Communiqué de presse Saint-Claude, le 20 août 2014 Une passe à poissons installée sur la rivière Bras-David Une passe à poissons et crustacés a été récemment installée sur la prise d'eau de la rivière Bras-David à Petit-Bourg. Cet ouvrage doit permettre aux représentants de la faune aquatique qui fréquentent ce cours d'eau d'y circuler librement, et notamment de pouvoir effectuer leurs migrations naturelles de l'aval où ils prennent naissance vers l'amont où ils se reproduisent. Le captage construit depuis les années 1950 pour alimenter en eau cette région de la Guadeloupe constituait en effet un obstacle de taille aux conséquences néfastes sur la diversité biologique (1). L'aménagement mis en place, adapté aux espèces locales et aux conditions climatiques particulières, répond aux directives européennes et à la loi sur l'eau, à savoir : assurer la continuité écologique de la rivière par « une libre circulation des espèces biologiques et le bon déroulement du transport des sédiments ». Les travaux commencés au mois de janvier dernier auront donc duré 3 mois. Ils ont été réalisés sous maîtrise d'ouvrage du Conseil général de la Guadeloupe dans le cadre d'une convention signée entre le Parc national de la Guadeloupe, l'Université Antilles-Guyane, l'Office national de l'Eau et des Milieux aquatiques (ONEMA) et la Nantaise des Eaux. Résultats d'études et d'expertises entamées en janvier 2012, Continuité écologique Le Parc national de la Guadeloupe a comme mission principale de veiller à la bonne conservation de la faune et de ses habitats sur les espaces naturels qui lui sont confiés. C'est pourquoi, la majorité des cours d'eau de la Basse-Terre prenant naissance dans le coeur du Parc, l'établissement se préoccupe de l'état des rivières et de leur fonctionnement écologique. Dans ce cadre, en partenariat avec l'Office national des eaux et des milieux aquatiques, l'Université des Antilles, et le Conseil Général, les services du Parc national ont mis en place un protocole d'étude pour mesurer la capacité de franchissement par les poissons et les crustacés des obstacles créés en travers de cinq cours d'eau : Grande rivière des Vieux-Habitants, rivière du Plessis, rivière Moreau, et rivière Bras-David. Contact presse : Wilfrid Démonio Tél : +590 5 90 41 55 50 - Fax : +590 5 90 41 55 56 GSM : +590 6 90 46 51 75 [email protected] Parc national de la Guadeloupe Montéran - 97120 Saint-Claude Ce travail permettra au final d'orienter et de préciser les futures actions que le Parc national devra mettre en œuvre dans le domaine de l'aménagement et de la gestion des milieux aquatiques pour améliorer la qualité biologique du milieu. Il devrait aider à fixer des objectifs à atteindre avec les collectivités, notamment en termes de continuité écologique. 12 stations Dans le cadre de sa mission de maintien de la biodiversité, le Parc national a par ailleurs mis en place depuis 2005 un réseau de suivi composé de 12 stations destiné à évaluer les altérations des peuplements aquatiques des cours d'eau. Les éléments recueillis grâce à ce dispositif ont permis d'établir un classement des rivières en fonction des pressions anthropiques (pollutions, obstacles aux migrations, prélèvements d'eau...) qui s'exercent sur les bassins versants de ces cours d'eau. Après 9 années de suivi, il apparaît que plus aucun des cours d'eau observés ne présente un bon état écologique : on y relève une érosion évidente de leur population. Les raisons en sont nombreuses : pollution par produits phytosanitaires (pesticides, fongicides, insecticides), travaux à l'embouchure des rivières (curages, artificialisation des berges), lessivage des engrais et rejets d'eaux usées, prises d'eau, braconnage... (1) Des études réalisées en 2012 démontraient notamment que la prise d'eau empêchait la remontée des espèces : 75 % des ouassous inférieurs à 65mm et 100 % des coll-roche inférieurs à 70 mm ne pouvaient pas franchir l'ouvrage. 2