Coupe du Monde : A quoi s'exposent nos footballeurs ? Extrêmement fréquente, la rupture du LCA découle de la pratique même du football qui multiplie les tacles et les brusques changements de direction... Os et Articulations : A quoi s'exposent nos Footballeurs ? Reproduction photos interdite N° 1 - Entorse grave du genou : Rupture du LCA (Ligament croisé antérieur) Causes du traumatisme Extrêmement fréquente, la rupture du LCA découle de la pratique même du football qui multiplie les tacles et les brusques changements de direction. Nature de la lésion Rarement isolée, la lésion se présente le plus souvent associée à des lésions méniscales, cartilagineuses, ligamentaires qui retardent la reprise de l'activité sportive. Thérapeutiques appropriées Après examen clinique et IRM on étudie au cas par cas l'opportunité d'une autogreffe en urgence ou, différée dans la plupart des cas, ce qui permet la cicatrisation spontanée de certaines lésions et la mise en œuvre d'un traitement fonctionnel préopératoire. L'autogreffe est une intervention satisfaisante qui bénéficie d'un très faible taux de récidive. Bien qu'elle ne rende pas le genou totalement " indestructible ", elle ne l'affaiblit pas. Si la chirurgie par autogreffe s'impose chez le sportif de haute compétition dont le genou est soumis à de constantes sollicitations notamment dans ce type de sport contact, elle se discute chez d'autres patients au profit d'un traitement orthopédique. Les complications éventuelles Il faut savoir qu'une rupture du LCA non opérée est généralement source d'arthrose à long terme, au bout de 15 /20 ans. L'instabilité dont se plaignent les patients sera appréciée en fonction de l'importance de la gêne fonctionnelle. Reste à évaluer le nombre de fois où le genou se dérobe. Une fois par jour en montant un escalier ? une fois par semaine ? à tout moment ? Cette instabilité est-elle réellement invalidante ? Observe-t-on des co-facteurs tel qu'un surpoids susceptible de fragiliser à son tour les articulations ? Existent-ils des lésions associées méniscales et /ou cartilagineuses susceptibles de compliquer le traumatisme et de favoriser l'évolution ultérieure vers une complication arthrosique ? Quant au risque de rupture du LCA de l'autre genou, il existe, mais reste très exceptionnel, dans la pratique de cette activité sportive asymétrique et essentiellement masculine. Le délai d'indisponibilité En règle générale, après une intervention chirurgicale de type autogreffe, il faut respecter le temps nécessaire à l'incorporation de la greffe par l'organisme. Ce délai de ligamentisation est estimé à 6 mois. Si la reprise d'activités dans l'axe comme le jogging, la natation, le vélo est théoriquement possible vers le 3e, 4e mois, les sports de pivot contact comme le foot sont difficilement envisageables avant le 6e mois. L'athlète retrouve véritablement confiance vers le 8e, 10e mois… N° 2 - L'entorse du ligament externe de la cheville Contrairement à certains sports tel le ski qui ont pu observer une diminution du nombre d'entorses de cheville grâce à la généralisation de chaussures qui immobilisent complètement la cheville, celle-ci reste au foot extrêmement exposée. Causes du traumatisme L'entorse de la cheville, conséquence de faux mouvements qui surviennent lors de la course, en posant mal le pied ou à l'occasion d'un dérapage sur un terrain en mauvais état (exceptionnel chez le sportif de compétition) ou encore en roulant sur le ballon est un traumatisme extrêmement fréquent. Nature de la lésion Le diagnostic, relativement facile, repose sur un examen clinique pratiqué sur le terrain. Thérapeutiques appropriées Le traitement est exceptionnellement chirurgical sauf s'il existe une luxation associée. La plupart du temps, le sportif de haut niveau reçoit un traitement fonctionnel. Les attelles immobilisent correctement la cheville au niveau du ligament externe tout en préservant la fonction de flexion extension qui permet de marcher. Ceci permet de ne pas exposer le sportif au phénomène de fonte musculaire habituellement liée à une immobilisation prolongée. Le traitement fonctionnel est prescrit pendant une durée de 3 semaines, antalgiques à l'appui. Les traitements chirurgicaux secondaires (ligamentoplastie) se montrent également efficaces sur les entorses récidivantes, en présence d'une d'instabilité chronique sur un ligament qui n'aurait pas cicatrisé tout seul. Les complications éventuelles Les entorses peuvent laisser des séquelles à type d'instabilité de douleurs, de blocages. Même en l'absence d'entorse manifeste, la cheville d'un footballeur ayant pratiqué de longues années est exceptionnellement normale. En effet, la répétition de petits traumatismes est génératrice d'une pathologie microtraumatique extrêmement riche qui nécessite parfois un traitement chirurgical pour venir à bout des ostéophytes et corps étrangers couramment retrouvés au niveau des membres inférieurs. Sous l'emprise de l'arthrose, la cheville aura tendance à devenir instable. N° 3 - Les fractures de cheville Causes du traumatisme Contrairement à l'entorse, les fractures de cheville se produisent volontiers à la suite d'un choc direct, comme un coup de pied dans la malléole externe ou après un coup de pied sur le ballon. Le diagnostic repose sur une radiographie standard face profil. Thérapeutiques appropriées Le consensus est le suivant : En l'absence de déplacement, on a recours à une immobilisation plâtrée de la cheville. Un déplacement quant à lui impose une chirurgie à chaud. Délai d'indisponibilité Il faut compter 2 à 3 mois d'indisponibilité entre la phase de consolidation de la fracture qui prend environ 6 semaines et la période de rééducation d'un mois au cours de laquelle le joueur reprend progressivement ses appuis. Une fissure corticale se rétablit plus vite. N° 4 - Rupture du tendon d'Achille Causes du traumatisme Cette pathologie délicate survient à l'occasion d'une mauvaise réception après un saut et une contraction brutale du triceps. Il ne s'agit nullement d'un faux mouvement, ni d'un choc direct. Quelles que soient les circonstances, on ne peut plus marcher. Nature de la lésion Le joueur est alors incapable de se relever, de marcher. Il doit se soumettre à une immobilisation complète. Le diagnostic est clinique ; en cas de doute, on pratique une échographie. Thérapeutiques appropriées Il n'existe pas de consensus concernant le traitement du sportif amateur. Le traitement orthopédique (immobilisation plâtrée suivie de rééducation) est souvent choisi pour le traitement de la rupture du tendon d'Achille chez le sportif de 50 ans s'il n'existe pas de déplacement particulier. La chirurgie réparatrice est plutôt indiquée chez le sportif de bon niveau. Là, encore les techniques varient. Lorsque la chirurgie est préconisée, elle est pratiquée en urgence, dans les jours qui suivent l'accident. Complications éventuelles Une rupture du tendon d'Achille mal prise en charge justifie une réparation secondaire ellemême fort délicate et souvent insatisfaisante. Délai d'indisponibilité Il existe une totale incompatibilité avec la reprise du sport et une impossibilité à remarcher tout de suite. La pose d'un plâtre peut immobiliser le patient environ 6 semaines. La durée de l'immobilisation tend à diminuer grâce à l'amélioration des techniques de réparation chirurgicale. Quoi qu'il en soit, la reprise du foot ne peut être envisagée avant 4 à 6 mois. Une réparation secondaire sera plus délicate et moins satisfaisante. N° 5 - Luxation des tendons péroniers Nature de la lésion Il est important de la différencier de l'entorse de la cheville décrite plus haut. Le constat d'une grosse cheville extrêmement douloureuse peut égarer, voire retarder le diagnostic. Il faut intervenir si possible dans les minutes qui suivent la luxation. En cas de doute, lorsqu'on ne voit le patient que le lendemain matin au cabinet du spécialiste, il arrive qu'on pratique une IRM pour bien différencier ces deux pathologies qui imposent chacune, une attitude spécifique. Thérapeutiques appropriées La luxation des tendons péroniers est une indication de la chirurgie d'emblée alors qu'une attelle suffit amplement pour une entorse de cheville. Complications éventuelles Comparativement au traitement d'une entorse qui peut toujours être repris, il faut craindre une récidive fréquente dans ce type de traumatisme si le diagnostic n'est pas bien posé. N° 6 - Rupture du tendon rotulien Encore plus grave que la rupture du tendon d'Achille, notamment lorsqu'elle est complète, la rupture du tendon rotulien a tendance à survenir chez le sportif vieillissant qui a dans son passé reçu de trop fréquentes infiltrations sur un diagnostic erroné de tendinite alors qu'il s'agissait d'une rupture partielle du tendon rotulien. Thérapeutiques appropriées Quel que soit le niveau du sportif, le traitement est univoque. Il est chirurgical et consiste à réinsérer le tendon rotulien et à immobiliser le patient 6 à 8 semaines. Complications éventuelles La seule, mais elle est redoutable, est représentée par la survenue d'une récidive qui apparaît comme la conséquence de sollicitations trop précoces. Délai d'indisponibilité Ce traumatisme est grevé d'une longue période d'immobilisation postopératoire. La fragilité exceptionnelle du tendon rotulien va de pair avec une longue cicatrisation. Il faut attendre 6-8, voire 12 mois avant de retaper dans un ballon. La rééducation, d'une durée variable, vise dans un premier temps à recouvrer les amplitudes articulaires, à faire dégonfler l'articulation pour la rendre mobile avant d'entreprendre une indispensable musculation. N° 7 - Fracture de la jambe Depuis que l'on recourt à la généralisation des systèmes protégeant les tibias de joueurs, on constate une nette diminution des fractures de jambe qui, de toutes façons, bénéficient d'un bon pronostic. Nature de la lésion Deux types de fractures peuvent se présenter : la fracture fermée et la fracture ouverte, déplacée ou non. Face à une fracture ouverte et déplacée, très spectaculaire et immédiatement identifiable à l'examen clinique et à la radio, il faut redouter le risque d'infection. Thérapeutiques appropriées La fracture de jambe impose une prise en charge immédiate sur le terrain. Un os bien opéré non infecté consolide généralement en l'espace de 3 mois sans laisser de séquelle. Le traitement orthopédique, en l'occurrence pose d'un plâtre, est réservé aux fractures stables non déplacées. Complications éventuelles En cas de fracture ouverte, l'infection doit être traitée d'emblée. Il faut d'autant plus la prévenir qu'il existe une attrition (lésion) musculaire importante, donc une porte ouverte à l'infection en raison de la souillure possible due à la présence de terre. Délai d'indisponibilité L'indisponibilité sportive est en général de 3 mois. L'immobilisation et la date de reprise d'appui sont fonction du type de fracture et de la qualité de l'ostéosynthèse. N° 8 - Arrachement du muscle quadriceps également connu sous le nom de " claquage musculaire " de la face antérieure de la cuisse Nature de la lésion Mieux connu sous le nom de claquage musculaire de la face antérieure de la cuisse, l'arrachement du muscle quadriceps ne s'opère pas. Difficile à diagnostiquer cliniquement, il nécessite le recours à l'imagerie, radio ou I.R.M.. Il ne survient pas à 20 ans … Thérapeutiques appropriées S'il saigne et s'accompagne d'un hématome, l'attitude thérapeutique consiste à ponctionner la cuisse pour évacuer l'hématome et à mettre le sportif au repos. Complications éventuelles Le risque de récidive est important sur un muscle ou un tendon cicatriciel opéré ou non. Délai d'indisponibilité Une rupture complète exige une immobilisation de 3 à 6 mois et une rééducation à type d'étirements. Une rupture partielle, engendre une indisponibilité sportive de 6 à 8 semaines. N° 9 - Arrachement des tendons ischio-jambiers claquage de la face postérieure de la cuisse Nature de la lésion Il s'agit d'une rupture qui intervient à la jonction des fibres rouges et des fibres blanches des tendons situés sur la face postérieure de la cuisse. Thérapeutiques appropriées En règle générale on renonce à toute opération, excepté parfois chez le sportif de très haut niveau. Fort douloureux, ce traumatisme nécessite une grande habileté diagnostique. N° 10 - Luxation de l'épaule Nature de la lésion Il s'agit d'une blessure courante dans les sports de contact. De loin la plus fréquente parmi les luxations touchant les membres supérieurs, elle est la conséquence de chocs directs antéro-posterieurs entre joueurs, de chutes et produit avec la rupture des ligaments une incapacité immédiate. Thérapeutiques appropriées Il est important de déterminer le type de luxation avant d'éliminer la fracture luxation sur la base de la radiographie. La luxation de l'épaule impose une réduction de la luxation suivie d'une immobilisation pendant 2 à 3 semaines qui précède la période de rééducation. Complications éventuelles Il existe un risque de récidive qui peut justifier l'opportunité d'une chirurgie. N°11 - Traumatismes crânien En sont principalement victimes les gardiens de but, lorsqu'ils se heurtent aux poteaux, ou les joueurs lorsqu'ils pratiquent les "têtes", faute d'être protégés par un casque. Nature de la lésion La contusion cérébrale est de gravité variable associée à des plaies superficielles ou à des fractures et dicte une attitude énergique. Devant une perte de conscience même brève, il faudra d'assurer qu'il n'y a pas de lésions génératrices de séquelles neurologiques graves. Thérapeutiques appropriées Il faut immédiatement sortir la victime du terrain, la mettre en observation pendant 24 h et lui faire subir d'éventuels examens. Le scanner s'impose. L'IRM peut se justifier. L'existence d'un hématome intracérébral impose une évacuation d'urgence et la mise en œuvre d'un traitement neurochirurgical alors qu'une fracture du crâne sans déplacement et sans hématome ne nécessite aucun traitement et se remet en l'espace d'une semaine. Complications éventuelles Elles sont dominées par la présence d'un hématome intra-cérébral dont le risque vital nécessite une hospitalisation en urgence et un traitement neuro chirurgical. Délai d'immobilisation Il est fonction de la gravité du traumatisme. Une contusion simple requiert 2 à 3 semaines de mise à l'écart de la vie sportive. La récupération est beaucoup plus lente en cas de contusion cérébrale et d'hématome qui imposent l'évacuation du blessé en urgence. Dossier réalisé sous la direction du Dr Guy BELLIER, Chirurgien Orthopédiste, en charge de la traumatologie sportive au sein de la SOFCOT