Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume II, n°4, août 1998
synth•se hŽpatique des apolipoprotŽines
A1et A2;
Ð une diminution du LDL-cholestŽrol, par
augmentation du nombre des rŽcepteurs
aux LDL, mais Žgalement par une modifi-
cation du profil de la taille et peut-•tre de
lÕoxydabilitŽ des particules LDL ;
Ð une augmentation des triglycŽrides par aug-
mentation de synth•se des particules VLDL.
Ð enfin, une baisse modŽrŽe de la Lp(a).
Dans lÕensemble, ces variations lipidiques
conduisent ˆ un profil moins athŽrog•ne, et
il sÕy ajoute un effet favorable direct sur la
paroi artŽrielle.
Ë lÕinverse, les estrog•nes ˆ dose pharma-
cologique augmentent le risque de throm-
bose artŽrielle et veineuse (3, 4). Cette
action passe probablement par lÕaugmenta-
tion de certains facteurs de la coagulation
(VII, X, fibrinog•ne), et par une diminu-
tion dÕinhibiteurs physiologiques (anti-
thrombine III, protŽine S, rŽsistance acqui-
se ˆ la protŽine C). LÕeffet procoagulant est
en partie contrebalancŽ par une augmenta-
tion de lÕactivateur (tPA) et une diminution
de lÕinhibiteur de lÕactivateur (PAI-1) du
plasminog•ne. Ces modifications sont
doses-dŽpendantes, et lÕutilisation de doses
de plus en plus faibles (actuellement
30, voire 20 µg dÕEE dans la contracep-
tion) a diminuŽ le risque de thrombose.
Effets des progestatifs
La grande diversitŽ des progestatifs utilisŽs
rend complexe lÕanalyse de leurs effets sur
le mŽtabolisme lipidique (1). Leurs diffŽ-
rences rŽsident essentiellement dans leur
pouvoir androgŽnique qui sÕoppose aux
effets mŽtaboliques ou vasculaires directs
des estrog•nes. La progestŽrone naturelle
et son dŽrivŽ proche, la dydrogestŽrone, ne
sont pas androgŽniques. Les progestatifs de
synth•se sont schŽmatiquement sŽparables
en progestatifs ˆ noyau prŽgnane, ayant des
effets androgŽniques nuls ou faibles (dŽri-
vŽs de la 17 OH progestŽrone, dŽrivŽs de la
17 mŽthylprogestŽrone, dŽrivŽs de la
19 norprogestŽrone), et en norstŽro•des
dŽrivŽs de la 19 nortestostŽrone ayant des
effet androgŽniques plus importants.
La CEP fait appel aux progestatifs norstŽ-
ro•des ayant un effet androgŽnique impor-
tant bien quÕattŽnuŽ pour ceux de seconde
gŽnŽration (norgestrel et lŽvonorgestrel) et
de troisi•me gŽnŽration (dŽsogestrel, ges-
tod•ne et norgestimate). Leurs effets sÕop-
posent aux effets des estrog•nes sur les
param•tres lipidiques en dehors de lÕabais-
sement de la Lp(a) qui est renforcŽ.
Les effets des progestatifs sur lÕhŽmostase
restent moins bien connus, mais les dŽrivŽs
norstŽro•des pourraient favoriser les acci-
dents de thrombose. Plusieurs articles
rŽcents invitent notamment ˆ la prudence
en ce qui concerne lÕutilisation des proges-
tatifs de troisi•me gŽnŽration (5, 6).
La contraception microprogestative, outre
sa mauvaise tolŽrance gynŽcologique, nÕest
pas intŽressante au plan mŽtabolique, car
elle fait appel aux progestatifs norstŽro•des.
LÕutilisation de faibles doses et lÕabsence
dÕeffets mŽtaboliques francs ont permis son
ÒAMMÓ en cas de contre-indication ˆ la
CEP. Cependant, les effets potentiellement
dŽlŽt•res (sous-fractions lipidiques, paroi,
hŽmostase), non contrebalancŽs par un
estrog•ne, doivent conduire ˆ rediscuter son
intŽr•t.
En revanche, la ÒCHÓ faisant appel aux
progestatifs ˆ noyau prŽgnane (bien que ne
disposant pas de lÕÒAMMÓ) semble tr•s
intŽressante, en raison dÕeffets androgŽ-
niques nuls ou faibles et donc dÕune quasi-
absence dÕeffets mŽtaboliques.
Accidents cardiovasculaires
et contraception hormonale
Accidents coronariens
(7, 8)
LÕ augmentation du risque constatŽe dans les
Žtudes les plus anciennes nÕa pas toujours
ŽtŽ confirmŽe par les Žtudes les plus
rŽcentes avec lÕutilisation dÕEE ˆ la dose de
50 µg ou moins. Globalement, on peut
considŽrer quÕil existe un possible accrois-
sement modŽrŽ du risque coronarien lors de
lÕutilisation dÕune CEP. LÕŽtude cas tŽmoin
rŽcente, conduite par lÕOMS en Europe,
montre que le risque dÕinfarctus du myocar-
de (IDM) est multipliŽ par 4,9, avec un
risque annuel attribuable qui reste tr•s faible
de trois cas par million de femmes traitŽes
avant 35 ans (3/100 000 apr•s 35 ans), et ce
en lÕabsence de tabagisme associŽ. Dans
cette m•me Žtude, le risque dÕaccident coro-
narien est surtout considŽrablement aug-
mentŽ en prŽsence dÕautres facteurs de
risque associŽs (x 87 pour lÕassociation
CEP + tabac et x 68 pour CEP + HTA).
Actuellement, aucune donnŽe ne permet de
retenir une augmentation du risque en prŽ-
sence dÕune dyslipidŽmie. Aucune donnŽe
consŽquente nÕest disponible non plus pour
Žvaluer le risque coronarien associŽ ˆ une
CH progestative pure.
Accidents vasculaires cérébraux
(AVC)
(9, 10, 11)
Le risque dÕAVC a diminuŽ avec lÕabaisse-
ment des doses dÕEE. Les Žtudes les plus
rŽcentes nÕŽtablissent pas de corrŽlation
entre la contraception hormonale et les
AVC hŽmorragiques. Dans lÕŽtude OMS, le
risque annuel dÕAVC attribuable ˆ une CEP
comportant 50 µg ou plus dÕEE est de
8/100 000. Ce risque est plus faible chez
les femmes de moins de 35 ans et chez les
utilisatrices de CH plus faiblement dosŽe
en EE. Le risque est surtout augmentŽ en
cas dÕHTA associŽe. Aucune donnŽe ne
permet de retenir actuellement une aug-
mentation du risque en cas de dyslipidŽ-
mie, ou dÕŽvaluer le risque dÕAVC associŽ
ˆ une CH progestative pure.
Thromboses veineuses pro-
fondes (TVP) et embolie pulmo-
naire (EP)
(5, 6, 12)
Les Žtudes ŽpidŽmiologiques sont concor-
dantes et retrouvent une augmentation du
risque (x 2,7 ˆ 4,5) sous CEP. LÕestimation
du risque annuel attribuable de TVP est
compris dans une fourchette allant de 6 ˆ
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