lules de l’organisme. Ainsi la fréquence du DALA est
différente selon que l’on considère la testostérone totale
ou la testostérone biodisponible. L’évaluation est indis-
pensable ». Cependant, il n’est pas facile de déter-
miner la valeur du seuil de testostérone en deçà de
laquelle il est judicieux de traiter. L’objectif du trai-
tement est de ramener la testostéronémie au plus
proche de la physiologie. L’étude Matsuoto (2001),
démontre la diminution des symptômes du DALA
et l’amélioration, de ce fait, de la qualité de vie des
patients traités. Ce qui est appréciable, notamment
en gériatrie, où le rééquilibrage hormonal permet
à des patients asthéniques de reprendre des activi-
tés physiques et d’éviter l’alitement et ses consé-
quences fâcheuses.
Contre-indications et traitements
Cependant, le traitement hormonal peut présen-
ter des contre-indications (cancer de la prostate)
et certaines précautions d’emploi (apnées du
sommeil). En revanche, rien ne permet d’affir-
mer que l’hormonothérapie favorise de nou-
veaux cancers. La surveillance régulière du pa-
tient s’impose. Si l’hypertrophie bénigne de la
prostate ne présente pas de contre-indication,
quelques données convergentes (à approfondir)
vont dans le sens d’un effet protecteur quant
aux risques cardiovasculaires, d’un effet favo-
rable sur le cholestérol total et d’une améliora-
tion de l’insulinorésistance.
Il existe plusieurs traitements plus ou moins bien
tolérés et pratiques d’emploi. Les injections hui-
leuses intramusculaires (énantate ou heptylate de
testostérone) ont pour avantage une injection
toutes les trois semaines, mais elles sont doulou-
reuses et entraînent une fluctuation des taux. Le
traitement per os est facile, mais il exige trois
prises quotidiennes. La voie percutanée et trans-
dermique comprend les patchs (difficiles d’ap-
plication) et le gel, présenté sous forme de gel
hydroalcoolique, peut-être très simple d’emploi
et bien accepté, mais très cher et non remboursé
par la Sécurité sociale.
L.G.
96eCongrès français d’urologie, novembre 2002, Paris.
34
Libérale
P
ourquoi ce changement de cap ? Parce que
les études s’affinent et qu’elles montrent que
la comparaison andropause/ménopause n’a pas
de sens.
En effet, «la ménopause se caractérise par une dis-
parition brutale et définitive de la fonction de repro-
duction, avec arrêt pratiquement complet de la sécré-
tion ovarienne de progestérone et d’estrogènes. Or,
“l’andropause” correspond à une diminution progres-
sive de la sécrétion de testostérone avec, pour certains,
conservation de la fonction de reproduction jusqu’à un
âge avancé », souligne le Pr Pierre Costa, uro-
logue-andrologue au CHU de Nîmes. Et cette di-
minution, sans cassure brutale, connaît des varia-
tions importantes selon les individus.
Conséquences cliniques du DALA
Les troubles sexuels ne sont pas les seules consé-
quences liées à une diminution de la principale
hormone mâle : la testostérone. Insomnie, fatigue,
irritabilité, manque de motivation sont les troubles
les plus gênants pour la moitié des 6 millions de
Français de plus de 50 ans et qui pourraient être
concernés par un traitement hormonal substitutif.
Ce dernier est suivi en France par seulement
30 000 hommes. Outre les symptômes fonction-
nels cités, la modification du schéma corporel
comme la diminution de la masse et de la force
musculaires, l’augmentation de la masse grasse, la
dépilation pubienne et axillaire, l’hypotrophie tes-
ticulaire, voire l’accélération de l’ostéopénie et le
développement de l’ostéoporose, dans certains
cas, peuvent faire diagnostiquer un DALA. Cer-
tains facteurs aggravants sont l’alcoolisme, un trai-
tement corticoïde au long cours, l’obésité, des an-
técédents de pathologie testiculaire (tumeur). Il est
à noter que les troubles sexuels étant complexes et
multifactoriels, ils ne peuvent être imputables uni-
quement à une baisse de la testostérone. Pour
confirmer le diagnostic, un dosage de la testosté-
rone est nécessaire. «Un double dosage, précise le
Pr Costa, car une grande partie de l’hormone ne sert à
rien, sauf la testostérone biodisponible qui correspond
à la fraction liée à l’albumine et à la fraction libre.
C’est la fraction de testostérone utilisable par les cel-
Si le suffixe “pause” est utilisé pour dénommer les déficits hor-
monaux, la comparaison entre les déficits masculins et les déficits
féminins semble inadaptée. Pour l’homme, les spécialistes préfè-
rent diagnostiquer un “déficit androgénique lié à l’âge” (DALA).
Traitement hormonal substitutif (THS)
Pour les hommes aussi
Professions Santé Infirmier Infirmière - No42 - décembre 2002