Benoît, « Croissance économique et innovation », Cahier français, n° 323, novembre-
décembre 2004.
gaFFard Jean-Luc, La croissance économique, Armand Colin, 2011.
oCde, Les sources de la croissance économique dans les pays de l’OCDE, 2004.
Quelles sont les sources
de la croissance économique ?
Chapitre
1
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ? 13
SITOGRAPHIE
www. cae. gouv. fr. Site du conseil d’analyse économique.
Rapport n° 100, Crise et croissance, une stratégie pour la France, 2011.
Rapport n° 95, Évaluer la performance économique, le bien-être et la soutenabilité, 2011.
Rapport n° 72, Les leviers de la croissance française, 2007.
Rapport n° 48, Productivité et croissance, 2004.
Rapport n° 46, Éducation et croissance, 2004.
http://www.senat.fr/rap/r07-392/r07-392.html. Rapport d’information du Sénat n° 392, Recherche
et innovation en France, 2008.
http://www.senat.fr/rap/r03-391/r03-391.htm. Rapport d’information du Sénat n° 391, Les inci-
dences économiques d’une augmentation des dépenses de recherche en Europe, 2003-2004.
http://www.banque-france.fr/economie-et-statistiques/la-recherche/documents-de-travail/document/
271.html. Site de la banque de France. Cette Gilbert, KoCoglu Yusuf et Mairesse Jacques, « La productivité
en France, au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni au cours du xxe siècle », décembre 2009.
Sur le rôle des institutions dans la croissance
http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES419-420a.pdf. Cette Gilbert, ÉPaulard Anne, Givord Pauline,
« Croissance de la productivité : le rôle des institutions et de la politique économique », Économie et
Statistique, 2009.
http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2003/06/. FMI, Finance et développement, juin 2003.
Pourquoi s’intéresser à la croissance économique ?
DOSSIER 1
1 La croissance économique peut favoriser une hausse du bien-être
DOC 1
Les signes apparents de la hausse du niveau de vie Manuel p. 18
1. Ces deux photographies montrent des rues, habitations, moyens de transport. Sur la photographie
plus récente, les habitations sont plus élevées et la densité automobile est beaucoup plus forte.
2. La circulation en voiture plutôt qu’en vélo peut, sauf s’il s’agit d’un choix, révéler un niveau de vie plus
élevé, de même que le logement dans des constructions modernes. Les voitures récentes sont certaine-
ment plus performantes que la voiture visible sur la photo de gauche.
DOC 2
La hausse du PIB peut entraîner une progression du niveau de vie Manuel p. 18
On soulignera que la comparaison des niveaux n’a pas de sens, mais que l’interprétation pertinente se
fera en termes d’évolution.
1. Selon Angus Maddison, en Europe de l’Ouest entre 1950 et 2000, le produit intérieur brut, c’est-à-dire
la valeur ajoutée brute annuellement produite, a été multiplié par 5,32.
2. Le niveau de vie moyen peut être approché par le PIB par habitant, étant donné qu’une production de
richesses est aussi une production de revenus. On constate donc que le niveau de vie en Europe de l’Ouest
a été multiplié par plus de quatre en un demi-siècle, grâce à une hausse forte du PIB et à une population
en faible augmentation.
3. En moyenne, la croissance économique a été plus forte en Afrique qu’en Europe de l’Ouest puisque le
PIB a été multiplié par 5,79 en Afrique entre 1950 et 2000, contre 5,32 en Europe de l’Ouest.
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
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4. Alors que la croissance du PIB a été plus forte qu’en Europe de l’Ouest, la hausse du niveau de vie
en Afrique est très limitée car les richesses supplémentaires produites ont été partagées au sein d’une
population en forte augmentation. La croissance démographique a donc freiné considérablement l’effet
de la hausse du PIB sur le niveau de vie moyen de la population africaine.
DOC 3
Le PIB par habitant mesure imparfaitement le niveau de vie Manuel p. 19
1. L’exemple de l’Irlande montre qu’un pays qui accueille beaucoup de firmes étrangères peut voir une
partie des bénéfices de ces firmes être reversée à des non-résidents. Les revenus par habitant sont infé-
rieurs au PIB par habitant dans le pays. Inversement, des pays qui détiennent des actifs à l’étranger
peuvent voir leur revenu national dépasser leur PIB en raison des revenus issus de ces actifs.
2. La notion de richesse prend en compte le patrimoine et invite à appréhender le niveau de vie dans
une perspective intertemporelle. Un patrimoine peut apporter des revenus dans le futur et favoriser un
niveau de vie plus élevé à l’avenir. L’épuisement d’un patrimoine peut permettre une consommation plus
élevée dans le présent mais au détriment du niveau de vie futur.
3. Le PIB par habitant ne reflète pas nécessairement le niveau de vie effectif de chaque habitant en
raison de l’existence d’inégalités dans la répartition des revenus. Une petite minorité très riche peut
coexister avec une majorité disposant d’un niveau de vie en fait inférieur au PIB par habitant.
DOC 4
L’IDH est-il un indicateur plus complet ? Manuel p. 19
1. En Inde, la scolarisation des enfants dure en moyenne 4,4 années, selon le rapport 2010 du PNUD.
2. Alors que le revenu national par habitant est en Irlande inférieur à celui d’autres pays, le classement
de l’Irlande en termes de développement humain est meilleur. Cela est dû à de bonnes performances en
termes de durée de scolarisation.
3. La France obtient de meilleurs résultats que le Royaume-Uni en termes de développement humain, en
dépit d’un revenu national par habitant un peu plus faible. L’espérance de vie et la durée de scolarisation
sont plus élevées en France.
4. La Chine et l’Inde connaissent une croissance économique nettement plus élevée que la France depuis
plusieurs années, voire décennies. Toutefois, le niveau de vie y est encore très bas et le niveau de déve-
loppement humain aussi.
5. On peut remarquer une corrélation assez nette entre le niveau du revenu national par habitant et le
niveau du développement humain. La croissance économique, qui est une condition à la hausse du revenu
national par habitant, est aussi favorable à l’amélioration des deux autres composantes de l’IDH. Un pays
produisant plus de richesses peut consacrer des budgets plus importants à la santé ou à l’éducation.
Manuel p. 19
1. Faux – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Faux – 5. Vrai.
Faire
le bilan
2 Le PIB permet de mesurer une part significative
de l’activité économique
DOC 1
Le PIB et l’activité économique Manuel p. 20
1. Dolorès a exercé au cours de sa journée une activité productive officielle et, par ailleurs, en tant
qu’employeur d’une assistante maternelle, elle est productrice pour elle-même d’un service de garde.
Grâce à ses revenus, elle a offert un débouché à un producteur de pizza, contribuant par là indirectement
aussi à la production de ce bien.
2. Le PIB mesure aussi la production non marchande officielle, celle des administrations en particulier.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ? 15
3. Félix a fait le choix de travailler moins et donc de participer moins à la production officielle de biens
et services. De ce fait, il peut moins consommer et produit lui-même sa tarte (production non mesurée).
4. Félix a produit au cours de sa journée une tarte et un service d’aide aux devoirs pour sa propre
consommation. Cette production n’est pas officielle et donc n’est pas mesurée.
DOC 2
La difficile mesure de l’activité économique Manuel p. 20
1. Il s’agit d’une marchande ambulante qui propose de la nourriture aux passants ; c’est une activité
économique.
2. La production vendue par les marchands de rue peut être difficilement mesurable (paiement en
liquide), en particulier dans les pays pauvres où l’administration est peu développée.
3. En France, selon le rapport du PNUD de 2010, 5,9 % des emplois sont informels, c’est-à-dire réalisés
dans le cadre de structures productives non officielles, alors qu’en Indonésie 63,1 % des emplois se trou-
vent dans ces structures échappant à une mesure statistique fiable.
4. Dans certains pays, pauvres en particulier, le PIB est un indicateur moins fiable que dans des pays
développés. L’importance de l’économie informelle conduit à ce qu’il ne s’agisse que d’une estimation,
même si elle s’efforce d’être précise.
DOC 3
Les impacts de l’économie souterraine sur le PIB Manuel p. 21
1. L’utilisation de certains biens ou services dans les entreprises ou administrations à des fins person-
nelles par les salariés contribue à accroître artificiellement les consommations intermédiaires, ce qui
réduit d’autant la valeur ajoutée. Or, le PIB est la somme des valeur ajoutées.
2. Une partie seulement de l’économie souterraine permet une production de richesses, lorsqu’il s’agit
de la production d’un bien ou d’un service sur le territoire national.
3. Il existe des méthodes pour estimer cette activité souterraine, le texte suggère la mise en évidence
d’une sur-utilisation des billets de banque, qui révèle des transactions et donc en partie une production
non déclarées.
DOC 4
Le PIB mesure mal, ou ne mesure pas, certaines activités Manuel p. 21
1. Le texte recense la production domestique (nettoyage du logement par exemple), la production
bénévole (préparation de repas gratuits par exemple), la production légale non déclarée (baby-sitter par
exemple), la production illégale (culture du cannabis par exemple).
2. Certaines activités économiques non mesurées (production domestique par exemple) peuvent être
remplacées par des activités mesurées (repas pris à la cantine par exemple).
3. La hausse de la qualité de la production non marchande des administrations est mal mesurée puisque
la valeur ajoutée est calculée par l’écart entre le budget de l’administration et ses consommations inter-
médiaires.
Manuel p. 21
Non – Oui – Oui – Non – Oui – Oui – Non – Oui.
Faire
le bilan
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
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Comment expliquer le rythme tendanciel de la croissance économique ?
DOSSIER 2
1 Les facteurs de la croissance économique
DOC 1
Comprendre une fonction de production Manuel p. 22
Il s’agit d’une approche microéconomique de la notion. Il est possible de transposer cela à l’échelle
macroéconomique pour souligner que la hausse d’un seul facteur, travail ou capital, n’est guère le moyen
d’obtenir une croissance sur la durée. Cela permet d’introduire à la complexité des déterminants de la
croissance.
1. En raison de la loi des rendements décroissants, la hausse d’un facteur de production, les autres étant
constants, amène à une hausse de plus en plus petite de la production.
2. En abscisse, la quantité de travail et en ordonnée la production réalisée.
3. La fonction de production est la relation mathématique entre une quantité d’input et un niveau maxi-
mum d’output pouvant être obtenu. Les variables sont les facteurs de production, le travail, le capital et
éventuellement la terre.
DOC 2
La croissance économique française depuis un demi-siècle Manuel p. 22
1. Entre 1960 et 2010, selon l’INSEE, le PIB français a été multiplié par un peu plus de quatre.
2. La quantité de travail a diminué au cours de la période : si le nombre des travailleurs a légèrement
augmenté, la durée individuelle du travail a baissé.
3. Si la productivité horaire a plus progressé que le PIB, c’est en raison de la baisse du nombre d’heures
de travail, en parallèle de la hausse du PIB.
4. La principale cause de la hausse du PIB est l’augmentation de la productivité du travail.
DOC 3
La productivité globale des facteurs Manuel p. 23
1. En France, selon Gilbert Cette (2009), entre 1950 et 1973, le PIB a augmenté en moyenne de 5,2 %
chaque année, et quatre points de cette croissance sont imputables en moyenne à la progression de la
productivité globale des facteurs.
2. 5,2 = 4 + 1,2.
3. La productivité du travail progresse essentiellement en raison de la hausse de la PGF et moins en rai-
son de la hausse du stock de capital dans l’économie.
4. C’est au cours de la période 1950-1973 que la PGF a le poids le plus marqué dans la croissance écono-
mique (77 % de la hausse de la productivité horaire), c’est donc cette période qui connaît la croissance
économique la plus intensive.
DOC 4
Les effets de la hausse de la productivité du travail sur la croissance Manuel p. 23
1. La hausse de la productivité du travail permet de produire plus avec un volume inchangé de facteurs,
ce qui contribue à la baisse des coûts unitaires de production. Si les prix ne baissent pas et que les
salaires restent stables, les marges des entreprises progressent fortement. Elles peuvent utiliser les
bénéfices réalisés pour couvrir les frais de modernisation qu’elles ont engagés afin d’améliorer leur pro-
ductivité et ensuite autofinancer une part accrue des nouveaux investissements.
2. La baisse des coûts unitaires de production a d’autant plus de chances de se répercuter sur les prix
de vente que le marché est concurrentiel. L’entreprise qui baisse ses prix peut alors espérer augmenter
fortement le volume de ses ventes.
3. Les gains de productivité sont sur la durée la condition à la hausse du niveau de vie d’une population.
En effet, ils permettent de produire plus de richesses avec la même quantité de facteurs disponibles dans
un pays. Ils entraînent qui plus est une progression du pouvoir d’achat par la baisse des prix de certains
produits et la hausse des revenus.
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