M I S E A U P O I N T Programme accéléré de vaccination du voyageur adulte ! C. Goujon*, M. Rey** RÉSUMÉ. Programmer les vaccinations du voyageur pressé conduit à un nécessaire compromis, parfois difficile, entre d’une part les contraintes de temps et de faisabilité, qui obligent à rapprocher les sessions vaccinales en multipliant pour chacune d’elles les associations de vaccins, et d’autre part la liste des vaccinations jugées prioritaires en fonction des risques encourus. Mots-clés : Calendrier vaccinal - Associations vaccinales - Voyageur pressé. U n voyageur amené à se déplacer hors de nos frontières peut être exposé à un certain nombre de risques infectieux contre lesquels la liste des vaccinations possibles est de plus en plus longue. Mais pour répondre aux besoins d’évasion d’une clientèle de plus en plus nombreuse, l’industrie du tourisme a développé des formules permettant de partir presque du jour au lendemain à l’autre bout du monde ; un départ précipité peut aussi avoir des motifs professionnels : contrat à signer ou mission humanitaire sur le lieu d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit armé, etc. Face au nombre croissant de voyageurs pressés, dont le départ est fixé dans un délai de quelques jours, au mieux de quelques semaines, le programme de vaccination – un programme à la carte, adapté à chaque voyage, à chaque voyageur – doit être aménagé et comprimé en fonction de plusieurs critères (1, 2, 3, 4) : ! Les risques infectieux encourus relevant d’une prévention vaccinale ; ces risques varient selon la présence de telle ou telle infection endémique dans le ou les pays visité(s) (à l’intérieur desquels ces risques sont très inégalement répartis), selon la saison, les modalités et la durée du voyage et du séjour. Ainsi, le routard qui part à l’aventure pour plusieurs semaines ou mois est bien entendu beaucoup plus exposé que le client passager d’un hôtel quatre étoiles. Aux risques géographiques s’ajoutent des risques cosmopolites, d’infections entériques (particulièrement fréquentes dans les pays à faible niveau sanitaire), respiratoires, vénériennes. L’estimation quantifiée des différents risques permet, malgré certaines difficultés d’appréciation, d’établir des priorités parmi les vaccinations jugées utiles. ! Les caractéristiques individuelles du voyageur (âge, situation immunitaire probable ou attestée par des certificats de vacci- * Secrétaire générale de la Société de médecine des voyages, service des vaccinations, hôpital de l’Institut Pasteur, 75015 Paris. ** Président de la Société de médecine des voyages, professeur émérite à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand. 258 nation, grossesse, pathologies préexistantes, éventuelles contreindications à certaines vaccinations). ! Les contraintes administratives ou réglementaires : quelques rares vaccinations sont exigées à l’entrée de certains pays, dont la vaccination contre la fièvre jaune, seule à relever maintenant du règlement sanitaire international, et la vaccination méningococcique, imposée aux pèlerins de La Mecque ; cette dernière est comprise aussi parmi les vaccinations réglementaires appliquées aux militaires appelés à servir outre-mer. ! La faisabilité et l’acceptabilité d’un programme abrégé, comportant des sessions rapprochées dans l’espace de temps disponible, regroupant chacune un maximum de vaccinations associées, imposant par conséquent plusieurs injections simultanées, et faisant craindre une multiplication d’effets indésirables. ! Les capacités budgétaires du voyageur, les vaccins concernés étant remboursés partiellement ou pas du tout. Cette contrainte touche surtout les voyageurs qui cumulent le maximum de risques, tout en disposant du minimum de ressources (routards, immigrés retournant en famille visiter leur village). DÉFINIR LES VACCINATIONS PRIORITAIRES Ce sont celles qui seront retenues dans le programme, en fonction des risques encourus, leur fréquence estimée, leur gravité (5), mais aussi de la possibilité pour ces vaccinations d’être appliquées, d’être associées dans ce contexte raccourci, et d’avoir un coût qui pourra être assumé. Les antécédents vaccinaux, s’ils sont connus, de préférence certifiés par un document, et certains antécédents médicaux sont pris en compte (6). Des examens sérologiques préalables, dans la mesure où ils ne retardent pas trop la mise en route d’un programme accéléré, peuvent contribuer à définir les vaccinations utiles et celles qui ne le sont pas (7). Tétanos-diphtérie-poliomyélite Le voyage est l’occasion d’administrer le rappel T-polio, recommandé en France aux adultes tous les dix ans ; cependant un certain nombre d’adultes âgés, surtout des femmes, n’ont jamais été primovaccinés contre le tétanos et devront l’être à cette occaLa Lettre de l’Infectiologue - Tome XIV - n° 6 - juin 1999 M sion. La poliomyélite est en net recul mondial – elle a disparu du continent américain depuis 1991 – mais elle sévit encore en Afrique intertropicale et en Asie du Sud, son éradication mondiale devant être probablement différée au-delà de l’an 2000. Quant à la diphtérie, elle est encore présente dans de nombreux pays, et il a été établi que la moitié environ des adultes français sont, faute de rappels, mal ou pas protégés (8). Il est aujourd’hui officiellement recommandé, pour l’ensemble des voyageurs (9), d’ajouter l’anatoxine diphtérique au rappel T-polio. Un vaccin triple combiné T-d-polio, comportant une dose réduite d’anatoxine diphtérique, mieux tolérée chez l’ adulte, est annoncé. Fièvre jaune et autres arboviroses La fièvre jaune est endémo-épidémique en Afrique intertropicale et dans la zone amazonienne de l’Amérique du Sud. Les voyageurs se rendant dans les nombreux pays à risque doivent être protégés contre cette affection gravissime, fatale dans plus de la moitié des cas chez l’adulte non immun. La vaccination amarile est très efficace (une seule dose protège pendant au moins dix ans) et bien tolérée. Mais les pays à risque sont loin d’exiger tous cette vaccination à l’entrée, par exemple le Sénégal et le Brésil, où des voyageurs non vaccinés ont contracté la fièvre jaune et en sont morts. À l’inverse, de nombreux pays où le vecteur (Aedes) est présent, y compris ceux de l’Asie méridionale, non endémiques, réclament la vaccination amarile à l’entrée des voyageurs venant de pays contaminés. Administrée exclusivement dans les centres agréés, la vaccination amarile doit être certifiée sur le carnet international de vaccination. Le certificat est valide dix ans, à partir du dixième jour après la primovaccination, et le jour même d’une revaccination (10). Lyophilisé, le vaccin peut être associé à l’ensemble des autres vaccins du voyageur. La vaccination contre l’encéphalite japonaise, arbovirose sévère qui sévit dans de nombreux pays d’Asie de l’Est et du Sud, soulève plusieurs problèmes d’application, notamment chez le voyageur pressé. Non commercialisé, le vaccin n’est délivré par l’Agence du Médicament que sur autorisation temporaire d’utilisation (ATU) nominative, délivrée aux centres agréés pour la vaccination amarile. Trois injections de vaccin inactivé sont en principe nécessaires (11), selon un calendrier d’un mois, qui peut être abrégé éventuellement sur deux à trois semaines (J0, J7, J14-21). Bien que couramment utilisée dans les programmes de routine des pays asiatiques concernés, l’association à d’autres vaccins soulève quelques réserves, faute de données. La méningoencéphalite à tiques, endémie verno-estivale présente dans de nombreux pays d’Europe centrale et orientale, ainsi que dans le nord de l’Asie, peut être évitée par la vaccination correspondante : deux doses successives de vaccin inactivé sont administrées, de préférence à quatre semaines d’intervalle (que l’on peut réduire à deux chez le voyageur pressé). Le vaccin ne peut être obtenu que sur ATU de cohorte, par les centres agréés de vaccination amarile (12). La Lettre de l’Infectiologue - Tome XIV - n° 6 - juin 1999 I S E A U P O I N T Hépatites virales La vaccination contre l’hépatite A est devenue l’une des vaccinations les plus utiles au voyageur se rendant d’un pays industrialisé (où le recul de l’endémie fait disparaître l’immunité naturellement acquise des jeunes adultes) dans un pays en développement, où l’infection reste prévalente (2, 3, 13). Bien qu’il s’agisse d’un vaccin inactivé, celui-ci est remarquablement efficace, puisqu’il est capable d’induire une protection 14 jours après une seule dose. Un rappel est recommandé 6 à 12 mois plus tard. Une sérologie préalable (IgG), moins onéreuse que le vaccin, peut être pratiquée chez les voyageurs qui ont des chances d’être naturellement immunisés, notamment chez ceux qui ont résidé dans un pays en développement, ou chez les personnes âgées de plus de 40 ans. L’hépatite B est un risque essentiellement vénérien chez le voyageur, et ce risque est loin d’être toujours programmé au départ. Le voyage peut être une bonne occasion de vacciner un adulte jeune – ou moins jeune – en application du programme “universel” de vaccination. La primovaccination recommandée actuellement comporte deux injections à quatre semaines d’intervalle, suivies d’un rappel six à douze mois plus tard. Des schémas accélérés ont été étudiés, ainsi celui qui comporte trois injections, à J0, J7 et J21 (14). Leur inconvénient est qu’ils accélèrent peu l’obtention de la protection, qui ne dépasse guère deux tiers des vaccinés un mois après la première dose. Il est vrai que la protection immunitaire s’affirme au cours des mois suivants, et que l’incubation de l’hépatite B est longue. Nombreux sont les voyageurs chez lesquels les deux vaccinations contre les hépatites A et B sont indiquées. Le vaccin combiné bivalent Twinrix® s’avère alors très pratique, mais deux doses sont nécessaires pour la primovaccination (contrairement à la dose unique de la primovaccination contre l’hépatite A), de préférence à quatre semaines d’intervalle (15). Autres vaccinations La fièvre typhoïde relève comme l’hépatite A d’une transmission féco-orale. Les risques de contamination par ces deux infections entériques sont superposables, plus faibles généralement pour la typhoïde, dont il faut cependant souligner la forte prévalence en Afrique du Nord et en Inde. Le seul vaccin disponible en France est le vaccin injectable (Typhim Vi®), qui peut être associé au vaccin contre l’hépatite A ou au vaccin combiné A et B. Un vaccin bivalent combinant l’antigène Vi et le vaccin contre l’hépatite A est annoncé. Le risque de méningite à méningocoque s’avère faible chez le voyageur, même quand celui-ci séjourne dans une zone particulièrement exposée aux épidémies, telle la ceinture africaine de la méningite ; le vaccin bivalent A-C est indiqué essentiellement chez les voyageurs devant résider dans une zone où une importante épidémie est en cours. Ce vaccin est exigé des pèlerins se rendant à La Mecque. Il est systématiquement administré aux jeunes recrues du service armé. 259 M I S E A U P O I N T La rage reste enzootique dans le plupart des pays en développement, sa transmission étant surtout due aux chiens errants. La vaccination préventive, qui impose maintenant trois doses successives, est conseillée aux voyageurs plus particulièrement exposés (routards, expatriés exposés à un risque professionnel) (16). La leptospirose, plus particulièrement répandue en Asie du Sud-Est, dans certaines zones du Pacifique et d’Amérique du Sud, représente un risque pour certaines activités professionnelles ou de loisirs (pêche en rivière, canoë). Un vaccin contre la leptospirose ictéro-hémorragique est disponible. Quant au risque d’infections respiratoires, il est loin d’être négligeable en voyage. Les vaccinations contre la grippe ou les pneumococcies peuvent être conseillées aux voyageurs à risque : personnes âgées, bronchitiques chroniques. Attention : la saison de la grippe est inversée dans l’hémisphère Sud. La vaccination contre la rougeole peut être utile à un adulte (surtout expatrié) exempt d’antécédents de vaccination et de malaMaladie visée Vaccin (firme)* Primovaccination Schéma standard Fièvre jaune Stamaril® (Pv) 1 dose Encéphalite japonaise JE vax PMC (PM.MSD) 3 doses J0-7-28 Encéphalite à tiques Ticovac (Baxter) 2 doses J0-28 Tétanospolio TP (Pv), T.Polio (PM.MSD) Diphtérie Vaccin DTP Pasteur (Pv) DT.Polio (PM.MSD) Hépatite A Hépatite B Schéma accéléré 1er rappel die. Elle peut être exigée à l’entrée des États-Unis, pour un séjour prolongé, dans le cadre de la politique américaine d’élimination de la rougeole. Le tableau I résume les modalités d’administration des principaux vaccins utiles au voyageur (1, 2, 4, 6, 17). ÉTABLIR UN CALENDRIER ACCÉLÉRÉ Les priorités vaccinales étant retenues en fonction des risques encourus, le calendrier accéléré est programmé en tenant compte des différentes contraintes : le temps disponible, les combinaisons et associations possibles, les données propres au voyageur lui-même, dont les contre-indications éventuelles. Le temps nécessaire à l’obtention d’une immunité vaccinale protectrice L’objectif recherché, en fait difficile à atteindre avec certaines vaccinations, est d’obtenir la protection immunitaire du voyageur dès son exposition au risque, sinon dès son arrivée à destination. L’obtention de cette protection Rappel relève d’une dynamique de la réponse immunitaire, ultérieur (ans) telle qu’elle est mesurée par l’apparition des anticorps (18). 10 ans 10 J0-7-14/21 1 an 3 J0-14 1 an 3 2 doses J0-28 2 doses J0-28 1 an 1 an 10 10 2 doses J0-28 1 an 10 2 doses J0-28 1 an 10 Vaccin Havrix® (SB) Avaxim® (Pv) 1 dose 1 dose 6-12 mois 6-12 mois 10 10 Vaccin Engerix B® (SB) Vaccin GenHevac B® Pasteur (Pv) HB-Vax DNA (PM.MSD) 2 doses J0-30 Hépatites A et B Vaccin Twinrix® (SB) 2 doses J0-28 Fièvre typhoïde Typhim Vi® (Pv) Méningite à méningocoque Rage J0-14 6-12 mois 2 doses J0-30 6-12 mois 2 doses J0-30 6-12 mois J0-14/21 6-12 mois 10 1 dose 3 ans 3 Vaccin méningococcique A + C (Pv) 1 dose 4 ans 4 Vaccin rabique Pasteur (Pv) 3 doses J0-7-28 1 an 5 * Firmes : Pv : Pasteur vaccins. PM.MSD : Pasteur-Mérieux-MSD. SB : SmithKline Beecham. 260 La plupart des vaccinations du voyageur sont susceptibles de le protéger par l’administration d’une dose unique, qu’il s’agisse de primovaccinations par vaccins vivants (fièvre jaune) ou par certains vaccins inertes, polysaccharidiques (vaccin Typhim Vi®, antiméningocoque) ou protéiques, à condition d’être très performants (hépatite A), ou qu’il s’agisse de rappels (T-polio ou T-d-polio, etc). S’agissant des primovaccinations mentionnées, elles permettent d’obtenir une protection immunitaire chez la majorité des vaccinés à partir de 10-14 jours, protection qui se consolidera au cours des semaines suivantes. La réponse secondaire induite par les rappels est plus rapide, la protection étant restaurée ou renforcée en quelques jours. Concernant les vaccins inertes qui nécessitent des injections multiples pour une primovaccination (hépatite B, rage, encéphalite japonaise, encéphalite européenne à tiques), raccourcir les intervalles n’accélère que relativement l’obtention de la protection. Il a d’ailleurs été démontré, notamment pour l’anatoxine tétanique, que la réponse immunitaire de type secondaire est d’autant meilleure que l’intervalle est plus long entre les deux premières injections. Dans de nombreux pays, l’immunisation primaire des jeunes enfants (DTC) est ainsi appliquée à raison de deux Tableau I. Principaux vaccins (injectables) utiles aux voyageurs adultes. La Lettre de l’Infectiologue - Tome XIV - n° 6 - juin 1999 M injections à deux mois d’intervalle. Il en résulte que les schémas accélérés de vaccination, imposés par des contraintes temporelles et construits sur la séquence J0, J7, J14 à 28, s’écartent des recommandations des immunologistes, tout en restant efficaces. Ces calendriers accélérés ne doivent pas donner au voyageur l’illusion qu’il est sûrement protégé dès la troisième injection, qu’il s’agisse des vaccinations contre l’hépatite B ou contre la rage. Combinaisons disponibles, associations autorisées La grande majorité des vaccins utiles au voyageur peuvent être associés entre eux, c’est-à-dire injectés simultanément, de préférence en des sites différents (1, 19, 20). Le vaccin amaril peut être associé à tous les autres vaccins du voyageur, le retrait du vaccin cholérique ayant rendu caduque la recommandation de ne pas associer ces deux vaccinations. Lyophilisé, le vaccin amaril peut être dilué avec un vaccin liquide, tel le vaccin typhoïdique injectable ou avec un autre vaccin lyophilisé préalablement réhydraté (rage, méningocoque A-C). Certains vaccins combinés sont disponibles (DTPolio, hépatites A et B), d’autres sont annoncés (HA-typhoïde, T-d-polio). Le risque d’interférence entre vaccins vivants ne concerne guère le voyageur, chez qui le seul vaccin vivant couramment utilisé est le vaccin amaril. Une question est souvent posée : combien d’antigènes peut-on introduire simultanément dans l’organisme sans obérer certaines réponses immunitaires ? Nous ne disposons pas de données scientifiques permettant de répondre à cette question, au moins en ce qui concerne les vaccins du voyageur adulte. La principale limitation est liée à l’acceptabilité du sujet, qui s’alarme devant la multiplicité des piqûres proposées (car de nombreux vaccins ne peuvent pas être mélangés extemporanément et doivent être injectés simultanément en des sites séparés) et devant la perspective d’effets secondaires (qui peuvent en effet s’additionner, mais qui ne sont pas amplifiés par les associations). I S E A U P O I N T Tableau II. Quelques exemples de programmes accélérés de vaccination pour le voyageur (adulte) pressé. Délai avant le départ 1 visite 3 à 4 vaccins J-30 J-23 à -14 3 visites[1] 5 à 6 vaccins Fj + Ty HBV ou Tw 1 rage 1 Fj + Ty rappel TDP HAV J-7 à -3 mén. A-C rappel TDP rage 2 HAV (sauf si Tw) HBV ou Tw 2 rage 3 J0 : départ Fj : vaccin amaril. Ty : Typhim® (vaccin contre la fièvre typhoïde). HAV : vaccin contre l’hépatite A. HBV : vaccin contre l’hépatite B. Tw : Twinrix® (vaccin bivalent contre les hépatites A et B). Rappel TDP : tétanos-diphtérie (D ou d) polio. Mén. A-C : vaccin antiméningococcique A-C. [1] Si la vaccination contre l’encéphalite japonaise est incluse dans le programme, il est encore déconseillé, faute de données, de l’associer à une autre vaccination. Les trois injections nécessaires (J0-7-28, à la rigueur J0-7-14) doivent en principe être administrées à distance des autres vaccinations, quitte à programmer la troisième dans le pays de destination. doivent inclure des primovaccinations multidoses (dont les vaccinations contre la rage et contre l’encéphalite japonaise, l’association de cette dernière à d’autres vaccinations étant encore déconseillée) ne peuvent être “bouclés” en moins de quatre semaines. Dans la mesure où ces programmes multiples et complexes concernent plutôt des voyages ou des séjours prolongés (de routards, de randonneurs, d’expatriés), les dernières injections vaccinales d’une série multidose devront être réalisées dans le pays de destination, avec des vaccins soit emportés par le voyageur (et conservés à l’abri de la chaleur), soit achetés sur place quand ils sont disponibles localement. CONCLUSION Exemples de calendriers accélérés La programmation de tels calendriers (2) implique que l’on dispose d’un minimum de temps avant le départ du voyageur, si le but est d’obtenir la protection immunitaire de celui-ci dès son arrivée dans la zone à risque. Seuls les rappels sont, en principe, en mesure d’apporter cette protection quelques jours après leur administration. Pour les primovaccinations en dose unique, 10 à 14 jours sont nécessaires. Quant aux primovaccinations impliquant deux ou trois doses successives, elles ne peuvent assurer une protection certaine qu’après plusieurs semaines. Les exemples proposés à titre indicatif dans le tableau II relèvent de deux situations. Dans la première, le voyageur consulte une à trois semaines avant son départ pour l’Afrique ou l’Amérique intertropicales ; une seule session vaccinale peut suffire à la rigueur, associant deux ou trois vaccinations ou rappels à la vaccination amarile. L’autre exemple s’applique à des voyageurs s’exposant en Afrique à des risques multiples, incluant la rage, la méningite à méningocoques, et venus consulter quatre semaines avant leur départ. Trois sessions vaccinales, associant deux ou trois vaccins chacune, sont alors proposées. Mais il est bien évident qu’un certain nombre de programmes, quand ils La Lettre de l’Infectiologue - Tome XIV - n° 6 - juin 1999 L’accélération du calendrier vaccinal du voyageur pressé est certes réalisable. Mais tout programme accéléré n’est qu’un compromis entre les vaccinations prioritaires, les contraintes immunologiques et les contraintes opérationnelles. On ne saurait trop insister auprès du public et des voyagistes sur l’intérêt pour le voyageur de s’y prendre à l’avance, au moins un mois avant son départ, pour bénéficier d’un programme adéquat de vaccination combiné aux autres mesures préventives " utiles, plutôt qu’au dernier moment. R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. Bouchaud O. Vaccinations et voyages. Prescrire 1995 ; 15 ; (157) : 836-43. 2. Buisson Y., Teyssou R. Vaccination du voyageur. La Lettre de l’Infectiologue 1996 ; 6, suppl. : 10-6. 3. Rey M. Infections et Voyages. Med Mal Infect 1997 ; 27 (1) : 40-7. 4. Société de médecine des voyages. Médecine des voyages. Guide d’information et de conseils pratiques. Format utile Ed. Saint-Maur 1998 ; 440 p. 261 M I S E A U P O I N T 5. Steffen R., Dupont H.L. Travel medicine : what’s that ? J Travel Med 1994 ; 1 : 1-3. 13. Crawford M. Hepatitis A : research results from around the world. Travel Medicine International 1996 ; 3 : 110-2. 6. Goujon C. Quel calendrier vaccinal, quels vaccins ? Les contraintes de temps et celles liées à l'âge. Med Trop 1997 ; 57 bis : 478-82. 14. Marchou B., Picot N., Chavanet P., Auvergnat J.C., Armengaud M., Devilliers P., Cerisier J.E., Marié F.N., Excler J.L. Three weeks hepatitis vaccination provides protective immunity. Vaccine 1993 ; 11 : 1383-5. 7. Armengaud M. 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Tarif 1999 Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules $ Collectivité ................................................................................. à l’attention de .............................................................................. $ Particulier ou étudiant Dr, M., Mme, Mlle ........................................................................... Prénom .......................................................................................... Pratique : $ hospitalière $ libérale FRANCE / DOM-TOM / Europe ÉTRANGER (autre qu’Europe) # 580 F collectivités (88,42 €) # 700 F collectivités (127 $) (105 $) # 460 F particuliers (70,12 €) # 580 F particuliers # 290 F étudiants (44,21 €) # 410 F étudiants (75 $) joindre la photocopie de la carte $ autre.......................... POUR RECEVOIR LA RELIURE # 70 F avec un abonnement ou un réabonnement # 140 F par reliure supplémentaire (franco de port et d’emballage) ...................................................................................................... Code postal ................................................................................... MODE DE PAIEMENT Ville ................................................................................................ # par carte Visa Pays................................................................................................ ou Eurocard Mastercard Signature : Tél.................................................................................................. Avez-vous une adresse E-mail : oui $ non $ Sinon, êtes-vous intéressé(e) par une adresse E-mail : oui $ non $ Merci de joindre votre dernière étiquette-adresse en cas de réabonnement, changement d’adresse ou demande de renseignements. 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