Plusieurs méthodes d'échantillonnage
Pour tenir compte de la richesse des habitats, de la spécialisation écologique des organismes,
et de leur petite taille, les chercheurs ont recours à plusieurs méthodes d'échantillonnage :
-La pêche à pied qui consiste à échantillonner algues et invertébrés dans la frange
littorale.
-La récolte à vue effectuée par des plongeurs qui, tels des cueilleurs-chasseurs,
observent les tombants, herbiers et fonds sédimentaires, à la recherche d’espèces
fragiles et/ou dispersées dans le milieu.
-Le prélèvement par brossage et aspiration : les plongeurs utilisent une suceuse
pour aspirer le petits organismes réfugié dans les creux et interstices des rochers,
mais aussi dans les fonds meubles. Ils nettoient aussi blocs et débris coralliens avec
des brosses afin de récolter les petits épibiontes - (faune ou flore fixées) et la petite
faune vagile (animaux se déplaçant sur le fond).
-L'utilisation de dragage et pose de nasses : techniques qui permettent
d’échantillonner et de collecter des espèces non accessibles aux équipes de
plongeurs. La drague, déployée jusqu’à 200 m de profondeur,.est utilisée dans les
fonds meubles. Les nasses appâtées permettent la capture de petits carnivores et
charognards.
Un modèle pour la Caraïbe
Les sites échantillonnés sont au nombre de 9 :
–le Grand Cul-de-Sac marin
–le Petit Cul-de-Sac marin
–la Côte sous le Vent (Ilets Pigeon notamment)
–le littoral de Port-Louis
–la Côte atlantique
–les îles de la Petite-Terre
–la Pointe des Châteaux
–le littoral de Saint-François
–le sec Pâté (au large des Saintes)
Le « matériel » ainsi récolté, est ensuite acheminé dans les locaux de l'UAG où un
véritable laboratoire de campagne a été installé jusqu'à la fin du mois de mai. Les
échantillons y sont tamisés puis triés. Les espèces remarquables et représentatives sont
photographiées, puis traitées (prélèvement de tissus pour le barcoding) et stockées
(mises en conditionnement dans l’éthanol) avant archivage dans les collections nationales
du MNHN. Ce dernier mobilisera ensuite son réseau d'experts pour la phase
d’identification la plus pointue.
Cet inventaire très complet, au cours duquel de nouvelles espèces seront sans aucun
doute découvertes, devrait permettre le recensement de 300 à 500 espèces de
macroalgues (rouges, vertes, brunes) et de 1 000 à 1 500 espèces de mollusques. Il
constituera un modèle pour toute la région tropicale caraïbe