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18.03.2013
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La rage
DOSSIER
Sommaire
:
I. Introduction
II. Agent responsable
III. Réservoir du virus
IV. Transmission de l’affection
V. Quelle est la situation en Belgique ?
VI. Symptômes chez l’animal
VII. Symptômes chez l’homme
VIII. Viabilité du virus
IX. Mesures préventives
X. Indications de la vaccination préventive
XI. Modalités de vaccination préventive
XII. Premiers soins en cas de plaie ou morsure par un animal suspect
XIII. Prophylaxie post-exposition
XIV. En résumé
XV. Bibliographie
Cellule scientifique
Commission scientifique
Dr Cécile SURLERAUX
,
Conseiller en prévention – Médecin du travail
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I. Introduction
La rage demeure une maladie très répandue dans le monde, responsable de plusieurs
milliers de morts chaque année.
Elle est le plus souvent transmise par les chiens.
En Europe, les chauves-souris, qui hébergent des virus de génotypes différents de ceux du
chien ou du renard, sont de plus en plus surveillées.
La maladie est toujours mortelle en l’absence de traitement.
Chaque année, environ 15 millions de personnes reçoivent un traitement après exposition à
des animaux suspects, principalement en Asie, mais également en Afrique.
II. Agent responsable
La rage est provoquée par un virus à ARN de la famille des Rhabdoviridae, genre
Lyssavirus. Le virus provoque une encéphalomyélite. Chez l’homme, dès l’apparition des
premiers symptômes, cette maladie est toujours mortelle.
III. Réservoir du virus
Le réservoir de la maladie est animal et varie selon les régions du globe, mais concerne
toujours les animaux à sang chaud.
En Europe et Amérique du Nord, le réservoir est le renard roux (rage vulpine), qui
peut transmettre l’affection aux mammifères domestiques et sauvages, carnivores et
herbivores.
En Afrique, en Asie du sud-est et en Amérique latine, le réservoir est le chien (rage
canine).
Les chauves-souris insectivores en Europe, en Australie, en Amérique et en Afrique
peuvent également transmettre l’affection ainsi que les chauves-souris géantes
(vampires) d’Amérique du Sud.
IV. Transmission de l’affection
Le virus de la rage est présent dans la salive de l’animal en fin de maladie.
Chez l’homme et chez l’animal, la voie de transmission la plus importante est la morsure : la
salive infectée par le virus est ainsi inoculée dans les tissus profonds.
La contamination peut également se produire par griffures.
En outre, le virus peut être transmis par contact direct de la salive ou de sécrétions
d’animaux atteints avec des lésions cutanées existantes (plaies, écorchures, crevasses) par
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léchage ou lors de la manipulation et dissection de cadavres d’animaux.
Le chien est le principal hôte et le principal vecteur du virus de la rage. Il est à l’origine de
l’infection dans tous les cas mortels de rage humaine, que l’on estime à 55 000 par an,
survenant essentiellement en Asie et en Afrique.
Aux Etats-Unis et au Canada, quelques cas de rage humaine ont pour origine la chauve-
souris. La contamination par les chauves-souris se produit également par morsure, griffures
ou chage. Les traces de ces contacts sont minuscules et peuvent passer inaperçues. Il
convient donc de les rechercher attentivement.
La rage n’est pas une maladie contagieuse d’homme à homme.
V. Quelle est la situation en Belgique ?
La rage vulpine en Europe de l’Ouest est en voie d’élimination grâce à la vaccination
planifiée des renards.
La Belgique est officiellement indemne de rage, mais un contact avec un animal enragé peut
se produire par l’intermédiaire d’un animal provenant d’une zone à risque (absence de
contrôle sanitaire à l’entrée sur le territoire belge, passage transfrontalier d’un animal
sauvage) ou au cours d’un voyage en zone endémique (c’est le risque le plus important).
Des cas de rage chez des chauves-souris ont été constatés dans de nombreux pays
européens, mais en Belgique, cette piste est moins évidente : 77 analyses effectuées entre
1989 et 2003 sur des chauves-souris se sont avérées négatives.
VI. Symptômes chez l’animal
Chez le renard, la période d’incubation varie de 10 jours à 3 mois. Au cours de la phase
prodromique, on observe surtout une diminution de prudence à l’égard de l’homme. Les
symptômes sont surtout neurologiques, avec une démarche anormale, une attitude penchée
en avant, des paralysies. Les crises d’agressivité éventuelles alternent avec des périodes
d’apathie.
Chez le chien, la période d’incubation varie de 3 semaines à 3 mois. Un des premiers
symptômes est le regard triste et inquiet ; vient ensuite une période d’agressivité au cours de
laquelle il chasse des insectes imaginaires. Dans la majorité des cas, le chien développe une
forme paralytique de la maladie, avec paralysie de la mâchoire inférieure et des pattes
postérieures. Le chien atteint de cette forme paralytique mord rarement, il est plutôt
léthargique. Dans la forme furieuse, on observe des modifications du comportement sous
forme d’agitation, une modification des aboiements et un débit salivaire abondant.
Chez les bovins, après une incubation inférieure à deux mois, on observe principalement une
agitation, une irritabilité, un comportement agressif et des mugissements anormaux.
Les chauves-souris atteintes peuvent avoir un comportement modifié, se laisser approcher,
avoir des difficultés à voler. Il semble que la période durant laquelle elles sont contagieuses
soit très courte avec une moyenne de cinq jours.
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VII. Symptômes chez l’homme
La période d’incubation de la rage est généralement de un à trois mois, mais peut durer
moins d’une semaine à plus d’un an. La maladie se manifeste d’abord par de la fièvre et,
souvent, des douleurs ou des fourmillements à l’endroit de la blessure.
La propagation du virus dans le système nerveux central entraîne une inflammation
progressive et mortelle de l’encéphale et de la moelle épinière.
La rage peut se manifester sous sa forme « furieuse » : le malade est hyperactif et excité et
présente une hydrophobie et parfois une aérophobie. Le décès survient en quelques jours
par arrêt cardiorespiratoire.
Dans 30 % environ des cas humains, la rage se présente sous une forme paralytique ; les
muscles sont progressivement paralysés à partir de l’endroit d’inoculation. L’évolution est
moins spectaculaire et plus longue que dans la rage dite « furieuse ».
VIII. Viabilité du virus
Le virus est détruit par les savons, la chaleur, la lumière (UV), la dessiccation, un pH inférieur
à 3 ou supérieur à 11. Excrété dans le milieu extérieur, le virus est rapidement inactivé, mais
il persiste dans les tissus, les prélèvements biologiques et les cadavres, ce qui permet le
diagnostic, même tardif.
IX. Mesures préventives
Chez l’animal
En Belgique, la vaccination contre la rage est obligatoire :
pour tous les chiens au sud du sillon Sambre et Meuse, ainsi que pour tous les chiens
qui accompagnent leur propriétaire en camping n’importe où en Belgique (risque accru
de contact de l’animal domestique avec des animaux sauvages) ;
lorsque des animaux de compagnie (chiens, chats, furets) sont transportés de la
Belgique vers l’étranger ;
lorsque des animaux de pays tiers sont introduits en Belgique.
Chez l’homme
Se laver les mains à l'eau et au savon, systématiquement après chaque contact direct
avec un animal (vivant ou mort), avant les repas, les pauses et en fin de journée de
travail.
Port d’équipements de travail (vêtements spécifiques, gants, tablier, bottes), à nettoyer
régulièrement.
Mise à disposition de conteneurs étanches pour recevoir déchets et/ou cadavres
d’animaux.
Mise à disposition de moyens de contention pour les animaux.
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X. Indications de la vaccination préventive
Exercice d’une activité professionnelle à risque
Vétérinaires, agents de la Société Protectrice des Animaux, agents du clos d’équarrissage,
gardes forestiers, gardes-chasse, agronomes, zoologistes, archéologues et spéléologues,
laboratoire de recherche et de diagnostic dans le domaine de la rage.
Déplacements professionnels dans des pays ou zones à risque
La vaccination préventive n’est pas indiquée pour le voyageur classique, en raison du faible
risque de contamination.
Elle doit être envisagée dans les situations suivantes :
personnes ayant des activités à risque comme les vétérinaires, les archéologues,
spéléologues, etc. ;
personnes séjournant dans des zones rurales où elles ne peuvent pas disposer
rapidement (dans les 24 heures, maximum 4 jours) de vaccin préparé sur culture de
cellules ni d’immunoglobulines antirabiques spécifiques ;
séjour prolongé dans un pays à risque.
XI. Modalités de vaccination préventive
Le vaccin contre la rage peut maintenant être obtenu sur simple prescription médicale auprès
de toute pharmacie. Il en existe deux de qualité équivalente, préparés sur culture de
cellules : RabipurTM® (46,4 €/dose) et Vaccin Rabique Mérieux HDCVTM (38,96 €/dose).
Le schéma de vaccination est le suivant : jours 0, 7, 21 à 28 et un rappel unique après un an
ou plus. Un contrôle d’anticorps n’est requis que chez les personnes immunodéprimées. Ce
contrôle sera réalisé 4 à 6 semaines après la 3
ème
injection.
La vaccination préventive induit une mémoire immunitaire de longue durée (au moins 20 à 30
ans, probablement à vie) qui permettra, en cas d’exposition au virus, d’avoir une réponse
rapide en anticorps après deux nouvelles injections des mêmes vaccins.
XII. Premiers soins en cas de plaie ou morsure par un animal
suspect
Les premiers soins sont essentiels : nettoyage abondant et prolongé (15 minutes) à l’eau et
au savon, rinçage abondant puis désinfection avec un produit iodé ou de l’éthanol à 60-80°,
vérification de la vaccination contre le tétanos.
XIII. Prophylaxie post-exposition
Morsure suspecte chez une personne vaccinée
Deux injections de vaccin aux jours 0 et 3.
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