ASA 2004 ASA 2004 CHAPITRE 1 Les techniques d’anesthésie et d’analgésie locorégionales L’équipe de Chicago a présenté deux travaux dont l’objet était de tirer profit des connaissances anatomiques pour faciliter la pratique clinique. On sait ainsi, depuis le travail de Benzon et al. (Anesthesiology 1997;87:547-52), que, lors de la réalisation d’un bloc sciatique au creux poplité en injection unique, la réponse musculaire permettant d’obtenir un bloc sensitif complet dans 100 % des cas est l’inversion du pied. L’hypothèse avancée pour expliquer ce résultat était que l’inversion du pied est un mouvement résultant de la contraction des muscles tibial postérieur et tibial antérieur, qui sont respectivement innervés par le nerf tibial et le nerf fibulaire commun. En d’autres termes, l’inversion du pied témoigne du fait que l’aiguille de neurostimulation se situe entre les deux contingents du nerf sciatique, position idéale si l’objectif est la diffusion la plus large possible de la solution anesthésique. Ces résultats ont été confirmés au décours de l’approche infraglutéale (Sukhani et al., Anesth Analg 2004;99:584-8) avec un délai d’action raccourci et un taux de succès plus important pour l’inversion du pied par comparaison aux autres réponses musculaires. On peut aller encore plus loin dans la précision et décomposer la réponse à type d’inversion en adduction (muscle tibial antérieur) et d’inversion en supination (muscle tibial postérieur). Nader et al. (abstract A-900) ont ainsi comparé le délai d’installation et le taux de succès d’un bloc sciatique abordé en infraglutéal selon que la réponse musculaire était de type adduction, supination ou flexion des orteils. Les résultats montrent que la réponse musculaire en supination du pied procurait le délai d’action le plus rapide et le taux de succès le plus élevé (figure 1). La supination résulte d’une contraction du muscle tibial postérieur, lui-même innervé par des fascicules nerveux situés au bord latéral du nerf tibial, et donc à proximité du nerf fibulaire commun. Toute la difficulté réside dans l’analyse fine de mouvements du pied qui, parfois, restent d’interprétation difficile ! La même équipe (Yaghmour et al., abstract A-891) propose de prédire l’installation d’un bloc sciatique à partir du testing cutané du nerf sural. Ce dernier a en effet une double origine dans le nerf tibial et dans le nerf fibulaire commun. Par ailleurs, le nerf étant de petit diamètre par rapport aux deux composants du nerf sciatique, l’installation de l’anesthésie sur son territoire cutané devrait être rapide. À partir de cette hypothèse, les auteurs ont étudié l’installation d’un bloc sciatique (abord sous-glutéal) dans les territoires cutanés des nerfs sural, fibulaire commun, fibulaire superficiel et tibial postérieur chez 180 patients opérés de la cheville. L’installation de l’anesthésie au bord latéral du pied à 2 et à 4 minutes après le bloc est celle qui prédit le mieux une installation complète du bloc sciatique à 100 Pourcentage de patients avec un bloc complet L’anatomie au service des blocs locorégionaux 80 60 40 Flexion plantaire (n = 47), 8 ont reçu un bloc de complément 20 Inversion : adduction (n = 31), 1 a reçu un bloc de complément Inversion : supination (n = 21), pas de bloc de complément 0 0 10 20 30 40 Temps (mn) 50 60 Figure 1. Délai d’installation et succès du bloc sciatique selon la réponse motrice obtenue. Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 5 ASA 2004 ASA 2004 25 minutes. Ce test est d’autant plus intéressant que l’injection unique s’est faite sur une réponse en flexion plantaire des orteils (Sukhani et al., Anesth Analg 2004;99:584-8) et que le taux de succès à 25 minutes passe à plus de 96 % lorsqu’on ne retient que les patients dont le territoire cutané sural est bloqué à 2 minutes ! durées plus longues (300 µs), considérer un tel seuil minimum ≤ 50 nC peut s’avérer dangereux, puisque les quantités minimales de courant permettant d’obtenir une réponse musculaire se situent entre 68 et 79 nC ! Au total, il n’est pas souhaitable de parler en nC, car la durée est un facteur clé qui doit toujours être précisé. Une durée courte est plus discriminante, plus précise pour une approche finale. Il reste donc de beaux jours aux mA et aux µs, malgré les nC… La neurostimulation dans tous ses états L’équipe de Singelyn (Bruxelles) a présenté deux communications sur ce thème. Le travail de Fuzier et al. (abstract A-889) confirme les résultats récemment publiés par Hadzic (Anesthesiology 2004;100:1526-30) montrant que la position de l’électrode cutanée (sur le membre ipsilatéral ou sur le membre opposé) n’avait aucune importance, à en juger par le courant minimal nécessaire pour obtenir une réponse musculaire. On remarque que les mesures ont été pratiquées à faible intensité et donc en approche finale, là où le neurostimulateur délivre les intensités demandées. Cette question du positionnement de l’anode a plus d’intérêt en début de recherche, au moment où l’on demande au neurostimulateur de délivrer des intensités élevées. Théoriquement, en effet, plus la distance électrode-aiguille est grande, plus la résistance est grande, et plus il est difficile, pour des neurostimulateurs de faible impédance, de maintenir un courant constant. La distance électrode-aiguille est donc un facteur négligeable en comparaison de la qualité des électrodes et des caractéristiques de la peau du patient. Dans le second travail, Richez et al. (abstract A-890) partent de la quantité de courant en nC (nanoCoulomb) pour définir un seuil en deçà duquel on peut considérer que l’extrémité de l’aiguille est suffisamment proche du nerf pour injecter la solution anesthésique. Ce courant-seuil est habituellement de 0,5 mA à 100 µs, soit 50 nC. Peut-on considérer comme valide ce seuil de 50 nC quelle que soit la durée de stimulation ? Pour le savoir, les auteurs ont réalisé des blocs sciatique, fémoral et médian avec une quantité de courant initiale de 150 nC et une durée de stimulation de 50 µs jusqu’à l’obtention d’une réponse musculaire. La quantité de courant est ensuite progressivement diminuée tant que la réponse musculaire est toujours présente. Sans mobiliser l’aiguille de neurostimulation, la durée de stimulation est ensuite portée à 150 et à 300 µs. Pour ces durées, la quantité minimale de courant nécessaire au maintien de la réponse musculaire est alors enregistrée, et les résultats montrent qu’avec des durées courtes (50 et 150 µs), le seuil de moins de 50 nC peut être atteint. En revanche, pour des 6 Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 Désinfection cutanée et anesthésie péridurale : …CQFD L’effet de trois “désinfectants” (povidone iodée/isopropanol + povidone iodée/chlorhexidine alcoolisée) sur la contamination de l’aiguille et du cathéter de péridurale par des bactéries de la flore cutanée a été comparé par une équipe japonaise (Shibata et al., abstract A-928). Pour ce faire, 282 patients bénéficiant d’un acte chirurgical avec indication d’une anesthésie/analgésie péridurale ont été répartis en trois groupes : dans le premier (n = 98), la peau a été préparée avec de la povidone iodée à 10 % appliquée en deux couches ; dans le second (n = 87), l’application d’isopropanol à 70 % était suivie de deux applications de povidone iodée à 10 % ; le dernier groupe (n = 97) recevait deux applications de chlorhexidine alcoolisée à 80 %. Immédiatement après la pose du cathéter de péridurale, l’extrémité de l’aiguille était mise en culture. Le cathéter était retiré entre J1 et J8 et son extrémité était également mise en culture. Les résultats ont montré une incidence significativement plus importante de colonisation bactérienne avec les deux solutions de povidone iodée qu’avec la chlorhexidine alcoolisée à 80 %, au niveau de l’extrémité de l’aiguille (39,8 % vs 36,8 % vs 6,2 %) ainsi que du cathéter (40,8 % vs 33,3 % vs 14,4 %). La contamination des cathéters montés au travers d’aiguilles, elles-mêmes contaminées, était significativement plus importante que celle observée sur des cathéters montés au travers d’aiguilles non contaminées (67,5 % vs 15,1 %). Les auteurs en ont conclu que la contamination de l’aiguille de péridurale est une source de contamination du cathéter et que la chlorhexidine alcoolisée est plus puissante que les solutions de povidone iodée. La bétadine (povidone iodée) est un antiseptique fréquemment utilisé pour la désinfection cutanée avant la pose d’une péridurale. Lorsqu’on ne s’intéresse qu’à la contamination cutanée par des prélèvements de surface à l’aide d’un écouvillon, on peut observer un taux de réussite important, avec une désinfection à plus de 95 % dans cer- taines populations (Birnbach et al., Anesthesiology 1998; 88:668-72). Chez la parturiente, les conditions du travail et de l’accouchement diminuent considérablement l’efficacité de l’antiseptique, avec un taux de désinfection de 70 % (Hebl et Horlocker. Reg Anesth Pain Med 2003;28:376-9). Yentur et al. (Reg Anesth Pain Med 2003;28:389-93) avaient déjà observé, sur une population non obstétricale, qu’en dépit d’une désinfection correcte de la surface de la peau avec de la povidone iodée (96,5 %), l’aiguille et le cathéter de péridurale étaient contaminés avec, respectivement, 34,6 % et 45,8 % de cultures bactériennes positives. Une explication de cette contamination a été proposée par Sato et al. (Anesthesiology 1996;85:1276-82) qui montraient, à partir de biopsies cutanées de patients opérés du dos, la présence de germes au niveau des follicules pileux. Ces derniers paraissaient “protégés” de l’action du désinfectant par des couches lipidiques situées au-dessus de la couche cornée. Le travail de Yentur et al., déjà cité, montrait clairement que la povidone iodée pouvait être efficace en surface, mais nettement moins en profondeur. L’utilisation d’une solution alcoolisée avait été évoquée comme facteur permettant de diminuer la colonisation à partir des couches profondes, mais le travail présenté à l’ASA ne confirme pas cette hypothèse puisque, dans un groupe pourtant contaminé, la povidone iodée était précédée d’une solution alcoolisée (isopropanol 70 %). Bien entendu, cela ne doit pas faire oublier que, à côté du choix de l’antiseptique, il est tout aussi important de respecter les règles d’hygiène et d’asepsie qui, malheureusement, font souvent défaut ! Anesthésie locorégionale de l’épaule : une nouvelle approche supraclaviculaire Une multitude d’approches ont déjà été publiées pour les abords supraclaviculaires, et l’équipe de Nice (Armando et al., abstract A-1077) a proposé une approche fondée sur des repères simples et accessibles à tous. Le point de ponction se situe au bord postérieur du muscle sterno-cléido-mastoïdien, à 4 cm au-dessus du bord supérieur de la clavicule. L’aiguille est introduite à 45 ° par rapport au plan cutané, puis avancée en direction du milieu de la clavicule (figure 2). Les résultats rapportés chez 240 patients montrent un temps de réalisation de 107 ± 87 secondes et une profondeur avant réponse motrice de 27 ± 7 mm. L’avancée de l’aiguille en direction du milieu de la clavicule permet d’obtenir une réponse musculaire dans 73 % des cas, tandis que l’aiguille devait être réorientée dans une direction ASA 2004 ASA 2004 Figure 2. Repères cutanés et direction de l’aiguille dans l’abord susclaviculaire (d’après Armando et al., abstract A-1077). plus caudale dans 22 % des cas, et en direction de l’épaule homolatérale dans 5 % des cas. Les réponses musculaires se répartissaient de la façon suivante : axillaire/musculocutané/radial : 39 %, 44 % et 17 % respectivement. Le pourcentage de succès était de 97 % et les scores de douleur étaient significativement diminués en salle de soins postinterventionnels (SSPI). L’expérience de l’opérateur (195 anesthésistes confirmés vs 95 internes en première année) ne modifiait pas les résultats obtenus, attestant ainsi de la faisabilité de la technique. L’intérêt principal de cette technique réside dans l’éloignement des structures périmédullaires, grâce à la direction caudale donnée à l’aiguille ainsi qu’à la facilité de mise en place d’un cathéter dont la progression se fait dans l’axe du plexus. Le problème potentiel est le nerf phrénique, qui est stimulé dans près de 15 % des cas lors de ce bloc. On connaît également quelques cas (publiés ou non) de paralysie définitive du nerf phrénique au décours d’un bloc interscalénique, avec des conséquences respiratoires variables. La tendance actuelle est donc de dire qu’il ne faut pas rechercher cette réponse (contraction du diaphragme) de façon intentionnelle et que, en cas d’obtention accidentelle de celle-ci, il faut rapidement se replacer dans un autre plan. Le bloc paravertébral Le bloc paravertébral consiste à injecter l’anesthésique local (AL) à proximité des vertèbres, là où les nerfs spinaux émergent du foramen intervertébral (figures 3 et 4). Ce bloc s’accompagne d’un bloc ipsilatéral sur plusieurs dermatomes au-dessus et en dessous du site d’injection. Il est utile pour le traitement des douleurs aiguës et chroniques ayant pour Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 7 ASA 2004 ASA 2004 origine le thorax ou l’abdomen. On assiste depuis quelques années à un regain d’intérêt pour ce bloc, au point qu’il est proposé chez l’adulte, chez l’enfant et même chez le nouveau-né. Plusieurs techniques sont possibles (position assise ou latérale ou en décubitus ventral). La position assise permet de mieux identifier les repères cutanés et paraît plus confortable pour le patient. Une aiguille de 22 G et 100 mm de long est introduite 2,5 à 3 cm en dehors de la partie la plus rostrale de l’apophyse épineuse et est avancée perpendiculairement à la peau jusqu’au contact de l’apophyse transverse sous-jacente, le plus souvent située à une distance de 2 à 4 cm. Le contact osseux est impératif au point que, s’il n’est pas perçu à cette profondeur, il faut ressortir l’aiguille en position sous-cutanée pour la rediriger en direction plus rostrale ou plus caudale jusqu’à obtenir ce contact osseux. Une fois ce contact obtenu, l’aiguille est progressivement déplacée pour raser le bord supérieur de l’apophyse transverse puis progresser ensuite en profondeur, jusqu’à ce qu’une perte de résistance au sérum physiologique ou un “pop” soient perçus, habituellement à une profondeur de 1 à 1,5 cm. Après les tests d’aspiration usuels, la solution anesthésique est injectée de façon fractionnée et/ou un cathéter est introduit sur une longueur de 1 à 3 cm. Un cathéter paravertébral peut également être positionné de visu par le chirurgien thoracique. La diffusion de la solution anesthésique peut rester localisée au niveau d’injection ou diffuser en direction rostrale, médiale, latérale ou, plus souvent, caudale. L’administration de 15 à 20 mL (ou 0,3 mL/kg) de bupivacaïne à 0,375-0,5 % en injection unique serait aussi efficace que l’injection de 3 à 4 mL de la même solution à plusieurs étages anesthésiques pour obtenir une anesthésie unilatérale couvrant 4 à 5 dermatomes thoraciques. Si l’objectif est de couvrir plus de 5 dermatomes, il faut privilégier les injections multiples. Les indications d’analgésie par bloc paravertébral sont nombreuses pour l’analgésie postopératoire (chirurgie thoracique et du sein, cholécystectomie, chirurgie du rein et de l’uretère, chirurgie herniaire, appendicectomie, etc.), pour l’anesthésie chirurgicale (chirurgie du sein, chirurgie herniaire, exploration chirurgicale d’une plaie thoracique, etc.) et dans diverses indications aiguës ou chroniques (névralgies postherpétiques et postzostériennes, fractures de côtes, douleur de la capsule hépatique après un traumatisme abdominal, etc.). Les contre-indications doivent être respectées : infection locale, empyème thoracique, allergie vraie aux anesthésiques locaux, tumeurs paravertébrales, coagulopathies, et une réflexion préalable sur le rapport risque/bénéfice doit être menée en présence d’antécédents de cyphoscoliose ou de thoracotomie. Au total, cette technique est d’apprentissage facile, et le taux d’échec varie de 6,8 à 10 %. Les complications sont les ponctions vasculaires (3,8 %), l’hypotension artérielle (4,6 %), les ponctions pleurales (1,1 %) et le pneumothorax (0,5 %) (Karmakar, Anesthesiology 2001;95:771-80). Cet engouement pour le bloc paravertébral s’est concrétisé, lors du congrès 2004 de l’ASA, par une série de travaux cliniques dont le but était d’en évaluer l’efficacité. Sur une courte série de patients programmés pour une cure de hernie inguinale sous laparoscopie, Halpern et al. (abstract A-943) ont montré l’efficacité antalgique d’un bloc paravertébral sur quatre dermatomes (T11 à L2). À chaque niveau, 5 à 7 mL de ropivacaïne adrénalinée ont été injectés après identification de l’espace paravertébral. Le geste chirurgical était ensuite mené sous anesthésie générale. L’analgésie postopératoire était efficace, à en juger par la faible consommation antalgique et par la satisfaction des patients vis-à-vis de cette prise en charge. Dans le travail de Mebazaa et al. (abstract A-922), le bloc paravertébral continu a été comparé à un bloc extrapleural Peau Plèvre Côte Nerf intercostal Ligament costo-transverse supérieur Ligament costo-transverse inférieur Apophyse transverse Figure 3. Bloc paravertébral (d’après J. Ripart, CHU de Nîmes). 8 Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 Figure 4. Technique du bloc paravertébral (noter le changement d’orientation de l’aiguille après obtention du contact osseux). D’après J. Ripart, CHU de Nîmes. Le bloc parasacré méthodologie différente, permettant entre autres d’évaluer de façon objective la diminution de la force musculaire des adducteurs de cuisse. Pour ce faire, Iohom et al. (abstract A-1121) ont emprunté la méthodologie utilisée par Lang et al. (J Clin Anesth 1993;5:292-6), qui consistait à demander au patient de serrer entre ses genoux un brassard à tension préalablement gonflé à 40 mmHg. De cette manière, il suffit de mesurer l’augmentation de pression sur le sphygmomanomètre : 36 patients opérés du genou ont été étudiés et ont bénéficié d’un bloc parasacré, dont l’efficacité était jugée sur l’évaluation sensitive. Trente minutes après la réalisation du bloc parasacré était pratiqué un bloc sélectif du nerf obturateur, et l’évaluation motrice des adducteurs était poursuivie pendant 15 minutes. Le patient bénéficiait en outre d’un bloc fémoral avant d’être amené en salle d’opération. Les résultats montrent une diminution discrète de la force des adducteurs au décours du bloc parasacré, suivie d’un véritable effondrement de ce même paramètre au décours du bloc sélectif du nerf obturateur (figure 5). Le bloc parasacré s’accompagne rarement d’un bloc du nerf obturateur, et la diminution de force des adducteurs rapportée par Morris et al. était probablement en rapport avec le bloc du nerf sciatique qui prend en charge une petite partie de l’innervation des adducteurs de cuisse. Les résultats ont été confirmés par une étude anatomique chez deux sujets pour lesquels la diffusion du colorant injecté selon l’approche simulée du bloc parasacré n’a pu atteindre le nerf obturateur. * p < 0,05 Pression générée (mmHg) continu, ce dernier étant mis en place par le chirurgien thoracique en période peropératoire. Les deux techniques avaient une efficacité comparable, qu’il s’agisse des scores de douleur au repos et à la toux, de la consommation de morphine ou des capacités ventilatoires postopératoires. Enfin, dans la mesure où la survenue de douleurs chroniques est corrélée à l’existence de douleurs postopératoires sévères après chirurgie thoracique ou cure de hernie inguinale, Iohom et al. (abstract A-1129) ont évalué l’incidence des douleurs chroniques après chirurgie carcinologique du sein en fonction de la qualité de prise en charge postopératoire de la douleur. Un groupe de patientes avait une prise en charge “agressive” de la douleur aiguë postopératoire avec utilisation d’un cathéter paravertébral continu et prise systématique d’antalgiques, alors que l’autre groupe avait un traitement antalgique à la demande. Comme on pouvait s’y attendre, l’évaluation de la douleur postopératoire était bien meilleure dans le groupe traité activement. De plus, une interview téléphonique réalisée à 2 et à 3 mois après la chirurgie a montré qu’aucune des 13 patientes du groupe ayant eu une prise en charge “agressive” ne présentait de douleurs chroniques, contre 75 % des 15 patientes de l’autre groupe. Ces résultats montrent bien que la prise en charge active de la douleur aiguë en postopératoire (incluant ici l’utilisation d’un cathéter paravertébral) apporte un bénéfice au patient et à la société, puisque la diminution de l’incidence des douleurs chroniques s’accompagne d’une diminution des coûts inhérents à la prise en charge de ces pathologies. Au total, même si ces études peuvent faire l’objet de critiques méthodologiques, elles traduisent le fait que le bloc paravertébral est une technique d’ALR émergente, potentiellement intéressante en chirurgie thoracique et en chirurgie carcinologique mammaire. Lors des lambeaux de rotation pour reconstruction mammaire, un travail récemment publié montre en outre une amélioration de la pression tissulaire en oxygène à l’intérieur de ces lambeaux (Buggy et Kerin, Anesthesiology 2004;100:375-80). ASA 2004 ASA 2004 120 * * 100 * * * 80 60 * 40 * * 20 0 T0 T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8 T9 Temps (mn) Le bloc parasacré a été décrit par Mansour en 1993 (Reg Anesth 1993;18:322-3). Plus tard, Morris et al. (Reg Anesth 1997;22:223-8) ont montré que, dans 93 % des cas, on retrouve un bloc du nerf obturateur au décours de la réalisation d’un bloc parasacré. En réalité, l’évaluation du bloc moteur des adducteurs de cuisse était subjective, et les auteurs ont donc voulu vérifier ces résultats en utilisant une Bloc parasacré Bloc obturateur T0 = valeurs préopératoires ; T1 à T6 = 5, 10, 15, 20, 25 et 30 mn après le bloc parasacré ; T7 à T9 = 5, 10 et 15 mn après le bloc obturateur. Figure 5. Force musculaire des adducteurs. Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 9 ASA 2004 ASA 2004 10 Rachianesthésie et arrêts cardiaques : quoi de neuf ? Brèche durale et anesthésiques locaux en solution alcalinisée La survenue d’arrêts cardiaques (AC) au cours ou au décours d’une ALR reste un sujet d’actualité, et différents signes d’alerte sont connus depuis un certain nombre d’années (Auroy et al., Anesthesiology 2002;97:1274-80). Ainsi, la bradycardie et l’hypotension doivent être considérées comme des signes annonciateurs d’un AC. Le délai entre la rachianesthésie et l’AC peut être de durée variable et les délais les plus longs sont associés aux événements les plus graves. L’âge est également considéré comme un facteur de risque de mortalité lors de ces AC. D’autres facteurs de risque d’AC ont été identifiés : fréquence cardiaque inférieure à 60 bpm, utilisation d’agents bêtabloqueurs, niveau sensitif supérieur au-dessus de T6, âge inférieur à 50 ans, score de risque ASA égal à 1 et intervalle PR allongé à l’électrocardiogramme (Pollard, Anesth Analg 2001;92:252-6). Classiquement, l’existence d’au moins deux de ces facteurs entraîne un risque plus élevé de bradycardie et d’AC pendant une rachianesthésie. Une équipe allemande (Litz et al., abstract A-902) a montré les résultats d’une enquête commencée en 1996 pour une durée de 8 ans et portant sur 37 176 ALR, dont 15 205 rachianesthésies (RA), 13 728 anesthésies péridurales (APD) et 8 233 blocs périphériques (BP). Onze AC ont été observés après RA, un après un BP (en rapport avec un surdosage en anesthésiques locaux) et aucun après APD. Sur les 11 AC survenus lors de RA, 2 ont concerné des sujets âgés à haut risque anesthésique par embolie pulmonaire au cours d’une chirurgie de hanche réalisée en urgence ! Les neuf autres AC sont survenus sans signes prémonitoires (ni bradycardie, ni hypotension artérielle) chez des sujets en bonne santé, lors d’une chirurgie programmée. La survenue de l’AC a été observée entre 5 et 330 minutes après la rachianesthésie, et la hauteur du bloc n’avait pas excédé T8. Les patients étaient tous correctement surveillés et la réanimation a pu débuter aussitôt, sans qu’aucune séquelle ni aucun décès aient été constatés. Aucun facteur de risque n’a pu être dégagé de cette enquête, dont on retiendra avant tout l’importance capitale de la surveillance maintenue jusqu’à disparition du bloc sympathique. Faut-il pour autant oublier les facteurs de risque de bradycardie et/ou d’AC présentés plus haut ? Sûrement pas, mais il faut considérer la rachianesthésie à risque de bradycardie et d’AC et se donner les moyens de les dépister pour les traiter efficacement, notamment par le recours très précoce à l’adrénaline. Otero et al. (abstract A-939) ont rapporté le cas de deux patients chez qui, après une brèche dure-mérienne accidentelle, de la lidocaïne alcalinisée a été administrée dans l’espace péridural situé un niveau au-dessus. Au décours de cette injection, les patients ont présenté un syndrome de la queue de cheval, puis une arachnoïdite. L’hypothèse est qu’un contact entre la solution anesthésique et les structures neurologiques a été possible par l’orifice dural. Ce cas pose le problème de la toxicité des solutions alcalinisées, même s’il est difficile de distinguer la part revenant à la lidocaïne et celle revenant à l’alcalinisation de la solution. Ce travail est également l’occasion de rappeler l’inefficacité de l’alcalinisation des solutions anesthésiques pour réduire le délai d’action du bloc, qu’il s’agisse d’une ALR périphérique ou d’une ALR centrale. Retenons une fois de plus que l’alcalinisation des solutions anesthésiques n’a pas fait la preuve de son efficacité, et qu’elle pourrait en outre être toxique en cas de passage sous-arachnoïdien. Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 Les mélanges d’anesthésiques locaux : quelle logique ? Les données de la littérature nous ont montré que le délai d’action de la ropivacaïne à 0,75 % est bien plus court que celui de la bupivacaïne, certains travaux ne montrant d’ailleurs pas de différence entre la ropivacaïne et la mépivacaïne. Une équipe autrichienne (Duma et al., abstract A-915) s’est intéressée aux paramètres d’installation et de levée des blocs axillaires avec la mépivacaïne à 1,5 %, la ropivacaïne à 0,75 % ou un mélange des deux agents à volume égal. Quarante-cinq patients de traumatologie ont été inclus dans ce travail prospectif randomisé et mené en double aveugle : 40 mL de solution étaient injectés par voie axillaire ; le bloc sensitif était évalué au pique/touche toutes les 5 minutes pendant 45 minutes, puis toutes les heures jusqu’à récupération complète des sensations. Le bloc moteur était évalué sur une échelle graduée de 0 à 6 (de 6 : force musculaire normale, à 0 : paralysie complète). La durée du bloc sensitif était significativement différente entre les trois groupes, avec la durée la plus courte dans le groupe mépivacaïne et la plus longue dans le groupe ropivacaïne. Le délai d’action du bloc sensitif était significativement plus court dans le groupe mépivacaïne que dans le groupe ropi- La toxicité des anesthésiques locaux La toxicité des anesthésiques locaux (AL) continue à faire l’objet de nombreux travaux scientifiques. Le travail de Yazaki et al. (abstract A-1072) concerne l’interaction entre la gestation et la cardiotoxicité des AL. Il s’agit d’un travail expérimental mené sur des cœurs isolés de rates gravides ou non gravides, et le paramètre principal d’évaluation était la pression systolique du ventricule gauche. La bupivacaïne et la ropivacaïne à concentrations progressivement croissantes étaient testées. Les résultats indiquent que la cardiotoxicité de la bupivacaïne est augmentée par la gestation sur ce modèle et que la ropivacaïne est moins cardiotoxique que la bupivacaïne. Sur ce point, les résultats sont en accord avec ceux déjà très nombreux de la littérature confirmant la moindre cardiotoxicité de la ropivacaïne. En revanche, l’effet de la gestation sur la cardiotoxicité a fait l’objet de résultats contradictoires avec, d’un côté, des études montrant une augmentation de la cardiotoxicité de la bupivacaïne et, de l’autre, l’absence de différences entre les animaux gestants et ceux ne l’étant pas. L’étude la plus indiscutable d’un point de vue méthodologique avait néanmoins montré, avec la bupivacaïne, la ropivacaïne et la lévobupivacaïne, que la gestation ne s’accompagnait pas d’une augmentation de la toxicité cardiaque des AL testés chez la brebis (Santos et DeArmas, Anesthesiology 2001;95:1256-64). Les auteurs de l’abstract présenté n’étant pas présents devant leur poster lors du congrès, il n’a pas été possible d’obtenir des explications ou des détails permettant de comprendre l’apparente contradiction entre les résultats affichés et ceux antérieurement publiés. Néanmoins, les données obtenues sur un cœur isolé n’étant pas nécessairement transposables à celles obtenues sur un animal entier, on retiendra Débit coronaire (mL/mn) vacaïne. Aucune différence concernant l’évaluation motrice n’était observée entre les groupes. Ce travail ressemble beaucoup à celui de Martin et al. (Ann Fr Anesth Reanim 1993; 12:233-6) qui comparait la lidocaïne, la bupivacaïne et l’association des deux, et dont les résultats étaient voisins de ceux-ci. On soulignera également qu’il n’y a aucun intérêt à utiliser la mépivacaïne à 1,5 % plutôt que la mépivacaïne à 1 %. De même, certains utilisent la ropivacaïne à 0,5 % plutôt que la ropivacaïne à 0,75 %. Si l’on considère que la neurotoxicité locale dépend de la durée, de la dose et de la concentration, il paraît intéressant d’utiliser les solutions les moins concentrées afin de diminuer la dose totale. p < 0,01 16 14 12 10 8 6 4 2 0 pH normal pH 7,40 ASA 2004 ASA 2004 Alcalose Après récupération pH 7,55 pH 7,40 Figure 6. Alcalose et modification du débit coronaire. essentiellement l’absence d’interaction entre gestation et cardiotoxicité de la bupivacaïne. L’équipe de Mochizuki et al. (abstract A-1067), utilisant le même modèle de cœur isolé de rats, a testé les effets de l’alcalose respiratoire sur la toxicité cardiaque de la bupivacaïne et de la lévobupivacaïne à deux concentrations différentes. Les paramètres mesurés étaient la pression du ventricule gauche, le rapport dp/dt, la fréquence cardiaque et le débit coronaire. Les résultats ont montré que le temps de récupération d’une fréquence cardiaque à 90 % des valeurs contrôles était plus long dans les groupes bupivacaïne et lévobupivacaïne à haute concentration, dès lors que le liquide de perfusion était alcalinisé. De plus, le débit coronaire était diminué dans ces mêmes groupes alcalinisés, diminuant par là même la vitesse d’élimination des AL fixés sur leurs récepteurs myocardiques (figure 6). Ces résultats sont en apparente contradiction avec des travaux antérieurs qui montraient, chez le chien, le rôle protecteur de l’alcalinisation respiratoire sur la cardiotoxicité induite par la ropivacaïne (moindres variations du segment ST et du rapport dp/dt ventriculaire gauche) (Porter et al., Br J Anaesth 2000;84:92-4). En fait, si l’on souhaite faire une synthèse de ces résultats, on peut considérer que l’alcalinisation chez l’animal entier permet de diminuer la fraction libre, seule forme toxique, au profit de la fraction liée, d’où une diminution de la toxicité des AL. Cet effet ne peut pas s’observer sur du cœur isolé, et c’est alors la toxicité pure qui peut s’exprimer. Les anesthésies et analgésies locales de contact La crème EMLA® est de plus en plus utilisée, chez l’adulte comme chez l’enfant. Le délai d’obtention de l’effet anal- Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 11 ASA 2004 ASA 2004 gésique est de 60 minutes, ce qui peut poser problème dans certaines situations (urgences, manque de temps, oubli par les patients…). Une autre alternative, le patch de S-Caïne®, va prochainement faire son apparition sur le marché américain. Il s’agit d’un procédé sensiblement différent puisque, dès l’application de ce patch, la température cutanée augmente, accélérant de ce fait la diffusion du mélange de lidocaïne (70 mg) et de tétracaïne (70 mg). Dans le travail de Curry et al. (abstract A-1124), la S-Caïne® est comparée à un patch placebo, les deux systèmes étant appliqués 20 minutes avant la mise en place d’une voie veineuse périphérique de calibre 20 G. L’étude, prospective, randomisée et en double aveugle, a été menée chez 40 adultes volontaires. Les scores de douleur étaient significativement plus bas chez ceux qui avaient bénéficié du patch de S-Caïne® (5 mm vs 28 mm sur une échelle analogique graduée de 0 à 100 mm). Dans le groupe traité, 73 % des sujets jugeaient l’anesthésie adaptée, contre 33 % seulement dans le groupe placebo. Un érythème, en rapport avec la vasodilatation locale, était observé plus fréquemment dans le groupe traité. La présence temporaire de cet érythème est en réalité avantageuse, puisqu’elle permet de localiser sans ambiguïté la zone précise de mise en place de la voie veineuse. Dans le travail de Sawyer (abstract A-1123), la S-Caïne® était comparée à la crème EMLA®. Une méthodologie proche de la précédente était utilisée avec une évaluation 10, 20, 30 et 60 minutes après la pose du patch. Comme on pouvait s’y attendre, la S-Caïne® était plus efficace que la crème EMLA® à 10, 20 et 30 minutes, tandis que cette différence disparaissait à 60 minutes. Au total, l’efficacité de la S-Caïne® pourrait être intéressante lorsque le délai est trop court pour tirer profit de la crème EMLA®. Un second avantage pourrait être la vasodilatation locale, susceptible de faciliter la ponction vasculaire, alors que, à l’inverse, la crème EMLA® provoque parfois une vasoconstriction locale. en double aveugle, Capdevila et al. (abstract A-928) ont comparé à la PCA i.v. (0,5 mg/mL, bolus 2 mL, période réfractaire 12 mn) l’administration de ropivacaïne 0,2 % sur cathéter périnerveux (soit perfusion continue au débit de 7 mL/h, soit sous forme contrôlée par le patient associant bolus de 2 mL, période d’interdiction de 12 mn et perfusion continue au débit de 5 mL/h), chez des patients adultes ayant bénéficié d’une chirurgie de l’épaule (n = 40) ou du pied (n = 43). La douleur au repos et à la mobilisation, la consommation de ropivacaïne, de morphine et d’antalgiques de secours ont été évaluées, ainsi que la facilité de déambulation, l’activité quotidienne, les effets indésirables et la satisfaction des patients. Sur une période de 72 heures, les scores de douleur étaient moins élevés dans les groupes “cathéter” par comparaison au groupe PCA i.v., au repos comme à la mobilisation. Les consommations de morphine et d’antalgiques de secours (AINS), les nausées et vomissements, les perturbations du sommeil étaient plus importants dans le groupe PCA i.v. Dans le groupe “cathéter”, l’association de bolus à une perfusion de base permettait d’augmenter la durée de maintien du dispositif (par diminution de la consommation totale de ropivacaïne) ainsi que la satisfaction des patients. Enfin, dans ce même groupe, l’activité quotidienne des patients était optimisée et la marche autonome était possible plus longtemps (figure 7). On notait une dépression respiratoire dans le groupe PCA i.v. Cette étude a donc permis de confirmer l’efficacité de cette technique à domicile en ce qui concerne la réhabilitation postopératoire, terme associant l’analgésie, la qualité du sommeil, la reprise d’une activité normale et le degré d’autonomie. PCA morph. KT perf. cont. 100 bolus + perf. * p < 0,05 80 * * * 60 12 Le Courrier de l’algologie (4), no 1, janvier/février/mars 2005 * 20 * J3 à J3 3 ie to no m de Ai Au tiv à -J J2 ité ie Ac to no m de Ai Au J0 à J2 2 à -J J1 ité tiv no m Ac to Au J0 à J1 ie à de Ai ité J0 -J 1 0 tiv L’intérêt des cathéters périneuraux à domicile est largement démontré sur les scores de douleur et, au-delà, en termes de qualité du sommeil ou de diminution des effets adverses liés à la prise de morphiniques. Pour autant, aucune étude n’avait comparé cette technique à l’analgésie morphinique intraveineuse contrôlée par le patient (PCA i.v.) à domicile. Dans un travail prospectif, randomisé et * 40 Ac Analgésie par cathéter périneural à domicile Figure 7. Activité quotidienne et reprise d’autonomie des patients en fonction du mode d’analgésie. Diabète et anesthésie locorégionale Le patient diabétique fait trop peu souvent l’objet d’études en ALR. Singelyn et al. (abstract A-1125) ont rapporté une série rétrospective de 1 342 patients, opérés du pied et ayant bénéficié d’un bloc poplité par voie postérieure, et répartis en deux groupes selon qu’ils étaient ou non diabétiques. Le taux de succès des blocs (total ; partiel, avec nécessité de complément par infiltration d’AL ou analgésie systémique ; nul, avec recours à une anesthésie générale), la facilité technique (difficile si plus de trois tentatives étaient nécessaires), la survenue de paresthésies, les séquelles éventuelles à une semaine et la satisfaction des patients ont été notés. L’étude comprend au total 371 patients diabétiques et 971 non diabétiques, et 90 % des ALR ont été faites par ASA 2004 ASA 2004 des internes en formation. Bien que de réalisation plus difficile, le taux de succès était significativement plus élevé chez les patients diabétiques. Aucune séquelle neurologique n’a été observée, et la satisfaction des patients était élevée dans les deux groupes. Ce taux de réussite plus élevé pourrait être en rapport avec une neuropathie diabétique ou avec une sensibilité accrue aux AL chez ces patients. Des travaux publiés antérieurement nous avaient d’ailleurs appris que le seuil minimum de stimulation chez les patients diabétiques porteurs d’une neuropathie était probablement plus élevé que le seuil habituellement admis de 0,5 mA. Cette observation n’est pas vérifiée chez le patient diabétique sans neuropathie. À l’instar de ce que l’on constate déjà chez les patients âgés, il est probablement nécessaire de diminuer les doses d’AL chez ces patients afin d’éviter la survenue d’une neurotoxicité locale. ■ ✂ À découper ou à photocopier O U I , JE M’ABONNE AU TRIMESTRIEL Le Courrier de l’algologie Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules ❏ Collectivité............................................................................. 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