ABSTRACTS
La Lettre du Cardiologue - n° 385 - mai 2005
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plus importante en cas d’IDM antérieurs qu’en cas d’IDM infé-
rieurs –, le délai de reperfusion > 6 heures, une quantité de pro-
duit de contraste injecté > 300 ml et la nécessité d’une contre-
pulsion sont des facteurs indépendants prédictifs de la
néphropathie. Si l’on définit un score de risque intégrant ces
cinq facteurs (de 0 en leur absence jusqu’à 5 si tous présents),
la relation avec la néphropathie induite et la mortalité hospi-
talière est évidente (tableau). Les patients affectés par une
néphropathie induite postangioplastie primaire ont une plus
longue durée d’hospitalisation, une évolution plus compliquée
et un taux de mortalité significativement augmenté (31 % contre
0,6 % ; p < 0,001), du fait, en grande partie, des chocs cardio-
géniques, des insuffisances cardiaques réfractaires et des
défaillances multiviscérales.
Conclusion. La néphropathie induite par l’angioplastie pri-
maire post-IDM concerne près de 20 % des patients. Elle peut
toucher des sujets sans dysfonction rénale préalable (ici, 13 %)
et s’associe à une augmentation des complications post-IDM et,
en particulier, de la mortalité. On ne peut cependant exclure une
intrication avec une instabilité hémodynamique.
Certains critères prédictifs permettent d’identifier des
patients à haut risque pour lesquels il faut définir des
mesures préventives dans ce contexte de prise en charge en
urgence.
C. Adams,
service de cardiologie, CH Argenteuil
Contrast-induced nephropathy in patients undergoing primary
angioplasty for acute myocardial infarction.
Marenzi G, Lauri G, Assanelli E et al.
●
J Am Coll Cardiol 2004;
44:1780-5.
Tableau. Incidence des néphropathies induites et de la mortalité hos-
pitalière en fonction de la présence de facteurs prédictifs (âge > 75 ans,
localisation antérieure de l’IDM, délai de reperfusion > 6 heures,
quantité de produit de contraste > 300 ml, contre-pulsion).
Nombre 0 1 2 3 4-5
de facteurs (48 patients) (65 patients) (63 patients) (23 patients) (9 patients)
Néphropathie 4% 8% 24% 39% 100%
induite
Décès 0% 0% 8% 13% 56%
hospitaliers
Syndromes coronaires aigus : intérêt des statines dès les 24 premières heures
■
À partir de 1 639 patients consécutifs admis pour angor
instable ou infarctus du myocarde dans une institution
du Michigan, les auteurs ont individualisé deux groupes selon
que l’administration de statines avait lieu dès le premier jour
ou plus tardivement :1284 patients recevaient des statines lors
des 24 premières heures, contre 355 patients pour lesquels les
statines étaient prescrites au-delà de ce délai. Les critères d’éva-
luation intégraient la mortalité, les récidives d’infarctus, les acci-
dents vasculaires cérébraux et les insuffisances cardiaques, lors
de l’hospitalisation, puis les 6 mois suivants.
Les patients sous statines dès les 24 premières heures avaient plus
souvent un antécédent d’infarctus du myocarde et/ou de procé-
dure de revascularisation coronaire ; ils avaient plus fréquem-
ment un diabète, une dyslipidémie ou une hypertension.
Lors de la période hospitalière, les événements associés (décès,
récidives d’infarctus, accidents vasculaires cérébraux) ont
concerné 7 % des patients recevant des statines dès le pre-
mier jour, contre 10,4 % des patients les recevant plus tardi-
vement (p = 0,03). Les patients recevant le plus précocement les
statines ont présenté moins d’insuffisances cardiaques, d’arrêts
cardiaques, de chocs cardiogéniques pendant leur hospitalisation.
À 6 mois, si la tendance reste favorable, la significativité n’est pas
atteinte pour les événements combinés de décès, récidives d’infarc-
tus et accidents vasculaires cérébraux (33 % contre 38 % ; p = 0,09).
Conclusion. Cette étude plaide pour la prescription de sta-
tines dès le premier jour d’un syndrome coronaire aigu. Elle
met en évidence un meilleur pronostic hospitalier en cas de
traitement précoce lors des 24 premières heures, alors même que
les patients ainsi pris en charge avaient des caractéristiques de
départ plus péjoratives.
Il faut souligner que, lors de cette étude rétrospective, le groupe
de patients traités dès le premier jour était effectivement à plus
haut risque (antécédents coronariens et facteurs de risque car-
diovasculaire), ce qui justifiait sans doute pour la plupart une
prescription préalable de statines.
C. Adams,
service de cardiologie, CH Argenteuil
Comparison of outcomes in acute coronary syndrome in
patients receiving statins within 24 hours of onset versus at
later times.
Saab FA, Eagle KA, Kline-Rogers E et al. On behalf of the
Michigan cardiovascular outcomes research and reporting
program of the university of Michigan Cardiovascular Center
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Am J Cardiol 2004,94:166-8.