Première S Chapitre II : Etudes de fonctions et fonctions associées Année scolaire 2012/2013 I ) Etude de quelques fonctions particulières : 1) Fonction racine : a) Rappel : Définition de la racine carrée d'un nombre positif : La racine carrée d'un nombre positif x est l'unique nombre positif y, tel que y2 = x Autrement dit : on ne prendra la racine carrée que d'un nombre positif et le résultat obtenu est toujours positif. Remarque : Toutes les règles des calculs avec les racines carrées vues en troisième sont bien sûr considérées acquises. b) Fonction racine : La fonction qui à x associe √ x est définie sur [0;+∞[ Propriété : La fonction racine carrée est strictement croissante sur [0;+∞[ Démonstration : Soient u et v, deux nombres de [0;+∞[ tels que u < v Si on note f la fonction racine carrée, alors f(u) = √ u et f(v) = Étudions f(u) – f(v) : f(u) – f(v) = √u - √v = ( √ u − √ v ) x ( √ u + √v ) (√ u + √v ) Remarque : √ u + √ v s'appelle la quantité conjuguée de 2 Alors , f(u) – f(v) = remarquable) ) D'où : f(u) – f(v) = √v 2 ( √ u ) −(√ v ) √ u +√ v √u - √v (en effet : (a+b)(a-b) = a2 -b2 (identité u −v √u +√v Or, √ u + √ v > 0 et comme u < v, alors u – v < 0 D'où : f(u) – f(v) < 0 c'est-à-dire : f(u) < f(v) Par conséquent : f est strictement croissante sur [0;+∞[ Représentation graphique : Fonctions associées à la fonction racine : Exemples : 1) Considérons la fonction f définie par f(x) = √ 2 x+3 f est définie si et seulement si : 2x + 3 ≥ 0 3 C'est-à-dire : si et seulement si x ≥ 2 3 Donc : L'ensemble de définition est [ ;+∞ [ 2 2) On considère la fonction g définie par g( x) = √ x − x−6 2 g est définie si et seulement si : x2 – x – 6 ≥ 0 Calcul du discriminant du trinôme : = b2 – 4ac = 1 -4x(-6) = 25 > 0 donc le trinôme a deux racines x1 = −b +√ Δ = 1+5 =3 2 et x2 = −b −√ Δ = 1−5 =-2 2 2a 2a Le trinôme est du signe de a (ici a = 1 > 0) à l'extérieur de ses racines : Donc l'ensemble de définition de g est : D = ]-;- 2] U [3;+[ 2) Fonction valeur absolue : a) Définition de la valeur absolue d'un nombre : Soit x ∈ℝ : La valeur absolue de x notée | x| est définie par : | x| = x si x ≥ 0 et | x| = - x si x ≤ 0 Exemples : |5| = 5 mais |-9| = 9 b) Étude de la fonction valeur absolue : La fonction f définie sur ℝ par f(x) = | x| est strictement décroissante sur ]-∞ ;0] et strictement croissante sur [0;+∞[ Représentation graphique de la fonction valeur absolue : Remarque : On dit que f est une fonction affine par morceaux car elle est définie par : f(x) = - x sur ]-∞ ;0] et par f(x) = x sur [0;+∞[ Exemple : Ecrire sans valeur absolue l'expression suivante : f(x) = |5x – 4| 4 5x – 4 ≥ 0 ⇔ x ≥ 5 4 - Sur l'intervalle [ ;+∞[ , f(x) = 5x – 4 5 4 - Sur l'intervalle ]-∞ ; ] , f(x) = - 5x + 4 5 Applications : voir les exercices 3) Croissance comparée de quelques fonctions : On va étudier les représentations des fonctions suivantes sur l'intervalle [0;+∞[ : f,g,h,i définies respectivement pour par : f(x) = x, g(x) = |x|, h(x) = √ x et i(x) = Toutes les courbes représentatives de ces fonctions passent par les points de coordonnées (0;0) et (1;1). Voici les courbes : x2 - Sur [0;1] : - Sur [1;+∞[ , x2 ≤ x ≤ √ x √ x ≤ x ≤ x2 II) Variations des fonctions associées : 1) Fonctions du type u + k , où u est une fonction et k un nombre : a) Découverte graphique à l'aide de Geogebra : On considère f la fonction carré et on construit une fonction g définie par g(x) = f(x) + a où a est un paramètre que l'utilisateur peut modifier. Cliquer sur le lien suivant : http://mangeard.maths.free.fr/Ecole/JeanXXIII/PremiereS/fonction_u_plus_k.htm l b) Propriété : De manière générale, si u est une fonction définie sur un intervalle I et k un nombre réel. Alors, la fonction u + k est aussi définie sur I et ses variations sont les mêmes que celles de u. Démonstration facile : Il suffit de se ramener à la définition de fonction croissante (ou décroissante) Supposons u définie sur un intervalle I. Supposons que u soit croissante sur un intervalle J ⊂ I. Pour tout (x, y) de JxJ, avec x < y, alors u(x) < u(y) D'où : u(x) + k < u(y) + k C'est-à-dire u + k est croissante . Autrement dit : u + k a les mêmes variations que u Exemple : Considérons g définie par g(x) = √ x + 3 sur [0 ; 5] On pose f la fonction racine carrée sur le même intervalle [0;5] Variations de f sur [0;5] : x 0 5 Variations de f √5 0 x Variations de g 0 5 √ 5 +3 3 Variations de g sur [0;5] 2) Fonctions du type √ u où u est une fonction à valeurs positives : a) Découverte graphique à l'aide de Geogebra : On considère la fonction f définie par f(x) = ax2 + bx + c où a,b et c sont des paramètres que l'utilisateur peut faire varier chacun dans l'intervalle [-5;5] On va construire ensuite la fonction g = |f| afin d'obtenir une fonction à valeurs positives ou nulles pour pouvoir définir la fonction h = √ g Rappel : Pour que h soit définie, il faut que g soit positive (c'est le cas par définition de g) Cliquer sur le lien suivant : http://mangeard.maths.free.fr/Ecole/JeanXXIII/PremiereS/fonction_racine_de_u. html Ou en version GIF animé : http://mangeard.maths.free.fr/Ecole/JeanXXIII/PremiereS/fonction_racine_de_u. gif b) Propriété : De manière générale, si u est une fonction définie sur un intervalle I, à valeurs positives sur un intervalle J ⊂ I, alors √ u est définie sur J et a les mêmes variations que u. Exemple : Soit f la fonction définie par f(x) = x2 – x – 6. On se place sur [-3;4]. On pose g la fonction définie par g(x) = √ f ( x ) g est définie si et seulement si x2 – x – 6 ≥ 0 Calcul de Δ : Δ = b2 – 4ac = 1 – 4x(- 6) = 25 > 0 donc le trinôme a deux racines. x1 = – b +√ Δ = 1+5 =3 2 et x2= – b −√ Δ = 1– 5 =-2 2 2a 2a f est du signe de a (c'est-à-dire positif ici) à l'extérieur de ses racines D'où : f(x) ≥ 0 pour x ∈ ]-∞;-2]∪ [3;+∞[ Alors Dg = ]-∞;-2]∪ [3;+∞[ Voici le graphe de f sur [-3;4] : - Sur ]-∞;-2] , f est décroissante, donc g l'est aussi - Sur [3;+∞[ , f est croissante, donc g l'est aussi. D'où le tableau de variation de g : x –3 Variations de g √6 –2 3 4 √6 0 0 Remarques : Sur l'intervalle ]-2;3[, g n'est pas définie d'où les hachures dans le tableau de variation . Voici le graphe de g : Remarque : la courbe de g est « en deux parties » car sur ]-2;3[, g n'est pas définie. 3) Fonctions du type k x u, où k est un nombre réel et u une fonction : a) Découverte graphique à l'aide de Geogebra : On considère f la fonction définie par f(x) = x2 – 3 sur et g = axf où a est un nombre qui varie en -5 et 5, modifiable par l'utilisateur. Alors g est définie par g(x) = ax(x2 – 3) Cliquer sur le lien suivant : http://mangeard.maths.free.fr/Ecole/JeanXXIII/PremiereS/fonction_k_x_u. html En version GIF animé : http://mangeard.maths.free.fr/Ecole/JeanXXIII/PremiereS/chapitre2_anim001.gif b) Propriété : Dans la cas général, f étant une fonction définie sur un intervalle I et k un nombre réel différent de zéro. kxf est une fonction définie sur I et deux cas sont à envisager : - Si k > 0, alors f et kxf ont les mêmes variations. - Si k < 0, alors f et kxf ont des variations contraires. Exemple : Soit f définie par f(x) = √ x +1 sur [-3;4] 2 On considère g définie sur [-3;4] par g(x) = -2 √ x +1 2 f est strictement croissante sur [-3;4] comme -2<0, g est strictement décroissante sur [-3;4]. D'où le tableau de variation de g : x –3 4 Variations de g –2 √ 10 –2 √ 17 1 où u est une fonction qui ne s'annule pas : u a) Découverte graphique à l'aide de Geogebra : On considère la fonction f définie par f(x) = ax + 2 avec a, paramètre qu'on peut faire varier de – 5 à 5. f est représentée en pointillés noirs. 4) Fonctions du type On pose g définie par g(x) = 1 f ( x) On représente g en trait plein rouge. Cliquer sur le lien suivant : http://mangeard.maths.free.fr/Ecole/JeanXXIII/PremiereS/fonction_un_sur_u.htm l Ou bien sur le GIF animé : http://mangeard.maths.free.fr/Ecole/JeanXXIII/PremiereS/fonction_un_sur_u.gif b) Propriété : Dans le cas général, f étant une fonction définie sur un intervalle I et de signe 1 constant sur I, alors g = est définie sur I sauf éventuellement où f s'annule, et f les variations de g et de f sont contraires. Exemple : On pose f définie par f(x) = 3x2 + 3x – 6 g est définie par g(x) = 1 f ( x) Tout d'abord, on va étudier le domaine de définition de g : g est définie si et seulement si : 3x2 + 3x – 6 ≠ 0 Calcul des éventuelles racines de g : Δ = b2 – 4ac = 9 + 72 = 81 > 0 donc g possède deux racines : x1 = – b +√ Δ 2a = – 3+9 =1 6 – 3– 9 =-2 6 2a Donc : Dg = ℝ \ {1;- 2} et x2 = – b −√ Δ = Or, le trinôme f est du signe de son a (c'est-à-dire positif) à l'extérieur de ses racines, donc on va étudier les variations de g sur ]-∞;-2[ ∪ ]1;+∞[ puis sur ]- 2;1 [ (car attention, f doit être de signe constant sur l'intervalle d'étude) b 3 1 ==2a 6 2 1 2 1 3 3 et le minimum est donné par β = f(α) = 3x() + 3 x (- ) - 6 = -6 2 2 4 2 3 6 24 = 4 4 4 27 =4 Pour savoir en quel x f atteint son minimum, on calcule α = - D'où le tableau de variation de f : x –∞ – 1/2 Variations de f +∞ – 27/4 Et donc celui de g : x Variations de g –∞ –2 –1/2 1 +∞ – 4/27 Remarque : -2 et 1 sont des valeurs interdites pour g Voici les graphes de f (en pointillés noirs) et de g (en bleu) : Remarque : La courbe de g est en trois « parties » à cause des deux valeurs interdites que sont – 2 et 1.