Neurologies • Février 2014 • vol. 17 • numéro 165 83
Le top 5 de La génétique
entre 2008 et 2013.
Plusieurs points sont à retenir
dans cette maladie:
• la pénétrance de la mutation est
complète et dépendante de l’âge ;
• l’accessibilité et la prise en charge
du test présymptomatique sont
possibles depuis de nombreuses
années (soumises à la législation
de 2000 et aux directives interna-
tionales mises à jour en 2012).
Cela explique le lien très fort
entre les patients (et leur famille)
et les acteurs de la recherche cli-
nique.
Ce consortium a permis de suivre
120 porteurs asymptomatiques
(près ou loin du développement
la maladie, calculé en fonction
du nombre d’expansions de CAG
et de l’âge), 120 patients qui
avaient des signes de la maladie
et 123 contrôles frères et sœurs
permettant d’avoir le même vécu
psychologique de la maladie.
Concernant le suivi radiologique,
l’étude plus particulière du noyau
caudé a permis de mettre en évi-
dence une atrophie beaucoup
plus marquée dans le groupe
présymptomatique, par rapport
au groupe contrôle (sur 3 ans de
suivi).
Pour autant, les auteurs signalent
l’absence de traduction clinique.
En eet, une évaluation cognitive
bien conduite n’a trouvé aucune
altération par rapport au groupe
contrôle. La question posée est de
savoir quels sont les mécanismes
de compensation mis en jeu pour
expliquer l’absence de déclin des
fonctions cognitives, en rapport
avec les anomalies structurelles à
l’IRM. L’apparition dans le temps
des symptômes de la maladie
pourrait donc être liée à un mo-
ment à une décompensation de
l’activité de réseaux de neurones.
Les auteurs proposent d’intégrer
dans les essais thérapeutiques,
ces mesures en neuro-image-
rie structurelle, qui pourraient
constituer un critère important
pour l’évaluation des patients.
3 – Découverte
d’un nouveau gène
MAJEUR responsable
de DFT/SAL :
une nouvelle
maladie à expansions
Renton AE, Majounie E, Waite A et al.
A hexanucleotide repeat expansion
in C9ORF72 is the cause of chromo-
some 9p21-linked ALS-FTD. Neu-
ron 2011 ; 72 : 257-68.
Les mutations instables, dans
les maladies neurologiques, sont
classées en deux groupes:
• les mutations codantes (muta-
tions avec expansion de petite
taille: CAG, par exemple, dans la
maladie de Huntington) ;
• les mutations non codantes
(mutations avec expansion de
grande taille, par exemple pour
la maladie de Friedreich, le syn-
drome de l’X fragile, la dystrophie
de Steinert).
Dans la démence fronto-temporale
avec sclérose latérale amyotro-
phique (DFT/SLA), il a été mis en
évidence une mutation instable
avec expansions (30-1600) d’un
hexanucléotide GGGGCC dans
la région du chromosome 9p21
(C9ORF72).
Cette expansion anormale est très
fréquente. Elle est présente dans
plusieurs phénotypes:
• dans 65% des cas dans un phé-
notype DFT/SLA ;
• mais également dans 14 % des
formes familiales de DFT et dans
44 % des formes familiales de
SLA (et aux alentours de 20% dans
les formes sporadiques de SLA).
Ainsi, si on découvre devant un
tableau de SLA cette mutation,
cela devient une forme familiale
dominante, ce qui demande un
conseil génétique avant l’analyse
moléculaire.
4 – Séquençage à haut
débit “exomes”
et maladies
neurologiques :
exemple des
paraparésies spastiques
héréditaires
Novarino G, Fenstermaker AG, Zaki
MS et al. Exome sequencing links
corticospinal motor neuron disease
to common neurodegenerative
disorders. Science 2014 ; 343 : 506-11.
Une nouvelle génération de tech-
niques de séquençage dites à haut
débit permet de regarder tous
les variants du génome codant.
L’exploration des “exomes” fait
l’objet de travaux dans le cadre
de certaines maladies neurolo-
giques.
Dans ces travaux menés par un
consortium, 55 familles avec
paraparésie spastique récessive
ont été analysées. On a exploré
les exomes de 93 individus et on a
trouvé 15nouveaux gènes candi-
dats qui expliquent 42% des cas
(ce qui est considérable). Trois
gènes déjà connus expliquent
20% des cas.
Les stratégies pour identifier un
gène muté chez un patient sont
difficiles ; cela dépend d’un cer-
tain nombre de facteurs:
• mode de transmission (AR,
AD, lié à l’X, mutation de novo) ;
• nombre d’individus/familles
atteints ;
• problème de l’hétérogénéité
génétique ;