REVUE DE PRESSE dirigée par le Pr T. Moreau
294 | La Lettre du Neurologue • Vol. XIV - n° 9 - octobre 2010
Commentaire
Cet article, malgré certains biais notamment de
puissance, montre un lien entre microbleeds et HIC
sous AAP. Cependant, après un infarctus cérébral
constitué, un accident ischémique transitoire (AIT)
ou un syndrome coronarien aigu, le bénéfice des
agents antiagrégants a été prouvé par de larges
essais cliniques randomisés. C’est pourquoi, en
l’ absence d’essais contrôlés randomisés prouvant
que, chez les patients porteurs de microbleeds,
le risque de saignement intracérébral dépasse la
réduction de nouveaux événements ischémiques,
l’existence de microbleeds ne doit pas être prise
en compte avant de prescrire un traitement par
l’AAP(3). Par conséquent, il n’y a pas, actuellement,
d’intérêt à dépister la présence de microbleeds par
une IRM cérébrale après un événement coronarien.
Références bibliographiques
1. He J, Whelton PK, Vu B et al. Aspirin and risk of hemor-
rhagic stroke: a meta-analysis of randomized controlled
trials. JAMA 1998;280(22):1390-5.
2. Gregoire SM, Jäger HR, Yousry TA et al. Brain micro-
bleeds as a potential risk factor for antiplatelet-related
intra cerebral haemorrhage: hospital-based, case-control
study. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2010;81:679-84.
3. Leys D, Cordonnier C. Brain microbleeds as a potential
risk factor for antiplatelet-related intracerebral haemor-
rhage. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2010;81:589-90.
Les microbleeds cérébraux : un facteur de risque
potentiel des hémorragies intracérébrales
sous antiagrégant plaquettaire
Les microbleeds, ou microsaignements cérébraux, visibles en IRM cérébrale sur la séquence
pondérée enT2 écho de gradient, sont associés à une maladie des petites artères cérébrales
favorisant les saignements (artériopathie hypertensive ou angiopathie amyloïde). Par ailleurs,
une méta-analyse de 16essais cliniques randomisés versus placebo a montré que l’usage
d’aspirine était associé à un risque relatif d’hémorragie intracérébrale (HIC) de1,84(1).
Dans une étude cas-témoins(2), avec un échantillon de petite taille (81patients au total),
les auteurs ont voulu vérifier l’hypothèse que la présence de microbleeds est un facteur de
risque d’HIC chez les patients sous antiagrégant plaquettaire (AAP).
Les microbleeds étaient plus fréquents dans le groupe HIC sous AAP (81 %) que dans le
groupe apparié AAP sans HIC (19 %), et que dans le groupe HIC sans AAP (45 %). Notam-
ment, la fréquence des microbleeds lobaires était nettement supérieure, en accord avec le
fait que l’angiopathie amyloïde semble être un facteur de risque de saignement sous AAP.
Les microbleeds étaient également plus nombreux dans le groupe HIC sous AAP que dans
les groupes contrôles, et le nombre de microbleeds, notamment lobaires, était corrélé au
risque d’HIC sous AAP (avec un odds ratio de 1,33 par microbleed supplémentaire).
C.Carra-Dallière, Montpellier
Commentaire
Ces résultats, bien que négatifs, sont encoura-
geants dans la mesure où ils montrent que de
nouvelles formulations de L-dopa pourraient
être mises à disposition et nous aider à la prise
en charge des complications motrices. Il serait aussi
intéressant de pouvoir comparer cette formulation
effervescente avec le bensérazide, forme soluble
de L-dopa. La seule limite serait que l’inhibiteur
de la dopa-décarboxylase soit différent dans ces
2traitements.
Référence bibliographique
Stocchi F, Zappia M, Dall’armi V et al. Melevodopa/carbi-
dopa effervescent formulation in the treatment of motor
fluctuations in advanced Parkinson’s disease. Mov Disord
2010;25(12):1881-7.
Cette étude randomisée, en double aveugle et groupes parallèles, avait pour objectif de
comparer l’efficacité sur la durée des périodes “off” de différentes doses d’un traitement
lévodopa/carbidopa (L/C) par rapport à une formulation effervescente mélévodopa/carbidopa
(M/C). Au total, 221patients parkinsoniens présentant des fluctuations motrices insuffisam-
ment contrôlées par la L/C ont été inclus. Les résultats au terme des 12semaines de suivi ne
montrent aucune différence significative entre les 2groupes de traitement, que ce soit dans
la durée des périodes “off” au cours de la journée ou dans les variables secondaires (temps
passé en “on” avec ou sans dyskinésies gênantes, taux de répondeurs). Cependant, il y a
une tendance à la supériorité de la M/C sur la L/C : une réduction de la durée des périodes
“off” est observée avec les 2traitements dans les 8premières semaines (par effet placebo
ou par meilleure compliance au traitement dans le cadre de l’étude), mais ce bénéfice n’est
présent à 12semaines que pour le groupe M/C. De plus, l’amélioration clinique immédiate
est plus marquée dans le groupe M/C, suggérant un meilleur profil pharmacocinétique de
la M/C par rapport à la L/C. Le nombre d’événements indésirables ne diffère pas significati-
vement entre les 2groupes. Ainsi, les formulations effervescentes de M/C sont bien tolérées
et efficaces dans le traitement des fluctuations motrices. Les différences non significatives
entre les 2groupes de traitement peuvent être expliquées par un manque de puissance
de l’étude. Bien que non significatifs, ces résultats sont encourageants et incitent à porter
plus d’attention à ces nouvelles formulations.
I.B.