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concernant leurs propres capacités communicatives. Je vais argumenter
qu'une théorie de la connaissance peut être extraite de cette approche qui
donne un rôle prépondérant aux fondements des mathématiques aussi bien
constructives, que classiques, épistémiques, etc.
2.1.2 Machines digitales, nombres et fonctions
L'âme est un nombre qui se meut lui-même a dit Xénocrate (Trouillard
1972). Cette idée Pythagoricienne a été reprise par divers Platoniciens, et a eu
une certaine influence chez les néoplatonistes, notamment, par exemple
pour les écoles Islamiques au 10ème siècle (Netton 1982). Cette idée admet
une interprétation concrète avec le mécanisme digital fort. Imaginons un
programme "intelligent", capable de gérer son propre backup sur le matériel
(hardware), et ayant pour "espace vital" un réseau d'ordinateurs et quelques
robots (ceux-là même qui lui permettent de s'occuper de ses incarnations
matérielles. Vu qu'il est conscient (par MEC-DIG-FORT), il y a un sens ou il
peut s'attribuer une nature numérique, et en tenir compte pour ses actions
ultérieurs. Il peut se dupliquer, il peut savoir qu'il peut se dupliquer, savoir
qu'il peut se déplacer à la vitesse de la lumière entre les ordinateurs de son
réseau, etc. De même, MEC-DIG-IND peut s'énoncer sous la forme
je suis un nombre naturel
admettant une interprétation similaire. Toute-fois, si ce nombre naturel
veut pouvoir se souvenir de ses pérégrinations, il doit conserver
l'empreinte de ses actions, décisions et d'une façon générale de son
évolution. Dès lors il vaut mieux parler de suite de nombres ou de nombres
variables. De plus, cette suite de nombres naturels ne représente qu'une
suite d'encodages qui permettent la manifestation d'une entité plus
abstraite, capturable par un nombre, certes, mais relativement à un niveau.
Quoi qu'il en soit, la philosophie mécaniste, par l'importance qu'elle
attribue à la finitude (les choses et les êtres finis) et le finitaire (les discours et
les théories finies) nécessite d'approfondir et de questionner les nombres
naturels, et les fonctions définies sur l'ensemble des naturels. Je désignerai
l'ensemble des nombres naturels aussi bien par N, que par ω,
ω = N = {0, 1, 2, 3, ...}.
La thèse de Church établit un lien entre les fonctions intuitivement (ou
humainement, mécaniquement, ou absolument) calculables.
L'addition, la multiplication, l'exponentiation, la factorielle sont des
exemples typiques de fonctions intuitivement calculables définies sur les