Cancer du sein Sensibiliser à la prévention Découvert à temps, le cancer du sein n’est pas mortel et le taux de guérison est de l’ordre de 80 %. Cette maladie est pourtant la première cause de décès parmi les femmes de moins de 65 ans, et la deuxième cause avant 75 ans, après les maladies cardiovasculaires. O n diagnostique environ 3 000 nouveaux cas de cancer du sein chaque année en France. Le risque est plus élevé dans la tranche d’âge des 50 à 70 ans. On ne connaît pas encore les origines de ce cancer. Son développement est sournois, sans aucun symptôme ou douleur repérable. Les traitements Le traitement a beaucoup évolué et associe différentes méthodes adaptées à chaque cas selon la nature de la tumeur, sa taille, l’envahissement ganglionnaire, les métastases et aussi l’état de santé de la femme au moment du diagnostic. Plusieurs moyens sont mis en œuvre en même temps. La radiothérapie consiste à tuer les cellules tumorales par des radiations ionisantes. Son but est essentiellement de diminuer la fréquence des récidives dans la région du sein. La chirurgie reste importante mais elle est associée à d’autres méthodes. Dans certains cas, la tumeur seule peut être ôtée sans enlever le sein. Mais l’ablation totale (mastectomie) est nécessaire dans d’autres cas. La chimiothérapie est fondée sur l’utilisation de médicaments qui visent à tuer les cellules cancéreuses. Son but est d’éviter la dissémination précoce de métastases et de prolonger la survie sans rechute. L’hormonothérapie est préconisée quand on identifie, dans la tumeur, la présence de récepteurs qui répondent aux effets de ces hormones. Ce n’est pas le cas dans tous les cancers du sein. 10 Un développement sournois Il se passe dix ans entre la naissance d’une cellule cancéreuse et le moment où la tumeur atteint la taille d’un centimètre, à partir de laquelle elle est éventuellement palpable. Il n’y a pas de prévention, si ce n’est celle d’un dépistage précoce, qui permet de détecter très vite la maladie, avant même qu’elle ne se développe. Ce dépistage commence par l’examen clinique des seins par la femme elle-même et par son médecin. Si celui-ci suspecte la présence d’une masse à la palpation, il prescrira une mammographie diagnostique. Mais le rôle des soignants est d’inciter les femmes à recourir régulièrement à cet examen, dans l’objectif d’un dépistage précoce. La mammographie est un examen radiologique facile à réaliser et bien toléré. Elle permet d’étudier l’organisation du tissu conjonctif et glandulaire constituant le sein, de rechercher des petits nodules ou des foyers de microcalcification et de détecter jusqu’à 90 % des tumeurs. C’est le plus sûr moyen de prévention. Mobilisation en Seine-Saint-Denis Une enquête réalisée par le Conseil général de la Seine-SaintDenis, en région parisienne, fait ressortir le pourquoi des réticences des femmes à consulter et à se soumettre à une mammographie de dépistage : peur de la maladie, fatalisme, freins culturels, problèmes économiques, effet de génération... En outre, la maladie renvoie à l’image traumatisante de l’ablation du sein et à des craintes de ruptures familiale et professionnelle. Plusieurs organismes et associations se sont réunies au sein d’une association, l’ARDEPSS, afin de sensibiliser les femmes au dépistage du cancer du sein. Toutes les femmes de 50 à 69 ans, soit 138 000 personnes habitant le département vont être invitées à pratiquer une mammographie de dépistage gratuite. L’acte radiologique est directement pris en charge par les Caisses d’assurance maladie. A.-L.P. En bref… Des fonds débloqués pour le parc IRM La Société française de radiologie avait attiré depuis de longs mois l’attention des pouvoirs publics sur la situation alarmante due à la pénurie d’appareils d’IRM (imagerie par résonance magnétique) installés en France où il n’existe que 3 appareils par million d’habitants. Alors que l’Allemagne en compte 10 pour un million d’habitants et les États-Unis 14. L’annonce de Martine Aubry réjouit le monde hospitalier qui verra son parc de 178 appareils augmenter d’une centaine d’appareils ce qui fera une moyenne de 4 par million d’habitants. Ceci fera plaisir à la FNMR (fédération des médecins radiologues) qui travaille depuis longtemps sur l’enseignement et le contrôle technique des installations de mammographies notamment. La fédération avait attiré l’attention sur la carte sanitaire, très restrictive qui place la France en dernière position en Europe de l’Ouest juste avant la Turquie. « Avec trois IRM par million d’habitants, il est impossible de substituer cet examen au scanner, ce qui devrait être fait pour les examens du crâne et du rachis osteo-articulaire pour une bonne part et vasculaires pour ce qui est des applications immédiates » écrit le Dr J.-F. Mazdyer président de la FNMR.