Les notifications aux compagnies d’assurance Lorsque le prix est payé au moyen d’un prêt, une notification de la vente est effectuée à la compagnie d’assurance de l’acquéreur et du syndicat des copropriétaires. En effet, le code des assurances accorde aux créanciers bénéficiant d’un privilège ou d’une hypothèque le droit de percevoir les indemnités dues par l’assureur en cas de sinistre. L’acte de vente d’un bien immobilier La remise du titre à l’acquéreur Dans un délai dont la durée dépend du bureau des hypothèques concerné, le notaire adresse à l’acquéreur son titre de propriété mentionnant la publicité à la conservation des hypothèques. Il lui adresse également le relevé de compte définitif. Le notaire n’a pas l’obligation de remettre le prix au vendeur le jour de la signature. Le prix ne peut être versé au vendeur qu’après la publication de l’acte à la conservation des hypothèques et l’obtention par le notaire d’un état (dit état "sur formalités") constatant l’absence de toute inscription d’hypothèque ou de privilège au jour de la publication de l’acte de vente. En effet, s’il existe de telles inscriptions, il faut d’abord payer les créanciers. Préalablement à toute remise du prix au vendeur, le notaire verse, si besoin, les fonds dus à une banque, au syndicat des copropriétaires, et acquitte l’éventuel impôt sur la plus-value. Si la vente concerne un immeuble commun à des époux, le prix ne peut pas être remis à un seul des conjoints sans l’accord de l’autre. En pratique, le consentement est donné dans l’acte. 12, avenue Victoria, 75001 Paris - Tél. : 01 44 82 24 00 www.paris.notaires.fr Imprimé sur papier recyclé Chambre des Notaires de Paris - Direction de la Communication - Avril 2010 Le déblocage du prix TOUTE VENTE IMMOBILIÈRE DOIT ÊTRE CONSTATÉE PAR ACTE NOTARIÉ. APRÈS LA SIGNATURE DE L’AVANT-CONTRAT ET POUR ASSURER LA PLEINE EFFICACITÉ DE L’ACTE DE VENTE, LE NOTAIRE ENTREPREND DES DÉMARCHES, OBTIENT DES AUTORISATIONS, RÉUNIT DES DOCUMENTS. D’AUTRES FORMALITÉS SONT ACCOMPLIES APRÈS LA SIGNATURE DE L’ACTE. ■ Le droit de préemption urbain : le droit de préemption urbain (DPU) permet à une collectivité locale (commune par exemple) d'acheter, en priorité, certains biens mis en vente lorsqu’ils se situent dans des zones préalablement définies (par le conseil municipal dans notre exemple). L’exercice du droit de préemption doit être motivé par la réalisation d’opérations d'intérêt général (exemple : des équipements collectifs). Certains biens et certaines opérations peuvent en être exclus (exemple : les donations). LES FORMALITÉS PRÉALABLES À L’ACTE DE VENTE Si le bien est situé dans une zone couverte par le droit de préemption, le notaire adresse au maire de la commune une déclaration d'intention d'aliéner (DIA) indiquant le prix et les conditions de la vente. Cette déclaration constitue une offre de vente. La purge des droits de préemption La mairie dispose de deux mois à compter de la réception de la DIA pour faire connaître sa réponse. Un droit de préemption permet à son bénéficiaire de se substituer à l’acquéreur. Le notaire doit s’assurer de l’absence de tout droit de préemption à l’occasion de la vente projetée. S’il en existe un, le notaire doit procéder à sa "purge" (proposer à son titulaire d’acquérir le bien par priorité). Les principaux droits de préemption sont : - le droit de préemption du locataire, - le droit de préemption urbain. ■ Le droit de préemption du locataire : le propriétaire qui souhaite vendre un logement loué doit mettre son (ses) locataire(s) (et le conjoint de celui-ci) en mesure d’exercer le droit de préemption qui lui (leur) est reconnu par la loi, dans trois hypothèses seulement : - la première vente du logement occupé depuis sa mise en copropriété (article 10-I de la loi du 31 décembre 1975), - le congé pour vendre (article 15 II de la loi du 6 juillet 1989), La commune peut : - ne pas répondre (son silence vaut alors renonciation) ou renoncer expressément à exercer son droit : le bien peut alors être vendu à l’acquéreur au prix annoncé dans la DIA ; - accepter le prix proposé : la vente est donc conclue. L'acte de vente doit être passé dans les trois mois de la réponse et le prix payé dans les six mois. A défaut, le vendeur reprend son bien et peut le vendre librement à un tiers ; - faire une contre-proposition : le propriétaire dispose alors de deux mois pour renoncer à vendre (son silence vaut renonciation) ou accepter la contre-proposition. A défaut d'entente le prix est fixé judiciairement. L’obtention des documents d’urbanisme Le notaire doit obtenir plusieurs documents d’urbanisme dont : ■ le certificat dit “d’information générale”. Il ne se prononce pas sur la constructibilité du terrain ; - la vente “en bloc” d’un immeuble : en cas de vente en totalité et en une seule fois d’un immeuble à usage d’habitation ou mixte de plus de 10 logements, le locataire bénéficie d’un droit de préemption sur son logement, sauf si l’acquéreur s’engage à poursuivre la location pendant 6 ans à compter de l’acte notarié de vente. ■ le certificat “pré-opérationnel” ou détaillé. Il indique si un terrain est susceptible d’être utilisé pour une opération de construction déterminée ; 2 3 ■ l’arrêté d’alignement individuel par rapport à la voie publique ; ■ le certificat de carrières. Il renseigne sur la situation du bien au regard des risques du sol et du sous-sol (anciennes carrières, nature des travaux confortatifs…) ; ■ le certificat de non péril ; ■ un extrait de matrice cadastrale identifiant le bien et le propriétaire. La demande de renseignements hypothécaires Le certificat de conformité Depuis le 1er octobre 2007, la vérification de la conformité d’une construction par l’administration n’est plus systématiquement obligatoire. À l’occasion de la vente de son bien, le propriétaire qui veut apporter la preuve de l’absence de contestation par l’administration, peut demander à cette dernière la délivrance d’une attestation de conformité. Le notaire vérifie la qualité de propriétaire du vendeur et examine son titre de propriété. Il contrôle également l’origine régulière de propriété sur trente ans. LE PAIEMENT DU PRIX C’est une démarche importante car seul le propriétaire d’un bien peut valablement le vendre. La principale obligation de l’acheteur est de payer le prix au jour et au lieu déterminés dans l’avant-contrat. Ainsi, si le notaire constate que le bien est en indivision, l’accord de tous les indivisaires devra être obtenu. Le prix peut être payé selon différentes modalités : Pour accomplir ce contrôle, le notaire demande un état hypothécaire appelé "hors formalité". L’obtention de ce document est en outre le seul moyen pour le notaire de connaître les inscriptions (garanties) prises sur le bien (exemple : hypothèque). ■ au comptant lors de la signature de l’acte de vente : tout paiement en France doit s’effectuer en euros. Le vendeur donne quittance du prix. Le paiement du prix est constaté en la comptabilité du notaire. Ce dernier demande à l’acquéreur de lui remettre un “chèque de banque”. Ainsi, si le vendeur a acheté son bien grâce à un prêt garanti non encore totalement remboursé, l’inscription prise par la banque produit toujours ses effets. Ce versement correspond : Lors de la revente du bien, cette inscription donne à la banque le droit de recevoir, avant le vendeur, la part du prix correspondant au solde du prêt restant dû. - au montant du (ou des) prêt(s) garanti(s) ou non par inscription hypothécaire. D’autres inscriptions peuvent exister (au profit du trésor public par exemple). Pour toutes ces raisons, le notaire se charge des vérifications nécessaires afin que l’acquéreur ne soit pas tenu de payer les dettes du vendeur. Il convient donc de ne pas payer directement le prix de vente entre les mains du vendeur. La garantie dommages ouvrage Si l’immeuble vendu est construit depuis moins de dix ans, l’acte mentionne l’existence ou l’absence d’assurance dommages ouvrage. - à l’apport personnel de l’acquéreur, - aux frais, Le paiement du prix par l’intermédiaire de la comptabilité du notaire permet d’en apporter la preuve et de désintéresser les créanciers éventuels du vendeur (bénéficiant ou non d’une garantie). ■ à terme : par exception, tout ou partie du prix peut être stipulé payable à terme, c’est-à-dire dans un certain délai déterminé par les parties à l’acte. Ce paiement s’accompagne d’un certain nombre de conventions. Les parties doivent notamment prévoir : - la date de paiement du solde du prix (date unique ou échelonnement) ; C’est une information essentielle permettant à l’acquéreur de savoir à qui s’adresser en cas de sinistre. 4 5 - les éventuels intérêts produits par les sommes à payer (la date à partir de laquelle ils courrent, le taux…) ; - les causes de déchéance du terme : par exemple, les parties peuvent prévoir que le bénéfice du délai de paiement cesse en cas de revente du bien acquis ; - les garanties du vendeur : le "privilège de vendeur" garantit le paiement de ce qui est dû sur le prix. Il s’agit d’une inscription sur la totalité du bien vendu qui doit être faite à la conservation des hypothèques dans les deux mois de la signature de l’acte de vente. LES FORMALITÉS POSTÉRIEURES À LA SIGNATURE DE L’ACTE DE VENTE Après la signature de l’acte de vente, le notaire doit accomplir différentes formalités. La publicité foncière Le notaire doit publier l’acte de vente au bureau des hypothèques dans un délai maximum de deux mois après la signature. Il s’agit d’une formalité essentielle. Les effets du privilège remonteront alors au jour de la vente : le vendeur impayé sera désintéressé en priorité après la vente du bien, à moins qu’il ne préfère demander la résolution de la vente en justice, c’est-à-dire l’annulation rétroactive de la vente. En effet, cette publication rend la vente opposable aux tiers (créanciers du vendeur, bénéficiaires de droits inscrits sur l’immeuble…). Une fois l’acte de vente publié, aucune charge (hypothèque….) ne peut plus être inscrite sur le bien vendu du fait de l’ancien propriétaire. ■ sous forme de rente viagère : en cas de vente d’un bien immobilier en viager, le prix est soit constitué totalement par une rente viagère, soit en partie par une rente et en partie par un versement comptant appelé le "bouquet". A l’occasion de cette formalité, des droits d’enregistrement ou une taxe de publicité foncière sont acquittés. L’acquéreur (débirentier) reçoit du vendeur (crédirentier) un bien immobilier, en contrepartie de son engagement à verser les arrérages (mensualités) de la rente. Le cas échéant, des garanties peuvent être demandées à l’occasion de la vente par le vendeur ou la banque et sont inscrites à la diligence du notaire. Les notifications au syndic La rente viagère n’est donc qu’une modalité de paiement de tout ou partie du prix de vente. Lorsque la vente porte sur un lot de copropriété, le vendeur doit présenter au notaire un certificat datant de moins d’un mois attestant qu’il ne doit aucune somme au syndicat des copropriétaires. LA REMISE DES CLEFS A défaut, le notaire doit donner avis de la mutation au syndic par lettre recommandée avec avis de réception, dans un délai de quinze jours à compter de la vente. Si le bien est vendu libre, le vendeur a pour obligation principale de délivrer le bien à l’acquéreur à la date prévue dans l’acte. Il doit lui remettre les clefs et libérer les lieux afin de lui permettre de prendre possession du bien (article 1604 du Code civil). La délivrance correspond à l’entrée en jouissance du bien par l’acquéreur, le plus souvent à la date de signature de l’acte de vente. 6 Le syndic doit avant un délai de quinze jours à compter de la réception de l’avis, former opposition par acte extrajudiciaire (exploit d’huissier) au versement des fonds par le notaire au vendeur. Par ailleurs et indépendamment de cette première notification, lors de tout transfert de propriété d’un lot ou d’une fraction de lot, le notaire doit en aviser le syndic. Cette notification a pour effet de rendre la vente opposable au syndic. L’acquéreur est alors considéré comme le nouveau copropriétaire. 7