1 Quelles sont les sources de la croissance économique ? Chapitre

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Chapitre
1
Quelles sont les sources
de la croissance économique ?
➜
Objectifs pédagogiques
Le chapitre sur les sources de la croissance ouvre le programme de SES de terminale, comme une
évidence. Pour autant, il ne faut pas passer à côté de la réflexion sur l’intérêt du thème étudié ; c’est
ainsi que toute la première partie du chapitre porte sur les motifs de l’étude de cette question de la
croissance : loin d’être une question seulement technique, il s’agit d’un enjeu de société. Le programme n’invite toutefois pas à avancer trop loin sur les enjeux, notamment parce que la question du
développement durable est abordée dans un chapitre ultérieur.
Ce chapitre porte bien sur la croissance et non sur les phénomènes conjoncturels d’expansion de
l’activité, c’est-à-dire qu’on se situe d’emblée dans une optique de long terme. D’où l’intérêt porté
essentiellement à ce qui permet à un système économique de produire de plus en plus de richesses
sur longue période.
L’approche documentaire permet de mêler des documents statistiques assez nombreux à des
textes théoriques ou factuels. Face à des notions parfois difficiles (croissance endogène, PGF), des
approches iconographiques ponctuelles permettent de varier l’entrée dans la réflexion sans rien retirer à sa richesse. Le choix a été fait d’évoquer en lien avec certaines notions le travail d’économistes
ayant marqué l’histoire de la pensée, soit avec des textes d’auteurs (Schumpeter par exemple), soit à
l’aide d’encadrés qui permettent d’incarner les travaux scientifiques des économistes.
Bibliographie
Ouvrages généraux
comportant des chapitres sur la croissance économique et les politiques de croissance
– Krugman Paul, Wells Robin, Macroéconomie, De Boeck Université, 2009.
– Mankiw Gregory, Macroéconomie, De Boeck Université, 2010.
– Pisany-Ferry Jean Bénassy-Quéré Agnès et alii, Politique économique, De Boeck Université, 2009.
– Stiglitz Joseph et alii, Principes d’économie moderne, De Boeck Université, 2007.
Ouvrages plus spécifiques sur le thème
– Cette Gilbert, Productivité et croissance, en Europe et aux États-Unis, La Découverte, coll. Repères,
2010.
– Cohen Daniel, La prospérité du vice, Albin Michel, 2009.
– Ferrandon Benoît, « Croissance économique et innovation », Cahier français, n° 323, novembredécembre 2004.
– Gaffard Jean-Luc, La croissance économique, Armand Colin, 2011.
– OCDE, Les sources de la croissance économique dans les pays de l’OCDE, 2004.
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Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
Sitographie
– www. cae. gouv. fr. Site du conseil d’analyse économique.
Rapport n° 100, Crise et croissance, une stratégie pour la France, 2011.
Rapport n° 95, Évaluer la performance économique, le bien-être et la soutenabilité, 2011.
Rapport n° 72, Les leviers de la croissance française, 2007.
Rapport n° 48, Productivité et croissance, 2004.
Rapport n° 46, Éducation et croissance, 2004.
– http://www.senat.fr/rap/r07-392/r07-392.html. Rapport d’information du Sénat n° 392, Recherche
et innovation en France, 2008.
– http://www.senat.fr/rap/r03-391/r03-391.htm. Rapport d’information du Sénat n° 391, Les incidences économiques d’une augmentation des dépenses de recherche en Europe, 2003-2004.
–http://www.banque-france.fr/economie-et-statistiques/la-recherche/documents-de-travail/document/
271.html. Site de la banque de France. Cette Gilbert, Kocoglu Yusuf et Mairesse Jacques, « La productivité
en France, au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni au cours du xxe siècle », décembre 2009.
Sur le rôle des institutions dans la croissance
– http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES419-420a.pdf. Cette gilbert, Épaulard Anne, Givord Pauline,
« Croissance de la productivité : le rôle des institutions et de la politique économique », Économie et
Statistique, 2009.
– http://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2003/06/. FMI, Finance et développement, juin 2003.
DOSSIER 1
Pourquoi s’intéresser à la croissance économique ?
1 La croissance économique peut favoriser une hausse du bien-être
➜
DOC 1  Les signes apparents de la hausse du niveau de vie ➜ Manuel p. 18
1. Ces deux photographies montrent des rues, habitations, moyens de transport. Sur la photographie
plus récente, les habitations sont plus élevées et la densité automobile est beaucoup plus forte.
2. La circulation en voiture plutôt qu’en vélo peut, sauf s’il s’agit d’un choix, révéler un niveau de vie plus
élevé, de même que le logement dans des constructions modernes. Les voitures récentes sont certainement plus performantes que la voiture visible sur la photo de gauche.
DOC 2  La hausse du PIB peut entraîner une progression du niveau de vie ➜ Manuel p. 18
On soulignera que la comparaison des niveaux n’a pas de sens, mais que l’interprétation pertinente se
fera en termes d’évolution.
1. Selon Angus Maddison, en Europe de l’Ouest entre 1950 et 2000, le produit intérieur brut, c’est-à-dire
la valeur ajoutée brute annuellement produite, a été multiplié par 5,32.
2. Le niveau de vie moyen peut être approché par le PIB par habitant, étant donné qu’une production de
richesses est aussi une production de revenus. On constate donc que le niveau de vie en Europe de l’Ouest
a été multiplié par plus de quatre en un demi-siècle, grâce à une hausse forte du PIB et à une population
en faible augmentation.
3. En moyenne, la croissance économique a été plus forte en Afrique qu’en Europe de l’Ouest puisque le
PIB a été multiplié par 5,79 en Afrique entre 1950 et 2000, contre 5,32 en Europe de l’Ouest.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
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4. Alors que la croissance du PIB a été plus forte qu’en Europe de l’Ouest, la hausse du niveau de vie
en Afrique est très limitée car les richesses supplémentaires produites ont été partagées au sein d’une
population en forte augmentation. La croissance démographique a donc freiné considérablement l’effet
de la hausse du PIB sur le niveau de vie moyen de la population africaine.
DOC 3  Le PIB par habitant mesure imparfaitement le niveau de vie ➜ Manuel p. 19
1. L’exemple de l’Irlande montre qu’un pays qui accueille beaucoup de firmes étrangères peut voir une
partie des bénéfices de ces firmes être reversée à des non-résidents. Les revenus par habitant sont inférieurs au PIB par habitant dans le pays. Inversement, des pays qui détiennent des actifs à l’étranger
peuvent voir leur revenu national dépasser leur PIB en raison des revenus issus de ces actifs.
2. La notion de richesse prend en compte le patrimoine et invite à appréhender le niveau de vie dans
une perspective intertemporelle. Un patrimoine peut apporter des revenus dans le futur et favoriser un
niveau de vie plus élevé à l’avenir. L’épuisement d’un patrimoine peut permettre une consommation plus
élevée dans le présent mais au détriment du niveau de vie futur.
3. Le PIB par habitant ne reflète pas nécessairement le niveau de vie effectif de chaque habitant en
raison de l’existence d’inégalités dans la répartition des revenus. Une petite minorité très riche peut
coexister avec une majorité disposant d’un niveau de vie en fait inférieur au PIB par habitant.
DOC 4  L’IDH est-il un indicateur plus complet ? ➜ Manuel p. 19
1. En Inde, la scolarisation des enfants dure en moyenne 4,4 années, selon le rapport 2010 du PNUD.
2. Alors que le revenu national par habitant est en Irlande inférieur à celui d’autres pays, le classement
de l’Irlande en termes de développement humain est meilleur. Cela est dû à de bonnes performances en
termes de durée de scolarisation.
3. La France obtient de meilleurs résultats que le Royaume-Uni en termes de développement humain, en
dépit d’un revenu national par habitant un peu plus faible. L’espérance de vie et la durée de scolarisation
sont plus élevées en France.
4. La Chine et l’Inde connaissent une croissance économique nettement plus élevée que la France depuis
plusieurs années, voire décennies. Toutefois, le niveau de vie y est encore très bas et le niveau de développement humain aussi.
5. On peut remarquer une corrélation assez nette entre le niveau du revenu national par habitant et le
niveau du développement humain. La croissance économique, qui est une condition à la hausse du revenu
national par habitant, est aussi favorable à l’amélioration des deux autres composantes de l’IDH. Un pays
produisant plus de richesses peut consacrer des budgets plus importants à la santé ou à l’éducation.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 19
1. Faux – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Faux – 5. Vrai.
2 Le PIB permet de mesurer une part significative
de l’activité économique ➜
DOC 1  Le PIB et l’activité économique ➜ Manuel p. 20
1. Dolorès a exercé au cours de sa journée une activité productive officielle et, par ailleurs, en tant
qu’employeur d’une assistante maternelle, elle est productrice pour elle-même d’un service de garde.
Grâce à ses revenus, elle a offert un débouché à un producteur de pizza, contribuant par là indirectement
aussi à la production de ce bien.
2. Le PIB mesure aussi la production non marchande officielle, celle des administrations en particulier.
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Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
3. Félix a fait le choix de travailler moins et donc de participer moins à la production officielle de biens
et services. De ce fait, il peut moins consommer et produit lui-même sa tarte (production non mesurée).
4.Félix a produit au cours de sa journée une tarte et un service d’aide aux devoirs pour sa propre
consommation. Cette production n’est pas officielle et donc n’est pas mesurée.
DOC 2  La difficile mesure de l’activité économique ➜ Manuel p. 20
1. Il s’agit d’une marchande ambulante qui propose de la nourriture aux passants ; c’est une activité
économique.
2.La production vendue par les marchands de rue peut être difficilement mesurable (paiement en
liquide), en particulier dans les pays pauvres où l’administration est peu développée.
3. En France, selon le rapport du PNUD de 2010, 5,9 % des emplois sont informels, c’est-à-dire réalisés
dans le cadre de structures productives non officielles, alors qu’en Indonésie 63,1 % des emplois se trouvent dans ces structures échappant à une mesure statistique fiable.
4. Dans certains pays, pauvres en particulier, le PIB est un indicateur moins fiable que dans des pays
développés. L’importance de l’économie informelle conduit à ce qu’il ne s’agisse que d’une estimation,
même si elle s’efforce d’être précise.
DOC 3  Les impacts de l’économie souterraine sur le PIB ➜ Manuel p. 21
1. L’utilisation de certains biens ou services dans les entreprises ou administrations à des fins personnelles par les salariés contribue à accroître artificiellement les consommations intermédiaires, ce qui
réduit d’autant la valeur ajoutée. Or, le PIB est la somme des valeur ajoutées.
2. Une partie seulement de l’économie souterraine permet une production de richesses, lorsqu’il s’agit
de la production d’un bien ou d’un service sur le territoire national.
3. Il existe des méthodes pour estimer cette activité souterraine, le texte suggère la mise en évidence
d’une sur-utilisation des billets de banque, qui révèle des transactions et donc en partie une production
non déclarées.
DOC 4  Le PIB mesure mal, ou ne mesure pas, certaines activités ➜ Manuel p. 21
1.Le texte recense la production domestique (nettoyage du logement par exemple), la production
bénévole (préparation de repas gratuits par exemple), la production légale non déclarée (baby-sitter par
exemple), la production illégale (culture du cannabis par exemple).
2. Certaines activités économiques non mesurées (production domestique par exemple) peuvent être
remplacées par des activités mesurées (repas pris à la cantine par exemple).
3. La hausse de la qualité de la production non marchande des administrations est mal mesurée puisque
la valeur ajoutée est calculée par l’écart entre le budget de l’administration et ses consommations intermédiaires.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 21
Non – Oui – Oui – Non – Oui – Oui – Non – Oui.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
15
DOSSIER 2
Comment expliquer le rythme tendanciel de la croissance économique ?
1 Les facteurs de la croissance économique
➜
DOC 1  Comprendre une fonction de production ➜ Manuel p. 22
Il s’agit d’une approche microéconomique de la notion. Il est possible de transposer cela à l’échelle
macroéconomique pour souligner que la hausse d’un seul facteur, travail ou capital, n’est guère le moyen
d’obtenir une croissance sur la durée. Cela permet d’introduire à la complexité des déterminants de la
croissance.
1. En raison de la loi des rendements décroissants, la hausse d’un facteur de production, les autres étant
constants, amène à une hausse de plus en plus petite de la production.
2. En abscisse, la quantité de travail et en ordonnée la production réalisée.
3. La fonction de production est la relation mathématique entre une quantité d’input et un niveau maximum d’output pouvant être obtenu. Les variables sont les facteurs de production, le travail, le capital et
éventuellement la terre.
DOC 2  La croissance économique française depuis un demi-siècle ➜ Manuel p. 22
1. Entre 1960 et 2010, selon l’INSEE, le PIB français a été multiplié par un peu plus de quatre.
2. La quantité de travail a diminué au cours de la période : si le nombre des travailleurs a légèrement
augmenté, la durée individuelle du travail a baissé.
3. Si la productivité horaire a plus progressé que le PIB, c’est en raison de la baisse du nombre d’heures
de travail, en parallèle de la hausse du PIB.
4. La principale cause de la hausse du PIB est l’augmentation de la productivité du travail.
DOC 3  La productivité globale des facteurs ➜ Manuel p. 23
1. En France, selon Gilbert Cette (2009), entre 1950 et 1973, le PIB a augmenté en moyenne de 5,2 %
chaque année, et quatre points de cette croissance sont imputables en moyenne à la progression de la
productivité globale des facteurs.
2. 5,2 = 4 + 1,2.
3. La productivité du travail progresse essentiellement en raison de la hausse de la PGF et moins en raison de la hausse du stock de capital dans l’économie.
4. C’est au cours de la période 1950-1973 que la PGF a le poids le plus marqué dans la croissance économique (77 % de la hausse de la productivité horaire), c’est donc cette période qui connaît la croissance
économique la plus intensive.
DOC 4  Les effets de la hausse de la productivité du travail sur la croissance ➜ Manuel p. 23
1. La hausse de la productivité du travail permet de produire plus avec un volume inchangé de facteurs,
ce qui contribue à la baisse des coûts unitaires de production. Si les prix ne baissent pas et que les
salaires restent stables, les marges des entreprises progressent fortement. Elles peuvent utiliser les
bénéfices réalisés pour couvrir les frais de modernisation qu’elles ont engagés afin d’améliorer leur productivité et ensuite autofinancer une part accrue des nouveaux investissements.
2. La baisse des coûts unitaires de production a d’autant plus de chances de se répercuter sur les prix
de vente que le marché est concurrentiel. L’entreprise qui baisse ses prix peut alors espérer augmenter
fortement le volume de ses ventes.
3. Les gains de productivité sont sur la durée la condition à la hausse du niveau de vie d’une population.
En effet, ils permettent de produire plus de richesses avec la même quantité de facteurs disponibles dans
un pays. Ils entraînent qui plus est une progression du pouvoir d’achat par la baisse des prix de certains
produits et la hausse des revenus.
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Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 23
1. Vrai – 2. Faux – 3. Vrai.
2 Le rôle du progrès technique dans la croissance économique
à long terme ➜
DOC 1  Les formes de l’innovation ➜ Manuel p. 24
1. Sur la photo de gauche, il s’agit d’une innovation de produit puisque le consommateur final est utilisateur de la console de jeu. Sur la photo de droite, il s’agit manifestement de salariés au travail qui utilisent
l’outil informatique dans la production d’un bien ou d’un service : on a affaire à une innovation de procédé.
2. Les innovations de produits sont par exemple les smartphones, nouveauté par rapport à la téléphonie
mobile classique et par rapport à la micro-informatique traditionnelle. Les nouvelles méthodes de production ou de commercialisation sont par exemple la vente des produits sur Internet et plus seulement
dans des magasins physiques. Un nouveau marché est par exemple le marché chinois pour les producteurs français de vin qui exportent massivement auprès de ces nouveaux consommateurs. L’utilisation
d’une nouvelle matière première est par exemple l’utilisation en Europe de l’énergie du vent pour produire de l’électricité à grande échelle. Une nouvelle forme de structure productive est par exemple depuis
un peu plus d’un siècle le développement des entreprises multinationales.
3. Les innovations de procédés (méthodes de production ou de commercialisation, matières premières,
structures productives nouvelles) permettent aux entreprises de réaliser des gains de productivité ou bien
élargissent les marchés. Les entreprises peuvent plus facilement réaliser des économies d’échelle, et l’intensification de la concurrence sélectionne les producteurs les plus efficaces qui captent alors les moyens
de production. Les innovations de produits créent une demande dynamique dans certaines activités, ce
qui stimule la croissance des productions qui répondent le mieux aux besoins des consommateurs.
DOC 2  Travail et capital ne suffisent pas toujours pour obtenir de la croissance ➜ Manuel p. 24
1. Le PIB de l’Union soviétique augmentait fortement dans les années 1950.
2. Cette croissance économique était essentiellement extensive, selon l’auteur, reposant sur la hausse
de la quantité des facteurs de production plus que sur la progression de la PGF.
3. La croissance économique était imputable à d’importants efforts d’investissement et à une utilisation
accrue de la main-d’œuvre disponible dans le pays pour produire. L’auteur évoque aussi un effort d’éducation pour rendre cette main-d’œuvre employable.
4. La croissance économique soviétique n’était pas assez intensive, elle ne reposait pas assez sur le progrès technique permettant de rendre de plus en plus efficaces les facteurs de production disponibles.
DOC 3  Mesurer la productivité globale des facteurs pour rendre compte de la croissance
➜ Manuel p. 25
1. La hausse de la PGF est assimilée, depuis le travail de Solow sur le résidu, au progrès technique.
Celui-ci est vu comme découlant essentiellement des innovations, dans un sens assez étroit (progrès
technologique). En fait, la conception néoclassique du phénomène est très englobante (voir la définition
à droite) et masque la diversité des facteurs de hausse de la PGF (y compris la hausse du capital humain).
2.L’existence d’un réseau de communication performant permet aux producteurs de s’approvisionner
en input à moindres frais et d’écouler plus facilement leurs produits. Le coût unitaire de production est
abaissé par l’existence d’externalités positives dues à des infrastructures de transport plus efficaces, ce
qui permet de produire davantage. L’État peut ainsi générer des externalités positives pour les entreprises.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
17
3. La hausse de la PGF est aussi due à un environnement social et politique plus favorable à l’activité
économique. En cela, le climat de paix, l’absence d’entraves réglementaires ou culturelles majeures à
l’activité productive facilitent son développement.
DOC 4  Les deux voies de la croissance ➜ Manuel p. 25
1. Un pays qui se trouve à la frontière technologique dispose des technologies les plus avancées et donc
peut facilement atteindre des niveaux élevés de productivité. Les niveaux de production et de vie sont
élevés dans ce pays. En revanche, la croissance économique est faible car le progrès technologique est
lent, il dépend en grande partie des innovations ou d’améliorations qui restent à découvrir.
2. Un pays en développement qui acquiert des technologies de pays où les niveaux de productivité sont
plus hauts dispose d’un facteur favorable à une croissance économique forte, plus rapide que celle des
pays avancés.
3. Les pays avancés ne peuvent avoir la même stratégie de croissance que celle qui est pertinente pour
les pays technologiquement en retard. Ces derniers peuvent, pour élever leur niveau de production, imiter les technologies, l’organisation économique des pays avancés. Alors que les pays à la frontière technologique doivent découvrir de nouveaux moyens d’améliorer l’efficacité globale de leur économie, en
particulier en innovant.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 25
1.Seule une croissance économique intensive permet d’éviter le phénomène des rendements
décroissants.
2.La hausse de la productivité globale des facteurs est la conséquence des innovations et plus
largement des autres facteurs du progrès technique.
3.Les innovations sont formées par les nouveaux produits et les nouveaux procédés.
4.L’imitation est un moyen d’augmenter la PGF dans un pays éloigné de la frontière technologique.
3 L’influence de l’accumulation du capital dans la croissance
économique à long terme ➜
DOC 1  L’intérêt de l’éducation pour la croissance économique ➜ Manuel p. 26
1. L’alphabétisation permet aux habitants des campagnes de Madagascar qui savent désormais lire et
écrire d’améliorer leur information sur les techniques culturales, d’améliorer les décisions qu’ils prennent à l’occasion des relations économiques établies avec des acheteurs ou des fournisseurs, d’être plus
autonomes et plus confiants dans leur vie quotidienne.
2. Le progrès technique est favorisé par l’accroissement de la qualification de la main-d’œuvre. Le facteur travail est qualitativement amélioré, et les paysans peuvent mettre en œuvre des techniques culturales plus élaborées et donc plus efficaces.
3. L’analphabétisme freine la capacité des paysans à acquérir des connaissances nouvelles pour rendre
leur activité plus efficace. Il les amène aussi plus fréquemment à prendre de mauvaises décisions lors des
transactions avec d’autres agents économiques (arnaques évoquées par le texte).
4. Les travailleurs éduqués ont la possibilité de plus facilement prendre des décisions adéquates face
aux modifications de leur environnement économique, une population formée est davantage capable
d’améliorer ses techniques productives et l’organisation des activités économiques. En ce sens, elle est
plus active et subit moins. Sen souligne que l’éducation est une composante centrale du développement
car elle permet aux individus de maîtriser leur destin.
18
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
DOC 2  Les effets de l’accumulation du capital humain ➜ Manuel p. 26
1. L’accroissement du capital humain permet à un individu d’obtenir une rémunération plus élevée pour
son travail. Cependant, comme tout investissement, l’accumulation du capital humain nécessite d’abord
de supporter des coûts de formation, un coût d’opportunité lié au non-travail, et le rendement de ce
capital est incertain.
2. Il s’agit d’un capital car il est inégalement réparti dans la population et rapporte un « profit » correspondant au supplément de revenu que sa détention permet d’obtenir. En outre, il s’use avec le temps ;
l’individu voulant maintenir son capital humain doit donc le renouveler grâce à l’expérience professionnelle ou à de nouvelles formations.
3.Le capital humain détenu par certains individus génère des externalités positives : ces individus
sont davantage capables d’innover, ce qui profite aux entreprises et aux consommateurs ; ces individus obtiennent des revenus plus élevés et dépensent ces revenus, ce qui bénéficie aussi à des individus
n’ayant pas acquis de capital humain.
DOC 3  Un investissement immatériel favorable à la croissance : la recherche et développement
➜ Manuel p. 27
1. Il s’agit de dépenses qui produisent des effets à long terme sur la production des entreprises, grâce à
la mise au point de nouvelles méthodes de fabrication ou grâce à la conception de nouveaux produits.
2. L’effort financier de recherche et développement a baissé puisque la part des dépenses de R & D dans
le PIB a légèrement diminué. Comme le PIB a augmenté entre 1997 et 2007, les dépenses de R & D n’ont
sans doute pas baissé, mais l’effort s’est réduit.
3. L’effort de R & D de la Chine reste très limité par comparaison avec les pays développés ici évoqués.
Cependant, entre 1997 et 2007, la Chine a accru très fortement son effort de R & D, bien plus que les
autres pays ici étudiés.
4. Le Japon consacre un effort plus important à la R & D que les États-Unis, tant en termes financiers
qu’en ce qui concerne le poids des chercheurs dans la population. Toutefois, on remarque que cet effort
débouche plus souvent aux États-Unis sur de nouveaux brevets qu’au Japon.
DOC 4  L’effet dynamisant de l’investissement dans les technologies innovantes ➜ Manuel p. 27
1. En France, selon l’OCDE, entre 2005 et 2007, la part des NTIC dans la FBCF a augmenté de 5 points de
pourcentage pour représenter en 2005 17 % de l’investissement. Sur la période 2000-2004, la croissance
économique a été en moyenne de 1,3 % l’an, dont 0,4 point est imputable aux NTIC.
2. Entre 1990 et 2004, la croissance économique a été aux États-Unis en moyenne supérieure à la croissance économique française, cet écart est en partie dû à une contribution plus forte des NTIC à la croissance économique aux États-Unis. Ce poids plus marqué des NTIC dans l’activité se retrouve dans une
part beaucoup plus forte des investissements en NTIC dans la FBCF. Il est cependant à noter que l’écart
du poids relatif des NTIC dans les deux économies se réduit au fil des périodes.
3. Si l’on fait la moyenne sur les quatre pays considérés, on peut remarquer que, entre 1995 et 2000, les
NTIC contribuent à 16 % de la croissance économique alors que, entre 2000 et 2004, les NTIC contribuent
à 25 % de la croissance. Donc, si l’on observe une baisse absolue des contributions après 2000, la baisse
de la croissance est plus marquée et, au total, il semble que la part de la croissance imputable aux NTIC
ait plutôt augmenté.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 27
Les économistes mettent l’accent sur l’existence de mécanismes endogènes de croissance :
certains investissements, comme ceux en R & D et ceux en capital humain, génèrent des externalités positives qui permettent d’entretenir la hausse de la PGF et la dynamique de croissance.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
19
4 La croissance économique : une destruction créatrice
➜
DOC 1  Les mutations du système productif français ➜ Manuel p. 28
1. Une innovation de produit rend d’autres produits obsolètes si elle se révèle à coût équivalent capable
de mieux satisfaire les besoins des consommateurs.
2. Une innovation de procédé rend les procédés anciens obsolètes si elle permet de produire plus efficacement, c’est-à-dire d’abaisser les coûts unitaires de fabrication pour des produits finis équivalents.
DOC 2  La destruction créatrice : un concept de Joseph Schumpeter ➜ Manuel p. 28
1. La consommation a augmenté grâce à la hausse des revenus mais elle s’est par ailleurs transformée.
On n’achète plus les mêmes produits qu’auparavant. En outre, il est possible ici d’évoquer les lois d’Engel
pour souligner notamment la baisse de la part des dépenses d’alimentation.
2. Une économie capitaliste se caractérise par la croissance, et celle-ci est portée par l’innovation, dans
le sens très large que donne Schumpeter à ce terme.
3. Les changements de la consommation et les innovations de procédés modifient l’environnement économique des entreprises. Toute entreprise qui conserverait des produits ou des procédés obsolètes doit
évoluer car sinon elle disparaîtra.
4. La croissance économique passe par un processus de destruction créatrice. Elle est portée par les
innovations selon Schumpeter, et ces dernières, en même temps qu’elles génèrent du dynamisme et de
la nouveauté, créent de l’obsolescence dans une partie du système productif. Les deux phénomènes,
croissance économique et destruction créatrice, sont indissociables.
DOC 3  La croissance modifie la répartition sectorielle ➜ Manuel p. 29
1. Le nombre des actifs agricoles a baissé fortement depuis 1950 car la productivité par tête dans l’agriculture a fortement augmenté, beaucoup plus que la production agricole. Cette faible hausse de la production agricole est due à la faible élasticité-revenu de la demande de produits agricoles.
2. L’emploi industriel a augmenté jusqu’au milieu des années 1970 car la hausse de la production a été
plus rapide que la hausse de la productivité dans l’industrie. En effet, l’élasticité-revenu de la demande
de produits industriels était alors élevée, les ménages souhaitant s’équiper notamment en biens
durables. Ensuite, la production industrielle a progressé moins rapidement que la productivité, ce qui a
fait baisser l’emploi industriel. L’élasticité-revenu de la demande de produits industriels a baissé et, par
ailleurs, les producteurs installés en France ont été davantage concurrencés par les producteurs installés
à l’étranger.
3. La baisse de l’emploi dans une activité peut se faire par des licenciements qui imposent aux salariés
des reconversions parfois dans des activités très différentes. Cette instabilité est mal vécue parce qu’elle
impose un effort de formation et parfois une mobilité géographique.
DOC 4  La destruction créatrice aujourd’hui ➜ Manuel p. 29
1. Les énergies renouvelables peuvent générer un processus de destruction créatrice si elles sont préférées aux énergies actuellement dominantes, en particulier l’énergie nucléaire, mais aussi le pétrole. Par
exemple, si les voitures électriques se développent. Cela se fera si le coût des énergies renouvelables est
inférieur, à performances équivalentes, à celui des sources d’énergie actuelles. Il peut s’agir aussi d’un
choix politique.
2. Si les énergies renouvelables sont une activité porteuse à l’avenir et que la France ne dispose que de
peu de producteurs de matériels exploitant les énergies renouvelables, le pays se privera d’une activité
motrice à l’avenir pour sa croissance et des emplois correspondants. De plus, l’importation de ces matériels affectera la balance commerciale du pays.
3. Ces activités n’ont pas été encouragées précocement par les autorités publiques, puis cet encouragement a été versatile, empêchant les producteurs d’avoir une visibilité sur l’évolution du marché français,
ce qui a freiné leur développement. Le choix politique de privilégier l’énergie nucléaire en France depuis
20
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
plusieurs décennies pour la production d’électricité a limité l’utilisation des énergies renouvelables et
donc la production sur le territoire national de matériels s’y rapportant.
4. On ne peut être sûr de ce que sera la technologie future de production d’électricité puisque le choix
est en partie politique. Les tendances économiques laissent entrevoir un déclin de l’utilisation du pétrole
en raison d’un prix croissant de cette source d’énergie, les ressources en uranium ne sont pas infinies et
leur disponibilité est limitée, les stocks de charbon sont en revanche encore considérables. Le recours
aux énergies renouvelables ne pourra qu’être le fruit d’un choix politique.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 29
1. Vrai – 2. Faux – 3. Faux – 4. Vrai – 5. Faux.
DOSSIER 3
Quelle est la contribution des institutions à la croissance économique ?
1 Les institutions peuvent former un cadre favorable à la croissance
➜
DOC 1  Une innovation institutionnelle porteuse de croissance dans les pays pauvres ➜ Manuel p. 30
1. Il s’agit du microcrédit, c’est-à-dire de l’attribution de prêts à des entrepreneurs ayant des difficultés pour accéder au crédit classique. Les sommes prêtées sont d’un montant généralement assez faible,
et le cautionnement s’appuie souvent sur une solidarité au sein d’un même milieu (entre familles par
exemple).
2. Cet accès au crédit permet de financer la création d’entreprises ou l’agrandissement de petites entreprises existantes. Toutefois, cela est d’autant plus vrai que les sommes empruntées sont élevées. Des
projets d’investissement sont ainsi financés pour accroître les capacités productives, moderniser les
équipements, développer les possibilités de commercialisation.
3. Ces institutions peuvent être le résultat d’initiatives privées individuelles comme celle de M. Yunus,
mais elles s’appuient aussi sur des initiatives collectives, comme celles des femmes évoquées dans le
texte. L’État peut éventuellement encourager le développement du microcrédit.
DOC 2  Les droits de propriété ont favorisé la croissance en Europe ➜ Manuel p. 30
1. La croissance de la production agricole avant l’industrialisation est le résultat d’un effort de modernisation des techniques culturales. Cet effort a été réalisé car ceux qui en supportaient le coût savaient
pouvoir en retirer les bénéfices. Cette certitude était liée à l’instauration de droits de propriété sur la
terre, c’est-à-dire à la définition moderne de la propriété privée de la terre.
2. Les monopoles peuvent être des situations économiques résultant de règles ou de la position dominante d’une firme sur un marché. Dans ces deux cas, le monopole n’est pas incité à faire un effort d’efficacité, d’innovation puisqu’il n’est pas confronté à la concurrence. En pratiquant des prix élevés, il peut
même entraver le développement d’autres activités.
3. Les monopoles institués par les brevets sont des monopoles temporaires et qui viennent, qui plus est,
récompenser les entreprises ayant réalisé un effort coûteux de recherche et développement. Les brevets
permettent donc de développer cette activité de R & D en renforçant sa rentabilité, ce qui est favorable à
l’innovation et donc à la croissance économique.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
21
DOC 3  Un cadre institutionnel qui entrave la croissance ➜ Manuel p. 31
1. La colonisation a dans certains pays engendré un cadre institutionnel défavorable à la croissance
de la production : absence de droit de propriété pour l’essentiel de la population, absence d’habitudes
civiques et institutionnalisation de la domination d’une majorité par une minorité.
2. Dans ces pays, anciennes colonies, les Européens se sont installés en transférant le cadre institutionnel européen. En dépit d’une certaine violence initiale, des institutions politiques démocratiques ont
émergé plus facilement et un cadre économique favorable à la production dans le respect des droits de
propriété a été mis en place. L’investissement et la croissance ont été au cœur de la logique économique,
plus que le pillage des ressources et la violence économique faite aux populations locales (victoire aux
États-Unis du Nord industriel sur le Sud esclavagiste).
3. Après les indépendances, les nouvelles élites locales se glissent souvent dans le cadre institutionnel hérité du passé colonial, dans la mesure où il sert leurs intérêts. C’est ainsi qu’en Amérique latine
l’esclavage s’est poursuivi souvent plusieurs décennies après les indépendances. Cependant, un cadre
institutionnel peut évoluer et le texte donne l’exemple du Botswana.
DOC 4  Institutions démocratiques et croissance : un lien controversé ➜ Manuel p. 31
1. Les ouvriers chinois sur la photo de gauche sont bien alignés avant de se mettre au travail, manifestant leur obéissance à leur employeur.
2. Les femmes tunisiennes manifestent en 2011 à la suite de la révolution démocratique dans ce pays pour
demander aux touristes étrangers de continuer à venir en Tunisie en dépit des événements politiques.
3. Une dictature peut créer un cadre favorable à l’activité économique si elle garantit les droits de propriété et un environnement politique et juridique stable. Elle peut même favoriser une stabilité sociale
qui intéresse les entreprises étrangères. Le libéralisme économique ne s’accompagne pas forcément du
libéralisme politique.
4. Une révolution démocratique peut à court terme générer une instabilité institutionnelle défavorable
à l’activité économique. Cependant, sur le long terme, elle favorise une gestion plus apaisée des enjeux
collectifs dans un pays, elle assure l’existence d’un État de droit, ce qui crée un environnement favorable
à un développement de l’activité productive.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 31
1. Faux – 2. Faux – 3. Faux.
2 Les pouvoirs publics peuvent soutenir la croissance économique
sur le long terme ➜
DOC 1  Certaines infrastructures favorisent l’efficacité des activités économiques ➜ Manuel p. 32
1. Un système GPS améliore les communications et les échanges entre agents économiques. Cela permet
de rendre un système économique plus efficace.
2. Le GPS actuel est américain, ce qui crée une dépendance des Européens à l’égard d’un service produit
à l’étranger. Un GPS européen permet de remplacer un service importé par un service produit en Europe.
Qui plus est, cela favorise l’émergence d’entreprises de haute technologie en Europe, capables de développer des innovations porteuses de croissance dans le futur.
3. Les infrastructures de télécommunication, de transport, les réseaux d’énergie, les ports etc. permettent
aux producteurs de produire plus efficacement ou d’améliorer la commercialisation de leurs produits.
4. Non, la construction d’équipements de loisirs par exemple (piscines, jardins publics, stades, etc.)
peut avoir un effet sur le bien-être des populations, mais n’est pas forcément porteuse d’une croissance
économique de long terme.
22
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
DOC 2  Les théories de la croissance endogène donnent un rôle à l’État ➜ Manuel p. 32
1. Connaissances ➞ Innovations ➞ Progrès technique ➞ Investissement ➞ Croissance ➞ Connaissances
2. Les investissements en R & D débouchant sur des innovations rapportent des profits à l’innovateur.
Cependant, ces innovations favorisent un progrès général des connaissances, des techniques et du bienêtre (rendements sociaux) qui dépasse la valeur des profits privés réalisés par l’entreprise.
3. Ce sont les externalités positives qui permettent que le rendement social dépasse le rendement privé,
c’est-à-dire les effets positifs de la recherche menée par certains agents économiques sur d’autres agents
économiques, sans qu’il y ait compensation monétaire des seconds vers les premiers.
4. L’État peut élever le rendement privé de la recherche pour inciter au développement de cette activité.
L’État peut aussi accroître le rendement social en accroissant les externalités positives de la recherche.
Par exemple en facilitant la circulation des bonnes idées dans l’économie entre les agents.
DOC 3  Le lien complexe entre dépenses d’éducation et croissance ➜ Manuel p. 33
1. Il existe plusieurs incertitudes. On ne sait si l’important est l’évolution du stock de capital humain ou
son niveau. On ne sait pas bien non plus si l’éducation a la même importance pour la croissance quel que
soit le niveau de développement du pays.
2. Il semble bien que ce ne soit pas le cas.
3. Ce graphique confirme la relative indépendance entre le PIB par habitant et l’effort financier consenti
dans un pays de l’OCDE pour l’éducation. La corrélation est au mieux très légèrement positive.
4. Dans un pays technologiquement avancé, l’effort d’éducation doit porter en priorité sur l’enseignement supérieur générateur de travailleurs capables d’innover, alors que les pays plus en retard, qui doivent déjà assimiler les technologies des pays avancés, doivent pour cela mettre l’accent sur des niveaux
de formation intermédiaires ou inférieurs.
DOC 4  Créer un contexte économique stable et favorable à l’investissement ➜ Manuel p. 33
1. En théorie, les politiques budgétaires et monétaires agissent plutôt sur la croissance économique de
court terme et non pas sur la tendance de croissance de long terme.
2. En cas d’inflation élevée, les taux d’intérêt à long terme ont plutôt tendance à augmenter. Les prêteurs
veulent compenser la perte de la valeur réelle des sommes remboursées en prêtant à des taux plus hauts.
3. L’instabilité du PIB crée une incertitude sur l’avenir économique qui peut rendre les producteurs hésitants à investir. Par ailleurs, les récessions peuvent conduire à la disparition d’entreprises potentiellement performantes, à des pertes de capital humain pour les chômeurs, à une fragilisation du système
financier.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 30
1. Faux – 2. Faux – 3. Vrai.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
23
Exercices ➜ Manuel p. 37
EXERCICE 1
Le produit intérieur brut mesure la valeur de l’ensemble des richesses produites sur le territoire d’un
pays au cours d’une année, selon les critères de la comptabilité nationale. On peut calculer le PIB en
additionnant l’ensemble des valeurs ajoutées produites par les agents économiques résidant sur le territoire national, il faut y ajouter les impôts sur les produits (comme la TVA ou les taxes sur le tabac)
et retrancher les subventions sur les produits. Le PIB mesure la valeur des productions marchandes et
non marchandes (celles des administrations ou des associations par exemple). La valeur ajoutée des
productions non marchandes est évaluée en retirant au budget de fonctionnement qu’a nécessité la production du service le montant des consommations intermédiaires.
Le PIB ne mesure pas les richesses créées par les activités domestiques ou bénévoles et ne prend que très
imparfaitement en compte la production qui résulte des activités légales non déclarées ou illégales. La
richesse mesurée par le PIB est donc le fruit d’une convention qui met l’accent sur la production donnant
lieu à circulation monétaire et officiellement reconnue par la société.
EXERCICE 2
1.PIBPARHABITANT
2.BIENÊTRE
3.REVENUNATIONAL
4.IDH
5. CORRÉLATION
6. NIVEAUDEVIE
7.PIB
8. INÉGALITÉS
9.PATRIMOINE
10.POPULATION
EXERCICE 3
1. Vrai – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Faux – 5. Vrai – 6. Faux – 7. Faux – 8. Faux – 9. Faux – 10. Vrai.
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 38
PIB par habitant et bien-être
Ce TD a pour objectif d’approfondir la réflexion sur le « PIB par habitant » et le « bien-être » en économie, en
se confrontant à des documents variés comportant des informations utiles pour approfondir ces notions. Il
s’agit aussi de repérer et d’organiser des arguments pour répondre à une question de réflexion.
Étape 1
1. Les pays où les personnes déclarent vivre le mieux sont des pays assez peu inégalitaires (coefficient
de Gini inférieur à 0,7 pour une part de bonne qualité de vie déclarée supérieure à 70 %). Cependant, il
n’existe pas de corrélation négative très marquée entre le degré d’inégalités et le niveau de bien-être
déclaré dans la catégorie de pays où entre 20 % et 70 % de la population déclare une bonne qualité de vie.
2. Il existe une corrélation positive assez nette entre le PIB par habitant et le taux de personnes déclarant une bonne qualité de vie.
Étape 2
1. On remarque que le PIB par habitant en Afrique du Sud est plus élevé que le PIB par habitant de la
République dominicaine ; cependant, la part de personnes vivant avec un revenu inférieur à 2 $ est bien
plus forte en Afrique du Sud. Ce pays est plus inégalitaire et donc le PIB par habitant reflète mal le niveau
de vie de beaucoup d’habitants dans ce pays.
2. Une baisse des inégalités peut améliorer le bien-être car l’utilité marginale d’une même somme monétaire accroît plus le bien-être des plus pauvres que le bien-être des plus riches. En outre les inégalités ne
résultent pas que de préférences différentes pour le travail ou le loisir, mais aussi de handicaps sociaux
dont sont victimes certaines personnes.
24
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
Une hausse des inégalités peut favoriser la croissance en récompensant les individus les plus entreprenants et les plus efficaces, ce qui au total profite à presque toute la population. Par ailleurs, les inégalités peuvent être le résultat de choix différents des individus pour le travail (et donc la consommation)
ou le temps libre (et donc un revenu faible). En outre, une hausse des inégalités est acceptable si les plus
pauvres ne voient pas leur situation se dégrader par rapport aux couches moyennes.
Étape 3
D’après le dossier documentaire, il est difficile de donner une réponse absolue à cette question, en particulier parce que le lien entre l’évolution des inégalités et l’évolution du bien-être est incertain.
Empiriquement, il semble que la hausse du revenu moyen, qui découle de la progression du PIB par habitant, soit une voie assez sûre de hausse du bien-être, comme le montre le document 2, alors que l’effet
d’une réduction des inégalités semble plutôt favorable mais dans l’ensemble assez incertain.
Il est préférable sans doute de poursuivre une stratégie de hausse du revenu moyen, mais qui ne s’accompagne pas d’une progression trop marquée des inégalités afin que le bien-être du plus grand nombre
progresse et non pas seulement le bien-être total, somme des bien-être individuels.
Une stratégie de baisse des inégalités est tout aussi pertinente si elle n’entrave pas l’incitation au travail
et à l’entrepreneuriat, indissociable de l’existence d’un certain degré d’inégalités dans la société.
vers le bac
➜ Manuel pp. 39-41
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 39
Sujet : Comment peut-on expliquer le différentiel de croissance récent entre la France et les États-Unis ?
Plan détaillé
I. Une croissance économique plus extensive aux États-Unis qu’en France.
A. Une croissance économique nourrie par une accumulation du capital plus forte aux États-Unis
qu’en France.
1. Comparaison des rythmes d’évolution de la FBCF dans les deux pays.
2. Explication des effets de la FBCF sur la croissance économique : action sur l’offre et sur la demande.
B. Une hausse de la quantité de travail aux États-Unis contre une diminution en France.
1. Une évolution différente du nombre d’emplois dans les deux pays : effet démographique et persistance du chômage en France au cours de la période.
2. Une évolution différente de la durée hebdomadaire du travail : des choix de société différents.
II.Un effet plus stimulant des NTIC dans la croissance aux États-Unis qu’en France.
A. Une progression très légèrement plus forte de la PGF aux États-Unis qu’en France.
1. Faiblesse de l’écart mais écart tout de même. Idée que si la France produit peu de matériel TIC, elle
en utilise beaucoup malgré tout.
2. Signification de la hausse de la PGF et difficultés d’explication en raison du caractère multifactoriel
de la hausse de la PGF.
B. Des évolutions technologiques qui stimulent plus l’investissement aux États-Unis qu’en France.
1. Comparaison des données du document 3 entre les deux pays.
2. L’évolution technologique est un déterminant majeur de l’investissement, et les États-Unis, étant
plus producteurs de matériels TIC que la France, ont investi davantage dans ces domaines. La proximité géographique des entreprises utilisatrices avec les firmes productrices a accéléré la diffusion.
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 40
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. La destruction créatrice est un concept forgé par l’économiste autrichien Joseph Schumpeter qui est
selon lui indissociable du phénomène de croissance en même temps qu’il permet de le comprendre. La
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
25
croissance est tirée selon Schumpeter par des créateurs, entrepreneurs, entreprises, qui innovent en
introduisant de nouveaux procédés ou de nouveaux produits. L’économie est rendue plus efficace par
la diffusion de ces innovations. Cependant, en parallèle, des technologies deviennent obsolètes et des
entreprises qui les produisent ou les utilisent sont mises en difficulté et s’éteignent. Des produits nouveaux apparaissent, des produits anciens disparaissent ; des emplois nouveaux se créent et d’autres sont
détruits. Dans les phases économiques difficiles, l’aspect « destruction » est plus visible alors que, dans
les phases d’essor, la « création » qui accompagne la croissance est très perceptible. La croissance s’accompagne de bouleversements du système productif, c’est la destruction créatrice.
2. Une hausse du PIB dans un pays n’entraîne pas toujours une hausse des niveaux de vie de ses habitants car la population du pays peut augmenter aussi vite, voire plus rapidement que la production. Par
ailleurs, même si cette hausse du PIB permet une progression du PIB par habitant, le revenu national
par habitant n’évolue pas nécessairement au même rythme, de sorte que le niveau de vie en tant que
possibilité d’accès des habitants à des biens et des services ne change pas au même rythme que le PIB par
habitant. En outre, un accroissement des inégalités peut empêcher une partie de la population de profiter de la hausse de la moyenne des revenus. De plus, la production supplémentaire mesurée peut résulter
d’un simple dévoilement statistique d’une production auparavant souterraine. Enfin, la progression de la
production dans un pays peut s’accompagner d’une dégradation du patrimoine des agents économiques,
si elle ponctionne des ressources internes épuisables ou s’effectue par endettement sur l’étranger, de
sorte que la progression des niveaux de vie ne sera pas durable.
Partie 2 Étude d’un document
Le document présenté est un texte extrait d’un rapport parlementaire français qui vise à présenter la
situation économique générale du Botswana. Le propos est assez factuel, même si les auteurs insistent
surtout sur les aspects qu’ils considèrent positifs de la situation économique du pays. On peut penser que
l’objectif de ce groupe d’amitié franco-botswanéen est de faire la promotion du Botswana en France, d’où
un portrait plutôt engageant même s’il s’appuie sur des données précises.
D’après l’expérience évoquée par le document, on peut suggérer plusieurs pistes de réponse :
– Les institutions politiques sont stables et démocratiques, ce qui favorise la croissance de long terme.
– Les institutions économiques mises en place sont favorables à l’investissement et à la hausse de l’efficacité globale de l’économie, y compris grâce à l’apport de capitaux ou technologies étrangers.
– La politique macroéconomique menée permet de réduire l’incertitude et de stabiliser la situation économique à court terme, ce qui est favorable à la croissance de long terme.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I.La hausse de la productivité globale des facteurs est statistiquement une composante essentielle de
la croissance de long terme.
A. Une part importante de la croissance est portée par la hausse de la productivité du travail et non
par la quantité de travail.
B. La hausse de la PGF contribue généralement fortement à l’augmentation de cette productivité du
travail.
II.La hausse de la productivité globale des facteurs permet de surmonter les rendements décroissants
pour prolonger la hausse des niveaux de vie.
A. La productivité du travail peut s’accroître sous l’effet de la hausse du stock de capital par travailleur mais, en raison de la loi des rendements décroissants, cette voie de croissance finit par
s’épuiser.
B. La progression des niveaux de vie implique que la combinaison des différents facteurs soit plus
efficace. La hausse de la PGF est portée par plusieurs éléments favorisant cette efficacité accrue.
III.Les pouvoirs publics peuvent encourager la hausse de la PGF pour conserver une croissance économique positive à long terme.
A. L’État peut mener des politiques encourageant les activités qui génèrent des externalités positives
au bénéfice des producteurs.
B. L’État peut mettre en place un cadre institutionnel global favorable à la progression de la PGF et
donc à la croissance.
26
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
guide méthodologique ➜ Manuel p. 41
Répondre à une question de mobilisation des connaissances
Étape 1
1. La destruction créatrice est le processus de transformation du système productif qui accompagne la
croissance et qui conduit à l’émergence de nouveaux producteurs, fabriquant des produits nouveaux ou
utilisant des méthodes nouvelles, et à la disparition d’autres producteurs, utilisant des techniques ou
fabriquant des produits obsolètes.
2. Il s’agit de donner une définition et, au-delà, d’être capable de décrire avec suffisamment de précision un phénomène.
Étape 2
1. Il convient d’évoquer Schumpeter, d’expliquer en quoi la croissance n’est pas qu’une hausse de la
production à structures productives inchangées et de souligner dès lors le rôle des innovations. Il est
utile de remarquer que ce phénomène concerne non seulement les méthodes de production mais aussi
les produits, et qu’il ne s’agit pas que d’un phénomène technique puisque les emplois sont touchés.
Étape 3
Voir Partie 1, p. 25.
Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance économique ?
27
Chapitre
2
Comment expliquer l’instabilité
de la croissance ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre introduit un thème nouveau dans l’enseignement de SES en terminale. Il est indissociable du chapitre précédent qui portait sur l’analyse des tendances de long terme, alors qu’ici ce
sont notamment les fluctuations plus conjoncturelles qui sont évoquées, à côté des explications des
modifications des tendances plus longues.
En outre, ce chapitre est l’occasion d’approfondir l’étude des politiques conjoncturelles abordées en
classe de première, en essayant de comprendre leur pertinence et leurs limites, en lien avec cette fois
des contextes conjoncturels spécifiques.
Si la crise des dernières années dans les pays avancés est l’occasion d’étudier des situations, assez
rares dans la période contemporaine, de récession voire de dépression économique, le chapitre s’appuie aussi sur une perspective plus longue en évoquant notamment la grande dépression des années
1930, pour faire mieux ressortir les différences avec la crise récente.
Bibliographie
Ouvrages généraux
– Bosserelle Éric, Dynamique économique, Guliano, 2010.
– Hautcœur Pierre-Cyrille, La crise de 1929, La Découverte, coll. Repères, 2009.
– Lordon Frédéric, Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières, Raisons d’agir, 2008.
– Marcel Bruno, Taïeb Jacques, Les grandes crises, 1873, 1929, 1973, 2008 ?, Armand Colin, 2010.
– Musolino Michel, Croissance et crises économiques, Ellipses, 2011.
– Robert Pierre, Croissance et crises, Pearson, 2010.
revues
– Montel-Dumont Olivia, « Les politiques économiques à l’épreuve de la crise », Cahiers français, n° 359,
La Documentation française, octobre 2010.
– « La crise des crédits subprimes », Écoflash, n°s 231 à 233, Cndp, 2008.
Sitographie
– http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/074000122/index.shtml.
Rapport de Pierre Duharcourt, Croissance potentielle et développement, Conseil économique et social,
2007.
– www.cae.gouv.fr. Site du Conseil d’analyse économique.
Rapport n° 100, Crise et croissance, une stratégie pour la France, 2011.
Rapport n° 78, La crise des subprimes, 2008.
– http://www.ofce.sciences-po.fr/pages-chercheurs/home-sterdy.htm. Site regroupant les
publications nombreuses de Henri Sterdyniak sur les politiques économiques.
– http://www.parisschoolofeconomics.com/hautcoeur-pierre-cyrille/. Site regroupant des publications de Pierre-Cyrille Hautcœur, dont plusieurs portent sur les crises économiques.
28
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
DOSSIER 1
Comment les fluctuations économiques se manifestent-elles ?
1 Une économie n’exploite pas toujours tout son potentiel de croissance
➜
DOC 1  La différence entre la croissance constatée et la croissance potentielle ➜ Manuel p. 44
1. Une augmentation du facteur travail favorise la croissance du potentiel productif de l’économie. On
remarque que, entre 1990 et 2006, aussi bien en France qu’en Allemagne, la contribution du travail a été
négative : la diminution du temps de travail a abaissé en moyenne de 0,3 point chaque année le taux de
croissance potentiel des deux économies.
2.Sur la période 1990-2006, le taux de croissance potentiel annuel moyen de la France est équivalent à celui de l’Allemagne. On remarque que la variation de la quantité de travail a plus contribué à la
croissance potentielle en France qu’en Allemagne, alors que dans ce pays c’est la hausse de la PGF et le
rajeunissement du capital qui contribuent plus à la hausse du potentiel de production de l’économie.
3.La croissance effective peut dépasser la croissance potentielle à court et moyen termes, lorsqu’il
existe une main-d’œuvre inemployée disponible prête à travailler et lorsque le capital installé est sousutilisé. Dans ce cas, la croissance effective peut temporairement dépasser la croissance potentielle.
DOC 2  L’origine des écarts entre la croissance effective et la croissance potentielle ➜ Manuel p. 44
1. La croissance effective en Europe est restée généralement inférieure à la croissance potentielle, sauf
en 2007 où la croissance effective a été plus élevée. On en déduit que, sur la période, le chômage est
resté présent dans l’économie européenne et que le taux d’utilisation des équipements n’était pas très
haut. On peut suggérer que la demande progressait moins vite dans la zone euro que les facteurs d’offre
au cours des années 2001, 2003 et 2005, mais pas en 2007.
2. L’investissement permet à court terme d’augmenter la demande (de biens de production en l’occurrence) et, à plus long terme, permet d’augmenter ou de moderniser le capital, ce qui favorise la hausse
de l’offre.
3. Si la demande progresse moins vite que l’offre, alors le chômage augmente et le taux d’utilisation du
capital baisse ; la croissance se met dès lors au niveau de la progression de la demande.
DOC 3  Les explications de l’évolution de la croissance potentielle dans les pays de la zone euro
➜ Manuel p. 45
1. On remarque que le taux d’activité a progressé de plus de 4 points, que le taux de chômage d’équilibre
a baissé de plus de 1 point et que la PGF progresse un peu plus vite.
2. En revanche, la population en âge de travailler augmente moins rapidement, voire stagne en 2010,
et l’effort d’investissement est un peu plus faible qu’en 2000, sans qu’une vraie tendance de baisse se
dessine cependant.
3. La croissance économique est alimentée par tout ce qui permet de produire davantage dans l’économie. Une croissance est intensive lorsqu’elle est due à autre chose que la hausse de la quantité des facteurs.
On peut remarquer que, à côté de la hausse de la PGF, la progression des taux d’activité explique une part
significative de la hausse des capacités productives. En cela la croissance n’est pas seulement intensive.
DOC 4  Les effets de la croissance effective sur la croissance potentielle ➜ Manuel p. 45
1. Une hausse de l’immigration signifie un apport de main-d’œuvre dans le pays, ce qui augmente la
croissance potentielle.
2. Une croissance effective dynamique favorise une hausse de l’investissement, de l’immigration et donc
des capacités productives de l’économie.
3. Ce texte n’évoque pas le progrès technique, qui est le facteur le plus important de la croissance potentielle sur le long terme. Ce facteur n’est pas principalement dû à une croissance effective importante.
Chapitre 2 Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
29
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 45
Hausse des revenus ➞ hausse de la demande
Baisse du temps de travail ➞ baisse de la croissance potentielle
Recul de l’âge de la retraite ➞ hausse de la croissance potentielle
Hausse des exportations ➞ hausse de la demande
Baisse du taux d’activité ➞ baisse de la croissance potentielle
Innovations de procédés ➞ hausse de la croissance potentielle
Innovations de produits ➞ hausse de la demande
2 L’histoire économique est marquée par d’importantes fluctuations
➜
DOC 1  L’évolution économique n’est pas linéaire ➜ Manuel p. 46
1. Le trend de croissance est la tendance de long terme de la croissance économique, c’est la moyenne
du taux de croissance sur plusieurs cycles.
2.Une économie est en période d’expansion lorsque la croissance économique effective dépasse la
croissance moyenne de long terme. Il faut donc, pour savoir si une économie est en expansion, disposer
du taux de croissance effectif et de la moyenne de longue période.
3.Les fluctuations économiques apparaissent assez erratiques, tant par leur amplitude que par leur
périodicité. Des oscillations sur plusieurs années semblent se mêler à des fluctuations plus courtes. En
outre, même si ici, entre la France et l’Allemagne, on observe une certaine similarité des conjonctures,
les taux de croissance ne varient pas de la même façon selon les pays.
DOC 2  La diversité des fluctuations économiques ➜ Manuel p. 46
1. On distingue le cycle long (Kondratieff) qui dure environ un demi-siècle, le cycle court (Juglar) qui
dure une dizaine d’années, et le cycle mineur (Kitchin) qui dure quant à lui une quarantaine de mois.
D’autres cycles ont été étudiés.
2. L’existence d’un cycle économique peut être discutée car le cycle est mis en évidence par un travail statistique parfois délicat à mener, si bien que certains travaux, comme ceux de Kondratieff, sont discutables.
3. On évoque désormais plus les fluctuations que les cycles économiques car le rythme des fluctuations
d’une économie n’est pas prédéterminé, ni suffisamment régulier pour qu’on parle de cycle.
DOC 3  Les trente glorieuses : une période célèbre d’expansion économique ➜ Manuel p. 47
1. L’expansion économique a ici duré une trentaine d’années, ce qui est particulièrement long au regard
de l’histoire économique contemporaine (depuis la révolution industrielle).
2. L’expansion économique s’accompagne d’un chômage faible et de la progression des revenus réels de
la population. Le niveau de vie et le bien-être progressent.
3. L’inflation peut apparaître. En période d’expansion, si la demande est particulièrement dynamique, la
croissance effective peut dépasser la croissance potentielle. La difficulté pour les entreprises d’augmenter la production au rythme de la demande peut conduire à une tentation de hausse des prix, d’autant
que les salaires risquent d’augmenter assez vite à cause du manque de main-d’œuvre.
DOC 4  Une dépression économique dans un pays européen : la Grèce ➜ Manuel p. 47
1. L’économie grecque a connu une dépression (cela est encore vrai en 2011 et 2012) car le PIB a reculé
pendant plusieurs années consécutives.
2. On remarque que les entreprises diminuent le volume des facteurs de production qu’elles utilisent :
la FBCF est en forte baisse, entraînant sans doute une baisse du stock de capital, et le chômage est en
hausse marquée.
30
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
3. La baisse du PIB entraîne une baisse des revenus de la population, ce qui abaisse ses capacités de
consommation. Par ailleurs, dans cette période de crise, les ménages sont peut-être plus prudents et
épargnent davantage (hypothèse).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 47
1. Faux – 2. Faux – 3. Faux.
DOSSIER 2
Comment expliquer la variabilité de la croissance ?
1 Les effets des mouvements de la demande sur la croissance
➜
DOC 1  Les consommateurs et les entreprises à l’origine de la croissance ➜ Manuel p. 48
1. Foxconn réalise des investissements en réponse à une forte progression de la demande finale de téléphones portables, afin de développer ses capacités productives.
2. Si la demande de iPhone ralentit, il est probable que les investissements baissent.
3. En cas d’accroissement du rythme de progression de la demande finale, l’investissement augmente
beaucoup, alors que, lorsque la demande finale ralentit, l’investissement baisse, selon le modèle de l’accélérateur. L’investissement a donc tendance à surréagir, tant à la hausse qu’à la baisse, aux variations
de la demande.
DOC 2  La demande de biens d’investissement favorise la croissance ➜ Manuel p. 48
1. La hausse de l’investissement provoque une vague de progression des revenus qui dépasse le montant de l’investissement initial. En effet, le revenu des producteurs de biens d’équipement progresse
du montant de l’investissement supplémentaire, mais ensuite cela génère des dépenses nouvelles qui
accroissent les revenus d’autres agents. C’est l’effet multiplicateur.
2. L’effet multiplicateur a tendance à s’atténuer au fil du temps.
3. Les revenus supplémentaires ne sont pas totalement dépensés et seule la part dépensée auprès de
producteurs du pays accroît les revenus d’autres agents du pays. La part qui est épargnée n’a pas d’effet
multiplicateur.
4. Une hausse de l’investissement a à court terme un effet stimulant sur les revenus des agents économiques et donc entraîne une progression de la demande plus élevée que le montant de l’investissement.
C’est un facteur de hausse de la croissance effective.
DOC 3  L’ouverture économique de la Chine : un choc de demande positif pour le pays ➜ Manuel p. 49
1. On remarque que, entre 1988 et 2008, les exportations chinoises ont progressé deux fois plus rapidement que le PIB chinois.
2. La part de la consommation des ménages chinois dans le PIB du pays a diminué, on ne peut donc pas
considérer que la consommation intérieure ait été un stimulant à la croissance chinoise. C’est plus la
demande extérieure qui a poussé les producteurs chinois à investir.
3. L’ouverture sur le monde de la Chine a entraîné une forte hausse des exportations du pays et de la
demande extérieure (les exportations ont progressé plus vite que les importations). La hausse de la
demande extérieure a encouragé la progression de l’investissement. Au total, la demande globale a progressé (en dépit d’une consommation peu dynamique), ce qui a favorisé la croissance.
Chapitre 2 Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
31
DOC 4  Le choc de demande négatif de 2009 dans la zone euro ➜ Manuel p. 49
1. En 2008, la consommation des ménages n’a pas baissé, elle a simplement ralenti. La courbe reste
au-dessus de zéro.
2. La chute de la consommation des ménages en 2009 a été moins marquée que la chute de l’investissement cette année-là. Il est difficile de faire de la baisse de l’investissement une simple réaction à
l’évolution de la consommation mais, en tout cas, il n’est pas exclu que l’investissement ait surréagi à la
baisse à la diminution de la consommation.
3. En 2009, dans la zone euro, la croissance effective était de 6 points inférieure à la croissance économique potentielle. Cette situation est le fruit d’une baisse marquée de la demande dans la zone euro.
4. La chute de la croissance effective bien en dessous de la croissance potentielle est la conséquence
d’un choc de demande négatif en 2009. Ce choc de demande négatif est dû à la fois à une chute marquée
de l’investissement et à un recul moins fort mais significatif tout de même de la consommation.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 49
Variations
de la demande extérieure
Variations
de l’investissement
Variations de la demande globale
2 Les effets des chocs d’offre sur la croissance
Variations
de la consommation
Fluctuations économiques.
➜
DOC 1  Les innovations majeures peuvent générer des fluctuations économiques ➜ Manuel p. 50
1. Une phase d’expansion est marquée par la diffusion d’un ensemble d’innovations qui stimulent l’activité. Celle-ci est dynamisée aussi par les investissements financés souvent à crédit qui accompagnent
l’essor. Les profits des entreprises innovantes sont élevés lors de cette phase.
2. L’expansion s’essouffle car l’effet stimulant de la diffusion des innovations s’épuise. Lorsque les producteurs les utilisent largement, lorsque les consommateurs en sont équipés, le dynamisme de la production ralentit.
3. La phase de récession est la contrepartie nécessaire de la phase d’essor, selon Schumpeter, même si l’on
reste sur un trend haussier en moyenne. C’est parce que l’expansion est marquée par une envolée au-dessus
du trend que, par contrecoup, cela est suivi d’une phase moins dynamique. Il faut attendre que, dans la
récession, les agents explorent de nouvelles voies de progrès technique pour retrouver une phase d’essor.
4. Une innovation peut générer un choc d’offre positif si elle améliore la productivité de l’économie. Ce
sont donc les innovations de procédés qui peuvent conduire à un choc d’offre positif.
DOC 2  La diffusion de l’organisation scientifique du travail a entraîné un choc d’offre positif
➜ Manuel p. 50
1. Le taylorisme permet aux producteurs de réaliser des gains de productivité. En effet, le travail est
mieux organisé (recherche de la meilleure méthode), la flânerie des ouvriers recule, ceux-ci sont incités
par les primes à être plus efficaces. Les coûts unitaires sont abaissés grâce aux gains de productivité.
2. La cadence de travail est imposée mécaniquement aux travailleurs, les produits sont standardisés, ce
qui permet des économies d’échelle et une simplification de la production.
3. La diffusion des méthodes tayloro-fordistes a entraîné un choc d’offre positif en abaissant les coûts
unitaires de production. Si l’offre s’est développée rapidement grâce aux gains de productivité, la
demande a pu elle aussi progresser grâce aux hausses de salaires, à la progression de l’investissement et
32
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
aux baisses de prix de certains produits. Cette expansion a durée le temps de la diffusion de ces innovations. Une fois qu’elles ont été diffusées, la productivité du travail a ralenti.
DOC 3  Le choc d’offre négatif des années 1970 dans l’économie française ➜ Manuel p. 51
1. La hausse du prix du pétrole entraîne aussi une baisse de la croissance économique. En effet, les coûts
des entreprises progressent, ce qui conduit à une baisse de l’offre dans l’économie.
2. La hausse du prix du pétrole a entraîné dans les années 1970 une hausse du prix de consommations
intermédiaires dérivées du pétrole (essence, fuel, etc.), elle a favorisé des revendications salariales qui
ont généré une hausse des coûts salariaux unitaires, elle a entraîne une progression des cotisations
sociales pour indemniser les chômeurs et elle a poussé la banque centrale à augmenter ses taux d’intérêt
pour lutter contre l’inflation.
3. Certaines entreprises font faillite, la production de la plupart des entreprises est moins rentable,
elles réalisent moins d’investissements (perspectives de bénéfices faibles et coût plus élevé du crédit),
elles ont du mal à assumer une progression de leurs effectifs, bref elles sont moins aptes à développer
leur production.
DOC 4  Comment faire face à un choc d’offre négatif ? ➜ Manuel p. 51
1. La hausse du prix du pétrole constitue un choc d’offre pour les producteurs chinois et français qui utilisent cette source d’énergie pour alimenter une partie de leur activité (transport, machines, chauffage,
etc.). Il s’agit d’un choc d’offre négatif. À noter que la hausse du prix du pétrole conduit aussi à un choc
de demande négatif.
2. L’économie chinoise possède un dynamisme qui lui permet d’absorber dans de meilleures conditions
un tel choc pétrolier. Sa croissance risque de ralentir mais elle restera assez élevée. L’économie française possède une croissance déjà faible. Même si elle est moins gourmande en pétrole que l’économie
chinoise, le risque d’effet récessif d’un choc pétrolier est important en France.
3. Pour prévenir un choc d’offre dû à une hausse du prix de l’énergie, il faut que des éléments compensent la hausse du coût engendré pour les entreprises. Cela est possible si dans le même temps la productivité du travail progresse. Par ailleurs, les économies d’énergie, les énergies de substitution peuvent
permettre de rendre moins vulnérable l’économie aux chocs pétroliers.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 51
1.Aucun choc d’offre
2.Choc d’offre négatif
3.Choc d’offre positif 4.Choc d’offre négatif
5.Choc d’offre positif
6.Aucun choc d’offre
7.Aucun choc d’offre
8.Choc d’offre positif
3 Les activités monétaires et financières peuvent engendrer
des fluctuations économiques ➜
DOC 1  Du crédit bon marché aux bulles d’actifs : l’exemple récent des États-Unis ➜ Manuel p. 52
1. Entre 2002 et 2007, les taux directeurs de la FED étaient inférieurs au taux de croissance de l’économie américaine. De sorte que l’effet de levier était favorisé. Le coût de l’endettement avait tendance à
être inférieur à sa rentabilité, évaluée sur la base moyenne du taux de croissance.
2. En 2002, la dette des ménages américains représentait environ 102 % de leur revenu disponible alors
que, en 2008, cette dette représentait 135 % du revenu disponible de ces ménages.
3. La hausse rapide des prix des actifs ici cités peut être due à la progression de l’endettement des agents
économiques pour l’achat de ces titres ou de ces biens immobiliers. Pour ce qui est des ménages américains, il s’agit d’achats surtout immobiliers. La hausse des actions est en partie due à une demande croisChapitre 2 Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
33
sante encouragée par le bas coût du crédit. La hausse de la masse monétaire a favorisé la progression des
prix des différents actifs.
4. La hausse des prix des actifs donne un sentiment de richesse aux agents économiques, ce qui peut
les inciter à investir ou à consommer davantage. Les promoteurs immobiliers sont incités à développer
l’offre de logements, les entreprises dont les cours des actions progressent peuvent plus facilement se
financer pour se développer. Tout cela favorise la croissance.
DOC 2  La spéculation conduit aussi à l’apparition de bulles d’actifs ➜ Manuel p. 52
1. La spéculation peut se définir comme l’achat d’un actif dans le but de le revendre avec une plus-value.
Il ne s’agit pas de l’achat d’un produit afin de satisfaire un besoin.
2. L’euphorie spéculative conduit à une hausse artificielle des prix des actifs, ceux-ci atteignent des
niveaux sans rapport avec les revenus que ces actifs permettent de générer à partir de l’activité économique réelle (production de richesses, bénéfices obtenus, etc.).
3. Le mécanisme des call loans peut permettre un enrichissement très rapide des agents économiques
grâce à l’utilisation dans le domaine financier de l’effet de levier, à condition que le prix des actifs monte.
4. Si les cours des actions baissent, les spéculateurs peuvent rapidement être ruinés.
DOC 3  L’attitude des banques peut renforcer les effets négatifs d’un krach boursier ➜ Manuel p. 53
1. Les banques peuvent elles-mêmes être fragilisées par des pertes financières dues à ce krach boursier.
Ensuite, elles constatent que les agents économiques sont moins solides puisque eux-mêmes peuvent
avoir perdu des fonds et voir les cours de leurs actions chuter. Les emprunteurs potentiels sont donc plus
fragiles. Enfin, le krach peut avoir des effets psychologiques annonciateurs de difficultés futures. Les
banques peuvent craindre que les emprunteurs aient à l’avenir des difficultés à rembourser leurs prêts.
2. La baisse des crédits distribués résulte aussi de la moindre volonté des entreprises d’investir en raison
de l’incertitude économique accrue consécutive au krach boursier.
3. Les achats de biens durables ne sont pas des décisions fréquentes des agents économiques. En période
d’incertitude plus forte sur l’évolution de la situation économique, par crainte d’une montée du chômage
en particulier ou d’une baisse de revenu plus généralement, les ménages préfèrent reporter ces décisions
d’achat.
4. Un krach boursier peut avoir des effets négatifs sur l’investissement et sur la consommation.
DOC 4  Crise financière et crise de l’économie réelle se renforcent mutuellement ➜ Manuel p. 53
1. La crise économique accroît les faillites bancaires car les banques subissent des pertes lors des krachs
boursiers, parce que certains débiteurs très touchés par des difficultés financières ne peuvent pas rembourser leurs dettes et parce que des agents économiques, pris de panique, viennent parfois retirer leurs
dépôts des banques.
2. Des faillites de banques diminuent les possibilités de financement des agents économiques en besoins
de fonds pour investir ou pour leur trésorerie. Des faillites bancaires peuvent aussi entraîner une perte de
l’épargne de certains agents économiques sauf si l’État garantit les dépôts, comme c’est le cas dans les
pays développés depuis la Seconde Guerre mondiale. Les ménages appauvris consomment moins.
3. Les PME n’ont guère accès aux marchés financiers car elles n’ont souvent ni l’habitude ni l’expertise
pour émettre des titres. Dès lors, elles dépendent beaucoup du crédit bancaire et peuvent être mises en
difficulté si celui-ci s’effondre.
Faire
le bilan
34
➜ Manuel p. 53
1. Faux, si elles pratiquent des taux d’intérêt trop bas, elles favorisent un excès d’endettement
des agents et l’apparition de bulles d’actifs.
2.Faux, sauf à la fin des récessions, le pessimisme est l’état d’esprit dominant, ce qui entretient les difficultés économiques.
3.Faux, si l’enrichissement peut être rapide, les risques de perte sont eux aussi plus élevés.
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
DOSSIER 3
Quel est le rôle des pouvoirs publics face aux fluctuations économiques ?
1 La récession ou la dépression : des situations économiques
et sociales dangereuses ➜
DOC 1  Quand le marché du travail se dégrade ➜ Manuel p. 54
1. En 2010, selon l’OCDE, la croissance économique en Espagne a été très légèrement inférieure à zéro
(– 0,1 % environ), ce qui signifie que le PIB de 2010 était un peu inférieur à celui de 2009 dans ce pays.
En Espagne en 2010, le nombre de chômeurs découragés était 80 % plus élevé qu’en 2008.
2. On remarque que les années de récession sont marquées par une progression du taux de chômage des
jeunes. C’est le cas en 2009 dans la plupart des pays et en 2010 particulièrement en Grèce ; le pays s’est
alors installé dans une dépression économique. Lors des années de reprise, le chômage baisse ou ralentit
sa hausse.
3. On constate dans plusieurs pays une hausse du nombre de chômeurs découragés. Cela s’explique à la
fois par la tendance à la hausse du chômage qui décourage une partie des chômeurs dans leur recherche
d’emploi et par la diversité des conditions d’indemnisation selon les pays. Ainsi, aux États-Unis, la durée
d’indemnisation plus courte que dans d’autres pays, comme la France, peut aider à expliquer la plus forte
progression du nombre de chômeurs découragés.
4.Lorsque la crise économique dure, une partie des chômeurs perdent du capital humain. En effet,
celui-ci se déprécie naturellement au fil du temps et doit être entretenu, en particulier grâce à l’expérience professionnelle. Un chômeur de longue durée n’exerce plus son métier pendant plusieurs années
et perd donc nécessairement une partie de ses aptitudes professionnelles. Par ailleurs, une partie des
chômeurs, découragés, deviennent des inactifs. Le taux d’activité peut avoir tendance à baisser.
DOC 2  La chute du PIB accroît la dette publique : l’exemple de la Grèce ➜ Manuel p. 54
1. En Grèce, en 2009, le PIB était 2,5 % plus faible qu’en 2008. En 2010, le déficit public de la Grèce
représentait un montant équivalent à 11 % de son PIB. En 2011, la dette publique grecque se montait à
365 milliards d’euros.
2. On remarque que la baisse du taux de croissance économique et l’installation dans la dépression économique de l’économie grecque se sont accompagnées d’un creusement de l’écart entre les recettes et
les dépenses de l’État, sauf en 2011 où le déficit a légèrement baissé tout en restant très élevé.
3. La dépression économique provoque une baisse des recettes fiscales en raison du recul des bénéfices
des entreprises, des revenus des ménages et des dépenses de consommation de la population. Tous les
impôts assis sur ces éléments sont donc plus faibles.
4.L’écart entre les revenus et les dépenses de l’État l’oblige à emprunter pour financer la part des
dépenses non couverte par les recettes. C’est pourquoi le déficit budgétaire de l’État provoque la hausse
de la dette publique.
DOC 3  Les crises économiques ont des répercussions sociales et politiques ➜ Manuel p. 55
1. La jeunesse est une des catégories de la population les plus touchées par la crise, car les jeunes qui
terminent leurs études ou commencent à s’insérer sur le marché du travail sont frappés par la baisse des
embauches des entreprises et donc par le chômage. En outre, il existe parfois des tensions préexistantes
entre certains jeunes et les forces de police, si bien qu’un terreau favorable au développement de la
violence est présent.
2. Les jeunes qui participent à ces actions violentes s’en prennent notamment aux centres commerciaux,
car cette violence est en partie une rage née d’une frustration face aux normes de consommation inatteignables affichées dans les médias. Cette violence est souvent moins portée par un projet politique
alternatif que par les opportunités offertes par le renversement des barrières physiques fermant l’accès
à un rêve de consommation.
Chapitre 2 Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
35
3. Une partie de la jeunesse, souvent plus éduquée, manifeste pacifiquement son rejet d’un système
économique ayant permis à la crise économique de s’installer. Cette démarche est nourrie par une
réflexion politique plus poussée.
DOC 4  De la dépression à la déflation et au chômage de masse ➜ Manuel p. 55
1. Une baisse des prix, y compris des biens durables, incite les ménages à différer leurs achats dans
l’attente de prix encore plus bas.
2. La baisse des prix dégrade la situation financière des entreprises dont les chiffres d’affaires diminuent plus rapidement que les coûts totaux de production. Certaines firmes sont poussées à la faillite et
les actifs de ces firmes doivent être vendus pour payer les créanciers. L’afflux d’actifs sur le marché fait
baisser les prix des actifs (titres, biens immobiliers, stocks de marchandises), ce qui entretient la baisse
générale des prix.
3. La condition pour que la déflation aggrave la crise est que les coûts des entreprises baissent moins
que les prix, ce qui a toutes les chances de se produire en particulier si une partie des intrants sont
importés ou si les salaires baissent peu.
4. L’installation dans un chômage de masse est favorisée par une progression des licenciements et le
maintien à un niveau trop faible des embauches. Le recul du PIB diminue les besoins de main-d’œuvre
des entreprises : certaines font faillite et celles qui restent soit ont moins besoin de main-d’œuvre, soit
n’ont plus la capacité financière de conserver autant de salariés qu’auparavant.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 55
– En cas de recul du PIB dans un pays, le chômage ➞ fait diminuer les recette fiscales de l’État
et accroît le déficit budgétaire.
– Un recul du PIB ➞ conduit l’État à emprunter pour financer ses dépenses.
– La crise économique et la montée du chômage ➞ accroissent les tensions politiques et
sociales dans un pays.
– La déflation peut être une solution ➞ si elle permet une baisse des coûts des entreprises
supérieure à la baisse du prix des produits.
2 Les politiques macroéconomiques agissent
sur les fluctuations économiques ➜
DOC 1  Les effets locaux des dépenses budgétaires ➜ Manuel p. 56
1. Le plan de relance de 2009 contribue au financement d’investissements publics : infrastructures de
santé, infrastructures de transport (fluvial ou ferroviaire par exemple).
2. Il s’agit d’une dépense d’investissement et donc l’État passe commande à des entreprises de travaux
publics ; elles bénéficient d’une demande supplémentaire émanant de l’État. D’autant plus que les fonds
ainsi dépensés ne proviennent pas de la réduction des revenus d’autres agents par des hausses d’impôts,
mais de fonds empruntés sur les marchés financiers, et donc soit d’une épargne, soit d’une création
monétaire.
3. L’amélioration de cette infrastructure devrait faciliter la circulation des marchandises : le transport
fluvial est peu coûteux. Cela pourra aider à l’extension des marchés pour les producteurs de la région et
abaisser le coût de leurs approvisionnements en intrants.
4. Une politique de relance par l’investissement a sur le court terme un effet stimulant sur la demande
et, sur le long terme, si ces investissements sont porteurs d’externalités positives, l’efficacité globale du
système économique est améliorée.
36
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
DOC 2  Les expériences passées peuvent améliorer les politiques budgétaires ➜ Manuel p. 56
1. En 1932, trois années après le début de la dépression, le déficit budgétaire fédéral aux États-Unis
était de 5 % du PIB environ et, la même année, le PIB était 13 % plus faible qu’en 1931.
2. Aux États-Unis, face à la baisse de la demande privée au début des années 1930, le budget fédéral ne
devient un soutien à la demande globale qu’en 1931, et encore, de manière assez limitée.
3. Il n’y a pas aux États-Unis de volonté de mener une politique de relance au début des années 1930,
le déficit est subi et n’apparaît que deux ans après le début des difficultés. Dans le même pays, le solde
budgétaire diminue fortement dès le début de la crise de 2008 : lors de la récession de 2009, le déficit
budgétaire fédéral est déjà de 10 % du PIB.
4. Aux États-Unis, la politique budgétaire a soutenu la demande globale plus rapidement et plus fortement en 2008 qu’en 1929.
DOC 3  Les expériences passées améliorent les politiques monétaires ➜ Manuel p. 57
1. La baisse des taux directeurs de la BCE après 2008 n’est pas plus marquée que la baisse des taux directeurs de la Fed après 1929. Cependant, on remarque que la baisse se prolonge après 2009 alors qu’en
1931 les taux sont légèrement remontés aux États-Unis alors même que la crise s’aggrave.
2. La hausse des taux réels aux États-Unis est forte et s’explique par la baisse des prix aux États-Unis au
début des années 1930 ; on ne constate pas une telle déflation en 2008-2011 dans la zone euro, et donc
les taux réels baissent à la suite des taux nominaux.
3. La hausse des taux réels augmente le coût de l’endettement et favorise la baisse de l’investissement.
4. La baisse de la masse monétaire aux États-Unis s’explique par un fort recul des crédits distribués
dans l’économie au début des années 1930, en raison notamment de la forte hausse des taux réels. Dans
la zone euro après 2008, la masse monétaire ne baisse pas car les crédits continuent à être distribués,
notamment parce que les taux réels sont en baisse.
DOC 4  La politique conjoncturelle peut aussi freiner une économie qui croît trop vite ➜ Manuel p. 57
1. Une économie en surchauffe est caractérisée par un taux de croissance effectif plus élevé que la croissance potentielle pendant un temps suffisamment long pour qu’une tendance à l’inflation apparaisse.
2. Si la croissance effective passe au-dessus de la croissance potentielle, l’offre ne peut plus se développer aussi vite que la demande dans l’économie, si bien que les entreprises ont tendance à augmenter
leurs prix. Cette tendance est renforcée par un manque de main-d’œuvre qui pousse les salaires à la
hausse ; les entreprises tentent de préserver leurs marges en augmentant leurs prix.
3.Une baisse des dépenses publiques, le montant des impôt restant inchangé, signifie une baisse
du revenu disponible des agents économiques, ce qui les incite à réduire ou, au moins, à freiner leurs
dépenses. C’est ainsi que la demande ralentit sa hausse, voire baisse, ce qui ralentit la croissance, voire
peut provoquer une récession.
4. La hausse des taux d’intérêt renchérit le coût des emprunts et peut freiner la hausse de l’investissement et l’achat de biens durables. En outre, les ménages peuvent globalement modifier leurs arbitrages
en faveur d’une épargne plus élevée et freiner la progression de leurs dépenses de consommation. Là
encore la demande ralentit.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 57
hausse
du déficit public
hausse
de la consommation
baisse
des taux d’intérêt
hausse
de l’investissement
politique de relance
hausse
de la demande
hausse
de la croissance
économique
Chapitre 2 Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
37
3 Les limites des politiques publiques face aux fluctuations
économiques ➜
DOC 1  Les politiques de relance budgétaire peuvent être peu efficaces ➜ Manuel p. 58
En 1980, la croissance économique a ralenti par comparaison avec les années précédentes, et le taux de
chômage, bien que faible, était en hausse. Le gouvernement a voulu stimuler la demande pour améliorer
la situation.
1. La hausse du déficit budgétaire est due à la progression des dépenses publiques.
2. La croissance économique a un peu augmenté, mais le taux de chômage aussi, l’inflation est restée à
un niveau assez élevé et le solde des échanges extérieurs a baissé.
DOC 2  La difficulté à mener des politiques budgétaires et monétaires efficaces en Europe
➜ Manuel p. 58
1. La Banque centrale européenne a comme objectif essentiel le maintien d’une faible inflation. Elle y
est parvenue tout en maintenant des taux d’intérêt assez faibles.
2. Le budget de l’UE est très faible par comparaison avec le PIB de cet ensemble de pays. Dès lors, l’UE
est dans l’incapacité d’agir de manière significative à l’aide du budget communautaire sur la demande
globale de l’UE.
3. Sans ces règles budgétaires, un État pourrait être tenté de conserver un déficit budgétaire excessif
en profitant de la réputation de bonne solidité financière des autres États de la zone euro, et donc en
bénéficiant d’un taux d’intérêt faible (exemple de la Grèce jusqu’en 2010). Quitte ensuite à mettre en
danger la confiance dans tous les États de la zone (hausse globale des taux). Par ailleurs, en pratiquant
un déficit excessif, un État risquerait d’attiser des tensions inflationnistes dans son économie, ce qui
empêcherait la BCE de baisser ses taux même pour les pays plus vertueux. Le non-respect non sanctionné
de ces règles pouvant avoir le même effet que l’absence de règles budgétaires.
4. Ces règles imposent une coordination a minima mais ne permettent pas la mise en place de politiques
budgétaires vraiment coordonnées entre les États européens. Ceci nuit à l’efficacité du policy mix européen.
DOC 3  L’efficacité de la politique budgétaire dépend des agents économiques ➜ Manuel p. 59
1. Si les revenus supplémentaires sont pour l’essentiel épargnés, en raison du poids des habitudes de
consommation, ou par anticipation d’une hausse future des impôts, si les entreprises n’anticipent pas un
retour durable de la croissance, si les revenus supplémentaires sont utilisés pour l’essentiel pour acheter
des produits importés, alors la politique de relance est inefficace.
2. Une politique de relance peut dans ce cas aggraver le déficit courant du pays et l’endettement de
l’État ; donc entraîner la nécessité pour lui d’augmenter ensuite les impôts.
3. Si les agents privés se mettent à craindre pour la situation des finances publiques, alors la hausse du
déficit budgétaire aujourd’hui sera considérée comme équivalente à la hausse future des impôts, et donc
les agents épargneront davantage suite à l’augmentation du déficit budgétaire.
4. En cas de baisse du déficit budgétaire de l’État, les agents privés peuvent anticiper une amélioration
de la situation des finances publiques et une baisse future des impôts. En ce cas, ils peuvent réduire leur
épargne. Ce mécanisme repose sur des mécanismes psychologiques assez incertains cependant.
DOC 4  Les limites de l’efficacité de la politique monétaire de baisse des taux d’intérêt ➜ Manuel p. 59
1. Une baisse des taux de la banque centrale facilite le refinancement des banques et leur permet de distribuer davantage de crédits aux agents privés. De ce fait, l’investissement privé augmente. Par ailleurs,
les ménages peuvent privilégier davantage la consommation à l’épargne puisque les taux des placements
baissent souvent suite à la baisse des taux directeurs.
2. En cas de hausse des anticipations inflationnistes, les agents en capacité de financement, les banques,
ajoutent aux taux habituellement pratiqués des primes inflationnistes, afin de préserver la valeur réelle
des intérêts perçus.
38
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
3. En cas de hausse des taux à long terme, les crédits à long terme, c’est-à-dire pour financer les investissements, sont plus coûteux. Cela peut faire diminuer l’investissement dans l’économie.
4. Une baisse des taux directeurs ne permet pas toujours de relancer l’activité car les banques ne répercutent pas forcément ces facilités accrues de refinancement auprès de leurs clients et les variations des
taux longs, essentielles pour l’investissement, ne sont pas déterminées de façon simple par l’évolution
des taux courts.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 59
1.Faux, Une politique d’offre est préférable.
2.Vrai, car les importations sont stimulées.
3.Vrai, elle est menée par la BCE.
4.Faux, si les difficultés économiques sont du côté de l’offre et non de la demande ou si la
baisse de la demande publique s’accompagne d’une hausse de la demande privée.
5.Vrai, ce sont des agents souvent privés et non de simples courroies de transmission de la
banque centrale.
Exercices ➜ Manuel p. 63
EXERCICE 1
1.CHOC
2.ÉCARTDEPRODUCTION
3.REPRISE
4.RÉCESSION
5.DÉSINFLATION
6.DÉPRESSION
7.EXPANSION
8.DÉFLATION
9.CRISE
10.DEMANDE
EXERCICE 2
1. b – 2. c –3. (ex. 5) a – 4. (ex. 3) a – 5. (ex. 4) b.
EXERCICE 3
Le recul de l’activité économique peut s’expliquer par une baisse des possibilités productives d’une économie, mais aussi par une baisse des débouchés des producteurs. Les chocs monétaires ou financiers
peuvent aussi perturber gravement le fonctionnement d’une économie, favorisant des périodes d’expansion nourries par une hausse de l’endettement et des périodes de crises dues à des chutes brutales
des prix des actifs. Les crises bancaires qui accompagnent ces crises financières peuvent enrayer le
financement de l’activité économique et bloquer la croissance. Les pouvoirs publics peuvent mener des
politiques de relance, utiles lorsque l’économie subit un choc de demande négatif, mais inefficaces
lorsque les difficultés se situent de côté de l’offre.
Chapitre 2 Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
39
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 64
La politique monétaire face à la crise de 2009
Ce TD approfondit et contextualise l’étude de la politique monétaire. Il s’agit de mieux cerner les différents
outils disponibles et de comprendre que leur usage est influencé par le contexte économique et réglementaire propre aux différents pays, ici les États-Unis et la zone euro. La démarche adoptée est celle d’une
synthèse guidée à partir d’un dossier documentaire.
1. On remarque que la baisse des taux directeurs de la fed a été plus précoce et plus marquée que la
baisse des taux directeurs de la BCE. Ceux-ci continuent de monter alors que ceux de la Fed sont de deux
points inférieurs, lors de l’été 2008.
2. En cas de baisse des taux d’intérêt, l’investissement est en principe dynamisé (sauf si les perspectives
de bénéfices s’assombrissent plus fortement) et la consommation des ménages peut progresser plus
rapidement (au détriment de l’épargne). La baisse des taux stimule donc la demande.
3. La Fed est guidée dans sa politique monétaire par des objectifs qui sont : des prix stables, le plein
emploi et le maintien de taux d’intérêt bas à long terme (donc une croissance économique assez élevée).
La BCE a quant à elle un objectif prioritaire de stabilité des prix et, ensuite, doit favoriser la croissance
et l’emploi.
4. On remarque que, jusqu’à l’été 2011, la Fed a acquis des titres d’emprunt émis par l’État fédéral américain pour des sommes bien plus considérables que la BCE ne l’a fait en faveur des États européens. En
cela, la Fed a créé de la monnaie qui a en partie servi à financer la politique de relance du gouvernement
des États-Unis face à la crise de 2009. Une telle attitude n’a pas été observée au sein de la zone euro.
5. Il faut tenir compte des missions un peu différentes données par les pouvoirs publics à ces deux institutions. Par ailleurs, le système de financement aux États-Unis donne une place bien plus importante aux
marchés financiers, d’où des achats plus massifs de titres par la Fed directement sur les marchés financiers, alors qu’en Europe la politique de baisse de taux (et plus largement de refinancement) en direction
de banques a pris une part plus importante dans les décisions de la BCE, car le système de financement
dans la zone euro est très bancarisé.
Faire la synthèse
Pistes de réponse
Des politiques monétaires favorables au redémarrage économique dans les deux cas.
Une action plus marquée de la Fed que de la BCE face à la crise.
Des différences d’action qui s’expliquent en partie par des raisons structurelles (missions différentes,
systèmes financiers différents).
vers le bac
➜ Manuel pp. 65-67
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 65
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Une croissance économique potentielle positive est permise par une augmentation des capacités productives de l’économie d’un pays. La hausse de la population active, pour des raisons démographiques
ou par l’évolution des comportements d’activité, est un facteur de hausse de la production potentielle
dans un pays. Mais l’essentiel de la croissance potentielle tient à tout ce qui permet la progression de la
productivité du travail, en particulier la tendance à la hausse du stock de capital par travailleur, et le progrès technique, c’est-à-dire ce qui permet d’améliorer l’efficacité de chaque facteur (hausse de capital
humain, modernisation du capital) et celle de leur combinaison, grâce aux innovations de procédés ou
aux externalités positives par exemple.
40
Partie 1 • Thème 1 Croissance, fluctuations et crises
2. Un choc d’offre est la conséquence d’un événement ou d’un ensemble d’événements sur la situation
des offreurs dans une économie. Un choc d’offre peut être positif s’il améliore la rentabilité de l’activité
des producteurs dans une économie (choc technologique par des innovations, choc fiscal par baisse de
la fiscalité sur les entreprises, etc.), et un choc d’offre peut être négatif si au contraire il dégrade cette
rentabilité (choc salarial en cas de hausse rapide des salaires, choc fiscal en cas de hausse des impôts sur
les producteurs, choc de matières premières, etc.). L’existence d’un choc d’offre provoque des modifications de la croissance potentielle dans l’économie et affecte en cela aussi la croissance effective. Un choc
d’offre positif permet une croissance plus forte, au contraire d’un choc d’offre négatif.
Partie 2 Étude d’un document
Il s’agit d’un document statistique dont la source est identifiée comme étant le travail de deux économistes ayant participé à un Flash économie, publication économique de la banque Natixis. Ce travail vise
à comparer les plans de relance des différents pays européens dans le contexte de la récession de 2009.
Ces plans de relance consistent en des soutiens, par des hausses de dépenses ou des baisses d’impôts, à
certaines activités contribuant à la demande globale dans l’économie. Cela peut permettre de contrer une
tendance à la baisse de la demande privée, en soutenant soit l’investissement des ménages (constructions résidentielles ; mesures utilisées peu massivement) ou leur consommation (choix du Royaume-Uni
ou de l’Italie), soit directement l’investissement des entreprises (choix de l’Allemagne et de l’Espagne).
Les États peuvent eux-mêmes passer des commandes publiques (choix de la France ou de l’Espagne) pour
soutenir les revenus et la demande privée.
Une hausse de la demande permet aux entreprises de produire davantage et limite les pertes d’emplois,
voire permet d’en créer.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I.Les établissements de crédit (dont les banques) ont participé à un développement excessif de l’endettement des agents économiques dans les années 2000, en particulier aux États-Unis.
II.Les banques ont titrisé des crédits immobiliers peu sûrs, ce qui a facilité leur financement tout en
masquant la réalité des risques sous-jacents aux dérivés de crédit.
III.Une fois la crise enclenchée, elles se sont montrées plus réticentes à prêter aux agents économiques,
car elles étaient elles-mêmes fragilisées financièrement et craignaient aussi que, étant donné la
conjoncture difficile, les emprunteurs aient du mal à rembourser les crédits accordés.
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 66
Sujet : Pourquoi la croissance économique japonaise a-t-elle fortement ralenti à partir des années 1990 ?
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE ➜ Manuel p. 67
Analyser un sujet
Étape 1
Le sujet proposé est une question ouverte puisqu’on ne peut répondre ni par oui ni par non à ce qui est
demandé.
Étape 2
1. Il s’agit de la « croissance économique », c’est-à-dire la tendance à la progression des richesses produites (valeurs ajoutées) au Japon d’année en année.
2. Il n’y a pas ici en tant que tel de connecteur logique entre deux notions techniques puisque « croissance économique » est la seule expression technique du sujet.
3.On s’intéresse au Japon depuis 1990 environ. Comme il n’y a pas de borne chronologique de fin,
on peut admettre d’évoquer les causes et les mécanismes du ralentissement de la croissance japonaise
jusqu’à l’année actuelle. On pourra évoquer la période antérieure à 1990 à titre de comparaison, puisqu’il
s’agit d’évoquer une évolution (ralentissement), mais seulement de façon ponctuelle.
Chapitre 2 Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?
41
Chapitre
3
Quels sont les fondements du commerce
international et de l’internationalisation
de la production ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre est le premier du deuxième thème « Mondialisation, finance internationale et intégration européenne ». Il s’agit ici de comprendre la mondialisation dans sa dimension économique et
ses mécanismes en traitant de deux dimensions de la mondialisation : l’internationalisation des
échanges de biens et services, et la multinationalisation de la production. La troisième dimension, la
mobilité internationale des capitaux, est étudiée dans le chapitre 4. Ce chapitre 3 correspond donc
à la double question du programme : « Quels sont les fondements du commerce international et de
l’internationalisation de la production ? » et son découpage reprend ce double questionnement.
Conformément aux indications complémentaires du programme, nous abordons le commerce international sous un angle d’abord descriptif et dynamique pour savoir comment il a évolué, sous quelles
formes il a existé, entre le protectionnisme et le libre-échange. Nous avons privilégié ensuite, ainsi
que demandé, les analyses théoriques et les mécanismes économiques qui justifient la libéralisation des échanges. Enfin, la dernière double page aborde la question du protectionnisme, sous ses
aspects positifs et négatifs. La difficulté de ce premier dossier réside dans sa richesse analytique,
dans la mesure où il y a de nombreuses analyses théoriques abordées et à maîtriser.
Le deuxième dossier débute également par une approche descriptive des firmes multinationales,
acteur majeur de l’internationalisation de la production. Les deux doubles pages suivantes se
concentrent sur les deux objectifs des entreprises dans leur stratégie internationale : la recherche
de compétitivité-prix et hors prix. Enfin, nous terminons par une analyse des conséquences de ces
stratégies internationales des entreprises tant pour les pays d’origine que pour les pays d’accueil. La
difficulté est de bien maîtriser la multitude de stratégies.
Bibliographie
– Berger Suzanne, Made in Monde, Seuil, 2007. Déjà un classique.
– CEPII, L’économie mondiale 2012, La Découverte, coll. Repères, 2011. Voir notamment le chapitre
sur « Les ressorts de la compétitivité ».
– Cohen Daniel, La mondialisation et ses ennemis, Fayard, coll. Pluriel, 2011. Un ouvrage accessible à
des élèves de terminale.
– Krugman Paul et Obstfeld Maurice, Économie internationale, Pearson, 2009, 8e édition. Manuel très
complet, abordable mais technique.
– Rivoli Pietra, Les aventures d’un tee-shirt dans l’économie globalisée, Fayard, 2007. Pour une analyse
très concrète (et drôle mais documentée) des relations marchandes internationales.
– Rodrik Dani, Nations et mondialisation, La Découverte, 2008. Un livre qui présente les limites du
libre-échange et la nécessité de l’intervention de l’État.
42
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Sitographie
Les sites à consulter pour obtenir toutes les statistiques et la plupart des rapports internationaux sur le
commerce international sont ceux des grandes institutions internationales : OMC, Banque mondiale, FMI
et CNUCED.
– www.wto.org (OMC).
– www.imf.org (FMI).
– www.douane.gouv.fr (Douanes françaises).
– www.unctad.org (CNUCED).
DOSSIER 1
Le commerce international : libre-échange ou protectionnisme ?
1 Le commerce international oscille entre libre-échange
et protectionnisme ➜
DOC 1  La plupart des pays adhèrent à l’OMC ➜ Manuel p. 70
1. Le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) est devenu l’Organisation mondiale du commerce
(OMC) en 1995.
2. En adhérant à l’OMC, les pays peuvent plus facilement échanger avec les autres pays membres.
3. L’objectif du GATT, puis de l’OMC, est de promouvoir les échanges internationaux dans le cadre d’un
libre-échange.
DOC 2  Le libre-échange est-il la règle ? ➜ Manuel p. 70
1. Le libre-échange est l’exception parce que les périodes de protectionnisme ont été historiquement
plus longues et nombreuses, et même dans la période actuelle dite de libre-échange, le protectionnisme
est toujours présent.
2. Les accords bilatéraux sont des traités signés par deux pays. Les accords multilatéraux sont des traités
signés par un grand nombre de pays. Dans le cadre de l’OMC, les traités sont multilatéraux : tous les pays
membres y adhèrent.
3. Depuis 1945, le libre-échange est encadré par une instance internationale (GATT, OMC).
DOC 3  Les échanges commerciaux se multiplient et se transforment ➜ Manuel p. 71
1. Sur 100 euros d’importations dans le monde, 38,9 en moyenne entrent en Europe.
Sur 100 euros de marchandises échangées dans le monde, 22,1 en moyenne concernent des services.
2. 9,3 % : entre 1948 et 2010, les exportations mondiales ont augmenté de 9,3 % en moyenne chaque
année.
3. 59 x 28,1/100 = 16,58 milliards.
14 851 x 13,2/100 = 1 960,3 milliards.
La part des exportations américaines a diminué mais son montant a considérablement augmenté.
4. Le montant des exportations et des importations a considérablement augmenté. De plus, on constate
que si la part de l’Europe a augmenté durant les « trente glorieuses » au détriment de celle des États-Unis
(c’était le rattrapage européen), c’est désormais la part de l’Asie qui augmente considérablement.
DOC 4  Destination et origine des échanges commerciaux ➜ Manuel p. 71
1. Sur 100 euros d’exportations destinées à l’Europe, 71 en moyenne proviennent de l’Europe (les exportations destinées à des pays européens proviennent, pour plus des deux tiers, d’autres pays européens).
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
43
2. On constate que, pour les trois grands pôles du commerce international que sont l’Amérique du Nord,
l’Europe et l’Asie, la valeur qui est dans la diagonale est la plus importante : les exportations qui leur sont
destinées proviennent, pour la plus grande part, de la même zone.
3. Le commerce international est très polarisé car on constate dans la colonne de droite que les exportations mondiales proviennent en grande partie de trois grandes zones : l’Amérique du Nord (16,9 %),
l’Europe (39,4 %) et l’Asie (28,4 %).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 71
1.Faux, l’OMC favorise les accords multilatéraux : tous les pays membres adhèrent aux différents accords signés dans le cadre de l’OMC.
2. Vrai, en particulier pour l’UE, car plus des deux tiers des exportations de pays européens sont
destinées à d’autres pays européens.
3.Vrai, la plupart des pays adhèrent à l’OMC qui favorise le libre-échange (mais les mesures
protectionnistes n’ont pas disparu).
4.Faux, l’Afrique est au contraire un continent qui pèse peu dans les échanges internationaux.
5.Faux, c’est l’Allemagne qui est le premier partenaire commercial de la France, tant pour les
exportations que pour les importations. La France commerce surtout avec les pays européens.
2 Le libre-échange et la spécialisation se justifient
par les théories économiques ➜
DOC 1  Les spécialisations varient selon les pays ➜ Manuel p. 72
1. Pour le pétrole et le cacao, ce sont des spécialisations naturelles, liées au lieu des gisements ou au
climat favorable à une culture. Pour le textile ou la construction ferroviaire, ce n’est pas naturel, mais ce
sont des spécialisations acquises (par investissement…).
2. Ces pays produisent d’autres biens et services ; être spécialisé dans la production d’un bien ne signifie
pas produire uniquement ce bien.
3. Les pays ont peut-être intérêt à se spécialiser dans la production d’un bien pour laquelle ils sont efficaces, productifs, pour laquelle ils ont un avantage par rapport aux autres.
DOC 2  La théorie des avantages comparatifs ➜ Manuel p. 72
1. Le temps de travail nécessaire pour produire une tonne de blé comme pour produire un ordinateur est
plus faible aux États-Unis qu’au Japon. Les États-Unis sont donc plus productifs que le Japon pour ces
deux productions ; ils ont donc deux avantages absolus.
2. Dans l’exemple du texte, le Japon n’ayant aucun avantage absolu, il ne pourrait pas se spécialiser et il
ne pourrait donc pas participer au commerce international. Pour participer au libre-échange, il faut donc
un autre critère que de posséder un avantage absolu.
3. Il faut comparer les coûts relatifs entre les deux pays : 100/5 = 20 aux États-Unis, et 120/8 = 15 au
Japon. Aux États-Unis, il faut 20 fois plus de temps pour produire un ordinateur que pour produire une
tonne de blé, alors qu’au Japon il ne faut que 15 fois plus de temps pour produire un ordinateur que pour
produire une tonne de blé . Le coût relatif de la production d’un ordinateur est donc plus faible au Japon
qui a donc un avantage comparatif ou relatif dans cette production.
On peut vérifier que les États-Unis ont un avantage comparatif dans la production du blé : 5/100 = 0,05
aux États-Unis, et 8/120 = 0,066 au Japon. Donc les États-Unis ont un avantage relatif, comparatif dans
la production de blé.
4. Cette théorie des avantages comparatifs est vraie sous plusieurs hypothèses, dont : les pays doivent
se spécialiser dans la production d’un bien, donc tous les facteurs de production (travail et capital) doi44
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
vent être utilisés pour la production de ce bien, c’est l’hypothèse de mobilité des facteurs de production
au niveau national. De plus, il faut que les pays puissent échanger leurs surplus librement, sans entrave,
c’est l’hypothèse de libre-échange.
DOC 3  La spécialisation dépend de la dotation factorielle ➜ Manuel p. 73
1. Les dotations factorielles représentent les facteurs de production présents dans un pays.
2. Dans la théorie des avantages comparatifs, la spécialisation dépend des différences de coûts relatifs
entre pays qui eux-mêmes dépendent des différences de productivité entre les deux pays (et, in fine, ces
différences de productivité dépendent de techniques de production différentes). Dans la théorie HOS, la
spécialisation dépend de la dotation factorielle ; si un pays est riche en facteur terre, il doit se spécialiser
dans la production agricole.
3.Globalement, les spécialisations visibles dans le document 1 correspondent aux dotations factorielles. Par exemple, la France étant relativement riche en travail qualifié, elle se spécialise dans des
productions de TGV nécessitant du travail qualifié.
DOC 4  Les avantages comparatifs expliquent-ils le commerce international ? ➜ Manuel p. 73
1. Sur 100 euros d’importations françaises venant de Chine en 2009, environ 15 en moyenne concernent
de l’habillement. Sur 100 euros d’exportations françaises vers la Chine, environ 23 en moyenne concernent l’aéronautique.
2.Parmi les importations françaises en provenance de Chine, il y a de l’habillement, des ordinateurs,
des téléphones : ces productions (qui consistent essentiellement en du montage pour les deux dernières)
nécessitent surtout du travail non qualifié. Parmi les exportations françaises vers la Chine, il y a de l’aéronautique, des machines, des produits chimiques, autant de productions qui nécessitent du travail qualifié.
3. Ce document semble donc confirmer la théorie HOS, et plus précisément le paradoxe mis en avant par
Léontiev, qui distingue, au sein de la dotation factorielle, le travail qualifié du travail non qualifié.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 73
1.Vrai, d’ailleurs, avantage absolu ou pas, tout pays a un avantage comparatif (dans un bien
pour lequel le coût relatif de production est plus avantageux que dans les autres pays).
2.Faux, l’intérêt de cette théorie de Ricardo est justement que, même sans avantage absolu,
tout pays a un avantage comparatif.
3.Vrai, selon la théorie HOS (et le paradoxe de Leontiev), le travail qualifié étant relativement
abondant en France, la France doit se spécialiser dans une production qui nécessite beaucoup
de travail qualifié (par exemple l’aéronautique).
4.Faux, les théories du libre-échange s’appuient sur la spécialisation, mais ce sont des « théories » ; dans la réalité, les pays continuent de produire plusieurs biens et services, mais concentrent davantage d’investissements dans une (ou plusieurs) spécialité(s).
3 Le libre-échange génère des gains et des pertes
pour le consommateur et le producteur ➜
DOC 1  Quelle relation entre le commerce international et la croissance ? ➜ Manuel p. 74
1. Entre 2000 et 2010, les exportations mondiales ont augmenté en moyenne chaque année de 10,9 %.
2.Sur la période 1990-2010, les échanges internationaux ont augmenté plus rapidement que les
richesses créées. Entre les deux périodes (1990-2000 et 2000-2010), alors que les échanges internationaux se sont accélérés, la croissance économique a légèrement ralenti.
3. Il semble y avoir une corrélation entre les échanges internationaux et la croissance : des échanges
importants vont de pair avec une croissance plutôt forte. Cette corrélation est peut-être une relation :
les importants échanges internationaux engendrent une importante croissance.
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
45
DOC 2  Les effets positifs du libre-échange et de la spécialisation ➜ Manuel p. 74
1. Économie d’échelle : diminution du coût unitaire de production lorsque la quantité produite augmente.
Transfert de technologie : diffusion du progrès technique au-delà des frontières, en particulier grâce aux
échanges internationaux.
2. C’est le résultat de la théorie des avantages comparatifs : chaque pays se spécialise dans la production
pour laquelle il est relativement le meilleur, donc ses facteurs de production (capital et travail) vont être
utilisés dans la production pour laquelle ils sont relativement plus efficaces : les facteurs de production
sont mieux utilisés.
3. En participant au libre-échange, on peut exporter ses produits, il y a donc plus de consommateurs
potentiels : la taille du marché augmente.
4. Gain de productivité : le producteur est gagnant car il peut baisser son coût de production et baisser
ses prix ou augmenter son profit ; le consommateur est aussi gagnant car le prix peut baisser (le salarié
est aussi gagnant car le salaire peut augmenter).
Baisse des prix : le consommateur est gagnant.
Différenciation des produits : le producteur peut être gagnant car cela lui donne un monopole temporaire, et le consommateur est gagnant car il a plus de choix pour consommer.
DOC 3  Une offre diversifiée pour une demande comblée ➜ Manuel p. 75
1. Le commerce interbranche concerne des produits issus de secteurs d’activité différents : importation
de produits primaires et exportation de voitures.
Le commerce intrabranche désigne des échanges de produits similaires : importation et exportation de
voitures.
2. La différenciation verticale désigne le fait de produire et d’échanger des produits légèrement différents en qualité. Par exemple, la France produit et exporte des voitures de moyenne gamme (Renault,
Peugeot), alors qu’elle importe des voitures haut de gamme, en particulier d’Allemagne (Mercedes, BMW).
3. Les producteurs bénéficient d’un plus grand marché (économies d’échelle), et la différenciation des
produits leur procure un monopole temporaire. Les consommateurs y gagnent en diversité.
DOC 4  Le libre-échange peut être à la base d’une « croissance appauvrissante » ➜ Manuel p. 75
1. Le prix des exportations augmente relativement à celui des importations. Donc, à quantité exportée
identique, le pays peut importer davantage (il dispose alors de plus de richesses).
2. Pour les pays producteurs de pétrole, une hausse du prix du pétrole (qui est alors une exportation)
améliore leurs termes de l’échange. Par contre, cela détériore les termes de l’échange français.
3. La « croissance appauvrissante » vient d’une augmentation des richesses produites (donc croissance
économique), mais le prix à l’exportation de ces richesses diminuant, le pays peut de moins en moins
importer ; donc, en produisant de plus en plus de richesses, il en dispose de moins en moins.
4. Le graphique dément la « croissance appauvrissante ». Dans les années 2000, les pays en développement
ont vu leurs termes de l’échange s’améliorer, signe que la demande mondiale pour leurs produits s’accroît.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 75
Pays
46
Producteurs
Consommateurs
Gains
Croissance économique
Gains de productivité,
économie d’échelle,
transferts de technologie
(➞ source de profits)
Baisse des prix, diversification
des produits
Pertes
Détérioration des termes
de l’échange et croissance
appauvrissante
Baisse des prix
Aucun, les effets négatifs
portent, éventuellement, sur les
salariés, pas les consommateurs
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
4 Le protectionnisme, entre risque économique et opportunité
➜
DOC 1  La foire d’empoigne des quotas ➜ Manuel p. 76
1. Il s’agit ici d’un protectionnisme non tarifaire, portant sur des quotas d’importations.
2. Dans ce texte, on comprend que les flux internationaux de chemisettes entre différents pays sont dus
aux quotas imposés successivement aux importations en provenance de différents pays.
3. Les consommateurs américains risquent de payer plus cher les produits importés (augmentation des
coûts de production).
DOC 2  Les pertes économiques dues au protectionnisme ➜ Manuel p. 76
1. Le protectionnisme augmente le prix, diminue la quantité importée et permet d’augmenter la production nationale.
2. Les consommateurs sont perdants, leur surplus perd (BCDEF).
L’État est gagnant, il reçoit en recettes fiscales (D).
Les entreprises nationales sont gagnantes, elles produisent davantage, leur surplus gagne (B).
Pour les salariés, c’est plus ambigu : ceux qui travaillent dans le secteur où les entreprises sont protégées conservent leur emploi, c’est l’effet positif direct du protectionnisme ; mais, les prix augmentant, la
demande globale de biens et services diminue, donc l’ensemble de la production nationale diminue, donc
le niveau d’emplois nécessaire diminue et le chômage augmente.
3. Globalement, les pertes sont supérieures aux gains ; il y a des pertes sèches pour la société (C + E).
DOC 3  La protection des industries naissantes et vieillissantes ➜ Manuel p. 77
1. En étant protégées, les entreprises peuvent, sans la contrainte à court terme des concurrents, desservir le marché national. Elles ont le temps nécessaire pour réaliser les économies d’échelle et les gains de
productivité leur permettant de devenir compétitives.
2. La protection des industries naissantes est provisoire car, une fois les entreprises concernées devenues compétitives, elles ont la capacité de supporter la concurrence internationale, ce qui les incitera à
innover ou à baisser encore leurs prix.
3.
Économie
d’échelle
Protection
d’une industrie
naissante
Élévation
de la production
Phénomènes
d’apprentissage
Les coûts
de production
baissent
Avantage
comparatif
4. Protéger des industries vieillissantes consiste à donner le temps à des entreprises pour passer un
« cap difficile » ; l’entreprise est viable à moyen terme, mais pas à court terme, d’où l’intérêt de la protéger sur du court terme. Protéger une industrie mourante consiste à donner le temps aux salariés de ces
entreprises de retrouver un autre emploi ; une fois tous les salariés reconvertis, la protection est levée et
la production est arrêtée.
DOC 4  EXERCICE. Les politiques commerciales stratégiques ➜ Manuel p. 77
1.
Boeing
Produit
Ne produit pas
Produit
Gains Airbus – 5
Gains Boeing – 5
Gains Airbus 100
Gains Boeing 0
Ne produit pas
Gains Airbus 0
Gains Boeing 100
Gains Airbus 0
Gains Boeing 0
Airbus
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
47
2. Si les entreprises se font concurrence, elles produisent toutes les deux et elles sont perdantes toutes
les deux. Une entreprise n’est gagnante que si elle produit seule.
3.
Boeing
Produit
Ne produit pas
Produit
Gain Airbus 20
Gain Boeing – 5
Gain Airbus 125
Gain Boeing 0
Ne produit pas
Gain Airbus 0
Gain Boeing 100
Gain Airbus 0
Gain Boeing 0
Airbus
4. Airbus a désormais toujours intérêt à produire. Or, si Airbus est sûre de produire, Boeing n’a alors plus
intérêt à produire. Mais ce n’est pas si simple : en produisant tout de même, Boeing réalise une perte
de 5, mais surtout le profit de son concurrent baisse de 105 (de 125 à 20) ; donc Boeing peut privilégier
une perte pour elle-même dans le but de diminuer considérablement le profit de son concurrent.
5. Cet exemple justifie de subventionner, donc de protéger, une entreprise (ici Airbus), qui devient alors
rentable. Le danger est qu’une guerre commerciale peut alors s’engager : les États-Unis peuvent décider
de subventionner Boeing, ce qui génère des coûts publics supplémentaires, sans effet sur la compétitivité réelle des entreprises.
Faire
le bilan
48
➜ Manuel p. 77
Politiques
commerciales
stratégiques
Protectionnisme
éducateur
Protection
des industries vieillissantes
Explication
Protéger une entreprise (ou
un secteur) le temps qu’elle
devienne compétitive. Puis
supprimer la protection pour que
l’entreprise puisse participer à la
concurrence internationale.
Protéger une entreprise en
difficulté, le temps qu’elle
redevienne compétitive ou
le temps que ses salariés
puissent retrouver un autre
emploi.
Subventionner une
entreprise pour que
son activité devienne
rentable au niveau
international.
Exemple
Développement de l’industrie
américaine au xixe siècle
En 2009, les États-Unis ont
appliqué un droit de douane
de 35 % sur les pneus
importés de Chine.
La mise en place
d’Airbus a été
financée par les États
européens.
Limite(s)
Protectionnisme qui doit être
temporaire (et non permanent).
Surtout efficace si le marché
national est de grande taille
(pour que l’entreprise protégée
puisse réaliser les économies
d’échelle et les gains de
productivité suffisants pour
devenir compétitive au niveau
international).
Augmentation des prix pour
les consommateurs.
L’entreprise protégée
peut ne pas parvenir à se
redresser.
La conversion de tous les
salariés peut être longue.
Les entreprises protégées
ont moins intérêt à innover
ou à baisser les prix.
Possible réplique
des autres
États : politique
commerciale de
rétorsion
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
DOSSIER 2
Comment expliquer l’internationalisation de la production ?
1 La production se mondialise
➜
DOC 1  Le développement des FMN ➜ Manuel p. 78
1. Les plus grandes FMN sont issues des pays développés.
2. Les États-Unis dominent ce classement.
3. Il y a peu de concurrents dans le secteur pétrolier, c’est un oligopole. Cela s’explique par le coût d’entrée important sur ce marché : il faut posséder les techniques de forage et il faut pouvoir négocier avec
les États le droit d’exploiter une ressource sur leur territoire.
Comme c’est un bien très demandé, le chiffre d’affaires du secteur est très élevé.
4. De 37 000 à 82 000 : + 121,6 %. Le nombre de FMN a augmenté de 121,6 % entre 1990 et 2008.
5. Le nombre moyen de filiales a considérablement augmenté, passant de 1,9 filiale en moyenne par
FMN (70 000/37 000) à 98,8 (8 100 000/82 000).
6. Ces calculs prouvent que la production se mondialise : les FMN utilisent de plus en plus de filiales, a
priori situées dans divers pays.
DOC 2  Comment devenir une FMN ? ➜ Manuel p. 78
1.Renault ➞ IDE ; McDonald’s ➞ franchise ; Airbus et China Aviation ➞ joint-venture.
2.Une FA est plus rapide : on acquiert une entreprise déjà existante (pas de perte de temps à la
construire), avec ses salariés formés, ses clients, ses réseaux, ses sous-traitants, etc.
DOC 3  Les IDE : qui investit où ? ➜ Manuel p. 79
1. En 2010, les IDE entrants représentaient 1 243,7 milliards de dollars.
Sur 100 euros d’IDE sortants, 70,7 en moyenne proviennent des pays développés.
2. Les pays qui reçoivent le plus d’IDE sont les économies en développement (mais dans des proportions
quasi identiques à celles des pays développés). Par contre, ce sont les pays développés qui émettent le
plus d’IDE.
3. Pour les IDE entrants, le poids des pays en développement a presque doublé, en particulier grâce aux
BRIC (et surtout la Chine) qui accueillent désormais une grande part des IDE ; par contre, l’Afrique recule.
Pour les IDE sortants, l’enrichissement des pays en développement leur permet désormais d’émettre des
IDE.
4. Les FMN investissent dans les économies développées, parce que ce sont de grands marchés (beaucoup
de consommateurs « riches »). Et elles investissent dans les économies en développement pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins chère ou pour s’insérer sur un marché qui se développe (les consommateurs « s’enrichissent »).
DOC 4  Commerce intrafirme et DIPP ➜ Manuel p. 79
1. Le commerce intrafirme consiste en échanges internationaux réalisés entre les filiales d’une FMN ou
entre les filiales et la société mère.
2. Chaque filiale, sur un territoire donné, se spécialise en fonction de l’avantage comparatif du territoire.
3. La DIPP consiste à répartir les différentes étapes de la production d’un bien en des lieux différents
(selon les avantages comparatifs propres à chaque territoire), donc le produit doit transiter entre ces
différents lieux de production.
4. 5 186/15 716 x 100 = 33 %. Sur 100 euros d’exportations, 33 en moyenne sont réalisés par des filiales.
5. Une grande partie des échanges internationaux portent sur des « biens en cours de fabrication » et
non sur des produits finis.
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
49
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 79
1.Vrai.
2.Faux, c’est une possibilité mais il y en a d’autres. Une entreprise peut devenir une FMN en
construisant une unité de production à l’étranger, par exemple.
3.Faux, elles viennent majoritairement des pays développés. Mais il est vrai que le développement accéléré de la Chine engendre l’arrivée de nombreuses FMN issues de ce pays.
4.Vrai, entre 1990 et 2008, le nombre moyen de filiales par FMN est passé de 1,89 à 98,78 (voir
document 1).
5.Vrai (ou Faux !!), les IDE sont orientés à parts à peu près égales vers les pays développés et
les pays en développement (en 2010).
2 Les FMN ont une stratégie de localisation internationale
pour améliorer leur compétitivité-prix ➜
DOC 1  Où est fabriqué l’iPhone ? ➜ Manuel p. 80
1. Apple sous-traite l’assemblage en Chine, parce que le coût de la main-d’œuvre y est plus faible.
2. Ces composants nécessitent des travailleurs qualifiés, spécialisés pour être produits, et c’est dans les
pays développés que l’on trouve plus facilement ces travailleurs.
DOC 2  L’externalisation des services ➜ Manuel p. 80
1. Délocaliser consiste à fermer une unité de production pour ouvrir la même dans un autre pays. Externaliser consiste à sous-traiter une partie de ses activités (mais pas forcément par une entreprise située à
l’étranger).
2. Certaines activités de services ne nécessitent pas de qualifications particulières, donc il est possible
d’avoir recours à une main-d’œuvre étrangère moins chère.
3. Le progrès technique permet désormais de délocaliser des services : communication à distance, envoi
numérisé d’informations, etc.
DOC 3  Rester ou délocaliser ? ➜ Manuel p. 81
1. L’indice du coût annuel du travail en 2009 en Pologne est de 22,8 pour une base 100 en France, ce qui
signifie que le coût annuel du travail est 77,2 % plus faible en Pologne qu’en France.
L’indice de la productivité de la main-d’œuvre par personne occupée en 2009 en Pologne est de 54,3 pour
une base 100 en France, ce qui signifie que la productivité du travail par tête est environ deux fois plus
élevée en France qu’en Pologne.
2.Bien souvent une main-d’œuvre moins chère est une main-d’œuvre moins bien formée, donc moins
productive. Donc, pour produire autant qu’avec des travailleurs plus productifs, il faut embaucher plus de
travailleurs moins productifs, d’où la nécessité de considérer le coût du travail et la productivité du travail.
3. Une entreprise a intérêt à délocaliser en Pologne parce que le coût du travail y est environ 4 fois plus
faible alors que la productivité du travail n’y est « que » 2 fois plus faible.
DOC 4  Le coût du transport est déterminant pour les entreprises ➜ Manuel p. 81
1. Les capacités de transport des marchandises sont rigides parce que la production de grands bateaux
spécialisés prend du temps, donc à court terme l’offre est rigide.
2. Quand la demande de transport augmente, comme l’offre est rigide, il y a insuffisance de l’offre, donc
les prix augmentent fortement. Par contre, quand la demande diminue, les prix diminuent également.
Les coûts de transport dépendent largement, à court terme, de l’offre de transport.
3. Des entreprises relocalisent leur production en partie à cause du transport : coût financier et coût
temporel (délai de livraison).
50
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 81
Pour améliorer leur compétitivité-prix, les entreprises cherchent à minimiser leurs coûts. C’est
pour cette raison que les entreprises externalisent certaines activités, comme les services
après-vente, pour se recentrer sur un métier. La délocalisation de la production dépend ainsi
de nombreux facteurs. Les FMN comparent en particulier le coût du travail avec la productivité
du travail, pour mesurer le coût unitaire de production. De même, la diminution des coûts de
transport et de communication depuis deux siècles a facilité la localisation internationale de la
production. Mais la hausse du coût de l’énergie remet partiellement en cause cette dynamique.
3 La compétitivité-hors prix est aussi un déterminant essentiel
de la stratégie des FMN ➜
DOC 1  Comment les FMN choisissent-elles leur lieu d’implantation ? ➜ Manuel p. 82
1. Sur 100 investisseurs interrogés, 54 en moyenne estiment que les infrastructures de transport sont un
critère très important pour attirer les capitaux.
2. Compétitivité-prix : charges et coûts salariaux, prix des terrains, aides publiques.
Compétitivité-hors prix : infrastructures de transport, infrastructures de télécommunications, environnement politique et administratif, niveau de qualification de la main-d’œuvre, taille du marché intérieur.
3. La France attire les entreprises parce que la main-d’œuvre y est très qualifiée (donc productive), les
infrastructures sont de qualité (surtout concernant les transports), le marché intérieur est important
(niveau de richesse élevé des consommateurs) et l’environnement politique est stable (démocratie, économie de marché, etc.).
DOC 2  Zara à la recherche de compétitivité-hors prix ➜ Manuel p. 82
1. Zara externalise peu sa production, au contraire elle cherche à maîtriser toutes les étapes du processus de production (intégration verticale). Le but de l’entreprise est d’être très réactive, et pour cela elle
ne peut sous-traiter sous peine d’augmenter les délais.
2. Zara renouvelle ses collections, en partie, toutes les deux semaines, pour fidéliser les clients (obligés
de revenir régulièrement voir les nouveautés). Cela réclame une grande réactivité, une capacité à agir
rapidement.
3. Les coûts de production de Zara ne sont pas nécessairement plus importants parce que l’entreprise
économise sur les coûts de transport, sur les coûts liés aux défauts ; l’entreprise répond directement à la
demande, ce qui évite les stocks, etc.
DOC 3  Les entreprises choisissent de se concentrer géographiquement ➜ Manuel p. 83
1. Une économie d’échelle est la baisse du coût unitaire de production suite à l’augmentation de la
quantité produite. En augmentant la quantité produite, on rentabilise davantage les coûts fixes.
Une externalité apparaît lorsque l’action d’un acteur économique a un effet (positif ou négatif) sur un
autre acteur, sans qu’il y ait de compensation monétaire.
2. Pour une entreprise informatique, il est plus coûteux de s’installer dans la Silicon Valley : les terrains
y sont plus chers ainsi que le coût de la main-d’œuvre.
3. Les firmes ont des stratégies de regroupement spatial car, tout d’abord, il existe sur place un réseau
d’entreprises complémentaires spécialisées (fournisseurs, réparateurs, etc.). De plus, il y a sur place une
main-d’œuvre spécialisée, déjà qualifiée, ce qui assure une productivité élevée. Enfin, les innovations
des autres entreprises du district se diffusent rapidement aux entreprises situées à proximité, sans qu’il
y ait de compensations monétaires : « externalités de connaissances ».
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
51
DOC 4  Différencier ses produits pour conquérir les marchés mondiaux ➜ Manuel p. 83
1. Différencier un produit consiste à apporter une nouveauté, même marginale, à un produit déjà existant. Par exemple, on ajoute un clavier coulissant à un téléphone portable.
La différenciation verticale consiste à proposer un produit identique mais de qualité différente (donc
à un prix différent). La différenciation horizontale consiste à modifier un produit existant (nouvelle
fonction, nouveau design, etc.).
2. Différenciation verticale : Dacia propose des voitures moins chères (avec aussi moins d’options, moins
de puissance, etc.).
Différenciation horizontale : chaque constructeur automobile propose son modèle de voiture citadine (la
Twingo pour Renault, la C1 pour Citroën, etc.).
3. Les constructeurs automobiles sont en concurrence parce qu’ils proposent tous des voitures : concurrence sur le marché automobile. Mais, en différenciant leurs produits, ils disposent d’un certain monopole sur leurs voitures, légèrement différentes de celles des concurrents. C’est ce que l’on appelle la
concurrence monopolistique ; c’est pour cela que les entreprises différencient leurs produits.
4.Innovation ➞ différenciation des produits ➞ concurrence monopolistique ➞ compétitivité-hors prix
(on peut aussi placer la compétitivité-hors prix en début de schéma : pour l’améliorer, il faut innover).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 83
1.Compétitivité-prix, car Ryanair gagne des parts de marché en proposant des services moins
chers.
2.Compétitivité-hors prix, car Facetime est une innovation qui permet de différencier le produit de la concurrence.
3.Compétitivité-hors prix, car c’est plus cher de produire en France, mais cela donne une
meilleure image à la marque (et une production de meilleure qualité).
4.Compétitivité-hors prix, car les marques de luxe européennes produisent beaucoup en
Europe par besoin d’une main-d’œuvre qualifiée, quel que soit son coût.
5.Compétitivité-prix, car Dacia est une marque qui propose des voitures à bas prix.
4 L’internationalisation de la production a des effets positifs
et négatifs sur les pays d’accueil et d’origine ➜
DOC 1  Pauvreté et inégalités en Chine ➜ Manuel p. 84
1. Le taux de pauvreté a largement diminué en Chine au cours des trente dernières années. En 2005, sur
100 Chinois, 35 en moyenne ont moins de 2 $ par jour.
Les inégalités, mesurées par le coefficient de Gini, ont augmenté en Chine, au cours des trente dernières
années.
2. La mondialisation semble avoir des effets positifs : croissance économique, développement, recul de
la pauvreté. Mais elle a aussi quelques effets négatifs : hausse des inégalités.
3. Les inégalités augmentent en Chine parce qu’une grande partie de la population (vivant en milieu
rural, dans les campagnes) ne participe pas à l’industrialisation de la Chine : une partie de la population
s’enrichit (même fortement) pendant qu’une autre partie voit son niveau de vie stagner.
DOC 2  Le commerce extérieur comme stratégie de développement ➜ Manuel p. 84
1. Pour se développer, la Chine a privilégié une stratégie d’« ouverture au commerce et aux investissements internationaux ». L’objectif était de bénéficier de financement extérieur et d’une demande extérieure (pour pouvoir exporter).
52
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
2.La Chine s’est initialement spécialisée dans des productions « à faible intensité technologique »,
réclamant surtout du travail non qualifié (conformément à la théorie HOS). Mais, depuis, la spécialisation de la Chine a évolué et elle produit désormais davantage de produits technologiques (électronique,
informatique).
Les exportations ont donc évolué en quantité (elles ont augmenté) et en qualité (désormais plus technologiques).
3. La Chine n’est pas le seul pays à se développer grâce à la mondialisation, d’autres pays en développement en profitent, comme la Russie, l’Inde ou le Brésil. Avant eux, les « dragons asiatiques » en avaient
déjà profité pour se développer.
DOC 3  Les effets négatifs des délocalisations sur le pays d’origine ➜ Manuel p. 85
1. En 2005, en France, 2 080 emplois devaient disparaître pour cause de délocalisation (ce sont des
emplois directs).
2.
Allemagne
Portugal
France
Slovénie
7,2 %
54,7 %
4,6 %
24,0 %
Slovaquie
Danemark
Espagne
Pologne
25,2 %
28,8 %
2,3 %
2,2 %
En France, en 2005, sur 100 emplois perdus, moins de 5 l’étaient à cause des délocalisations.
3. Les pays les plus affectés ne semblent pas être les pays développés, mais les pays en développement
(Slovénie, Portugal, etc.). En effet, les pays développés ne sont pas directement en concurrence avec
les pays ayant une main-d’œuvre peu chère, car leur spécialisation est différente (travail qualifié contre
travail non qualifié).
4. Dans les pays développés, l’impact (direct) des délocalisations est assez limité ; ce sont les salariés
non qualifiés du privé qui sont menacés, car ils sont directement en concurrence avec les salariés aux
caractéristiques identiques des pays à bas salaires. Les salariés qualifiés des pays développés sont
davantage à l’abri, ils sont même plutôt recherchés par les entreprises.
Il faut noter que les délocalisations concernent donc surtout des emplois non qualifiés ; elles ont un
impact très localisé lorsqu’une assez grande entreprise, importante dans une localité, délocalise ; elles
créent des pertes indirectes d’emplois, chez les sous-traitants ou les fournisseurs ou à travers la fermeture de petits commerces dans les localités concernées ; encore plus indirectement, les délocalisations
détruisent quelques emplois, les nouveaux chômeurs voient leurs revenus diminuer, donc la demande
globale diminue également, ce qui affecte la production et l’emploi.
DOC 4  Les effets positifs d’une délocalisation pour le pays d’origine ➜ Manuel p. 85
1. Les travailleurs non qualifiés sont relativement abondants à l’échelle mondiale ; on en trouve aussi bien
dans les pays développés que dans les pays en développement. Mais dans ces derniers, la main-d’œuvre
non qualifiée est moins chère que dans les pays développés (salaire minimum, charges sociales, etc.).
Donc une entreprise privilégiera les travailleurs non qualifiés des pays où le coût du travail est moins cher.
2. Une fois la production délocalisée, le coût de production diminuant, le prix diminue aussi. Le produit
(auparavant fabriqué au niveau national) est alors importé et son prix est plus faible. Donc le pouvoir
d’achat global augmente, la demande globale augmente. Finalement, la production nationale (d’autres
biens et services) augmente et des emplois sont créés (dans d’autres secteurs).
3. Outre l’avantage mis en avant dans la question précédente, la délocalisation d’une entreprise peut
lui permettre de faire davantage de profits qui peuvent être réinvestis dans le pays d’origine, ce qui, à
terme, crée des emplois. L’entreprise peut délocaliser une partie de sa production pour se concentrer, au
niveau national, sur des segments de production qui correspondent à la spécialisation du pays, ce qui
renforce l’avantage comparatif du pays.
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
53
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 85
Effets des délocalisations
Sur le pays d’accueil
Sur le pays d’origine
Positifs
Investissement local (croissance,
emploi, progrès technique)
Baisse des prix (des produits
fabriqués à l’étranger)
Hausse des profits des entreprises
ayant délocalisé, qu’elles peuvent
investir (création d’emplois, etc.)
Négatifs
Déclin possible d’entreprises locales
Destruction d’emplois
Exercices ➜ Manuel p. 89
EXERCICE 1
1. Faux, pas besoin d’avoir un avantage absolu pour avoir un avantage comparatif.
2. Vrai, être le plus productif dans un domaine reviendrait à avoir un avantage absolu.
3. Faux, le commerce international est de plus en plus intrabranche (surtout le CI entre pays développés).
4.Vrai, les échanges internationaux concernent essentiellement les trois pôles : Amérique du Nord,
Europe et Asie.
EXERCICE 2
1. La France commerce essentiellement avec des pays européens (surtout l’Allemagne).
2. Le développement des industries américaines au xixe siècle est un exemple de protectionnisme éducateur.
3. Le montage des automobiles se fait à partir de pièces dont la production est localisée un peu partout
dans le monde ; ces pièces circulent ensuite entre les filiales et la société mère.
4. Les entreprises textiles s’implantent, pour la plupart, dans des pays à bas salaires.
5. Apple profite de la spécialisation d’entreprises de nationalités différentes pour se procurer les différents composants de ses produits. Chaque entreprise (ou pays) est spécialisée dans une étape du processus de production. Apple (et les États-Unis) est spécialisée dans l’innovation, le design, la distribution.
EXERCICE 3
1. a – 2. b. (plus exactement des entreprises protégées) c. (dans les secteurs dans lesquels la consommation diminue du fait de la hausse des prix) – 3. a. b.
EXERCICE 4
1. Il faut privilégier la compétitivité-hors prix ; les produits luxueux ne sont pas achetés en raison de
leur faible prix, mais en raison de leur qualité, de leurs caractéristiques innovantes ou différenciées, ou
encore de la renommée du producteur.
2. a. Stratégie de baisse des coûts de production (compétitivité-prix).
b. Innovation pour différencier ses produits (compétitivité-hors prix).
c. Regroupement géographique pour bénéficier d’économie d’échelle externe (compétitivité-hors prix).
3. Les stratégies b et c sont adaptées parce qu’elles favorisent la compétitivité-hors prix.
EXERCICE 5
1. Le Portugal a un avantage absolu pour la production de drap et de vin car il lui faut moins d’heures de
travail pour produire chacun de ces biens ; il est plus productif dans chacune de ces deux productions.
54
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
2. Portugal : 80/90 = 0,88.
Angleterre : 120/100 = 1,2.
3. Le coût relatif de la production de vin est plus faible pour le Portugal. Ce dernier a donc intérêt à se
spécialiser dans la production de vin. On peut vérifier que le coût relatif de la production de drap est plus
faible en Angleterre (100/120 = 0,83) qu’au Portugal (90/80 = 1,13) ; donc l’Angleterre a intérêt à se
spécialiser dans le drap.
4. L’Angleterre étant a priori relativement mieux dotée en capital et le Portugal relativement mieux doté
en travail, le premier a intérêt à produire des biens qui nécessitent du capital, par exemple des draps, et
le Portugal a intérêt à produire des biens qui nécessitent plutôt du travail, comme le vin. Cette spécialisation semble donc correspondre à la dotation factorielle de chaque pays.
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 90
De la DIT à la DIPP
L’objectif de ce TD est de comprendre la différence entre la DIT et la DIPP, et de pouvoir analyser les conséquences de cette dernière, en particulier en matière d’inégalités internationales.
Étape 1
1. « Spécialisation sectorielle » : chaque pays est spécialisé dans un secteur d’activité, une branche ou
une matière première, ce qui correspond à la DIT traditionnelle.
2. « La spécialisation porte sur la tâche effectuée par chacun pour fabriquer un produit donné » : chaque
pays est spécialisé dans une étape du processus de production, dans une « tâche », c’est la DIPP.
3. Le schéma A correspond à la DIT.
4. Dans la DIPP, la spécialisation se fait en fonction des avantages comparatifs et de la dotation factorielle : un pays riche en main-d’œuvre pas chère se spécialisera dans des tâches « simples », comme
l’assemblage.
5. Le pays A dispose de travailleurs moyennement qualifiés, à moindre coût, ce qui correspond à des
pays en développement. Le pays B dispose de travailleurs non qualifiés avec des salaires faibles, ce qui
correspond aux pays non développés. Le pays C dispose d’une main-d’œuvre qualifiée, comme les pays
développés.
Étape 2
1. L’iPhone n’est produit que dans un seul pays, mais ses composants sont fabriqués dans différents
pays, l’assemblage se fait en Chine, mais tout ce qui est conception, marketing et distribution se fait
depuis les États-Unis. Chaque pays ou entreprise s’occupe d’une tâche, d’une étape du processus de production ➞ DIPP
2. 500 – 178,96 = 321,04 $ : c’est la valeur ajoutée créée par Apple, donc c’est la richesse créée par les
États-Unis sur un iPhone. L’entreprise qui assemble en Chine l’iPhone crée 6,5 $ de valeur ajoutée, c’est
la richesse qui revient à la Chine sur la production d’un iPhone.
3. Les inégalités au sein de la DIPP sont dues aux différences de spécialisation. La spécialisation des pays
développés leur apporte une plus grande valeur ajoutée que celle des pays en développement. Les pays
en développement doivent progressivement modifier leurs spécialisations et orienter leurs activités vers
des segments de production qui créent davantage de richesses.
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
55
vers le bac
➜ Manuel pp. 91-93
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 91
Sujet : Que recherchent les FMN dans leurs stratégies de localisation internationale ?
Plan détaillé
I. Les FMN cherchent à améliorer leur compétitivité-prix.
A. Minimiser les coûts de production et comparaison du coût du travail avec la productivité du travail
(document 2)…
B. … d’où des IDE orientés vers des pays où la main-d’œuvre est moins chère (documents 3 et 4), et
parfois des délocalisations.
C. Prise en compte des coûts de transport (exemple de Meccano dans le document 1).
II.Les FMN cherchent aussi à améliorer leur compétitivité-hors prix.
A. Besoin d’une main-d’œuvre qualifiée, même si elle est plus chère, car plus qualifiée (document 2),
d’où des IDE vers des pays développés (document 3).
B. Besoin de flexibilité, de réactivité, d’où la recherche d’une proximité avec le lieu de vente (document 1). Volonté de différencier ses produits selon les goûts des consommateurs (réactivité).
C. Les FMN investissent sur des grands marchés, où la demande est forte et donc où les consommateurs sont « riches » (document 4).
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 92
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Il s’agit ici de développer essentiellement la protection des industries naissantes et vieillissantes. Il
peut être demandé quelques connaissances sur les politiques commerciales stratégiques et sur la défense
d’une entreprise ou d’un secteur dans une optique sociale (protéger des emplois ciblés).
2. Selon la théorie HOS, la spécialisation des pays se fait selon la dotation factorielle de chacun : un pays
se spécialise dans un bien (ou un secteur) qui nécessite, pour être produit, le facteur de production qui
est en abondance dans le pays. Cette abondance du facteur permettra de se le procurer à un prix relativement plus faible.
Partie 2 Étude d’un document
S’agissant d’un document statistique, il est impératif de faire au moins une lecture (par exemple, sur
100 euros exportés par la France en 2010, 10,5 en moyenne concernaient l’aéronautique).
Il est possible de souligner que la France réalise des échanges interbranches.
Il faut décrire ce que la France exporte le plus, ce qu’elle importe le plus, et en déduire la spécialisation
de la France. La part importante de l’aéronautique dans les exportations révèle une spécialisation dans
les hautes technologies, ce qui nécessite du travail (très) qualifié et ce qui correspond bien à la dotation
factorielle de la France.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I. Le constat : le libre-échange favorise la croissance.
A. Relation échanges internationaux/croissance (document 2).
B. Exemples de pays qui se développent en partie grâce aux échanges internationaux (document 1).
II. La théorie : les avantages comparatifs.
A. La théorie des avantages comparatifs (à expliquer) montre que tous les pays sont gagnants à
commercer librement.
B. La spécialisation permet à la fois des gains de productivité et des économies d’échelle.
III.La pratique : des gains pour les producteurs et les consommateurs.
A. Les producteurs peuvent se procurer des facteurs de production à moindres frais (document 1) et
ils peuvent plus facilement exporter.
B. Les consommateurs ont accès à une plus grande variété de biens et services.
56
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE ➜ Manuel p. 93
Étudier et exploiter un tableau statistique
Étape 1
1.
Variables économiques étudiées dans ce tableau
Exportations et PIB
Indicateurs statistiques utilisés
Taux de variation et TCAM
Unité
%
Pays concerné(s)
Monde
2.
En 2010, sur 100 euros d’exportations françaises, 10,5 en moyenne concernaient l’aéronautique.
En 2010, sur 100 euros d’importations françaises, 10 en moyenne concernaient des hydrocarbures naturels.
Étape 2
1. On remarque que, lorsque la croissance des exportations est faible, la croissance économique est
faible ; lorsque la croissance des exportations est forte, la croissance économique est forte ; lorsque les
exportations diminuent, le PIB diminue également.
2. Il semble donc y avoir une corrélation forte entre la variation des exportations et celle du PIB, donc
entre les échanges internationaux et la croissance : plus les échanges sont importants, plus la croissance
est forte.
Étape 3
1. Il peut y avoir deux relations possibles :
Exportations ➞ croissance. La hausse des exportations permet de créer plus de richesses.
Croissance ➞ exportations. L’enrichissement d’un pays lui permet de davantage exporter.
2. D’après le sujet, c’est la première relation qui nous intéresse : exportations ➞ croissance.
3. Les données de la question 1 de l’étape 2 mettent bien en avant la relation entre commerce international et croissance : lorsque la hausse des exportations s’accélère, celle du PIB s’accélère aussi, et
lorsque les exportations diminuent, le PIB aussi.
Chapitre 3 Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?
57
Chapitre
4
Comment s’opère le financement
de l’économie mondiale ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre correspond au thème « Mondialisation, finance internationale et intégration européenne », il porte donc directement sur la finance internationale. Cette dimension financière de la
mondialisation est nouvelle dans les programmes de SES en Terminale, elle vient directement compléter le chapitre 3, centré sur les échanges de biens et services (ce chapitre 4 reprend d’ailleurs
des éléments du chapitre 3, comme les IDE) et elle est approfondie dans la spécialité économique
puisqu’une partie du programme porte sur la globalisation financière.
La difficulté du chapitre est de comprendre des mécanismes parfois abstraits sur les mouvements
de capitaux et d’appréhender de manière économique et rigoureuse des phénomènes très médiatiques, comme les bulles spéculatives. De plus, les indications complémentaires et les notions sont
très vastes, puisqu’on analyse aussi bien le marché des changes que celui des titres financiers, en
passant par le lien avec l’économie réelle ou les indicateurs économiques, sans oublier les déterminants des mouvements de capitaux. C’est pour cette raison que nous avons choisi un découpage en
quatre « petits » dossiers, dans le but de mieux répondre aux exigences du programme.
Le premier dossier permet d’étudier les indicateurs des flux financiers, à savoir la balance des paiements et les taux de change. Ensuite, le deuxième dossier analyse le marché des changes ; il est
beaucoup plus analytique et fait le lien entre les taux de change et l’économie réelle. Le troisième
dossier porte davantage sur les marchés financiers. Enfin, le quatrième dossier se concentre sur une
notion importante et complexe du programme, la spéculation.
Bibliographie
– Aglietta Michel, La crise. Pourquoi on en est arrivé là ? Comment en sortir ?, Michalon, 2008. L’auteur
répond à 11 questions sur la crise économique et financière, ce qui permet d’appréhender les flux
internationaux de capitaux.
– Brender Anton, Pisani Florence, La crise de la finance globalisée, La Découverte, coll. Repères, 2009.
Les auteurs mettent en avant autant les bienfaits des marchés financiers que leurs défauts.
– Kindleberger Charles, Histoire mondiale de la spéculation financière, Valor, 2005 (1978 pour la première édition). Détaillé et précis sur les mécanismes financiers, avec de très nombreux exemples.
– Krugman Paul, Pourquoi les crises reviennent toujours ?, Seuil, 2009. Une analyse claire et précise des
mécanismes menant aux crises économiques et financières.
– Réformer le système monétaire international, rapport du CAE, n° 99, 2011. Analyse détaillée du
système monétaire international et des perspectives de réformes.
Sitographie
– FMI : www.imf.org
– CNUCED : www.unctad.org/
– www.cafedelabourse.com
58
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
DOSSIER 1
Quels outils permettent d’étudier les flux internationaux de capitaux ?
1 La balance des paiements permet de mesurer les échanges
➜
DOC 1  Exercice. La structure de la balance des paiements ➜ Manuel p. 96
1. Achat d’un brevet américain ➞ compte de capital.
Importations de composants brésilien ➞ compte des transactions courantes.
Création d’une unité de production à Singapour ➞ compte financier (IDE).
Placements dans des produits financiers en France ➞ compte financier.
2. Achat d’un brevet : déficitaire ; importations de composants : déficitaire ; création d’une unité de
production : déficitaire ; placements : excédentaire.
DOC 2  La balance des paiements est toujours équilibrée ➜ Manuel p. 96
1. Elle est toujours équilibrée parce que, à chaque transaction internationale, il y a une contre-partie.
Donc chaque transaction engendre deux enregistrements, un positif, l’autre négatif.
2.
Opération
Compte des transactions courantes
Achat du téléphone
Compte financier
Encaissement de l’argent (chèque)
Crédit
Débit
– 200
+ 200
3. Lorsque les exportations sont supérieures aux importations, il y a un excédent du compte des transactions courantes (excédent de la balance des transactions courantes). Cet excédent peut servir à financer
des investissements étrangers, d’où des sorties de capitaux, donc un déficit du compte financier.
DOC 3  La balance des paiements française ➜ Manuel p. 97
1. En 2010, le compte des transactions courantes est déficitaire de 33,7 milliards d’euros. Cela signifie
que les exportations ont été inférieures aux importations.
2. La dernière ligne renseigne sur la situation financière du pays : s’il y a un +, c’est que le pays a une
capacité de financement, il réalise des « bénéfices » lui permettant d’investir à l’étranger ; si c’est un –,
cela signifie qu’il a besoin de capitaux étrangers pour se financer.
3. Compte des transactions courantes : 18,7 %. Le déficit du compte des transactions courantes s’est
creusé de 18,7 %. Compte financier : – 55,7 %. L’excédent du compte financier a diminué de 55,7 %
4. La France a un déficit au niveau de ses échanges réels, car elle importe plus qu’elle n’exporte. En
revanche, l’excédent de ses échanges monétaires signifie que la France importe beaucoup de capitaux :
il en entre plus qu’il n’en sort.
DOC 4  Du compte des transactions courantes chinois au compte financier américain ➜ Manuel p. 97
1. Depuis 2000, on voit que la balance courante (exportations – importations) est toujours excédentaire. Pour l’année 2008, l’excédent est de plus de 400 milliards de dollars.
2.Pour les flux réels, de nombreux produits chinois sont destinés aux États-Unis : les exportations
chinoises sont donc, en grande partie, des importations américaines. D’où une balance courante excédentaire en Chine et déficitaire aux États-Unis.
Pour les flux financiers, le texte nous apprend que de nombreux capitaux chinois s’orientent vers les
États-Unis.
3. Les excédents commerciaux de la Chine sont ensuite investis aux États-Unis. Cette arrivée de capitaux
aux États-Unis permet à ces derniers de financer leurs activités.
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
59
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 97
Compte des transactions
courantes
Renault importe des composants
de Slovaquie
Compte de capital
Compte financier
X
Total achète des actions
à la Bourse de Tôkyô
Dassault exporte des Rafale
au Brésil
X
X
2 Les taux de change permettent de décrire le système
monétaire international ➜
DOC 1  Le taux de change entre l’euro et le dollar ➜ Manuel p. 98
1. Fin 2011, 1 euro vaut environ 1,35 dollar.
2. La Clio vaut 20 700 $ (15 000 x 1,38).
3. Elle vaut 18 000 $ (15 000 x 1,2).
4. Lorsque 1 euro vaut 1,2 $, les Américains ne doivent débourser que 18 000 $ pour acquérir une Clio.
Donc, plus la valeur de l’euro en dollars est faible, plus il est facile d’exporter vers les États-Unis.
DOC 2  Des taux de change qui dépendent des règles internationales ? ➜ Manuel p. 98
1. Le change euro/dollar est un taux de change flottant.
2. En change fixe, la valeur de la monnaie est définie par les autorités politiques ou monétaires, puis
la banque centrale intervient (en achetant ou en vendant de la monnaie) pour maintenir la valeur de la
monnaie. Dans un régime intermédiaire, c’est le même principe, mais la banque centrale a plus de liberté
pour manœuvrer.
En change flottant, la valeur de la monnaie dépend uniquement de l’offre et de la demande de cette
monnaie.
3. Pour maintenir une parité fixe, c’est la banque centrale qui doit acheter ou vendre de la monnaie : si
une monnaie a sa valeur qui a tendance à augmenter, alors la banque centrale doit offrir cette monnaie
(et en demander une autre, celle avec laquelle la parité doit être respectée). L’offre de monnaie fera
pression à la baisse sur sa valeur, compensant la pression à la hausse.
DOC 3  Les avantages des changes fixes et flottants ➜ Manuel p. 99
1. Le marchand importe des planches de surf en provenance des États-Unis ; si le taux de change est fixe,
la valeur des planches importées sera toujours la même, mais si le change est flottant, alors la valeur des
planches importées dépendra du taux de change au moment de la transaction.
2. Un régime de change fixe facilite les échanges internationaux : les exportateurs et les importateurs
n’ont pas à anticiper les variations du change, cela éradique le risque de change. L’inconvénient est
que la banque centrale doit en permanence mener une politique de stabilité des changes, au détriment
d’autres politiques économiques. Un instrument de politique économique est perdu.
3.Contrairement aux changes fixes, quand les changes sont flottants, la valeur d’une monnaie ne
dépend que des offres et des demandes sur le marché des changes, et la banque centrale n’a pas à intervenir. Cette dernière peut consacrer sa politique monétaire à d’autres objectifs (la croissance, l’emploi,
l’inflation).
60
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
DOC 4  Le taux de change dépend des niveaux de l’offre et de la demande de devises ➜ Manuel p. 99
1. Le taux de change d’équilibre mondial d’une monnaie dépend de l’offre mondiale et de la demande
mondiale de cette monnaie.
2. Les mécanismes du marché sont identiques à ceux des autres marchés. Lorsque la demande pour une
monnaie augmente, sa valeur augmente ; lorsque l’offre pour une monnaie augmente, sa valeur diminue.
3. Si le dollar est très demandé, sa valeur (par rapport à une autre monnaie, dont la demande est moins
forte) augmente ; c’est la « loi de la demande ».
4. Le marché des changes est mondial du fait des arbitrages. Si une monnaie a des valeurs différentes sur
différentes places financières, alors tout le monde achèterait cette monnaie là où elle est moins chère
pour la revendre là où elle est plus chère. Ces arbitrages sont rendus possibles et instantanés grâce au
progrès technique, les informations sont rapidement diffusées.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 99
Change fixe : favorise les échanges internationaux ; nécessite l’intervention de la banque centrale ; le franc CFA et l’euro.
Change flottant : l’euro, le dollar et le yen ; l’équilibre dépend de l’offre et de la demande ; le
franc suisse et l’euro.
DOSSIER 2
Quel est le lien entre le marché des changes et les activités économiques ?
1 Les déterminants de l’offre et de la demande de devises
➜
DOC 1  La demande de devises dépend des besoins réels ➜ Manuel p. 100
1. Sur la première photo, c’est un professionnel (importateur ou exportateur). Sur la deuxième photo,
ce sont des touristes.
2.Ces acteurs ont besoin de changer leur monnaie pour pouvoir acheter des produits étrangers. Un
Américain qui veut visiter la tour Eiffel doit convertir ses dollars en euros.
3. Le développement du commerce international augmente le besoin de devises, donc il y a de plus en
plus d’échanges de devises.
DOC 2  La demande de devises dépend des taux d’intérêt ➜ Manuel p. 100
1. Appréciation signifie que la valeur d’une monnaie augmente suite à une hausse de la demande de
cette monnaie. Dépréciation signifie que la valeur d’une monnaie diminue suite à la baisse de la demande
de cette monnaie.
2. Quand les taux d’intérêt sont plus élevés, cela permet aux placements d’être mieux rémunérés. Donc
une hausse des taux d’intérêt génère une entrée de capitaux étrangers qui sont attirés par une rémunération plus élevée.
3. La hausse des taux d’intérêt attirant des capitaux étrangers, ceux-ci vont devoir être convertis en
monnaie nationale : hausse de la demande de monnaie nationale. Comme la demande de monnaie augmente, sa valeur augmente aussi : appréciation de la monnaie.
4. Une hausse du taux d’intérêt attire les capitaux étrangers, donc la monnaie s’apprécie. Mais les capitaux étant désormais plus nombreux, le taux d’intérêt a tendance à diminuer, ce qui ralentit l’entrée de
capitaux nouveaux et l’appréciation de la monnaie. À l’inverse, dans les autres pays, des capitaux étant
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
61
sortis, ils sont plus rares et les taux d’intérêt s’élèvent, ce qui freine la fuite des capitaux et la dépréciation de la monnaie. Finalement, le différentiel de taux d’intérêt est automatiquement réduit et les
variations du taux de change sont donc assez limitées.
DOC 3  La demande de devises dépend des anticipations ➜ Manuel p. 101
1. Les « fondamentaux » sont ce qui a été étudié dans les deux documents précédents : les besoins réels
de devises dus aux échanges de biens et services, et les taux d’intérêt.
2. Les gestionnaires financiers n’achètent pas des devises pour des besoins réels, ils « sont à l’affût de
moindres occasions de profit ». Ils essayent de prévoir (anticiper) comment va varier la valeur d’une
devise : s’ils pensent que sa valeur va augmenter, ils vont l’acheter, sans en avoir réellement besoin, et la
revendre lorsque la valeur aura effectivement augmenté. La valeur de la monnaie dépend donc de traders
qui achètent et vendent des devises, sans besoins réels.
3.Les anticipations sont « autoréalisatrices » car lorsque les gestionnaires financiers anticipent une
hausse de la valeur d’une devise, ils l’achètent. Ainsi la demande de cette devise augmente, donc sa
valeur augmente effectivement. En anticipant une hausse de la valeur, les traders ont généré cette hausse
concrète.
DOC 4  Qui offre des devises, et pourquoi ? ➜ Manuel p. 101
1. Les ménages lorsqu’ils achètent une marchandise dans une autre monnaie (ils offrent de la monnaie
nationale) ; les entreprises qui utilisent des consommations intermédiaires achetées à l’étranger ; les
entreprises et les investisseurs qui investissent à l’étranger (IDE) ou y réalisent des placements (achat de
titres financiers) ; et les banques centrales qui peuvent offrir une monnaie contre devise, pour diminuer
sa valeur.
2. Pour l’achat de marchandises par les ménages et de consommations intermédiaires par les entreprises, le but est de se procurer des produits soit moins chers à l’étranger, soit qui ne sont pas fabriqués
au niveau national. Pour les investisseurs, il s’agit de réaliser un investissement ou un placement rentable. Pour les banques centrales, il s’agit d’influencer directement le taux de change de la monnaie
nationale.
3. La banque centrale, si elle veut diminuer ou maintenir à un niveau bas le taux de change de sa monnaie, doit en offrir. Si elle n’en a pas en réserve, elle peut en créer. Le montant de monnaie en circulation
étant plus important, la valeur de la monnaie est plus faible.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 101
Déterminants de la demande
et de l’offre de devises
62
Explication
Acteurs
concernés
Facteurs fondamentaux :
échanges de biens et
services, taux d’intérêt, IDE
On achète une devise pour des besoins
économiques.
Entreprises
et ménages
(tourisme, etc.)
Facteurs spéculatifs
On achète une devise dans le but de réaliser
un gain grâce à la variation de la valeur de la
monnaie, en anticipant cette dernière, quels que
soient les besoins économiques réels.
Spéculateurs,
investisseurs
financiers
Stabilité des changes
Les autorités monétaires achètent ou vendent
des devises pour maintenir la parité fixe de la
monnaie ou pour apprécier/déprécier la valeur de
leur monnaie.
Banque centrale
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
2 Les effets des fluctuations des changes sur la sphère productive
➜
DOC 1  EXERCICE. Les gains et les pertes liés aux variations de changes ➜ Manuel p. 102
1. La valeur de l’euro exprimée en dollar a augmenté ; l’euro s’est apprécié.
2. En 2000, pour acheter une voiture à 20 000 euros, un Américain doit débourser 20 000 $.
En 2011, pour acheter une voiture à 20 000 euros, un Américain doit débourser 30 000 $ (20 000 x 1,5).
3. En 2000, pour acheter les 1 000 $ de pétrole, je dois débourser 1 000 euros.
En 2011, pour acheter les 1 000 $ de pétrole, je dois débourser 666,7 euros (1 000/1,5).
4. On peut en déduire qu’une appréciation de la monnaie augmente le prix des exportations et diminue
le prix des importations. À l’inverse, une dépréciation de la monnaie engendre une baisse du prix des
exportations et une hausse du prix des importations.
DOC 2  L’euro fort pénalise-t-il les entreprises françaises ? ➜ Manuel p. 102
1. Ce sont les entreprises qui exportent beaucoup en dehors de la zone euro qui sont directement pénalisées parce que l’euro fort augmente le prix des produits qu’elles exportent. Mais pour les entreprises
qui exportent dans la zone euro, l’euro fort n’a aucun impact sur leurs exportations (c’est même plutôt
bénéfique car elles peuvent s’approvisionner à l’étranger à moindres frais). Et beaucoup d’entreprises
sont des PME qui ne commercent qu’au niveau national, elles ne sont pas du tout affectées par l’euro fort.
2. Airbus est en concurrence directe avec Boeing pour des produits très similaires : la hausse de l’euro
augmente immédiatement le prix des avions Airbus exportés. Pour LVMH, leurs produits de luxe sont
demandés pour leur qualité, leur renommée, leur caractère unique, etc. Donc, même si le prix de ces
produits augmente à l’exportation, ce n’est pas un problème pour les consommateurs concernés.
3. Beaucoup de PME d’une part n’exportent pas, d’autre part exportent surtout dans la zone euro.
4. En délocalisant dans un pays où tout est facturé en dollars, les entreprises exportatrices ne sont plus
pénalisées par un euro fort. Leurs coûts de production sont en dollars, donc leurs prix sont en dollars,
donc les clients n’ont pas à convertir de monnaie.
DOC 3  Quels sont les effets d’une dépréciation de la monnaie ? ➜ Manuel p. 103
1. À court terme, les quantités importées et exportées sont inchangées car il y a des contrats à respecter,
à renégocier, etc. Or les prix des importations et des exportations changent immédiatement : le prix des
importations augmente et celui des exportations diminue, donc la balance commerciale devient déficitaire (ou se dégrade).
2. Le changement de prix des exportations et des importations va modifier les quantités exportées et
importées. La baisse du prix des exportations augmente les quantités exportées (il y a plus de demande
étrangère pour les produits nationaux) et la hausse du prix des importations diminue la quantité importée (nous demandons moins de produits étrangers).
3. Une baisse de la valeur de l’euro (par rapport au dollar) devrait augmenter les exportations européennes vers les pays qui utilisent le dollar et diminuer les importations en provenance des pays où l’on
paye en dollars. La balance commerciale devrait s’améliorer.
DOC 4  La guerre des monnaies ➜ Manuel p. 103
1. Ces trois monnaies sont dans un régime de changes flottants.
2. C’est une politique conjoncturelle monétaire, donc la distribution de liquidités incite les ménages à
consommer. Donc les entreprises produisent : croissance et emploi. Mais cette politique intérieure a des
effets sur le taux de change du dollar par rapport aux autres devises.
3.La politique monétaire américaine diminue la valeur du dollar. Donc la valeur du yuan augmente
automatiquement, ce qui pénalise les exportations chinoises. C’est pourquoi la banque centrale chinoise
vend du yuan pour déprécier la valeur de sa monnaie et maintenir la compétitivité-prix de ses exportations.
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
63
4. Comme la Chine exporte beaucoup, sa production est très demandée, donc sa monnaie est très demandée. Le yuan devrait donc s’apprécier et non rester à un niveau « aussi bas ». La faible valeur du yuan est
artificielle, elle est due à l’intervention de la Banque centrale chinoise. Au final, le dollar et le yuan sont
maintenus à des niveaux bas, donc automatiquement l’euro s’apprécie (d’autant que la Banque centrale
européenne n’intervient pas pour « contrôler » la valeur de l’euro).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 103
– Appréciation de la monnaie ➞ hausse du prix des exportations ➞ baisse de la compétitivitéprix ➞ baisse de la quantité exportée ➞ baisse de la production et hausse du chômage.
– Appréciation de la monnaie ➞ baisse du prix des importations ➞ hausse du pouvoir d’achat ➞
hausse de la demande intérieure ➞ hausse de la production et baisse du chômage.
DOSSIER 3
Quels sont l’ampleur et les déterminants des flux internationaux de capitaux ?
1 L’ampleur des flux internationaux de capitaux
➜
DOC 1  Qui possède les entreprises françaises ? ➜ Manuel p. 104
1. En 2008, sur 100 actions cotées d’entreprises françaises, 41 en moyenne sont détenues par des nonrésidents. Sur 100 actions d’entreprises françaises, 24 en moyenne sont détenues par des non-résidents.
2. Les entreprises émettent des actions pour se financer. Seules les grandes entreprises émettent des
actions.
3. Les capitaux étrangers sont nécessaires pour financer les investissements, si l’épargne nationale est
insuffisante.
DOC 2  La volatilité des flux internationaux de capitaux ➜ Manuel p. 104
1. Les flux nets de capitaux sont la différence entre les entrées brutes et les sorties brutes.
2. Au troisième trimestre 2010, dans les pays avancés, il y a un excédent des entrées de capitaux sur les
sorties qui représentent moins de 2 % du PIB des pays avancés.
Au troisième trimestre 2010, dans les pays émergents, il y a un excédent des entrées de capitaux sur les
sorties qui représentent plus de 3 % du PIB des pays émergents.
3. Suite à la crise économique et financière de 2008, les flux internationaux de capitaux ont chuté.
En effet, la faible croissance d’une part a réduit les capitaux disponibles et d’autre part a désincité les
investisseurs à placer au niveau international leurs capitaux.
4. On constate que les flux nets sont plus volatiles dans les pays émergents. C’est normal puisque ces
pays sont plus instables économiquement, moins sûrs sur le long terme.
DOC 3  Les échanges sur le marché des changes et sur celui des actions ➜ Manuel p. 105
1. En 2010, sur le marché des changes, 3 981 milliards de dollars de devises ont été échangés en moyenne
chaque jour.
Dans 84,9 % des cas, ces échanges concernaient le dollar (le total des données « dont monnaie concernée » est de 200 % et non de 100 % car dans un échange il y a deux monnaies).
En 2010, il y a eu 1 393 introductions en Bourse dans le monde, permettant de lever 285 milliards de
dollars.
2. Entre 1998 et 2010, le montant quotidien échangé chaque jour sur le marché des changes a augmenté
de 160,7 %.
3.Les flux internationaux de capitaux ont tendance à augmenter, comme le montre la hausse des
échanges sur le marché des changes.
64
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
4. Les échanges sur le marché des changes sont beaucoup plus importants que les échanges réels : en
2010, il y avait 18 500 milliards de dollars d’exportations sur l’année, contre 4 000 milliards d’échanges
de devises… par jour !
DOC 4  Des transactions de plus en plus rapides ➜ Manuel p. 105
1.Le high frequency trading peut se développer grâce au progrès technique. Les NTIC permettent des
transferts rapides d’informations et la programmation d’ordinateurs qui agissent seuls.
2. Les ordinateurs programmés achètent et vendent automatiquement dès que certains seuils de prix
sont dépassés, donc plus l’ordre passé (achat ou vente) est rapide, plus les gains sont élevés. Et pour que
les ordres soient les plus rapides possible, il est intéressant que les ordinateurs soient situés le plus près
possible des serveurs informatiques des places boursières.
3.Le high frequency trading augmente considérablement le nombre de transactions. De plus, cela prouve
aussi que les flux financiers ne correspondent pas aux échanges réels.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 105
1.Vrai, parce que les pays en développement subissent davantage les chocs économiques
négatifs. En période de crise ou d’incertitude économique, les capitaux s’orientent plus volontiers dans des pays plus sûrs économiquement, donc les pays développés.
2.Faux, les échanges de devises sont bien plus importants que ceux des biens et services (ce
qui prouve que beaucoup d’échanges de devises ne correspondent pas à des besoins économiques réels).
3.Faux, les non-résidents détiennent 40 % des entreprises nationales cotées.
4.Vrai, les NTIC favorisent les ordres financiers rapides, instantanés, et multiplient les sources
d’information et de communication entre les différentes places financières.
2 Les déterminants des flux internationaux de capitaux
➜
DOC 1  Des investissements internationaux pour diversifier les risques ➜ Manuel p. 106
1. Chaque pays fait face, ici, à un aléa climatique, qui rend incertain le rendement de la récolte. En ne
possédant que des titres de propriété sur la récolte dans son propre pays, on peut ne gagner que 50
tonnes pendant plusieurs années.
2. Pour réduire ce risque, il suffit de posséder 50 % de sa récolte et 50 % de l’autre récolte. Ainsi, quelle
que soit la récolte qui a le plus de rendement, chaque investisseur reçoit 75 tonnes à chaque période.
Donc, en investissant dans un autre pays pour diversifier ses placements ou investissements, on réduit le
risque d’un faible rendement.
3. Les investissements internationaux permettent de diversifier les placements et donc de « réduire les
risques de leur portefeuille ».
DOC 2  Comment agissent les acteurs sur le marché mondial des capitaux ? ➜ Manuel p. 106
1. Le « marché mondial des capitaux » signifie que les investissements domestiques peuvent être financés par des capitaux provenant de différents pays, et non uniquement de l’épargne nationale.
2. L’intérêt est que les possibilités d’investissement étant plus nombreuses, le coût de financement des
investissements est plus faible. Comme sur tout marché, quand l’offre (ici de capitaux) augmente, le prix
diminue.
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
65
3. Ceux qui investissent sur les marchés financiers prennent en compte le risque d’un investissement
(par exemple acheter de la dette grecque peut être risqué), le rendement qu’il procure et les coûts d’accès aux marchés.
4. Tous les investisseurs n’agissent pas au niveau international, « la nation “compte” encore », ce qui
signifie qu’il y a toujours une préférence pour les investissements nationaux, à risque et rendement
équivalents à ceux des investissements étrangers.
DOC 3  Placements et investissements : comparer rendement et risque ➜ Manuel p. 107
1. Le point A a un rendement plus faible que le point B, mais il est aussi moins risqué.
2. On en déduit que plus un investissement est risqué (autrement dit, plus il a de chance d’échouer), plus
son rendement est élevé. C’est assez logique, aucun investisseur n’investirait dans un projet très risqué
(il a de grandes chances de tout perdre) qui rapporte peu.
3. Comme sur tout marché, quand le prix augmente, la quantité offerte augmente.
4. Le risque a dû diminuer car, pour un prix donné, la demande d’actifs est plus importante. C’est parce
que soit les actifs rapportent plus, soit ils sont moins risqués.
5. Si le risque diminue, le rendement moyen diminue également.
DOC 4  Les pays pauvres prêtent aux riches ➜ Manuel p. 107
1. Les rendements sont plus élevés dans les pays émergents. En effet, ce sont des pays qui connaissent
une croissance forte, donc les profits réalisés par les entreprises sont élevés, ce qui permet de rémunérer
fortement ceux qui ont prêté. Mais ces investissements sont aussi plus risqués dans la mesure où la croissance à long terme de ces pays est moins sûre et où ils sont plus sensibles aux crises économiques.
2.Théoriquement, les pays développés qui possèdent beaucoup de capitaux devraient investir dans
les pays émergents qui ont besoin de moyens de financement pour financer leurs nombreux investissements. Les flux internationaux de capitaux devraient donc aller des pays riches vers les pays émergents.
3. Les capitaux des pays émergents s’orientent facilement vers les pays développés, parce que même si
les rendements y sont faibles, les investissements y sont sûrs. C’est une manière pour les pays émergents
de diversifier leurs portefeuilles, de diminuer les risques de leurs investissements. En effet, s’ils investissaient tout dans leurs propres pays, ils bénéficieraient de rendements élevés, mais ces investissements
sont aussi beaucoup plus risqués.
Faire
le bilan
66
➜ Manuel p. 107
1.Les investissements les plus rentables ont déjà été effectués aux États-Unis, donc les investisseurs chinois peuvent avoir intérêt à placer leurs fonds en Chine, où les rendements sont plus
élevés.
2.Même si les prêts à la Grèce ont un rendement élevé (les taux d’intérêt sont élevés), le risque
que la Grèce ne puisse pas rembourser est important.
3.La France est un pays riche qui, sur le long terme, connaît une croissance économique soutenue. C’est donc un pays capable de rembourser ses emprunts : c’est un placement peu risqué.
4.Même si les rendements sont plus faibles, les pays riches ont peu de chance de s’appauvrir
sur le moyen ou le long terme. Les placements y sont donc moins risqués.
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
DOSSIER 4
La spéculation est-elle néfaste ?
1 Les marchés financiers ont besoin de la spéculation
➜
DOC 1  De l’économie d’endettement à l’économie de marchés financiers ➜ Manuel p. 108
1. Il y a le financement externe indirect qui passe par des crédits auprès des banques, donc par un endettement. L’autre moyen de financement est le financement externe direct, c’est-à-dire l’émission d’actions sur les marchés financiers. Une troisième source de financement, non présentée sur le schéma, est
l’autofinancement.
2. Les marchés financiers proposent une rencontre directe entre les agents à besoin de financement
(entreprises et État) et ceux à capacité de financement (ménages, autres entreprises, investisseurs institutionnels). Ainsi ce mode de financement évite le coût de l’intermédiaire, c’est le prix demandé par
la banque. De plus, les marchés financiers offrent plus de possibilités de financement et permettent de
lever des fonds plus importants.
3. Seules les grandes entreprises peuvent émettre des actions ou des obligations. Les États peuvent
aussi « emprunter » en émettant des obligations.
DOC 2  Des marchés financiers nécessaires ➜ Manuel p. 108
1. Les marchés financiers devraient attirer davantage d’épargne parce qu’ils multiplient les possibilités
de placements, et ils permettent donc aussi de mieux diversifier le risque.
2. Les marchés financiers devraient inciter à investir parce que l’abondance d’épargne doit diminuer le
« coût du capital » (comme sur tout marché, la hausse de l’offre, ici de capitaux, diminue son prix). De
plus, les marchés financiers permettent une comparaison directe des investissements (risque et rendement), ce qui attirera plus ou moins les capitaux, selon la recherche de rendements élevés risqués ou de
rendements faibles peu risqués.
3. Le texte explique que le financement par les marchés financiers est en réalité réservé aux grandes
entreprises et aux États, donc il ne concerne qu’une petite partie des entreprises. Les PME, qui sont
nettement plus nombreuses, sont obligées de passer par d’autres sources de financement.
DOC 3  La spéculation stabilisatrice ➜ Manuel p. 109
1. Les produits dérivés sont des contrats à terme, c’est-à-dire que sont fixés au moment du contrat le
prix de vente et la date de livraison : le prix est arrêté maintenant mais la livraison a lieu plus tard. Les
produits dérivés s’échangent sur des marchés dérivés.
2. Les spéculateurs sont prêts à prendre des risques sur la variation des prix. En effet, leur objectif est
de réaliser une plus-value à court terme sur des différences de prix. Ils prennent par exemple le risque de
signer un contrat maintenant pour une livraison dans six mois à un prix de 100. Si dans six mois le prix est
de 80, alors ils achèteront 80 un produit qu’ils revendront immédiatement 100 (pour respecter le contrat
initial). Mais si le prix est alors de 110, ils achètent 110 et revendent immédiatement 100, et ils sont alors
perdants.
3. Les entreprises préfèrent avoir sur le moyen terme des prix stables (en particulier pour leurs consommations intermédiaires), pour faciliter leurs activités : prévoir les coûts, les prix de vente, les profits, etc.
Or, comme les prix peuvent être très variables, elles ont besoin de s’assurer contre les variations de prix.
Donc, il faut qu’un acteur accepte de subir la variation du prix, contre rémunération. C’est le spéculateur
qui remplit cette fonction : il livre à un prix fixé à l’avance et c’est lui qui bénéficiera (si le prix du marché
est inférieur au prix fixé dans le contrat) ou subira (si le prix du marché est supérieur au prix fixé dans le
contrat) les variations de prix.
DOC 4  Investissement et spéculation ➜ Manuel p. 109
1. L’investissement consiste à rechercher un gain grâce aux « rendements escomptés » : l’activité productive génère un profit puis une distribution de dividende ; l’investissement s’inscrit donc dans le long
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
67
terme. La spéculation consiste à rechercher un gain sur les variations de prix des titres financiers, quelle
que soit l’activité économique réelle ; la spéculation est donc une activité de court terme.
2. Acheter une action d’une entreprise dans le but de recevoir un dividende est un investissement (en
revanche, acheter une action dans le but de la revendre rapidement plus cher est de la spéculation).
3. Keynes nous explique que la spéculation est inoffensive si l’activité principale sur les marchés financiers est d’investir. Mais si les marchés financiers servent plus à spéculer qu’à investir, alors ils ne remplissent pas leur rôle.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 109
– Achat d’une action en vue de recevoir des dividendes ➞ Investissement (par les MF).
– V ente d’un contrat offrant du pétrole à 120 euros dans six mois (produit dérivé)
➞ Spéculation.
– Une PME souhaite acquérir des nouvelles machines ➞ Investissement (par endettement).
– Des traders achètent des titres financiers alors que les cours boursiers sont orientés à la baisse
➞ Spéculation.
2 La spéculation a besoin d’être régulée
➜
DOC 1  Les bulles spéculatives ➜ Manuel p. 110
1. Entre 2000 et 2003, le CAC 40 a diminué de 65,4 %.
2. Un krach boursier est une chute rapide et de forte amplitude du cours des titres financiers, à court
terme ou à plus long terme. Les krachs suivent les bulles spéculatives, c’est-à-dire une forte augmentation des cours financiers due à la spéculation.
3. Un bulle spéculative apparaît avec une nouveauté économique ou financière qui attire de nombreux
investisseurs et spéculateurs. Cette nouveauté engendre de nombreux achats, donc le prix des titres
financiers augmente : voyant les cours augmenter, tout le monde se met à acheter des titres financiers
dont les cours ne cessent d’augmenter, alors même que les activités économiques n’augmentent pas
autant (voire n’augmentent pas du tout).
DOC 2  La spéculation déstabilisatrice ➜ Manuel p. 110
1. « Euphorie », « se sont rués frénétiquement », « confiance ».
2. Une bulle spéculative, c’est l’écart entre la valeur fondamentale des titres financiers (qui correspond
à la valeur liée à l’activité économique des entreprises : embauches, profits, parts de marché, etc.) et
la valeur financière constatée : cette dernière peut être largement supérieure aux capacités réelles des
entreprises à dégager des dividendes ; cela signifie donc que l’achat de titres financiers se fait dans l’optique de bénéficier non pas de dividendes, mais d’une plus-value sur la valeur du titre, c’est-à-dire de la
spéculation. Lorsqu’il y a une bulle spéculative, il y a déconnexion entre la sphère économique réelle et
la sphère financière.
3. Le e-krach a lieu en 2000 lorsque le CAC 40 a atteint son maximum de 6 945 points.
4. Les épargnants et les « zinzins » achètent des titres financiers, donc le cours de ces derniers augmente. Voyant la valeur des titres augmenter, les autres acteurs financiers achètent également pour
bénéficier d’une plus-value grâce à l’augmentation du prix des titres. C’est la situation d’euphorie : tout
le monde achète et se voit gagnant, car le prix des titres augmente. C’est ce que l’on appelle du mimétisme : les uns agissent comme les autres, et comme les autres achètent, tout le monde achète !
DOC 3  La taxe Tobin pour limiter la spéculation ➜ Manuel p. 111
1. La taxe Tobin présente trois avantages : le principal avantage est de limiter la spéculation ; le deuxième
avantage est de limiter la mobilité des capitaux, ce qui permet de mener une politique monétaire plus
librement ; le troisième avantage est de fournir des recettes fiscales supplémentaires.
68
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
2. La taxe Tobin a un taux très faible (inférieur à 1 %). Ainsi les investisseurs qui achètent de la monnaie
ou des titres financiers sur du long terme ne payent la taxe qu’une seule fois. En revanche, les spéculateurs qui achètent et vendent de nombreux titres chaque jour (même chaque minute !) devraient payer
la taxe plusieurs fois. Il y aurait donc une désincitation à spéculer parce qu’il faudrait payer une taxe
plusieurs fois, mais pas de désincitation à investir parce que, dans ce cas, la taxe n’est payée qu’une fois.
3. D’une part la taxe Tobin est faible, pour ne pas empêcher les activités financières, mais étant faible,
son effet sur la spéculation est limité. D’autre part, les spéculateurs seraient incités à déplacer leurs
activités vers des pays qui n’appliquent pas la taxe.
DOC 4  La banque centrale comme prêteur en dernier ressort ➜ Manuel p. 111
1. Une banque (comme toute entreprise) a parfois besoin de liquidités à court terme pour payer des
factures, des salaires, du matériel, etc., avant de bénéficier ensuite des profits issus de son activité. Elle
doit donc, à court terme, emprunter pour bénéficier de ces liquidités nécessaires à son activité quotidienne. Le problème de liquidité surgit quand plus personne ne veut plus prêter : les banques ne peuvent
plus alors avoir les fonds nécessaires, à court terme, pour continuer leurs activités (qui sont pourtant
profitables, rentables à moyen terme).
2. A priori, c’est le « marché » qui devrait intervenir : si une banque a pris des risques et qu’elle y a
perdu, elle devrait faire faillite. Mais la faillite d’une banque entraîne des pertes financières pour tous
ses clients, c’est-à-dire des dizaines de milliers de citoyens. C’est pourquoi la banque centrale intervient
habituellement en dernier ressort, en cas de crise de liquidités, pour distribuer d’une manière ou d’une
autre des liquidités aux banques en difficulté.
3.Les banques, sachant qu’elles seront secourues par le prêteur en dernier ressort, sont incitées à
prendre des risques (aléa moral) : si leurs paris sont gagnants, elles gagnent beaucoup ; s’ils sont perdants, elles seront sauvées par la banque centrale.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 111
La spéculation peut avoir des effets néfastes car, en recherchant des gains rapides sur les
différences de prix des actifs, les spéculateurs provoquent des variations importantes de ces
prix. D’où l’apparition de bulles spéculatives, déconnectées de la réalité économique (production, emploi, etc.). Il faut donc réguler cette spéculation pour la limiter, sans contraindre
les investissements. C’est l’objet de la taxe Tobin, qui consiste à taxer chaque transaction. En
revanche, le prêteur en dernier ressort, c’est-à-dire la banque centrale, peut paradoxalement
inciter les agents financiers à prendre des risques, donc à spéculer.
Exercices ➜ Manuel p. 115
EXERCICE 1
1. Financement externe indirect (crédit bancaire).
2. Financement externe direct (émission d’obligations sur les MF).
3. Financement externe direct (émission d’actions).
4.Autofinancement.
5.Autofinancement.
EXERCICE 2
1. Faux, la spéculation a aussi des effets positifs (fonction d’assurance ; facilité la liquidité).
2. Vrai (tous les flux internationaux).
3. Vrai, en cas de crise financière, elles peuvent intervenir pour diffuser des liquidités (par exemple en
prêtant à des banques ou en aidant un État au bord de la faillite).
4. Faux, ces sont les régimes de changes flottants les plus nombreux.
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
69
5. Faux, l’euro est en change flottant.
6. Faux, l’appréciation d’une monnaie augmente le prix des exportations, donc la compétitivité-prix des
entreprises nationales diminue.
7. Vrai, par exemple un taux d’intérêt élevé attire des capitaux étrangers, ce qui apprécie la monnaie
nationale.
8. Vrai (même justification que précédemment).
9. Faux, si le rendement est élevé, c’est parce que le placement est certainement risqué.
10. Faux, les flux de capitaux sont supérieurs aux flux réels de biens et services.
EXERCICE 3
Marché des changes ➞ Rencontre entre les offres et les demandes de devises.
Action ➞ Titre de propriété d’une partie d’une entreprise.
Spéculer ➞ Réaliser un gain en pariant sur une variation de prix.
Changes flottants ➞ Les valeurs des devises varient en fonction de l’offre et de la demande.
EXERCICE 4
1. L’euro s’est déprécié car sa valeur (exprimée en dollar) a diminué.
2. C’est un régime de change flottant. La banque centrale intervient pour offrir ou demander de la monnaie, comme n’importe quel autre acteur économique.
3. Pour baisser la valeur de l’euro, la banque centrale a dû offrir des euros (sur tout marché, quand
l’offre augmente, le prix diminue) et donc demander d’autres devises (des dollars ici). Elle a par exemple
échangé ses euros contre des dollars.
4. Cette dépréciation de l’euro diminue le prix des exportations et augmente le prix des importations.
Donc les exportations européennes devraient augmenter et les importations devraient diminuer.
5. Le compte des transactions courantes devrait davantage devenir excédentaire (plus d’exportations,
moins d’importations) et le compte financier devrait davantage devenir déficitaire.
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 116
Les attaques spéculatives contre les devises
L’objectif de ce TD est d’une part d’appliquer les connaissances acquises sur les effets des variations de
l’offre et de la demande d’une devise sur sa valeur, d’autre part d’approfondir le rôle des anticipations dans
la détermination des taux de change. De plus, ce travail dévoile les mécanismes de la spéculation sur les
monnaies et ses effets néfastes.
Étape 1
1. Les différents acteurs financiers vendent des devises en espérant que la valeur des devises diminue
réellement. Le but est qu’il y ait une dévaluation de la devise « attaquée ».
2. Attaquer une devise en la vendant n’est efficace que si sa valeur diminue effectivement, et cela n’est
possible que si un grand nombre d’acteurs (ou des acteurs importants) vendent, au même moment, la
même devise. George Soros fait donc la publicité de sa spéculation pour inciter les autres (spéculateurs
ou non) à vendre de la livre.
3. La Banque centrale anglaise achète massivement des livres (en vendant en échange ses réserves) : la
hausse de la demande de livres doit contrebalancer la hausse de l’offre par les spéculateurs. Autre politique mise en place, elle augmente les taux d’intérêt pour attirer des capitaux vers l’Angleterre, ce qui
augmente la demande de livres, pour contrecarrer la hausse de l’offre de devises des spéculateurs.
4. La dévaluation devient « inéluctable » parce que la banque centrale n’a pas suffisamment de réserves
pour acheter toutes les livres offertes. Et la hausse des taux d’intérêt attire assez peu de capitaux, les
investisseurs étrangers sachant la monnaie anglaise attaquée. Finalement, l’offre de livres augmentant
et la demande ne pouvant plus augmenter, le prix de la livre diminue ; la livre est dévaluée.
70
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Étape 2
1. Une attaque spéculative est plus efficace en change fixe, parce que la banque centrale est obligée
d’intervenir pour maintenir la parité… jusqu’au moment où elle n’a plus suffisamment de moyens pour
intervenir, et la monnaie est alors dévaluée quasi instantanément.
En revanche, en change flottant, la valeur de la monnaie dépend de l’offre et de la demande sur le marché
des changes, donc la demande de monnaie ne dépend pas de la banque centrale qui, ici, n’intervient pas,
parce qu’il n’y a aucune parité à respecter.
2. Il est difficile de mener une attaque spéculative contre l’euro parce que c’est une devise en change
flottant. De plus c’est une monnaie importante, très échangée sur le marché monétaire ; il y a donc beaucoup d’offres et demandes d’euros. Ainsi spéculer en vendant des euros est difficile parce que l’offre est
aussi abondante.
Étape 3
1. Après l’attaque spéculative, 1A = 1B, donc les 15 milliards de B récupérés initialement s’échangent
alors contre 15 milliards de A. Vous disposez donc, après la spéculation et la dévaluation, de 15 milliards
de A, contre 10 milliards de A initialement. Vous avez donc réalisé un gain de 5 milliards de A (soit une
rentabilité de 50 % : placement de 10 milliards, gain de 5 milliards).
2.
Vente d’une devise
(contre une autre)
Hausse de l’offre
de cette devise
Comportement
mimétique des autres
spéculateurs
vers le bac
Dévaluation/
dépréciation
Baisse de la valeur
de cette devise
Gain pour
les spéculateurs
➜ Manuel pp. 117-119
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 117
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Il s’agit de reprendre ici les explications vues dans le premier dossier : la balance des paiements est toujours équilibrée parce qu’à chaque opération réelle (dans un sens) correspond une opération monétaire
(dans l’autre sens). Toutes les activités économiques sont donc enregistrées deux fois. Par exemple, une
importation engendre un passif au compte des transactions courantes, mais un actif au compte financier.
2. Les changes fixes favorisent le commerce international. En effet, le taux de change par rapport aux
autres monnaies étant toujours le même, les importateurs et les exportateurs n’ont pas à craindre des
variations soudaines ou fortes du taux de change donc du prix des produits qu’ils importent ou exportent.
Les changes flexibles donnent plus de liberté à la politique monétaire. La banque centrale n’ayant pas
à intervenir pour maintenir la parité des taux de change, elle peut consacrer sa politique monétaire à
d’autres objectifs (inflation ou croissance par exemple).
Partie 2 Étude d’un document
L’indice du taux de change réel du yuan est le taux de change qui tient compte de l’évolution des prix.
Du point de vue de la méthode, la réponse se fait en trois étapes : constat (et lecture statistique), explications, conséquences.
On constate sur ce document que, depuis 2005, le taux de change réel du yuan par rapport au dollar s’est
apprécié. En effet, le taux de change réel du yuan par rapport au dollar est de 117 en 2011 pour une base
100 en 2005, le yuan s’est donc apprécié de 17 % durant cette période. À l’inverse, le dollar s’est déprécié
entre 2005 et 2011.
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
71
Ces évolutions de taux de change sont dues au commerce extérieur entre ces deux pays. En effet, la
Chine exportant beaucoup sa monnaie est très demandée, donc sa valeur augmente (de plus, la Chine a
réformé son régime de change en 2005, afin de le rendre plus flexible ; auparavant la banque centrale
chinoise maintenait un change quasi fixe par rapport au dollar). En revanche, les États-Unis importent
beaucoup, en particulier des produits chinois : les Américains vendent donc beaucoup de dollars, d’où la
dépréciation de la monnaie.
Ces variations de taux de change ont des conséquences sur la compétitivité de ces deux pays. L’appréciation de la monnaie chinoise réduit la compétitivité-prix des exportations chinoises, alors que la dépréciation du dollar améliore la compétitivité-prix des exportations américaines.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Sujet : Quels sont les déterminants des flux internationaux de capitaux ?
1. La recherche de rendements élevés favorise les mouvements internationaux de capitaux (document 1).
2. Des flux internationaux de capitaux pour diversifier les risques.
3. Les flux internationaux de capitaux permettent d’optimiser l’arbitrage risque/rendement (document 2).
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 118
Sujet : Quels sont les effets d’une variation des cours de change sur l’économie des pays concernés ?
Plan détaillé
I. Les effets sur la compétitivité-prix affectent le commerce extérieur.
A. Selon la courbe en J, une variation du cours de change affecte le prix des exportations et des
importations : une appréciation réduit la compétitivité-prix (document 1).
B. Ainsi une dépréciation (appréciation) augmente la quantité exportée (importée) et diminue les
importations (exportations), d’où une balance commerciale qui s’améliore (se détériore) (documents 2 et 3).
II. Les effets sur la compétitivité-prix affectent aussi la croissance et l’emploi.
A. Une appréciation réduit les exportations, donc la production, la croissance et l’emploi (document 3).
B. Une appréciation réduit le prix des importations, ce qui a deux effets : d’une part, les importations se substituent à une production nationale au détriment de la croissance et de l’emploi ; d’autre
part, la baisse des prix permet, au niveau national, d’augmenter la consommation au profit de la
croissance et de l’emploi.
III. Les variations de change n’affectent pas toutes les entreprises de la même façon.
A. Les entreprises exportatrices et celles qui ont besoin de beaucoup importer sont fortement affectées (document 4).
B. La plupart des entreprises (PME) ne sont pas concernées par les exportations et les importations
avec l’extérieur de la zone euro, et d’autres entreprises jouent davantage sur la compétitivité-hors
prix.
guide méthodologique ➜ Manuel p. 119
Exploiter et relier les documents
ÉTAPE 1
1. À partir de 2001, quand la valeur de l’euro s’apprécie (par rapport au dollar), la compétitivité-prix de
l’Allemagne et de la France a tendance à se détériorer.
Le document montre donc que l’appréciation d’une monnaie entraîne une perte de compétitivité-prix
(et, inversement, une dépréciation engendre un gain de compétitivité-prix).
2. L’appréciation de l’euro a un effet négatif sur tous les indicateurs économiques. Le document montre
donc les effets négatifs d’une appréciation sur le commerce extérieur (balance commerciale) et sur la
croissance (et l’emploi).
72
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
3. Le document 2 révèle l’évolution du nombre d’exportateurs et d’importateurs depuis les années 1990.
Le fait marquant est que, depuis 2001, le nombre d’exportateurs a tendance à diminuer alors que celui
des importateurs continue d’augmenter.
Le document 4 montre les difficultés d’une entreprise, ici EADS, à cause de l’appréciation de l’euro par
rapport au dollar. C’est une illustration concrète de ce que montrent les autres documents.
ÉTAPE 2
1. En 1995, le nombre d’exportateurs français s’élevait à 93 000, il a augmenté jusqu’à 108 000 en 2001.
Puis le nombre d’exportateurs a diminué jusqu’à 99 000 en 2006. Sur la période 1995-2001, le nombre
d’exportateurs a augmenté de 16,1 % puis, de 2001 à 2006, il a diminué de 8,3 %.
2. La proposition c résume assez bien l’idée du document : la faiblesse du dollar par rapport à l’euro
pénalise l’entreprise.
3.
Information principale
Illustration
Document 1
L’appréciation d’une monnaie réduit
sa compétitivité-prix.
L’indice de la compétitivité de la France
en 2008 est de 90, pour une base 100 en 1999,
ce qui signifie que la compétitivité de la France
a diminué de 10 %.
Document 2
Entre 2001 et 2006, le nombre d’exportateurs
a diminué et celui des importateurs augmenté.
Entre 2001 et 2006, le nombre d’exportateurs
a diminué de 8,3 %.
Document 3
L’appréciation d’une monnaie affecte
négativement le commerce extérieur,
la croissance et l’emploi.
Une appréciation de 10 % de l’euro réduit
de 0,3 point l’emploi au bout d’un an.
Document 4
L’appréciation de l’euro par rapport au dollar
pénalise EADS (qui exporte la plupart de
ses avions).
« L’impact négatif du dollar sur son résultat
d’exploitation est dévastateur puisqu’il absorbe
une grande partie de la rentabilité d’EADS ».
ÉTAPE 3
1. Le document 1 montre que l’appréciation de l’euro réduit la compétitivité-prix des pays de la zone
euro ; et le document 3 confirme qu’une appréciation de l’euro réduit les exportations. La balance commerciale a alors tendance à se détériorer.
2. Le document 1 montre que, à partir de 2001, l’euro s’apprécie par rapport au dollar, or le document 2
en dévoile les effets : à partir de 2001, le nombre d’exportateurs diminue, alors que celui des importateurs continue d’augmenter.
3. Le document 1 montre que l’appréciation de l’euro réduit la compétitivité-prix, ce que confirme le
document 2 (voir question 1 précédente) et ce qu’illustre le document 4, avec EADS qui exporte une
grande partie de sa production : l’appréciation de l’euro réduit les profits d’EADS, donc ses capacités
d’investissement, la production, l’emploi, etc.
Chapitre 4 Comment s’opère le financement de l’économie mondiale ?
73
Chapitre
5
Quelle est la place
de l’Union européenne
dans l’économie globale ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre est le dernier du thème « Mondialisation, finance internationale et intégration européenne ». Il doit permettre aux élèves de mettre en pratique les connaissances des deux chapitres
précédents. Ainsi, les élèves devront être capables d’utiliser les théories du commerce international,
afin de montrer comment et pourquoi les États membres ont choisi d’intégrer leurs économies ; ils
pourront, de plus, réutiliser les connaissances acquises sur les mécanismes de change pour comprendre l’importance de l’Union monétaire dans le contexte monétaire et financier international.
Enfin, ce chapitre leur rappelle le rôle des politiques macroéconomiques, en précisant leurs interdépendances dans l’Union monétaire. On s’interrogera à cet égard sur les difficultés de coordination
des politiques économiques.
Le programme incite à ne pas développer les détails de la construction européenne mais, à l’inverse,
il insiste sur l’originalité de l’intégration européenne, ce qui est l’objet du premier dossier. Il nous a
paru nécessaire de montrer aux élèves les objectifs de cette intégration, afin qu’ils puissent mieux
appréhender les questions de la deuxième partie. Aussi la problématique de l’originalité de l’intégration est instillée dans chaque document, mais ne fait pas l’objet de questions particulières pour
l’analyse de documents. Seules les questions qui permettent de faire un bilan portent précisément
sur l’originalité de l’Union européenne, mais chaque document présente celle-ci.
Conformément aux indications complémentaires, le second dossier se focalise sur l’Union monétaire.
Ainsi nous avons centré l’analyse sur la place de l’euro dans le contexte monétaire et financier international, et sur les défis de l’UEM : préserver une politique monétaire autonome, tout en ayant un
taux de change fixe, créer une monnaie internationale capable de concurrencer le dollar, mener des
politiques cohérentes dans un espace économique intégré, où les politiques sont interdépendantes
et doivent donc être coordonnées.
Bibliographie
Ouvrages
– Barthe Marie-Annick, Économie de l’Union européenne, Economica, 4e édition, 2011. Un livre très
complet sur l’Union européenne.
– Bénassy-Quéré Agnès, Cœuré Benoît, Jacquet Pierre, Pisani-Ferry Jean, Politique économique, De Boeck,
2007. Un manuel de référence sur les politiques publiques.
– Hen Christian, Léonard Jacques, L’Union européenne, La Découverte, coll. Repères, 12e édition,
2004.
Un aperçu rapide et assez complet de l’Union européenne et ses enjeux.
– Milewski Françoise, « Les contraintes de la politique économique en Europe », in Chavagneux Christian,
Milewsky Françoise, Pisany-Ferry Jean et al., Les grandes questions économiques et sociales, t. 3, Les
enjeux de la mondialisation, La Découverte, coll. Repères, 2007.
– Pisani-Ferry Jean, Le réveil des démons. La crise de l’euro et comment nous en sortir, Fayard, 2011.
Un livre bien écrit, facile à lire, qui retrace le parcours de l’euro, de sa mise en œuvre à la crise. L’auteur propose des solutions pour sortir de la crise par la coordination.
Rapport CAE, Coordination des politiques économiques, 1998.
Rapport CAE, Réformer le PSC, 2004. Des rapports du CAE qu’on peut télécharger facilement sur le site.
74
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
ARTICLES
– Bénassy-Quéré Agnès, Berthou Antoine, Fontagné Lionel, « Euro : comme prévu, des gains et des coûts »,
Lettre du CEPII, n° 284, décembre 2008, p. 4.
– « Crise de la dette : menace sur l’euro ? », Problèmes économiques, n° 3029, octobre 2011.
– « Crise de l’euro, les solutions au banc d’essai », Alternatives économiques, n° 307, novembre 2011.
– « Les politiques économiques à l’épreuve de la crise », Cahiers français, n° 359, 2010.
Sitographie
–http://www.touteleurope.eu/. Un site très complet sur l’Union européenne, avec des dossiers pédagogiques, une revue de presse, des cartes sur différentes thématiques européennes. Site très accessible
pour les élèves.
–http://europa.eu/index_fr. htm. Le portail de l’Union européenne (site officiel).
–http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/eurostat/home/. Site de données statistiques sur l’Union européenne : Eurostat, très bien fait, avec possibilité de créer ses propres graphiques
en ligne.
DOSSIER 1
En quoi l’Union européenne est-elle une expérience originale d’intégration ?
1 Les pays européens se sont dotés d’un grand marché intérieur
➜
DOC 1  Les principales étapes de l’intégration européenne ➜ Manuel p. 122
1. Réalisations économiques : marché unique, union douanière, libre circulation des biens, services et
facteurs de production, Système monétaire européen, intégration monétaire et PCS.
Réalisations politiques : libre circulation des personnes (espace Schengen), élections européennes au
suffrage universel direct, délégations de pouvoir aux institutions européennes, citoyenneté européenne
et principe de subsidiarité, traité pour une Constitution de l’Europe, nomination d’un président du
Conseil européen et d’un haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères.
2. Les objectifs sont la mise en place d’un espace de libre-échange (on pourra réutiliser ici les connaissances acquises au chapitre 3 sur l’intérêt du libre-échange) et la mise en œuvre d’une souveraineté
monétaire européenne.
3. Cette question est très ouverte et doit permettre de réfléchir à l’originalité de l’Union européenne.
L’élargissement permet la création d’un vaste marché, mais l’augmentation du nombre d’acteurs crée des
difficultés de coordination des politiques économiques.
DOC 2  Les conditions de la réalisation d’un grand marché intérieur ➜ Manuel p. 122
1. La concurrence pure et parfaite est un modèle idéal (normatif) de fonctionnement du marché qui
respecte cinq critères : homogénéité des produits, atomicité, libre entrée et libre sortie, information
parfaite et mobilité parfaite des facteurs de production.
2. Le grand marché met en concurrence l’ensemble des entreprises du territoire, ce qui augmente l’atomicité du marché. L’homogénéité du produit est garantie par la mise en place de normes européennes
communes. L’ensemble des produits et facteurs de production circulent librement, et le grand marché est
complété par la monnaie unique, afin d’en augmenter la transparence.
Chapitre 5 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
75
DOC 3  Les effets de l’union douanière ➜ Manuel p. 123
On pourra proposer aux élèves de réaliser des schémas pour représenter les flux de commerce en fonction
de l’organisation choisie.
1. Quatre possibilités sont envisagées dans l’exemple : une absence d’union douanière avec un droit de
douane sur les importations de 3 € à l’entrée du Royaume-Uni ; une absence d’union douanière avec un
droit de douane de 5 € ; une union douanière avec la France avec un droit de douane de 3 € ; enfin une
union douanière avec la France et un droit de douane de 5 €.
2. Absence d’union douanière et droit de 3 € : blé acheté aux États-Unis ; absence d’union douanière
et droit de 5 € : blé acheté au Royaume-Uni ; union douanière avec la France quelque soit le montant du
droit de douane hors de l’Union : blé acheté en France.
3. Le passage d’un droit de douane de 3 € à une union douanière avec la France implique que le blé
acheté n’est plus américain mais français. Le commerce avec la France ne fait donc que se substituer au
commerce avec les États-Unis. À l’inverse, si le droit de douane antérieur à l’union douanière est plus
élevé, l’union douanière est créatrice de commerce.
4. L’union douanière favorise la création de commerce lorsque le droit de douane antérieur est élevé.
L’intégration européenne est originale par l’importance du commerce intrarégional (65 %). On peut
émettre l’hypothèse d’un détournement de commerce par les États membres. Chaque pays individuellement pourrait commercer avec des pays hors de la zone, dont les prix hors droits de douane seraient
comparativement inférieurs à ceux des produits européens.
DOC 4  Les atouts du grand marché intérieur européen ➜ Manuel p. 123
1. Le grand marché augmente mécaniquement le nombre d’offreurs : toutes les entreprises européennes
sont présentes sur le marché unique. Ainsi l’intégration européenne limite l’inflation par la demande en
désactivant les tensions sur les capacités de production.
2. Le grand marché intérieur devrait limiter les risques d’inflation par la demande et par les coûts.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 123
De haut en bas, de gauche à droite : hausse de la demande –
baisse des prix – création d’emplois.
2 La mise en place de l’euro consolide l’intégration européenne
➜
DOC 1  La monnaie unique : stade ultime de l’intégration économique ? ➜ Manuel p. 124
1. Théoriquement, l’UEM est le dernier stade de l’intégration économique, mais de nombreux exemples
montrent qu’aucun stade de l’intégration n’est parfaitement atteint.
2. Chaque stade de l’intégration nécessite la mise en place d’institutions supranationales, afin de définir, mettre en œuvre et faire respecter les politiques communes.
3. Zone de libre-échange : CECA – Union douanière : traité de Rome – Marché commun : Acte unique
– Union économique : PAC (l’Union économique n’est pas un stade de l’intégration européenne : son
originalité est qu’elle est dès ses prémisses une intégration renforcée) – UEM : zone euro.
DOC 2  Pourquoi adopter une monnaie unique ? ➜ Manuel p. 124
1. Un marché financier intégré permet un meilleur appariement de l’offre et de la demande de capitaux,
augmente l’offre globale et donc devrait diminuer le loyer de l’argent. La disponibilité des capitaux étant
facilitée, l’investissement devrait augmenter.
76
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
2. Carré violet : élimine les fluctuations de taux de change – Carré bleu : en réduisant le coût du financement.
3. L’Union économique et monétaire accroît la richesse globale. En effet, la monnaie unique permet
d’intégrer un espace économique dans lequel les coûts de transaction sont réduits ; mécaniquement, on
s’attend donc à des économies dans la mise en œuvre des échanges dans la zone. Ces gains permettent
des baisses de prix qui augmentent la demande de biens, l’investissement est favorisé par une plus forte
demande anticipée. L’investissement est également facilité par l’intégration du marché financier, qui
réduit les taux d’intérêt.
DOC 3  Quelles sont les conditions de mise en place d’une monnaie unique ? ➜ Manuel p. 125
1. Mobilité des facteurs de production au sein de la zone supérieure à celle vis-à-vis de l’extérieur – Fort
degré d’ouverture – Intégration financière – Préférences homogènes.
2. Cette question ouverte doit permettre aux élèves de travailler la comparaison des théories avec la
réalité. Pour chaque condition de l’optimalité d’une zone monétaire, on montrera les réalisations de la
zone euro et ce qu’il reste à faire.
DOC 4  L’Union économique et monétaire (UEM) renforce l’intégration financière ➜ Manuel p. 125
1. Selon l’institut Natixis, en 2008, 80,8 % des investissements étrangers au Portugal sont en provenance de pays membres de la zone euro.
2. Dans l’ensemble, la mise en place de l’Union monétaire entre 2001 et 2008 a augmenté de 8,4 points
de pourcentage la part de la zone euro parmi les investisseurs étrangers des États membres.
3. Les investissements étrangers en provenance de la zone ont augmenté (mis à part pour la Finlande
et la Belgique). L’Union monétaire a réorienté les investissements des pays membres au sein de la zone.
L’originalité de l’UEM vient du fait qu’elle crée pour elle-même un grand marché intérieur et qu’elle
pousse au régionalisme vis-à-vis du reste du monde.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 125
En se dotant d’une monnaie unique, les pays membres de la zone euro renforcent leur intégration économique. En effet, l’euro améliore les conditions de la concurrence sur le grand marché intérieur, par une meilleure circulation des capitaux, une meilleure comparabilité des prix
et une réduction de l’incertitude. Par ailleurs, l’euro permet aux pays membres d’être protégés
contre les risques de change. Cependant, la zone euro n’est optimale que si les facteurs de
production sont mobiles au sein de la zone et les économies relativement homogènes.
DOSSIER 2
Quels sont les défis de l’Union économique et monétaire européenne dans l’économie globale ?
1 Le rôle de l’UEM dans le contexte monétaire
et financier international ➜
DOC 1  L’euro : une monnaie internationale ? ➜ Manuel p. 126
1. Instrument d’échange – Unité de compte – Réserve de valeur.
2. Dans nos achats, on utilise l’euro. On évalue la valeur d’un bien en euro. Les placements en banque se
font en euro.
3. La seule fonction pour laquelle l’euro est une monnaie internationale qui dépasse le dollar est la
fonction de réserve de valeur.
Chapitre 5 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
77
4. Lors de la crise des subprimes, les investisseurs ont voulu se désengager de leurs actifs en dollar, par
peur de voir celui-ci se déprécier. Ils se sont reportés sur la seconde monnaie internationale. Cela a augmenté la demande de devise européenne, entraînant une appréciation de sa valeur.
DOC 2  Le rôle de l’euro dans le système monétaire international ➜ Manuel p. 126
1. Imaginons que les trois objectifs du triangle soient recherchés par un État ; celui-ci souhaite mener
une politique de relance monétaire : il diminue les taux d’intérêt directeurs. Cela diminue la rentabilité
des capitaux sur le territoire. Avec une libre circulation des capitaux, ceux-ci sortent du territoire. La
fuite de capitaux entraîne une diminution de la valeur de la monnaie. En change fixe, l’État concerné
sera dans l’obligation de remonter les taux d’intérêt directeurs, afin de préserver le taux de change. Sa
politique monétaire n’est donc pas autonome.
2. Le système monétaire international est en change flexible et la circulation des capitaux est libre. La
zone euro préserve aussi l’autonomie de sa politique monétaire en ayant un change flexible de l’euro.
Les États membres ont renoncé à l’autonomie monétaire. L’euro permet ainsi à la zone euro d’échapper
aux incompatibilités du triangle, le taux de change est fixe, la politique monétaire est autonome et les
capitaux circulent librement.
3. L’avantage attendu est de supprimer le risque de change dans la zone.
DOC 3  La zone euro : de la confiance à la crise ➜ Manuel p. 127
1. Une prophétie autoréalisatrice est une situation dans laquelle la croyance des agents économiques
les pousse à agir de telle manière que les effets de cette action créent la croyance elle-même.
2. La monnaie unique implique une plus forte liquidité des obligations détenues. En effet, les investisseurs n’hésitent pas à modifier rapidement leur choix entre différentes dettes des États membres. De
plus, la BCE refuse de financer les États membres qui ont obligation de se financer sur les marchés.
DOC 4  L’UEM facilite-t-elle le financement du budget des États membres ? ➜ Manuel p. 127
1.Les taux d’intérêt de l’emprunt de la Grèce ont augmenté de près de 10 points de pourcentage
entre 2008 et 2010, tandis que ceux de l’Allemagne ont diminué de 3 points.
2. La monnaie unique permet une meilleure allocation de l’épargne et une diminution des taux d’intérêt
de l’emprunt pour les États. Mais tout dépend du niveau de « perfection » du marché des capitaux au sens
de la théorie néoclassique. Le problème d’autoréférentialité des marchés financiers s’oppose à l’avantage présenté au document 2, p. 124.
3. On peut distinguer les périodes d’avant-crise et d’après-crise. L’euro doit faciliter le financement
des États membres, mais cela dépend du fonctionnement des marchés, des conditions de la ZMO et de la
coordination des politiques économiques interdépendantes.
Faire
le bilan
78
➜ Manuel p. 127
1.Vrai, l’euro est une monnaie quasi internationale. En effet, même si l’euro reste derrière le
dollar comme instrument des échanges et unité de compte, il l’a dépassé comme réserve de
valeur. Au début de la crise, les investisseurs ont augmenté leurs détentions en euro.
2.Vrai, l’UEM intègre les marchés de capitaux et supprime l’incertitude sur le change, ce qui
facilite l’entrée des investisseurs étrangers.
3.Vrai, en adoptant un régime de change fixe au sein d’une zone dans laquelle les capitaux
sont mobiles, l’Union monétaire retrouve une autonomie monétaire.
4.Vrai-faux, l’euro en tant que monnaie internationale permet de protéger les États. Mais les
marchés financiers ont spéculé sur le risque de dette des États membres. Si les États membres
ne connaissent plus de spéculation sur leur monnaie nationale, cela n’empêche pas de spéculer
sur les dettes des États membres.
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
2 L’UEM renforce les interdépendances
des politiques macroéconomiques ➜
DOC 1  Les politiques macroéconomiques au sein de l’UEM ➜ Manuel p. 128
1.Voir Lexique.
2. Politique monétaire : Banque centrale européenne, accompagnée des banques centrales des États
membres. Politique budgétaire : gouvernements des États membres.
3. 1 : Une diminution des taux d’intérêt directeurs par la banque centrale allège le coût du crédit pour les
ménages et entreprises, ceux-ci augmentent donc leur demande globale.
2 : Lorsque le taux d’utilisation des capacités de production approche de 100 %, les entreprises ne peuvent
plus augmenter leur offre. La demande globale est supérieure à l’offre globale, ce qui augmente les prix.
3 : La BCE ayant pour objectif la stabilité des prix dans la zone, dès que l’inflation augmente, on s’attend
à une réaction de celle-ci.
4 : Plus les taux d’intérêt sont élevés, plus les États membres payent cher pour emprunter l’argent nécessaire au financement du budget.
4. Il découle logiquement du schéma et des remarques précédentes que les politiques budgétaires et
monétaires sont interdépendantes.
DOC 2  Quel policy mix pour la zone euro ? ➜ Manuel p. 128
1. Combinaison 3.
2. Dans une zone monétaire, la politique budgétaire voit son efficacité renforcée. Les États membres
pourraient utiliser celle-ci sans prendre en compte les externalités négatives d’une telle politique sur les
autres États de la zone.
3. Une augmentation des taux d’intérêt directeurs entraîne une diminution de la demande globale, qui
peut être contrecarrée par une politique budgétaire de relance, mais cette politique est plus chère à
financer. Accompagnée d’une politique budgétaire restrictive, la politique monétaire restrictive mène
à un meilleur contrôle de l’inflation, au risque d’un niveau plus faible de production. Par une politique
monétaire de relance, la baisse des taux d’intérêt permet une politique budgétaire peu coûteuse, mais
avec un risque d’inflation. Une politique budgétaire restrictive accompagnant la relance monétaire peut
mener à des politiques qui s’annulent.
DOC 3  L’évolution du déficit et de la dette des États membres ➜ Manuel p. 129
1. En 2010, l’ensemble des États membres devraient être mis en procédure, tous présentent un déficit de
plus de 3 % du PIB.
2.
(en points
de pourcentage)
Grèce
Allemagne
Espagne
Évolution du déficit
Évolution de la dette
1998-2006
2006-2010
1998-2006
2006-1010
2
5
10
40
Stable
3
Stable à 60 % du PIB
20
– 4 % à 2 % du PIB
2 à – 9 % du PIB
Diminution de 30
30
3. Entre 1998 et 2006, l’Espagne et l’Allemagne semblent avoir mené une politique budgétaire restrictive, à l’inverse de la Grèce.
4. Le PSC n’a pas été respecté et donc n’a pas permis de coordonner les politiques.
DOC 4  L’interdépendance stratégique des politiques budgétaires ➜ Manuel p. 129
1. La relance budgétaire par un pays augmente la demande importée et donc les importations, au détriment de la balance commerciale. Cependant, si la politique de relance budgétaire est généralisée dans la
zone, le pays verra aussi ses exportations croître.
Chapitre 5 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
79
2. La situation optimale est dominée parce que les acteurs individuellement n’ont aucun intérêt à faire
le choix qui garantit cette situation. En effet, dans leur prise de décision, ils ne prennent en compte que
leurs gains personnels, sans considérer les gains de l’ensemble des acteurs.
3. À l’heure du corrigé, les politiques budgétaires ne sont pas coordonnées au sein de la zone, les politiques d’austérité se généralisent en Europe.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 129
La politique monétaire de la BCE est déterminante pour le financement de la politique budgétaire des États membres. Elle l’influence par la modification des taux d’intérêt directeurs.
Les politiques budgétaires, en modifiant le niveau de demande globale et de production, peuvent modifier le niveau général des prix et donc l’orientation à la hausse ou à la baisse des taux
d’intérêt directeurs par la BCE.
La politique de relance budgétaire menée par un État membre améliore le solde extérieur des
États qui exportent vers cet État. En retour, lorsque un état membre améliore son solde extérieur,
cela limite l’efficacité de la politique de relance budgétaire menée dans un seul État membre.
3 Les difficultés de coordination des politiques
économiques en Europe ➜
DOC 1  Quelle politique pour des économies non convergentes ? ➜ Manuel p. 130
Ces quatre graphiques présentent les quatre objectifs du carré magique de Kaldor.
1. De 1998 à 2001, on observe une relative convergence ; dès 2001, on observe une forte divergence des
balances commerciales des États membres.
2. L’économie allemande présente une balance commerciale largement excédentaire et un faible taux de
chômage. Sa croissance est plus faible avant la crise qu’après.
3. La divergence des fondamentaux des États membres empêche de définir des politiques monétaires et
budgétaires communes.
DOC 2  Les difficultés de coordination budgétaire ➜ Manuel p. 130
1. Les politiques menées au lendemain de la création de l’euro n’ont pas été coordonnées. De plus, les
États membres ont refusé de financer un vrai budget européen, demandant à recevoir les mêmes sommes
que celles versées.
2. La coordination budgétaire est rendue difficile par : la non-convergence des économies européennes ;
le fait que la coordination soit une stratégie dominée (cf. document 4, p. 129) ; l’absence de pouvoir politique européen ; ainsi que la confusion entre l’UEM et l’Union européenne.
3. Le fédéralisme budgétaire est un mode d’organisation qui transfère les compétences budgétaires des
États membres aux institutions communautaires.
4. Le fédéralisme budgétaire délègue la définition et la mise en œuvre de cette politique à une autorité
supranationale. Mais il impose la création d’un pouvoir politique supranational.
DOC 3  L’attrait des stratégies non coopératives en Europe ➜ Manuel p. 131
1. En diminuant ses coûts de production relativement aux autres États, le pays améliore son solde extérieur en proposant des produits moins chers.
2. Cette stratégie crée un avantage pour le pays qui la mène, au détriment des autres États. Elle est une
politique commerciale à somme nulle.
3. En l’absence de coordination européenne et d’un fort encadrement des politiques macroéconomiques
(monétaire et budgétaire), les États membres sont dépourvus de moyens pour relancer leur activité. La
stratégie du dumping est la solution la plus simple et efficace pour relancer l’activité.
80
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
DOC 4  La solution par le renforcement de l’union politique ? ➜ Manuel p. 131
1. Un bon du Trésor est un titre d’obligation sur un État.
2. L’intérêt est de créer une solidarité européenne, de renforcer la stabilité de la zone et de supprimer
les primes de risque sur la dette des États.
3. Le niveau des dettes publiques est tel que les politiques d’austérité risquent d’aggraver la situation.
Si le taux de croissance d’un État est trop faible, il ne peut résorber ses dettes.
4. L’Union européenne sauve les États plutôt que les banques – La mise en place d’eurobonds – Une
coopération macroéconomique renforcée – Un véritable budget européen.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 131
1.Faux, la politique menée par la BCE a favorisé l’émergence de comportements de dumping
parmi les États membres.
2.Faux, le budget de l’Union européenne ne représente que 1,3 % du PIB européen.
3.Faux, l’objectif du dumping est de gagner en compétitivité-prix.
4.Vrai.
Exercices ➜ Manuel p. 135
EXERCICE 1
Dans l’ordre des phrases proposées, les notions sont : Grand marché intérieur – Fédéralisme – Union
économique et monétaire – Politique monétaire – Politique budgétaire – Coordination.
EXERCICE 2
1. Vrai-faux, les États membres sont souverains dans la définition de la politique budgétaire. Mais le PSC
encadre les politiques budgétaires, interdépendantes de la politique monétaire.
2. Faux, les États membres suppriment le change et renforcent l’intégration financière. Dans la zone, la
politique monétaire n’est pas autonome.
3.Faux, le dumping fiscal consiste à améliorer sa compétitivité-prix par rapport aux autres États
membres. Ceux-ci perdent donc en compétitivité.
4. Faux, les politiques expansives sont préconisées en temps de crise, puisqu’elles permettent de contrarier le cycle économique.
5.Vrai.
6. Vrai, les États membres pourraient profiter de ce loyer de l’argent faible.
7. Faux, si l’euro a un taux de change plus élevé, par exemple si un euro vaut 0,90 dollar, alors il est une
monnaie forte.
8. Vrai, chaque État membre peut mener des stratégies non coopératives, mais cela amène l’économie à
un niveau inférieur à ce qu’il serait en cas de coordination.
9. Vrai-faux, le budget européen permet de financer la PAC, des aides régionales et des actions d’envergure internationale. Cependant, la faiblesse du budget (1,3 % du PIB) ne permet pas de mener de
politique contracyclique.
10.Faux, l’UEM est intégrée au niveau des capitaux, mais le travail est encore peu mobile. L’Union européenne présente un commerce intrarégional de 65 %. L’UEM est faiblement fiscalement intégrée et présente des préférences divergentes.
Chapitre 5 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
81
EXERCICE 3
De haut en bas et de gauche à droite :
augmentation – BCE – diminution – coût de financement des crédits – production – emploi – solde budgétaire – États membres – diminution – dépenses publiques
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 136
La crise européenne de la dette dans le contexte monétaire et financier international
L’objectif de ce TD est de réutiliser les connaissances acquises par les élèves afin de leur faire trouver les
facteurs de la crise de la dette européenne. En termes de méthode, les élèves apprennent à utiliser plusieurs
documents dans un objectif d’argumentation.
Étape 1
1. De manière mécanique, lors d’une phase de crise, le budget de l’État se dégrade : les recettes diminuent (moins d’activité, donc moins de prélèvements) et les dépenses augmentent (augmentation des
allocations versées).
2. L’augmentation de la dette publique diminue la solvabilité des États, les agences de notation dégradent leur note. Ce qui augmente mécaniquement le coût des emprunts pour cet État : les investisseurs
demandent des primes de risque plus élevées. Le coût de l’emprunt augmentant, la dette se dégrade.
Étape 2
1. Si l’augmentation du niveau général des prix est inférieure à ce qu’on paye pour disposer tout de suite
d’une certaine somme (taux d’intérêt), alors les taux d’intérêt réels sont négatifs. Il vaut mieux emprunter pour acheter tout de suite.
2. Ce texte décrit le passage de la crise de l’endettement privé (crise des subprimes) à l’endettement
public (dégradation du solde public).
3. La BCE agit moins rapidement et moins fortement à la crise des subprimes. Elle est souvent accusée
d’être trop prudente, face à l’activisme de la FED.
Étape 3
Les causes européennes de la crise de la dette sont nombreuses : absence de convergence, absence de
contrôle de l’endettement privé et des déficits commerciaux, manque d’activisme de la BCE sont présents
dans le texte (document 2). Dans les dossiers précédents, on trouvera l’absence de coordination européenne, les politiques non coopératives, l’encadrement du policy mix européen dans un cadre restrictif,
la dépendance des États membres vis-à-vis des marchés financiers.
Étape 4
I. La crise des subprimes est à l’origine de la crise de la dette en Europe…
Schéma à expliquer. Certains États membres, dont l’Espagne, ont développé des régimes de croissance
fondés sur l’endettement privé et l’immobilier.
II. mais la crise de la dette est aussi un problème européen.
La zone euro n’est pas une ZMO. Les politiques non coopératives augmentent les difficultés des États
endettés. Le PCS est insuffisant pour prévenir les déséquilibres. Les pays membres sont dépendants des
marchés financiers.
82
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
vers le bac
➜ Manuel pp. 137-139
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 137
Sujet : Quelle est l’importance actuelle de l’Union économique et monétaire européenne dans le contexte
monétaire et financier international ?
Plan détaillé
I. L’UEM est aujourd’hui une des plus grandes puissances économiques…
A. Une zone intégrée au commerce international…
L’euro augmente les investissements de portefeuille au sein de la zone. Grâce à une inflation stable,
comparativement aux autres pays avec lesquels elle commerce principalement, elle devrait gagner en
compétitivité à moyen terme. La balance commerciale européenne est excédentaire. La part des IDE
sortants est de 4,37 % du PIB en 2010. L’UEM est donc une zone intégrée au commerce et à l’investissement internationaux.
B. … et qui dispose d’une monnaie forte.
Une monnaie quasi internationale, qui a les avantages d’une monnaie forte. L’UEM facilite le financement des États membres, en permettant un taux d’intérêt unique et faible pour tous.
II.mais elle est confrontée à des défis nombreux dans la crise financière internationale.
A. Des défis vis-à-vis du reste du monde.
De 2005 à 2008, on observe une chute brutale des investissements de portefeuille dans la zone.
La zone euro présente une balance commerciale excédentaire avec le Royaume-Uni et les États-Unis,
mais déficitaire avec l’ensemble des pays qui présentent une forte croissance en 2010.
Ces pays en voie de développement ont un cours des actions bien plus favorable. L’euro subit une forte
pression des marchés financiers.
B. Des défis internes à la zone euro.
L’attrait des stratégies non coopératives – Le manque de coordination – La difficulté à définir un
policy mix cohérent.
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 138
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. L’UEM renforce les interdépendances entre les politiques monétaire et budgétaire d’une part, entre
les politiques budgétaires des États membres d’autre part. Ainsi la BCE, par sa politique monétaire, facilite ou non le financement du budget des États membres. À l’inverse, les États membres par l’action sur
leur budget peuvent venir modifier l’inflation et donc la politique monétaire de la BCE. De plus, par leur
politique budgétaire, les États membres modifient la balance commerciale des partenaires.
2.Les États membres de l’UEM ont décidé d’intégrer leurs économies afin de profiter des gains de
l’échange, de la monnaie unique et de créer une zone monétaire optimale.
Partie 2 Étude d’un document
La BCE a interdiction de financer le budget des États membres, mais elle le fait indirectement par des
prêts aux banques. Les politiques macroéconomiques sont donc interdépendantes.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I. Des économies divergentes……
Divergence des fondamentaux qui nécessite des politiques différentes.
Comportements de « passager clandestin » : le PSC n’est pas respecté par les États membres.
Le PSC est centré sur la dette et le déficit publics : l’endettement privé remplace l’endettement public
(Espagne, Irlande).
Des crises de la dette plutôt qu’une seule (document 2), dont les facteurs sont très différents et donc les
réponses divergentes.
Chapitre 5 Quelle est la place de l’Union européenne dans l’économie globale ?
83
II.… mènent à la mise en place de politiques non coordonnées.
Des politiques budgétaires avant et pendant la crise non coordonnées : les États membres ont mené des
plans de relance non concertés.
Des politiques budgétaires d’austérité (document 1) qui n’ont pas les mêmes effets : des effets directs
moins négatifs pour l’Allemagne que pour les autres États.
L’austérité généralisée rend les politiques d’austérité et de compétitivité inopérantes, en l’absence de
demande importée dans les États partenaires.
Guide méthodologique ➜ Manuel p. 139
Analyser un texte factuel
Étape 1
1. La Croix.
2. Pierre Cochez.
3. 29 décembre 2011.L’auteur décrit des événements qu’il vit lui-même, au cœur de la crise des dettes
en Europe.
4. Les politiques sont plus interdépendantes aujourd’hui. La BCE intervient par le biais de banques pour
financer les États membres.
Étape 2
1. Notions fondamentales : BCE – Politique monétaire – États membres – Politique budgétaire – Financement du budget.
2. La BCE ne finance pas directement les États membres, mais elle peut agir sur ses taux d’intérêt directeurs afin de diminuer le coût du financement des États membres. Politiques monétaire et budgétaire
sont interdépendantes.
3. « La BCE annonce des prêts sans limite aux banques. » « Reste à savoir ce que les banques européennes
feront de leur argent. » « BNP a divisé par deux son exposition à l’Italie, faisant monter les taux obligataires de l’État. » « Cercle vicieux dangereux. »
4. Ensemble des données chiffrées.
Étape 3
1. Le texte confirme que les politiques sont interdépendantes et nous apprend que la BCE intervient
dans le financement des États membres, indirectement par des prêts aux banques.
2. L’auteur n’explique pas pourquoi les banques prêteraient aux États membres. Il n’explique pas que la
BCE a interdiction de financer le budget des États.
3. À travailler avec les élèves en fonction de l’actualité.
84
Partie 1 • Thème 2 Mondialisation, finance internationale et intégration européenne
Chapitre
6
La croissance économique
est-elle compatible avec la
préservation de l’environnement ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre est le premier du thème intitulé « Économie du développement durable ». Il est complété
par le chapitre 7 qui aborde la question du choix des instruments économiques au service de la politique climatique. Du fait de cette complémentarité, la notion de biens communs, évoquée dans le
chapitre 6, est présentée de manière détaillée dans le chapitre 7.
Le chapitre 6 est, quant à lui, consacré à une réflexion critique sur les relations entre croissance
économique et préservation de l’environnement. Il est composé de deux dossiers problématisés. Le
dossier 1 répond à la question : « Quelles sont les limites écologiques de la croissance économique ? »,
il traite les notions de capital humain, naturel, physique, social et institutionnel. La notion de PIB
et ses limites sont détaillées dans le chapitre 1, mais les effets négatifs de l’activité économique
sur l’environnement sont présentés dans ce dossier. L’objectif est, tout d’abord, de montrer qu’une
croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Les exemples de la civilisation sumérienne et de l’augmentation récente de la demande mondiale d’énergie servent à mettre
en exergue les limites environnementales du PIB. Dans un second temps, le dossier 1 présente les
interactions entre les quatre types de capitaux et leurs effets sur le bien-être. Les quatre capitaux
sont définis et leur importance pour la croissance économique et le bien-être est présentée, ce qui
permet de présenter les limites de cette approche, notamment en matière d’évaluation monétaire.
Le dossier 2 répond à la question « Est-il possible de rendre la croissance soutenable ? ». L’objectif de
ce dossier est, dans un premier temps, de faire une présentation critique de la notion de développement durable à travers la définition désormais classique du rapport Brundtland, mais aussi de mettre
en évidence les difficultés à mettre en œuvre des politiques au nom du développement durable. Dans
un second temps, les conceptions de la soutenabilité faible et forte sont présentées comme des résultantes de la définition floue du développement durable. La proximité de la soutenabilité faible
avec la théorie néoclassique ainsi que sa conception de la substituabilité des capitaux sont mises en
opposition avec la complémentarité des capitaux dans l’approche de la soutenabilité forte. Ainsi,
la croyance dans les vertus du progrès technique pour résoudre les problèmes environnementaux,
élément fondamental de la soutenabilité faible, est opposée à l’usage du principe de précaution.
Bibliographie
Ouvrages
– Arnaud E., Berger A., Perthuis de C., Le développement durable, Nathan, coll. Repères pratiques, 2008.
Un ouvrage clair et synthétique qui propose de nombreuses illustrations et statistiques sur tous les
aspects du développement durable.
– Bayon D., Flipo F., Schneider F., La décroissance. 10 questions pour comprendre et en débattre, La Découverte, 2010. Un ensemble de réponses claires aux critiques adressées à la décroissance, et une critique
pertinente de la notion de développement durable.
– Brunel S., À qui profite le développement durable ?, Larousse, 2008. Et si l’idée du développement
durable n’était qu’une ruse des pays du Nord pour mieux dominer ceux du Sud ? Une réflexion critique
sur la notion de développement durable et son évolution depuis la publication du rapport Brundtland.
Chapitre 6 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
85
– Georgescu-Roegen N., La Décroissance. Entropie-Écologie-Économie, Sang de la Terre, collection La pensée
écologique, 1979. Georgescu-Roegen offre une démonstration claire et irréfutable à l’échelle mondiale : non seulement il ne peut plus être question de « croissance durable », ni même de « croissance
zéro », mais la décroissance est désormais inévitable pour un développement réellement durable de
l’humanité.
– Kempf H., Comment les riches détruisent la planète, Points, coll. Essais, 2009. Une réflexion critique
sur les moyens d’orienter différemment l’énergie humaine et de répondre aux limites de la croissance
économique.
– Vernier J., L’environnement, PUF, coll. Que sais-je ?, 2011. Une présentation thématique des différentes
nuisances humaines sur l’environnement, et une seconde partie consacrée aux moyens mis en œuvre
pour y remédier.
– Vivien F.-D., Le développement soutenable, La Découverte, coll. Repères, 2005. Une synthèse claire qui
présente l’historique du développement durable, les visions faible et forte de la soutenabilité, ainsi
que la théorie de la décroissance.
revues
– « Développement et environnement », Cahiers français, n° 337, mars-avril 2007. Ce numéro des Cahiers
français dresse un bilan très complet de l’état de la réflexion sur le développement durable vingt ans après
la publication du rapport Brundtland.
– « L’état du développement durable en France », Alternatives économiques Poche, n° 34, juin 2008. Si le
début de ce numéro répond plus à la problématique du chapitre 7, la fin présente des articles sur les indicateurs de développement durable et sur les limites écologiques de la croissance.
– « Développement durable : villes, régions… agir localement », Alternatives économiques Poche, n° 29,
mai 2007. Ce numéro comporte de très nombreux exemples de politiques de développement durable menées localement en France.
– « Le développement durable », Les Études de la Documentation française, n° 5315, 2010. Ce numéro présente le cadrage historique et théorique du concept de développement durable, mettant en lumière sa
dimension économique et deux siècles de controverses.
Sitographie
– http://www.greenpeace.org/france/fr/
Le site officiel de l’ONG, qui propose une présentation claire des enjeux environnementaux et des solutions mises en place pour pérenniser la croissance.
– http://www.developpement-durable.gouv.fr/
Le site officiel du ministère de l’Écologie et du développement durable. De nombreux rapports gratuits
en ligne.
– http://www2.ademe.fr/
Agence de l’Environnement et de la maîtrise de l’énergie. Site gouvernemental à la documentation
complète.
– http://www.decroissance.org/
Site écologiste, avec des articles et des commentaires de l’actualité par les tenants de la décroissance.
– http://www.negawatt.org/
Site associatif qui propose une réflexion et des rapports sur la consommation et les économies d’énergies.
– http://www.wwf.fr/
Site officiel du World Wide Fund. Des articles et des informations sur le développement durable.
86
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
DOSSIER 1
Quelles sont les limites écologiques de la croissance économique ?
1 L’activité économique peut avoir des effets négatifs
sur l’environnement ➜
DOC 1  Comment une civilisation disparaît-elle ? ➜ Manuel p. 142
1. La maîtrise des techniques d’irrigation a permis aux Sumériens de réguler la production alimentaire
et ainsi de se sédentariser. La sédentarisation et le surplus agricole ont développé la division du travail,
avec l’apparition des scribes et des militaires par exemple. Cette technique a donc favorisé l’émergence
de la première civilisation de l’écrit.
2. La civilisation sumérienne a disparu à cause de l’absence de maîtrise des techniques de drainage des
canaux d’irrigation. En effet, en l’absence de drainage, les terres se gorgent de sel, deviennent progressivement moins fertiles puis stériles, ce qui réduit les rendements agricoles, fait apparaître des famines
et désorganise la société dans son ensemble. La disparition de la civilisation sumérienne, comme celle
des Mayas ou de Rapa Nui, est due, en partie, à la dilapidation du capital naturel.
DOC 2  La dégradation de l’environnement n’est pas prise en compte par le PIB ➜ Manuel p. 142
1. Le produit intérieur brut (PIB) mesure la somme des valeurs ajoutées produites à l’intérieur d’un
pays sur une période donnée. Il comprend également la taxe sur la valeur ajoutée et les droits de douane
auxquels il faut soustraire les subventions à l’importation.
2. Les limites du PIB présentées dans ce texte sont au nombre de quatre. Premièrement, le PIB ne comptabilise pas les dégradations écologiques occasionnées par la production. Par exemple, l’épuisement des
ressources halieutiques n’est pas pris en compte. Deuxièmement, le PIB ne mesure pas l’usure du capital
humain ; le stress, les suicides au travail ne sont pas retranchés au PIB. Troisièmement, l’érosion du
capital social générée par les inégalités économiques est absente des statistiques de croissance. Enfin,
la croissance économique peut avoir un impact délétère sur le patrimoine culturel ; la construction du
barrage d’Assouan en Égypte a par exemple nécessité le déplacement du temple d’Abou Simbel.
3. La croissance du PIB n’a pas toujours eu un effet positif sur le capital humain, naturel, social et
culturel. À l’avenir, les effets négatifs de la croissance économique risquent de l’emporter sur les effets
positifs.
DOC 3  Les effets de la croissance économique sur la demande d’énergie ➜ Manuel p. 143
1. Entre 1980 et 2007, la demande d’énergie en Gtep a augmenté de 64,38 %.
2. L’augmentation de la demande d’énergie a pour origine la croissance des pays en développement.
Entre 1980 et 2007, la part des pays en développement dans la demande d’énergie est passée de 27 % à
45 %. Le rattrapage économique engendre des besoins énergétiques importants.
3. La demande d’énergie augmente car elle est rendue nécessaire par la croissance économique. La production de biens et de services repose sur un usage intensif d’énergie.
DOC 4  Une croissance infinie dans un monde fini est impossible ➜ Manuel p. 143
1.Les économistes représentent traditionnellement l’économie sous la forme d’un circuit fermé et
distinct de l’environnement naturel. L’exemple typique de cette représentation est le « Tableau économique » de Quesnay qui s’inspire des travaux sur la circulation sanguine pour modéliser le fonctionnement de l’économie.
2. Dans la réalité, les relations entre le processus économique et l’environnement sont fortes. Le processus économique transforme de l’énergie utilisable (basse entropie) en énergie inutilisable (haute entropie), et dégrade donc inéluctablement l’environnement.
3. À long terme, en dégradant l’environnement, le processus économique remet en cause l’existence
même de l’humanité. La dilapidation du capital naturel au nom d’une croissance économique infinie débouche inexorablement sur la mise en danger de l’humanité.
Chapitre 6 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
87
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 143.
1. Faux – 2. Faux – 3. Faux – 4. Faux – 5. Vrai – 6. Faux.
2 Quatre capitaux pour assurer le bien-être, le développement
et une croissance durables ➜
DOC 1  Être riche rend-il heureux ? Le paradoxe d’Easterlin ➜ Manuel p. 144
1. Entre 1957 et 2002, le revenu annuel moyen a augmenté de 155,55 % (9 000 $ en 1957 et 23 000 $ en
2002) aux États-Unis.
2. Entre 1957 et 2002, le pourcentage de personnes très heureuses est passé de 33 % à 30 % aux
États-Unis.
3. On constate que l’augmentation du revenu annuel moyen aux États-Unis ne s’est pas traduite par une
augmentation de la part de personnes très heureuses. Le bonheur n’est donc pas nécessairement lié à
l’augmentation du revenu moyen. Easterlin montre que les personnes les plus heureuses sont celles dont
le revenu augmente plus vite que la moyenne.
DOC 2  Produire nécessite des capitaux ➜ Manuel p. 144
1. Capital naturel : énergies fossiles (pétrole, charbon…), ressources halieutiques, ressources forestières…
Capital technique : machines, usines, bâtiments, infrastructures, véhicules…
Capital humain : nombre d’habitants, qualification des habitants, espérance de vie, état de santé de la
population…
Capital social : confiance entre les individus, faiblesse des vols et des atteintes aux personnes, faible
niveau d’inégalités, institutions fiables…
2. Un bien collectif présente la caractéristique d’être à la fois non rival et non exclusif. Le capital social
correspond à cette caractéristique : il profite simultanément à tous les membres de la société et il n’est
pas nécessaire de payer un prix pour en bénéficier.
3. Une externalité positive est la situation dans laquelle l’action d’un agent économique a un effet positif
et gratuit sur un autre agent économique. Le capital naturel engendre des externalités positives à la fois
sur la production de capital technique et humain (production de biens et services) et sur le bien-être des
populations (environnement sain). Par exemple, les réserves d’énergie fossile du Qatar assurent un fort
niveau de vie à ses habitants et contribuent à renforcer son poids diplomatique.
DOC 3  Le bien-être résulte de la combinaison de quatre types de capitaux ➜ Manuel p. 145
1. La diminution du capital social d’un pays peut être provoquée par le cas extrême d’une guerre civile
(ex-Yougoslavie, Rwanda…), mais également par une augmentation des inégalités économiques qui se
traduit par une recrudescence des atteintes aux personnes et aux biens.
2. Le capital humain, théorisé par Gary Becker dans les années 1960, contribue au développement par
plusieurs canaux. D’une part, une population plus qualifiée est plus productive, ce qui renforce la croissance économique et le développement. D’autre part, la conscience environnementale se développe
concomitamment au niveau de qualification.
3. La détention d’un fort capital naturel ne se traduit pas toujours par plus de bien-être. Ainsi, le Nigeria
qui possède d’importantes réserves de pétrole ne connaît pas de progression rapide du niveau de vie
par habitant, mais subit des dommages écologiques irréversibles dans le delta du Niger. Cela conduit
certains économistes à parler de « malédiction des matières premières » (Philippe Chalmin).
88
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
DOC 4  Comment mesurer la valeur monétaire des quatre capitaux ? ➜ Manuel p. 145
1. Le bien-être des générations futures dépend de la quantité globale de capital que les générations précédentes leur auront léguée. Par hypothèse, plus le volume de capital global sera élevé, plus le bien-être
des générations futures sera fort. Mais, le bien-être dépend aussi de la structure du capital, et notamment de la part de capital naturel transmise. En effet, ce capital n’est pas toujours renouvelable.
2. L’investissement en capital humain peut consister à mener des politiques d’alphabétisation ou d’élévation de la qualification de la population. Mais cet investissement peut aussi passer par des dépenses de
recherche et développement.
3. Les limites rencontrées pour évaluer les capitaux sont au nombre de deux. D’une part, il est difficile d’évaluer la quantité de chacun des quatre capitaux. D’autre part, attribuer une valeur monétaire à
chaque type de capital est difficile (volatilité des matières premières) ou impossible, car il n’existe pas
de marché pour certains capitaux (capital humain, social et institutionnel, certaines parties du capital
naturel).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 145.
Croissance ➞ Augmentation du PIB
Développement ➞ Changement de mentalités et de structures sociales
Capital social ➞ Confiance entre les membres de la société
Capital naturel ➞ Ensemble des ressources naturelles disponibles
Capital humain ➞ Qualifications de la population
Capital technique ➞ Stock de moyen de production
DOSSIER 2
Est-il possible de rendre la croissance soutenable ?
1 Les principes du développement durable
➜
DOC 1  Les étiquettes vont-elles sauver la planète ? ➜ Manuel p. 146
1. Ces labels ont tous pour point commun les préoccupations environnementales et éthiques, c’est-àdire le respect à la fois du capital humain et social et du capital naturel par les producteurs.
2. La multiplication de ces labels est la preuve que les producteurs attachent de plus en plus d’importance à la préservation de l’environnement et au respect de la personne. De plus, l’étiquetage environnemental est une source d’information pour les consommateurs.
3. Les labels ne sont pas suffisants pour réduire les nuisances écologiques. En effet, il n’existe aucune
définition légale du label, et aucun texte juridique n’encadre leur usage, ce qui peut générer des abus.
DOC 2  Le développement durable défini par le rapport Brundtland ➜ Manuel p. 146
1. La définition du développement durable donnée par le rapport Brundtland est passée à la postérité.
Cette notion se définit comme le « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre
la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». La définition du développement durable
implique donc des dimensions économique, sociale et environnementale intragénérationnelles et intergénérationnelles.
2.Le développement durable n’implique pas un arrêt de la croissance économique. Il cherche au
contraire des solutions pour la pérenniser dans un monde aux ressources naturelles limitées. L’autre
objectif du développement durable, souvent occulté, est de réduire les inégalités entre pays développés
et pays en développement, mais également au sein de chaque pays.
Chapitre 6 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
89
3. Selon le rapport Brundtland, les objectifs du développement durable peuvent être atteints grâce au
progrès technique et à l’intervention des pouvoirs publics. Les pouvoirs publics doivent inciter les agents
économiques à intégrer l’environnement dans leurs calculs. Ils doivent également favoriser le développement de nouvelles techniques. Les moyens à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs sont donc
relativement flous et ne visent pas directement la réduction des inégalités.
DOC 3  Les trois piliers du développement durable ➜ Manuel p. 147
1. Société : acheter des légumes de saison, trier les déchets ménagers.
Économie : construire des voitures électriques, construire des éoliennes.
Environnement : construire des voitures électriques, trier les déchets ménagers, construire des éoliennes, supprimer les ampoules à filament, créer un parc naturel.
Les exemples peuvent être classés dans différents piliers, ce qui prouve l’imbrication des objectifs sociaux, environnementaux et écologiques.
2. À partir de ce schéma, le développement durable peut se définir comme une politique d’ensemble qui
vise à pérenniser la croissance économique tout en respectant l’environnement et en limitant les inégalités.
3. Cette vision du développement durable ne traite pas des moyens à mettre en œuvre pour atteindre les
objectifs. De plus, les objectifs sont ici présentés sur un pied d’égalité alors que le rapport Brundtland
accorde plus d’importance à l’objectif de réduction des inégalités.
DOC 4  Le développement durable : du discours aux faits ➜ Manuel p. 147
1. La multitude d’initiatives prises au nom du développement durable peut s’illustrer à travers l’intégration
de la Charte pour l’environnement à la Constitution française en 2004, les lois du Grenelle de l’environnement
(cf. p. 176), la multiplication des écolabels (Doc. 1 p. 146)…
2. La principale difficulté à mettre en œuvre des politiques de développement durable qui ne soient pas de
simples effets d’annonce provient du caractère radical des changements à apporter. En effet, une politique
efficace passe nécessairement par une modification en profondeur des modes de production et de consommation, qui se traduit par exemple par une augmentation des prix des produits.
3. La difficulté à mettre en œuvre des politiques efficaces de développement durable provient du décalage entre le temps politique et le temps écologique. Les effets positifs du développement durable ne se
font sentir qu’à long terme alors que les coûts sont immédiats, ce qui bloque l’action politique.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 147.
1. Faux – 2. Faux – 3. Faux – 4. Faux – 5. Faux.
2 La soutenabilité faible : les capitaux sont substituables
➜
DOC 1  Le retour des saumons dans la Seine ➜ Manuel p. 148
Ce document illustre l’idée que le développement apporte une solution technique aux dégradations de
l’environnement. Dans l’hypothèse faible de la soutenabilité, les dommages écologiques ne sont pas
irréversibles.
1. Le saumon atlantique avait disparu de la Seine à cause de l’aménagement du fleuve qui a détruit l’habitat de l’espèce, mais aussi à cause de la pollution.
2. Le retour du saumon atlantique dans la Seine a été rendu possible par l’amélioration de la qualité
des eaux de la Seine. En effet, les eaux usées d’origine urbaine ou industrielle ont progressivement été
dépolluées avant d’être rejetées dans le fleuve.
90
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
3. Selon l’Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN), 139 espèces ont vu leur situation s’améliorer en 2006. Ex. : le pygargue à queue blanche (aigle du nord de l’Europe).
DOC 2  La soutenabilité faible : l’hypothèse de la substituabilité des capitaux ➜ Manuel p. 148
1. Dans la théorie de la soutenabilité faible, les ressources naturelles sont conçues comme une partie
d’un stock de capital global qui comprend en outre le capital technique. Le capital naturel sert à produire
du capital technique, ce qui accroît ou maintient le stock de capital global.
2. La substituabilité des facteurs de production est l’idée que le capital technique peut remplacer le capital
naturel. L’utilisation du capital naturel permet de produire du capital technique qui favorise le développement.
3. Selon la courbe environnementale de Kuznets, la croissance du revenu par habitant s’accompagne
d’un changement de mentalité. Les préoccupations environnementales se développent et incitent les
populations à mener des politiques de protection de l’environnement.
4. Pour les partisans de cette théorie, la politique environnementale est soumise aux impératifs de la
croissance économique. La croissance du PIB qui entraîne le développement est la meilleure solution
pour traiter les questions environnementales.
DOC 3  L’évolution des réserves mondiales de pétrole ➜ Manuel p. 149
1. Entre 1980 et 2010, les réserves mondiales prouvées de pétrole ont augmenté de 115,38 %.
2. Avant 1999, les sables bitumineux n’étaient pas comptabilisés dans les réserves mondiales de pétrole
pour deux raisons. D’une part, les conditions techniques d’exploitation des ces réserves n’étaient pas
viables. D’autre part, le coût de leur exploitation était trop élevé pour que les compagnies pétrolières s’y
intéressent.
3. Les réserves mondiales prouvées de pétrole augmentent grâce à l’exploitation des schismes bitumineux et du pétrole dans l’Arctique. Les coûts d’extraction de ces réserves sont élevés, ce qui se traduit
inéluctablement par une hausse du prix du pétrole.
DOC 4  Le risque d’effet rebond : une limite aux vertus écologiques du progrès technique ➜ Manuel p. 149
1. L’effet rebond peut également être illustré par le développement de l’informatique, qui a augmenté
la consommation de papier, le développement du TGV qui, en augmentant la vitesse de déplacement en
France, a favorisé l’allongement des distances parcourues, ce qui réduit le gain de temps obtenu.
2. L’effet rebond est l’augmentation de consommation liée à la réduction des limites à l’utilisation d’une
technologie. Les économies d’énergie ou de ressources initialement prévues par l’utilisation d’une nouvelle technologie sont partiellement ou complètement compensées suite à une adaptation du comportement de la société.
3. L’effet rebond est une limite à la thèse de la soutenabilité faible dans la mesure où il remet en cause
l’idée que le progrès technique apporte les solutions aux problèmes environnementaux. L’effet rebond
montre que l’adoption d’une nouvelle solution technologique peut se traduire par l’apparition d’un nouveau problème.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 149.
Croissance économique ➞ raréfaction du capital naturel ➞ hausse prix capital naturel ➞ substitution
capital physique au capital naturel ➞ nouvelle phase de croissance économique.
Chapitre 6 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
91
3 La soutenabilité forte : les capitaux ne sont pas substituables
➜
DOC 1  Comment traiter les pollutions radioactives : l’exemple de Tchernobyl ➜ Manuel p. 150
1. La catastrophe de Tchernobyl a eu pour conséquence l’irradiation pour plusieurs centaines d’années
de milliers de kilomètres carrés autour de la centrale. L’irradiation a rendu invivable le périmètre voisin
et a nécessité l’évacuation de plusieurs centaines de villages.
2. La pollution radioactive a été traitée de manière sommaire, d’une part en interdisant l’accès aux êtres
humains et, d’autre part, en enfouissant certaines zones sous de la terre.
3. L’exemple de Tchernobyl montre que, dans des cas extrêmes de dégradations environnementales, la
substitution du capital physique au capital naturel est impossible. Cet exemple illustre la théorie de la
soutenabilité faible selon laquelle les dégâts environnementaux sont le plus souvent irréversibles.
DOC 2  Les implications de la soutenabilité forte ➜ Manuel p. 150
1. Dans l’approche de la soutenabilité forte, les capitaux sont complémentaires et non pas substituables.
En effet, la préservation du capital naturel est indispensable à l’utilisation du capital physique, comme le
montre l’exemple de Tchernobyl (Doc. 1 p. 150).
2. Cette approche est qualifiée de soutenabilité forte car elle implique une gestion plus stricte du capital
naturel.
3. Le principe fondamental de la soutenabilité forte est le principe de précaution, c’est-à-dire que, « en
cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit
pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la
dégradation de l’environnement » (Déclaration de Rio, 1992).
DOC 3  La destruction irréversible d’un capital naturel : la déforestation ➜ Manuel p. 151
1. Les causes de la déforestation sont principalement les variations climatiques et le développement de
l’agriculture. L’action humaine l’emporte de plus en plus sur les causes naturelles.
2. La perte nette de superficie forestière se calcule en soustrayant à la déforestation brute la plantation
de nouvelles forêts.
3. Les conséquences de la déforestation sont multiples. D’une part, elle engendre une perte de biodiversité. D’autre part, elle accroît l’érosion des sols. Enfin, elle contribue au réchauffement climatique en
réduisant les capacités d’absorption de CO2 par la biosphère.
4. La destruction de la forêt primaire a des conséquences irréversibles principalement sur la biodiversité
qu’elle abrite (ex. : selon l’UICN, au rythme actuel l’orang-outan n’aura plus d’habitat sauvage en 2020).
DOC 4  Le principe de précaution : le cas de l’amiante ➜ Manuel p. 151
1. L’utilisation de l’amiante a eu des effets mitigés sur le capital physique. D’un côté, elle a réduit les
coûts de production et amélioré la sécurité des transports et des immeubles notamment, d’un autre côté,
le désamiantage a un coût qui grève le bilan. Enfin, ses effets sur le capital humain sont négatifs. En
effet, elle a entraîné le développement de cancers et un accroissement de la mortalité.
2. Un siècle a été nécessaire aux pays européens pour interdire l’amiante car les avantages de ce produit
étaient supérieurs à ses inconvénients.
3. Le principe de précaution est défini en France par la loi Barnier de 1995 qui précise que « l’absence de
certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder
l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et
irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable ».
Faire
le bilan
92
➜ Manuel p. 151.
Biosphère > Politique > Social > Économie.
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
Exercices ➜ Manuel p. 155
EXERCICE 1
1. Faux – 2. Faux – 3. Faux – 4. Vrai – 5. Faux – 6. Vrai – 7. Faux – 8. Faux – 9. Faux.
EXERCICE 2
Soutenabilité faible
Principe de précaution
Soutenabilité forte
X
Substitution entre les capitaux
X
Complémentarité entre les capitaux
X
Existence d’un capital naturel critique
X
Prédominance de l’économie sur l’environnement
X
Solutions techniques aux limites écologiques
X
EXERCICE 3
Hausse capital
humain
Croissance
économique
Baisse capital
naturel
Limites
écologiques
Soutenabilité
forte
Principe
de précaution
Soutenabilité
faible
Progrès
technique
Développement
durable
Hausse capital
physique
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 156
Calculer son empreinte écologique
L’objectif de ce TD est de s’interroger sur la pertinence de l’un des indicateurs les plus connus du développement durable : l’empreinte écologique. Cet indicateur sera successivement défini, puis illustré et
critiqué. Les savoir-faire requis sont les proportions et les pourcentages de répartition dont la méthode
est rappelée p. 391.
Étape 1
1. L’empreinte écologique mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d’eau nécessaires
pour produire les ressources qu’un individu, une population ou une activité consomme, et pour absorber
les déchets générés, compte tenu des techniques et de la gestion des ressources en vigueur.
3. Le résultat obtenu est exprimé en hectares.
Étape 2
1. Sur 100 logements en France en 2011, 56,90 en moyenne sont des logements individuels.
2. En 2011, un Français consomme en moyenne 157,26 grammes de viande par jour.
3. En 2011, en France, sur 100 kilomètres voyageurs, 81,79 en moyenne sont effectués en voiture individuelle.
Chapitre 6 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
93
Étape 3
1. L’empreinte écologique relève d’une logique de soutenabilité forte car elle considère que le capital
physique n’est pas substituable au capital naturel.
2. La phrase soulignée signifie que l’empreinte écologique suppose la complémentarité des capitaux
physiques et naturels. De plus, l’indicateur ne prend pas en compte les effets du progrès technique, ce
qui conforte l’idée que l’empreinte écologique relève d’une logique de soutenabilité forte.
3. Comme tout indicateur statistique, l’empreinte écologique est limitée. En effet, elle ne prend pas en
compte certaines pollutions, elle occulte l’épuisement des ressources non renouvelables et l’impact de
l’environnement sur le capital humain. Enfin, elle passe sous silence les perspectives d’augmentation des
prix en cas de généralisation du mode de vie occidental dans les pays en développement.
Étape 4
L’empreinte écologique est l’indicateur le plus connu pour mesurer la durabilité de la croissance et du développement. Elle a été créée en 1996 par Rees et Wackernagel, et le World Wild Fund la présente comme
le « PNB du xxie siècle ».
L’empreinte écologique mesure les surfaces biologiquement productives de terre et d’eau nécessaires
pour produire les ressources qu’un individu, une population ou une activité consomme, et pour absorber
les déchets générés, compte tenu des techniques et de la gestion des ressources en vigueur. Cette mesure
revient à confronter une offre et une demande de capital naturel. Le résultat obtenu est mesuré en hectares, c’est-à-dire la surface nécessaire pour subvenir aux besoins des habitants. En 2009, selon le Living
Planet Report, l’empreinte écologique d’un Américain est de 9,6 ha, celle d’un Burundais de 1 ha, alors
que la biocapacité par habitant est de 1,8 ha.
Si cet indicateur a l’avantage de marquer les esprits pas des formules chocs du type « si le mode de vie
américain se généralisait à l’ensemble des habitants de la Terre, il faudrait 5 planètes », il n’en est pas
moins exempt de limites. En effet, l’empreinte écologique ne prend pas en compte certaines pollutions,
elle occulte l’épuisement des ressources non renouvelables et l’impact de l’environnement sur le capital
humain. Enfin, elle passe sous silence les perspectives d’augmentation des prix en cas de généralisation
du mode de vie occidental dans les pays en développement.
94
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
vers le bac
➜ Manuel pp. 157-159
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 157
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Le capital naturel est une condition nécessaire (terres arables, matières premières…) mais non suffisante de la croissance économique (malédiction des matières premières). En revanche, la croissance
économique se traduit par une dégradation ou un épuisement progressif du capital naturel.
2.Le développement durable souffre d’une définition floue qui fait émerger deux conceptions de la
soutenabilité. Tout d’abord, la soutenabilité faible, qui considère que les capitaux sont substituables.
Ensuite la soutenabilité forte, qui présente les capitaux comme complémentaires.
Partie 2 Étude d’un document
I. La croissance et le développement
La croissance implique le développement (ex. : États-Unis), mais la relation n’est pas automatique (ex. :
Émirats arabes unis).
II.La croissance et le développement augmentent l’empreinte écologique
La croissance dégrade l’environnement (ex. : Haïti, Émirats arabes unis).
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I. Une croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est possible sous certaines conditions.
A. Augmentation du prix des énergies fossiles (Document 1)
B. Entraîne la substitution des énergies renouvelables aux énergies fossiles (Document 2)
II.Des conditions difficiles à atteindre
A. Des objectifs de limitation du réchauffement climatique limités (Document 1)
B. Des moyens insuffisants pour atteindre les conditions d’une croissance durable (Document 1)
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 158
Sujet : Le développement durable est-il suffisant pour pallier les limites écologiques de la croissance ?
Plan détaillé de la dissertation
I. Le développement durable est nécessaire pour pallier les limites écologiques de la croissance.
D’une part, le développement durable a entraîné une prise de conscience des limites écologiques de
la croissance au niveau international. D’autre part, il a débouché sur la mise en place d’institutions et
d’instruments de lutte pour pallier les limites écologiques de la croissance.
A. Une prise de conscience des enjeux écologiques (Document 1).
Le rapport Brundtland, le GIEC et l’action d’hommes politiques comme Al Gore ont favorisé la prise de
conscience des limites écologiques de la croissance.
Ex. : Attribution du Nobel de la paix en 2007 au GIEC et Al Gore.
B. La création d’institutions et d’instruments de lutte contre les limites écologiques de la croissance.
Création du PNUE, du GIEC, de la CNUCC.
Création de réglementations contraignantes au niveau international et national.
Ex. : protocoles de Montréal, de Kyoto, norme ISO 14001, Grenelle de l’environnement en France.
II.Le développement durable n’est pas suffisant pour pallier les limites écologiques de la croissance.
D’une part, le développement durable n’a pas réussi à ralentir le niveau des émissions de gaz à effet de
serre. D’autre part, il est de plus en plus dévoyé pour se réduire à un simple argument commercial.
A. Un effet limité sur les émissions de gaz à effet de serre (Document 2).
La courbe de Keeling montre que la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de plus en plus vite.
B. La tentation du Greenwashing (Document 3).
En se répandant dans l’opinion publique, le développement durable a subi une récupération à des fins
mercantiles par les entreprises. Il est utilisé pour faire augmenter les ventes, ce qui va à l’encontre de
la nécessaire réduction de la consommation pour préserver le capital naturel.
Chapitre 6 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ?
95
Guide méthodologique ➜ Manuel p. 159
Relier les documents aux connaissances.
Étape 1
1. Le titre du document 3 pourrait être : « La réglementation des tentatives de Greenwashing ».
2. Le document 2 est un graphique qui présente l’évolution de la concentration de CO2 en partie par million (ppm) au-dessus de l’océan Pacifique entre 1958 et 2006. Il date de 2006, et est issu de la National
Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis, qui est l’administration en charge de la
mesure de la pollution atmosphérique.
Le document 3 est un texte extrait du magazine Géo du 4 février 2009. Il a été rédigé par Blaise Mao.
Étape 2
Idée générale
Idées supplémentaires
Notions du programme
Document 1
Le développement durable est
une préoccupation politique
internationale qui a plus
de quarante ans
Accélération du rythme
des conférences.
Échecs successifs des conférences sur
le changement climatique depuis 2009
Développement durable
Réglementation
Soutenabilité
Document 2
Augmentation de la concentration
en CO2 de l’atmosphère
L’augmentation est de plus
en plus rapide.
Capital naturel
Document 3
Le développement durable
devient un argument commercial
Le Greenwashing est surveillé
par les associations de défense
de l’environnement et les autorités
de régulation de la publicité
Développement durable
Étape 3
1. Courbe de Keeling : courbe montrant le taux de dioxyde de carbone atmosphérique mesuré au Mauna
Loa (océan Pacifique) depuis les années 1950.
Développement durable : le rapport Brundtland de 1987 définit le développement durable comme le « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures
de répondre aux leurs ». La définition du développement durable implique donc des dimensions économique, sociale et environnementale intragénérationnelles et intergénérationnelles.
2.
Connaissances du cours
utilisables
96
Auteurs et théories du cours
utilisables
Exemples personnels
Document 1
Soutenabilité faible et forte
Nicholas Georgescu-Roegen
Loi de l’entropie
Protocole de Kyoto
Grenelle de l’environnement
Document 2
Réchauffement climatique
Gaz à effet de serre
Marché des quotas d’émissions
Marché européen des droits
à polluer
Document 3
Limites politiques
du développement durable
Réglementation
Grenelle de l’environnement
World Wild Fund
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
Chapitre
7
Quels instruments économiques
pour la politique climatique ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre est le second du thème « Économie du développement durable ». Il a pour objectif, en
s’appuyant sur l’exemple de la politique climatique, de présenter une analyse des instruments économiques dont disposent les pouvoirs publics. L’idée générale qui articule l’ensemble du chapitre est la
primauté du politique sur l’économique. Les instruments réglementaires, fiscaux et marchands sont
conçus avant tout comme des outils qui ne peuvent fonctionner efficacement qu’en présence d’une
volonté politique forte.
Le premier dossier du chapitre, « Quels sont les instruments des pouvoirs publics pour mener des
politiques de protection de l’environnement ? », consiste en une présentation critique de chacun des
instruments que sont la réglementation, la taxation et le marché de quotas d’émission. Chaque instrument est analysé à partir d’un exemple concret qui facilite la montée en généralité. Les notions
du programme de terminale sont complétées par les notions d’offre et de demande et d’allocation de
ressources acquises en classe de Première.
Le second dossier, « Quel cadre institutionnel la politique climatique nécessite-t-elle ? », insiste sur
la nécessité d’établir un cadre institutionnel adapté, que ce soit au niveau national ou au niveau
mondial. La notion de biens communs que le programme officiel invite à traiter dans le chapitre 6 est
présentée dans ce dossier en même temps que les acquis de Première comme les droits de propriété,
les défaillances du marché, les externalités et les institutions marchandes.
Bibliographie
Ouvrages
– Bontems Philippe, Rotillon Gilles, L’économie de l’environnement, La Découverte, coll. Repères, 2007.
Cet ouvrage de synthèse comporte un chapitre sur les instruments des politiques environnementales
ainsi qu’une réflexion sur l’évaluation économique des biens environnementaux et sur la dimension
internationale des problèmes environnementaux.
– Faucheux Sylvie, Joumni Haitham, Économie et politique des changements climatiques, La Découverte,
coll. Repères, 2005. Cet ouvrage de synthèse comporte deux chapitres qui présentent le fonctionnement des marchés du carbone et une réflexion critique sur le protocole de Kyoto.
– Ostrom, Elinor, La gouvernance des biens communs. Pour une nouvelle approche des ressources naturelles, De Boeck, 2010. Pour approfondir la réflexion sur la notion de biens communs à partir des
travaux de la première femme prix dit Nobel d’économie.
– Perthuis Christian de, Delbosc Anaïs, Le changement climatique, Cavalier Bleu, 2009. Une présentation
claire des enjeux du changement climatique et des moyens pour l’affronter. Le livre s’articule autour
de trois questions : Faut-il agir ? Comment agir efficacement ? Comment agir équitablement ?
– Petit Yves (sous la dir.), Droit et politique de l’environnement, La Documentation française, coll. Les
notices, 2009. Une réflexion globale sur le développement durable qui comporte des chapitres sur la
lutte contre le changement climatique.
– Vallée Annie, Économie de l’environnement, Seuil, 2011. Un ouvrage complet qui présente tous les
instruments du programme (réglementation, taxation, marché de quotas d’émission) dans une perspective historique et critique.
Chapitre 7 Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
97
– Vieillefosse Aurélie, Le changement climatique. Quelles solutions ? La Documentation française, coll. Les
études, 2009. Plus de dix ans après la signature du protocole de Kyoto, un bilan clair des techniques de
lutte contre le changement climatique.
revues
– « L’économie verte », Cahiers français, n° 355, mars-avril 2010. De nombreux articles et graphiques très
complets sur les instruments de lutte contre le changement climatique.
–« Relever le défi climatique », Problèmes économiques, n° 2.983, La Documentation française,
25 novembre 2009. Des articles sur la boîte à outils des économistes et sur les perspectives de lutte
contre le réchauffement climatique.
SITOgraphie
– http://www.developpement-durable.gouv.fr/
Site officiel du ministère de l’Écologie et du Développement durable. De nombreux rapports gratuits en ligne.
– http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
Site officiel du ministère de l’Écologie et du Développement durable. Met en ligne ses statistiques.
– http://www.ipcc.ch
Site officiel du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
– http://unfccc.int/portapl_francophone/items/3072.ph
Site officiel de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques.
DOSSIER 1
Quels sont les instruments des pouvoirs publics pour mener des politiques de protection de l’environnement ?
1 L’instrument réglementaire : l’exemple du protocole de Montréal
➜
DOC 1  Comment le trou de la couche d’ozone se rebouche-t-il ? ➜ Manuel p. 162
1. Le trou dans la couche d’ozone est apparu à cause de la pollution aux chlorofluorocarbones (CFC),
contenus notamment dans les aérosols. Les CFC en atteignant la haute atmosphère libèrent leurs atomes
de chlore qui détruisent l’ozone stratosphérique.
2. On constate que le trou dans la couche d’ozone, après s’être agrandi au cours des années 1980, a vu sa
progression se stabiliser durant les années 1990, pour finalement se réduire depuis le milieu des années
2000.
3. La réduction de la taille du trou dans la couche d’ozone s’explique par l’intervention des pouvoirs
publics dans un cadre mondial. L’usage des CFC a été contrôlé, l’opinion publique mondiale sensibilisée,
ce qui a favorisé l’usage d’autres gaz dans l’industrie.
DOC 2  Le protocole de Montréal ➜ Manuel p. 162
1. L’usage des CFC a eu pour conséquence une destruction de la couche d’ozone principalement au-dessus du pôle Sud. Avec une plus faible concentration en ozone, les rayons ultraviolets atteignent la Terre
plus facilement, ce qui pose des problèmes de santé publique (cancers...).
2. Un protocole est un acte de droit international qui rend compte des décisions prises par les négociateurs des différents pays présents. Le protocole de Montréal, signé en 1987 par les principaux pays industrialisés, instaure le contrôle des CFC pour limiter la destruction de la couche d’ozone. Il a été complété
en 1990 par la création d’un fonds financier chargé de couvrir la substitution d’autres gaz aux CFC.
98
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
3. Le protocole de Montréal a réduit l’usage des CFC et ainsi stabilisé la taille du trou dans la couche
d’ozone. Il s’agit d’un exemple idéal-typique de la réussite de l’approche réglementaire pour résoudre
des dégâts environnementaux.
DOC 3  Les effets économiques d’une norme environnementale ➜ Manuel p. 163
1. On constate que plus le niveau de pollution augmente, plus les coûts subis par les ménages sont
importants. En effet, un fort niveau de pollution peut se traduire par des nuisances olfactives, sonores,
mais aussi par des affections respiratoires ou des problèmes de santé. La courbe de coûts des ménages
est croissante.
2. Si l’État fixe un niveau de pollution P1 inférieur au niveau d’équilibre P*, il favorise les ménages et
défavorise les entreprises. En effet, les ménages bénéficieront d’un environnement plus sain, ce qui
réduira leurs coûts. Mais, dans le même temps, les entreprises devront accroître leurs efforts de dépollution, ce qui fera augmenter leurs coûts de production.
3. Si l’État fixe un niveau de pollution P2 supérieur au niveau d’équilibre P*, il favorise les entreprises
et défavorise les ménages. En effet, les entreprises fourniront moins d’efforts de dépollution, ce qui
réduira leurs coûts de production. Mais, dans le même temps, les ménages subiront une hausse de la
pollution qui réduira leur bien-être en augmentant leurs coûts.
4. On constate que l’État doit fixer le niveau de pollution P* car il satisfait à la fois les entreprises et
les ménages. Il s’agit d’une situation optimale. Si le niveau de pollution s’écarte de P*, l’un des agents
économiques voit sa satisfaction diminuer. Ce niveau de pollution aurait pu être atteint sans intervention
de l’État, par simple accord entre les agents économiques concernés. Cette remarque rejoint le théorème
de Coase développé dans le document 3 p. 169.
DOC 4  Les limites de l’instrument réglementaire ➜ Manuel p. 163
1. La première limite de l’instrument réglementaire concerne le degré de rigueur de la norme créée par
le pouvoir politique ; il est délicat de déterminer ex ante le niveau adéquat de pollution admissible.
La deuxième limite réside dans la difficulté à réglementer des sources de pollution différentes dans une
même approche réglementaire. En effet, les coûts de dépollution varient selon la nature de l’activité
économique.
La troisième limite de l’approche réglementaire est qu’elle n’incite pas les agents économiques à dépasser les prescriptions de la norme. Une fois l’objectif de dépollution atteint, les agents ne poursuivent
plus leurs efforts.
2. Le succès du protocole de Montréal réside, tout d’abord, dans le consensus international qui s’est établi sur la volonté de limiter l’usage des CFC. Cette volonté a, de plus, été renforcée par un nombre limité
d’agents économiques aux caractéristiques homogènes et l’existence de produits de substitution.
3. L’instrument réglementaire pour lutter contre le changement climatique est efficace à trois conditions. Tout d’abord, il doit définir un seuil de pollution en concertation avec les agents économiques
concernés. Par ailleurs, cette concertation implique un nombre limité d’agents économiques aux caractéristiques homogènes. Enfin, la condition la plus importante pour assurer l’efficacité de cet outil est
l’existence d’une volonté politique forte.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 163
Tonnes de co2
émises par an
Coût dépollution
de la tonne de co2
Coût total
de l’amende
Coût total
de la dépollution
Réduction tonnes
co2 émises
Entreprise A 1 000
10 €/tonne
50 € x 500 tonnes
= 25 000 €
10 € x 500 tonnes
= 5 000 €
500 tonnes
Entreprise B 500
60 €/tonne
0 €
0 €
0 tonne
Entreprise C 750
40 €/tonne
50 € x 250 tonnes
= 12 500 €
40 € x 250 tonnes
= 10 000 €
250 tonnes
Chapitre 7 Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
99
2 L’instrument fiscal : l’exemple du bonus-malus écologique
➜
DOC 1  Les effets du bonus-malus écologique sur les automobiles en 2012 ➜ Manuel p. 164
1. Pour l’achat d’un véhicule qui émet moins de 50 grammes de CO2 par kilomètre, l’acquéreur bénéficie
d’un bonus à l’achat de 5 000 €.
Pour l’achat d’un véhicule qui émet plus de 231 grammes de CO2 par kilomètre, l’acquéreur paie un malus
de 2 600 € à l’achat.
2. L’objectif de cette mesure est d’inciter les consommateurs à intégrer la protection de l’environnement
dans leur calcul économique. Le bonus-malus écologique, en modifiant les prix d’achat des véhicules,
envoie un signal aux consommateurs qui sont ainsi incités à acquérir des véhicules moins émetteurs de CO2.
3. On constate que les émissions moyennes de CO2 des voitures particulières ont baissé de 9,67 % en
France entre l’année 2003 et l’année 2008.
4. L’entrée en vigueur du bonus-malus écologique au 1er janvier 2008 s’est immédiatement traduite par
une baisse de 7 grammes de CO2 par kilomètre pour l’ensemble du parc automobile français, soit 4,73 %.
DOC 2  Les taxes induisent une perte sèche ➜ Manuel p. 164
1. En microéconomie, un surplus se définit comme la différence entre le prix maximal ou minimal que le
demandeur ou l’offreur serait prêt à accepter et le prix fixé par le marché. Par exemple, un consommateur
peut être prêt à payer au maximum 20 € pour un produit qu’il obtiendra finalement au prix de 10 € sur
le marché.
2. Lorsque l’État instaure une taxe, les quantités échangées diminuent pour deux raisons. D’une part, la
taxe augmente le prix payé par le consommateur, ce qui l’incite à moins consommer de produits. D’autre
part, le prix perçu par le producteur diminue, ce qui l’incite à proposer moins de produits.
3. La zone C + E du graphique correspond à la perte sèche induite par l’instauration de la taxe par les
pouvoirs publics. La perte sèche se définit comme la réduction du surplus du producteur et du consommateur, engendrée par la mise en place d’une taxe et qui n’est pas compensée par les recettes fiscales
procurées.
DOC 3  Le double dividende des écotaxes ➜ Manuel p. 165
1. La distorsion causée par la fiscalité est une autre appellation de la notion de perte sèche. En effet,
dans l’analyse néoclassique, l’instauration de mesures fiscales, comme toute intervention publique,
vient rompre l’optimum marchand.
2. La fiscalité environnementale a pour particularité d’introduire un double dividende pour la société. Le
premier avantage de la fiscalité environnementale est de réduire la pollution en incitant les agents économiques à consommer des produits écologiques, ce qui améliore le bien-être de la collectivité. Le second
avantage de la fiscalité environnementale est de dégager des recettes fiscales. Ces recettes fiscales peuvent
compenser totalement (double dividende fort) ou partiellement (double dividende faible) la perte sèche
générée par la fiscalité. Par exemple, les recettes fiscales d’une taxe carbone pourraient être affectées au
financement de la Sécurité sociale, ce qui réduirait les cotisations sociales et le coût du travail.
3. Le bonus-malus écologique devait à l’origine relever de la logique du double dividende fort, c’est-àdire que les malus payés par les acquéreurs de véhicules polluants devaient financer les bonus des acheteurs de véhicules plus propres. Mais le succès de la mesure a dans les faits entraîné une dépense fiscale
de 200 millions d’euros dès l’année 2008.
DOC 4  À qui profite le double dividende des écotaxes ? ➜ Manuel p. 165
1. Le gouvernement français a renoncé à instaurer une taxe carbone pour des raisons politiques et juridiques. Politiquement, la création d’un nouvel impôt sur la consommation dans un contexte de crise
économique n’avait pas les faveurs de la majorité des politiciens. Juridiquement, la taxe a été rejetée
par le Conseil constitutionnel qui considérait qu’elle comportait trop d’exemptions pour être pleinement
efficace.
100
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
2.La principale limite à l’instauration d’une écotaxe est qu’il s’agit d’un impôt indirect assis sur la
consommation, ce qui en fait un impôt dégressif. En effet, les ménages les plus pauvres ayant une propension moyenne à consommer supérieure à celle des ménages les plus riches paient, proportionnellement à leurs revenus, un taux plus élevé.
3. Les auteurs proposent de dépasser la limite de la dégressivité en réduisant le taux d’imposition sur les
premières tranches d’impôt sur le revenu des personnes physiques et en augmentant le taux d’imposition
sur les tranches supérieures. Ainsi, le caractère dégressif des écotaxes serait compensé par une progressivité accrue de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 165
Tonnes de co2
émises par an
Coût dépollution
de la tonne de co2
Coût total
de la taxe
Coût total
de la dépollution
Réduction tonnes
co2 émises
Entreprise A 500
10 €/tonne
15 € x 500 tonnes
= 7 500 €
10 € x 500 tonnes
= 5 000 €
500 tonnes
Entreprise B 500
60 €/tonne
15 € x 500 tonnes
= 7 500 €
60 € x 500 tonnes
= 30 000 €
0 tonne
Entreprise C 500
40 €/tonne
15 € x 500 tonnes
= 7 500 €
40 € x 500 tonnes
= 20 000 €
0 tonne
1.L’État du Nefarc va ainsi collecter 7 500 € de taxe sur les émissions de l’entreprise B, et
7 500 € de taxe sur les émissions de CO2 de l’entreprise C. Soit un total de 15 000 €.
2. L’État du Nefarc peut utiliser ces recettes pour compenser la perte sèche engendrée par l’écotaxe. Il peut par exemple réduire le montant des cotisations sociales, ce qui diminue le coût du
travail et augmente la compétitivité-prix des entreprises françaises.
3 L’instrument des marchés de quotas d’émissions :
l’exemple du marché européen du carbone ➜
DOC 1  Combien vaut une tonne de CO2 ? ➜ Manuel p. 166
1. Le 1er juillet 2011, une tonne de CO2 valait 14,50 € sur le marché européen du carbone.
2. Entre mars 2008 et juillet 2011, le prix de la tonne de carbone a baissé de 31 %.
3. Acheter une tonne de CO2 sur le marché européen du carbone revient à payer le droit de rejeter une
tonne de CO2 dans l’atmosphère. Il s’agit de l’achat d’un droit de propriété au sens de Ronald Coase, c’està-dire le droit de mener une action.
DOC 2  Le fonctionnement théorique du marché du CO2 ➜ Manuel p. 166
1. Les permis de droit à polluer qui fixent la quantité de pollution sont déterminés juridiquement par
l’État ou plus largement par le pouvoir politique. La présence d’un cadre institutionnel stable est donc
indispensable au bon fonctionnement du marché des droits à polluer.
2. La demande de permis de polluer émane des entreprises qui émettent du CO2 lors de leurs activités de
production.
3. On constate graphiquement que lorsque les quantités de pollution offertes augmentent, c’est-à-dire
lorsque la courbe d’offre se déplace vers la droite, le prix des permis de polluer diminue.
4. L’instauration d’un marché de la pollution se traduit inéluctablement par une hausse des coûts de
production des entreprises. En effet, avec cette institution, elles doivent intégrer le coût de l’environnement dans leur calcul économique, ce qui peut se traduire par une augmentation du prix des produits.
Chapitre 7 Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
101
DOC 3  Le fonctionnement du marché européen du CO2 ➜ Manuel p. 167
1. Le marché européen du dioxyde de carbone a été mis en place le 1er janvier 2005. Il concerne plus de
10 000 installations industrielles européennes dans des domaines comme l’énergie, la sidérurgie ou la
cimenterie. Ces installations se voient attribuer des quotas d’émissions de CO2 par les États membres. Les
quotas inutilisés sont revendus aux installations qui ont dépassé leur plafond d’émissions.
2. Le prix de la tonne de CO2 s’est effondré car l’offre de quotas de pollution est trop abondante. D’une
part, le lobbying des groupes industriels a incité les États membres à fixer des quotas supérieurs aux
émissions réelles. D’autre part, le ralentissement de la production des années 2008-2009 a entraîné une
baisse des émissions de CO2.
3. En l’état actuel, et compte tenu de l’abondance des droits de pollution, le marché européen du carbone présente une faible efficacité dans la lutte contre le changement climatique.
DOC 4  La marchandisation de l’environnement ➜ Manuel p. 167
1. La marchandisation est le processus au terme duquel la marchandise devient la forme universelle de
tous les produits.
2. La création d’un marché des droits à polluer illustre le processus de marchandisation dans la mesure
où la pollution devient un produit qui s’échange sur un marché moyennant le paiement d’un prix.
3. Ce passage décrit le passage d’une économie de marché à une société de marché, c’est-à-dire une
société dans laquelle tous les aspects de la vie humaine sont régis par la logique marchande.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 167
1. Le coût de dépollution de l’entreprise B est de 60 € par tonne de CO2. Pour que l’opération soit
rentable, le prix maximal auquel elle peut se procurer la tonne de CO2 auprès de l’entreprise A doit
être de 59 €.
Le coût de dépollution de l’entreprise C est de 40 € par tonne de CO2. Elle n’a donc aucun intérêt
à acheter la tonne de CO2 à plus de 39 €.
2.L’entreprise B ayant les coûts de dépollution les plus élevés va acheter 200 tonnes à l’entreprise A à un prix de 40 €, ce qui lui permettra de respecter ses engagements.
L’entreprise C va acheter les 100 tonnes de CO2 qui restent à l’entreprise A à un prix inférieur
à 40 €, et elle va devoir procéder à la dépollution de 100 tonnes de CO2 au coût de 40 € pour
tenir son engagement.
3.Ainsi, l’instauration d’un marché des droits à polluer a contribué à réduire de 100 tonnes les
émissions de CO2.
DOSSIER 2
Quel cadre institutionnel la politique climatique nécessite-t-elle ?
1 Définir des droits de propriété : la tragédie des biens communs
➜
DOC 1  La tragédie des biens communs ➜ Manuel p. 168
1. Chaque éleveur a intérêt à faire paître le maximum de bêtes car en agissant de la sorte il maximise son
profit personnel, mais ne subit pas la totalité des coûts du surpâturage. En effet, n’étant pas propriétaire
des champs, il n’a aucun intérêt personnel à les utiliser durablement.
2. Si l’éleveur est propriétaire du pâturage, son comportement change car il a intérêt à la préservation
de son pâturage. Une utilisation intensive du pâturage conduit à une destruction de celui-ci et à la fin de
l’activité de l’agriculteur.
102
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
3. La destruction des pâturages peut être évitée de trois manières. La première solution consiste à privatiser les pâturages en allouant des droits de propriété aux utilisateurs. Cette solution revient à privatiser
les coûts du pâturage. La deuxième solution consiste à nationaliser les pâturages. L’État peut ainsi réglementer l’accès à la ressource et empêcher sa destruction. La troisième solution est de confier la gestion
de la ressource à l’ensemble des usagers. Ces derniers doivent trouver un compromis entre leur intérêt
personnel (le profit) et l’intérêt collectif (la préservation du pâturage).
4. La tragédie des biens communs s’applique parfaitement au cas du changement climatique. En effet,
on retrouve la même opposition entre l’appropriation privée des profits et la destruction d’une ressource
commune. Les agents économiques n’ont pas à se soucier du changement climatique, dans la mesure où
l’environnement est un bien commun au même titre que le pâturage dans l’exemple de Garrett Hardin.
DOC 2  Quelles formes les biens communs peuvent-ils prendre ? ➜ Manuel p. 168
1. Les biens privés sont rivaux et exclusifs. Les biens communs sont non exclusifs et publics, c’est-à-dire
qu’ils n’appartiennent à personne mais profitent à tous.
2. Dans le principe de rivalité, la consommation par un individu empêche celle des autres individus. Dans
le principe d’exclusion, la consommation n’est possible que si le prix est payé par l’agent économique.
3. Un bien collectif est non rival et non exclusif. Un bien commun peut être rival.
4. Biens privés purs = chewing-gum, cornet de glace.
Biens privés à péage = cinéma.
Biens communs privés = forêt.
Biens communs publics = pâturages communaux.
Biens fournis publiquement mais utilisés privativement = soins médicaux.
Biens publics à péage = conférence au Collège de France.
Biens collectifs publics = défense nationale.
Biens collectifs privés = association.
DOC 3  Il faut définir des droits de propriété pour gérer les ressources communes ➜ Manuel p. 169
1. Une externalité peut se définir comme les conséquences positives ou négatives de l’activité marchande sur un agent économique qui ne participe pas à l’activité.
2. L’agent économique qui fixe le droit de posséder un chien ou de jouir paisiblement d’un logement est
l’État. En effet, en tant que détenteur du « monopole de la violence physique légitime » (Max Weber), il
est le seul à pouvoir fixer légitimement un cadre institutionnel favorable à la fixation des droits de propriété.
3. Pour Ronald Coase, les externalités peuvent être réduites sans intervention de l’État, par un simple
accord entre les agents économiques. Dans l’exemple du texte, si Élisabeth a le droit d’avoir un chien et si
Philippe a le droit de jouir paisiblement de son logement, alors Élisabeth doit compenser monétairement
le désagrément que subit Philippe.
DOC 4  L’indispensable intervention de l’État pour gérer les externalités ➜ Manuel p. 169
1. La « solution de Coase » n’est pas réalisable pour le cas de la pollution de l’air car les coûts de transaction, c’est-à-dire les dépenses engendrées par l’échange marchand, sont très élevés dans le cas d’un bien
public pur. En effet, l’échange de droits de polluer nécessite la création d’institutions ad hoc de grande
dimension dont le coût de fonctionnement est élevé (ex : marché européen du CO2).
2.L’État peut intervenir de deux manières complémentaires. D’une part, il peut orienter la dépense
publique en faveur de la protection de l’environnement, c’est son rôle d’opérateur. D’autre part, il peut
inciter les agents économiques à prendre en compte l’environnement dans leurs calculs en utilisant les
instruments que sont la réglementation, la taxation ou le marché des quotas d’émissions, c’est son rôle
de régulateur.
3. Le marché ne peut à lui seul apporter une réponse aux externalités. Tout d’abord, l’intervention de
l’État est indispensable pour fixer les droits de propriété nécessaires à l’échange marchand. D’autre part,
l’État doit créer la réglementation indispensable au fonctionnement des institutions marchandes. Enfin,
l’intervention publique est la seule solution en cas de litige survenant lors des échanges.
Chapitre 7 Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
103
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 169
1. Faux – 2. Faux – 3. Vrai – 4. Vrai – 5. Vrai – 6. Faux.
2 Les limites du cadre institutionnel international : l’absence
d’une Organisation mondiale de l’environnement ➜
DOC 1  Les ratifications du protocole de Kyoto en 2009 ➜ Manuel p. 170
1.Les pays qui n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto sont le sultanat de Brunei, l’Afghanistan,
le Kazakhstan, l’Irak, la Somalie, le Tchad, la République centrafricaine, le Zimbabwe et les États-Unis.
2. L’absence des États-Unis est un problème dans la mesure où ce pays est le principal émetteur de gaz à
effet de serre contre lesquels le protocole de Kyoto est censé lutter.
DOC 2  Les raisons de l’échec du sommet de Copenhague ➜ Manuel p. 170
1. Le sommet de Copenhague n’a pas réussi à prolonger le protocole de Kyoto ou à lui trouver un successeur. Il s’est conclu sur la nécessité de limiter le réchauffement climatique, mais sans accord sur les
moyens d’atteindre cet objectif.
2. Ce texte met en avant trois raisons à l’échec du sommet de Copenhague. Tout d’abord, le réchauffement climatique est un problème de long terme qui nécessite des actions coûteuses immédiatement,
ce qui n’est pas compatible avec les enjeux de court terme des sociétés démocratiques. Ensuite, l’absence d’institution mondiale coercitive incite les États à agir en passager clandestin. Chacun a intérêt à
attendre qu’un autre prenne les mesures coûteuses dont il bénéficiera malgré tout. Enfin, les inégalités
de niveau de vie rendent inaudibles les préoccupations environnementales dans les pays en développement.
3. Le passage souligné rappelle la responsabilité historique des pays du Nord dans les émissions de gaz
à effet de serre. En effet, l’industrialisation des pays du Nord s’est caractérisée par une forte augmentation du stock de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cette responsabilité historique est fréquemment
invoquée par la Chine ou l’Inde pour limiter leurs efforts dans la lutte contre le réchauffement climatique.
DOC 3  Le dilemme du prisonnier appliqué à l’environnement ➜ Manuel p. 171
1. La donnée entourée signifie que si le Nagepse et le Nefarc mènent chacun une politique environnementale, alors chaque pays gagne 5 milliards d’euros.
2. En l’absence de concertation, chaque pays a intérêt à ne pas mener de politique environnementale.
En effet, si le Nefarc mène une politique environnementale, il verra ses coûts de production augmenter
et sa compétitivité baisser, ce qui améliorera la compétitivité relative du Nagepse. Ainsi, le Nefarc perd
10 milliards alors que le Nagepse gagne 5 milliards. Le raisonnement est le même pour le Nagepse, ce qui
conduit à l’absence de politique environnementale.
3. La mise en place d’une politique environnementale peut être obtenue de deux manières. Premièrement, par la création d’un accord entre les pays, ce qui semble compliqué à obtenir lorsqu’il y a presque
200 pays concernés. La seconde solution peut résider dans la création d’une institution internationale
coercitive.
DOC 4  Vers une Organisation mondiale de l’environnement ? ➜ Manuel p. 171
1. Les institutions internationales environnementales sont fragmentées, il existe une pluralité d’organisations gouvernementales et non gouvernementales, comme le PNUD, le PNUE, le WWF, Greenpeace...
2. La fragmentation des institutions internationales environnementales implique une dispersion des
efforts et une moindre efficacité des actions en faveur de la protection de l’environnement.
104
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
3.La création d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME) permettrait de concentrer les
efforts en matière de protection de l’environnement. Mais, en l’absence d’un réel pouvoir coercitif, cette
institution ne pourra pas apporter une solution rapide au changement climatique.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 171
1. Vrai – 2. Faux – 3. Faux – 4. Faux – 5. Faux.
Exercices ➜ Manuel p. 175
EXERCICE 1
1. Faux – 2. Vrai – 3. Faux – 4. Faux – 5. Faux – 6. Faux.
EXERCICE 2
Recours aux mécanismes de marché
Nécessite l’intervention du pouvoir politique
Incite à dépolluer au maximum
Dégage un double dividende
Augmente les coûts de production
Est appliqué(e) en France
Agit par le prix
Agit par la quantité
Réglementation
Non
Oui
Non
Non
Oui
Oui
Oui
Non
Taxation
Non
Oui
Non
Oui
Oui
Oui
Oui
Non
Marché de quotas d’émissions
Oui
Oui
Oui
Non
Oui
Oui
Non
Oui
EXERCICE 3
1. Si la réglementation impose une limite de 500 tonnes de CO2 par an, alors seules les entreprises A et B
vont réduire leurs émissions, les entreprises C et D respectent déjà la réglementation. Il en résultera une
baisse de 700 tonnes de CO2 par an (500 tonnes pour A et 200 tonnes pour B).
2. La mise en place d’une taxe n’aura d’effet que sur les entreprises A et B car leurs coûts de dépollution
sont inférieurs au montant de la taxe, les entreprises C et D ne changent rien. Il en résultera une baisse
de 1 700 tonnes de CO2 (1 000 tonnes pour A et 700 tonnes pour B).
3. La mise en place d’un marché de quotas d’émissions affectera toutes les entreprises. A a besoin de
600 tonnes à un prix inférieur à 20 €, B a besoin de 300 tonnes à un prix inférieur à 30 €, C a besoin
de 100 tonnes à un prix inférieur à 50 €, D vend 100 tonnes. L’entreprise C achète 100 tonnes à 30 € à
l’entreprise D. Les entreprises A et B doivent dépolluer de 600 tonnes et 300 tonnes pour éviter de payer
une amende. Au total, les émissions de CO2 ont baissé de 900 tonnes.
4. Le Nagepse doit opter pour la taxation car cette politique réduit le plus les émissions de CO2 et elle
procure des recettes publiques.
Chapitre 7 Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
105
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 176
La politique climatique de la France
L’objectif de ce TD est d’analyser un exemple concret de politique climatique. Le Grenelle de l’environnement
présente des instruments qui correspondent à ceux figurant dans le programme officiel de SES. La méthode
de l’analyse de texte est donc le principal savoir-faire à mobiliser pour ce TD.
1. Les objectifs fixés par la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement sont de lutter contre le changement climatique en réduisant les émissions de gaz à effet de serre
(GES) afin de devenir l’économie la plus efficiente en équivalent carbone de la Communauté européenne.
2. La lutte contre le changement climatique s’inscrit sur trois niveaux. Au niveau national, la France
s’engage à réduire de 3 % par an en moyenne les émissions de GES d’ici à 2050. Au niveau communautaire, la France s’engage à réduire ses émissions de GES et à améliorer son efficacité énergétique en augmentant la part des énergies renouvelables dans son bouquet énergétique. Au niveau mondial, la France
soutient la conclusion d’accords internationaux visant à réduire les émissions de GES.
3.
Réglementation
– Améliorer l’information du
consommateur sur le coût écologique
de ces biens et services.
– Adopter de nouvelles
réglementations.
Taxation
– Contribution « climaténergie » taxant les
consommations d’énergies
fossiles.
Marché de quotas d’émission
– Étendre le système européen
d’échange des quotas d’émissions de
GES à de nouveaux secteurs.
– Mettre aux enchères une partie des
quotas alloués aux entreprises.
4. La mesure qui fait allusion au double dividende est la taxation des énergies fossiles dans le cadre
de la contribution « climat-énergie ». En effet, cette mesure doit s’accompagner d’une baisse des prélèvements obligatoires (PO) pour préserver la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des
ménages. La taxation lutte contre les émissions de GES, et le produit de la taxe est affecté à une baisse
des PO, ce qui correspond à la logique du double dividende.
5. La législation française issue du Grenelle de l’environnement favorise en priorité la réglementation,
mais elle s’appuie également sur le marché des quotas d’émissions européen.
Faire la synthèse ➜ Manuel p. 176
Les objectifs de la politique climatique française s’inscrivent dans le long terme et à plusieurs niveaux.
La France vise une division par quatre de ses GES d’ici à 2050 en s’engageant aux niveaux national, communautaire et mondial. Les instruments de lutte contre le changement climatique sont au nombre de
trois. D’une part, la France mise en priorité sur l’instrument réglementaire pour améliorer l’information
et modifier les comportements des agents économiques. D’autre part, elle s’appuie sur le marché européen de quotas d’émissions. Enfin, l’instrument de la taxation écologique et son corollaire, le double
dividende, sont également mobilisés.
106
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
vers le bac
➜ Manuel pp. 177-179
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 177
Sujet : Le marché des quotas d’émission peut-il à lui seul apporter une solution au changement climatique ?
Plan détaillé
I. Le marché des quotas d’émission est un outil efficace de lutte contre le changement climatique.
A. Un effet sur les quantités de GES.
Le marché des quotas d’émissions par son action sur les quantités facilite la réduction des GES.
Il incite les agents économiques à dépolluer au maximum. (Document 1)
B. Un effet sur les prix.
Le marché des quotas se traduit par une augmentation des coûts de production des entreprises polluantes, ce qui envoie un signal-prix efficace aux consommateurs. (Document 4)
II.Le marché des quotas d’émissions doit être accompagné d’autres instruments pour être efficace.
A. La nécessité des autres instruments. (Document 4)
L’exemple australien est révélateur de la nécessité d’adjoindre les instruments réglementaires et fiscaux à l’instrument marchand.
B. Un instrument limité face à la gravité des enjeux.
Le changement climatique lié aux émissions de GES est doué d’une forte inertie, le marché seul ne
peut inverser la tendance. (Document 2)
Le signal-prix du marché n’est pas assez fort compte tenu des enjeux. (Document 3)
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 178
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. La taxation écologique correspond à la mise en place d’un prélèvement obligatoire sur les activités
polluantes. Cette taxation a deux effets. D’une part, elle renchérit le coût des produits polluants, ce
qui incite les consommateurs à moins demander ces produits. D’autre part, et outre la réduction de la
pollution, la taxation génère une recette publique supplémentaire qui peut être allouée à une dépense
publique ou à une baisse de la pression fiscale, on parle dans ce cas de double dividende.
2. Les pouvoirs publics disposent de trois instruments pour mener des politiques environnementales. Le
premier instrument est la réglementation, qui est efficace pour une source de pollution unique et localisée. Le deuxième instrument est la taxation, qui réduit la pollution en augmentant les recettes fiscales.
Le troisième instrument est le marché des quotas d’émissions, qui consiste à créer des droits de propriété
sur la pollution.
Partie 2 Étude d’un document
Ce document est un graphique qui présente les relations entre croissance du PIB et émissions de CO2 en
2009. Les données proviennent de l’Institut national de la statistique et des études économiques pour le
PIB, et de la Commission curopéenne pour les émissions de CO2.
On constate que la baisse du PIB en 2009 concerne tous les pays présentés et qu’elle se traduit à chaque
fois par une baisse des émissions de CO2. Ce phénomène s’explique par la baisse de la consommation
d’énergie induite par une faible croissance.
Cependant, la réduction des émissions est plus forte en Espagne et en République tchèque qu’en Allemagne et en Italie, alors que la baisse du PIB est plus forte dans ces pays. Ce phénomène s’explique par
la différence de bouquet énergétique. L’Espagne et la République tchèque consomment plus d’énergies
fossiles pour assurer leur croissance.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Étudier une représentation graphique
I. Le marché européen du carbone est efficace.
A. Une augmentation des volumes échangés.
B. Une augmentation de la valeur échangée.
Chapitre 7 Quels instruments économiques pour la politique climatique ?
107
II.Le marché européen du carbone comporte des limites.
A. Un signal-prix trop faible.
B. Un nombre d’installations soumis au marché trop faible.
Guide méthodologique ➜ Manuel p. 179
Étudier une représentation graphique
Étape 1
1. Le document 1 est un diagramme en bâton qui présente l’évolution des échanges en valeur et en
volume des quotas d’émissions sur le marché européen entre 2005 et 2009. Il a été construit par Christian de Perthuis, un des spécialistes français du développement durable, en collaboration avec Anaïs
Delbosc, pour la revue Conseil économique pour le développement durable.
Le document 2 est un graphique circulaire qui présente les émissions de CO2 dans l’Union européenne en
2009. Ce graphique a été réalisé par Carmen Clément pour la Direction générale de la compétitivité, de
l’industrie et des services, en avril 2011.
2. Document 1 : En 2009, 5 milliards de quotas ont été échangés pour une valeur d’environ 67 milliards
d’euros sur le marché européen du CO2.
Document 2 : En 2009, la France a émis 111 millions de tonnes de CO2.
Étape 2
1. Document 1 : On constate une augmentation des volumes de CO2 échangés (multiplication par 16,6
entre 2005 et 2009) mais aussi de leur valeur (multiplication par 13,4 entre 2005 et 2009). La plus faible
augmentation en valeur qu’en volume s’explique par la baisse du prix de la tonne de CO2.
Document 2 : Au total, en 2009, les pays soumis au système de quotas d’émissions européen ont émis
998,5 millions de tonnes de CO2. Le principal émetteur est l’Allemagne, avec 42,89 % des émissions.
Cette particularité s’explique par la forte industrialisation de ce pays.
Étape 3
1.
108
Le marché européen du carbone est efficace
Le marché européen du carbone comporte des limites
– Augmentation des volumes de CO2 échangés
(multiplication par 16,6 entre 2005 et 2009).
– Augmentation de la valeur échangée
(multiplication par 13,4 entre 2005 et 2009).
– La plus faible augmentation en valeur qu’en volume
s’explique par la baisse du prix de la tonne de CO2.
– Au total, en 2009, les pays soumis au système de quotas
d’émissions européen ont émis 998,5 millions de tonnes de CO2.
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
Chapitre
8
Comment analyser
la structure sociale ?
➜
Objectifs pédagogiques
L’analyse sociologique de la stratification sociale semble connaître une transformation importante à
partir des années 1980 : la représentation de la société française en classes structurées semble céder
le pas à des travaux s’intéressant à la remise en cause de la classe ouvrière, l’individualisation des
comportements, une éventuelle moyennisation de la société française et la fin des clivages identitaires. C’est cette problématique qui apparaît dans le nouveau programme. Il nous a semblé logique
de diviser le chapitre en deux dossiers.
Dans le dossier 1, et dans le respect de l’ordre du programme, nous présentons les analyses classiques
en sociologie (Marx, Weber) et leurs prolongements les plus célèbres (il a fallu faire un choix parmi
les multiples possibilités des analyses en termes de classes sociales ou de strates sociales). C’est ainsi
que les analyses de Pierre Bourdieu, Henri Mendras ou W.L. Warner nous semblent incontournables,
mais nous avons accordé une place importante aux travaux plus récents sur ce sujet et bénéficiant
d’une reconnaissance scientifique (ceux de Louis Chauvel par exemple).
Le dossier 2 présente les débats sur la multiplicité des critères de différenciation sociale. Nous
avons essayé de mobiliser les travaux les plus actuels, pour montrer la richesse et la multiplicité
des démarches dans ce domaine d’étude. Nous avons ainsi abordé le débat sur la pertinence de la
nomenclature française en termes de PCS et les perspectives ouvertes par les tentatives de normalisation européenne (dans le sillage de la nomenclature de J. Goldthorpe notamment), pour montrer
ensuite le brouillage des frontières de classes qui sont le résultat de la monté des singularités et de
la multiplication des identités des individus (voir, entre autres, les travaux de D. Martuccelli, F. Dubet
ou B. Lahire).
Il convient, au final, de s’interroger sur l’importance de ces évolutions, pour débattre avec les élèves
sur la pertinence d’une différenciation en classes sociales de la société actuelle. Le TD, portant sur le
thème plus « ludique » du choix des prénoms, a été choisi pour illustrer et alléger, autant que faire se
peut, un chapitre ambitieux sur le plan théorique.
Bibliographie
Ouvrages
Quelques ouvrages de référence, incontournables sur le sujet :
– Bosc Serge, Stratification et classes sociales, Armand Colin, 2010. Cet ouvrage couvre l’ensemble du
chapitre.
– Bouffartigue Paul (sous la dir.), Le retour des classes sociales, La Dispute, 2004. Ouvrage un peu
ancien mais qui regroupe les contributions d’auteurs faisant référence dans le domaine de la stratification sociale.
ARTICLES
Quelques articles importants, aux titres explicites :
– Amossé Thomas, Chardon Olivier, « Cinq millions de travailleurs non qualifiés : une nouvelle classe
sociale ? », Connaissance de l’emploi, Centre d’études de l’emploi, n° 39, février 2007.
Chapitre 8 Comment analyser la structure sociale ?
109
– Brousse Cécile, « ESeC, projet européen de classification socio-économique », Courrier des statistiques,
n° 125, novembre-décembre 2008. Cet article se situe dans le cadre d’une recherche d’harmonisation
au niveau européen de la nomenclature des catégories sociales, et permet de comprendre les travaux de
Goldthorpe sur le sujet.
– Pierru Emmanuel et Spire Alexis, « Le crépuscule des catégories socioprofessionnelles », Revue française
de science politique, Presses de Sciences-Po, vol. 58, n° 3, juin 2008.
SITOgraphie
– http://www.laviedesidees.fr.
« La fabrication sociale d’un individu », entretien avec Bernard Lahire.
– http://www.louischauvel.org/
Site de Louis Chauvel.
– http://coulmont.com/
Site de Baptiste Coulmont pour aller plus loin dans la sociologie des prénoms.
– http://sociologie.revues.org/681
Commentaire de l’ouvrage de Danilo Martuccelli, La société singulariste, Armand Colin, 2010,
par Jean-Michel Wachsberger.
DOSSIER 1
Comment les sociologues rendent-ils compte de la structure sociale ?
1 Pour Karl Marx, la société est structurée en classes sociales
➜
DOC 1  La lutte des classes selon Karl Marx ➜ Manuel p. 184
1. Sur la photo, on voit des ouvriers « Caterpillar » manifestant pour la défense de leurs emplois. On
notera sur la banderole la présence syndicale, l’aspect « combatif » du slogan, l’identification et la séparation des groupes sociaux entre patrons et ouvriers.
2. Les ouvriers ne détiennent pas les moyens de production, ils ne disposent que de leur force de travail.
(C’est peut être l’occasion d’introduire un début de vocabulaire marxiste.)
3. Les intérêts personnels se retrouvent dans la défense de la catégorie ouvrière. L’organisation syndicale permet de transformer les intérêts individuels en revendications collectives.
4. Le conflit permet à la classe ouvrière de prendre conscience de ses intérêts et de son antagonisme par
rapport aux détenteurs des moyens de production.
DOC 2  Les paysans français de 1848 forment-ils ou non une classe sociale ? ➜ Manuel p. 184
Extrait « classique », qui permet à l’élève de lire Marx dans le texte de manière relativement abordable.
1. Les paysans sont « parcellaires » car, en dépit d’une même place dans le mode de production, ils restent isolés les uns des autres.
2. Les paysans ne forment donc pas une classe sociale, l’identité de leurs intérêts ne crée pas de communauté (classe en soi, mais non pour soi).
3. Pour que les paysans français de l’époque puissent former une classe sociale marxiste, il faudrait la
mise en place d’une organisation politique apte à faire naître un sentiment de classe.
110
Partie 2 • Thème 1 Classes, stratification et mobilités sociales
DOC 3  La théorie marxiste des classes sociales ➜ Manuel p. 185
1. Les travailleurs salariés et les propriétaires/entrepreneurs sont les deux classes fondamentales du
système capitaliste : les uns possèdent les moyens de production, les autres doivent vendre leur force de
travail. Les intérêts sont donc antagonistes du fait d’une place différente dans le mode de production.
2. On assiste à une polarisation des classes sociales entre deux classes fondamentales, et la lutte des
classes se poursuivra aussi longtemps que le mode de production sera fondé sur l’exploitation.
3. La classe réelle passe par la prise de conscience politique du groupe.
4. La conception marxiste des classes sociales est donc réaliste : les classes sociales sont des groupes
sociaux qui existent objectivement, en fonction de la place occupée dans le système de production (voir
question 1).
DOC 4  Les conditions de la conscience de classe ➜ Manuel p. 185
Ce document doit permettre de faire le bilan sur la conception des classes sociales par K. Marx.
1. Les mêmes caractéristiques économiques et sociales ne déterminent pas une classe sociale au sens
marxiste. C’est dans la lutte des classes que le groupe social va prendre conscience de ses intérêts.
2. Pour parler de classes sociales chez Marx, il faut parler de classe en soi et classe pour soi.
3. La classe en soi est un grand nombre d’hommes qui vivent de manière « approximativement semblable » ; la classe pour soi se caractérise par les relations permanentes, l’unité et la conscience de cette
unité par la communauté des individus, un intérêt particulier de classe qui conduit à la lutte des classes
entre elles.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 185
Classe en soi : mode de vie semblable ; place identique dans le processus de production.
Classe pour soi : conscience de classe ; lutte des classes.
2 Pour Max Weber, les dimensions de la stratification sociale
sont multiples ➜
DOC 1  Des situations sociales différentes ➜ Manuel p. 186
1. Le premier groupe est un défilé d’élèves de l’École polytechnique. Ces élèves symbolisent une bonne intégration sociale et une formation importante, on peut éventuellement rappeler le recrutement privilégié au
niveau des PCS pour cette école. Le deuxième groupe est en marge de la société et en situation d’exclusion.
2. Reprendre la définition du « groupe social » dans l’acquis de Première. On peut penser que les individus des deux groupes sont en interaction et qu’ils se définissent eux-mêmes comme membres du groupe
(esprit de corps pour les élèves de Polytechnique, stigmatisation sociale dans le deuxième).
3. On peut ici introduire les notions d’inégalités de richesse, de prestige et de pouvoir.
DOC 2  L’analyse pluridimensionnelle de la stratification sociale, selon Max Weber ➜ Manuel p. 186
1. Pour l’ordre économique, Bill Gates et Viviane Bettencourt ; pour l’ordre social, l’abbé Pierre et le
dalaï-lama ; pour l’ordre politique, Barack Obama et Nelson Mandela.
2. Certaines personnalités peuvent cumuler les avantages (Nelson Mandela peut ainsi occuper une position élevée dans la hiérarchie de l’ordre social et dans celle de l’ordre politique) mais ce n’est pas systématique (prendre le cas de l’abbé Pierre par exemple).
3. La situation économique des individus est importante pour comprendre la stratification sociale, mais
elle n’est pas suffisante, il faut tenir compte aussi du prestige social et du pouvoir politique pour analyser
la structure sociale.
Chapitre 8 Comment analyser la structure sociale ?
111
DOC 3  La distinction entre classes sociales et groupes de statut chez Weber ➜ Manuel p. 187
1. Un groupe de statut chez Weber est un regroupement d’individus qui revendiquent une considération
particulière, un degré particulier de « prestige ».
2. La situation de « classes sociales » est fondée sur des considérations plus particulièrement économiques.
3. Le « style de vie », ou « mode de vie », est le degré de prestige que les individus se reconnaissent
mutuellement, et peut se voir dans le quartier habité ou la fréquence et le mode des relations sociales.
4. La consommation, et plus particulièrement les consommations ostentatoires sont une façon de se
distinguer.
DOC 4  Weber versus Marx ? ➜ Manuel p. 187
1. Stratification économique (compétition pour se procurer des biens) ; stratification sociale (compétition pour le prestige) ; stratification politique (compétition pour le pouvoir).
2. Chez Weber, il y a compétition mais pas lutte des classes qui suppose une conscience de classe.
3. Selon la conception « réaliste » de Marx, les classes sociales sont des groupes sociaux qui existent
objectivement à partir des rapports de production et d’échange. Les individus appartiennent alors à
une classe selon leur place dans le processus de production. Dans la conception nominaliste de Weber,
les classes sociales sont des collections d’individus, des outils de classement à l’intérieur de la société
observée.
4. Il s’agit dans les deux cas de comprendre la stratification sociale, mais la vision marxiste est plus
conflictuelle que celle de Weber (chez qui les individus ont vocation à changer de classe).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 187
Ordre politique ➞ hiérarchie selon le pouvoir ➞ partis.
Ordre économique ➞ hiérarchie selon la richesse ➞ classes.
Ordre social ➞ hiérarchie selon le prestige ➞ groupes de statut.
3 Les analyses en termes de classes sociales
restent d’actualité ➜
DOC 1  La bourgeoisie, une classe mobilisée ➜ Manuel p. 188
1. Pendant les « trente glorieuses », la classe ouvrière se caractérise par une identité et des valeurs
fortes. Le Parti communiste et les syndicats ouvriers participent à la construction d’une conscience de
classe. On peut aussi montrer l’importance du secteur industriel, des quartiers ouvriers, des bassins
d’emploi et d’habitat spécifiques à la classe ouvrière.
2.Mondialisation et délocalisations réduisent quantitativement les emplois ouvriers et incitent à la
recherche de « solutions individuelles » pour préserver son emploi.
3. Pour Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, la grande bourgeoisie est le dernier groupe social en
France à avoir conscience de ses intérêts et à s’organiser pour les préserver. En ce sens, on peut parler de
classe « en soi » et « pour soi ».
DOC 2  Un enrichissement de la théorie des classes sociales : l’analyse de Pierre Bourdieu ➜ Manuel p. 189
1. Il existe une corrélation entre la place occupée dans la hiérarchie sociale et le style de vie. Les goûts
et les attitudes sont caractéristiques d’une position sociale, mais sont aussi plus ou moins légitimes dans
la société et participent au classement dans la hiérarchie de l’espace social.
112
Partie 2 • Thème 1 Classes, stratification et mobilités sociales
2. Le capital économique permet d’observer des pratiques différentes mais, à capital économique identique, on constate aussi des différences en fonction du capital culturel.
3. Idée de violence, de domination. Certaines pratiques sont plus légitimes que d’autres car associées
aux catégories sociales qui ont le plus de prestige.
DOC 3  Une nouvelle définition des classes sociales ? ➜ Manuel p. 189
1. La conscience de classe et la lutte des classes diminuent en France, ce qui pourrait faire croire à une
disparition de la notion de classe sociale.
2. Pour autant, des différences significatives persistent entre les groupes sociaux, comme le montre la
persistance des inégalités sociales.
3. Louis Chauvel distingue trois critères d’identité pour parler de classe sociale. L’identité temporelle
(le groupe doit s’inscrire dans la durée : reproduction sociale) ; l’identité culturelle (partage d’un même
mode de vie) ; l’identité collective (capacité à agir en fonction des intérêts du groupe).
4. L’identité collective s’inscrit dans le prolongement de la théorie de Marx (classe pour soi), mais l’auteur admet que les classes sociales persistent en France, même si ce dernier critère semble diminuer dans
la France actuelle.
DOC 4  La spirale des classes sociales ➜ Manuel p. 189
1. En 1830, les inégalités sont très fortes (on peut donc parler de classe « en soi »), mais la conscience
de classe reste encore très faible. C’est la lutte des classes qui permettra de constituer la classe « pour
soi ». En 1970, si la conscience de classe reste élevée, la « croissance fordiste » va permettre un partage
des fruits de la croissance et une réduction des inégalités. Depuis cette date, le déclin des inégalités
s’accompagne aussi d’une perte de conscience de classe.
2. La spirale permet d’illustrer une analyse « dynamique » de la stratification sociale. Les classes sociales
ne disparaissent pas mais leurs caractéristiques évoluent selon l’époque considérée.
3. Comme l’indique la représentation graphique, les perspectives pour l’avenir des classes sociales sont
multiples, et l’auteur n’exclut aucune hypothèse (société sans classe ou retour à une société conflictuelle).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 189
1. Vrai – 2. Vrai – 3. Vrai – 4. Faux – 5. Vrai.
4 Les théories en termes de strates sociales
et de groupes de statut se sont développées ➜
DOC 1  Le prestige actuel des professions ➜ Manuel p. 190
1. Profession la plus prestigieuse : chercheur scientifique ; profession la plus utile : médecin généraliste
et infirmière.
2. On peut réfléchir sur la difficulté de définir les deux notions censées être mesurées. Il ne semble en
effet pas facile de mesurer objectivement le prestige d’une profession sans avoir recours à un indicateur
monétaire (le revenu), ce qui n’est pas totalement satisfaisant.
3. Il semble donc effectivement possible d’établir une hiérarchie dans l’échelle du prestige social en
France.
DOC 2  Les approches « stratificationnistes » ➜ Manuel p. 190
1. Les approches « stratificationnistes » sont « nominalistes » : les sociologues ou les statisticiens distinguent plus ou moins arbitrairement des couches (strates) dans une échelle continue de positions.
Chapitre 8 Comment analyser la structure sociale ?
113
2. Ces approches sous-entendent une conception de la société sans lutte des classes, où les différences
entre strates sociales sont quantitatives mais non qualitatives.
3. Le débat est ouvert !
DOC 3  Les classes sociales à Yankee City ➜ Manuel p. 191
1. L’analyse de Warner est conforme au document précédent.
2. À Yankee City, chaque citoyen a vocation d’évoluer à l’intérieur de la hiérarchie. Il n’y a aucune différence de nature entre les catégories sociales, il n’y a pas de lutte des classes.
3. On parlera plutôt de « strates » sociales et non de classes. En effet, cette société semble peu conflictuelle, il y a possibilité de passer facilement d’une catégorie sociale à l’autre, et ce qui oppose les groupes
entre eux est plus une question de place sur l’échelle du prestige qu’une opposition en fonction de la
place occupée dans le système de production.
DOC 4  Henris Mendras : la thèse de la moyennisation de la société française ➜ Manuel p. 191
1. Les constellations correspondent aux groupes sociaux visibles dans la société. Plutôt que des classes,
il y aurait des ensembles qui s’agenceraient pour former la société.
2. On pourra souligner la vision « apaisée » et organisée de la société qui apparaît dans cette vision « cosmographique » de vastes ensembles. Il y a aussi l’idée d’une « dynamique » : les groupes sont des galaxies
qui grossissent ou se réduisent, qui deviennent brillantes, s’illuminent et illuminent leurs voisines, ou au
contraire s’affaiblissent et même peuvent s’éteindre.
3. Selon H. Mendras, la stratification sociale se fonde sur une échelle de revenu et de niveau scolaire.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 191
1. Faux – 2. Vrai – 3. Vrai – 4. Faux.
DOSSIER 2
Comment analyser la dynamique de la structuration sociale ?
1 Les catégories socioprofessionnelles,
un outil utile mais discuté ➜
DOC 1  Le principe de construction de la nomenclature des PCS ➜ Manuel p. 192
1. La nomenclature des PCS est l’outil utilisé dans toutes les enquêtes statistiques en France.
2. Le classement des actifs par l’INSEE se fait selon le statut salarié/non salarié ; le secteur d’activité ; la
qualification et la position hiérarchique.
3.Entre les professions libérales et les professions intellectuelles supérieures, il y a une proximité
sociale importante, la recherche d’une « homogénéité sociale ».
4. Les PCS ne peuvent sûrement pas être considérées comme des classes sociales au sens marxiste du
terme !
DOC 2  Les limites actuelles de la nomenclature des PCS ➜ Manuel p. 193
1. Les PCS sont considérées comme un outil qui « date » et ne correspond plus à l’évolution actuelle des
qualifications ; elles ne prennent pas en compte les nouvelles catégories sociales, l’émergence de nouvelles formes d’identités sociales, les transformations du marché du travail.
114
Partie 2 • Thème 1 Classes, stratification et mobilités sociales
2. Le dualisme du marché du travail remet en cause l’homogénéité sociale à l’intérieur d’une même PCS.
Par exemple, le statut de cadre cache des diversités importantes en termes de rémunération, prestige,
stabilité de l’emploi…
DOC 3  Quel avenir pour les PCS ? ➜ Manuel p. 193
1. Une harmonisation européenne en matière de classification des professions permettra de comparer
les résultats des différentes enquêtes statistiques en Europe.
2. Dans le schéma de Goldthorpe et dans la nomenclature de l’INSEE, les critères de classification utilisés ne sont pas les mêmes.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 193
Ouvrier agricole : PCS n° 6/Relations de type contrat de travail
Employée de banque : PCS n° 5/Relations de type contrat de travail
Chef d’une entreprise employant cinq salariés : PCS n° 2/Employeurs
Avocat : PCS n° 3/Personne à son compte si propriétaire des moyens de production, relations
de services si salarié dans un cabinet
Géomètre : PCS n° 4/Relations de services
Infirmière : PCS n° 4/Relations de services
2 Les recompositions de la structure sociale
➜
DOC 1  Les « bobos », une nouvelle catégorie sociale ? ➜ Manuel p. 194
1. « Bobos » est une contraction de « bourgeois-bohème », catégorie sociale regroupant des individus au
capital culturel assez élevé et au mode de vie identique (on peut parler de « sociostyle »).
2. Ce groupe social est caractérisé selon les valeurs partagées par ses membres.
3. Cette classification semble correspondre à l’émergence d’un nouveau groupe social dans la société
française, mais cette nouveauté est contestée par certains critiques (simple transformation de la classe
moyenne existante ?).
4. L’usage du terme en France est souvent péjoratif (vrais bourgeois, faux bohèmes ?).
DOC 2  L’évolution des PCS ➜ Manuel p. 194
1. La PCS n° 6 n’est plus la première PCS en France, on constate une montée des catégories les plus
qualifiées et du secteur des services.
2. La tertiarisation de l’économie et la montée de la qualification expliquent ces évolutions.
3.Ces évolutions entraînent une moindre visibilité de la classe ouvrière en France, une importance
numérique plus forte de catégories sociales à l’identité moins forte. Ces transformations ont conduit une
partie des sociologues à en conclure que l’analyse en termes de classes sociales n’était plus pertinente
pour comprendre notre société.
DOC 2  La fin des classes sociales ? ➜ Manuel p. 195
1. On montrera l’importance des trois arguments pour justifier la disparition des classes sociales : politique, économique et mode de vie. On peut penser que les deux derniers seront les plus cités.
2. Les arguments nouveaux correspondent aux évolutions actuelles de l’économie et de la société. Ils
mettent en évidence la multiplicité des « styles de vie » qui échappent aux classifications traditionnelles
et obligent à repenser les catégories sociales.
3. Il faut relativiser l’idée d’une disparition des classes sociales. Les inégalités perdurent, voire se renforcent et se renouvellent. De plus, on a vu que les définitions des classes sociales sont multiples. Le
Chapitre 8 Comment analyser la structure sociale ?
115
choix de la définition adoptée va conditionner la réponse : si on admet généralement un recul des classes
sociales au sens marxiste du terme à cause de la baisse de la conscience de classe, on sait que de nouvelles catégories sociales apparaissent et que leurs identités restent fortes, mais qu’elles sont politiquement peu organisées.
DOC 4  Les différentes évolutions possibles de la stratification sociale dans l’avenir ➜ Manuel p. 195
1. La première évolution imagine clairement la fin des classes sociales. Il s’agit d’une société où l’individualisme est tel qu’il met fin à tous groupes classiques d’appartenance ou de référence pour l’individu.
Tout au plus peut-on imaginer une société constituée de « tribus » (au sens de Michel Maffesoli, c’est-àdire un individu qui va contracter avec d’autres individus) musicales, sportives, sexuelles ou religieuses.
Dans la deuxième évolution, on reste dans une logique marxiste mais avec une nouvelle définition du
concept de classes sociales moins dépendante de l’idée de conscience de classe et de lutte des classes.
On parlera plutôt d’identité (Chauvel) ou de relations d’emploi (Goldthorpe) pour définir les classes
sociales. Dans la troisième perspective, les inégalités sont telles qu’elles rendent difficile d’imaginer une
pertinence à l’intérieur même des groupes sociaux.
2. Les sociétés possibles seront donc de nature très différente en termes de cohésion sociale et d’analyse sur la stratification sociale. On peut penser que la société postmoderne accordera peu de place aux
classes sociales traditionnelles, alors que l’analyse marxiste conserve tout son sens dans la deuxième
société décrite, même s’il faut reformuler la notion de classes sociales compte tenu d’un moindre sentiment d’appartenance. La troisième société fait penser à la France des « invisibles » de Stéphane Beaud
(document 4, page 199).
3. Il y a des arguments pour chacune des trois évolutions possibles, comme le montre l’ensemble du
programme de Terminale…
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 195
évolutions – transformations – PCS – classes sociales – anticiper – inégalités.
3 La multiplication des critères de différenciation sociale
➜
DOC 1  La multiplicité des styles de vie chez les jeunes ➜ Manuel p. 196
1. L’âge (la jeunesse) est le point commun entre ces individus. Mais les styles de vie sont différents.
2. Au sein d’une même classe d’âge, le style adopté est différent. Mais les styles seront aussi dépendants de
l’origine sociale. L’âge n’est qu’une des multiples composantes de l’identité sociale de l’individu moderne.
DOC 2  L’affirmation des singularités ➜ Manuel p. 196
1. L’individu moderne a du mal à s’identifier à un groupe social particulier. Il revendique sa « singularité » à l’intérieur de son groupe social, ne se sent jamais totalement « ceci » ou « cela » à cause de la
multiplicité des réseaux sociaux auquel il appartient.
2. L’évolution constatée est une caractéristique de la société moderne qui correspond à la montée de
l’individualisme. Dans la société antérieure, l’individu était plus dépendant de son groupe social d’origine qui était unique et plus visible. Dans la société actuelle, l’individu ne se voit plus imposer son réseau
social mais semble davantage le choisir.
3. Les logiques « affinitaires » (musicales, sportives, sexuelles ou religieuses) vont expliquer à la fois les
opinions et les comportements au détriment des milieux sociaux et des conditions de vie objectives. Les
individus vont donc se regrouper en « tribus » plutôt qu’en classes sociales.
116
Partie 2 • Thème 1 Classes, stratification et mobilités sociales
DOC 3  La multiplication des identités ➜ Manuel p. 197
1. L’identification ethnique désigne le rapport qui existe entre une personne et un groupe avec lequel
elle croit partager une même ascendance en raison de caractéristiques communes, d’expériences socioculturelles communes, ou les deux. Les individus ont besoin de s’identifier clairement au patrimoine et
à la culture du groupe, que ce soit par la langue, l’endogamie, le choix des amis, la religion, les écoles
confessionnelles ou les organisations bénévoles.
L’identité sexuée, elle, désigne le sentiment d’appartenance à son sexe, culturellement défini par les
normes sociales de féminité et de masculinité prescrites à chacun des deux sexes biologiques.
2. Les ouvriers peuvent avoir une identification ethnique différente, un statut de l’emploi très variable.
Ils peuvent travailler dans des entreprises de tailles différentes (et donc ne pas vivre de la même manière
leur fonction dans l’entreprise). Leur qualification, leur rémunération seront aussi vraisemblablement
différentes d’un ouvrier à l’autre. Ils pourront aussi s’assimiler à des groupes sociaux de référence variés.
3. Selon l’expérience sociologique et la biographie de chacun des membres de la famille, la perception
et l’identification sociales pourront être différentes, rendant difficile le classement de l’ensemble de la
famille dans telle ou telle strate sociale.
DOC 4  L’homme pluriel ➜ Manuel p. 197
1. Un profil culturel « dissonant » se caractérise par le fait de pratiquer une activité culturelle ou un loisir
« inattendu » par rapport à son milieu social d’origine. On peut reprendre l’exemple donné par Lahire du
professeur agrégé de philosophie qui regarde la « Star Academy ».
2. L’« homme pluriel » ne limite pas ses activités dans les domaines traditionnels attendus selon sa catégorie sociale ; il dispose donc dans ses pratiques quotidiennes d’un répertoire d’action étendu qu’il utilisera selon les expériences sociales du moment.
3. Dans la tradition de Pierre Bourdieu, les comportements des individus étaient beaucoup plus prévisibles. On peut reprendre l’exemple de la photographie comme étant l’exemple type de l’activité des
classes moyennes… On notera cependant que Bernard Lahire s’inscrit plus dans un prolongement des
théories en termes d’habitus, une adaptation aux changements de la société, plutôt que dans leur remise
en cause pure et simple (voir l’entretien avec Bernard Lahire donné en référence bibliographique).
4. Il devient donc plus difficile de distinguer les classes sociales entre elles, on pourra reprendre la
notion du programme de « brouillage de classes ».
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 197
1. Identité familiale (femme et mère, fille), sexuelle (femme), ethnique (parents polonais),
professionnelle (éducatrice spécialisée), associative (humanitaire), sportive (yoga).
2. Anna est au centre de différents réseaux de sociabilité et peut devoir faire face à des cultures,
des valeurs différentes. Ses pratiques sociales seront donc multiples.
4 Un brouillage des frontières de classes
➜
DOC 1  « Je ne suis pas vraiment un ouvrier » ➜ Manuel p. 198
1. La différence essentielle entre Cédric et Alexandre est dans le statut de leur emploi : précaire pour le
premier, stable pour le second. Les conditions de travail sont aussi très différentes, Cédric a des conditions de travail plus pénibles qu’Alexandre.
2. Ils occupent tous deux un emploi d’ouvrier tout en refusant de s’identifier au statut d’ouvrier.
3. Il devient donc difficile de conserver une définition marxiste de la classe ouvrière. Les conditions
entre les ouvriers sont de plus en plus différentes (peut-on encore parler de classe « en soi » ?) et la
conscience de classe n’existe plus (fin de la classe « pour soi »).
On pourra faire le lien entre ce document et le document 2 page 196 de Danilo Martuccelli sur l’affirmation des singularités.
Chapitre 8 Comment analyser la structure sociale ?
117
DOC 2  Les classes moyennes et leurs frontières ➜ Manuel p. 198
Il est difficile de définir objectivement ce qu’on entend par « classe moyenne ». Le critère du revenu
n’est pas très pertinent au sens où il occulte des disparités sociales fortes et des différences d’identités
professionnelles. Les classes moyennes ont en commun de se situer entre le haut et le bas de l’échelle
sociale, mais le pluriel est justifié car elles sont profondément divisées et ne sont pas caractérisées dans
l’ensemble par des traits sociaux, politiques ou culturels clairs.
2. Des clivages peuvent se créer dans les classes moyennes selon le type d’activité, le niveau de formation, la place occupée dans la division du travail, le statut de l’emploi, la fonction exercée, le profil
culturel, le fait d’exercer dans le privé ou le public.
3. La notion même de classe moyenne est problématique car elle associe deux ordres d’analyse différents : en parlant de moyenne, on introduit l’idée d’échelle, donc de continuité, de continuum sur lequel
elles occuperaient une position centrale (en ce sens elles correspondraient à des « strates » moyennes) ;
alors qu’en parlant de classes, on introduit l’idée de discontinuité, on se réfère aux rapports de classes
dans lesquelles ces classes moyennes occuperaient une position ambiguë ou marginale dans l’opposition
entre les deux classes fondamentales au sens marxiste.
DOC 3  Le brouillage du sentiment d’appartenance de classe ➜ Manuel p. 199
1. En France, sur 100 cadres et professions intellectuelles supérieures 80 en moyenne déclarent appartenir aux classes moyennes, selon un sondage CSA réalisé en avril 2009. Sur 100 Français, il y en a 63 en
moyenne à se classer parmi les classes moyennes.
2. Un ouvrier sur deux se reconnaît dans les catégories populaires. Autant dans les classes moyennes.
L’identification à la classe sociale ouvrière n’est donc pas évidente ; il est intéressant de rappeler le
témoignage de Cédric et Alexandre qui refusent de se définir comme ouvriers.
3. Le sentiment d’appartenance à une classe sociale est donc faible, l’assimilation aux classes moyennes
est générale pour toutes les PCS. Nous venons de voir cependant que ces classes moyennes n’existent pas
réellement, nous pouvons donc parler de brouillage de classes dans la mesure où les classes moyennes
sont multiples et peu identifiables.
4. On peut se demander comment un individu décide de son appartenance à telle ou telle classe. Le débat
peut avoir lieu avec les élèves de la classe, en faisant remarquer que leurs connaissances en matières de
stratification sociales sont sans doute supérieures à la moyenne grâce aux cours de SES…
DOC 4  Des groupes peu écoutés en France : les « invisibles » ➜ Manuel p. 199
Les « invisibles » se caractérisent d’une part par leur diversité, mais aussi par un sentiment commun de
« non-reconnaisance et de mépris social ».
1. Il semble difficile de parler de classe sociale, du fait de cette diversité qui entraîne une difficulté de
mobilisation collective. On pourra cependant souligner que cette mobilisation peut cependant exister
dans quelques cas précis (certains intermittents par exemple). Le sentiment de mépris social les classe
cependant au plus bas d’une éventuelle hiérarchie de prestige.
2.La stratification sociale actuelle est donc difficile à cerner, du fait de l’évolution des catégories sociales. Certaines deviennent moins visibles (on peut penser à la classe ouvrière), d’autres sont
franchement « invisibles » ; les nouvelles catégories sociales regroupent des individus au sentiment
d’appartenance faible, qui ont du mal à se mobiliser et donc à construire une identité de classe. Pourtant, la stratification sociale existe toujours au sens où des différences de prestige, de pouvoir et de
richesse sont plus que jamais d’actualité. « Tout se passe comme si » il devenait nécessaire de repenser le
concept de classes sociales dans une société individualiste au sens sociologique du terme.
Faire
le bilan
118
➜ Manuel p. 199
identité – en soi – sentiment – catégorie sociale – non-reconnaissance – mépris.
Partie 2 • Thème 1 Classes, stratification et mobilités sociales
Exercices ➜ Manuel p. 203
EXERCICE 1
Définition des classes sociales : Groupes opposés les uns aux autres – Importance des conflits pour comprendre le changement social – Tensions entre les groupes qui entraînent des conflits sociaux.
Définition des strates sociales : Groupes hiérarchisés sur une échelle selon le revenu, le pouvoir ou le
prestige – De manière générale, pas de conflits entre groupes – On peut passer facilement d’une position
sociale à une autre.
EXERCICE 2
instabilité – chômage – précarité – stable – indéterminée – identité – atypiques – groupes sociaux –
évolué – statut
EXERCICE 3
1. L’« habitus » recouvre les pratiques de loisirs et le mode de vie propres aux professeurs de lettres.
2. Les pratiques seront très différentes pour les cadres du privé.
3. Ce qui montre une limite de la classification en PCS, l’objectif de regrouper des individus « socialement
homogènes » n’est pas toujours atteint.
EXERCICE 4
1. On peut faire des distinctions entre les différents adultes de l’établissement scolaire (selon les fonctions occupées).
2. On peut montrer à la fois les points communs, mais aussi la diversité à l’intérieur de la « galaxie » des
élèves (selon les filières plus ou moins « prestigieuses » par exemple).
3. On peut espérer que ces groupes sociaux partagent les mêmes valeurs et aspirations !
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 204
Choix du prénom et stratification sociale
L’étude sociologique des prénoms des élèves d’une classe en SES est assez classique. Ce choix permet d’illustrer de manière moins théorique les transformations de la structure sociale. L’ouvrage de Baptiste Coulmont
(Sociologie des prénoms, La Découverte, 2011) est accessible aux élèves d’une classe de terminale. Le TD
permet aussi d’illustrer la démarche du sociologue ; on pourra montrer l’intérêt d’étudier un bien « gratuit »
mais dont la consommation est « obligatoire ».
Étape 1
Enquête de sensibilisation à faire effectuer par les élèves.
Étape 2
Doc. 1
1. En 1945, 7 % des enfants de cadre reçoivent des prénoms qui seront à la mode vingt ans plus tard. En
1975, 22 % des enfants d’agriculteurs reçoivent un prénom à la mode.
2. Certaines catégories sociales font pour leurs enfants des choix « innovateurs ». Baptiste Coulmont
précise qu’il s’agit d’abord de la PCS qui regroupe les journalistes et les artistes, puis par ordre décroissant les professions libérales, les professeurs, les cadres et les ingénieurs, puis les professions intermédiaires, pour finir par les agriculteurs (qui préfèrent donc les prénoms « qui ont fait leurs preuves »).
3. Le document permet de voir que l’étude des prénoms à la mode (les prénoms les plus choisis une
année donnée) montre la persistance d’une stratification sociale des goûts.
Chapitre 8 Comment analyser la structure sociale ?
119
4. Dans la mesure où il s’agit de l’augmentation des PCS qui « innovent » dans le choix des prénoms, on
peut expliquer ainsi l’augmentation des prénoms « originaux » dans la société.
Doc. 2
1. La montée de l’individualisme au sens sociologique du terme (affranchissement de l’individu par
rapport au groupe de référence), l’autonomie de plus en plus grande des individus se traduisent par la
recherche d’un prénom plus « original » et moins usuel. C’est donc la remise en cause des phénomènes de
mode (vagues successives de prénoms en vogue).
2. Le prénom devient alors un élément important de l’identité propre de l’individu, et non plus le seul
résultat de son origine sociale. Il participe à la « singularité » de l’individu.
Étape 3
1. L’élève devrait comprendre que le choix du prénom n’est pas le seul fait du hasard, et que le « goût »
pour un prénom dépend à la fois de l’origine sociale et de l’évolution de la société.
2. On fera remarquer la montée de l’originalité dans le choix des prénoms.
3. Le choix des prénoms « à la mode » est donc le résultat de la montée des singularités, de l’individualisme, mais aussi de l’évolution de la structure sociale.
vers le bac
➜ Manuel pp. 205-207
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 205
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Marx appelle classe sociale un ensemble d’individus caractérisés par la place qu’ils tiennent au sein
du système productif. Ainsi, on peut par exemple distinguer et opposer les détenteurs du capital et des
moyens de production (les capitalistes) et les prolétaires qui ne détiennent que leur force de travail. Il
s’agit d’une conception réaliste des classes sociales, car les classes sociales sont des groupes sociaux
qui existent objectivement. Au-delà des conditions objectives de classe (classe en soi), il convient pour
parler de classe sociale de construire par l’organisation politique et la lutte des classes une identité de
classe (classe « pour soi »).
2. Il est de plus en plus fréquent de parler de « brouillage » des classes sociales.
a. On peut mettre en avant les analyses traditionnelles de certains sociologues sur la « moyennisation »
de la société : perte de la conscience de classe (la classe sociale « subjective » d’appartenance, celle à
laquelle on pense appartenir, est de plus en plus fréquemment la classe moyenne), émergence d’une
vaste classe moyenne (« constellation centrale », chez Henri Mendras) difficile à définir, moindre lutte
des classes, mode de vie commun entre les individus…
b. Mais on peut aussi compléter cette analyse par l’affirmation des singularités des individus, la multiplication de leurs identités sociales, la constitution d’un « homme pluriel » qui ne se reconnaît plus dans une
classe sociale suite à la multiplicité de ses expériences sociales. La remise en cause des classes sociales
est alors liée à la montée de l’individualisme (au sens sociologique du terme, c’est-à-dire un individu de
plus en plus autonome et affranchi des contraintes de ses groupes d’appartenance traditionnels).
Partie 2 Étude d’un document
On pourra ici présenter le document comme un exemple de la démarche du sociologue, montrer l’intérêt
des « portraits sociologiques », le sociologue n’ayant pas pour « simple » but de comprendre la vie d’un
individu, mais aussi d’étudier la société et de mieux comprendre la société qui entoure l’individu.
On pourra ensuite rappeler la conception « classique » de la société, séparée en classes sociales aux pratiques
culturelles bien spécifiques (à la manière de l’analyse de Pierre Bourdieu et de sa notion d’« habitus »), pour
opposer les pratiques de Paul-André qui présente des « profils dissonants », ses pratiques culturelles étant
plus ou moins « légitimes » (fin connaisseur de musique mais aussi supporter de foot). Paul-André s’affirme
donc dans sa « singularité individuelle » et remet en cause les frontières de classes traditionnelles.
120
Partie 1 • Thème 3 Économie du développement durable
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Après avoir rappelé le débat sur la définition des classes sociales, on montrera que, même si les travailleurs non qualifiés présentent des conditions objectives de singularité qui pourraient s’assimiler à
une classe en soi (place dans le mode de production, précarité du statut, invisibilité pouvant conduire au
« mépris social », origine ethnique) la classe « pour soi » fait défaut (absence de conscience/d’identité de
classe et d’organisation politique et syndicale).
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 206
Sujet : Que reste-t-il des classes sociales aujourd’hui en France ?
Guide méthodologique ➜ Manuel p. 207
Trouver et classer les arguments de la dissertation
Étape 1
1. Marx et sa conception réaliste des classes sociales, Weber et sa conception nominaliste.
2. Les analyses plutôt dans le prolongement de l’opposition nette des classes sociales entre elles (de
Pierre Bourdieu à Louis Chauvel), et celles plutôt dans une logique de gradation dans un même corps
social (de Warner à Mendras). On utilisera aussi les études qui montrent la complexité actuelle des frontières de classes (pluralité, singularité, autonomie de l’individu).
3. On pourra utiliser l’ensemble du chapitre à condition de justifier le lien avec le sujet. Reprendre les
titres des doubles pages et des documents, et faire le lien avec le sujet posé.
Étape 2
1. a. Prendre par exemple les données sur l’intérêt pour la politique ou les statistiques sur la manifestation. (Document 2)
b. Opposer les cadres aux employés non qualifiés. (On pourra ici faire le lien avec les analyses de Michel
Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sur la classe bourgeoise, dernière classe sociale marxiste en France).
(Document 1)
c. L’évolution du revenu annuel moyen en indice est nettement différente entre les plus aisés et les autres
personnes. (Document 3)
d. (Document 1)
2. a. Le sentiment d’appartenance à une classe sociale est déterminant dans une approche marxiste de la
notion de classe sociale. Son absence pourrait donc laisser à penser à un fort amoindrissement d’une analyse de la structure sociale en termes de classes sociales, pour laisser place à une vision plus nominaliste.
b. L’intérêt pour la politique permet au groupe social de se penser en tant que classe sociale.
c. L’évolution des revenus permet de faire une première distinction entre les groupes sociaux pour juger
de leurs différences objectives. Il faudrait bien sûr compléter avec des indicateurs tels que les pratiques
culturelles, le mode de vie, etc.
Étape 3
Problématique : Les frontières entre classes sociales ne sont-elles pas de plus en plus floues ?
Partie I. Idée générale : Remise en cause des frontières entre classes sociales.
Argument 1. L’uniformisation des modes de vie et la moyennisation de la société et…
Argument 2.… la montée de l’individualisme et de la singularité des individus, ainsi que la multiplication
des expériences sociales…
Argument 3.… entraînent un « brouillage » des frontières de classes (remise en cause des frontières et
moindre identité des classes sociales).
Partie 2. Idée générale : Vers une redéfinition de la notion de classes sociales.
Argument 1. Des conditions encore objectivement différentes…
Argument 2.… et le maintien d’antagonismes…
Argument 3.… conduisent à une redéfinition des classes sociales.
Réponse à la problématique : Brouillage des frontières de classes ne veut pas dire fin des classes sociales
mais redéfinition de la notion de classes.
Chapitre 8 Comment analyser la structure sociale ?
121
Chapitre
9
Comment rendre compte
de la mobilité sociale ?
➜
Objectifs pédagogiques
L’analyse de la mobilité sociale fait suite, dans l’ordre du programme, à la présentation des différentes analyses de la structure sociale. Il s’agit donc du deuxième chapitre du premier thème de
sociologie : « Classes, stratification et mobilité sociales ». Le choix a été fait de respecter l’ordre et le
découpage du programme officiel.
La présentation de la mobilité sociale est assez classique dans l’enseignement des sciences économiques et sociales. Pourtant, la manière de l’aborder dans ce nouveau programme nous a semblé
assez radicalement éloignée de nos anciennes pratiques. Nous devons en effet prendre en compte
la richesse du débat actuel sur l’analyse de la mobilité sociale, et la diversité des indicateurs et des
instruments utilisés par les sociologues. La distinction entre mobilité nette et mobilité structurelle
(introduite en France par Raymond Aron) est à l’heure actuelle largement critiquée et abandonnée
par les sociologues de la stratification, au profit, depuis la fin des années 1970, d’une distinction
entre mobilité observée et fluidité sociale. Il convient donc d’expliquer aux élèves les causes de cette
évolution, puis de leur faire comprendre la différence entre les taux absolus de mobilité observés
dans les tables de mobilité et les taux relatifs de mobilité utilisés pour mesurer la fluidité sociale.
La notion d’« odds ratio » (ou rapport des chances relatives) n’apparaît pas en tant que telle au programme, il nous a semblé cependant utile de la citer dans les « Outils pour le bac » et de l’évoquer
dans le document 4 de la p. 215 pour mieux faire la distinction entre mobilité nette et fluidité sociale.
Dans le même esprit, le choix a été fait de ne pas présenter un TD (p. 228) destiné à approfondir un
thème du chapitre, mais plutôt de construire un exercice qui montre les limites de la mobilité observée, pour mieux justifier l’intérêt du concept de fluidité sociale. Nous recommandons donc d’aborder le TD à la fin du dossier 1, ce qui permet de répondre aux questions possibles des élèves qui ne
comprendraient pas la difficulté d’apporter une réponse unique et indiscutable sur l’évolution de la
mobilité sociale en France (dossier 2) : tout dépendra en effet de l’indicateur utilisé ! Autre sujet de
débat abordé dans le dossier 2, la menace supposée ou réelle du déclassement social en France, qui
permet de reprendre la notion classique du paradoxe d’Anderson, tout en laissant la place aux derniers travaux en la matière (voir le document 4 de la p. 219, par exemple).
Pour finir, le dossier 3 s’interroge sur les déterminants de la mobilité et de la reproduction sociales.
L’évolution de la structure socioprofessionnelle ayant déjà été évoquée à partir de l’étude des tables
de mobilité et faisant l’objet d’un entraînement à la dissertation proposé dans « Vers le bac » de la
p. 229, nous présentons donc plus spécifiquement le rôle discuté de l’école et le poids de la famille
dans la mobilité sociale.
Bibliographie
Ouvrages
– Boudon Raymond, La sociologie comme science, La Découverte, 2010. L’auteur revient sur son analyse de l’inégalité des chances (première édition en 1973).
– Merllié Dominique et Prévot Jean, La mobilité sociale, La Découverte, coll. Repères, 1997. Assez
ancien, mais toujours clair et utile sur le sujet. Les mêmes auteurs interviennent sur le même sujet
dans Les mutations de la société française, ouvrage plus récent (2007) dans la même collection.
122
Partie 2 • Thème1 Classes, stratification et mobilité sociales
– Thélot Claude, Tel père, tel fils. Position sociale et origine familiale, Hachette, coll. Pluriel, 2004. Une
réédition (1re édition en 1982) de l’un des ouvrages majeurs sur le sujet, à (re) lire pour le fond et la
méthode, mais aussi pour une préface inédite sur l’évolution de la mobilité en France.
REVUES
– Dupays Stéphanie, « En un quart de siècle, la mobilité sociale a peu évolué », Données sociales. La société
française, 2006.
– Vallet Louis-André, « 40 années de mobilité sociale en France. L’évolution de la fluidité sociale à la
lumière de modèles récents », Revue française de sociologie, 50-1, 1999. Un article célèbre dans la littérature sociologique.
Sitographie
– www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports.../0000.pdf.
Sur le déclassement social et sa mesure, le rapport du Centre d’analyse stratégique n° 20 de 2009, coordonné par Marine Boisson.
– pastel. archives-ouvertes. fr/docs/00/50/08/73/.../These_peugny. pdf.
Thèse de Camille Peugny, qui donnera l’ouvrage, Le déclassement, Grasset, 2010.
– www.oecd.org/dataoecd/2/8/45002669.pdf.
Le rapport de l’OCDE intitulé « Une affaire de famille : la mobilité intergénérationnelle dans les pays de
l’OCDE » permet d’élargir la mesure de la mobilité sociale en dehors du seul cas français.
– http://www.inegalites.fr/spip.php?article1333.
Une analyse du rapport de l’OCDE est donnée par l’Observatoire des inégalités.
– http://www.observationsociete.fr/l % C3 % A9volution-de-la-mobilit % C3 % A9-sociale.
Le Centre d’observation de la société fait un point sur l’évolution de la mobilité sociale en France.
– http://www.observationsociete.fr/l % E2 % 80 % 99 % C3 % A9volution-de-la-structure-sociale.
Le Centre d’observation de la société fait plus particulièrement le point sur les liens avec l’évolution de
la structure sociale.
DOSSIER 1
Comment mesurer la mobilité sociale ?
1 Les différentes formes de mobilité
➜
DOC 1  Erasmus, la mobilité géographique des étudiants ➜ Manuel p. 210
1. Le « programme Erasmus » permet aux étudiants de poursuivre leurs études à l’étranger.
2. Avant la mise en place de ce programme, les jeunes n’avaient pas, pour leur grande majorité, l’idée de
poursuivre leurs études à l’étranger.
3. On veut encourager la mobilité géographique des jeunes.
DOC 2  L’importance de la mobilité professionnelle ➜ Manuel p. 210
1. La ligne « Ensemble » étudie la mobilité professionnelle de l’ensemble des hommes ou des femmes,
sans distinguer le groupe social d’origine.
2. La lecture du graphique donne les agriculteurs, les cadres et professions intellectuelles supérieures
comme groupes sociaux les moins mobiles.
3. On constate une tendance à l’accroissement de la mobilité sociale ; une mobilité professionnelle plus
forte chez les hommes que chez les femmes ; une mobilité professionnelle plus ou moins importante
selon le groupe social d’origine.
Chapitre 9 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
123
DOC 3  Un monde de plus en plus mobile ➜ Manuel p. 211
1. La mobilité actuelle peut être physique ou virtuelle, dans le temps et dans l’espace.
2. Cet accroissement de la mobilité est lié à l’évolution des technologies.
3. Il convient de posséder un minimum de compétences spécifiques et de ressources économiques pour
pouvoir exercer ces multiples mobilités. Cela va donc entraîner de nouvelles formes d’inégalités.
DOC 4  La mobilité sociale, une mobilité particulière ➜ Manuel p. 211
1. Pour reprendre la définition classique du sociologue américain d’origine russe Pitirim Sorokin, la
mobilité sociale correspond au passage d’un individu d’une catégorie sociale à l’autre. Il s’agit donc d’un
changement de statut social.
2. On distingue généralement la mobilité horizontale, la mobilité verticale, la mobilité structurelle, la
mobilité nette. Le texte fait la distinction entre mobilité intergénérationnelle (un individu appartient à
une catégorie sociale différente de celle de son père) et mobilité intragénérationnelle (changement de
catégorie sociale d’un individu au cours de sa vie professionnelle).
3. On parlera de mobilité sociale intergénérationnelle pour Georges Pompidou et la fille de cadre qui
devient employée, de mobilité sociale intragénérationnelle pour les autres cas envisagés.
4. La mobilité verticale cherche à situer les individus par rapport à leur origine sociale, c’est la mobilité
décrite par l’INSEE sous le nom de mobilité sociale. La mobilité horizontale ne conduit pas à un changement de position dans la hiérarchie sociale, il s’agit donc d’une mobilité professionnelle, géographique,
sectorielle ou d’entreprise.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 211
Emma évolue dans un monde « de plus en plus mobile » : mobilité sociale intergénérationnelle
(changement de catégorie sociale avec ses parents), mobilité sociale intragénérationnelle (changement de statut social au cours de sa vie), mobilité géographique (déplacement physique),
mobilité professionnelle (changement d’entreprise sans modification de son statut social).
2 La mesure de la mobilité intergénérationnelle
➜
DOC 1  Tel père, tel fils ? ➜ Manuel p. 212
1. Le père et le fils ont commencé leur vie professionnelle comme sportifs.
2. La reproduction sociale peut se définir comme la reconduction du statut social entre le père et le fils.
DOC 2  Comment l’INSEE mesure-t-il la mobilité sociale ? ➜ Manuel p. 212
1. Le choix des hommes actifs de la tranche d’âge 40-59 ans se justifie pour pouvoir effectuer une comparaison pertinente entre la position sociale des pères et celle des fils (et « éviter les distorsions dues
aux effets d’ancienneté ou de mobilité professionnelle »). Le choix des pères s’explique par le fort taux
d’inactivité des mères des femmes de 40 à 59 ans.
2. Observer la mobilité sociale des filles par rapport à leurs pères, c’est s’exposer à des distorsions dues
aux inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail (difficultés pour les femmes d’accéder
aux emplois les plus élevés).
3. Une même catégorie sociale entre le père et le fils peut avoir une signification sociale différente dans le
temps en termes de prestige, de pouvoir ou de richesse. Ne pas prendre en compte la mère est une limite particulièrement importante (on connaît l’importance de la mère en matière de réussite scolaire et de stratégie
de mobilité). L’INSEE utilise les PCS/CSP, on peut donc reformuler les limites propres à cet outil vues dans le
chapitre précédent. La mobilité professionnelle en cours de carrière est difficilement prise en compte.
124
Partie 2 • Thème1 Classes, stratification et mobilité sociales
DOC 3  La mobilité sociale obtenue à partir de l’enquête FQP 2003 ➜ Manuel p. 213
Remarque importante : on attirera l’attention des élèves sur le fait que certains documents inversent les
lignes et les colonnes. La présentation adoptée ici correspond aux « sujets 0 » de la nouvelle épreuve du
baccalauréat.
1.– En France, en 2003, on dénombrait 252 000 agriculteurs exploitants (actifs ayant un emploi ou
anciens actifs ayant eu un emploi, âgés de 40 à 59 ans), dont le père était aussi agriculteur exploitant.
– 7 045 représente le nombre total en milliers d’hommes actifs ayant un emploi ou anciens actifs ayant
eu un emploi et étant âgés de 40 à 59 ans en 2003.
– En France, en 2003, 870 000 hommes (actifs…) ont un père artisan, commerçant ou chef d’entreprise.
– En France, en 2003, on dénombrait 285 000 agriculteurs (ayant un emploi ou anciens actifs ayant eu un
emploi et étant âgés de 40 à 59 ans).
2. La table de mobilité décrit la situation d’un individu en croisant deux informations, la position sociale
des pères et la position sociale des fils. La population étudiée à une date donnée porte sur les hommes
âgés de 40 à 59 ans, actifs ou anciens actifs. On détermine donc la catégorie sociale de la personne au
moment de l’enquête, puis cette information est croisée avec la catégorie sociale à laquelle appartenait
le père de la personne enquêtée.
3. Toutes les données de la diagonale correspondent à l’immobilité sociale. On y retrouve donc les individus qui se trouvent au moment de l’enquête dans la même catégorie sociale que celle de leur père.
4. 252 + 182 + 310 + 263 + 108 + 1 373 = 2 488, soit 2 488/7 045 = 0,35, ou encore 35 % d’immobiles et
65 % de mobiles.
DOC 4  Table des destinées et des recrutements ➜ Manuel p. 213
Pour des raisons de place, les tables des destinées et des recrutements sont ici présentées dans un même
tableau. Pour mieux les différencier, les chiffres des destinées sont en caractères romains et ceux des
destinées en italiques. On attirera l’attention des élèves sur cette difficulté particulière de lecture.
1. Pour la table des destinées : Que sont devenus les individus originaires d’une certaine catégorie
sociale ? Pour la table des recrutements : Qui étaient les pères des fils qui appartiennent à une catégorie
sociale ?
2. En 2003, 22 % des fils d’agriculteurs étaient devenus agriculteurs ; en 2003, 88,4 % des agriculteurs avaient un père agriculteur. On pourra faire remarquer l’intérêt de la lecture des données pour les
agriculteurs, moyen relativement facile de faire la distinction entre les deux tables. On retrouvera ces
résultats en effectuant les calculs 252/1 143 et 252/285.
3. 10,1 % et 23,1 %. La formulation exacte est : « En France, en 2003, 10,1 % des fils d’ouvriers (actifs
ayant un emploi ou anciens actifs ayant eu un emploi, âgés de 40 à 59 ans) sont cadres. » « En France,
en 2003, 23,1 % des cadres (actifs ayant un emploi ou anciens actifs ayant eu un emploi, âgés de 40
à 59 ans) ont un père ouvrier. » Une autre manière de formuler la réponse : « En France, en 2003, sur
100 cadres (actifs ayant un emploi ou anciens actifs ayant eu un emploi, âgés de 40 à 59 ans), 23,1 en
moyenne ont un père ouvrier. »
4. Pour la table des recrutements, la ligne « Ensemble » représente la répartition par catégories sociales
des pères, quelle que soit la catégorie sociale des fils (par exemple, en France, en 2003, 16,2 % des actifs
ayant un emploi ou anciens actifs ayant eu un emploi, âgés de 40 à 59 ans, ont un père appartenant à la
catégorie des agriculteurs). Pour la table des destinées, la colonne « Ensemble » donne la répartition des
fils selon la catégorie sociale en 2003. La diagonale exprime toujours l’immobilité sociale ou la reproduction sociale.
Chapitre 9 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
125
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 213
Table des destinées
Table des recrutements
Principe
Partir du passé (la position sociale
du père) pour se présenter vers le présent
(la position sociale occupée par le fils
au moment de l’enquête).
Partir du présent (la position sociale
occupée par le fils au moment de
l’enquête) pour remonter dans le passé
(la position sociale du père).
Question
posée
Que sont devenus les individus originaires
d’une certaine catégorie sociale ?
Qui étaient les pères des fils qui
appartiennent à une catégorie sociale ?
Exemple
En 2003, 22 % des fils d’agriculteurs
étaient devenus agriculteurs.
En 2003, 88 % des agriculteurs avaient
un père agriculteur.
3 De la mobilité observée à la fluidité sociale
➜
DOC 1  Pourquoi observer la mobilité sociale ? ➜ Manuel p. 214
1. Un statut social est la position occupée par un individu dans un environnement (« espace ») social
donné. Ce statut génère des attentes et des comportements liés à cette position particulière.
2. Les statuts sociaux sont assignés dans les sociétés qui se rapprochent des castes (impossibilité de
changer le statut social assigné à la naissance) ; dans les sociétés à « idéal démocratique », l’égalité des
conditions et des chances devrait permettre de changer de statut (statut acquis par son « mérite »).
3. La mobilité sociale devient donc un enjeu démocratique, c’est la preuve de la bonne réalisation de la
« méritocratie » et de l’idéal démocratique.
DOC 2  Les limites de la mobilité sociale observée ➜ Manuel p. 214
Document important pour faire comprendre l’utilité de compléter la mobilité observée par la fluidité
sociale. La question 4 conduit « naturellement » à l’introduction de la fluidité sociale !
1. Par construction, plus on augmente le nombre de catégories sociales, plus la mobilité apparaît comme
importante, et inversement. On peut faire vérifier ce principe aux élèves en leur demandant de construire
une table de mobilité qui ne considère que trois catégories sociales (supérieure, moyenne, populaire),
puis en leur faisant calculer la part des immobiles et en comparant le résultat obtenu avec la question 4
de l’exercice 3 de la p. 213.
2. La non-prise en compte des mobilités sociales tardives ; la méconnaissance relative de la mobilité
des femmes (difficulté de connaître la catégorie sociale des mères) ; la difficulté de définir la mobilité
sociale (ou l’immobilité) et de comparer les statuts sociaux liés aux différentes catégories entre deux
générations (l’exemple de l’instituteur est assez représentatif).
3. On peut penser que le prestige social lié au statut de médecin généraliste n’est plus le même, les
conditions d’exercice ont changé, l’immobilité sociale apparente cache sans doute, dans une certaine
mesure, un déclassement social.
4. La mobilité sociale observée est donc fortement biaisée par l’évolution des structures de la population active. La mobilité sociale observée s’accroît si, dans une société donnée, la part des positions
sociales se transforme (par exemple, si la part des cadres et professions intellectuelles supérieures augmente fortement). Il fallait donc trouver un indicateur qui puisse échapper à cette limite importante.
DOC 3  La fluidité sociale, une autre mesure de la mobilité sociale ➜ Manuel p. 215
1. De manière générale, la fluidité sociale est une situation où la mobilité sociale est relativement élevée. Depuis les années 1980, et plus particulièrement suite aux premières présentations de Louis-André
Vallet, la fluidité sociale est le calcul des chances respectives des membres de différents groupes sociaux
d’atteindre tel ou tel statut.
126
Partie 2 • Thème1 Classes, stratification et mobilité sociales
2. La mobilité nette est une des deux composantes de la mobilité observée ; la mobilité observée est un
taux absolu de mobilité, la fluidité sociale est un taux relatif : « Un fils d’ouvrier a x fois plus de chances
qu’un fils de cadre de devenir ouvrier. »
3. Ce taux relatif permet l’étude du lien entre origine et position sociales, indépendamment de l’état de
la distribution des catégories sociales des pères et des fils.
DOC 4  Comment mesurer la fluidité sociale ? ➜ Manuel p. 215
Rappelons que, contrairement à la notion de fluidité sociale, la notion d’odds ratio n’est pas explicitement au programme. Selon le niveau de la classe, il n’est cependant peut-être pas inutile de procéder à
un exemple simple pour permettre de mieux comprendre la notion de fluidité sociale. Le TD permet aussi
d’expliquer qu’il peut y avoir, dans une société, augmentation de la mobilité sociale mais constance de la
fluidité sociale. Ainsi, on sait qu’il faudrait, selon les conclusions de Louis-André Vallet, deux siècles en
France pour atteindre une situation où les destins sociaux ne dépendraient plus de l’origine sociale, alors
que nous constatons une augmentation de la mobilité sociale observée.
1. On utilise les odds ratios, qui servent à comparer les risques ou les chances pour deux populations
données. Il s’agit de faire un rapport entre deux autres rapports, puis d’étudier l’évolution du résultat
obtenu à différentes dates pour conclure à l’augmentation ou à la réduction des inégalités.
2. L’inégalité dans les destins sociaux peut se mesurer en comparant le rapport entre les chances d’accès
à une catégorie plutôt qu’à une autre des enfants de deux catégories différentes. En 1920, 53,5 % des
fils de « cadres supérieurs » accèdent à cette même catégorie, alors que 6,6 % des fils de « cadres supérieurs » deviennent « ouvriers ».
Ils ont donc environ 8,1 fois plus de chances de devenir cadres supérieurs qu’ouvriers (53,5/6,6 ≈ 8,1).
Chez les fils d’ouvriers, ces proportions sont de 5,6 % et 53 %.
Ils ont donc environ 9,5 fois moins de chances d’être cadres supérieurs qu’ouvriers (5,6/53 ≈ 1 /9,5). Les
« chances relatives » de devenir cadres supérieurs plutôt qu’ouvriers sont ainsi dans un rapport de 8,1 à
1/9,5 environ, soit 8,1 x 9,5 = 76,95. Un fils de cadre supérieur a donc environ 77 fois plus de chances
qu’un fils d’ouvrier de devenir cadre plutôt qu’ouvrier.
3. Trente et un ans plus tard, les fils de cadres supérieurs ont vu augmenter leur probabilité de devenir ouvriers et les fils d’ouvriers celle de devenir cadres supérieurs. Les « chances relatives » de devenir
cadres supérieurs plutôt qu’ouvriers sont alors 51 fois plus grandes chez les fils de cadres que chez les fils
d’ouvriers. L’inégalité des destins sociaux mesurée par cet indicateur reste importante mais fait apparaître une diminution marquée.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 214
relative – inégalité – fils – diminue – origine – indépendamment.
DOSSIER 2
Quelles sont les évolutions de la mobilité sociale en France ?
1 Le débat sur l’importance et l’évolution de la mobilité sociale
➜
DOC 1  Le poids de l’héritage remonte-t-il en flèche ? ➜ Manuel p. 216
1. Le titre du magazine suggère la fin de l’« idéal démocratique » par un retour des positions acquises au
détriment de la méritocratie et de la mobilité sociale.
2. L’argument de ce retour des héritiers naît de l’étude du flux annuel d’héritage qui repart à la hausse
pour atteindre 15 % du revenu national en 2010 contre 5 % en 1950.
3. L’héritage va à l’encontre de la valeur de mérite personnel.
Chapitre 9 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
127
DOC 2  L’augmentation de la mobilité observée ➜ Manuel p. 216
1. En 1953, en France, selon les enquêtes FQP de l’INSEE, sur 100 hommes actifs ayant un emploi ou
anciens actifs ayant eu un emploi, 69 en moyenne sont « immobiles », c’est-à-dire ont une position
sociale identique à celle de leur père.
2. On constate une augmentation de la mobilité sociale observée qui passe entre 1953 et 2003, pour les
hommes ayant une position sociale différente de celle de leur père, de 31 à 65 %.
3. Une partie de cette évolution est le résultat des changements de la structure sociale des pères, mais
l’essentiel est dû à la mobilité nette.
DOC 3  La fluidité sociale progresse lentement ➜ Manuel p. 217
1. La mobilité a fortement augmenté puisque, en 1953, 50,7 % des hommes de 35 à 59 ans étaient classés dans la même catégorie sociale que leur père contre 40 % en 1970, 37,6 % en 1977, 36,5 % en 1985 et
35,1 % en 1993. Mais l’inégalité relative des chances (fluidité sociale) diminue peu au cours du temps.
2. Ces tendances s’expliquent par les transformations structurelles de la société française.
3. Dans une certaine mesure, on peut conclure à un retour des héritiers en France, puisque les inégalités
d’accès aux statuts supérieurs se sont accrues en dix ans.
DOC 4  L’ascenseur social redescend-il ? ➜ Manuel p. 217
1. Pour 2003, la mobilité sociale est encore majoritaire mais, parmi les mobiles, une partie non négligeable concerne connaît une mobilité sociale descendante.
2. La part de la mobilité sociale descendante augmente entre les deux dates.
3. L’ascenseur social n’est plus systématique.
4. Pour les individus issus de milieux populaires, s’élever au-dessus de la condition de ses parents devient
de plus en plus difficile. Pour les enfants issus de milieux favorisés, les risques de mobilité sociale descendante sont sévèrement accrus.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 217
La mobilité sociale a beaucoup augmenté au cours des dernières décennies, en raison des transformations structurelles : la proportion d’hommes ayant une position sociale différente de celle
de leur père passe de 31 % des actifs ayant un emploi ou des anciens actifs ayant eu un emploi
en 1953 à 65 % (document 2). Les transformations structurelles sont pour Louis-André Vallet la
principale cause de cette mobilité sociale (document 3, premier paragraphe).
L’inégalité des chances sociales ou la structure de la mobilité y sont en revanche demeurées
largement inchangées : selon la même étude de Louis-André Vallet (document 3), au rythme
actuel de l’augmentation de la fluidité sociale en France, il faudrait cependant deux siècles
pour atteindre une situation où les destins sociaux ne dépendraient plus de l’origine sociale.
De plus, les inégalités d’accès aux statuts supérieurs se sont accrues en dix ans (document 3),
ce qui peut laisser à penser qu’il est de plus en plus difficile pour les individus issus de milieux
populaires de s’élever dans la société française (document 4).
2 La menace du déclassement social
➜
DOC 1  Une expérience de déclassement social ➜ Manuel p. 218
1. Le père, niveau d’études BEPC, est cadre dans la fonction publique. La fille, niveau d’études bac + 2,
est hôtesse d’accueil.
2. Le déclassement social se juge par la comparaison des positions sociales entre le père et la fille. Avec
un niveau d’études supérieur, la fille occupe une position sociale moins prestigieuse que celle du père.
128
Partie 2 • Thème1 Classes, stratification et mobilité sociales
3. « Je me retrouve à faire l’hôtesse d’accueil. » « C’est dingue quand on y pense. »
4. Les positions acquises ne sont pas forcément comparables dans le temps, ni durables. Il peut aussi
s’agir d’un décalage par rapport aux parents (difficulté de maintenir la position sociale héritée) ou d’un
décalage entre le niveau de qualification obtenu et le niveau requis pour l’emploi occupé. Le déclassement social peut être objectif ou ressenti. Par exemple, Éric Maurin pense qu’il s’agit plus, en France,
d’une « peur du déclassement » que d’un déclassement objectif. On insistera donc sur la difficulté objective de juger d’un déclassement social et du jugement de valeur que cela sous-entend.
DOC 2  Le paradoxe d’Anderson ➜ Manuel p. 218
1. 53 %.
2. Ceux qui améliorent leur position vis-à-vis de celle de leur père sont, davantage que la moyenne, ceux
dont les niveaux d’études sont supérieurs.
3. Un diplôme identique donne accès à des positions sociales moins élevées que celles des parents.
4.Un raisonnement rationnel conduit tous ceux qui ne souhaitent pas descendre l’échelle sociale à
faire des études plus poussées que celles de leurs parents. Comme tous prennent la même décision, il en
résulte un effet d’agrégation pervers qui consiste en une diminution du rendement social du diplôme. Un
même titre scolaire étant détenu par davantage d’agents, il perd de son efficacité relative.
DOC 3  La mobilité sociale descendante n’est plus un phénomène marginal ➜ Manuel p. 219
1. Dans la mobilité sociale descendante, une personne passe d’une position sociale à une autre, jugée
inférieure.
2. 3,2 % des hommes âgés de 30 à 54 ans en 1980 et encore en emploi en 1985 sont dans un groupe
socioprofessionnel de statut moins élevé en 1985, ce qui représente 167 000 personnes sur le champ
considéré.
6,6 % des hommes âgés de 30 à 54 ans en 1998 et encore en emploi en 2003 sont dans un groupe socioprofessionnel de statut moins élevé en 2003, ce qui représente 430 000 personnes sur le champ considéré.
3.On constate donc que cette mobilité descendante est en augmentation si l’on compare les deux
périodes étudiées (voir la question 2), et ceci quel que soit le groupe socioprofessionnel en début de
période. Le phénomène est particulièrement remarquable (de manière logique) pour les groupe les plus
élevés de la société, c’est-à-dire les cadres (respectivement 2,1 % et 8,2 % des hommes exerçant une
profession de cadre sont concernés par ce phénomène). Même constat pour les femmes, avec un écart en
points encore plus grand. Il serait cependant excessif de parler d’un phénomène majoritaire, d’où le titre
du document.
DOC 4  La réalité du déclassement social, un débat sociologique ➜ Manuel p. 219
1. Les définitions du déclassement social sont multiples. Pour le Centre d’analyse stratégique (CAS),
il peut s’agir de l’incapacité d’un individu à maintenir la position sociale héritée de ses parents ou d’un
décalage entre le niveau de qualification obtenu par l’individu et le niveau requis par l’emploi. On pourra
aussi parler de déclassement si la situation d’une personne est significativement moins bonne que celle
des personnes d’un niveau comparable observée quelques années plus tôt. Enfin, on notera la définition
donnée par Éric Maurin dans le texte : c’est le fait de perdre un emploi stable.
2. Pour Éric Maurin, cette « peur du déclassement » ne peut se justifier objectivement, puisqu’elle ne
concerne que 1 % de la population active chaque année, c’est-à-dire une infime minorité d’actifs.
3. Le fossé entre salariés protégés et ceux qui ne le sont pas est réel. « On aurait d’autant plus peur de
déchoir que sa propre situation est assurée et bien plus que celle des autres. » Mais l’expérience au travail
peut renforcer ce sentiment de déclassement, de même que la baisse du niveau de vie.
4. Le déclassement serait un fait objectif, la peur du déclassement un sentiment subjectif.
Chapitre 9 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
129
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 219
1.Incapacité d’un individu à maintenir la position sociale héritée de ses parents : 22 % à 25 %
des trentenaires et quadragénaires se retrouvent aujourd’hui plus bas dans l’échelle sociale que
leurs parents. Cette proportion était de 18 % au début des années 1980.
2.Décalage entre le niveau de qualification requis dans l’emploi et le niveau de celui qui l’occupe : ce « déclassement » s’observe en particulier dans la fonction publique, qualifiée de « cas
d’école » par les chercheurs en raison du nombre très élevé de surdiplômés. 64 % des jeunes
recrutés dans la fonction publique seraient en effet titulaires d’un diplôme supérieur – voire
très supérieur – à celui normalement requis pour passer le concours.
DOSSIER 3
Quels sont les déterminants de la mobilité et de la reproduction sociales ?
1 Le rôle discuté de l’école
➜
DOC 1  À quel emploi mènent les diplômes ? ➜ Manuel p. 220
1. La colonne de droite indique la situation professionnelle des jeunes sortis de formation initiale depuis
environ cinq ans, pour tous les diplômés du secondaire (en 2009). Elle va donc servir de point de comparaison pour voir à quel emploi mènent les diplômes.
2. On constate que ne pas avoir de diplôme est pénalisant (importance plus grande des sans-activité et
des chômeurs), et que les emplois de cadres et professions intermédiaires sont plus fréquents pour ceux
qui ont une formation initiale de type bac général.
3. On constate une corrélation entre diplôme et positions sociales. Mais cette corrélation n’est pas certaine.
4. L’école a un rôle à jouer dans l’idéal méritocratique, qui doit permettre la mobilité sociale.
DOC 2  Le rôle du capital culturel dans la reproduction sociale ➜ Manuel p. 220
1. Savoirs et savoir-faire hérités du milieu social et valorisés par l’école : certaines pratiques culturelles
familiales (visite des musées, par exemple), mais aussi la capacité à argumenter et à organiser sa pensée,
le vocabulaire employé dans la famille, etc.
2. Ces pratiques culturelles sont plus ou moins proches des attentes du milieu scolaire. La proximité
sociale avec l’institution favorise la réussite scolaire, qui va légitimer et valoriser certaines cultures dites
« légitimes » car partagées par les catégories sociales les plus valorisées dans la société.
3. L’école a donc un rôle à jouer, mais ce rôle doit être relativisé par l’origine sociale des individus.
DOC 3  Le système éducatif ne peut pas tout ➜ Manuel p. 221
1. Faire le lien avec le document précédent (capital culturel de la famille).
2. L’école peut aussi reproduire l’ordre social et « légitimer » les inégalités.
3. Le contexte économique est fondamental, en période de forte croissance, le nombre de « places à
prendre » est plus important et permet donc la mobilité sociale. En période de moindre croissance, le
capital social et le réseau social reprennent de l’importance.
DOC 4  Faut-il repenser l’école ? ➜ Manuel p. 221
1. L’égalité des chances suppose que tous les individus ont la même probabilité d’accéder aux positions
sociales les plus valorisées, indépendamment de leur origine sociale. L’égalité des places consiste à
réduire les inégalités de pouvoir, de prestige et de richesse entre les situations sociales.
130
Partie 2 • Thème1 Classes, stratification et mobilité sociales
2.La structure sociale est moins hiérarchique dans la société scandinave. On monte et on descend
l’échelle sociale plus facilement.
3. Pour François Dubet, le vrai combat passe par une revendication de plus d’égalité des places, et non
par la perpétuelle revendication de l’égalité des chances. « On réalisera l’égalité des chances en réduisant l’inégalité des places, des positions sociales entre les individus. »
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 221
statut social – mérite – héritées – la reproduction – le capital culturel – le langage – légitimer.
2 Le poids déterminant de la famille
➜
DOC 1  Le rôle de la famille dans la réussite scolaire ➜ Manuel p. 222
1. A priori, Imane n’évolue pas dans un milieu favorable à la réussite scolaire (niveau familial du capital
scolaire modeste). Il s’agit donc d’une « réussite paradoxale », c’est-à-dire inattendue par rapport aux
statistiques qui montrent une corrélation positive entre niveau d’études des parents et réussite scolaire.
2. Le père d’Imane a incorporé un ensemble d’attitudes en harmonie avec l’école : politesse, langage
explicite, construit, correct, précis, ton posé… Il a acquis l’habitude du discours formel, explicite, la
maîtrise de l’argumentation et de la rédaction par son passé de militant. Il lit beaucoup de journaux
et de revues politiques (Jeune Afrique), apprécie des produits culturels légitimes tels que des poètes et
chanteurs égyptiens ou des écrivains arabes.
3. La famille s’occupe de la scolarité des enfants, suit les notes d’Imane régulièrement. Le père parle
souvent d’école avec ses enfants, surveille les rythmes de vie.
DOC 2  Un investissement familial croissant ➜ Manuel p. 222
1. L’investissement des parents se manifeste par l’importance de la mobilisation de la mère, le choix de
l’école, le suivi du travail scolaire.
2.Les enjeux à l’école sont vécus comme de plus en plus importants, la compétition scolaire est de
plus en plus rude, le système scolaire est de plus en plus diversifié (suppression de la carte scolaire par
exemple).
3. Le « métier de parents » nécessite une mobilisation constante et demande un engagement de plus en
plus fort, alors que la « simple » possession d’un capital culturel suffisait auparavant à garantir la réussite scolaire.
DOC 3  Des stratégies familiales inégalement efficaces ➜ Manuel p. 223
1. Le groupe de référence d’un individu représente le groupe social porteur des valeurs et des buts les
plus désirables et/ou les plus en conformité avec ses propres opinions. Le groupe d’appartenance est
caractérisé par l’interaction des membres du groupe et par le fait que les membres se définissent euxmêmes comme appartenant au groupe.
2. La réussite scolaire dépend à la fois du groupe d’appartenance et du groupe de référence. Plus que le
niveau scolaire atteint, c’est le parcours scolaire qui peut être vécu comme une réussite pour les enfants
des catégories modestes qui sont assez éloignés de la culture scolaire.
3. Les familles tendent à déterminer leurs ambitions et leurs décisions en matière scolaire en fonction de
leur position sociale.
4. Ce qui est un échec social pour une famille est une réussite sociale pour une autre. L’ambition scolaire
est donc moindre dans les familles populaires, puisque le coût de la poursuite scolaire est plus prévisible
que les avantages attendus.
Chapitre 9 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
131
DOC 4  Les chances d’exercer une profession dépendent-elles de l’origine sociale ? ➜ Manuel p. 223
1. 82 % pour les hommes et 78 % pour les femmes.
2. Lorsqu’ils détiennent un diplôme d’enseignement supérieur de même catégorie, les enfants de cadres
ont plus de chances d’exercer une profession supérieure ou intermédiaire que ceux d’ouvriers.
3. Les chances d’exercer une profession de cadre supérieur… dépendent du diplôme obtenu, mais aussi
de l’origine familiale. Le même diplôme a un rendement social différent selon l’origine sociale de celui
qui le détient (importance du capital social pour rentabiliser son diplôme).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 223
1.Vrai, selon la sociologue Marie Duru-Bellat (activités parascolaires en hausse, choix de
l’école, cours particuliers, coaching, engagement de la mère dans la scolarité de l’enfant…).
2.Faux, importance de l’origine sociale de l’individu pour « rentabiliser » son diplôme. (À
diplôme identique, cette rentabilité est différente selon l’origine sociale.)
3.Vrai (document 4).
4.Vrai, selon le sociologue Raymond Boudon (document 3).
Exercices ➜ Manuel p. 227
EXERCICE 1
1. Faux, la mobilité géographique ne donne pas nécessairement lieu à un changement de niveau social.
2. Faux, la mobilité sociale descendante n’est plus un phénomène marginal mais elle n’est pas majoritaire.
3. Faux, la mobilité nette est la différence entre la mobilité brute (ou mobilité totale) et la mobilité
structurelle. La fluidité sociale est l’évolution de l’inégalité des chances relatives entre deux individus
d’origine sociale différente d’accéder à une position sociale déterminée.
4. Vrai, depuis la fin des années 1970, les sociologues préfèrent opposer mobilité observée et fluidité
sociale plutôt que mobilité structurelle et mobilité nette.
5. Faux, la table des recrutements permet de connaître la position sociale qu’occupaient les pères en
fonction de celle aujourd’hui occupée par leurs fils.
6. Vrai, même si, pour Louis-André Vallet, « une proposition largement acceptée parmi les sociologues
est que la mobilité sociale a beaucoup augmenté au cours des dernières décennies, en raison des transformations structurelles qu’a connues la société française, mais que l’inégalité des chances sociales ou la
structure de la mobilité y sont en revanche demeurées largement inchangées ».
EXERCICE 2
1 = mobilité intergénérationnelle ascendante
2= mobilité intergénérationnelle descendante
3= mobilité intragénérationnelle ascendante
4= mobilité intragénérationnelle descendante
EXERCICE 3
1. ascendante – 2. structurelle – 3. de plus en plus – 4. mobilité observée – 5. augmente – 6. complémentaires/différentes.
132
Partie 2 • Thème1 Classes, stratification et mobilité sociales
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 228
Distinguer la mobilité sociale nette observée de la fluidité sociale
Le TD se propose d’approfondir la notion de fluidité sociale. On connaît l’importance actuelle de l’opposition
entre mobilité observée et fluidité sociale chez les sociologues de la mobilité. L’exercice revient sur ces deux
notions, pour mieux comprendre leur mode de calcul et montrer l’intérêt d’opposer ces deux mesures de la
mobilité sociale.
Étape 1
1.300 winners. Et parmi eux, 150, c’est-à-dire les trois quarts des fils de winners. 150 aussi, mais cela ne
représente que 1/7e des fils de loosers.
2.950 loosers ; parmi ceux-ci, 900 sont fils de loosers et seulement 50 sont fils de winners.
3. Les fils de loosers qui deviennent winners ET les fils de winners qui deviennent loosers.
4. (150 + 50)/1250 = 0,16, soit 16 % de mobilité sociale nette.
Étape 2
1. 150/50 = 3.
2. 150/900 = 1/6 (environ 0,16).
3. (150/50)/(150/900) = 18.
Dans cet exemple, un fils de winner a 18 fois plus de chances de devenir winner qu’un fils de looser n’a de
chances de devenir winner lui-même.
Étape 3
1. (350 + 20)/1250 = 0,296, soit 29,6 % de mobilité sociale nette (on constate donc une augmentation
de la mobilité sociale).
2. (180/20)/(350/700) = 18.
Dans cet exemple, la société est plus mobile en n + 1, mais cette mobilité plus élevée ne résulte pas d’une
plus forte « fluidité », c’est-à-dire d’une diminution de l’inégalité des chances. On peut donc admettre
que l’augmentation de la mobilité observée n’est que le résultat des transformations structurelles de la
population.
Étape 4
La mobilité sociale observée s’accroît si la part des positions sociales les plus valorisées augmente. La
fluidité sociale permet d’observer l’évolution de la mobilité sociale en observant l’évolution de l’inégalité des chances en dehors des transformations structurelles de la population.
vers le bac
➜ Manuel pp. 229-231
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 229
Sujet : En quoi l’évolution de la structure socioprofessionnelle influence-t-elle la mobilité sociale ?
Plan détaillé
Problématique possible : les transformations de la structure professionnelle permettent-elles toujours
l’ascenseur social en France ?
I.L’évolution de la structure professionnelle impose une grande partie
de la mobilité sociale en France.
A. La transformation de la structure professionnelle (accroissement des emplois qualifiés, modification des secteurs d’activité, groupes sociaux structurellement en déclin ou en augmentation)...
B.… permet une mobilité structurelle plutôt ascendante : des trajets plutôt courts mais longtemps
facteurs de mobilité ascendante, plus de création d’emplois qualifiés dans un contexte de croissance.
Chapitre 9 Comment rendre compte de la mobilité sociale ?
133
II.Un ascenseur social bloqué.
A. La fin de l’effet de structure : modification des emplois créés, moindre qualification/précarité.
B. Les risques de déclassement : le retour des héritiers, le descenseur social, retour de l’importance
du capital social.
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 230
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. La mobilité observée (mobilité structurelle + mobilité nette) s’exprime à travers des taux absolus de
mobilité. La mobilité relative permet de saisir l’évolution de la fluidité sociale, c’est-à-dire des chances
respectives des membres de différents groupes sociaux d’atteindre tel ou tel statut (avec des résultats du
type « un fils d’ouvrier a x fois plus de chances qu’un fils de cadre de devenir ouvrier »).
2. Mesurer le déclassement social présente une certaine difficulté, car il peut s’agir d’un sentiment subjectif. Il peut s’agir d’une part de l’incapacité d’un individu à maintenir la position sociale de ses parents,
d’autre part d’un décalage entre la qualification de l’individu et celle requise dans l’emploi occupé.
Partie 2 Étude d’un document
La présentation du document peut consister en une présentation du principe des tables de mobilité, et
plus particulièrement de la table des destinées. L’intérêt essentiel du document est de montrer la différence de mobilité entre les filles et les pères : ainsi, on peut montrer une destinée différente selon le sexe
vers des groupes sociaux particuliers (distinction entre employés et ouvriers), et une apparente mobilité
descendante plus forte chez les femmes qui pourrait s’expliquer par la différence de qualification des
emplois entre les hommes et les femmes. On notera aussi que la mobilité sociale des femmes dont le père
était ouvrier, âgées de 40 à 59 ans en 2003, est très forte, sans que l’on puisse en déduire que la mobilité
est principalement ascendante : la plupart des filles deviennent employées, ce qui n’est une mobilité ni
ascendante ni descendante : les deux groupes socioprofessionnels sont des salariés d’exécution.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
– le diplôme devient un moyen majeur d’accéder aux emplois (corrélation entre le diplôme et les emplois
occupés) ;
– massification du système scolaire : l’école permet aux enfants d’origine populaire d’obtenir un diplôme,
généralisation des études à l’ensemble des enfants de toutes les catégories sociales ;
– cette situation est relativement récente et va permettre d’expliquer la mobilité sociale ascendante dans
un contexte économique favorable (création de nombreux emplois qualifiés) ;
– l’école permet donc de gravir les échelons de l’échelle sociale, ce qui est la définition de la mobilité
sociale ascendante ;
– il semble cependant difficile de ne pas conclure que, pour reprendre un titre de document, « l’école ne
peut pas tout »…
guide méthodologique ➜ Manuel p. 231
Comprendre le libellé du du sujet de la partie 3 de l’épreuve composée
Étape 1
On insistera sur le terme « vous montrerez » (il ne s’agit pas ici de débattre) et sur la définition de la
mobilité sociale.
Étape 2
1. Réponse c.
2. a. Le rôle de l’école dans la mobilité sociale est explicitement évoqué dans les déterminants de la
mobilité sociale. Un sujet au bac est donc fortement prévisible. L’actualité des recherches en sciences
sociales porte beaucoup sur la fin de la mobilité sociale ascendante, les limites du rôle de l’école dans la
mobilité sociale, etc.
b. Autres sujets possibles : L’école permet-elle toujours la mobilité sociale ? Peut-on critiquer le rôle de
l’école dans la mobilité sociale ?
134
Partie 2 • Thème1 Classes, stratification et mobilité sociales
Chapitre
10
Quels liens sociaux dans des sociétés
où s’affirme le primat de l’individu ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce premier chapitre du second thème propose une problématique actuelle et en même temps classique de la sociologie : « Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ? ».
Nous avons fait le choix de traiter ce questionnement en deux dossiers qui permettent de suivre fidèlement les indications complémentaires du programme.
Ainsi, un premier dossier est consacré à l’évolution des formes de solidarité : la première double page
présente l’évolution des formes de solidarité selon Durkheim (solidarités mécanique et organique :
notions au programme) puis les deux doubles pages suivantes s’interrogent sur les effets ambivalents de l’individualisme sur la cohésion sociale et le renouvellement des liens sociaux et communautaires dans des sociétés marquées par cet individualisme.
Le second dossier questionne, conformément au programme, l’évolution des instances d’intégration
et ses conséquences sur l’intégration sociale. Chaque double page est ainsi consacrée à chacune des
instances d’intégration citées dans les indications complémentaires : la famille, l’école, le travail et
l’État.
Le TD est consacré à une étude de cas précis : celle des quartiers dits sensibles, où les problématiques
de la cohésion sociale, des formes de solidarité et du rôle des instances d’intégration face aux inquiétudes concernant leur « désaffiliation » ou un supposé repli individualiste et/ou communautaire se
posent avec une acuité encore plus grande.
Bibliographie
– Cusset Yves, Le lien social, Armand Colin, coll. 128, 2011. Un ouvrage de synthèse sur les principales
problématiques du chapitre.
– Le Bart Christian, L’individualisation, Presses de Sciences-Po, 2008. Une synthèse claire et complète
sur les sociologies de l’individualisation.
– Paugam Serge (dir.), Repenser la solidarité, PUF, 2011. Un ouvrage collectif avec des contributions
des principaux spécialistes français des questions relatives aux solidarités sociales.
– Singly François de, Les uns avec les autres : quand l’individualisme crée du lien, Hachette, coll. Pluriel,
2010. Défense et illustration de l’individualisme qui, selon l’auteur, ne peut être tenu pour responsable de la crise du lien social.
Sitographie
– www.insee.fr
– www.ined.fr
– www.credoc.fr. Données sur les solidarités familiales.
– www.sante.gouv.fr. Rubrique DREES pour des données sur la protection sociale.
– www.education.gouv.fr
– www.inegalites.fr (Observatoire des inégalités).
– www.onpes.fr (Observatoire de la pauvreté et de l’exclusion).
– www.strategie.gouv.fr (Centre d’analyse stratégique).
Chapitre 10 Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ?
135
DOSSIER 1
Comment évoluent les formes de solidarités ?
1 De la solidarité mécanique à la solidarité organique
➜
DOC 1  Plusieurs façons de vivre ensemble ➜ Manuel p. 234
1. Ces deux images représentent deux formes de relations marchandes : un marché de fruits et légumes
et une caisse de supermarché.
2. Les relations sociales ne s’y vivent pas de la même façon car, dans le premier cas, la relation sociale
prend plus de temps, peut conduire à des échanges plus personnels et donc mener à une interconnaissance plus poussée. Le point commun essentiel est qu’il s’agit d’une relation marchande.
3. Ces différences s’expliquent par un développement de modes de relations marchandes plus impersonnels liés à l’individualisation opérée dans les sociétés modernes.
DOC 2  Le modèle de la communauté et de la société selon Ferdinand Tönnies ➜ Manuel p. 234
1. La communauté est caractérisée par l’harmonie des membres de la société, une conscience commune
importante, avec un fort attachement à sa famille, son village, et avec de nombreuses pratiques traditionnelles et coutumières. La société, elle, est caractérisée par une forme d’autonomisation des individus et un mode de vivre ensemble concurrentiel.
2. Exemple de communauté : un village encore peu développé ; exemple de société : une ville dans nos
sociétés.
3. Avantages de la communauté : fort sentiment d’appartenance des membres du groupe, solidarité et
cohésion sociale fortes. Inconvénients : peu d’autonomie des individus. Avantages de la société : individualisation, autonomie des membres, détachement par rapport aux traditions, recherche d’innovation.
Inconvénients : risques pour la cohésion sociale, problème d’intégration des individus.
DOC 3  Les formes de solidarité selon Durkheim ➜ Manuel p. 235
1. Les deux types de solidarité mis en avant sont les solidarités organique et mécanique. Dans le premier
cas, la solidarité est liée à la ressemblance des individus, avec une conscience collective forte, alors que,
dans le cas de la solidarité organique, la cohésion sociale se fait par la complémentarité entre individus
et par la division du travail.
2. La division du travail, c’est-à-dire la répartition des tâches dans la société, joue un rôle clé car c’est
par son développement que se fait le passage d’une solidarité à une autre et, dans les sociétés à solidarité organique, plus elle est développée, plus les individus sont liés les uns aux autres.
3. Les deux modèles sont très proches, mais celui de Tönnies est sans doute plus proche de la psychologie
sociale que de la sociologie car Durkheim insiste plus sur les processus sociaux assurant le passage d’un
type de société à un autre. Par ailleurs, alors que Tönnies soutient que la montée de l’individualisme altère
le lien social, la position de Durkheim est plus nuancée : les transformations du lien social consécutives à
la montée de l’individualisme n’affaiblissent pas forcément la solidarité : il existe bien une solidarité organique fondée précisément sur la division du travail social et l’individualisme (l’anomie menace les sociétés
à solidarité organique, mais n’est pas une conséquence inéluctable de la montée de l’individualisme).
DOC 4  Le passage d’un type de solidarité à un autre ➜ Manuel p. 235
1. La densité matérielle concerne la densité des individus, i.e. leur répartition sur le territoire, leur
nombre, etc., alors que la densité morale concerne leurs relations sociales, leur besoin d’encadrement
juridique (droit redistributif).
2. Deux éléments clés jouent sur ce passage : l’augmentation de la taille de la société (aspect démographique) et l’augmentation de la division du travail, l’une entraînant l’autre.
3. L’individualisme se développe dans les sociétés modernes car elles ont connu ce passage d’une solidarité à une autre du fait de l’accroissement de leur taille et de leur densité.
136
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 235
Communauté
Société
Taille du groupe
petite
importante
Intensité de la division du travail
faible
forte
Principe de cohésion sociale
similitude
complémentarité
Type de solidarité en œuvre
mécanique
organique
2 La cohésion sociale à l’épreuve de l’individualisme
➜
DOC 1  La solitude s’accroît-elle dans les sociétés contemporaines ? ➜ Manuel p. 236
1. La solitude est dénoncée par l’association des Petits frères des Pauvres.
2. Nos sociétés y sont plus sensibles car lorsque l’individu est insuffisamment intégré dans des groupes
sociaux, l’individualisme peut générer la solitude et l’absence de relations sociales.
3. Cette phrase s’interroge sur la nature des réseaux permettant d’assurer la cohésion sociale, et il est
impossible de considérer qu’une insertion dans des groupes sociaux denses et petits soit plus protectrice
qu’une insertion dans des groupes plus larges, dont les relations sont moins intenses mais plus diversifiées.
DOC 2  Les risques des sociétés modernes : l’anomie et la désaffiliation ➜ Manuel p. 236
1. L’anomie : chez Durkheim, absence ou affaiblissement des normes collectives qui désoriente l’individu. Désaffiliation : processus de fragilisation du lien social conduisant à la pauvreté, qui s’explique par
un affaiblissement des solidarités de proximité (famille, principalement) et la précarité de l’emploi. On
doit cette notion à Robert Castel.
2. Cette phrase met en avant deux constats : le premier, c’est que les réseaux et groupes communautaires n’ont pas disparu dans nos sociétés mais qu’ils sont très largement en déclin, c’est-à-dire que leur
importance est moindre par rapport au xixe siècle.
3. Les risques sont la désaffiliation et l’anomie qui sont des formes de pathologie du social pouvant
remettre en cause l’existence même de la société. Ceci s’explique par l’individualisation qui rend moins
évidente et « naturelle » l’intégration sociale.
DOC 3  L’impact de la pauvreté sur les relations sociales ➜ Manuel p. 237
1. Réseau social : ensemble des relations amicales, professionnelles, politiques tissées entre des acteurs
individuels ou collectifs.
2. Selon le document, cinq grands types de réseaux sociaux ont été privilégiés (familial, professionnel,
associatif, amical et de voisinage), car ce sont les principales sources de relations sociales aujourd’hui.
3. Cela signifie que, sur 100 personnes disposant de moins de 1 000 euros par mois, 18 en moyenne
ne disposent d’aucun réseau social, alors même que, en moyenne sur l’ensemble de la population (i.e.
toutes catégories de revenus confondues), cette proportion tombe à 9. Il y a donc une surreprésentation
des individus peu intégrés parmi les personnes les plus défavorisées.
4. La pauvreté a donc tendance à grandement limiter les relations sociales, car les sources de la pauvreté (chômage, exclusion économique et sociale) ne permettent pas nécessairement de maintenir des
relations sociales, l’individu n’ayant plus accès à un réseau professionnel ou ne pouvant plus assumer les
obligations sociales qui vont avec ce type de relations (recevoir ses amis, etc.).
Chapitre 10 Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ?
137
DOC 4  Les ambivalences du processus d’individualisation ➜ Manuel p. 237
1. Les signes du processus d’individualisation sont principalement l’autonomisation par rapport à certaines relations sociales de dépendance.
2. Le processus d’individualisation nécessite certaines conditions pour que l’intégration des individus se
fasse dans de bonnes conditions.
3.L’individualisation nécessite notamment un État-providence fort et efficace ainsi qu’une certaine
stabilité de l’emploi.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 237
1. Faux, les liens personnels subsistent sous des formes renouvelées.
2. Faux, la cohésion sociale peut poser des problèmes d’intégration aux individus.
3.Vrai.
4. Faux, il n’y a pas disparition mais transformation des modalités de l’intégration.
3 De nouveaux liens sociaux qui renouvellent d’anciens
liens communautaires ➜
DOC 1  Le dynamisme de la vie associative ➜ Manuel p. 238
1. En France, en 2008, selon l’INSEE, 35,6 % des hommes adhèrent à une association. 12,3 % des individus ont adhéré à une association sportive et 13,6 % des personnes de 75 ans et plus ont adhéré à une
association du troisième âge.
2. L’âge et le sexe sont des variables qui influencent l’adhésion à une association puisque les hommes
sont surreprésentés (comparaison avec l’ensemble) et les 60-74 ans aussi (fin de l’âge actif et surtout
période de retraite « active »).
3. Les associations peuvent permettre aux individus de s’insérer dans des réseaux de relations sociales
et permettre une intégration sociale meilleure (exemple des personnes âgées de moins de 75 ans).
DOC 2  La religion est-elle toujours créatrice de lien social ? ➜ Manuel p. 238
1. La religion est créatrice de lien social notamment entre générations et au sein d’une même génération dans le partage d’expériences et de croyances communes.
2. Les rites réguliers permettent aux individus de se rencontrer et d’échanger (exemple de la messe le
dimanche), et les associations de bienfaisance qui gravitent souvent autour des institutions religieuses
peuvent également permettre les relations sociales.
3. La proportion de catholiques a plutôt diminué depuis 1994, mais il s’agit d’une tendance longue.
4. Ce n’est pas aussi simple car si la proportion d’individus se réclamant de certaines religions a diminué,
ce n’est pas le cas pour toutes et, par ailleurs, on constate que les individus ont aujourd’hui des manières
très diverses de vivre le sentiment religieux, souvent en dehors d’une Église particulière.
DOC 3  Les nouvelles technologies renforcent les liens sociaux préexistants ➜ Manuel p. 239
1. Il s’agit ici des réseaux sociaux virtuels, qui ne se confondent pas avec la notion de réseau social en
sociologie.
2. Les canaux de communication sont les canaux synchrones, qui demandent un certain niveau d’intimité car ils demandent plus d’implication et de temps de la part des participants, et les canaux asynchrones, qui sont moins impliquants.
3. Les nouvelles technologies peuvent être un outil de renforcement des relations sociales existantes, à
condition que des relations sociales « réelles » aient déjà été instaurées ou qu’elles soient à l’origine de
ces relations.
138
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
DOC 4  Le renouveau des liens communautaires dans les sociétés modernes ➜ Manuel p. 239
1. Certaines relations communautaires traditionnelles se maintiennent mais sont altérées par les processus d’industrialisation et d’urbanisation, car elles sont d’une importance moindre pour l’individu.
2. Dans les sociétés modernes, le lien communautaire est le fruit d’un choix et d’une adhésion volontaire
et élective de l’individu, devenu plus autonome.
3. Le lien associatif, le lien amical sont des exemples de liens communautaires.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 239
1. Faux, les TIC peuvent renforcer les liens sociaux.
2.Vrai.
3.Faux, les instances traditionnelles ne disparaissent pas.
4.Faux, la société ne se désintègre pas totalement.
DOSSIER 2
L’évolution des instances d’intégration remet-elle en cause le lien social ?
1 La famille, une instance d’intégration en question
➜
DOC 1  La famille et son rôle socialisateur remis en cause ➜ Manuel p. 240
1. La socialisation primaire est le processus d’apprentissage de l’usage des règles, des valeurs et des
pratiques qui permettent à l’homme de vivre en collectivité. On dit qu’elle est primaire lorsqu’on tient
compte de l’apprentissage qui se fait durant l’enfance et l’adolescence, et secondaire à l’âge adulte.
2. Les normes de politesse ou les valeurs de respect de la loi peuvent être transmises par la famille.
3. La phrase signifie que la transmission des normes et valeurs permises au sein de la famille se fait aussi
par le simple contact : plus celui-ci est prolongé et intense, et plus les effets d’imitation mais aussi de
contrôle exercé par la famille sont importants.
4. L’affaiblissement apparent de la famille transparaît surtout pour la forme de la famille nucléaire traditionnelle, qui est remise en cause par la montée des divorces, des PACS et unions libres, etc.
DOC 2  La famille en crise ou dans le renouveau ? ➜ Manuel p. 240
1. En France, selon l’INSEE, en 2011, 19,6 % des ménages sont constitués de femmes seules. Calcul :
5 227 945/26 614 970.
2. La famille nucléaire ne gagne pas de terrain car le nombre de couple avec enfants (dont on ne nous dit
pas par ailleurs la composition car cela peut être des familles recomposées) diminue, alors même que le
nombre de familles monoparentales augmente.
3.L’affaiblissement de la forme de la famille « traditionnelle » (divorces, familles monoparentales,
unions libres, etc.) a pu faire penser à une crise de la famille, mais on peut nuancer ce propos car si les
formes familiales sont plus diverses, la famille reste pour la plupart des individus un pilier de leurs relations sociales.
DOC 3  La recomposition familiale et ses difficultés ➜ Manuel p. 241
1. Catherine
Vincent
2 enfants
Alice
Pierre
Mathilde
2. Les difficultés essentielles découlent de la prise en compte du passé des deux conjoints. Il s’agit de
« faire avec » les enfants, les anciens compagnons, et donc il s’agit d’arbitrages plus nombreux et plus
complexes que pour la première union.
Chapitre 10 Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ?
139
3. Une séparation ne met pas fin à la famille sauf lorsqu’elle s’est faite alors qu’il n’y avait pas d’enfants.
Dans le cas contraire, et sous réserve d’un certain maintien des liens entre parents et enfants, la famille
précédente ne peut pas disparaître complètement.
DOC 4  La force des liens familiaux ➜ Manuel p. 241
1. Selon le CREDOC, en 2007, en France, 23 % des personnes ont reçu une aide financière au cours des
douze derniers mois de la part d’un membre de la famille qui n’habite pas avec elles. Et 59 % des personnes ont donné une aide à un membre de leur famille cohabitant avec elles.
2. Les aides au sein de la famille sont un phénomène massif car 89 % des personnes ont reçu une aide de
la part de leur parenté alors que 91 % en ont donné.
3. Les aides financières sont plus fortes avec les membres de la famille avec lesquels on cohabite alors
que, pour les autres formes de soutien (moral), on se tourne davantage vers les membres de la famille avec
lesquels on ne cohabite pas : c’est peut-être un moyen de conserver un lien avec la parenté plus large.
4. La solidarité familiale est un moyen de lutter contre les inégalités car elle permet non seulement de
pallier les difficultés économiques des individus par des aides matérielles ou financières, mais également de s’appuyer sur un réseau de relations sociales fort.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 241
1. Augmentation du nombre
de familles monoparentales
et recomposées
2. Montée des unions libres
et des divorces
3. Remise en cause en cause du
modèle de la famille nucléaire
2 Les défis de l’intégration par l’école
➜
DOC 1  L’école transformée par la massification ➜ Manuel p. 242
1. Les objectifs assignés à l’école sont multiples : formation du citoyen, socialisation aux normes et aux
valeurs de la société, préparation à la vie active.
2. Les durées de scolarisation ont globalement augmenté (sauf pour la maternelle) et ce quel que soit
le sexe. Ceci a contribué à la massification scolaire puisqu’on scolarise plus longtemps l’ensemble des
élèves et des étudiants.
3. La massification peut avoir un rôle intégrateur car l’école peut jouer son rôle socialisateur plus longtemps et pour plus d’individus.
4. L’auteur fait clairement la distinction entre massification scolaire (qui est une réalité) et démocratisation (objectif affiché mais pas réalisé), car l’une ne s’est pas traduite par l’autre : les inégalités se sont
maintenues mais sous des formes plus subtiles, autour de l’orientation des élèves par exemple.
DOC 2  L’école ne crée pas toujours de la cohésion ➜ Manuel p. 242
1. Socialisation aux normes et valeurs ainsi que réduction des inégalités sociales.
2. En ce qui concerne la durée de la scolarisation et la proportion des individus scolarisés, la France
semble être un pays intégrateur mais ce n’est pas nécessairement le cas.
3. L’école française ne parvient pas vraiment à créer de la cohésion sociale car elle ne favorise pas l’intégration sur le marché du travail et la confiance en l’avenir et en soi.
140
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
DOC 3  L’élitisme républicain de l’école ➜ Manuel p. 243
1. Selon les auteurs, l’élitisme républicain qui caractérise la France se solde par une excellente formation très sélective mais réservée à une minorité socialement favorisée.
2. Cela se traduit par une place globale médiocre mais surtout une population d’élèves très polarisés,
avec une élite très bien formée, et une part très importante d’élèves souvent peu favorisés socialement,
avec des résultats peu brillants.
3. Ceci creuse les inégalités sociales et économiques, et ne peut que remettre en cause la cohésion sociale.
DOC 4  L’école, source de désillusions ➜ Manuel p. 243
1. La massification scolaire s’est traduite par une augmentation des effectifs, donc une réduction des
inégalités d’accès à l’école, mais par un maintien (voire un creusement) des inégalités entre les diplômes
et les orientations.
2. Le « désenchantement à l’égard de l’école » se traduit par un manque de motivation et de sens pour les
élèves.
3. Ceci s’explique par une moindre efficacité du système scolaire et surtout par un brouillage de la mission et du rôle assignés à l’école. Il s’agit pour les élèves de trouver à l’école un but, une motivation.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 243
1. Faux, ce sont ses buts affichés au contraire – 2. Vrai – 3. Vrai – 4. Vrai.
3 Le travail, entre intégration et exclusion
➜
DOC 1  Le travail : contrainte, épanouissement personnel ou moyen d’insertion ? ➜ Manuel p. 244
1. 47 % des cadres et professions intellectuelles supérieures considèrent le travail comme un épanouissement personnel, alors que pour 51 % des ouvriers il s’agit d’une contrainte pour gagner de l’argent.
2. Le travail peut être à la source d’un investissement intellectuel et affectif intense, et être vu comme
une forme d’accomplissement, notamment de la formation.
3. Les catégories socioprofessionnelles n’ont pas la même vision du travail car le contenu, les responsabilités, les contraintes et les perspectives de carrière ne sont pas les mêmes selon ces catégories.
DOC 2  Pourquoi le travail intègre-t-il moins bien ? ➜ Manuel p. 244
1. La moyennisation désigne un mouvement d’amélioration des conditions de vie et de transformation
de la stratification qui a pu faire penser à la constitution d’une large classe moyenne et à la disparition
des clivages de classes. Les travailleurs pauvres sont des individus qui travaillent mais qui ont un niveau
de vie inférieur au seuil de pauvreté.
2. Le retour de la question sociale se traduit par une montée de la pauvreté et de la fragilisation du statut des individus ayant un emploi, notamment à cause de la précarisation de leur situation.
3. Le point commun essentiel est constitué par l’exclusion économique et sociale que cela peut susciter
ainsi que par les conditions de vie difficiles, mais les différences sont importantes : en effet, aujourd’hui,
cela est moins vécu sur le mode collectif qu’individuel d’une part et, d’autre part, le besoin est moins un
besoin de protection face aux risques sociaux que celui d’un emploi stable et générateur de statut social.
DOC 3  Les emplois précaires sont inégalement répartis selon l’âge ➜ Manuel p. 245
1. 17 % des actifs occupés de 15 à 29 ans sont concernés par des contrats à durée déterminée.
2. Plus on est jeune et plus l’insertion professionnelle est difficile, car les statuts sont plus souvent
précaires et atypiques.
Chapitre 10 Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ?
141
3. Le sexe, la formation ainsi que la nationalité et les origines ethniques sont des éléments qui influencent l’insertion professionnelle.
DOC 4  Le processus de disqualification sociale ➜ Manuel p. 245
1. La « disqualification sociale » est un processus conduisant à l’exclusion, par lequel les individus mal
intégrés sur le marché du travail intériorisent l’étiquette d’exclus que leur attribuent certaines institutions, en particulier celles gérant les aides sociales.
2. Le chômage peut mener à ce processus car non seulement il peut exclure économiquement mais il
prive les individus d’un certain statut social lié à l’emploi qui leur donne une place dans la société.
3. L’exclusion est aussi un phénomène social, lié à l’intégration des individus à un ensemble de relations
sociales stables et à la société en général.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 245
1.À travers leur activité professionnelle, les individus s’intègrent à des collectifs : le travail a
un rôle socialisateur.
2.Les emplois atypiques touchent particulièrement les jeunes, les femmes et les moins diplômés.
3.Aujourd’hui, le chômage et l’exclusion ne sont plus vécus sur le mode collectif mais individuel.
4.Le travail et l’emploi permettent d’accéder à des avantages matériels mais également symboliques.
4 Le rôle de l’État dans l’intégration et la cohésion sociales
➜
DOC 1  L’intégration dans la communauté nationale ➜ Manuel p. 246
1. La naturalisation est l’acte qui consiste pour un étranger à acquérir la nationalité française.
2. Ces individus participent à une cérémonie de naturalisation qui vient parachever leur demande de
devenir français.
3. Ce sont les grands symboles qui sont censés « faire » l’identité française (béret, baguette, PMU et donc
bistrot, vin rouge).
4. Ce dessin dénonce la difficulté, malgré une naturalisation éventuelle pour certains individus (dans le
dessin, le personnage a la peau foncée), d’apparaître comme « vraiment » français autrement que par les
seuls papiers.
DOC 2  La citoyenneté comme outil de l’intégration sociale ➜ Manuel p. 246
1. La citoyenneté est constituée par des droits politiques mais aussi par des droits sociaux et par la participation à la vie de la collectivité.
2. Avoir des droits politiques ne suffit pas, encore faut-il avoir les moyens intellectuels, matériels de les
exercer.
3. Les difficultés actuelles sont avant tout liées au creusement des inégalités économiques et sociales
ainsi que par les phénomènes d’exclusion qui ne permettent pas à une frange de plus en plus importante
des citoyens de se sentir pleinement citoyens.
DOC 3  L’intégration sociale fragilisée par la crise de l’État-providence ➜ Manuel p. 247
1. Les principes et objectifs principaux sont la réduction des inégalités par la redistribution (assistance)
ainsi qu’une logique d’assurance face aux grands risques sociaux.
142
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
2. Trois grandes difficultés : des difficultés d’efficacité (les objectifs ne sont pas atteints), de financement et de légitimité (la prévoyance individuelle est parfois perçue comme plus justifiée par certains).
3.L’intégration sociale est rendue plus difficile car l’État-providence et son efficacité sont une des
conditions de l’intégration économique et politique des individus.
DOC 4  L’importance de l’intervention sociale de l’État ➜ Manuel p. 247
1. 36,7 % des revenus étaient socialisés, i.e. sur 100 euros de revenu disponible des ménages, 36,70 euros
en moyenne proviennent des prestations sociales en 2009, en France.
28,3 % des prestations sociales servent à couvrir le risque maladie.
2. L’intégration sociale est favorisée par la redistribution de l’État-providence en limitant le développement d’inégalités trop importantes et en permettant à certains ménages d’accéder à un niveau minimum
de confort matériel.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 247
1.Faux, il s’agit de la sphère publique et non privée.
2.Vrai.
3.Faux, la légitimité de l’intervention sociale est de plus en plus remise en cause.
4.Faux, malgré l’intervention de l’État-providence, les inégalités de toutes sortes persistent.
5.Vrai.
Exercices ➜ Manuel p. 251
EXERCICE 1
1. a, b – 2. b, c – 3. a, c – 4. b – 5. c – 6. b – 7. a – 8. a, b, c.
EXERCICE 2
Division du travail ➞ Différenciation des types de tâches et de fonctions dans les activités productives
Solidarité organique ➞ Forme de lien social fondé sur la complémentarité des individus
Solidarité mécanique ➞ Forme de lien social fondé sur la similitude des membres du groupe
Cohésion sociale ➞ Ensemble des processus et des mécanismes (nature et intensité des relations sociales)
permettant que la société fasse corps
EXERCICE 3
Les transformations depuis une trentaine d’années peuvent fragiliser le rôle intégrateur de la famille. En
effet, avec sa fragilisation (montée des divorces, diminution du nombre de mariages), on assiste à une
remise en cause du modèle de la famille nucléaire. Parallèlement à ces évolutions, les relations familiales se sont elles aussi transformées car la montée de l’individualisme n’a pas épargné ces relations qui
deviennent plus électives.
Cependant, la famille reste toujours un pilier de la cohésion sociale. Elle assure la socialisation primaire
des enfants, mais également la socialisation secondaire des parents (qui apprennent à devenir parents).
Enfin, la famille constitue un lieu de solidarité en étant un rempart contre la pauvreté, et grâce au capital
social qu’elle peut mobiliser pour favoriser l’insertion économique et sociale de ses membres.
Chapitre 10 Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ?
143
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 252
Quartiers sensibles et disqualification sociale
L’objectif de ce TD est de mobiliser les informations présentes dans les textes et les représentations graphiques mais également de réaliser un travail spécifique sur le lien entre cohésion sociale et processus de
disqualification sociale.
Étape 1
1. Le processus décrit par Paugam est la disqualification sociale.
2. Quelle que soit l’origine, il est plus facile pour les hommes de trouver un emploi lorsqu’ils n’habitent
pas une ZUS (le taux d’emploi est toujours plus important hors ZUS).
Étape 2
3. Il y a des facteurs cumulatifs de la disqualification de ces quartiers : la ségrégation sociale (exclusion
économique, sociale, culturelle, chômage de masse) se traduit par une ségrégation spatiale qui ellemême contribue à remettre en cause les solidarités et les liens sociaux.
4. Ces facteurs sont cumulatifs au sens où les uns entraînent les autres, et l’amélioration éventuelle d’un
élément (remise à neuf des logements par exemple) ne permet pas de sortir de cette disqualification car
les autres éléments disqualifiants sont encore présents (chômage par exemple).
5. Les conséquences sur les habitants sont le sentiment profond d’abandon, d’exclusion et d’injustice,
mais également la désolidarisation et le délitement des liens sociaux.
Étape 3
La synthèse attendue peut :
– soit prendre la forme d’une synthèse classique mettant en avant dans un premier temps le processus de
disqualification sociale spécifique à certains quartiers et dans un deuxième temps les conséquences de
ce processus sur le lien social et l’intégration des individus ;
– soit prendre la forme d’un exposé s’appuyant sur certains extraits d’œuvres littéraires ou cinématographiques (La haine par exemple ou Entre les murs).
vers le bac
➜ Manuel pp. 253-255
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 253
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. La solidarité mécanique, typique des sociétés communautaires, est fondée sur la ressemblance (solidarité par similitude). Les individus ont des comportements et des activités peu différenciés. Ils sont
semblables parce qu’ils adhèrent aux mêmes valeurs, partagent les mêmes formes de sociabilité. Le lien
social y est mécanique. La solidarité organique est celle des sociétés modernes marquées par la division
du travail. Les individus sont différents et occupent des fonctions spécialisées. Pour les remplir, chacun
dépend des autres et est de plus en plus en relation avec eux. Le lien social est organique et repose sur la
complémentarité. Les sociétés passent d’une solidarité à l’autre avec le développement de la division du
travail.
2. L’État a longtemps été un instrument actif de l’intégration sociale et politique des individus. L’Étatprovidence en effet a permis aux individus de disposer de conditions matérielles propices à leur autonomie en leur assurant une protection face aux risques de la vie (vieillesse, maladie, chômage, etc.). Il a
contribué ainsi à l’intégration sociale en limitant les conséquences des crises économiques (pauvreté et
exclusion notamment). Mais l’État est également l’incarnation du lien qui peut exister entre des indivi-
144
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
dus citoyens d’une même nation. Le rôle de l’État dans la cohésion sociale passe aussi par la citoyenneté
et l’intégration politique. Cependant, l’individualisation croissante, le développement de revendications
particularistes, la crise de l’État-providence, accompagnée de la montée des inégalités économiques,
sociales et géographiques, peuvent conduire à une remise en cause du rôle intégrateur de l’État.
Partie 2 Étude d’un document
Il convient d’abord de présenter le document, à travers la source (CREDOC) et les dates des données (qui
montrent l’évolution depuis une dizaine d’années du sentiment d’intégration des individus ainsi que
l’impact des revenus sur ce sentiment).
Dans un second temps, est attendue une analyse mettant en avant l’idée qu’avec le revenu le sentiment d’intégration est plus important. Cela est sans doute lié non seulement aux possibilités d’accès aux
biens, mais également à un certain niveau d’intégration sociale : les professions plutôt protégées des
phénomènes d’exclusion économique sont aussi celles qui procurent les plus hauts revenus. En outre, ce
sont aussi les hauts revenus qui ont vu leur sentiment d’intégration se développer depuis dix ans.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Il s’agit ici de montrer à la fois l’importance, les formes ainsi que le rôle des solidarités familiales dans
la cohésion sociale.
La réponse peut se faire en deux parties :
– La première partie peut mettre en avant l’importance assez généralisée des solidarités familiales,
même si les formes peuvent varier selon l’origine sociale des familles.
– La deuxième partie peut permettre de nuancer ce propos en montrant que ces solidarités familiales
s’insèrent dans un ensemble d’autres types de solidarités (protection sociale, socialisation par l’école,
etc.) qui sont autant de moyens pour maintenir la cohésion sociale.
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 254
Sujet : Quel est le rôle de l’école dans l’intégration sociale aujourd’hui ?
Guide méthodologique ➜ Manuel p. 255
Construire un plan détaillé
Étape 1
1. Le document 1 permet de montrer que :
– les taux de réussite et le type de bac sont différenciés selon l’origine socioprofessionnelle ;
– l’accès au bac s’est largement massifié puisque les taux de réussite sont importants pour l’ensemble
des élèves.
Le document 2 permet de montrer le relatif consensus entourant les missions de l’école (socialisation aux
normes et valeurs de base, préparation de l’intégration professionnelle, transmission de savoirs), mais
également l’importance du rôle intégrateur de ces missions.
Le document 3 permet de montrer le rôle protecteur du diplôme face au risque de chômage et donc d’exclusion économique.
Étape 2
1. On peut mettre en relation les documents 1 et 2 car ils montrent l’importance de l’école dans la société
et en particulier dans l’intégration sociale. Il s’agit de faire le lien avec la question de la massification,
des difficultés de l’école aujourd’hui à faire consensus du fait de la contradiction potentielle entre toutes
ses missions.
On peut lier également les documents 1 et 3 car les inégalités de réussite et de type de série de bac ont
des conséquences sur l’insertion professionnelle et économique, et on peut imaginer que les individus
sont donc inégaux face au chômage selon leur origine sociale.
On peut enfin faire le lien entre les documents 2 et 3 car ils illustrent parfaitement à la fois l’importance
du rôle accordé à l’école dans l’insertion professionnelle et les difficultés pour cette institution à réaliser
cet objectif.
Chapitre 10 Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ?
145
Étape 3
1. Le sujet relève du deuxième type de réponse.
2. Un plan possible est le suivant :
I. L’école occupe traditionnellement une place importante dans l’intégration sociale…
A. … car l’école joue un rôle important de socialisation et de contrôle social (document 2)…
B. … car l’école est un facteur de cohésion sociale.
1. Importance de l’intégration professionnelle (document 2 et document 3, en particulier rôle protecteur du diplôme).
2. Transmission de la citoyenneté.
3. Historiquement, une arme de diminution des inégalités (massification/démocratisation).
II.… mais ce rôle lui est de plus en plus difficile à tenir aujourd’hui.
A. La confiance accordée à l’école est de plus en plus remise en cause.
1. Échec de la transmission de normes et valeurs (document 2, montée des incivilités).
2. Le diplôme est une condition de plus en plus nécessaire mais de moins en moins suffisante (chômage des jeunes important).
B. La réalité de l’intégration sociale par l’école : une réalité inégalitaire.
1. L’école est marqué par l’élitisme républicain (document 1, inégalités de réussite et de types de bac,
et document 3, jeunes sans qualification)…
2. … qui ne lui permet pas de remplir complètement ses missions de contrôle social et de socialisation, notamment citoyenne.
146
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
Chapitre
11
La conflictualité sociale :
pathologie, facteur de cohésion
ou moteur du changement social ?
➜
Objectifs pédagogiques
Le programme invite à travailler la question de la conflictualité sociale sous divers angles (effet sur la
cohésion sociale et rôle dans la dynamique sociale) et donc à montrer aux élèves que ces approches
ne sont pas nécessairement exclusives les unes des autres. C’est l’objet du dossier 1 de ce chapitre,
qui fait une large place aux analyses classiques du conflit social (Marx, Durkheim, Simmel, Coser,
Touraine), tout en prenant soin, comme indiqué dans les indications complémentaires, de s’appuyer
sur des exemples concrets dans des contextes historiques variés. La troisième double page est plus
spécifiquement consacrée à l’explication du conflit social et de l’action collective, ce qui permet de
faire le lien avec certaines problématiques étudiées en Première (paradoxe de l’action collective).
Respectant la progression proposée par les indications complémentaires, le dossier 2 s’attache, là
encore à travers de nombreuses illustrations, à l’analyse des mutations des conflits du travail (notion
de syndicat) et des conflits sociétaux « en mettant en évidence la diversité des acteurs, des enjeux,
des formes et des finalités de l’action collective » : il interroge le déclin apparent des premiers et
l’émergence de « nouveaux mouvements sociaux », tout en nuançant ces évolutions.
Enfin, le dernier dossier permet d’approfondir la notion de régulation des conflits, que ces derniers
se situent dans la sphère du travail ou en dehors de celle-ci.
Bibliographie
Ouvrages
Trois ouvrages généraux proposant un panorama clair et complet des mouvements sociaux actuels et
des principales analyses sur le sujet :
– Fillieule Olivier, Mathieu Lilian, Pechu Cécile (dir.), Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de
Science Po, coll. Références/Sociétés en mouvement, 2009.
– Mathieu Lilian, La démocratie protestataire, Presses de Sciences Po, 2011.
– Neveu Erik, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, coll. Repères, 2011.
Pour approfondir
– Agrikoliansky Éric, Fillieule Olivier, Sommier Isabelle (dir.), Penser les mouvements sociaux, La Découverte, coll. Recherche, 2010.
– Crettiez Xavier, Sommier Isabelle (dir.), La France rebelle, Michalon, 2006.
– Groux Guy, Pernot Jean-Marie, La grève, Presses de Sciences Po, coll. Contester, 2009.
– Sirot Stéphane, Le syndicalisme, la politique et la grève. France et Europe : xixe-xxie siècles ?, Arbre
bleu, 2011.
revues
– Giraud Baptiste, Pélisse Jérôme, « Le retour des conflits sociaux ? », La vie des idées, janvier 2009.
– « Indignés : les nouvelles formes de protestation », Sciences humaines, mars 2012.
– « La syndicalisation en France », Politix, n° 85, 2009/1.
Chapitre 11 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
147
Sitographie
– www.insee.fr
– www.travail-emploi-sante.gouv.fr. Site de la DARES.
– www.strategie.gouv.fr. Site du CAE avec de nombreux rapports sur la société française.
– www.laviedesidees.fr. Nombreux articles sur la question.
– www.repid.com. Site de La République des idées.
DOSSIER 1
Comment analyser les conflits sociaux ?
1 Le conflit : pathologie de l’intégration ou facteur de cohésion
➜
DOC 1  Le conflit comme signe d’un malaise social ➜ Manuel p. 258
1. Il s’agit d’une occupation d’une école avec une manifestation.
2. Ils manifestent contre la fermeture d’une classe, donc contre une décision du rectorat (État).
3. Il s’agit d’un conflit entre l’État d’une part et les familles et les professeurs d’autre part.
4. Au-delà du désaccord sur la fermeture, le malaise social se traduit par les slogans des banderoles
(« école en danger ») qui dénotent des visions contradictoires de l’école.
DOC 2  Le conflit est-il une forme pathologique de l’intégration sociale ➜ Manuel p. 258
1. Ce sont tous les deux des systèmes de stratification, mais les classes sociales sont apparues plus
récemment et sont le fruit de la révolution industrielle et de l’abolition des privilèges puisque, dans le
droit, les statuts y sont acquis et non pas assignés par la naissance. Dans le système de castes, ce n’est
pas le cas, car la seule mobilité sociale possible est collective.
2. Selon Durkheim, la division du travail permet la distribution des différents rôles sociaux au sein de la
société.
3. Il explique les conflits sociaux par la non-adéquation de la distribution des rôles sociaux et des goûts
et aptitudes de chacun. Ce type d’explications permet, par exemple, de comprendre les conflits mettant
en avant les inégalités subies par certaines catégories (jeunes, personnes d’origine immigrée, etc.).
DOC 3  Le conflit comme facteur de socialisation ➜ Manuel p. 259
1. Simmel remet en cause l’opinion ordinaire sur les conflits car pour lui ils sont générateurs d’unité
sociale et non pas de divisions.
2. L’action collective peut socialiser les individus car par le conflit les tensions se résolvent et un principe
unificateur triomphe.
3. Les conséquences peuvent être de long terme sur les individus, comme l’illustrent des conflits comme
Mai 1968.
DOC 4  Le conflit permet de maintenir la cohésion sociale à certaines conditions ➜ Manuel p. 259
1. Coser distingue deux types de groupes : les groupes très unis, qui demandent à leurs membres un
engagement total et sont souvent engagés dans une lutte continuelle, et les groupes plus fractionnés,
avec des engagements de leurs membres plus intermittents.
2. Ces groupes ne réagissent pas de la même manière face aux conflits, notamment internes. Le premier
type de groupe est largement structuré par ses conflits avec l’extérieur et ne peut résister longtemps à
des conflits internes, alors que le deuxième type de groupe, qui exige un engagement moins total et est
148
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
plus habitué aux conflits internes, supporte mieux les conflits en son sein, qui peuvent même contribuer
à le structurer.
3. Le conflit peut être intégrateur, comme l’illustre le cas du deuxième type de groupe.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 258
1. Faux, le conflit, par les rencontres, les événements et les échanges qu’il permet, socialise les
individus qui y participent.
2.Faux, s’il peut être le signe d’une forme de malaise social, c’est aussi la condition sine qua
non du bon fonctionnement de la société.
3.Vrai.
4.Vrai.
2 Le conflit : moteur du changement social
ou résistance au changement ➜
DOC 1  Le conflit comme révélateur du changement social : l’exemple de mai 1968 ➜ Manuel p. 260
1. Cette phrase illustre bien que les conduites qui ont accompagné Mai 1968, loin d’être anecdotiques,
sont le symbole d’un changement de perception des modes de gestion des relations d’autorité.
2. Mai 1968 apparaît comme la marque visible de mouvements de fond connus par la société française au
cours des années 1960 : changements dans le monde religieux, notamment catholique, bouleversements
démographiques (arrivée des femmes sur le marché du travail, baisse de la fécondité, etc.) et économiques (ralentissement des moteurs traditionnels de la croissance des trente glorieuses).
3. Les conséquences ont été essentiellement sociales, à travers la libéralisation des mœurs et le changement de perspective autour de l’autorité dans plusieurs sphères de la vie sociale (travail, famille, religion…).
DOC 2  La lutte des classes comme moteur du changement social ➜ Manuel p. 260
1. Dans les sociétés modernes, il s’agit de la bourgeoisie (capitalistes) et du prolétariat.
2. La révolution passera selon les auteurs par l’organisation à grande échelle du prolétariat (qui est liée
à leur exploitation grandissante).
3. L’objectif de la lutte des classes est clairement la fin du capitalisme et l’avènement d’une société sans
classes et donc sans conflits.
DOC 3  Un mouvement social se définit aussi par l’opposition ➜ Manuel p. 261
1. Selon Alain Touraine, le rôle du mouvement social est d’amener le changement social.
2. Il est structurant car, comme l’explique l’auteur, c’est par l’opposition que le mouvement social se
structure.
3. Le mouvement ouvrier est un mouvement social.
DOC 4  Le conflit comme résistance au changement ➜ Manuel p. 261
1. Ces individus manifestent contre la reconnaissance de l’homoparentalité.
2. Cette manifestation se fait dans le contexte de la reconnaissance par plusieurs pays de cette forme de
parentalité et dans le cadre du débat autour du mariage homosexuel qui peut ouvrir de telles perspectives.
3. Ce type de mouvement correspond à la définition d’un groupe d’intérêt, comme l’immense majorité
des mouvements sociaux.
4. Le changement social ou législatif peut également provenir d’une volonté des autorités publiques.
Mais, souvent, le conflit social sert de catalyseur.
Chapitre 11 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
149
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 261
Thèse
Arguments
Exemples
Le conflit est un signe
de résistance aux
changements.
Par définition, un conflit social doit mettre au
jour des oppositions pour exister (Touraine).
Le conflit est aussi un moyen pour certains
groupes d’influer sur les décisions étatiques et
empêcher certains changements d’avoir lieu.
Manifestations
d’opposition au Pacs ou
au mariage homosexuel,
à l’avortement…
Le conflit est
un moteur du
changement social.
Il permet de révéler des changements déjà en
œuvre dans la société. Il est l’outil qui permet un
changement radical de la société.
Mai 1968.
Révolution de 1917.
3 Expliquer le conflit social et l’action collective
➜
DOC 1  Pourquoi fait-on grève dans les entreprises ? ➜ Manuel p. 262
1. Parmi les entreprises industrielles de 10 salariés ou plus ayant connu une grève en 2009 en France,
38 % ont eu pour mot d’ordre les rémunérations, alors que c’était le cas pour 39 % de l’ensemble des
entreprises de 10 salariés ou plus ayant connu une grève en 2009.
2. Les motifs de grève les plus fréquents sont d’abord les rémunérations puis des motifs externes à l’entreprise (comme des réformes sur les retraites par exemple), et ensuite l’emploi.
3. L’importance de certains motifs n’est pas la même selon les secteurs (l’emploi est par exemple plus
important dans l’industrie que partout ailleurs, les motifs extérieurs sont particulièrement puissants
dans les services…), car chaque secteur n’est pas touché par les mêmes difficultés. Ainsi, l’industrie est
particulièrement touchée par les pertes d’emploi du fait des délocalisations.
DOC 2  Le conflit social n’est qu’une réponse parmi d’autres à un problème ➜ Manuel p. 262
1. Trois recours possibles selon A. Hirschman : la loyalty, c’est-à-dire rester fidèle au groupe ou à l’organisation malgré les difficultés ou les désaccords ; l’exit, c’est-à-dire la défection ; et enfin la voice, c’està-dire la prise de parole pour tenter de régler le désaccord ou la difficulté.
2. S’il y a conflit social, c’est qu’un groupe d’individus a décidé d’avoir recours à la prise de parole (voice)
pour faire face au problème posé.
3. Le problème peut être individuel ou vécu sur le mode individuel, même si plusieurs individus sont
concernés, et ils peuvent donc échouer à s’organiser collectivement. Par ailleurs, cette organisation peut
se heurter au paradoxe d’Olson (document 3).
DOC 3  Le paradoxe de l’action collective ➜ Manuel p. 263
1. Le paradoxe d’Olson désigne le fait que des individus peuvent être amenés à ne pas se mobiliser malgré un intérêt commun, parce que chacun veut se comporter comme un free rider (passager clandestin)
en profitant des acquis de l’action sans en assumer les risques.
2. Le seul intérêt matériel n’est pas suffisant pour expliquer l’action collective car, du fait du paradoxe
d’Olson, rien ne garantit que les individus parviennent à s’organiser collectivement.
3. Le seul intérêt matériel en commun ne suffisant pas à expliquer l’existence du conflit social, il est
nécessaire de tenir compte de l’intégration des groupes pour comprendre leur capacité à s’organiser
collectivement pour répondre à une situation conflictuelle.
DOC 4  Pour expliquer le conflit social, il faut prendre en compte son contexte ➜ Manuel p. 263
1.La phrase soulignée permet de comprendre pourquoi, dans une même situation potentiellement
conflictuelle, certains conflits éclatent et d’autres non. Selon l’auteur, cela est lié aux ressources sociales
dont disposent les acteurs et à leur coût.
150
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
2. Il y a des facteurs internes aux groupes (centralisation, intégration des membres, culture du conflit,
etc.) mais également de facteurs externes liés à la structure d’opportunités politiques qui peut être plus
ou moins favorable à l’accueil de telle ou telle revendication.
3. On ne peut éliminer cette explication, mais il s’agit ici de la compléter pour comprendre pourquoi des
mobilisations existent malgré des comportements de passager clandestin.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 263
1.Vrai, mais ce n’est pas le seul ni le plus important (emploi).
2.Faux, le contexte et les structures d’opportunité politiques sont très importants pour expliquer le conflit.
3.Faux, comme l’illustre le paradoxe d’Olson.
4.Faux, c’est une des formes que prend la voice.
5.Faux, il est possible de choisir l’exit ou la loyalty.
DOSSIER 2
Quelles mutations la conflictualité sociale connaît-elle ?
1 L’évolution des conflits du travail
➜
DOC 1  Un syndicalisme en crise ? ➜ Manuel p. 264
1. En France, selon l’INSEE, en 1950, le taux de syndicalisation était de 28 %, alors qu’en 2010 il est de 8 %.
2.Le taux a, globalement, fortement baissé mais cette baisse s’est faite en plusieurs périodes. Une
forte baisse (de moitié) dans les années 1950, puis une relative stagnation jusque dans les années 1980
(maintien à plus de 15 %), suivie d’une forte baisse dans les années 1980 et depuis les années 2000 d’une
stagnation aux alentours de 8 %.
3. Du point de vue du nombre de syndiqués, le taux d’encadrement est effectivement plutôt bas mais, en
termes d’influence du syndicalisme, il est possible de nuancer cette crise.
DOC 2  Des conflits sociaux longtemps liés à la sphère du travail et au syndicalisme ➜ Manuel p. 264
1. Les syndicats jouent un rôle important car ils vont structurer les conflits sociaux autour d’enjeux
économiques et politiques forts.
2. Pendant longtemps, la grève est restée la forme privilégiée de conflit social.
3.CGC : Confédération générale des cadres (1936), CGT-Force ouvrière (1948), CFDT : Confédération
française du travail (1964).
DOC 3  Des conflits du travail changeants mais qui persistent ➜ Manuel p. 265
1. Ce déclin est souvent expliqué par l’individualisation des relations professionnelles, la précarisation
des emplois ou encore la mondialisation.
2. La mesure de la conflictualité est difficile car les instruments privilégient la grève par le biais des JINT
alors que les conflits sociaux dans l’entreprise sont devenus de plus en plus divers ; la grève sous sa forme
de cessation prolongée de l’activité n’est plus la seule forme d’expression du conflit.
3. Selon l’auteur, le déclin des conflits du travail n’est pas réel, c’est un effet d’optique lié aux instruments utilisés pour mesurer la conflictualité.
DOC 4  La question de la centralité des conflits du travail ➜ Manuel p. 265
1. Il s’agit également d’une centralité liée au fait que le conflit du travail apparaît comme un instrument
majeur du changement social.
Chapitre 11 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
151
2. Le conflit du travail est central du point de vue symbolique, théorique et politique.
3. L’importance pendant de longues années des revendications spécifiquement professionnelles dans la
sphère politique est un exemple de cette centralité (journée de 8 heures, congés payés, etc.).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 265
Pendant longtemps, le conflit du travail est apparu comme central car il était porteur de valeurs
et d’une volonté de changement social radical, notamment sous l’influence du marxisme.
Aujourd’hui, les conflits du travail sont en déclin, car quantitativement on observe une baisse
de la syndicalisation et du nombre de grèves. Cependant, cette diminution est à relativiser car
la mesure de la conflictualité est difficile et, surtout, les conflits changent de nature et deviennent moins longs, plus localisés et plus diversifiés.
2 De nouveaux acteurs et de nouveaux enjeux
pour les mouvements sociaux ➜
DOC 1  Aujourd’hui, des revendications diverses ➜ Manuel p. 266
1. Il s’agit de quatre photos de manifestations de types différents : d’indignés, de Greenpeace, de sanspapiers, de jeunes.
2. Ce ne sont pas des manifestations liées à la sphère professionnelle, mais les revendications ne sont
pas toutes d’ordre qualitatif (papiers pour les uns, sauvegarde de l’environnement pour les autres, ou
prise en compte des peuples face à la finance et aux plans de rigueur).
DOC 2  L’importance des valeurs postmatérialistes ➜ Manuel p. 266
1. Ce sont essentiellement les valeurs et les revendications dont les nouveaux mouvements sociaux sont
porteurs qui ne sont pas d’ordre quantitatif (plus de salaires ou moins d’heures) mais d’ordre qualitatif,
sur des valeurs et une façon de vivre.
2. Les mouvements écologistes en sont une bonne illustration.
3. Dès lors, les structures organisationnelles y sont plus souples car s’appuyant moins sur des structures
d’autorité organisées de manière rigide.
DOC 3  Les mouvements des sans : la grève pour obtenir des papiers ➜ Manuel p. 267
1.C’est un conflit difficile à classer car il prend la forme d’un conflit du travail (grève) mais avec
des revendications qui sortent de la seule sphère des relations professionnelles puisque, derrière les
employeurs, c’est l’État qui est interpellé.
2. La difficulté essentielle des mouvements des sans est l’organisation car, dans la plupart des cas, les
sans ont du mal à se retrouver, se rencontrer et donc à s’organiser car les revendications se vivent souvent
sur le mode individuel.
3. Ce type de mouvement ne relève pas vraiment d’un NMS car il ne correspond pas à différents critères
qui les caractérisent, comme le rapport au politique, fortement interpellé ici, ou les revendications qui,
dans cet exemple, sont souvent matérielles. Mais ce ne sont pas non plus des mouvements sociaux traditionnels, compte tenu de leurs acteurs : on a ainsi parfois parlé de nouveaux NMS !
DOC 4  La notion de « nouveaux mouvements sociaux » a-t-elle un sens ? ➜ Manuel p. 267
1. Les mouvements écologiste, féministe, homosexuel sont des NMS.
2.Leurs caractéristiques sont une organisation moins rigide que celle des syndicats ou partis, des
revendications qualitatives et liées à des valeurs, un rapport à l’État lié à une certaine reconnaissance
et/ou autonomie, et enfin souvent un appui sur une forme d’identité (de femme, d’homosexuel…).
3. Ces mouvements ont renouvelé les objets et les formes de l’action collective dans les années 19601970, mais nombre de leurs caractéristiques existaient déjà dans les mouvements précédents.
152
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 267
Conflits sociaux
traditionnels
Conflits sociaux
contemporains
NMS
Acteurs
principaux
Classe ouvrière
Classes moyennes
Divers (des marginaux
aux classes moyennes)
Types
d’organisations
Syndicats
Petites associations
Peu organisés, avec
des associations en soutien
Revendications
Quantitatives
Qualitatives
Diverses, aussi bien
quantitatives que
qualitatives
Modes d’action
Essentiellement
les grèves
et les manifestations
Manifestations à vocation
médiatique
Manifestations à vocation
médiatique, y compris les
manifestations et les grèves
Exemples
de conflit
Grèves de 1936
Manifestations pour
le droit à l’avortement
Les mouvements des sans,
comme celui des tentes sur
le canal St-Martin à Paris
3 La diversification des formes et des modes d’action
➜
DOC 1  La dérision comme moyen d’action ➜ Manuel p. 268
1. Les intermittents du spectacle sont à l’origine de ce type de manifestation.
2. Il s’agit ici d’utiliser la dérision, l’ironie et le déguisement afin d’attirer l’attention des médias notamment.
3.Ce mode d’action n’est pas vraiment nouveau, il s’agit de réactiver des modes de manifestations
expressives, comme les charivaris ou les carnavals, mais ici le rôle des médias est nouveau.
DOC 2  Évolution des formes de protestation chez les jeunes et les adultes depuis 1981 ➜ Manuel p. 268
1. En 1981, en France, 47 % des jeunes de 18 à 29 ans ont signé une pétition, 34 % ont participé à une
manifestation, 13 % à un boycott, 11 % à une grève sauvage et enfin 7 % à une occupation de locaux.
2.Il existe des formes conventionnelles (pétition, manifestation autorisée, etc.) et des formes non
conventionnelles (grève sauvage, occupation d’usine).
3. L’action protestataire n’est pas l’apanage des jeunes, puisque les plus de 30 ans sont autant concernés par ces formes de participation (sauf pour les manifestations).
4.Les formes protestataires d’action politique ont globalement progressé sur la période, mais c’est
moins vrai des formes les plus radicales (boycott, occupation de bureaux ou d’usines, grèves sauvages)
qui ont, pour certaines, un peu reculé et restent en tout cas très minoritaires, même chez les jeunes.
DOC 3  Greenpeace ou l’action efficace du petit nombre ➜ Manuel p. 269
1. Il s’agit principalement d’actions concernant la lutte contre la prolifération du nucléaire (militaire
ou civil) ainsi que la préservation de l’environnement. Les actions sont souvent de type « commando »,
mobilisant un faible nombre d’individus, dans le secret, et visant à contrarier des essais nucléaires ou des
transports de déchets nucléaires.
2. Ces modes d’action sont moins coûteux en termes d’investissement matériel et humain, et par ailleurs
souvent très médiatisés, donc efficaces du point de vue de l’interpellation de l’opinion et de l’État.
3. Les exemples sont nombreux, mais on peut citer les mobilisations de bateaux autour de zones de
forage pétrolier ou d’essais nucléaires, les envois de lettres à des politiques, des militants enchaînés sur
des voies ferrées pour empêcher le passage d’un train avec des déchets nucléaires, etc.
Chapitre 11 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
153
DOC 4  Les types de répertoires d’action collective ➜ Manuel p. 269
1. Il peut s’agir de revendications auprès de l’État mais également auprès d’employeurs ou d’acteurs plus
locaux. Les collectifs concernés peuvent être de différentes tailles et structurés de manière très diverse.
2. La notion de répertoire d’action collective désigne l’ensemble des moyens de pression dont dispose
un groupe mobilisé pour défendre des intérêts. Elle suggère que ce groupe peut ainsi puiser la ou les
forme(s) de son action dans des répertoires existants qui constituent, en quelque sorte, des « standards » pour composer voire improviser sa propre gamme (parallèle avec la musique ou le théâtre). Autrement dit, un groupe qui entend exprimer une protestation opère une sélection au sein de l’ensemble des
formes d’action qui lui sont virtuellement accessibles. Les individus ou les groupes tendent en effet à agir
dans le cadre limité de ce qu’ils connaissent ou à innover sur des formes existantes et donc aussi à ignorer
une partie des possibilités qui leur sont en principe offertes.
3. La plupart des mobilisations s’inscrivent dans ces répertoires d’action.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 269
1.Faux, c’est un mode d’action tout à fait possible.
2.Vrai, même si les formes ont évidemment changé.
3.Vrai.
4.Vrai.
DOSSIER 3
Comment les conflits sociaux sont-ils régulés ?
1 L’institutionnalisation et la pacification des conflits sociaux
➜
DOC 1  Beaucoup de conflits s’institutionnalisent ➜ Manuel p. 270
1. Cette phrase décrit à travers l’exemple du syndicalisme le processus d’institutionnalisation qui passe
par une phase d’organisation du mouvement social puis par une reconnaissance par les pouvoirs publics.
2. Il s’agit du processus de reconnaissance puis de routinisation des relations entre les mouvements
sociaux et les pouvoirs publics.
3. L’État joue un rôle important car c’est lui qui permet la reconnaissance et la routinisation des relations avec le mouvement social. L’intérêt principal pour l’État est d’éviter les manifestations les plus
déstabilisantes pour l’ordre social et pour le mouvement social, c’est de voir reconnues et satisfaites
certaines de ses revendications.
DOC 2  Tous les conflits sociaux ne sont pas pacifiés et institutionnalisés ➜ Manuel p. 270
1. Une émeute est une manifestation de violence assez radicale et peu organisée.
2. Une émeute se distingue car il n’y a pas de porte-parole, pas de revendications claires.
3. Autres conflits sociaux non pacifiés ou institutionnalisés : certains conflits du travail (séquestrations), le mouvement étudiant et/ou lycéen.
DOC 3  La négociation réduit-elle la conflictualité ? ➜ Manuel p. 271
1. Il existe un lien entre grève et négociation mais dans le sens où moins il y a de négociation, moins il y
a de grève (contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord).
2. La négociation n’est pas synonyme de fin des conflits, au contraire, puisque c’est à l’occasion des
négociations que les conflits sociaux se multiplient.
154
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
3. Par la négociation, certains motifs de conflit peuvent surgir et, par ailleurs, la grève peut apparaître
comme un moyen de peser sur les négociations.
DOC 4  L’institutionnalisation du féminisme ➜ Manuel p. 271
1. Trois grands types d’institutions sont chargés des droits des femmes selon les pays : les administrations, les structures consultatives et les instances de médiation.
2. Deux éléments y contribuent : l’apparition et le développement de revendications organisées par des
féministes, liés à la libéralisation des mœurs des années 1960, et la volonté de l’État d’éviter les débordements de ce type de revendications en les encadrant.
3. En France, du fait de la forme de l’État, ce sont plutôt les administrations qui ont été privilégiées.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 271
La plupart des mouvements sociaux connaissent une pacification et une institutionnalisation, c’est-à-dire une reconnaissance et une routinisation des relations avec les pouvoirs
publics. Néanmoins, ce n’est pas toujours le cas. Le conflit social reste en effet une des conditions du maintien du rapport de force avec les pouvoirs publics, ce qui conduit parfois à des
formes de violence plus ou moins larvée.
2 Les modes de régulation du conflit
➜
DOC 1  Les instances représentatives du personnel participant aux négociations ➜ Manuel p. 272
1. On trouve certaines instances spécifiquement syndicales (délégué syndical) et des instances élues,
comme le délégué du personnel (pas nécessairement mais souvent le même que le DS), le comité d’entreprise, etc.
2. Les instances syndicales ont pour objectif de représenter le syndicat et donc de représenter les intérêts de ses adhérents, alors que les instances élues ont pour rôle de représenter le personnel.
3. Leur importance dépend de la taille de l’entreprise, de l’importance des syndicats dans l’entreprise et
du type d’instance concernée.
DOC 2  Des pratiques de négociation bien ancrées dans le syndicalisme français ➜ Manuel p. 272
1. L’auteur souligne ici l’écart qui peut exister entre l’image des syndicats en France, qui peuvent apparaître comme plus portés sur le conflit que sur les négociations (notamment avec une comparaison souvent trompeuse avec l’Allemagne), et la réalité du quotidien syndical, qui est fait moins de conflit que de
négociation.
2. La réalité du syndicalisme en France est plutôt celle de la négociation, même si du point de vue symbolique la grève reste un outil important.
DOC 3  Le conflit permet l’émergence de nouvelles règles ➜ Manuel p. 273
1. La CGT (créée en 1895), FO (créée en 1947 – scission avec la CGT), la CFDT (créée en 1964 – scission
avec la CFTC) sont des syndicats de travailleurs. Les syndicats représentatifs jouissent de prérogatives
importantes, notamment en matière de négociations, puisque par leur signature ils peuvent engager
d’autres salariés que leurs membres. Au sein de l’entreprise, ils disposent aussi d’un monopole pour
constituer une section syndicale d’entreprise. Les critères de représentativité syndicale ont été revus
par la loi du 20 août 2008 portant « rénovation de la démocratie sociale ». Le texte a mis fin à la « présomption irréfragable de représentativité » accordée depuis 1966 aux cinq confédérations syndicales :
CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC. La représentativité des syndicats est désormais jugée en tenant compte de
l’audience électorale des syndicats.
2. Le conflit génère des changements de règles, notamment juridiques.
3. C’est une étape nécessaire car, par le conflit, les revendications s’affrontent et émergent donc. Or,
c’est une étape nécessaire à la régulation.
Chapitre 11 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
155
DOC 4  Les conflits sociaux sont à l’origine de nouvelles régulations ➜ Manuel p. 273
1. Certains changements dans la loi illustrent cette influence : dépénalisation de l’homosexualité, adoption du PACS, mais également changement symbolique, comme la fin de la considération de ces pratiques
comme maladies.
2. Non ce n’est pas le cas du mariage ou de l’homoparentalité, ce qui génère des conflits sociaux.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 273
1.Faux, de nombreux conflits sont à l’origine de changement de normes sociales et juridiques
(droit des femmes par exemple).
2.Faux, il s’est largement pacifié au cours du xxe siècle.
3.Vrai.
4.Faux, il est de le réguler au contraire.
Exercices ➜ Manuel p. 277
EXERCICE 1
– Association défendant les intérêts professionnels individuels et/ou collectifs d’un groupe d’individus
➞ Syndicat
– Ensemble d’actions de protestation et de contestation collectives qui visent le changement (partiel ou
total) de la société ➞ Mouvement social
– Action commune aux membres d’un groupe qui implique une volonté d’agir ensemble pour atteindre un
objectif commun ➞ Action collective
– Opposition ou affrontement entre des groupes sociaux ayant des intérêts opposés ➞ Conflit social
EXERCICE 2
1.Pacification
3.Syndicalisme
4. Écologie
6. RÉgulation
2.Féminisme
5.GrÈve
EXERCICE 3
Mouvement
156
Exemples de revendications
passées et présentes
Moyens d’actions
Acteurs porteurs
Féministe
Droit à l’avortement/égalité
homme/femme
Manifestations, sit in
Intellectuelles,
MLF
Altermondialiste
Plus de justice dans
la mondialisation, prise
en compte des citoyens
Manifestations, boycott, articles
ATTAC
Mouvements
des sans
Droit au logement,
accès à la régularisation
Grèves de la faim, occupation de lieux
(église, ou canal Saint-Martin)
DAL, Enfants
de don Quichotte
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
TRavaux dirigés ➜ Manuel p.278
Les manifestations violentes
Le TD a pour objectif de traiter une question socialement vive (celle des manifestations violentes) en permettant de prendre du recul par rapport à la construction ou à l’appréhension médiatique du phénomène.
Étape 1
1. Non, il s’agit de très petites minorités, ils sont souvent en marge des manifestations altermondialistes.
2. Cette violence se manifeste par des revendications de transformations radicales de la société (qui
sont caractéristiques des jeunes, cf. doc. 2). La violence est considérée comme une technique d’action
pour faire passer un message et aboutir à ces changements.
3. Ceci s’explique par une surreprésentation des revendications de changements radicaux de la société,
de l’engagement politique, qui est plus souvent aux extrêmes de l’échiquier politique, et enfin par des
difficultés spécifiques d’insertion professionnelle des jeunes.
4. Ce sont les agriculteurs, les éleveurs et les marins pêcheurs ainsi que les salariés des entreprises en
grande difficulté par exemple qui se montrent les plus violents. Ceci s’explique par leurs positions très
difficiles (souvent avec un fort désespoir), mais aussi par leur organisation.
Étape 2
Cet exercice peut aussi être modifié en présentant aux élèves quelques exemples d’articles.
Étape 3
En cas de non-correspondance avec les idées des documents, ne pas hésiter à faire réfléchir les élèves sur
les raisons qui expliquent ce décalage et leur faire comprendre que cela ne remet pas en cause l’analyse
précédente.
vers le bac
➜ Manuel pp. 279-281
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 279
Sujet : Vous analyserez la place des conflits du travail dans les conflits sociaux contemporains.
Ce sujet nécessite de travailler sur l’évolution de la place des conflits du travail dans les conflits sociaux
contemporains. Cela implique de s’interroger sur leur rôle dans les transformations sociales et dans la
régulation sociale et normative, ainsi que sur leur importance, tant numérique que symbolique.
Exemple de plan détaillé
I. La centralité des conflits du travail a longtemps été très forte…
A. … en termes numériques.
Cette importance est numérique car le nombre de grèves, et également le taux de syndicalisation,
étaient très importants (documents 1 et 3).
Cela s’explique par la vocation de changement social associée aux conflits du travail.
B. … en termes symboliques et politiques.
Cette centralité est également liée à l’importance du marxisme (idéologiquement et politiquement)
et d’événements fondateurs du mouvement ouvrier, comme la révolte des canuts, les grèves du Front
populaire ou Mai 1968 (document 1).
Elle tient aussi à l’implantation industrielle qui a longtemps été un secteur clé (document 2).
II.Mais cette centralité a tendance à s’atténuer sans pour autant faire disparaître les conflits du travail.
A. L’émergence et l’institutionnalisation de conflits sociaux autres.
Chapitre 11 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
157
Les années 1960 ont été marquées par l’émergence des NMS (document 1) qui ont conduit peu à peu
à diminuer la centralité des conflits du travail au profit de revendications et de répertoires d’action
différents. Ces mouvements sociaux se sont institutionnalisés, contribuant à être une autre source de
corps intermédiaires.
Par ailleurs, la diminution de la centralité des conflits du travail s’explique également par les transformations qui ont conduit à une tertiarisation de l’économie, le secteur tertiaire étant moins favorable à la syndicalisation et aux conflits du travail (2).
B. Pour autant, les conflits du travail se transforment.
Transformations des conflits du travail, plus courts, plus diversifiés, et de ce fait moins facilement
mesurables (document 3).
Maintien de l’importance des syndicats (par le paritarisme par exemple) dans la régulation, du fait de
leur institutionnalisation forte, et ce malgré la baisse des effectifs d’adhérents.
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 280
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Ce paradoxe de l’action collective, mis en évidence par Mancur Olson, désigne le fait que des individus
peuvent être amenés à ne pas se mobiliser malgré un intérêt commun, parce que chacun veut se comporter comme un free rider (passager clandestin) en profitant des acquis de l’action sans en assumer les
risques.
2. Ces mouvements sociaux, apparus dans les années 1960-1970 (comme l’écologie ou le féminisme),
ont renouvelé les objets et les formes de l’action collective. Ils se caractérisent par une certaine rupture
avec les modes d’action (moins structurés, ces mouvements utilisent des moyens de mobilisation plus
médiatiques) et les revendications traditionnelles des syndicats et des partis politiques, notamment en
s’appuyant sur des demandes plus qualitatives.
Partie 2 Étude d’un document
Il faut dans un premier temps indiquer la source, les dates des données ainsi que le nombre de variables
explicatives de l’adhésion syndicale (ici particulièrement nombreuses). On attend également une référence au taux de syndicalisation (ligne « Ensemble ») et une remise en perspective historique et géographique.
Dans un second temps, est attendue une analyse mettant en avant que l’adhésion à un syndicat, même
si elle est globalement plus faible en France qu’ailleurs, est surtout socialement distribuée. Il s’agit ici
de montrer que, derrière la diversité des variables explicatives, il existe surtout un élément commun :
plus le salarié est protégé (par la taille de l’entreprise, le type de contrat, le diplôme, etc.), plus il sera
syndiqué. Par ailleurs, il s’agit de montrer que la syndicalisation, si elle garde certaines caractéristiques
traditionnelles (masculinité notamment), est assez éloignée du modèle ouvrier (importance du diplôme
et des cadres) et concerne des catégories qui peuvent davantage maîtriser leur environnement (à lier
avec les transformations de la structure sociale et de l’organisation du travail).
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Voir ci-dessous, corrigé du Guide méthodologique.
guide méthodologique ➜ Manuel p. 281
Mobiliser des connaissances pour construire une réponse argumentée
Étape 1
1. Le mouvement social désigne un ensemble d’actions, de conduites et d’orientations collectives qui
visent le changement (partiel ou total) de la société et qui sont portées par un ou des groupes sociaux
particuliers.
La cohésion sociale est l’ensemble des processus et des mécanismes (en particulier la nature et l’intensité des relations sociales) qui permettent à la société de faire corps.
2. Il s’agit de travailler sur le cas de la France contemporaine.
3. Ils permettent la cohésion sociale car ils orientent les revendications et socialisent les individus.
158
Partie 2 • Thème 2 Intégration, conflit, changement social
Étape 2
1. Globalement, plus le niveau de vie est élevé, plus l’adhésion à une association est importante (à l’exception des clubs du 3e âge qui sont plutôt caractéristiques des 2e et 1er quintiles).
2. On peut rapprocher ces associations d’instances de socialisation secondaire, comme le travail ou les
groupes de pairs.
3. Il met en avant l’importance de la socialisation permise par le conflit ainsi que le changement des
valeurs engendrées par certains mouvements sociaux à travers l’exemple du parcours de Noëlla.
Étape 3
Document
1
2
Idée(s) essentielle(s)
du document
Connaissances
personnelles
En quoi cela répond-il
au sujet ?
Importance de la socialisation
permise par le conflit.
Changement des valeurs
engendrées par les
mouvements sociaux.
Dimension intégratrice
et socialisatrice du conflit
selon le groupe.
Changements des
revendications, avec
les conflits postmatérialistes.
Rôle dans le changement
social.
Cela répond au sujet car
cela permet de montrer
à quelles conditions et
comment le conflit et surtout
le mouvement social sont
intégrateurs.
L’adhésion associative dépend
du niveau de vie
mais également de l’âge.
La cohésion sociale est liée
à des facteurs économiques et
sociaux, et notamment
aux inégalités.
Cela permet de montrer le rôle
des mouvements sociaux dans
la cohésion sociale mais aussi
de le nuancer, car celle-ci est
aussi et peut-être surtout liée
à des facteurs économiques
et sociaux plus globaux.
Chapitre 11 La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?
159
Chapitre
12
Comment analyser
et expliquer les inégalités ?
➜
Objectifs pédagogiques
Conformément aux indications du programme, ce chapitre 12 permet de répondre aux deux questions
contenues dans le titre : Comment analyser les inégalités ? Comment les expliquer ?
Pour cela, nous avons choisi de déterminer les principales formes d’inégalités en distinguant clairement inégalités économiques (principalement celles des revenus et du patrimoine) et inégalités
sociales. La première double page permet de traiter les différentes méthodes statistiques de mise
en évidence des inégalités économiques : moyenne, médiane, rapport interdéciles ou encore courbe
de Lorenz. La double page suivante permet de prendre la mesure des grandes inégalités sociales :
inégalités culturelles, inégalités scolaires et inégalités de santé. La comparaison internationale des
inégalités économiques et sociales est réalisée dans la troisième double page.
La seconde partie du chapitre s’interroge sur le processus cumulatif des inégalités : la première
double page permet de montrer comment les inégalités font « système », c’est-à-dire comment elles
s’entretiennent l’une l’autre ; la dernière double page démontre que les facteurs économiques et
sociaux d’inégalités sont multiples. L’origine ethnique est abordée dans le TD.
Bibliographie
Ouvrages
– Baudelot Christian et Establet Roger, L’élitisme républicain. L’école française à l’épreuve des comparaisons internationales, Seuil, 2009. Une analyse sociologique qui permet de mesurer les difficultés du
système scolaire français à l’aune des politiques éducatives menées ailleurs.
– Bihr Alain et Pfefferkorn Roland, Le système des inégalités, La Découverte, 2008. Une synthèse très
utile.
– Bronner Luc, La loi du ghetto. Enquête dans les banlieues françaises, Pocket, 2011. Un journaliste
retranscrit de l’« intérieur » toutes les difficultés qui frappent les banlieues françaises.
– Dubet François (sous la dir.), Injustices. L’expérience des inégalités au travail, Seuil, 2006. Une étude
sociologique qui offre de nombreux exemples pour illustrer son cours.
– Fassin Didier (sous la dir.), Inégalités et santé, La Documentation française, 2009. Une somme remarquable sur les inégalités sociales face à la santé.
– Forsé Michel et Galland Olivier (sous la dir.), Les Français face aux inégalités et à la justice sociale,
Armand Colin, 2011. Les résultats d’une enquête sociologique qui permet de cerner la vision que les
Français développent face aux inégalités.
– Observatoire des inégalités, L’état des inégalités en France, Belin, 2009. Un panorama très complet
des statistiques des inégalités en France.
– Van Zanten Agnès et Duru-Bellat Marie, Sociologie du système éducatif : les inégalités scolaires, PUF,
2009. Une approche moderne des inégalités face à la réussite scolaire.
160
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
Sitographie
– Eurostat :
Un site qui permet les comparaisons européennes en matière d’inégalités.
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/portal/page/portal/statistics/themes
– Observatoire des inégalités : www.inegalites.fr
Un site très utile, qui rassemble les principaux chiffres en matière d’inégalités.
– www.insee.fr
Incontournable, en particulier pour les données sur le niveau de vie et les inégalités sociales.
DOSSIER 1
Quelles sont les principales formes d’inégalités ?
1 Identifier et mesurer les inégalités économiques
➜
DOC 1  Le palmarès des rémunérations des patrons du Cac 40 ➜ Manuel p. 286
1. Le PDG de MICHELIN a perçu une rémunération de 4,5 millions d’euros en 2010.
Le PDG de STMICRO a perçu une rémunération de 900 000 euros en 2010.
2. Le 1er janvier 2012, le SMIC brut est de 1 398,7 euros/mois, soit 3 217,3 fois moins que la plus haute
rémunération des patrons du CAC 40 (avec le SMIC net, qui est de 1096,4 euros/mois, le rapport monte à
4 101,3).
3. On peut parler d’une inégalité de rémunération entre les chefs d’entreprise du CAC 40 dans la mesure
où la rémunération la plus haute est 5 fois plus importante que la plus basse.
DOC 2   Mesurer les inégalités de revenu et leur évolution ➜ Manuel p. 286
1. En 2008, la moitié des Français ont un revenu inférieur à 28 570 euros/an. L’autre moitié des Français
possèdent un revenu supérieur à 28 570 euros/an.
Les 10 % les plus pauvres ont un revenu inférieur à 12 870 euros/an.
Les 10 % les plus riches ont un revenu supérieur à 59 490 euros/an.
Les revenus des 20 % les plus pauvres représentent 7,1 % des revenus totaux.
50 % des Français (les plus pauvres) se partagent 26,5 des revenus totaux.
Les revenus des 80 % les moins fortunés représentent 58,3 % des revenus totaux.
2. En 2000, les 10 % les plus riches ont un revenu 4,62 fois plus élevé que les 10 % les plus pauvres.
En 2008, les 10 % les plus riches ont un revenu 4,5 fois plus élevé que les 10 % les plus pauvres.
3. Les inégalités ont légèrement diminué entre 2000 et 2008.
4. La moyenne (qui a tendance à masquer les disparités) plus élevée que la médiane témoigne de l’importance des inégalités de revenu. S20, S50 et S80 confirment ce constat. Par exemple, on peut en déduire que 20 % des revenus les plus élevés se partagent 41,7 % du total des revenus.
DOC 3  Inégalités de patrimoine et appartenance sociale ➜ Manuel p. 287
1. Sur 100 membres de la PCS Professions libérales, 70,2 en moyenne possèdent une assurance vie et/ou
une épargne retraite.
Sur 100 membres de la PCS Ouvriers non qualifiés, 25,9 en moyenne sont propriétaires d’une résidence
principale.
2. La propriété d’un « autre logement » que sa résidence principale est l’élément du patrimoine le plus
inégalitairement détenu.
3. La résidence de l’agriculteur se trouve souvent sur le terrain de l’exploitation dont il est propriétaire.
Chapitre 12 Comment analyser et expliquer les inégalités ?
161
4. Les ressources économiques des ouvriers non qualifiés leur permettent rarement de devenir propriétaires d’un « autre logement ».
DOC 4  Mesurer la concentration des ressources économiques ➜ Manuel p. 287
1. La courbe de Lorenz sert à mesurer la dispersion des ressources économiques.
2. La droite bleue, nommée droite d’équirépartition, traduit une situation parfaitement égalitaire.
3. En A, 20 % des ménages ont un niveau de vie s’élevant à 10 % du niveau de vie global.
En B, 90 % des ménages les moins fortunés possèdent 54 % du patrimoine total.
4. La courbe de Lorenz qui représente la situation la plus inégalitaire est celle des patrimoines.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 287
10 – déciles – 10 – courbe de Lorenz – courbe de Lorenz – droite d’équirépartition – éloignée.
2 Identifier et mesurer les inégalités sociales
➜
DOC 1  Quelles sont les différentes formes d’inégalités sociales ? ➜ Manuel p. 288
1. Les inégalités économiques correspondent principalement aux inégalités de revenu et de patrimoine.
Les inégalités sociales s’expliquent par des différences sociales qui se traduisent par des avantages ou
des désavantages dans la société.
2. Les inégalités économiques ne sont pas seules à exister. Il y a aussi des inégalités sociales qui peuvent
prendre différentes formes : possessions (par exemple, l’information sur la qualité des établissements
scolaires), qualités (par exemple, la santé) ou réalisations (par exemple, détention d’un diplôme valorisé
sur le marché du travail).
3. Inégalités de statut : les femmes sont sous-représentées à l’Assemblée nationale par rapport à leur
poids dans le corps électoral.
Inégalités scolaires : les enfants issus des milieux défavorisés ont moins de chances d’obtenir un bac S
que les autres.
Inégalités culturelles : les enfants issus des milieux supérieurs fréquentent davantage les théâtres que
les autres.
Inégalités ethniques et raciales : le taux de chômage des enfants d’immigrés est plus élevé que celui des
autres Français.
DOC 2  Les inégalités culturelles ➜ Manuel p. 288
1. En 2008, sur 100 agriculteurs, 71 en moyenne ne fréquentent pas les musées, monuments historiques, théâtres, concerts classiques et spectacles chorégraphiques.
En 2008, sur 100 cadres supérieurs, 14 en moyenne ne fréquentent pas les musées, monuments historiques, théâtres, concerts classiques et spectacles chorégraphiques.
2. Les inégalités culturelles ont globalement tendance à s’accentuer depuis 1973.
3. Les inégalités économiques n’expliquent pas en premier lieu les inégalités culturelles. Ce sont les
habitudes culturelles, l’éducation.
4. L’éducation (famille) est le facteur explicatif fondamental des inégalités culturelles. Mais il faut observer que l’école ne parvient pas à lutter efficacement contre les inégalités culturelles.
DOC 3  Les inégalités scolaires ➜ Manuel p. 289
1. Sur 100 enfants de cadres, professions intellectuelles supérieures, 77,5 en moyenne ont obtenu le bac
général en 2009.
Sur 100 enfants d’ouvriers, 51,2 en moyenne ont obtenu le bac général en 2009.
2. Deux élèves ayant obtenu le bac ne sont pas nécessairement à égalité pour réussir des études supérieures, car il faut tenir compte de la filière du bac obtenu.
162
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
3. Les facteurs explicatifs des inégalités scolaires sont nombreux : économiques (possibilité de prendre
des cours particuliers, lieu de résidence…), culturels (détention d’objets culturels comme une bibliothèque, diplôme des parents…) ou encore sociaux (fréquentations, par exemple).
DOC 4  Les inégalités sociales face à la mort ➜ Manuel p. 289
1. L’espérance de vie est inégalitaire suivant les catégories socioprofessionnelles.
2. L’écart d’espérance de vie entre un ouvrier et un cadre s’explique par des conditions de vie inégales
(lieu de résidence, alimentation, etc.) et par des conditions de travail plus difficiles pour les ouvriers.
3. Il faut tenir compte d’un facteur culturel dans ce type d’inégalités sociales : par exemple, les individus
relevant des milieux populaires ont tendance à moins se rendre chez un médecin que les autres (pas seulement pour des raisons économiques, également parce qu’ils se considèrent comme « plus durs au mal »).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 289
1. Faux – 2. Faux – 3. Vrai – 4. Faux.
3 Comparer les inégalités en Europe et dans le monde
➜
DOC 1  Les inégalités en Chine ➜ Manuel p. 290
1. Un paysan – qui incarne la Chine traditionnelle – passe devant des résidences neuves et apparemment
modernes.
2. La croissance économique chinoise provient d’abord des zones urbaines (qui participent à la mondialisation). Les revenus y progressent donc plus vite que dans les campagnes qui restent peu modernisées.
DOC 2  Les inégalités de répartition du revenu dans l’Union européenne ➜ Manuel p. 290
1. En 2010, en Lettonie, le revenu moyen des 20 % les plus riches est 6,9 fois plus élevé que celui des
20 % les plus pauvres.
En 2010, en Slovénie, le revenu moyen des 20 % les plus riches est 3,4 fois plus élevé que celui des 20 %
les plus pauvres.
2. La France se situe dans une position moyenne.
3. Globalement, les inégalités de répartition du revenu dans l’UE ont tendance à stagner. Une vision qu’il
convient de préciser en fonction des pays : les inégalités augmentent fortement en Espagne lorsqu’elles
diminuent en Italie.
DOC 3  Les inégalités de patrimoine dans les principaux pays de l’OCDE ➜ Manuel p. 291
1. Les États-Unis présentent les plus fortes inégalités de patrimoine.
2. La Suède et la Finlande ont un État-providence dit social-démocrate qui repose sur une égalité forte.
Or, les inégalités de patrimoine y sont plus fortes qu’en Italie (État-providence corporatiste).
DOC 4  Une approche internationale des inégalités sociales face à l’éducation ➜ Manuel p. 291
1. Les pays qui possèdent peu de ressources économiques peuvent moins investir dans l’éducation. Dès
lors, les inégalités sociales à l’école y sont plus fortes qu’ailleurs.
2. Pour lutter contre les inégalités scolaires, il faut faire en sorte que tous les élèves puissent acquérir un
socle commun minimal de connaissances. Il est également essentiel de lutter contre la ségrégation scolaire et d’empêcher l’existence de « bons » établissements – niveau social supérieur – et de « mauvais »
établissements – concentrant des enfants ayant des difficultés sociales.
3. La mixité sociale est donc une condition de l’égalité sociale devant la réussite scolaire (cf. 2.). En
fréquentant des enfants relevant des milieux supérieurs, ceux qui sont issus des milieux défavorisés
progressent mieux et plus vite.
Chapitre 12 Comment analyser et expliquer les inégalités ?
163
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 291
Espagne
Les inégalités de revenu
sont fortes/faibles
Les inégalités du patrimoine
sont fortes/faibles
États-Unis
Danemark
Finlande
x
x
x
x
Les inégalités sociales à l’école
sont fortes/faibles
DOSSIER 2
Allemagne
x
En quoi les inégalités sont-elles cumulatives ?
1 Les facteurs d’inégalités sont multiples
➜
DOC 1  Les inégalités face au chômage en fonction du sexe, de l’âge, du diplôme et de la PCS
➜ Manuel p. 292
1. Sur 100 actifs de 15-24 ans, 22,9 en moyenne sont au chômage.
Sur 100 actifs sans diplôme ou CEP, 16,1 en moyenne sont au chômage.
Sur 100 actifs ouvriers non qualifiés, 20,8 en moyenne sont au chômage.
Sur 100 actifs, 9,4 en moyenne sont au chômage.
2. Le manque d’expérience est un premier facteur explicatif des inégalités face au chômage en raison de
l’âge. Mais il faut ajouter que les nouvelles générations entrent sur un marché du travail qui offre moins
d’opportunités d’emploi qu’auparavant.
3. Les PCS qui nécessitent peu ou pas de diplôme sont les plus touchées par le chômage.
DOC 2  Les transformations du marché du travail à l’origine de nouvelles inégalités ? ➜ Manuel p. 292
1. Le marché du travail est devenu dual : à côté des emplois en CDI à temps plein, se sont multipliées
les formes particulières d’emplois (CDD, stages, intérim, contrats aidés et temps partiel) qui sont instables. Les inégalités sont nombreuses en termes de salaires ou même de droits (protection salariale).
Un exemple : n’ayant que peu de certitudes sur sa condition salariale, un « précaire » peut difficilement
se projeter dans l’avenir et obtenir un prêt immobilier.
2. La stabilité/instabilité de l’emploi est un nouveau facteur d’inégalité.
3. Les salariés précaires ne bénéficient pas des mêmes protections que les salariés en emploi typique
(CDI à temps plein). Leurs revenus sont en général plus faibles et leurs emplois moins intéressants. Ils
ne peuvent prétendre aux mêmes avancées de carrière. Autre point : il leur est plus difficile de s’intégrer
dans le collectif de travail de l’entreprise puisqu’ils ont toutes les chances de ne pas rester – les autres
salariés en ont également conscience.
DOC 3  Le retour des inégalités intergénérationnelles ? ➜ Manuel p. 293
1. Les conditions rencontrées par les générations nées à la fin des années 1940 sont celles des « trente
glorieuses » : la croissance économique forte permettait de maintenir le taux de chômage à un niveau
très bas ; l’école était en pleine démocratisation qualitative et les parcours relevant de la mobilité sociale
ascendante étaient fréquents ; le niveau de vie moyen était élevé et permettait de devenir propriétaire
de sa résidence principale assez facilement.
2. Aujourd’hui, les conditions se sont inversées : la croissance est faible et les créations d’emplois sont
plus difficiles ; la segmentation du marché du travail frappe d’abord les jeunes qui peuvent rarement
commencer leur parcours professionnel par un emploi « normal » (CDI à temps plein) ; contraints de se
164
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
contenter d’un emploi précaire – au moins dans un premier temps –, ils ne peuvent former les mêmes
projets immobiliers (il est rare de devenir propriétaire sans posséder une situation professionnelle parfaitement stabilisée).
3. Notre système de retraite par répartition suppose de faire cotiser les actifs d’aujourd’hui pour les
retraités d’aujourd’hui. Or, la tendance à la baisse des pensions de retraite laisse supposer que les actifs
d’aujourd’hui risque d’avoir des niveaux de vie plus faibles lorsqu’ils seront à la retraite que celui obtenu
par les retraités d’aujourd’hui. Il y a ici une forme d’inégalité générationnelle.
DOC 4  La mondialisation accroît-elle les inégalités ? ➜ Manuel p. 293
1. Les pays développés à économie de marché sont désormais complètement insérés dans la mondialisation économique : une grande partie de leurs emplois dépend de leur compétitivité sur les marchés
internationaux ; les services publics ont été déréglementés : on peut ici prendre l’exemple de la téléphonie qui est passée d’un régime de monopole d’État à une ouverture à la concurrence ; les entreprises ont
dû adapter leur organisation du travail pour éviter le freinage de leurs gains de productivité : ici, il est
possible d’évoquer les cercles de qualité ou, d’une façon générale, les principes du toyotisme.
2.La mondialisation a entraîné le découpage du monde économique : au « Nord », on retrouve une
grande partie des emplois qualifiés qui nécessitent du capital humain ; au « Sud », ce sont les emplois
peu qualifiés qui sont dominants. Les entreprises du « Nord » ont tendance à délocaliser dans le « Sud »
leurs activités productives peu qualifiées pour des raisons de compétitivité (main-d’œuvre abondante,
moins protégée socialement et peu chère). Aussi, les salariés peu qualifiés du « Nord » sont confrontés,
plus que les autres, au chômage.
3. Le progrès technique qui se répand dans le « Nord » complexifie le travail et rend nécessaire la détention de qualifications. Dans cette perspective, le capital technologique est source d’éviction des salariés
peu qualifiés.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 293
1. Genre – 2. Génération – 3. Origine (ethnique) – 3. Formation.
2 Les inégalités font « système »
➜
DOC 1  L’exemple des inégalités de genre ➜ Manuel p. 294
1. En 2008, dans un couple, les femmes s’occupent seules de 80 % du temps de repassage, 71 % du temps
nécessaire à la préparation des repas, 55 % du temps consacré au passage de l’aspirateur et 42 % du
temps passé à faire la vaisselle. Contre respectivement 4 %, 11 %, 8 % et 13 % pour l’homme du couple.
2. L’arrivée d’un enfant renforce l’inégalité sexuelle des tâches domestiques puisqu’il est généralement
admis dans un couple que la femme doit davantage s’en occuper que l’homme. Elle peut même décider
de réduire son activité professionnelle (temps partiel), voire d’arrêter de travailler pour se consacrer à
l’éducation de son enfant. Cela n’est quasiment jamais le cas de l’homme.
3. En 2011, sur 100 femmes de 15 à 64 ans, 59,7 en moyenne ont un emploi.
En 2010, les femmes qui travaillent dans le privé reçoivent un salaire net moyen de 1 777 euros/mois.
4.Puisque les femmes se consacrent davantage à la sphère privée que les hommes, il leur est plus
difficile de grimper dans la hiérarchie de l’entreprise. Ainsi, sur 100 dirigeants d’entreprise, 82,8 en
moyenne sont des femmes. Les chefs d’entreprise ont tendance à considérer qu’elles s’investissent moins
dans leurs tâches professionnelles. Il s’agit de l’une des explications de l’inégalité salariale de genre :
dans le privé, le salaire moyen mensuel net des hommes est 25 % plus élevé que celui des femmes. Ayant
en tête les contraintes sociales domestiques des femmes, les recruteurs leur proposent davantage des
emplois à temps partiel qu’aux hommes : sur 100 salariées, 30,1 en moyenne sont à temps partiel (contre
seulement 6,7 des salariés hommes). Enfin, il ne faut pas négliger l’intériorisation de ces inégalités par
les femmes, ce qui peut les conduire à réduire (inconsciemment) leurs ambitions.
Chapitre 12 Comment analyser et expliquer les inégalités ?
165
DOC 2  L’impact du lieu de résidence sur la réussite scolaire ➜ Manuel p. 294
1. En 2004-2005, sur 100 élèves de ZUS passant un bac ES, 79,5 en moyenne l’ont obtenu.
En 2004-2005, sur 100 élèves en France passant un bac ES, 84,2 en moyenne l’ont obtenu.
En 2009-2010, sur 100 élèves de ZUS passant un bac STL, 82,9 en moyenne l’ont obtenu.
En 2009-2010, sur 100 élèves en France passant un bac STL, 87,1 en moyenne l’ont obtenu.
2. Aussi bien dans les filières générales que dans les filières technologiques, tant en 2004-2005 qu’en
2009-2010, le taux de réussite des élèves de ZUS est toujours inférieur au taux moyen de réussite en
France. Les inégalités paraissent se maintenir entre les deux périodes : les taux de réussite des élèves de
ZUS progressent mais ceux de la France entière également.
3. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette inégalité territoriale face à la réussite scolaire :
l’environnement familial dans les ZUS, davantage populaire, est moins propice à l’acquisition d’une
culture validée par l’école ; l’environnement social est « difficile » (les ZUS connaissent des taux de chômage très forts et de nombreux jeunes qui sortent du système scolaire sans aucune formation – ce qui a
un impact sur l’investissement à l’école des élèves de ces zones) ; l’environnement urbain est également
fortement dégradé.
DOC 3  Les inégalités régionales : des inégalités cumulatives ? ➜ Manuel p. 295
1. Les habitants de l’Île-de-France ont un niveau de vie médian allant de 20 000 à 21 790 euros par an,
bénéficient d’une densité forte des médecins généralistes et d’un taux de chômage qui se situe entre 8,2
et 8,5 %.
2. À l’aide des cartes, il est possible de constater que les régions les plus « pauvres » – celles où les habitants ont un niveau de vie médian bas – sont aussi celles où le taux de chômage est le plus fort (exemple
du Languedoc-Roussillon ou du Nord-Pas-de-Calais).
3. Les régions les plus « riches » génèrent plus d’emplois : le taux de chômage y est donc plus bas. On
peut également constater qu’il existe des inégalités territoriales face à la santé : accès aux soins par le
biais de la fréquentation – plus ou moins aisée – d’un médecin généraliste.
DOC 4  Le système des inégalités ➜ Manuel p. 295
1. Les inégalités de revenus entraînent des inégalités sociales, comme les inégalités scolaires, qui engendrent à leur tour d’autres inégalités sociales (taux de chômage en fonction du diplôme). Il est également intéressant de constater que le processus cumulatif des inégalités se poursuit : les inégalités
sociales devant le marché du travail sont mécaniquement à l’origine d’inégalités économiques (revenus,
par exemple).
2. Les parents cadres supérieurs ou enseignants considèrent que la réussite scolaire est fondamentale :
ils transmettent le goût de la « bonne » culture, celle qui est enseignée et recherchée à l’école ; ils s’investissent davantage dans le parcours scolaire de leur(s) enfant(s). Dès lors, un élève issu des milieux
supérieurs a plus de chances d’emprunter une voie prestigieuse à l’école qu’un élève relevant des milieux
modestes.
3. L’inégalité de réussite sociale des parents se traduit par des inégalités de capital économique (revenu et patrimoine) et des inégalités de capital culturel (dispositions culturelles permettant de réussir à
l’école) et de capital social (relations sociales). Ces inégalités entraînent les inégalités de chances face à
l’école (diplôme) et devant l’emploi (trouver un poste correspondant à ses qualifications, par exemple).
4. Les inégalités font « système » dans la mesure où elles se cumulent et s’alimentent les unes les autres.
Faire
le bilan
166
➜ Manuel p. 295
Inégalités de répartition des tâches domestiques ➞ Inégalités de genre face à l’emploi
Inégalités territoriales ➞ Inégalités face à la sécurité
Inégalités de formation des parents ➞ Inégalités de réussite scolaire
Inégalités de revenu ➞ Inégalités de patrimoine
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
Exercices ➜ Manuel p. 299
EXERCICE 1
1. b ; 2. c ; 3. b ; 4. b ; 5. b
EXERCICE 2
1. Faux. La société suédoise profite d’un État-providence plus redistributeur qu’en France.
2. Faux. Les inégalités culturelles s’expliquent également par des inégalités sociales.
3.Vrai.
4.Vrai.
EXERCICE 3
146 % ; 61,5 euros ; 89 % ; 27, 5 %
EXERCICE 4
Les cadres ont un pouvoir d’achat supérieur à celui des ouvriers ➞ Inégalité économique
Les cadres fréquentent davantage les musées que les ouvriers
➞ Inégalité sociale et inégalité économique
Les cadres ont une espérance de vie supérieure à celle des ouvriers ➞ Inégalité sociale
Les enfants de cadre ont une plus grande probabilité d’obtenir le baccalauréat que les enfants d’ouvriers
➞ Inégalité sociale et inégalité économique
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 300
Inégalités et enfants d’immigrés
L’objectif de ce TD est d’offrir un exemple de « cumul » des inégalités. Les enfants d’immigrés souffrent ainsi
de nombreux handicaps qui vont de leur lieu de résidence (surreprésentation dans les banlieues) à un taux
de chômage bien plus élevé que la moyenne. En conséquence de quoi leur niveau de vie est plus faible que
celui de l’ensemble des Français.
Étape 1
1.Les descendants d’immigré(s) originaire(s) d’un pays d’Afrique ont un niveau de vie moyen de
15 960 euros/an et un niveau de vie médian de 13 860 euros/an.
L’ensemble des Français ont un niveau de vie moyen de 22 110 euros/an et un niveau de vie médian de
18 990 euros/an.
Sur 100 actifs descendants d’immigrés originaires d’un pays n’appartenant pas à l’Espace économique
européen, 20 en moyenne sont au chômage.
2. Les enfants d’immigrés non européens souffrent de discriminations à l’embauche. Les recruteurs sont
encore fortement animés par des préjugés, ce qui rend difficile l’égalité des chances devant l’emploi. Par
ailleurs, les enfants d’immigrés non européens se trouvent en surreprésentation dans les populations défavorisées par rapport à leur poids dans la population totale, aussi sont-ils en moyenne moins diplômés
que les autres Français, ce qui est source de chômage. Enfin, les deux explications précédentes peuvent
se rejoindre dans le fait qu’ils sont en surreprésentation dans les quartiers dits « difficiles » par rapport
à leur poids dans la population : des adresses qui font « peur » aux recruteurs.
3. Le document 1 indique clairement que les enfants d’immigrés ont un niveau de vie inégalitaire en
fonction de l’origine de leur immigration : ainsi, les descendants d’immigrés européens ont un niveau de
vie moyen 1,4 fois plus élevé que celui des descendants d’immigrés africains (le rapport est de 1,37 pour
le niveau de vie médian).
Chapitre 12 Comment analyser et expliquer les inégalités ?
167
Étape 2
1. Un « espace de relégation » est un lieu d’homogénéité sociale et, souvent, ethnique. L’absence de
mixité sociale provient de deux phénomènes qui agissent parallèlement : les populations plus à l’aise
cherchent à s’échapper de ces zones et les populations défavorisées s’y concentrent pour des raisons
économiques. Il se développe en France une culture de l’« entre-soi » (suivant l’expression d’Éric Maurin
dans Le ghetto français. Enquête sur le séparatisme social, Seuil, 2004).
2. Dans le texte, il s’agit d’abord d’inégalités territoriales. Mais il est également question d’inégalités
économiques (niveau de vie) et d’inégalités symboliques (le fait de vivre dans des « lieux de relégation »
et de concentration « ethnique » joue comme un « handicap » supplémentaire).
3. L’absence de mixité sociale a un impact sur les parcours scolaires. Au-delà, Robert Castel explique que
la concentration « ethnique » est un handicap car elle entraîne une « disqualification ». Il est possible
ici de faire référence à l’opposition entre le « nous » et le « eux » qui marque toute la séparation qui peut
exister entre les populations de centre-ville et celles de banlieue. Concrètement, cela se traduit par des
mécanismes de rejet (des plus aisés vers les descendants d’immigrés, comme dans le cas des discriminations) mais aussi d’autocensure (de la part des descendants d’immigrés qui, par exemple, ont du mal à se
convaincre qu’ils peuvent réussir dans des filières d’excellence, comme les grandes écoles).
Étape 3
1. Puisque les descendants d’immigrés africains ont un niveau de vie très inférieur à la moyenne des
Français, ils ne peuvent choisir leur lieu d’habitation. Ils sont contraints de se concentrer dans les zones
du territoire où les loyers sont les plus faibles, soit les banlieues des grandes villes. Par conséquent, la
concentration sociale des enfants d’immigrés s’explique d’abord par des impératifs économiques.
2. La relégation sociale est source d’inégalités scolaires et de discriminations à l’embauche. Il est alors
plus difficile de trouver un emploi. Au chômage, le niveau de vie est nécessairement plus bas.
Étape 4
Les différents documents montrent à quel point les inégalités subies par les descendants d’immigrés
africains sont cumulatives : vivant dans des « espaces de relégation », ils rencontrent plus de difficultés
pour réussir à l’école. En plus de leur formation moins aboutie (en moyenne), ils subissent des discriminations importantes qui rendent difficile leur entrée sur le marché du travail. Dès lors, leurs ressources
économiques sont faibles.
vers le bac
➜ Manuel pp. 301-303
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 301
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Il existe plusieurs outils pour mesurer les inégalités économiques : on peut se servir de la moyenne
ou de la médiane (revenu moyen ou médian, par exemple) ; on peut également découper l’effectif en
tranche de 10 % et déterminer ainsi des déciles pour calculer le rapport interdécile (rapport entre les
10 % les plus favorisés et les 10 % les moins favorisés) ; la courbe de Lorenz permet également de mesurer
l’importance de la dispersion des ressources économiques (éloignement par rapport à la droite d’équirépartition).
2. Les inégalités de genre sont nombreuses. Il est possible de se référer à la sphère politique (sous-représentation des femmes au Parlement par rapport à leur poids dans le corps électoral), au monde du
travail (inégalités salariales, « plafond de verre », surreprésentation des femmes au sein des emplois à
temps partiel par rapport à leur poids dans la population active…) ou encore à la sphère privée (division
inégale des tâches domestiques).
Partie 2 Étude d’un document
Ce document statistique démontre l’existence d’une inégalité sociale face aux vacances. Il se concentre
sur la question du départ en vacances. Ainsi, sur 100 cadres et professions intellectuelles supérieures,
168
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
71 en moyenne partent en vacances alors que, sur 100 ouvriers, 41 en moyenne partent en vacances. Il
faut noter que ce document n’indique pas que les vacances prises peuvent être très différentes (un séjour
dans un camping n’équivaut pas à un voyage à l’étranger dans un palace).
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I. Les inégalités peuvent s’expliquer par l’âge (taux de chômage des jeunes)…
II. … ou par le sexe (inégalités de genre)…
III.… mais aussi par le diplôme (taux de chômage des sans-diplôme)…
IV. … et l’appartenance à une catégorie sociale (espérance de vie suivant la PCS)
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel pp. 302-303
Sujet : Comment peut-on expliquer le caractère cumulatif des inégalités économiques et sociales ?
Guide méthodologique : Construire un développement argumenté
➜ Manuel p. 303
Étape 1
1. Les inégalités économiques provoquent d’autres inégalités économiques (I).
D’autres inégalités sont cumulatives (II).
2. Les inégalités de revenu génèrent des inégalités de patrimoine (I).
Les inégalités de revenu provoquent des inégalités en matière de pratique alimentaire (II).
La PCS des parents a un impact sur le parcours scolaire des enfants (II).
Les inégalités de revenu provoquent des disparités de niveau de vie (I).
Étape 2
1. Cette première partie se donne pour objectif de montrer que les inégalités économiques peuvent être
source d’autres inégalités économiques. Il en est ainsi des inégalités de revenu qui génèrent des inégalités de patrimoine. […] Les inégalités de revenu sont également à l’origine de disparités de niveaux de
vie.
Cette seconde partie cherche à démontrer que d’autres inégalités sont cumulatives. En effet, les inégalités économiques peuvent entraîner des inégalités sociales. […] Les inégalités sociales sont aussi source
d’autres inégalités sociales.
Pour les questions suivantes, nous prenons l’exemple de la seconde partie.
2. Les inégalités économiques ne provoquent pas seulement des inégalités économiques, mais aussi des
inégalités sociales. […] Les inégalités sociales peuvent déboucher sur d’autres inégalités sociales.
3 et 4. Les inégalités de revenu ont une influence sur le choix des aliments consommés. Pour les plus
modestes, il est plus difficile de se nourrir avec des produits « bio » (document 2).
La PCS des parents joue un rôle essentiel dans la réussite scolaire des enfants. En effet, en 2011, sur
100 étudiants, 30,7 en moyenne sont issus des Professions libérales, cadres supérieurs alors que sur
100 étudiants, la même année, 10,5 en moyenne sont d’origine ouvrière (document 1). La socialisation
familiale transmet des capitaux (économique, culturel et social) qui ont un impact sur les résultats des
enfants à l’école.
5. Les inégalités économiques génèrent des inégalités face à la santé (par le biais des pratiques alimentaires).
Les inégalités sociales provoquent des inégalités scolaires.
Étape 3
1. Après avoir vu que les inégalités économiques sont à l’origine d’inégalités sociales, il convient de
montrer que les inégalités sociales peuvent, elles aussi, provoquer d’autres inégalités sociales.
2. Les inégalités économiques sont cumulatives puisqu’elles peuvent générer d’autres inégalités économiques. Mais il ne s’agit pas du seul cumul d’inégalités possible.
Chapitre 12 Comment analyser et expliquer les inégalités ?
169
Chapitre
13
Comment les pouvoirs publics
peuvent-ils contribuer
à la justice sociale ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre suit fidèlement les instructions du programme. Il s’agit dans un premier temps de montrer qu’il existe différentes formes d’égalité (égalité de droit et égalité de fait, égalité des chances
et égalité des situations) et que ces visions différentes de l’égalité permettent de fonder différents
principes de justice sociale. Dans un second temps, il convient de s’arrêter sur une approche spécifique de la justice sociale : l’équité. L’objectif est alors de montrer qu’il n’y a pas lieu d’opposer équité
et égalité. Dans cette perspective, la discrimination positive offre un exemple tout à fait adéquat.
Les trois doubles pages suivantes cherchent à analyser les moyens utilisés par les pouvoirs publics
pour produire de la justice sociale : lutter contre les inégalités par la redistribution et la protection
sociale, mais aussi par la fiscalité et les services collectifs ; lutter contre les discriminations.
Les deux dernières doubles pages renvoient aux débats suscités par l’action des pouvoirs publics
lorsqu’elle veut assurer la justice sociale : la contrainte budgétaire et la contrainte extérieure ; les
risques de désincitation au travail et les effets pervers de l’intervention de l’État.
Bibliographie
Ouvrages
– Keslassy Éric, De la discrimination positive, Bréal, 2004. Une synthèse permettant de saisir les subtilités des débats qui se sont noués autour de la discrimination positive.
– Keslassy Éric, Lire Alexis de Tocqueville. De la démocratie en Amérique. Pour une sociologie de la démocratie, Ellipses, 2012. Un ouvrage très utile pour maîtriser la pensée de Tocqueville.
– Rosanvallon Pierre, La société des égaux, Seuil, 2011.Une analyse moderne de notre société.
– Schnapper Dominique, La démocratie providentielle. Essai sur l’égalité contemporaine, Gallimard,
2002.
Un ouvrage indispensable pour comprendre les mutations de notre démocratie.
– Wuhl Simon, L’égalité. Nouveaux débats, PUF, 2002.Une étude qui permet de faire le point sur les
discussions théoriques autour de la justice sociale.
revues
– « La protection sociale : quels débats ? Quelles réformes ? », Cahiers français, n° 358, septembreoctobre 2010. Un panorama très complet des questions relatives à la protection sociale.
Sitographie
–http://www.discriminations.inegalites.fr/. Une plate-forme d’étude des discriminations.
–http://www.observatoiredesdiscriminations.fr/. Observatoire des discriminations. Un site qui
donne accès à des enquêtes qui démontrent l’importance des discriminations.
–http://www.revolution-fiscale.fr/. Pour une révolution fiscale. Le site des économistes Camille
Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez, qui proposent de révolutionner le système fiscal français.
170
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
DOSSIER 1
Sur quelles conceptions de la justice sociale se fonde la lutte contre les inégalités ?
1 Les différentes formes d’égalité renvoient à des conceptions
différentes de la justice sociale ➜
DOC 1  L’écart entre l’égalité de droit et l’égalité de fait ➜ Manuel p. 306
1. Le salaire moyen des femmes à temps plein représente 80,9 % de celui des hommes en 2008 (quand
un homme gagne en moyenne 100, une femme gagne 80,9 pour un emploi à temps plein).
2. En dépit des nombreuses lois affirmant l’égalité salariale entre les hommes et les femmes (égalité de
droit), il subsiste une inégalité salariale entre les sexes (inégalité de fait).
3. L’égalité de droit est l’égalité juridique (dans les textes). L’égalité de fait est celle qui existerait dans
la réalité (égalité réelle).
4.Compte tenu des données du graphique, la réduction de l’écart salarial entre les hommes et les
femmes n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de la loi (qui suppose une égalité en 2011).
DOC 2  L’égalité des chances comme critère définissant une société démocratique ➜ Manuel p. 306
La « société aristocratique » est fermée car il existe trois ordres juridiquement déterminés : le clergé, la
noblesse et le tiers état. La naissance rattache à l’un des trois ordres, avec peu de chances de modifier
sa destinée.
1. Au contraire, dans la « société démocratique », l’égalité des conditions règne : les citoyens devenus
juridiquement égaux peuvent « sans cesse changer de place ». La mobilité sociale est rendue possible.
Pour Tocqueville, la démocratie n’est pas seulement un régime politique, mais un « état social » qui suppose trois processus égalitaires : l’égalité politique mais aussi l’égalité des chances (mobilité sociale) et
l’égalité des considérations (égalité culturelle).
2.
Type de société
Régime politique
« Société aristocratique »
Arbitraire – concentration des pouvoirs –
absence de suffrage populaire
« Société démocratique »
État de droit – séparation des pouvoirs –
souveraineté du peuple
État social
Inégalité des conditions
Égalité des conditions
Mobilité sociale
Faible. La société est fermée et rigide.
Faible. La société est fermée et rigide.
DOC 3  Égalité des chances, méritocratie et égalité des situations ➜ Manuel p. 307
1. Le parcours scolaire est censé être conçu comme une succession d’épreuves permettant de dégager les
plus méritants. Dès lors, les inégalités qui en résultent ne peuvent être considérées que comme justes.
2. La méritocratie conduit à l’inégalité des situations, mais une inégalité qui est validée par la société
car elle est censée traduire les différences de mérite (de travail et d’efforts).
3. L’école n’est pas méritocratique dans la mesure où elle tient insuffisamment compte des dotations
initiales des enfants – qu’elles soient économiques, culturelles ou sociales. En se reposant d’abord sur un
enseignement homogène, elle ne permet pas assez aux enfants issus des milieux défavorisés de réussir.
4. La justice sociale peut consister à prendre des mesures inégalitaires pour compenser des inégalités de
départ (exemple des zones d’éducation prioritaire qui « donnent plus à ceux qui ont moins » pour tenter
d’atteindre l’égalité des chances).
DOC 4  Quelle égalité pour assurer la justice sociale ? ➜ Manuel p. 307
1. La justice sociale suppose de réaliser l’égalité, mais l’« égalité de quoi ? ». En fonction de sa vision de
la justice sociale, on préférera réaliser l’égalité de quelque chose plutôt que de quelque chose d’autre.
2. L’égalité des revenus : l’impôt sur le revenu est un mécanisme qui s’inscrit dans cette vision de la
justice sociale. L’égalité du « bien-être social » : les services publics. L’égalité des droits et des libertés :
les très hauts revenus des chefs d’entreprise.
Chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
171
3. L’égalité est un objectif, pas nécessairement un moyen.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 307
1.Faux, car il peut demeurer des inégalités réelles.
2.Faux, car il s’agit d’un « état social ».
3.Vrai.
4.Vrai.
2 L’équité peut être un moyen d’atteindre l’égalité
➜
DOC 1  Égalité des chances et équité : l’exemple des Noirs aux États-Unis ➜ Manuel p. 308
1. Il faut tenir compte du passé de ces personnes et de leurs dispositions « héritées ».
2. Lyndon Johnson fait référence à l’esclavage qui a existé sur le territoire américain.
3. Il s’agit de mettre en place des inégalités (sur une base ethnique) pour compenser les discriminations
du passé et atteindre l’égalité.
DOC 2  La loi sur la parité : pour l’égalité hommes-femmes en politique ➜ Manuel p. 308
1. Sur 100 députés, 18,5 en moyenne sont des femmes en 2007. Sur 100 conseillers régionaux, 48 en
moyenne sont des femmes en 2010.
2. La loi sur la parité oblige les partis politiques à présenter autant d’hommes que de femmes. Il s’agit
bien de compenser l’inégalité d’accès à un mandat public par une contrainte (quota de 50 %).
3. D’une façon générale, les partis politiques ont tendance à privilégier un profil type de l’élu : homme,
blanc, plus de 50 ans et issu des couches sociales supérieures. Pour ce qui concerne les femmes à l’Assemblée nationale, il faut tenir compte de ce que les députés sont élus au scrutin uninominal à deux
tours, scrutin pour lequel la loi sur la parité est moins coercitive que pour les scrutins de listes (élections
municipales, régionales, européennes). Les partis politiques préfèrent alors voir leur dotation financière
publique amputée plutôt que de présenter des femmes lors des élections législatives. Par ailleurs, les
femmes sont souvent investies dans des circonscriptions où la victoire est très difficile. Les états-majors
politiques restent imprégnés de préjugés sur la capacité et la disponibilité des femmes en politique.
4. La loi sur la parité fonctionne bien lorsqu’elle est impérative. Du moment où elle est moins coercitive,
les hommes refusent de céder leur place.
DOC 3  La justice sociale par l’équité ➜ Manuel p. 309
1. Une société démocratique juste suppose le respect de l’égalité des chances, soit la possibilité pour
chacun de dépasser sa condition d’origine. Sur 100 enfants d’ouvriers, 51,2 en moyenne ont obtenu le
bac général.
2. Outre les politiques d’éducation prioritaire déjà évoquées (document 3, p. 307, question 4), on peut
faire référence à la politique de la ville : les zones franches urbaines consistent à accorder des aides fiscales aux entreprises qui acceptent de s’installer sur des territoires difficiles ; on peut également penser
aux conventions d’éducation prioritaire de Sciences Po Paris.
3. Les inégalités légitimes sont celles qui permettent d’améliorer le sort des plus démunis.
4. Les inégalités qui permettent de faire progresser l’égalité sont justes, ce qui revient à pratiquer une
politique dite de discrimination positive.
DOC 4  Le sentiment de ce qui est juste ou injuste ➜ Manuel p. 309
1. Alors que la situation s’est globalement améliorée en termes de niveau de vie moyen, de réduction des
inégalités et de mobilité sociale, les Français ne le ressentent pas et ont tendance à considérer que leur
société est inégalitaire.
172
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
2. La réduction du temps de travail améliore des conditions de travail que les Français jugent pourtant
plus difficiles.
3. Les améliorations reposent sur des données objectives et collectives, alors qu’on juge de sa situation
individuelle avec des lunettes nécessairement subjectives.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 309
1.Équité, car il faut tenir compte du niveau de revenu.
2.Situation d’inégalité, qui est ici une discrimination (« plafond de verre »).
3.Équité.
4.Équité, car tous les lycéens ne disposent pas des mêmes avantages (notamment sur le plan
culturel).
DOSSIER 2
Par quels moyens les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
1 Réduire les inégalités par la redistribution et la protection sociale
➜
DOC 1  L’État assure un « minimum » ➜ Manuel p. 310
1. SMIC : salaire minimum interprofessionnel de croissance. RSA : revenu de solidarité active versé par
les caisses d’allocations familiales (CAF).
2. Le SMIC est un niveau de rémunération minimum alors que les autres données du tableau sont des
prestations sociales.
3. Un SMIC net équivaut à plus de deux RSA (2,3 exactement). La réponse à la question fait intervenir
une approche idéologique. Cela peut être l’occasion d’engager une première discussion avec la classe sur
la question de l’incitation au travail – avec la possibilité d’introduire aussi la notion de « trappe ».
4. L’État a le souci de s’assurer que chacun puisse satisfaire ses besoins les plus vitaux. L’objectif est
aussi de favoriser la cohésion sociale en ne permettant pas que les inégalités soient plus importantes
qu’elles ne le sont déjà.
DOC 2  Les effets de la redistribution ➜ Manuel p. 310
1. La redistribution suppose de favoriser l’égalité par des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) qui se traduisent par des versements de prestations sociales.
2. En 2008, les ménages du premier décile – soit les 10 % ayant le niveau de vie le plus bas – paient
en moyenne 48 euros d’impôt par mois (pour un revenu disponible moyen de 1 018 euros par mois). En
2008, les ménages du dernier décile – soit les 10 % ayant le niveau de vie le plus élevé – ont un revenu
disponible moyen de 7 031 euros par mois.
3. La redistribution est horizontale lorsqu’elle cherche à maintenir les revenus des individus atteints par
des risques sociaux : allocations chômage, pension et retraite, prestations familiales. La redistribution
est verticale lorsqu’elle se donne pour objectif de réduire directement les inégalités : prestations logement, minima sociaux, prime pour l’emploi et impôt sur le revenu.
4.
Décile
Part des prestations sociales dans le revenu disponible (%)
< D1
0,63
D1-D2
0,53
D2-D3
0,50
Chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
173
D3-D4
0,41
D4-D5
0,35
D5-D6
0,31
D6-D7
0,24
D7-D8
0,26
D8-D9
0,33
> D9
0,36
DOC 3  Les trois mondes de l’État-providence ➜ Manuel p. 311
1. Le système de valeur de la société est davantage fondé sur la responsabilité individuelle que sur la
sécurité collective. Le libéralisme suppose que chacun prenne ses responsabilités.
2.La protection sociale repose sur un système d’assurance qui s’appuie sur les cotisations sociales
versées par les actifs occupés. À l’origine, les différentes professions ou corporations professionnelles
étaient séparées.
3. Les niveaux des prélèvements obligatoires et des prestations sociales sont très élevés.
DOC 4  Une protection sociale entre assistance et assurance ➜ Manuel p. 311
1. On considère encore aujourd’hui que le système de protection sociale français est conservateur-corporatiste mais, depuis le début des années 1990, à côté de l’assurance, l’assistance ne cesse de se renforcer.
2. Assurance : assurance maladie – assurance chômage – système de retraite. Assistance : RMI – CMU.
3. La montée d’un chômage de masse et les processus d’exclusion qui en résultent obligent l’État-providence à développer des politiques d’assistance – le critère de l’activité étant moins pertinent.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 311
Les allocations chômage
Les pensions de retraite Principe d’assurance
Le RSA socle
La CMU
La Sécurité sociale
Principe d’assistance
2 Réduire les inégalités par la fiscalité et les services collectifs
➜
DOC 1  La progressivité de l’impôt sur le revenu ➜ Manuel p. 312
1. Les ménages qui ont un revenu annuel allant de 5 964 à 11 896 euros subissent un taux d’imposition
de 5,5 %.
2. Les français ne paient pas d’impôt sur le revenu si leurs revenus se situent en dessous de 5 964 euros
par an.
3. La première tranche de revenu est frappée d’un taux d’imposition de 5,5 %, la suivante de 14 %, celle
d’après de 30 % et la dernière de 41 %. Il y a donc progressivité de l’impôt sur le revenu.
DOC 2  La fiscalité, un instrument de réduction des inégalités ? ➜ Manuel p. 312
1. Plus le revenu du ménage est élevé, plus le taux d’imposition est élevé.
174
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
2. La fiscalité réduit directement les inégalités en réduisant davantage le revenu disponible des plus
riches que celui de ceux qui le sont moins. La fiscalité réduit indirectement les inégalités en finançant
des services collectifs qui sont davantage utilisés par les moins fortunés.
3. Dans le total des prélèvements obligatoires, le poids de l’impôt sur le revenu qui est l’impôt le plus
progressif a tendance à baisser. Une mesure comme la prime pour l’emploi ne suffit pas à compenser
l’importance prise par des prélèvements peu ou pas progressifs (CSG par exemple).
DOC 3  Les prélèvements obligatoires permettent-ils de lutter contre les inégalités ? ➜ Manuel p. 313
Les 10 % des personnes ayant les plus faibles revenus sont globalement imposées en moyenne à hauteur
de 40 % de leurs revenus.
1. Jusqu’au percentile 90, on perçoit une faible progressivité des impôts puisque le taux global d’imposition passe de 40 % (P0-10) à 49 % (P80-90). Mais à partir de P95-96, le taux global d’imposition baisse,
passant de 49 % à 33 % pour P99,999-100.
2. Les ménages les plus riches bénéficient de « niches fiscales » qui leur octroient des réductions fiscales
dans de nombreux cas de figure qu’ils sont mécaniquement davantage susceptibles d’utiliser que les
ménages moins fortunés (par exemple, les emplois à domicile). Dans cette perspective, ils louent les
services de fiscalistes qui les aident à réduire le plus possible leur contribution fiscale. Les ménages les
plus riches sont alors des « initiés », ce qui leur permet de moins payer d’impôts. Il faut ajouter que la
TVA est un impôt injuste qui frappe proportionnellement davantage les moins fortunés (puisque le taux
est unique) – sans compter que la propension à consommer des plus riches est plus faible que celle des
autres. Dès lors, il faut aussi tenir compte des faibles taxes sur le capital – alors que les plus riches ont
une forte propension à épargner.
DOC 4  La forte contribution des services collectifs à la réduction des inégalités ➜ Manuel p. 313
36,5 % des 70 % de la réduction des inégalités des revenus due aux services publics s’expliquent par
l’éducation.
1. Les services publics offrent des prestations en nature qui sont gratuites ou quasi gratuites. Ils sont
financés par les prélèvements obligatoires.
2. Outre leur rôle redistributif, les services publics servent l’intérêt général en tentant de réduire les inégalités. L’école doit permettre d’améliorer l’égalité des chances, et les hôpitaux publics servent l’égalité
d’accès aux soins. Il faut aussi intégrer qu’une population plus instruite et bien soignée est plus productive, ce qui est source d’une croissance qui peut profiter à tous.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 313
1.Vrai, car il est progressif.
2.Faux, car elle n’est pas progressive.
3.Faux, puisqu’ils sont accessibles à tous (on ne peut exclure personne de son usage).
4.Faux, car il y a aussi les services collectifs.
5.Faux.
3 Des mesures pour lutter contre les discriminations
➜
DOC 1  Les discriminations dans l’accès au logement locatif privé ➜ Manuel p. 314
1. Il s’agit de l’origine ethnique (noms à consonance maghrébine et apparemment originaire d’Afrique
noire).
2. L’attitude de l’agence est nettement différente en fonction de l’origine (réelle ou supposée) de l’interlocuteur. Tous les candidats se trouvent exactement dans la même situation. Pourtant, le candidat de
Chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
175
référence obtient immédiatement une visite ou voit son dossier être validé alors qu’un candidat d’origine
maghrébine doit être rappelé et qu’un candidat originaire d’Afrique noire doit rappeler.
DOC 2  Les différents recours contre les discriminations ➜ Manuel p. 314
1. Une association peut accompagner une victime de discrimination dans ses démarches juridiques :
l’aider à monter son dossier, lui trouver un avocat compétent, voire prendre en charge une partie des frais
judiciaires. Il faut aussi tenir compte du soutien psychologique.
2. La démarche non judiciaire est presque toujours une étape vers le recours en justice. La démarche
judiciaire : les frais de justice et la longueur de la procédure sont des inconvénients ; obtenir réparation
est un avantage.
DOC 3  Un exemple de discrimination raciale reconnue par la loi ➜ Manuel p. 315
1. Renault a été condamné pour discrimination salariale vis-à-vis de l’un de ses cadres.
2. Tout d’abord, la justice est lente. Ensuite, le plaignant a été débouté une première fois. Par ailleurs,
Renault justifiait la différence de salaire par une « performance individuelle insuffisante ». Il a donc fallu
démontrer la discrimination.
DOC 4   Le CV anonyme est-il la solution des discriminations à l’embauche ? ➜ Manuel p. 315
1. Le CV anonyme permet d’occulter les critères non objectifs de recrutement (nom, photo, adresse…).
2. Avec le CV anonyme, il pourrait être plus facile de décrocher un RDV d’embauche (et l’on peut considérer qu’il peut se passer « quelque chose » au cours de l’entretien qui ne peut exister au moment de la
découverte d’un CV). Toutefois, si le recruteur est décidé à « discriminer », il peut le faire après l’entretien. Dès lors, le CV anonyme paraît une procédure insuffisante.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 315
testings – emploi – logement – Défenseur des droits – CV anonyme.
DOSSIER 3
En quoi l’action des pouvoirs publics pour la justice sociale fait-elle débat ?
1 Les politiques de lutte contre les inégalités :
une efficacité sous contraintes ➜
DOC 1  Est-il possible de se passer de l’intervention de l’État ? ➜ Manuel p. 316
1. Sur 100 Français interrogés, 61 en moyenne considèrent qu’« il faut augmenter ce revenu minimum »
(RMI ou RSA sans emploi). Sur 100 Français interrogés, 58 en moyenne ne sont pas prêts à accepter une
hausse de leur impôts ou de leur cotisations sociales pour financer cette augmentation de revenu minimum (RMI ou RSA sans emploi).
2. Il existe une contradiction à vouloir que le revenu minimum (versé par les pouvoirs publics) augmente
tout en n’acceptant pas de payer plus d’impôts. Se pose ici le problème du financement de l’aide sociale.
3. Pour lutter contre les inégalités et assurer la cohésion sociale, il paraît difficile de se passer de l’intervention de l’État puisque les individus ne sont pas prêts par eux-mêmes à « donner » pour assurer l’aide
sociale. L’État possède cette fonction d’obliger les citoyens à financer les dépenses publiques.
DOC 2  Une intervention de l’État sous contrainte budgétaire ➜ Manuel p. 316
1. Le SAMU (Service d’aide médicale d’urgence) social s’occupe de l’hébergement des personnes qui sont
sans abri et appellent le 115. Il les conduit vers des centres d’hébergement du SAMU social ou d’asso176
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
ciations partenaires. Le SAMU social utilise également des « maraudes » – qui sont des équipes mobiles
– afin de repérer dans les rues les personnes en difficulté et les orienter vers des abris. Il est en grande
partie financé par les prélèvements obligatoires.
2.Les déficits publics conduisent les pouvoirs publics à réduire les moyens du SAMU social. L’État a
réduit de 30 % ses dépenses relatives au SAMU social.
3. Alors qu’il y a de plus en plus de difficultés de logement, que les sans-abri sont plus nombreux, l’État
réduit les moyens alloués au SAMU social qui cherche à les protéger. L’affiche met en évidence le fait que
les sans-abri peuvent mourir dans la rue – notamment de froid en hiver – s’ils ne sont pas secourus. Au
fond, il s’agit de choix politiques et de priorités budgétaires.
DOC 3  Les contraintes pesant sur les services publics ➜ Manuel p. 317
1. Le téléphone ou le gaz sont des services publics libéralisés.
2. La nécessité de s’adapter aux mutations technologiques ou aux impératifs de la mondialisation est un
argument. Il s’agirait également de rendre plus efficaces (rentables ?) des services qui fonctionnaient
sous le régime du monopole. L’Union européenne a « contraint » les pays membres à la libéralisation de
leurs services publics afin de favoriser la concurrence.
3.La libéralisation des services publics permet au consommateur-usager de bénéficier de prix plus
avantageux en raison de la concurrence. Les améliorations téchnologiques sont également davantage
accessibles. Il faut aussi tenir compte du fait que cela réduit les dépenses publiques. D’un autre côté,
l’impératif de rentabilité peut conduire à une baisse de la qualité des services rendus. Et il faut aussi tenir
compte que cela réduit le nombre d’emplois.
4. La première contrainte est représentée par l’Union européenne, qui souhaite établir un marché le plus
concurrentiel possible, y compris pour les services publics. La seconde contrainte est la mondialisation,
qui introduit un souci de compétitivité. La troisième contrainte est celle de l’adaptation technologique,
désormais indispensable pour faire face à la concurrence.
DOC 4  L’impact de l’intervention de l’État sur les inégalités reste positif ➜ Manuel p. 317
1. L’intervention de l’État dans les champs économiques et sociaux favorise nettement la lutte contre les
inégalités.
2. L’État permet de réduire les inégalités grâce à des prélèvements obligatoires progressifs (réduction
des inégalités de revenu). Mais aussi en procédant à des dépenses publiques (à l’instar des prestations
sociales qui sont davantage accordées aux plus démunis).
3.L’auteur distingue les pays qui ont un État-providence libéral qui, par définition, fait davantage
confiance au marché et intervient beaucoup moins sur le plan économique et social que dans un pays
comme la France. On constate que les inégalités sont plus fortes dans les économies plus libérales,
comme les États-Unis.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 317
1.Faux.
2.Vrai.
3.Faux, car il est aussi possible de réduire les dépenses publiques.
4.Faux (exemple : la distribution du courrier).
5.Vrai.
Chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
177
2 Les risques de désincitation et d’effets pervers
de l’intervention de l’État ➜
DOC 1  Le RSA fabrique-t-il des assistés ? ➜ Manuel p. 318
1. Un « assisté » serait un « fainéant » qui préfère profiter des aides sociales plutôt que de rechercher
du travail. Il s’agit d’une vision idéologique qui ne correspond pas à la définition économique de l’assistance : offrir des garanties à des personnes sans ressources.
2. Une partie de la population a le sentiment que certains ne font pas tous les efforts nécessaires pour
trouver un emploi, qu’ils préfèrent « rester chez eux » et bénéficier des prestations sociales.
3. Puisque les individus connaissant des difficultés économiques et sociales sont nombreux, on considère que l’intervention de l’État permettant de secourir certains plutôt que d’autres est devenue illégitime.
DOC 2  Le RSA : un moyen de lutter contre les « trappes » ➜ Manuel p. 318
1. L’intervention de l’État peut rendre « confortable » la situation de chômage ou d’inactivité en raison
des aides qu’il accorde dans ces situations. Dès lors, il peut se développer une désincitation au travail.
2. On parle de « trappe à chômage » ou de « trappe à inactivité » lorsqu’un individu trouve qu’il est plus
intéressant de se maintenir dans le chômage ou l’inactivité plutôt que d’être actif occupé. La principale
explication proviendrait de ce que le revenu du travail ne serait pas assez incitatif pour renoncer à ses
aides sociales – ou que les aides sociales sont trop élevées au regard du revenu du travail. On parle de
« trappe à pauvreté » lorsqu’un individu considère qu’il a intérêt à conserver un revenu d’activité faible
pour ne pas se voir privé de certaines aides sociales.
3. Il existe des prestations sociales liées à la situation familiale qui peuvent désinciter à la reprise d’activité occupée à bas salaire.
4. En cas de reprise d’activité, le RSA permet dans un premier temps de conserver ses aides sociales.
DOC 3  « Trop d’impôt tue l’impôt » ➜ Manuel p. 319
1. R* est le niveau maximal des recettes fiscales obtenu pour T*. T* est le taux d’imposition maximal qui
permet d’obtenir une hausse des recettes fiscales. Si T* est dépassé, les recettes fiscales diminuent.
2. Il s’agit d’une courbe en « U renversé » qui cherche à montrer l’inefficacité d’une trop lourde imposition.
3. Si le niveau du taux d’imposition est trop élevé, les recettes fiscales diminuent. La fiscalité serait donc
de moins en moins efficace.
4. Un individu (un ménage ou une entreprise) procède à un calcul coût/avantage : lorsque le taux d’imposition est trop élevé, il préfère réduire son activité plutôt que de travailler pour les impôts. Un niveau
trop important de la fiscalité conduit alors à une activité économique moins forte, ce qui réduit mécaniquement les recettes fiscales. Il faut également tenir compte de ce que la situation encourage la fraude,
le travail au noir et l’évasion fiscale.
5. L’analyse de Laffer suppose que tous les individus réagissent de la même manière à une augmentation
du taux d’imposition. Par ailleurs, la courbe ne précise pas quel est le niveau T*, qui est donc uniquement
théorique.
DOC 4  De l’utilité des inégalités ➜ Manuel p. 319
1. On peut prendre l’exemple des prélèvements obligatoires qui « empêcheraient » les chefs d’entreprise
d’embaucher davantage. Le raisonnement de Hayek est conforme à la « main invisible » d’Adam Smith : il
est préférable de faire confiance au marché qui, en s’autorégulant, permet d’atteindre l’harmonie sociale
et économique.
2. Le résultat du marché permettrait de sanctionner les efforts de chacun. Celui qui réussit est celui qui
le mérite.
3. Les inégalités sont utiles car elles permettent de stimuler l’effort des individus. Elles indiquent également la situation dans laquelle on peut se retrouver si l’on ne fournit pas ces efforts.
178
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
4. Il existe des limites économiques : le marché est « myope » dans la mesure où il ne se préoccupe que
du profit à court terme. De nombreuses activités, servant pourtant l’intérêt général, n’auraient pas vu
le jour sans l’intervention de l’État. Il existe des limites sociales : les plus démunis se retrouvent sur le
« bord de la route ». Sans l’intervention de l’État, ils sont livrés à leur sort.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 319
1.Oui, car les libéraux pensent souhaitable de réduire l’assistanat.
2.Non, car ils pensent que cela réduit l’incitation à l’effort productif.
3.Oui car cela permet de rendre le marché du travail plus flexible, condition impérative pour
atteindre le « plein emploi ». Cela doit notamment favoriser l’emploi des moins qualifiés.
4.Non, car cela suppose d’équilibrer par une hausse des recettes publiques.
Exercices ➜ Manuel p. 323
EXERCICE 1
1. b, c – 2. c – 3. c – 4. b – 5. b, c – 6. a, c – 7. a, b, c – 8. a – 9. C.
EXERCICE 2
contraintes – budget – équilibrer – dépenses – intégration européenne – services publics.
EXERCICE 3
Constats
Solutions
Effets pervers
18,5 % de femmes députées
21 % de femmes sénatrices
Loi instaurant l’obligation de la parité
en politique
Doute sur
les compétences
Les inégalités de revenu entre les riches
et les pauvres augmentent
Augmentation des impôts progressifs
Désincitation à l’effort
pour les plus riches
Les effectifs des grandes écoles
présentent une forte homogénéité sociale
Mettre en place une filière d’entrée
spécifique
Doute sur le mérite
Les plus pauvres souffrent d’un manque
de ressources
Augmentation du RSA « socle »
Trappe à inactivité
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 324
Les inégalités d’accès aux grandes écoles
L’objectif de ce TD est de s’interroger sur l’efficacité des politiques d’ouverture mises en place par les grandes
écoles pour diversifier socialement leurs effectifs. Dans cette perspective, il convient de distinguer la mesure
relevant de la discrimination positive – les conventions d’éducation prioritaire de Sciences Po Paris – de
celles qui relèvent d’une formalisation du tutorat d’élèves comme, par exemple, le programme de l’ESSEC
(« Une grande école : pourquoi pas moi ? »).
1. Sur 100 étudiants de CPGE en 2009, 50,8 en moyenne sont enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures.
Chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
179
2. Sur 100 étudiants de CPGE en 2009, 6,3 en moyenne sont enfants d’ouvriers. Les facteurs permettant
d’expliquer cette inégalité des chances devant la possibilité d’accéder à une CPGE sont nombreux : le
lycée d’origine ; le manque d’information et surtout l’autocensure freinent considérablement les enfants
d’ouvriers. Il faut aussi tenir compte des résistances familiales, des difficultés économiques ou encore
de la peur de l’échec.
3. Même si ce n’est pas la seule voie pour entrer dans une grande école, entrer dans une CPGE constitue
en quelque sorte le chemin privilégié. Dès lors, le constat d’une forte inégalité des chances devant les
CPGE doit conduire les grandes écoles à mettre en œuvre des politiques d’ouverture afin de diversifier
socialement leurs effectifs.
4. Les modalités d’ouverture évoquées par l’auteur sont très différentes : les CEP de Sciences Po Paris,
qui consistent en une voie dérogatoire au concours ; le tutorat, qui relève d’une préparation (principalement culturelle) au concours (comme le pratique l’ESSEC) ; ou encore le système des bourses. Mais toutes
ces mesures s’adressent à un petit nombre d’enfants issus de milieux défavorisés et ne remettent pas
en cause l’ensemble du mécanisme de sélection des élites qui reste très inégalitaire. En aidant quelques
lycéens relevant des catégories modestes, on se donnerait « bonne conscience » tout en permettant le
maintien, voire le renforcement, d’un système profondément inégalitaire.
5. Seule la politique des CEP de Sciences Po Paris peut être considérée comme équitable. Les handicaps
socio-économiques et socioculturels des enfants issus de milieux défavorisés sont compensés par une
voie d’accès à l’IEP qui est différente tout en restant méritocratique. En revanche, les politiques de tutorat aident les enfants relevant de milieux populaires à passer le même concours que les « autres ». Il s’agit
donc d’une procédure qui table sur l’égalité.
6. En permettant d’accéder directement à Sciences Po Paris, les CEP permettent de diversifier socialement les effectifs de l’IEP. Les politiques de tutorat sont beaucoup moins efficaces de ce point de vue.
Faire la synthèse
Les politiques d’ouverture sociale des grandes écoles sont nécessaires car les enfants issus de milieux
modestes ont moins de chances de rentrer dans une CPGE que les enfants issus de milieux supérieurs.
Dès lors, ils sont beaucoup moins nombreux à accéder à une grande école. Par ailleurs, ils convient de
compenser leur manque d’information et de lutter contre un phénomène d’autocensure très présent dans
les milieux populaires.
Alors que les CEP de Sciences Po Paris sont efficaces (10 % des étudiants de 1re année sont entrés par
cette filière), les politiques de tutorat le sont beaucoup moins.
vers le bac
➜ Manuel pp. 325-327
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 325
Sujet : Vous montrerez qu’il est difficile de traduire l’égalité des droits dans les faits.
Proposition de plan
I. En dépit de l’égalité inscrite dans les textes, il subsiste des inégalités économiques dans les faits
A. Des inégalités de niveau de vie (document 1).
B. Des inégalités de patrimoine.
II. En dépit de l’égalité des droits, il subsiste des inégalités sociales dans les faits.
A. Des inégalités de genre (document 2).
B. Des inégalités culturelles.
III.En dépit de l’égalité des droits, il subsiste des discriminations dans les faits.
A. Des discriminations face au logement (document 3).
B. Des discriminations face à l’emploi.
180
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 326
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Les services collectifs réduisent directement les inégalités en essayant de favoriser l’égalité, comme
l’égalité des chances, avec l’école, ou l’égalité d’accès aux soins, avec les hôpitaux. Ils fournissent des
prestations gratuites qui permettent de redistribuer la richesse nationale (les plus défavorisés utilisent
davantage certains services collectifs, comme les transports en commun ; d’autres services sont prévus
pour n’être accessibles que selon un certain niveau de ressources, comme les logements sociaux).
2. Il existe en effet différentes approches de la justice sociale. Celle des libéraux, qui considèrent que
« la justice sociale est un mirage » (Hayek) et ne croient qu’à la responsabilité individuelle : l’État pour
eux se doit d’intervenir le moins possible afin de ne pas augmenter les prélèvements obligatoires. Celle
des utilitaristes, comme Bentham, suppose de maximiser son utilité (« bonheur »). Celle de Pareto, qui
pense qu’il n’est pas possible d’améliorer le bien-être d’un individu sans détériorer celui des autres.
Enfin, la vision de Rawls, qui considère certaines inégalités acceptables : celles qui favorisent la situation des plus défavorisés (« principe de différence »).
Partie 2 Étude d’un document
Ce document publié par l’OCDE permet de mettre en relation la structure des prélèvements obligatoires
sur le salaire brut (impôts sur le revenu et cotisations de sécurité sociale en fonction) et le taux de chômage dans différents pays occidentaux. On observe alors que les économies qui fonctionnent avec un
système de protection sociale s’appuyant en grande partie sur les cotisations sociales sont aussi celles
qui connaissent le taux de chômage le plus élevé – cas de l’Allemagne et de la France. On peut expliquer
ce constat par un coût du travail plus élevé qui abaisse la compétitivité des entreprises. Mais, pour les
libéraux, il faut aussi tenir compte des effets désincitatifs de la protection sociale : les aides de l’État
peuvent rendre la situation de chômage « confortable » et repousser le moment où l’on sera prêt à
reprendre une activité occupée.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
Voir ci-dessous, étapes 2 et 3 du Guide méthodologique.
guide méthodologique ➜ Manuel p. 327
Développer et structurer un raisonnement
Étape 1
1. Les axes b, c et d répondent au sujet.
2.
I. La protection sociale permet la solidarité entre les bien-portants et les malades.
A. La Sécurité sociale couvre le risque maladie (document 1).
B. La CMU offre une protection maladie à ceux qui ne bénéficient pas de la Sécurité sociale (document 1).
II. La protection sociale suppose de mettre en place des prélèvements obligatoires.
A. Les impôts progressifs, comme l’impôt sur le revenu, permettent de réduire directement les inégalités économiques.
B. Les prélèvements obligatoires apportent des ressources qui financent la protection sociale et les
services collectifs à l’origine d’une réduction des inégalités.
III.La protection sociale empêche une trop forte pauvreté.
L’État met en place des minimas sociaux (document 2).
A. Pour la vieillesse, le handicap et l’isolement.
B. En cas d’absence d’activité (ex : RMI, RSA socle).
Étape 2
1. Cette première partie se donne pour objectif de montrer la protection sociale permet la solidarité
entre les bien-portants et les malades. (…) Dans cette partie, nous avons souhaité montrer que l’État
établit une solidarité entre les bien-portants et les malades. Transition : Si la protection sociale est
Chapitre 13 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?
181
source de justice sociale par la solidarité, elle suppose de de mettre en place des prélèvements obligatoires, ce qui est source de réduction des inégalités.
2. Cette seconde partie cherche à démontrer les impôts permettent de favoriser la justice sociale. […]
À la fin de cette partie, il est possible de conclure que les prélèvements obligatoires favorisent la justice
sociale.
Transition : Grâce aux impôts, l’État peut mettre en place une protection sociale qui empêche une trop
forte pauvreté.
3. Cette dernière partie vise à montrer que l’action de l’État prévient la grande pauvreté. […] Au vu de
ce qui précède, on peut affirmer que la protection sociale empêche une trop forte pauvreté.
Étape 3
1. Exemple de la première partie, premier argument :
La protection sociale permet la solidarité entre les bien-portants et les malades. Ainsi, depuis 1945, la
Sécurité sociale couvre le risque « maladie » par le biais d’un système d’assurance : tous les actifs cotisent
lorsque seuls les malades peuvent bénéficier des prestations maladie. Le document 1 indique que 75,8 %
des dépenses courantes de soins et de biens médicaux en 2010 sont financées par la Sécurité sociale.
182
Partie 3 • Thème 1 Justice sociale et inégalités
Chapitre
14
Comment s’articulent marché
du travail et organisation
dans la gestion de l’emploi ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre et le suivant font partie du thème d’étude « Travail, emploi, chômage » et appartiennent
aux « Regards croisés ». Ils vont permettre de mobiliser des notions vues dans les chapitres précédents.
On traite deux questions : « Le marché du travail est-il un marché comme les autres ? » On étudie ici le
modèle d’analyse néoclassique et sa remise en cause. La seconde question traite des effets de l’institutionnalisation de la relation salariale sur les relations sociales, où on s’appuie sur les notions vues
dans le chapitre sur la conflictualité sociale.
Bibliographie
– Andolfatto Dominique, Labbé Dominique, Sociologie des syndicats, La Découverte, coll. Repères Sociologie, 2007.
– Béroud Sophie, Denis Jean-Michel, Desage Guillaume, Giraud Baptiste, Pélisse Jérôme, La lutte continue?
Éditions du Croquant, 2008.
– Guerrien Bernard, La théorie économique néoclassique, La Découverte, coll. Grands Repères/
Manuels, 2008.
– Neveu Erik, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, coll. Repères, 2011.
Sitographie
– www.travail-emploi-sante.gouv.fr.
Le site permet d’accéder aux données de la DARES, ministère du Travail.
– http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/sommaire.asp?codesage=EMPSAL11 &
nivgeo = 0. INSEE, Emploi et salaires, coll. INSEE Références, 2011.
filmographie
– Cantet Laurent, Ressources humaines, 1999.
– Failevic Maurice, Jusqu’au bout, 2004.
– Kunvari Anne, Il était une fois le salariat, 2006.
– Rouaud Christian, Les LIP, l’imagination au pouvoir, 2007.
Chapitre 14 Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi ?
183
DOSSIER 1
Le marché du travail est-il un marché comme les autres ?
1 Le fonctionnement du marché du travail dans l’analyse néoclassique
➜
DOC 1  Quel est le pouvoir de l’entreprise sur les salaires ? ➜ Manuel p. 330
1. Preneurs de prix : agents qui ne peuvent influencer le prix qui est donné par le marché.
Marché : lieu de rencontre fictif ou réel entre les offreurs et les demandeurs et donnant lieu à la formation d’un prix.
Salaire : revenu du travail issu de l’activité salariée.
2. La phrase soulignée fait référence à l’atomicité.
3. Le profit se calcule en faisant les recettes totales (chiffre d’affaires) – le coût total.
DOC 2  Les déterminants de l’offre de travail ➜ Manuel p. 330
1. L’offre de travail provient des travailleurs qui comparent l’utilité du travail (revenu, consommation
permise) et l’utilité des loisirs (temps de loisirs en moins et pénibilité) afin de déterminer la quantité de
travail qu’ils sont prêts à offrir. Un individu rationnel accepte de travailler tant que l’utilité du travail est
supérieure à sa désutilité.
2. L’effet revenu entraîne une baisse de l’offre de travail car les individus vont, avec la hausse de leur
salaire, avoir un pouvoir d’achat plus élevé et vont consommer plus de tout, y compris des loisirs. Alors
que l’effet substitution augmente l’offre de travail car l’utilité du travail augmente et l’individu préfère
renoncer à ses loisirs (il substitue du travail aux loisirs).
3. Le salaire est ce à quoi renonce un individu lorsqu’il choisit d’avoir des loisirs car il choisit de ne pas
travailler.
4.L’offre de travail augmente quand le salaire augmente car l’offre est une fonction croissante du
salaire. Plus le salaire est élevé et plus il est avantageux pour le travailleur d’accepter le poste de travail. L’offre de travail augmente quand le salaire augmente car l’effet substitution l’emporte sur l’effet
revenu. En effet, l’utilité du travail augmente et l’individu est alors davantage prêt à travailler.
DOC 3  Les déterminants de la demande de travail ➜ Manuel p. 331
1. La demande de travail provient des organisations productives.
2. Le salaire nominal correspond au salaire non déflaté, alors que le salaire réel ne tient pas compte de
l’effet des prix ; on a retiré l’effet de l’inflation. Ce dernier reflète donc le pouvoir d’achat.
3. La productivité marginale du travail représente la productivité du dernier travailleur.
4. La demande de travail provient des entreprises qui vont comparer le gain et le coût occasionnés par un
travailleur supplémentaire. Si le gain est supérieur au coût, alors on embauche. Le gain est matérialisé
par la productivité marginale et le coût par le salaire réel, donc si la productivité marginale du dernier
salarié est supérieure au salaire versé, alors l’entreprise embauche.
5. La demande de travail baisse lorsque le salaire réel augmente, car le coût augmente et il se peut qu’il
ne soit plus rentable d’embaucher ; l’entreprise peut préférer alors délocaliser ou substituer du capital au
travail.
DOC 4  L’autorégulation sur le marché du travail dans l’analyse néoclassique ➜ Manuel p. 331
1. L’intersection entre les deux courbes représente l’équilibre entre l’offre et la demande de travail. Ce
point représenterait l’équilibre de plein emploi.
2. L’offre est une fonction croissante du taux de salaire réel, car plus le revenu est élevé et plus les travailleurs sont prêts à accepter le poste de travail. Alors que la demande est une fonction décroissante
du taux de salaire réel, car le coût du travailleur augmente et peut devenir inférieur à la productivité
marginale.
184
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
Le salaire réel représente le salaire nominal déflaté et correspond alors au revenu ; c’est pourquoi, ici, on
utilise le taux de salaire réel qui correspond à un prix.
3. Le marché s’autorégule grâce à la variation des prix. Ici, le taux de salaire représente la variable
d’ajustement et est flexible, ce qui permet de résorber tout déséquilibre (excès de demande ou d’offre).
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 331
1.Faux, elle provient des ménages. C’est la demande de travail qui provient des entreprises.
2.Faux, c’est une fonction décroissante.
3.Faux, ici c’est la mesure de la productivité. La productivité marginal, c’est la productivité
réalisée par le dernier salarié embauché.
4.Faux, il y a du chômage.
5.Faux, il s’agit ici de la transparence.
2 Les équilibres et déséquilibres sur un marché du travail concurrentiel
➜
DOC 1  Du salaire à la hausse de la production ➜ Manuel p. 332
1. La substitution des facteurs de production est le fait de remplacer un facteur par un autre. Ainsi,
substituer du capital au travail signifie remplacer du facteur travail par du facteur capital.
2. Remplacer des hommes par des machines crée du chômage notamment à court terme, car certains
emplois seront occupés par des machines notamment pour les tâches les plus pénibles, ce qui augmentera le nombre d’actifs inoccupés car la production sera plus capitalistique.
3. La baisse des coûts de production favorise la baisse des prix à condition que les entreprises n’en profitent pas pour augmenter leur profit en augmentant les prix. En effet, ils peuvent décider de ne pas faire
bénéficier les consommateurs de cette baisse des coûts, en maintenant donc des prix identiques.
4. Flèche 1 : Si le travailleur rapporte plus qu’il ne coûte grâce à son efficacité, alors le coût réel d’un
travailleur baisse. En effet, la productivité est plus forte ainsi, les quantités produites sont plus importantes, ce qui baisse le CSU.
Flèche 2 : Une hausse de la compétitivité signifie que l’entreprise est capable de maintenir ou d’accroître
ses parts de marché. Ici, elle a gagné en compétitivité-prix et le nombre de clients augmente car leur
pouvoir d’achat est plus important (loi de la demande).
Flèche 3 : Une baisse du chômage signifie qu’il y a un plus grand nombre de travailleurs et donc que
davantage de personnes reçoivent un revenu et pourront alors dépenser, d’où une hausse de la demande.
DOC 2  Un marché du travail concurrentiel favorise une allocation optimale des ressources
➜ Manuel p. 332
1. On distingue le facteur travail et le facteur capital.
2. La demande élevée de travailleurs crée un déséquilibre sur le marché du travail puisque la demande de
travail (provenant des travailleurs) est inférieure à l’offre de travail (qui provient des entreprises) : on a
besoin de travailleurs dans un contexte de pénurie et de reconstruction, donc les travailleurs sont une
valeur rare, donc le prix de leur travail, le salaire, augmente. Le salaire va alors augmenter, ainsi certains
travailleurs vont arriver sur le marché du travail alors que certaines entreprises ne vont plus demander
de travail car son coût est peut-être trop élevé par rapport à ce qu’il rapporte. Ainsi, nous retournons à
l’équilibre.
3. Le marché du travail a, grâce au prix (ici le salaire), permis l’allocation optimale des ressources car le
facteur travail sera utilisé là où l’on en a besoin, c’est-à-dire de manière efficace, et ne sera pas gaspillé.
En effet, la hausse du salaire a attiré des travailleurs dans le domaine de la construction.
Chapitre 14 Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi ?
185
DOC 3  Un marché du travail concurrentiel autorise l’existence d’un chômage volontaire
➜ Manuel p. 333
1. La libre négociation des salaires fait référence à la flexibilité, qui s’oppose à la rigidité.
2.Le chômage s’explique par des interventions étatiques et syndicales qui empêchent le salaire de
varier à la baisse et qui le rendent rigide. Ainsi, le salaire ne peut plus réguler l’offre et la demande de
travail puisque le coût du travail est supérieur à ce qu’il rapporte, surtout pour les moins qualifiés qui
sont alors contraints de rester au chômage dans une optique libérale.
3. Dans l’analyse classique, le marché permet l’allocation optimale des ressources et permet d’atteindre
l’équilibre entre l’offre et la demande de travail grâce à la variation du salaire. Ainsi, le chômage s’explique par des rigidités sur le marché du travail (SMIC, syndicats...) qui empêchent le salaire de baisser
pour arriver au point d’équilibre. De plus, quand le marché est en CPP et que le prix varie librement, le
chômage ne peut être que volontaire, les individus au chômage sont ceux qui estiment l’utilité du travail
inférieure à sa désutilité, ou frictionnel (document 4).
DOC 4  Le marché du travail concurrentiel n’exclut pas un chômage temporaire ➜ Manuel p. 333
1. Exemple d’asymétrie d’information pour le demandeur d’emploi : méconnaissance des postes disponibles ; pour l’offreur d’emploi : méconnaissance des réelles compétences et qualifications du travailleur.
2. Le chômage frictionnel vient du temps nécessaire pour un individu avant de retrouver un emploi car il
a besoin de temps pour se procurer de l’information sur différents postes afin de choisir le bon.
3. L’individu reste au chômage tant que ce que lui coûte une journée de recherche d’information reste
inférieur à ce qu’elle lui rapporte. Il s’arrêtera donc de prospecter dès qu’il y aura égalité car le bénéfice
sera nul et la reprise d’emploi bénéfique.
4. La théorie du job search permet de comprendre l’existence d’un chômage frictionnel ou transitoire lié
à l’asymétrie d’information. Il n’y a donc pas transparence.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 333
Exemples de chômage :
– Frictionnel : Paul vient de perdre son emploi et il est la recherche d’un nouvel emploi qui
pourrait lui convenir.
– Structurel : chômage dû au SMIC ou au montant des cotisations sociales qui alourdissent le
coût du travail. Inadéquation entre la formation et l’emploi. Exemples : Tom vient d’être diplômé
d’un BTS informatique mais ce secteur ne recrute plus ; Monsieur Dupont refuse d’embaucher
Sarah car les cotisations sociales ont augmenté.
– Volontaire : Maria refuse de retrouver un emploi à mi-temps payé au SMIC.
3 La réalité du marché du travail s’éloigne du modèle
de concurrence pure et parfaite ➜
DOC 1  La différence de capital humain entre les travailleurs ➜ Manuel p. 334
1. L’homogénéité est remise en cause car certains travailleurs ont un capital humain plus élevé que
d’autres.
2. Le salaire médian net en 2010 des titulaires d’un doctorat, de la génération 2007, est de 2 220 euros
alors que pour une personne sans diplôme ce dernier est de 1 140 euros, en France, d’après le CEREQ. La
différence de rémunération s’explique par la productivité et le capital humain plus forts du titulaire d’un
doctorat, alors que ce salaire médian serait impossible pour une personne sans diplôme car le coût du
travail serait trop important par rapport à sa faible productivité.
186
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
3. Dans les pays sous-développés, l’offre de travail qualifié est encore plus rare, ce qui provoque un déséquilibre entre l’offre et la demande de travail qualifié. Cela entraîne une hausse du salaire de ces travailleurs
qualifiés pour les attirer, réguler leur rareté et permettre l’allocation optimale des ressources. Ainsi, la différence avec les non-qualifiés est encore plus forte puisque eux n’ont pas eu d’augmentation de salaire.
4. Avec un niveau de qualification plus élevé, l’individu augmente ses compétences et ainsi augmente son
efficacité, sa productivité. Or, dans l’analyse libérale, l’employeur compare ce que coûte un travailleur
à ce qu’il rapporte, et ainsi il rapporte plus, ce qui incite davantage à embaucher. Donc la demande de
travail augmente.
5.Dans l’analyse néoclassique, le marché du travail est en CPP et le salaire flexible ; ainsi le niveau
de salaire se détermine par la libre confrontation entre l’offre et la demande de travail. Or, un capital
humain plus élevé est synonyme de plus forte productivité et les entreprises seront alors prêtes à proposer un salaire supérieur au prix d’équilibre pour avoir une rentabilité supplémentaire. Ceci résulte de la
non-homogénéité.
DOC 2  La segmentation du marché du travail ➜ Manuel p. 334
1.
Marché interne
Marché externe
Type de contrat
Stable, CDI
Précaire, atypique (CDD, intérim, temps partiel)
Conditions de travail
Bonnes conditions de travail
Mauvaises conditions de travail
Avancement
À l’ancienneté
Pas de possibilité
2. Cette segmentation du marché du travail remet en cause le modèle néoclassique car le marché du
travail s’éloigne du modèle de CPP puisqu’il n’y a pas homogénéité. Ceci peut alors entraîner un chômage
involontaire car l’employeur peut avoir à proposer un salaire supérieur au salaire d’équilibre pour stabiliser la main-d’œuvre qui a bénéficié de formations, qui a accumulé des compétences...
DOC 3  La théorie du salaire d’efficience ➜ Manuel p. 335
1. Asymétrie d’information : situation sur un marché où un agent dispose de plus d’information que les
autres.
Risque ou aléa moral : situation où un agent, non ou mal informé, ne peut pas contrôler l’action d’un
partenaire qui peut en profiter.
2. Cette théorie consiste à rémunérer les travailleurs au-dessus du salaire d’équilibre.
3. Certaines entreprises sont prêtes à rémunérer le travailleur au-dessus du salaire d’équilibre pour s’assurer de son implication et donc d’une forte productivité et de sa fidélité pour ainsi lutter contre les frais
de rotation de la main-d’œuvre. Enfin, cela permet d’attirer les travailleurs les plus qualifiés et ainsi de
combler le manque d’information initial.
DOC 4  Un exemple de rigidité salariale : la théorie des insiders/outsiders ➜ Manuel p. 335
1. Cette théorie remet en cause le modèle néoclassique, car le marché du travail s’éloigne du modèle de
CPP puisqu’il n’y a pas homogénéité. Ceci peut alors entraîner un chômage involontaire car le salaire sera
supérieur au salaire d’équilibre du fait du rôle des insiders.
2.Les insiders sont des salariés permanents en CDI alors que les outsiders sont des chômeurs et sont
donc hors de l’entreprise.
3.Les insiders sont intégrés à l’entreprise et sont conscients de leur pouvoir par rapport aux outsiders,
qui ne sont pas intégrés. Ils peuvent faire pression pour ne pas coopérer avec les outsiders et obtenir un
salaire plus élevé qu’ils justifient par de l’expérience déjà acquise.
4.Les insiders ont un pouvoir que leur confère leur présence dans l’entreprise et ils peuvent en profiter
pour demander des conditions, y compris de rémunération, que le marché ne leur aurait pas accordées.
En cas de chômage, ils freinent alors la baisse des salaires et empêchent les outsiders de se faire embaucher à un niveau de salaire faible, étant donné que l’embauche des outsiders se traduit par des frais de
formation, une nécessaire coopération avec les insiders et donc un coût trop élevé.
Chapitre 14 Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi ?
187
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 335
DOSSIER 2
Théorie
de la segmentation
Théorie du salaire
d’efficience
Théorie des insiders
et outsiders
Caractéristiques
Un marché primaire,
avec des travailleurs
en CDI bien rémunérés
et bien intégrés à
l’entreprise, et avec
de bonnes conditions
de travail, côtoie un
marché secondaire
du travail avec
des travailleurs en
situation précaire.
L’employeur a intérêt
à rémunérer les
travailleurs au-dessus
du salaire d’équilibre
pour s’assurer de leur
implication et donc
d’une forte productivité
et de leur fidélité, pour
ainsi lutter contre des
frais de rotation de la
main-d’œuvre. Enfin,
cela permet d’attirer
les travailleurs les plus
qualifiés.
Les insiders sont intégrés
à l’entreprise et sont
conscients de leur pouvoir par
rapport aux outsiders, qui ne
sont pas intégrés. Ils peuvent
faire pression pour ne pas
coopérer avec les outsiders,
obtenir un salaire plus
élevé. En cas de chômage, ils
freinent la baisse des salaires
et empêchent les outsiders
de se faire embaucher à
un niveau de salaire faible
étant donné que l’embauche
des outsiders se traduit par
des frais de formation, une
nécessaire coopération avec
les insiders et donc un coût
trop élevé.
Conditions de la CPP
remises en cause
Homogénéité
Transparence
Homogénéité
Type de chômage :
volontaire ou
involontaire
Involontaire
Involontaire
Involontaire
L’institutionnalisation de la relation salariale transforme-t-elle les relations sociales ?
1 La relation salariale s’est institutionnalisée
➜
DOC 1  Qu’est-ce qui justifie le salaire de Lionel Messi ? ➜ Manuel p. 336
1. Messi n’est pas rémunéré au salaire d’équilibre car il touche un salaire élevé, et les salaires de tous les
footballeurs varient.
2. Messi a du talent que peu de footballeurs arrivent à égaler.
3. Autres différences compensatrices : la pénibilité du travail (par exemple, les mineurs de fond ou les
travailleurs de nuit sont mieux payés), le capital humain.
DOC 2   Le salaire comme norme sociale ➜ Manuel p. 336
1. Le salaire est une norme sociale car il dépend du résultat de négociations salariales et de l’intervention de l’État, et est donc le résultat de règles élaborées et acceptées dans la société. Sa détermination ne
dépend donc pas de la rencontre entre l’offre et la demande de travail, comme on l’a vu dans la question 1
en étudiant la formation des salaires dans l’analyse néoclassique.
2. Le salaire s’est intitutionnalisé comme norme sociale grâce à l’intervention de l’État qui a instauré un
droit et un code du travail.
3. La hiérarchie des salaires reflète donc les rapports de force dans la société.
188
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
4. Tout dépend des représentations et des stéréotypes à l’œuvre au sein des sociétés et de ce que les
individus valorisent ou non comme étant un « bon ou mauvais » emploi. Ici, les caractéristiques du travail
ont donc des répercussions sur la vision et les qualités accordées aux travailleurs qui les exercent. Ainsi,
un métier pénible dont le salaire devrait plutôt compenser la pénibilité peut être faiblement rémunéré
car il n’est pas valorisé.
DOC 3  Le rôle des administrations publiques dans la formation des salaires ➜ Manuel p. 337
1. Le SMIC est le salaire minimum interprofessionnel de croissance en France, créé en 1970.
2. C’est un travail plus agréable et plaisant en termes de conditions de travail.
3. L’État intervient pour inciter des individus à accepter des postes certes difficiles mais nécessaires ;
pour lutter contre les discriminations et les inégalités sur le marché du travail.
4. L’État intervient grâce au droit du travail, par les négociations et les conventions collectives, la mise
en place du SMIC…
DOC 4  Le rôle des syndicats dans les négociations salariales ➜ Manuel p. 337
1. Syndicat : association de travailleurs et d’employeurs qui négocient les conditions d’emploi et de
salaire.
Négociation collective : processus par le biais duquel les syndicats et les firmes s’entendent sur les conditions de travail.
Ils visent à protéger les droits des travailleurs.
2. Le salaire est une norme sociale et, au-delà de sa fixation, c’est avant tout un ensemble de normes qui
se mettent en place, comme la reconnaissance d’un statut, d’une place au sein de la société ; et, au-delà
du salaire, c’est aussi la question des conditions de travail qui entre en jeu. Il existe aussi des rapports de
force entre travailleurs et employeurs.
3. L’intervention des syndicats permet la détermination d’un salaire supérieur au salaire d’équilibre,
or c’est sur ce salaire d’équilibre que l’entreprise décide d’embaucher. Si le salaire fixé est au-dessus du
salaire d’équilibre, l’entreprise ne veut pas embaucher, créant alors un chômage structurel dans l’analyse
néoclassique.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 337
1.Faux, elles compensent les différences de productivité et de pénibilité des emplois.
2.Faux, elle dépend de facteurs institutionnels comme l’intervention de l’État.
3.Faux, c’est un salaire minimum qui n’est pas versé par la protection sociale.
4.Vrai, car leurs salaires sont élevés, ce qui attire d’autres travailleurs.
2 La relation salariale entre conflit et coopération
➜
DOC 1  La colère des caissières chez Carrefour ➜ Manuel p. 338
1. Conflit : blocage des mécanismes de décision au sein d’une entreprise. Coopération : fait d’impliquer
les individus appartenant à l’entreprise de façon à ce qu’ils agissent conjointement et intègrent totalement ses objectifs.
2. Le partage de la valeur ajoutée est la cause de la mobilisation des caissières. Quand le taux de marge
augmente, c’est la part des salaires qui diminue.
3. Elles ont obtenu une revalorisation de « deux à trois heures par semaine » des contrats à temps partiel, un étalement des jours de grève, 0,45 € d’augmentation sur leurs tickets restaurant et 80 000 €
pour le comité d’entreprise. Les partenaires sociaux ont décroché une rémunération minimale au niveau
Chapitre 14 Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi ?
189
du SMIC (1 280 € brut pour 35 heures) pour tous les salariés du secteur. Les syndicats ont soutenu ce
mouvement, d’où une coopération.
4. L’entreprise est une organisation qui comprend plusieurs parties prenantes aux intérêts divergents,
d’où des conflits mais aussi une coopération nécessaire pour les dépasser.
DOC 2  Contrat de travail et normes d’emploi ➜ Manuel p. 338
1. 2. et 3. Contrat de travail : acte de type privé qui lie juridiquement l’employeur et le salarié. Dans le
cadre du contrat de travail, le salarié met son activité professionnelle à la disposition de son employeur
qui dans ce cadre a autorité sur lui. En contrepartie, l’employeur verse un salaire à son salarié. Il existe
des CDI, des CDD, des contrats aidés…
4. Un contrat de travail unique permettrait de simplifier les procédures d’embauche, lutter contre la précarisation suite à la montée des CDD, lutter contre la segmentation du marché du travail… Mais certains
soulignent une sorte d’effet d’aubaine avec la transformation des CDI en CDD.
DOC 3  Droit du travail et représentation des salariés dans l’entreprise ➜ Manuel p. 339
1. Tickets restaurant : CE ; augmentation de salaire : délégué syndical ; distributeur d’eau : CHSTC.
2. Plusieurs instances, à côté de l’État et des syndicats, sont au cœur des relations professionnelles,
comme le comité d’entreprise, le délégué syndical ou le délégué du personnel. Ces instances ont pour but
d’encadrer les négociations collectives et permettent de réguler les conflits. Elles contribuent également
à l’émergence de normes d’emploi en favorisant la mise en place d’un droit du travail, d’un contrat de
travail, de conventions collectives… On parle d’institutionnalisation de la relation salariale car il s’agit
d’une construction historique durant laquelle on a encadré la relation salariale de manière officielle,
institutionnelle, c’est-à-dire que cela est reconnu par les acteurs concernés.
DOC 4  La négociation collective concerne de nombreux domaines ➜ Manuel p. 339
1. Sur 100 entreprises ayant signé au moins un accord en 2009, 61,1 ont traité la question des salaires et
des primes, d’après la DARES, en France.
2. Hausse de 12,9 points.
3. Les thèmes abordés portent surtout sur la question de l’emploi, l’aménagement du temps de travail,
et moins sur la question des salaires. En effet, dans un contexte de crise, on cherche avant tout à garder
ses acquis.
4. Les partenaires sociaux sont concernés par ces négociations.
Faire
le bilan
190
➜ Manuel p. 339
1.Faux, ils concernent les conditions de travail ou la reconnaissance par exemple.
2.Faux, elles ont instauré le CHSTC.
3.Vrai, puisque c’est un document officiel retraçant les caractéristiques de l’emploi
et de l’embauche.
4.Faux, ce sont les conflits sur l’emploi.
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
Exercices ➜ Manuel p. 343
EXERCICE 1
1. b – 2. b – 3. a et c – 4. c – 5. b et c.
EXERCICE 2
élevés – équilibre – intervention – organisations syndicales – salaire minimum – salaire d’efficience –
augmenter – inciter – productivité – attirer – renouvellement – santé
EXERCICE 3
Utilité du loisir
Offre de travail
Taux
de salaire réel
Productivité
du salarié
Taux
de salaire réel
Taux de salaire
d’équilibre
Marché
du travail
Emploi
Demande
de travail
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 344
Étudier la représentation statique et dynamique du marché du travail
Il s’agit ici de travailler sur des représentations graphiques avec les élèves et d’utiliser le cadre de l’analyse
néoclassique.
Étape 1
1. Le salaire réel est déflaté.
2. Le salaire d’équilibre.
3. Une courbe d’offre croissante signifie qu’une hausse du salaire conduit les travailleurs à augmenter la
quantité de travail qu’ils offrent. Une courbe de demande décroissante signifie que plus le taux de salaire
est élevé et moins les entreprises sont prêtes à embaucher.
4. Une baisse de la demande et de la consommation par exemple en cas de crise économique. La courbe
de demande se déplace vers la gauche et, conformément à la théorie néoclassique, les salaires réels baissent en w1/p. Le nouvel équilibre L1 correspond à un niveau d’emploi plus faible mais le plein emploi est
maintenu. En effet, ceux qui veulent travailler à ce nouveau salaire travaillent.
5. Un salaire réel supérieur et un niveau d’emploi plus fort.
6. La courbe de demande de travail se déplace sans que le salaire réel baisse. Il y a alors déséquilibre :
la demande n’est plus égale à l’offre. Pour le salaire w0/p, le volume de travail que les travailleurs sont
prêts à offrir est toujours L0 mais, quand la demande de travail se déplace, le nombre de salariés embauchés au salaire wo/p baisse, de L0 à L2, ce qui entraîne du chômage pour des personnes qui ne trouvent
pas de travail bien qu’elles soient disposées à travailler pour le salaire réel existant.
Étape 2
1. L’étudiante travaille dans la 1re année si le salaire gagné est supérieur au salaire gagné durant la
2de année. La première année, elle gagne 1 000 € qu’elle pourra placer à un taux d’intérêt de 5 %, soit
au final : 1 050 euros. Ainsi, si son salaire est de 1 000 euros l’année 2, alors elle a intérêt à travailler la
1re année car ainsi elle aura plus de 1 000 euros.
Chapitre 14 Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi ?
191
2. Le gain suite à la 1re année est de 1 050 euros mais, ici, le salaire de la 2e année passe à 1 100 euros,
ce qui est supérieur, donc elle décidera de travailler la 2de année car, de toute façon, le prix de la voiture
augmentant, elle a besoin de plus de ressources.
3. Les individus font un calcul coût/avantage pour décider ou non d’accepter le poste de travail, mais ils
n’ont pas vraiment la possibilité de choisir de travailler la 1re année ou la 2de année En effet, si un individu
peut avoir un emploi la 1re année, rien ne lui garantit l’obtention d’un emploi à coup sûr la 2de année. De
plus, on ne peut être sûr de l’évolution du taux d’intérêt réel.
vers le bac
➜ Manuel pp. 345-347
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 345
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. L’employeur n’a pas toute l’information sur la façon dont va se comporter le travailleur, il a alors
intérêt à rémunérer le travailleur au-dessus du salaire d’équilibre pour s’assurer de son implication et
donc d’une forte productivité et de sa fidélité, pour ainsi lutter contre des frais de rotation de la maind’œuvre. Enfin, cela permet d’attirer les travailleurs les plus qualifiés et ainsi de combler le manque
d’information initial.
2. Le contrat de travail passé entre un salarié et un employeur permet la mise en place de droits sociaux,
comme par exemple le droit de grève ou bien le droit d’adhérer à un syndicat. Il permet alors la protection
des travailleurs et des employeurs qui se trouvent dans une relation de subordination.
Partie 2 Étude d’un document
On insistera avec les élèves sur la présentation du document.
On constate que la négociation varie selon le nombre de salariés et la présence d’un délégué syndical,
mais qu’un nombre important de salariés sont concernés par ces négociations. Ainsi, sur 100 entreprises
de 500 salariés ou plus et ayant négocié, 89,6 ont signé un accord, ce qui montre qu’au sein de l’entreprise une coopération existe.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I. Il faut montrer que le niveau de salaire se détermine dans une optique néoclassique par la détermination de l’offre et de la demande de travail.
II.Mais il faut aussi mettre en évidence que le salaire est une norme sociale et qu’à ce titre le taux de
salaire dépend également du résultat de négociations salariales, notamment lors du partage de la valeur
ajoutée (document 1) et de l’intervention de l’État, et que cette dernière ne se limite pas à la question du
salaire. En effet, le rôle du diplôme (document 2), de la qualification, du capital humain entre en compte.
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 346
Sujet : Quels sont les effets de l’instauration d’un salaire minimum ?
Plan détaillé
I. Des effets positifs.
A. Protection des salariés et intégration.
1. La protection des salariés contre l’exploitation (développement d’une société salariale, Robert
Castel) (document 1).
2. La lutte contre les inégalités et le renforcement de la cohésion sociale et de l’intégration (document 3).
B. Rôle sur le pouvoir d’achat et la croissance.
1. Le maintien d’un pouvoir d’achat (documents 2 et 4)…
2. … favorable à l’emploi et à la croissance dans une optique keynésienne en soutenant la demande
effective.
192
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
II.Des effets incertains : l’analyse néoclassique.
A. Une hausse du coût du travail, d’où une baisse de la demande de travail générale.
1. Le SMIC est un frein à la flexibilité.
2. Il augmente le coût du travail (document 2). Il existe une corrélation entre les pays qui ont un
salaire minimum et le coût du travail. En règle générale, les pays qui ont un salaire minimum élevé ont
aussi un coût de la main-d’œuvre élevé.
B. Des travailleurs seront alors destinés à rester au chômage.
1. Problème pour les moins qualifiés qui ont une faible productivité.
2. Ces emplois peu qualifiés risquent d’être délocalisés ou d’être remplacés par des machines (substitution du capital au travail).
guide méthodologique ➜ Manuel p. 347
Rédiger une introduction pour la dissertation et la partie 3 de l’épreuve composée
Étape 1
On peut retenir les propositions b et c.
Étape 2
Le salaire minimum est le montant de rémunération d’un travailleur fixé par la loi (SMIC) ou la convention collective applicable au salarié en fonction de sa position dans l’échelle de classification professionnelle, en dessous duquel ne peut être rémunéré un salarié. Sauf dispositions réglementaires contraires,
le salaire minimum conventionnel ne peut être inférieur au SMIC.
Étape 3
La proposition a présente un paradoxe qui permettra de traiter les aspects positifs et négatifs de l’instauration d’un salaire minimum. La proposition b se contente de recopier l’énoncé : ce n’est pas problématiser. La proposition c n’évoque qu’un seul aspect du sujet et est donc partielle.
Étape 4
1. Il s’agit d’un sujet d’analyse sur les effets de l’instauration d’une mesure.
2. Après avoir montré les effets positifs attendus de l’instauration d’un salaire minimum, nous montrerons que celle-ci rencontre des limites et effets pervers.
3. Le montant du SMIC mensuel brut au 1er janvier 2012 est de 1 398,37 euros. Il s’agit du montant du
salaire fixé par la loi (SMIC) ou la convention collective applicable au salarié en fonction de sa position
dans l’échelle de classification professionnelle, en dessous duquel ne peut être rémunéré un salarié. Sauf
dispositions réglementaires contraires, le salaire minimum conventionnel ne peut être inférieur au SMIC.
L’instauration d’un salaire minimum favorise la consommation et donc l’emploi, mais augmente aussi le
coût du travail. Dès lors, quels sont les effets de l’instauration d’un salaire minimum sur l’emploi ? Après
avoir montré les effets positifs attendus de l’instauration d’un salaire minimum, nous montrerons que
celle-ci rencontre des limites et effets pervers.
4. Il existe des différences importantes entre les salaires des travailleurs, c’est-à-dire le revenu issu
d’une activité salariée, et cela engendre des inégalités de consommation. De plus, avoir un emploi, ce
n’est pas seulement avoir un salaire : le salaire est une norme sociale qui fournit des droits, un statut. Par
conséquent, l’État se doit d’intervenir dans un souci d’intérêt général. Mais, dans une optique néoclassique, les salaires varient d’un individu à un autre car les salaires dépendent de l’offre et de la demande
de travail. La demande de travail reflète la productivité marginale du travail et donc, à l’équilibre, chaque
travailleur est rémunéré à hauteur de sa contribution marginale à la production de biens et de services.
Or en réalité les travailleurs diffèrent les uns des autres : les emplois ont des caractéristiques différentes,
les diplômes et les qualifications varient selon les travailleurs et affectent alors leur productivité et leur
niveau de salaire.
Ainsi, on peut se demander de quoi dépend la formation des salaires…
Après avoir montré que le salaire est régi par la loi de l’offre et de la demande de travail, nous montrerons
que le salaire dépend aussi du résultat de conflits et de négociations.
Chapitre 14 Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi ?
193
Chapitre
15
Quelles politiques
pour l’emploi ?
➜
Objectifs pédagogiques
Ce chapitre et le précédent font partie du thème d’étude « Travail, emploi, chômage » et appartiennent
aux « Regards croisés ». Ils vont permettre de mobiliser des notions vues dans les chapitres précédents.
On traitera deux questions dans ce chapitre. Tout d’abord : « Quelles sont les dynamiques du marché
du travail et des politiques de l’emploi ? » Nous y verrons que le marché du travail est en évolution
constante en raison des flux incessants de créations et de destructions d’emplois. On pourra mettre
ce thème d’étude en relation avec les chapitres 1 et 2 : « Quelles sont les sources de la croissance
économique ? » et « Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? ». Pour les quatre premières
questions du dossier 1, il s’agira d’étudier la diversité des formes et des analyses du chômage, ce qui
implique une pluralité de politiques pour lutter contre. Ainsi on analysera les politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale pour lutter contre le chômage keynésien, les politiques
d’allègement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique ; puis les différentes politiques de l’emploi seront également étudiées. On s’appuiera sur le fonctionnement du marché du
travail néoclassique vu dans le chapitre 14, lorsqu’on traitera du rôle du coût du travail pour lutter
contre le chômage.
La seconde question traite de l’évolution de la capacité du travail à intégrer les individus et de l’effet
des politiques de l’emploi à restaurer sa dimension intégratrice. On s’appuiera sur les notions vues
dans le chapitre 10 : « Quels liens sociaux dans des sociétés où s’affirme le primat de l’individu ? »
Bibliographie
Ouvrages
– Aubenas Florence, Le quai de Ouistreham, L’Olivier, 2010.
– Cahuc Pierre et Zylberberg André, Le chômage, fatalité ou nécessité ?, Flammarion, coll. Champs, 2005.
– Demazières Didier, Sociologie du chômage, La Découverte, coll. Repères, 1995.
– Erbès-Seguin Sabine, Sociologie du travail, La Découverte, coll. Repères, 2010.
– Erhel Christine, Les politiques de l’emploi, PUF, coll. Que sais-je ?, 2009.
– Flacher Bruno, Travail et intégration sociale, Bréal, coll. Thèmes et débats, 2008.
– L’Horty Yannick, Les nouvelles politiques de l’emploi, La Découverte, coll. Repères, 2006.
– Tremblay Diane-Gabrielle, Flexibilité, sécurité d’emploi et flexicurité, Presses de l’université du Québec, 2008
revues
– Montel-Dumont Olivia (dir.), « Travail, emploi et chômage », Les Cahiers français, n° 353, La Documentation française, 2009.
Sitographie
–http://www.strategie.gouv.fr/content/rapportle-travail-et-lemploi-dans-vingt-ans-5-questions-2-scenarios-4-propositions. CAS, Le travail et l’emploi dans 20 ans, 2011.
–http://www.emploi.gouv.fr/
–http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr/
194
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
filmographie
–Bruneau Sophie, Roudil Marc-Antoine, Ils ne mouraient pas mais tous étaient frappés, 2006.
–Carré Jean-Michel, J’ai (très) mal au travail, 2006.
–Moutout Jean-Marc, De bon matin, 2011.
–Viallet Jean-Robert, La mise au mort du travail, 2009.
DOSSIER 1
Quelles sont les dynamiques du marché du travail et des politiques de l’emploi ?
1 Un marché du travail en perpétuelle évolution
➜
DOC 1  Emploi et chômage ➜ Manuel p. 350
1. Taux d’activité : population active/population en âge de travailler x 100.
Taux d’emploi : actifs occupés/population en âge de travailler x 100.
Taux de chômage : chômeurs/population active x 100.
2. On constate en règle générale une montée du taux de chômage dans les pays de l’OCDE, cela témoigne
d’une dégradation de la situation économique. Les PIB des différents pays de l’OCDE baissent ; cette
baisse est renforcée notamment par la crise financière qui est devenue systémique en 2008 : la crise des
subprimes.
DOC 2  À l’origine des flux d’emploi ➜ Manuel p. 350
1.Schumpeter est à l’origine du concept de destruction créatrice : l’introduction des innovations
engendre des phénomènes de créations et des destructions d’emplois, de secteurs d’activité. Ainsi l’introduction d’innovations majeures comme le numérique pour les appareils photo a entraîné tout un
ensemble de mutations de l’activité : fermeture de magasins de photographes, moindre production de
pellicules photo, mais aussi création de nouvelles activités : développement en ligne des photos, création de nouveaux appareils photo, d’imprimantes. Tout cela a donc créé du chômage dans le secteur de
l’argentique mais a contribué à de nouvelles activités dans le secteur du numérique, d’où les créations et
destructions d’emplois qui existent toujours au sein d’une économie.
2. Globalement, le secteur tertiaire crée des emplois alors que le primaire et le secondaire en détruisent.
Les créations nettes correspondent aux créations moins les destructions d’emplois.
3. Un ralentissement de la croissance, qui est un facteur conjoncturel, peut expliquer les fluctuations de
l’emploi, alors que l’introduction du progrès technique ou des innovations entraînera des fluctuations de
l’emploi d’ordre structurel.
DOC 3  Le marché du travail entre créations et destructions d’emplois ➜ Manuel p. 351
1. Il s’agit des créations et des destructions d’emplois par les entreprises qui font que la main-d’œuvre
licenciée dans une entreprise, un secteur, une région sera réutilisée ailleurs.
2. La réallocation de la main-d’œuvre doit permettre une allocation optimale des ressources et la lutte
contre le chômage du fait de la flexibilité et de la mobilité des travailleurs ; ceci devant garantir le plein
emploi et la croissance économique.
3.Pour un salarié, cela peut entraîner des conséquences sur son mode de vie (déménagement par
exemple) et la nécessité de se former et de connaître une reconversion. Pour les entreprises, même si
cela permet de répondre à l’objectif de flexibilité, le turn-over est important, d’où des coûts de formation
et de rotation de la main-d’œuvre, ce qui augmente le coût du travail.
DOC 4  Emplois non pourvus et chômage coexistent parfois ➜ Manuel p. 351
1. 16 800/12 000 = 1,4, soit 1 offre d’emploi pour 1,4 demande.
Chapitre 15 Quelles politiques pour l’emploi ?
195
2. Certains postes de travail restent à pourvoir, et ce malgré l’existence d’un chômage. Cela s’explique
par le fait que la régulation entre l’offre et la demande de travail dans une optique libérale ne permet
pas toujours le plein emploi, car l’acceptation d’un emploi par les travailleurs dépend de beaucoup de
caractéristiques : localisation, salaire, conditions de travail… Par ailleurs, l’entreprise n’embauche pas
forcément le premier salarié disponible.
3. Un chômeur accepte un emploi si cela répond à ses attentes en termes de salaire, de localisation, de
conditions de travail, d’horaires, de réputation de l’entreprise, de perspectives de carrière…
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 351
1.Faux, en règle générale, les créations et les destructions d’emplois s’équilibrent.
2.Faux, tout dépend du niveau de qualification requis, des conditions de travail…
3.Faux, ici il s’agit du taux de chômage. Le taux d’emploi mesure le nombre de personnes ayant
un emploi (les actifs occupés) parmi la population en âge de travailler.
4.Faux, tout dépend de l’évolution de la population active.
2 Lutter contre le chômage par des politiques
de soutien de la demande ➜
DOC 1  Qu’est-ce que la demande effective ? ➜ Manuel p. 352
1. Il s’agit de la variation de la consommation suite à une variation du revenu. La propension marginale
à consommer mesure le supplément de revenu consacré à un supplément de consommation.
2. La hausse sera de 80 €.
3. Le niveau de consommation et le niveau d’investissement sont les deux composantes de la demande
effective.
4. La demande effective est la demande présente et future anticipée par les entrepreneurs. Plus son
niveau est élevé et plus les entreprises seront incitées à produire et donc à embaucher. C’est donc le
niveau de la demande effective qui détermine le niveau de l’emploi.
5. Plus la propension à consommer est faible et plus la demande sera faible, ce qui n’incite alors pas les
entreprises à investir et à produire, et donc à embaucher.
DOC 2  Insuffisance de la demande effective et équilibre de sous-emploi ➜ Manuel p. 352
1. Ce passage fait référence à l’analyse libérale et à la loi de Say.
2. Pour Keynes, le pessimisme des entrepreneurs peut les conduire à sous-estimer la demande, d’où un
équilibre de sous-emploi. Alors que, pour les classiques, le niveau de l’emploi se détermine sur le marché
du travail par la confrontation entre l’offre et la demande de travail, chez Keynes, le niveau de l’emploi
est fixé unilatéralement par les chefs d’entreprise en fonction du niveau de demande effective. Il se
détermine donc sur le marché des biens et des services.
3. Il y a équilibre entre l’offre et la demande globale, mais le niveau de production qui en découle n’est
pas suffisant pour absorber la main-d’œuvre disponible, prête à travailler pour un salaire égal à sa productivité.
DOC 3  La possibilité d’un chômage involontaire ➜ Manuel p. 353
1. Si les cinq conditions de la CPP sont respectées et s’il y a flexibilité des prix, le marché du travail doit
s’autoréguler par la confrontation entre l’offre et la demande de travail.
2. Voir réponse 3 du document 2 p. 352.
3. Le chômage est involontaire car les salariés acceptent d’être rémunérés à leur productivité marginale
et, pourtant, ils ne trouvent pas d’emploi à cause de l’insuffisance de la demande effective.
196
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
DOC 4  Un exemple récent de plan de relance keynésien ➜ Manuel p. 353
1. On peut baisser le niveau des taux d’intérêt directeurs pour faire une politique monétaire de relance
ou bien utiliser le budget de l’État dans le cas d’une politique de relance budgétaire (et soit augmenter
les dépenses de l’État, soit baisser les recettes de l’État en diminuant les prélèvements obligatoires).
2. L’effet de la hausse des revenus sur la consommation dépend de la propension marginale à consommer. Tout dépend aussi du degré d’ouverture des économies sur l’extérieur. La contrainte extérieure peut
être forte et, dans ce cas précis, la relance peut profiter aux autres pays. Par ailleurs, les agents économiques peuvent anticiper une hausse des prélèvements obligatoires et épargner au lieu de consommer.
3. Une variation de l’investissement ou des dépenses publiques entraîne une variation plus que proportionnelle du revenu national.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 353
de biens et de services – demande effective – inexistant – confrontation – plein emploi –
sous-emploi – demande globale.
3 Lutter contre le chômage par des politiques d’allègement
du coût du travail ➜
DOC 1  L’instauration d’une TVA sociale : quels enjeux ? ➜ Manuel p. 354
1. Coût du travail : ensemble des dépenses occasionnées par l’emploi d’un salarié, ou ensemble des
dépenses de l’entreprise liées à l’utilisation de la main-d’œuvre. Il inclut le coût salarial (qui comprend
le salaire et les charges sociales et patronales) et aussi les frais d’ajustement de la main-d’œuvre (frais
de turn-over, de formation et de licenciement).
2. La TVA sociale est l’affectation d’une partie du produit de la taxe sur la valeur ajoutée au financement
de la protection sociale.
3. Une perte de compétitivité du fait d’une hausse des coûts de production, un risque de délocalisation
ou bien de substitution du capital au travail, notamment pour les travailleurs les moins qualifiés.
4. La hausse de la TVA risque de freiner le pouvoir d’achat et de pénaliser les ménages qui ont la propension à consommer la plus forte, ce qui nuit à la consommation et au niveau de demande globale.
DOC 2  Le coût salarial unitaire est-il trop élevé en France ? ➜ Manuel p. 354
1. Salaire brut : Salaire net + cotisations sociales salariales.
Productivité horaire : production/nombre d’heures travaillées.
Coût salarial unitaire : rapport entre le coût salarial réel total et les quantités produites. CSU = coût
horaire moyen de la main-d’œuvre/productivité horaire du travail.
2. Le coût salarial unitaire dans l’industrie manufacturière en France est passé d’un indice base 100 en
2000 à un indice 130 en 2008, soit une hausse de 30 % d’après Eurostat.
3. Grâce à cette hausse de la productivité, le coût salarial unitaire peut baisser, et la France peut donc
baisser son coût du travail et gagner en compétitivité dans le secteur industriel.
4. On reproche à la France d’avoir un coût du travail trop élevé, or il faut étudier celui-ci au regard de la
productivité des travailleurs : on raisonne alors en termes de coût salarial unitaire et, dans ce cas précis,
la France est dans une bonne position au regard des autres pays européens.
DOC 3  Quelle est la relation entre coût de la main-d’œuvre et chômage ? ➜ Manuel p. 355
1. En Allemagne, en 2008, un salarié du secteur industriel coûte en équivalent temps plein et par heure
en moyenne 33,57 €, et sur 100 actifs allemands, en moyenne 7,5 sont des chômeurs, selon Eurostat et
OCDE.
Chapitre 15 Quelles politiques pour l’emploi ?
197
2. On peut ici calculer un coefficient multiplicateur : Allemagne : 0,75 ; Belgique : 1,01, Suède : 1,23 ;
France : 1,27 ; UE : 1,44, Portugal : 1,94, Espagne : 2,03 ; Roumanie : 1,88.
3. Il n’existe pas de corrélation absolue : certains pays ont un coût de la main-d’œuvre faible et un
faible taux de chômage, comme par exemple la Roumanie ; et un coût du travail a peu près équivalent
n’entraîne pas forcément un taux de chômage identique, comme le montre l’exemple de l’Allemagne et
de la Suède.
DOC 4  Quels sont les effets sur l’emploi d’une baisse du coût du travail ? ➜ Manuel p. 355
1. Dans une optique libérale, en baissant les charges sociales sur les bas salaires, la demande de travail
va augmenter puisque les entreprises estiment que le coût du travail des salariés non qualifiés est trop
élevé au regard de leur productivité.
2. Par la baisse du coût du travail, de ce fait la productivité marginale du dernier salarié embauché est
supérieure au coût du travail.
3. Deux phénomènes se conjugent pour expliquer la hausse de l’emploi qualifié. D’une part, l’embauche
des travailleurs peu qualifiés contribue à améliorer l’efficacité des travailleurs qualifiés qui peuvent
déléguer une partie de leurs tâches ou bénéficer d’un plus grand nombre de collaborateurs. D’autre part,
la réduction du coût du travail peu qualifié améliore la rentabilité globale des entreprises bénéficiant des
allègements de charges. Leur compétitivité s’améliore, elles gagnent des parts de marché et recrutent
donc à la fois des travailleurs non qualifiés et qualifiés.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 355
1. Coût du travail : ensemble des dépenses occasionnées par l’emploi d’un salarié, ou ensemble
des dépenses de l’entreprise liées à l’utilisation de la main-d’œuvre. Il inclut le coût salarial
(qui comprend le salaire et les charges sociales et patronales) et aussi les frais d’ajustement de
la main-d’œuvre (frais de turn-over, de formation et de licenciement).
2.Il faut baisser le coût du travail pour retrouver le plein emploi et lutter contre le chômage.
3.Il faut baisser le coût du travail pour les travailleurs peu qualifiés parce que leur productivité
marginale est faible au regard de leur coût du travail.
4.L’intérête est de montrer que le coût du travail dans les pays n’est pas si élevé que cela si on
le rapporte à la productivité des travailleurs.
5.Voir réponse 3 du document 4 p. 355.
4 Lutter contre le chômage par des politiques
de formation et de flexibilisation ➜
DOC 1  La flexibilité, une politique d’emploi parmi d’autres ➜ Manuel p. 356
1. On parle de politiques d’emploi active et passive pour distinguer leurs objectifs. Les politiques actives
ont pour objectif de faire baisser le chômage alors que les politiques passives ont pour but de rendre
socialement acceptable le chômage.
2. Politiques actives : formation, incitations fiscales à l’activité, partage du travail par la réduction du
temps de travail.
Politiques passives : indemnisation du chômage.
3. L’objectif de la flexibilisation du marché du travail est de diminuer le coût du travail, or ceci permet,
dans l’analyse libérale, de soutenir la création d’emploi et donc de baisser le chômage ; ceci est donc une
politique active.
198
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
DOC 2  Les formes de flexibilité au service de l’emploi ➜ Manuel p. 356
1. Flexibilité des rémunérations et flexibilité de l’emploi en général – flexibilité quantitative externe
– flexibilité des rémunérations interne et externe quantitative – flexibilité quantitative externe (car
chômeurs incités à reprendre un emploi, même précaire) – flexibilité des rémunérations.
2. Toutes ces formes de flexibilité ont pour objectif de faire baisser le coût du travail et donc de favoriser
la création d’emploi ; ainsi la demande de travail provenant des entreprises devrait être plus forte (analyse libérale avec allocation optimale des ressources). Mais, par ailleurs, la segmentation du marché du
travail se développerait avec des emplois précaires en forte hausse, ce qui nuirait au niveau de demande
effective.
3. Plusieurs effets de nature différente sont possibles. Tout d’abord, cela peut entraîner le développement de travailleurs pauvres, étant donné la précarité engendrée par la flexibilité externe quantitative,
mais aussi par une éventuelle baisse du salaire. On assisterait donc à un développement du « précariat »
(Castel), le travail ne protégeant plus de la pauvreté et de l’insécurité. Les individus peuvent par ailleurs
avoir plus d’expérience, ce qui augmenterait leur employabilité, et peuvent avoir (pour cette raison et
celles de la question 2) plus de chance de retrouver un emploi rapidement, d’où une baisse des actifs
inoccupés. Le recours aux emplois atypiques peut nuire au niveau de productivité des salariés, et la flexibilité fonctionnelle peut entraîner des conditions de travail difficiles.
DOC 3  La formation continue : pour qui ? pourquoi ? ➜ Manuel p. 357
1. La formation initiale concerne celle obtenue à la fin d’un cycle d’études, alors que la formation continue concerne ceux ayant quitté la formation initiale (exemple : reprise d’études…).
2. Sur 100 individus en formation continue, 25 sont des jeunes en 2009, en France, d’après la Dares.
3. 31 315/23 664 = 1,32. Les dépenses de formation continue ont été multipliées par 1,32 entre 2001
et 2009.
4. L’État propose des formations aux personnes sans emploi pour augmenter leurs compétences et qualifications, et ainsi favoriser leur retour à l’emploi en augmentant leur employabilité (cf. question 5)
(politique d’emploi active). Il en propose aussi aux actifs ayant un emploi pour faciliter si besoin leur
reconversion, et aussi augmenter leurs compétences, qualifications et leur capital humain.
5. En augmentant son niveau de formation, l’individu augmente ses qualifications et ses compétences,
et ainsi augmente son efficacité, sa productivité. Or, dans l’analyse libérale, l’employeur compare ce que
coûte un travailleur à ce qu’il rapporte et, ainsi, il rapporte plus et augmente donc sa capacité à être
embauché.
DOC 4  La diversité des politiques d’emploi dans les pays développés ➜ Manuel p. 357
1. Les pays scandinaves font des mesures d’emploi actives : le but est le plein emploi ; le modèle libéral
vise à améliorer le fonctionnement du marché du travail. Quant au modèle continental, il allie mesures
actives et passives de l’emploi.
2. Sur 100 euros de richesses créées, l’État en dépense environ l’équivalent de 2,4 pour les politiques du
marché du travail en 2009, en France, d’après Eurostat.
3. Les dépenses de la France se situent dans la moyenne des pays.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 357
Flexibilité externe
Flexibilité interne
Flexibilité
quantitative
Externalisation
Flexibilité quantitative
Flexibilité
fonctionnelle
Flexibilité
salariale
recours aux CDD
recours
aux intérimaires
• annualisation
• polyvalence
• rotation
primes
du temps de travail
• temps partiel
des postes
Chapitre 15 Quelles politiques pour l’emploi ?
199
DOSSIER 2
Comment les politiques de l’emploi prennent-elles en compte le rôle intégrateur du travail ?
1 Les évolutions de l’emploi peuvent fragiliser le lien
entre travail et intégration sociale ➜
DOC 1  L’absence de travail produit de l’exclusion ➜ Manuel p. 358
1.Les insiders sont les travailleurs qui sont intégrés dans l’entreprise de manière stable.
Un travailleur pauvre est une personne qui a un emploi mais dont les revenus ne lui permettent pas de
dépasser le seuil de pauvreté.
L’exclusion est un processus par lequel un individu, voire un groupe social, est mis à l’écart de la société.
Elle peut s’analyser comme une rupture du lien social et se caractérise par un cumul de difficultés sociales.
2. Les transformations de l’emploi sont le développement de la précarité et du chômage, un travail plus
pénible et stressant mais aussi une tertiarisation des emplois, une féminisation et une hausse des qualifications.
3. Le chômage touche tout le monde, y compris ceux qui en étaient auparavant protégés. Il s’apparente
alors à une épée de Damoclès. Par conséquent, aujourd’hui les individus se sentent menacés, et le travail
n’est plus seulement source d’identité mais doit surtout être une source de sécurité et d’intégration,
même si cela est bien relatif ces dernières décennies. Les salariés cherchent à tout prix à garder leur
emploi.
4. Ces évolutions de l’emploi entraînent une hausse du stress, des dépressions, des TMS et donc de la
souffrance au travail pouvant amener au suicide ; les salariés voient aussi leur niveau de vie baisser avec
la précarité de leur emploi, et il y a un risque d’exclusion.
DOC 2  De nouvelles organisations du travail détériorent les conditions de travail ➜ Manuel p. 358
1. Le flux tendu consiste à travailler avec un minimum de stocks et ainsi à ne produire que lorsqu’une
demande se manifeste. Ce dernier permet alors de réduire les coûts (de stockage par exemple) et aussi de
mieux pouvoir s’adapter aux variations de la demande et d’y répondre rapidement. Il répond à l’impératif
de flexibilité.
2. On parle alors d’implication contrainte car cela nécessite un investissement permanent et une grande
réactivité de la part du travailleur.
3. Cela signifie que le contrôle se fait de l’intérieur ; il n’y a plus la présence d’un supérieur hiérarchique
pour contrôler mais cela se fait par le mode de production lui-même qui empêche tout écart sous peine
de pénaliser toute la chaîne de production et donc le reste des travailleurs. Aujourd’hui ce sont les clients
et les ordinateurs qui dictent le rythme de travail.
4. Les conditions de travail se sont alors dégradées car la pression, le stress sont importants car il faut
toujours être au maximum pour répondre aux exigences de mode de production et, en plus, les effectifs
ont été réduits, ce qui accroît la charge de travail et l’incapacité à faire correctement son travail ; un sentiment d’échec personnel peut alors se développer. De manière générale, cela peut entraîner une forte
fragilité psychologique.
DOC 3  La montée de la précarité au travail ➜ Manuel p. 359
1. Un emploi stable est un emploi en CDI, alors qu’un emploi instable est un emploi précaire (CDD et
intérim).
2.En France, d’après la DARES, en 2009, sur 100 salariés en emploi stable, 27 avaient des horaires
variables et, sur 100 salariés en contrats courts, 32,4 avaient des horaires variables.
3. On s’aperçoit que la dégradation des conditions de travail touche aussi bien les salariés en emploi
stable que ceux en emploi instable. Globalement, elles sont un peu plus dégradées pour les seconds mais
pas toujours, et l’écart est souvent faible.
4. Les conditions de travail se dégradent et les individus s’épanouissent moins au travail, or le travail
est une source de valorisation et de bien-être pour l’individu qui doit favoriser son intégration et son
200
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
épanouissement dans le reste de la société en s’ouvrant sur celle-ci. Mais l’individu se fatigue plus, a
moins de liens avec ses collègues du fait des cadences ou de l’absence de collectif de travail, ce qui nuit à
la création de liens sociaux au travail et à l’extérieur.
DOC 4  Politiques de l’emploi et pauvreté ➜ Manuel p. 359
1. Le halo de pauvreté désigne l’ensemble des situations qui gravitent autour de la situation de pauvreté ou qui sont considérées comme telle (que l’on soit en dessous du seuil de pauvreté ou légèrement
au-dessus). Cela est utilisé pour les personnes qui travaillent mais qui sont touchées plus ou moins par la
pauvreté : les travailleurs pauvres.
2. Les politiques d’emploi menées depuis les années 1990 ont eu pour but de flexibiliser le marché du
travail et de reconnaître, de légitimer les bas salaires et les emplois précaires. Ainsi, le précariat mais
aussi le sous-emploi se développent.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 359
1.Faux, car on peut avoir un emploi mais un salaire faible ou bien alterner période d’activité,
précarité, chômage. On parle alors de travailleurs pauvres.
2.Faux, c’est une condition nécessaire mais non suffisante.
3.Vrai, car la demande et l’utilisation de l’outil informatique fixent le rythme de travail.
4.Faux, c’est une forme particulière d’emploi.
5.Vrai, car, d’après Paugam, dans nos sociétés les pauvres sont assez nombreux et cela malgré
le fait d’exercer un emploi.
2 Les politiques de l’emploi peuvent redonner au travail
sa dimension intégratrice ➜
DOC 1  L’évolution des politiques de l’emploi en France ➜ Manuel p. 360
1. Les politiques d’exonération des charges sociales sont d’inspiration libérale puisque, pour les libéraux, le chômage est dû à un coût du travail trop élevé, s’expliquant soit par un salaire trop élevé, soit
par des charges sociales trop importantes.
2. On a eu recours à la flexibilité, notamment externe quantitative.
3. Les politiques de l’emploi cherchent à accroître le taux d’emploi afin de réduire le nombre d’actifs
inoccupés et donc le chômage, et soutenir la croissance.
DOC 2  Une politique de l’emploi qui maintient le lien social ➜ Manuel p. 360
1. La flexibilité représente des mesures qui visent à faciliter l’ajustement de la main-d’œuvre au volume
de production. Alors que la flexicurité vise aussi à accompagner le retour à l’emploi (par la formation
mais aussi par des allocations sous conditions de retour vers l’emploi).
2. La flexicurité correspond à une politique d’emploi active.
3. La flexicurité doit permettre de favoriser le retour à l’emploi en évitant les trappes à inactivité et en
rendant le chômeur responsable, mais aussi de baisser le chômage structurel en réduisant le coût du
travail. Elle permet aussi de maintenir le pouvoir d’achat des chômeurs grâce à de fortes indemnisations.
4. Voir réponse question 5 document 3 p. 357.
DOC 3  Quelles politiques de l’emploi en France ? ➜ Manuel p. 361
1.
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Actives
12 124
11 371
12 273
13 398
12 369
13 765
Passives
28 322
27 342
24 985
23 461
22 790
27 085
Chapitre 15 Quelles politiques pour l’emploi ?
201
2. Les mesures actives ont le plus augmenté (elles passent de 12 224 millions en 2004 à 13 756 millions
en 2009, avec principalement la formation professionnelle. En revanche, les dépenses passives ont diminué (elles passent de 28 322 millions à 27 085 millions. Cela traduit une activation des dépenses passives
et la volonté du retour à l’emploi.
3. La dégradation de la situation économique suite à la crise des subprimes de 2008 a fait baisser le PIB,
donc l’État a moins d’argent à allouer aux politiques économiques.
DOC 4  Des politiques de l’emploi fondées sur le rôle du travail dans l’intégration sociale ➜ Manuel p. 361
1.Le welfare correspond à un État-providence qui intervient largement en versant des revenus aux personnes sans emploi ; cela correspond donc à des politiques passives dont le but est d’assurer le bien-être.
En revanche, le workfare encourage le retour à l’emploi en introduisant une obligation travailler ; ici, le
versement de ressources publiques se fait sous conditions.
2. Welfare : allocations chômage, allocation spécifique de solidarité, modèle beveridgien (assistance).
Workfare : RSA, modèle bismarckien (assurance).
3. Les mesures actives ont le plus augmenté (elles passent de 12 124 millions en 2004 à 13 765 millions
en 2010 soit une multiplication par 1,13 avec principalement la formation professionnelle. En revanche,
les dépenses passives ont diminué, passant de 28 322 millions à 27 085 millions, soit une multiplication
par 0,95. Cela traduit une activation des dépenses passives et la volonté de favoriser le retour à l’emploi,
montrant ainsi que le travail est bien plus qu’une source de revenu et qu’il est important pour assurer
l’intégration.
Faire
le bilan
➜ Manuel p. 361
lien social – mesures incitatives – subventions – chômage partiel – emploi.
Exercices ➜ Manuel p. 365
EXERCICE 1
1. a, d – 2. a – 3. b, c – 4. a, c – 5. a, c, d – 6. a, b, c.
EXERCICE 3
1. Faux, c’est un revenu pour les keynésiens et un coût pour les libéraux.
2. Faux, salaire brut + cotisations sociales patronales.
3. Vrai, puisque l’indemnisation chômage est soumise à une activité.
4. Faux, ce sont les keynésiens qui le préconisent.
5. Faux, c’est la demande présente et anticipée par les entrepreneurs.
6. Faux, les emplois typiques restent la norme.
7. Faux, c’est la flexibilité interne fonctionnelle.
8. Faux, c’est le chômage conjoncturel qui s’explique par un ralentissement de l’activité économique.
9. Vrai, car il s’agit du rapport entre le coût salarial réel total et les quantités produites.
EXERCICE 3
flexibilité – baisse des coûts de production – hausse de la compétitivité –
hausse de la production – créations d’emplois.
202
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
TRavaux dirigés ➜ Manuel p. 366
Utiliser des méthodes sociologiques
pour comprendre les conditions de travail
Ce TD a pour objectif de réinvestir, à travers l’exemple des conditions de travail, les méthodes en sociologie
étudiées en classe de première.
Étape 1
Document 1 : observation participante.
Document 2 : entretien.
Document 3 : enquête par questionnaire.
Étape 2
Document 1 : conditions de travail pénibles, stressantes, pesantes. Cadences imposées et sanctions si
productivité insuffisante. D’où une souffrance au travail avec un développement des dépressions, qui
peut aller jusqu’au suicide.
Document 2 : baisse des moments de convivialité dans l’usine, source de lien social, et hausse du contrôle
(pointeuse), objectif de production imposé et division horizontale avec chronométrage des tâches encore
présent. Salariés isolés, d’où une baisse de la cohésion sociale.
Document 3 : le travail à la chaîne est encore présent et même augmente depuis 2005 jusqu’en 2010 pour
l’ensemble des ouvriers, même si la hausse est nettement plus marquée pour les ouvriers non qualifiés
(+ environ 9 points de pourcentage) ; en revanche, la part des ouvriers qualifiés dont le rythme de travail
est imposé par une machine ou le déplacement d’un produit est plus élevée : en effet, sur 100 ouvriers
qualifiés, 32 sont concernés alors que, sur 100 ouvriers non qualifiés, 30 sont concernés.
Le travail est donc lassant et le salarié peut développer des troubles musculo-squelettiques.
De même, les salariés sont de plus en plus soumis à des cadences élevées (+ 20 points de % entre 1991
et 2010) et à des délais très stricts et très courts (+ environ 20 points de % aussi entre 1991 et 2010), soit
une multiplication par 1,5 de la part des salariés concernés.
Travail plus stressant.
Étape 3
Avec le taylorisme et le fordisme, les conditions de travail s’étaient dégradées avec des cadences imposées, un travail monotone et donc peu épanouissant. Les NFOT sont alors apparues pour surmonter certaines limites des méthodes d’organisation du travail, mais on remarque que l’évolution des conditions
de travail n’est pas positive. En effet, au McDonald’s, les conditions de travail sont pénibles, stressantes
et pesantes pour les salariés qui doivent respecter les cadences imposées par le client et le manager (on
parle alors de double flux tendu), et qui sont sanctionnés en cas d’échec. D’où une souffrance psychologique qui s’installe.
Par ailleurs, dans l’entreprise, l’organisation du travail horizontale empêche les moments de convivialité
car les salariés sont isolés et ne peuvent prendre le temps pour ces moments ; en effet, il y a un contrôle
très fort et une justification à fournir en cas d’objectifs de production non atteints.
Chapitre 15 Quelles politiques pour l’emploi ?
203
vers le bac
➜ Manuel pp. 367-369
S’entraîner à la dissertation ➜ Manuel p. 367
Sujet : Quel est le rôle du travail dans l’intégration sociale aujourd’hui ?
Plan détaillé
I. Des évolutions de l’emploi qui remettent en cause son rôle intégrateur…
A. Chômage et précarité, d’où une hausse de la pauvreté faisant obstacle à l’intégration…
1. Paugam parle d’intégration incertaine, développement des working poors, d’où des difficultés à
accéder à une norme de consommation.
2. Stigmatisation si aides de la part de l’État (disqualification, Paugam) et possibilité d’être étiquetés
comme « fainéants ou assistés » (document 3).
B.… et une dégradation des conditions de travail.
1. Paugam parle d’intégration disqualifiante, moindre épanouissement (document 2), d’où un repli
sur soi.
2. Baisse du collectif de travail, remise en cause de la conscience de classe et hausse de l’individualisme (document 1).
II.… mais il reste important pour s’intégrer, et les politiques de l’emploi veulent lui redonner sa dimension intégratrice.
A. Reste important pour s’intégrer.
1. Permet d’avoir un revenu, de consommer (document 2).
2. Source d’identité, de statut (documents 1 et 3), lien au travail, sentiment d’utilité (documents 1
et 2). Ceci est nécessaire pour s’ouvrir aux autres et créer des liens sociaux. Analyse de Durkheim sur
le rôle de la division du travail.
B. Les politiques de l’emploi veulent lui redonner sa dimension intégratrice.
1. Des politiques actives…
2.… et de flexibilisation.
S’entraîner à l’épreuve composée ➜ Manuel p. 368
Partie 1 Mobilisation des connaissances
1. Il s’agit de la demande présente et anticipée en termes de consommation et d’investissement. Le
niveau de consommation dépend du revenu des familles et de la propension à consommer. Le niveau de
l’investissement dépend du taux d’intérêt et de la rentabilité espérée de l’investissement. Le niveau de
demande effective détermine le niveau de production qui lui-même détermine le niveau de l’emploi.
2. On assiste à des transformations qualitatives notamment : montée du chômage, de la précarité et
des FPE. L’impératif de flexibilité modifie l’organisation du travail qui devient source de pénibilité et
de dégradation des conditions de travail. Les salariés doivent être réactifs et polyvalents. De ce fait ils
doivent s’adapter à de nouvelles exigences, ce qui nécessite une hausse des qualifications.
Partie 2 Étude d’un document
On assiste à une montée de la qualification. En 2007-2009, la génération des baby-boomers, nés
entre 1945 et 1959, occupe 28 % des emplois, celle des personnes nées entre 1960 et 1974 occupe 42 %
et celle des personnes nées après 1974, 29 % des emplois. Ces générations se différencient particulièrement par le niveau de diplôme. Au cours des vingt-cinq dernières années, des générations de plus en
plus diplômées sont entrées sur le marché du travail, tandis que sont parties à la retraite des générations
ayant suivi des études plus courtes, conduisant à une augmentation du niveau général de diplôme. En
2007-2009, 40 % des personnes en emploi nées après 1974 détiennent au minimum un diplôme de niveau
bac + 2, alors qu’elles ne sont que 23 % parmi les personnes de la génération 1945-1959.
Partie 3 Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
I. Une montée des FPE (document 2).
II. Une dégradation des conditions de travail (document 1).
III.Une flexibilité qui nuit au niveau de la demande globale.
204
Partie 3 • Thème 2 Travail, emploi, chômage
guide méthodologique ➜ Manuel p. 369
Rédiger une conclusion pour la partie 3 de l’épreuve composée et la dissertation
Étape 1
On peut retenir les propositions b, c, e et f.
Étape 2
On retiendra les propositions b, c et e.
Étape 3
Epreuve composée : La flexibilité est un moyen prôné par les libéraux pour retrouver le plein emploi.
Or, sa mise en place entraîne des effets pervers. Elle passe donc par la création d’emplois atypiques et
précaires qui posent le problème d’un niveau de revenu constant et peut donc entraîner une instabilité
des revenus des travailleurs, ce qui nuit alors au niveau de demande effective et, sur le long terme, peut
mettre à mal le niveau de l’emploi. On observe aussi une montée des travailleurs pauvres dans les pays
qui recourent à la flexibilité. Cette précarisation entraîne parfois une dégradation des conditions de
travail, avec une montée de la charge de travail et de la pénibilité, du fait d’une demande de polyvalence
pour répondre à l’impératif de la flexibilité.
Dès lors, ne faut-il pas se tourner vers le modèle de flexisécurité pour lutter contre le chômage ?
Dissertation : Le travail est une instance de socialisation secondaire qui assure la mise en place du lien
social et qui permet aux travailleurs de s’intégrer dans l’entreprise, dans un collectif de travail mais aussi
au sein de la société dans son ensemble puisque le travail fournit un revenu et un statut social.
Pour autant, sa fonction intégratrice aujourd’hui semble être mise à mal par la montée du chômage, des
FPE et des transformations de l’organisation du travail. Un travail à vie dans une entreprise ne semble
plus la norme aujourd’hui et le travail perd de son sens pour une frange de plus en plus importante de
la population. Dès lors, on se doit de redonner au travail toute sa dimension intégratrice et c’est ce que
tentent de faire aujourd’hui les politiques de l’emploi actives qui misent sur la flexisécurité.
Chapitre 15 Quelles politiques pour l’emploi ?
205
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