La Lettre du Cardiologue - n° 397 - septembre 2006
Abstracts
Abstracts
7
(Lerecouvreux M et al. Bloc de branche droit :
aspects électrocardiographiques et pronosti-
ques. Arch Mal Cœur 2005;98:1232-8).
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>>> Miller WL, Ballman KV, Hodge DO, Rodeheer RJ,
Hammill SC. Risk factor implications of incidentally disco-
vered uncomplicated bundle branch block. Mayo Clinic Proc
2005;80:1585-90.
Détection des coronaropathies
silencieuses chez le diabétique
de type 2
OPour vérifier l’efficacité des recomman-
dations actuelles concernant la recherche
d’une coronaropathie silencieuse en présence
d’un diabète de type 2, cette étude italienne
a inclus 1899 patients diabétiques de type 2
asymptomatiques, âgés de 60 ans au plus (en
moyenne 52 ans). Leur diabète était reconnu
depuis 9 ans en moyenne. Deux groupes
ont été définis en fonction du nombre de
facteurs de risque associés : 1170 patients
avaient au moins deux facteurs de risque
(groupe A), et 729 avaient au plus un fac-
teur de risque (groupe B). Les facteurs de ris-
que majeurs incluaient le tabagisme, l’hyper-
tension artérielle, l’hypercholestérolémie, la
microalbuminurie, les antécédents familiaux
de coronaropathie prématurée. La présence
d’une rétinopathie diabétique était identique
pour les deux groupes ; le groupe A présentait
davantage d’atteinte athéromateuse caroti-
dienne ou périphérique. Tous les patients ont
eu une échocardiographie de contraste dipy-
ridamole ; en cas de défects de perfusion, une
coronarographie était réalisée.
Pour les deux groupes, la prévalence d’une
échocardiographie de contraste anormale
a été comparable : 59,4 % et 60 % (p = 0,96).
La mise en évidence de lésions coronaires
significatives (≥ 50 %) lors de la coronaro-
graphie est également similaire : 64,6 % et
65,5 % (p = 0,92). Cependant, l’anatomie de
ces lésions coronaires est différente : le groupe
B comporte moins d’atteintes tritronculaires
(7,6 % contre 33,3 % ; p < 0,001), de lésions
diffuses (18,8 % contre 54,9 % ; p < 0,001)
ou d’occlusions coronaires (3,5 % contre
31,2 % ; p < 0,001). L’anatomie des coronai-
res n’autorise pas une revascularisation par
angioplastie ou pontage pour 41,6 % des
patients du groupe A, contre 11 % de ceux
du groupe B.
>>> Conclusion. Les auteurs constatent qu’une
proportion importante de patients diabéti-
ques de type 2 asymptomatiques ont un test
de détection d’ischémie silencieuse positif et
des lésions coronaires correspondantes quel
que soit le nombre de facteurs de risque asso-
ciés. La différence réside dans l’anatomie de
ces atteintes coronaires plus sévères et moins
facilement accessibles à une revascularisa-
tion en présence d’au moins deux facteurs de
risque traditionnels associés.
Faut-il élargir la détection des coronaropathies
silencieuses du diabétique de type 2 pour décou-
vrir plus tôt des lésions coronaires plus facilement
revascularisables ? Le rapport bénéfice/coût sera-il
acceptable ?
On peut rappeler à ce propos les recommanda-
tions conjointes SFC/ALFEDIAM (Identification
de l’ischémie myocardique chez le diabétique.
Arch Mal Cœur 2004;97:338-57). Sont sélec-
tionnés pour la recherche d’une ischémie
silencieuse les patients diabétiques de type
2 asymptomatiques concernés par les situa-
tions suivantes :
–âge supérieur à 60 ans ou diabète reconnu
depuis plus de 10 ans, avec au moins deux
facteurs de risque traditionnels (dyslipidé-
mie avec cholestérol total > 2,5 g/l et/ou LDL >
1,6 g/l, HDL < 0,35 g/l, triglycérides > 2 g/l, et/ou
traitement hypolipidémiant prescrit pour dysli-
pidémie ; pression artérielle > 140/90 mmHg
ou traitement hypotenseur ; tabagisme actif ou
interrompu depuis moins de 3 ans ; accident
cardiovasculaire majeur avant 60 ans dans la
parenté du premier degré) ;
– présence (quels que soient l’âge et les facteurs de
risque) d’une artériopathie des membres infé-
rieurs, des carotides ou d’une protéinurie ;
– présence quel que soit l’âge d’une micro-
albuminurie associée à au moins deux facteurs
de risque traditionnels ;
– reprise d’une activité sportive par un sujet
sédentaire de plus de 45 ans.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>>> Scognamiglio R, Negut C, Ramondo A, Tiengo A, Avogaro
A. Detection of coronary artery disease in asymptomatic pa-
tients with type 2 diabetes mellitus. J Am Coll Cardiol 2006;47:
65-71.
Peut-on être allergique
aux stents actifs ?
OEn octobre 2003, une cinquantaine de
réactions d’hypersensibilité après mise en
place de stents actifs Cypher® ont été rapportées
par la FDA (Food and Drug Administration) ; el-
les ont été le plus souvent attribuées aux traite-
ments médicaux associés (dont le clopidogrel).
D’avril 2003 à décembre 2004, à partir de
5781 rapports de pharmacovigilance colligés
après pose de stents Cypher® (3695 stents sur
18 mois) ou Taxus® (2086 stents sur 8 mois),
262 événements signalés correspondaient à des
réactions d’hypersensibilité : il s’agissait de rashs
cutanés, d’urticaires, de prurits, d’anaphylaxies,
de dyspnées, de douleurs thoraciques, de varia-
tions tensionnelles, d’arthralgies, de gonflements
des articulations, de fièvres, etc. Les symptômes
survenaient en moyenne 11,5 jours après la pose
des stents (20 % se manifestaient dès le premier
jour de l’implantation, et 15 % au-delà de 2 semai-
nes). Pour les 115 cas pour lesquels la durée des
symptômes était connue, ceux-ci persistaient
moins de 30 jours dans 50 % des cas. Parmi ces
réactions, une était liée avec certitude au stent
actif lui-même, et 9 l’étaient probablement.
Élargissant leurs sources d’information, les
auteurs identifient 17 cas en relation cer-
taine ou fortement probable avec le stent
actif (14 Cypher® et 3 Taxus®). Dans 9 cas,
les symptomes ont duré plus de 4 semaines.
Quatre patients sont décédés de thrombose
de stent, et leurs autopsies ont confirmé un
infiltrat intrastent riche en éosinophiles, avec
thrombose et absence d’endothélialisation
intimale du stent (jusqu’à 18 mois de l’implan-
tation). Certains patients ont été traités par de la
prednisone avec une résolution ou une atténua-
tion de leurs symptômes d’hypersensibilité.
>>> Conclusion. Les rapports de la FDA et
les quatre cas autopsiques suggèrent que les
stents actifs peuvent être responsables de
réactions allergiques qui, dans de rares
cas, se traduisent par une thrombose de
stent tardive entraînant le décès. Les dro-
gues qui imprègnent ces stents actifs ou leurs
textures propres (polymères, métaux, etc.)
peuvent être la source de réactions d’hyper-
sensibilité, qui ne sont pas toujours le fait des
traitements médicaux associés par voie orale.
Une corticothérapie a autorisé pour certains
des cas décrits une atténuation ou une réso-
lution des manifestations allergiques.
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
>>> Nebeker JR, Virmani R, Bennett CL et al. Hypersensitivity
cases associated with drug-eluting coronary stents. A review of
available cases from the Research on Adverse Drug Events and
Reports (RADAR) Project. J Am Coll Cardiol 2006;47:175-81.
>>>
LC397 violet-ok.indd 7 21/09/06 16:38:44