Actualités ualités Effet adipogénique de l’adénovirus 36

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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), 6, novembre-décembre 2007
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Effet adipogénique
de l’adénovirus 36
L’obésité est connue pour être sous
l’influence de facteurs génétiques,
endocriniens, comportementaux et
culturels. Il a été proposé que l’obé-
sité pourrait également avoir une
composante infectieuse. À ce jour,
sept agents infectieux ont été identi-
fiés comme étant capables de favoriser
le veloppement du tissu adipeux
dans différents modèles animaux.
L’hypothèse de l’implication d’agents
infectieux dans l’obésité humaine
est étayée par une étude épidémiolo-
gique vélant que la séropositivité à
l’adénovirus humain de type 36 (Ad-
36) est plus fréquente chez les sujets
obèses (30 %) que chez les individus
de masse corporelle normale (11 %).
Des expériences réalisées chez des
rongeurs ont montré que l’Ad-36
augmente l’accumulation de lipides
dans les adipocytes, entraînant ainsi
une hypolipidémie. Il a été observé
que ce virus exerce in vitro un effet
stimulateur direct sur les préadi-
pocytes humains normaux ou de la
lignée 3T3-L1, ce qui se traduit par
une stimulation de la différenciation
adipocytaire, une augmentation du
contenu cellulaire en lipides et une
élévation de l’activité d’une enzyme
du métabolisme, la glycérol-3-phos-
phate déshydrogénase, sans provoquer
la lyse des cellules. Deux équipes
universitaires américaines ont récem-
ment étudié le mécanisme d’action
de différents adénovirus humains sur
la différenciation et l’activité méta-
bolique des adipocytes. Rathod et al.
(1) ont montré que les effets prodif-
férenciateur et métabolique de l’Ad-
36 sur les préadipocytes humains
requièrent l’expression transitoire de
l’ARN viral sans impliquer la réplica-
tion de l’ADN du virus. Les auteurs
démontrent que l’effet adipogénique
de l’Ad-36 est bloqué par le cidofovir,
un antiviral. Ce travail vèle que les
effets de l’Ad-36 sur la différencia-
tion et le métabolisme des adipocytes
mettent en jeu l’expression spécifique
du génome de ce virus, puisqu’ils ne
sont pas observés après inoculation de
l’adénovirus de type 2. Vangipuram et
al. (2) ont observé que, contrairement
à l’Ad-2 qui est sans effet, les adéno-
virus humains de types 9, 36 et 37
réduisent de moitié à la fois l’expres-
sion du gène codant la leptine et la
sécrétion de leptine par les cellules de
la lignée humaine 3T3-L1 ou par des
adipocytes de rat en culture primaire.
L’effet inhibiteur de l’Ad-36 sur la
sécrétion de leptine a été retrouvé in
vivo chez le rat. Une diminution de la
production de leptine pourrait, d’une
part réduire les dépenses énergétiques,
et d’autre part empêcher l’activation
des neurones anorexigènes hypotha-
lamiques entraînant une hyperphagie.
Les auteurs de cette étude publiée
dans la revue International Journal of
Obesity ont également évalué l’effet
de l’Ad-36 sur l’activité métabo-
lique des cellules 3T3-L1. Ils rappor-
tent que ce virus facilite l’entrée de
glucose dans les cellules et sa dégra-
dation en lactate. Laugmentation du
métabolisme anaérobie du glucose
pourrait contribuer à la baisse de la
production de leptine. La diminution
de la sécrétion de cette adipocytokine
pourrait réduire la lipolyse, favori-
sant ainsi l’accumulation de lipides
dans les cellules adipeuses. De plus,
les chercheurs montrent que l’Ad-
36 augmente l’expression des gènes
codant deux enzymes clés de la lipo-
genèse, l’acide gras synthase et l’acé-
tylcoenzyme A carboxylase, ce qui
suggère que l’adénovirus stimule la
néolipogenèse. L’ensemble des résul-
tats révèle que l’adénovirus humain 36
affecte in vitro la différenciation des
adipocytes, la production de leptine
ainsi que le métabolisme glucidique
et lipidique. Reste au demeurant à
démontrer si, chez l’homme, l’in-
fection par ce virus a également une
incidence sur l’adipogenèse et le
développement de l’obésité.
E. Louiset, Inserm U413,
Université de Rouen.
Rathod M et al. Int J Obes 2007;31:78-86.
Vangipuram SD et al. Int J Obes 2007;31:87-96.
1.
2.
Un micro-ARN
prométastatique
Pour devenir métastatique, une cellule
tumorale doit engager un certain
nombre de processus conduisant à l’in-
vasion locale, la dissémination par la
circulation et la colonisation d’un autre
organe. Quels mécanismes moléculaires
sous-tendent ces différents processus ?
Des chercheurs américains suggèrent
que les micro-ARN (miARN) coor-
donnent des programmes d’expression
génique impliqués dans l’invasion
métastatique du cancer du sein.
Les miARN constituent une classe de
petits ARN non codants formés d’en-
viron 20 nucléotides. Ils contrôlent
le contenu cellulaire en ARNm en
induisant leur dégradation. Ils peuvent
également inhiber leur traduction, en
bloquant l’initiation et/ou l’élonga-
tion. Découverts à l’origine chez le ver
nématode
Caenorhabditis elegans
(1)
, les miARN comptent aujourd’hui
400 représentants. Le génome humain
serait susceptible d’en contenir environ
un millier, régulant négativement 30 %
de l’expression des gènes transcrits.
Il est maintenant bien établi que les
miARN contrôlent des fonctions cellu-
laires essentielles, comme la différen-
ciation, la prolifération et l’apoptose.
Des études récentes ont révélé que l’ex-
pression anormale des miARN repré-
sente une caractéristique commune des
cellules cancéreuses, les miARN fonc-
tionnant comme des gènes suppresseurs
de tumeur ou des oncogènes. Ainsi, les
miARN sont fréquemment localisés
dans des régions génomiques qui sont
amplifiées, délétées ou réarrangées dans
les cancers. En particulier, une étude a
précédemment montré un dérèglement
de l’expression de certains miARN dans
le cancer du sein
(2)
. Différentes signa-
tures d’expression de miARN étaient
mises en évidence dans des tumeurs
classées selon différents critères, tels
que la présence des récepteurs des estro-
gènes et de la progestérone, l’invasion
tissulaire et l’index de prolifération. Des
chercheurs du Massachusetts Institute
of Technology, à Cambridge, en colla-
boration avec des pathologistes de New
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Figure. Rôle de miR-10b dans la formation de métastases. Un facteur de transcription, Twist,
stimule l’expression du micro-ARN miR-10b situé au sein du complexe de gènes HoxD. La partie
active de miR-10b (en rouge) est complémentaire de la région 3’ non traduite de l’ARNm codant
HoxD10, un autre facteur de transcription. La traduction de HoxD10 est alors bloquée, la quantité
de protéine Hox10 diminuée, entraînant une augmentation de l’expression du gène RHOC codant
une petite protéine G de la superfamille ras. L’ensemble de ce processus stimule la migration et
l’invasion cellulaire et la formation de métastases.
York
(3),
montrent aujourd’hui pour la
première fois qu’un miARN particulier,
le miR-10b, surexprimé dans le tissu
tumoral mammaire métastatique, est
directement impliqué dans les processus
de migration, d’invasion cellulaire et
dans la formation de métastases.
Les travaux de Ma et al. publiés dans la
revue Naturevèlent une surexpression
de miR-10b dans les cancers du sein
métastatiques comparés aux cancers
non métastatiques. L’implication d’un
miARN dans la formation de métas-
tases n’était pas connue jusqu’alors.
Il s’agit donc d’un concept totalement
nouveau que ces chercheurs s’atta-
chent à démontrer étape par étape. Ils
montrent en premier lieu que miR-10b
est un facteur prométastatique puissant,
capable, lorsqu’il est exprimé de façon
ectopique, de conférer in vivo aux
cellules mammaires tumorales naturel-
lement non métastatiques le pouvoir de
générer des métastases. Comment agit
miR-10b ? Un lien est imaginé avec le
gène Twist codant un facteur de trans-
cription impliqué à la fois dans la régu-
lation de l’embryogenèse et la formation
des métastases. De fait, l’expression
ectopique de Twist dans des cellules
mammaires tumorales entraîne une
augmentation des transcrits miR-10b.
Une régulation directe du gène miR-10
par Twist est étayée par une approche
d’immunoprécipitation chromatinienne
montrant que Twist se lie directement
au promoteur du gène codant miR-10b.
Pour comprendre comment miR-
10b est capable à lui seul d’induire la
formation de métastases, Ma et al. ont
mené une recherche bio-informatique
des cibles potentielles de ce micro-
ARN. L’une d’elles, le gène HoxD10,
retient tout particulièrement l’attention
des investigateurs, pour deux raisons :
sa capacité à inhiber les processus de
migration et d’invasion cellulaire, et le
fait que son expression soit inversement
corrélée à la malignité de la tumeur. Il
est également intéressant de souligner
que le gène miR-10b est localisé au
sein du complexe de gènes HoxD chez
les mammifères. Ma et al. montrent
que l’ARNm codant HoxD10 contient,
dans sa partie non codante, une région
complémentaire de miR-10b. Ce dernier
agit, non pas en dégradant l’ARNm
codant HoxD10, mais en inhibant sa
traduction, affectant ainsi l’expression
des gènes cibles de ce facteur de trans-
cription. Parmi les cibles bien connues
de HoxD10 figurent le gène RHOC,
un gène prométastatique bien caracté-
risé codant une petite protéine G de la
superfamille Ras, dont l’expression est
fortement induite par miR-10b.
Ainsi, pour résumer les résultats de Ma
et al., un facteur de transcription, Twist,
stimule l’expression de miR-10b, qui
réduit l’expression d’un autre facteur
de transcription, HoxD10. Cela conduit
à une augmentation d’expression du
gène RHOC qui stimule la migration et
l’invasion cellulaire
(figure)
.
Quelle est l’importance de cette décou-
verte sur les plans clinique et théra-
peutique ? Les chercheurs ont mesuré
des niveaux élevés de miR-10b dans
9 tumeurs du sein métastatiques sur
18. Inversement, le niveau de ce micro-
ARN est plus faible dans les tumeurs
non métastatiques, lorsqu’elles sont
comparées au tissu sain. Nul doute que
cette observation stimulera la recherche
clinique dans ce domaine, visant en
particulier à bloquer de façon durable
l’expression des miARN.
I. Lihrmann, Inserm U413,
université de Rouen.
Lee et al. Cell 1993;75:843-54.
Iorio MV et al. Cancer Res 2005;65:7065-70.
Ma L et al. Nature 2007;449:682-8.
Que se passe-t-il
après l’étude WOSCOP ?
Les résultats de l’étude WOSCOP (west
of scotland coronary prevention study)
nous avaient convaincu du bénéfice
de la pravastatine chez des hommes
atteints d’hypercholestérolémie sans
antécédent d’infarctus du myocarde.
Il s’agissait d’un essai clinique rando-
misé en double aveugle “pravastatine
40 mg/j versus placebo” avec une durée
de traitement de 5 ans. La moyenne
d’âge de ces hommes était de 55 ans.
1.
2.
3.
262
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La pression artérielle moyenne était
de 135/85 mmHg. Le taux de choles-
térol moyen était de 192 mg/dl. Le
pourcentage de fumeurs était de 44 %.
Le critère d’évaluation choisi dans
cette étude était un critère composite
comprenant la survenue des s par
pathologie coronarienne et des infarctus
du myocarde. Cette étude nous avait
montré que ce critère composite était
significativement réduit dans le groupe
sous pravastatine versus placebo (7,9 %
versus 5,5 % ; p < 0,001). Des données
ont pu être obtenues au cours des dix
années suivant la fin de cet essai et
viennent d’être publiées. L’ensemble
des décès, des hospitalisations et
décès par pathologie cardiovasculaire
et accidents vasculaires cérébraux,
des cancers et décès par cancer a été
répertorié grâce à une base de données
nationale. Cette étude nous rapporte des
éléments permettant d’évaluer l’impact
de cette stratégie thérapeutique sur le
long terme.
Cinq ans après la fin de l’étude, 38,7 %
des patients initialement dans le groupe
traité sont toujours sous statine, et
35,2 % des patients initialement dans
le groupe placebo ont un traitement par
statine.
Dix ans après la fin de cet essai, le
risque de décès par maladie corona-
rienne ou d’infarctus du myocarde non
fatal est significativement plus faible
dans le groupe pravastatine que dans le
groupe placebo (8,6 % versus 10,3 % ;
p = 0,02). Si l’on considère la période
de suivi total, ce résultat est confirmé
dans le groupe traité versus placebo
(11,8 % versus 15,5 % ; p < 0,001).
Les résultats vont dans le même sens
si lon considère le crire composite
comprenant les décès par pathologie
coronarienne et les hospitalisations
pour événements coronariens pendant
les deux périodes.
Le taux de décès toutes causes confon-
dues était réduit tout comme le taux
de décès par pathologies cardiovascu-
laires (p = 0,03 et p = 0,01 respective-
ment). Par ailleurs, il n’a pas été mis en
évidence dans cette étude d’augmenta-
tion de décès pour causes non cardio-
vasculaires, ni d’augmentation de décès
par cancers, ni d’augmentation de l’in-
cidence des cancers.
Cette étude nous montre donc qu’un
traitement pendant 5 ans par la pravas-
tatine permet de réduire significati-
vement les événements coronariens
chez des hommes avec hypercholes-
térolémie sans antécédent d’infarctus
du myocarde pendant les dix ans qui
suivent. Le bénéfice de la pravastatine
se poursuivrait avec le temps. Pour
expliquer ces résultats, les auteurs avan-
cent l’hypothèse d’une stabilisation de
la plaque d’athérome existante et d’une
progression beaucoup plus lente de la
maladie coronarienne. Il a été démontré
dans une étude récente qu’une diminu-
tion importante du cholestérol pendant
une durée de 2 ans pouvait conduire à
une réduction de l’athérosclérose. Les
auteurs concluent qu’un traitement
moins agressif mais administré sur une
durée plus longue aurait les mêmes
effets bénéfiques et pourrait même
entraîner la régression de la plaque
d’athérome chez certains patients.
Nous ne pouvons pas affirmer avec
certitude que les résultats obtenus après
cette période de suivi de dix ans peuvent
être également obtenus chez les patients
présentant une maladie coronarienne et
traités par pravastatine. Il est vraisem-
blable que, avec le temps, le bénéfice de
la pravastatine soit dépendant de l’exis-
tence ou non de la pathologie corona-
rienne et de sa sévérité au moment de la
mise en route du traitement.
Nous n’avons à ce jour aucun doute
sur le fait que la réduction du LDL-
cholestérol puisse jouer un rôle dans la
prévention et dans la prise en charge des
pathologies coronariennes. Néanmoins,
de nombreuses questions sont à ce jour
non résolues : à quel moment instaurer
le traitement en prévention primaire et
existe-t-il un seuil de LDL-cholestérol
en dessous duquel il n’y aura pas de
pathologie coronarienne ?
A. Vambergue,
service d’endocrinologie
diabétologie, CHRU Lille.
Ford I et al. N Engl J Med 2007;357:1477-86.
Domanski MJ. N Engl J Med 2007;357:1543-45.
Expression de récepteurs
illégitimes dans les adénomes
de Conn
L’hyperaldostéronisme, qui se carac-
térise par une hypertension, une hypo-
kaliémie et une augmentation du taux
circulant daldostérone associée à
un effondrement de l’activité rénine,
provoque à long terme des lésions
rénales et cardiaques. La prévalence
de ce syndrome n’est pas réellement
connue. Certains auteurs estiment qu’il
est présent chez 10 % des sujets hyper-
tendus. La moitié des cas d’hyperal-
dostéronisme est due à un adénome
surrénalien, appelé également adénome
de Conn, surexprimant l’aldosynthase
et sécrétant de façon excessive de l’al-
dostérone malgré l’absence de rénine
et l’hypokaliémie. Les mécanismes
responsables de l’augmentation de
la sécrétion d’aldostérone demeurent
inconnus. Sur la base de travaux anté-
rieurs démontrant le rôle de récepteurs
illégitimes dans l’hypersécrétion de
cortisol chez les patients présentant
un syndrome de Cushing indépendant
de l’ACTH, l’équipe de W.E. Rainey
a recherché l’expression anormale de
récepteurs couplés aux protéines G dans
des adénomes de Conn. Dans ce but,
l’expression de 544 récepteurs couplés
aux protéines G a été évaluée en utilisant
des puces à ADN (puces Affimetrix)
dans des adénomes de Conn et du tissu
surrénalien prélevé au cours d’autop-
sies ou de néphrectomies élargies pour
cancer rénal. Sur les 223 transcrits
détectés dans les échantillons tissulaires,
la grande majorité (95 %) présente le
même profil d’expression dans les tissus
sains et les tissus pathologiques. En
revanche, les ARNm codant les récep-
teurs de la sérotonine de types 4 et 7 (5-
HT4 et 5-HT7), de l’ACTH (MC2R), de
la LH, du GnRH, du glutamate de type 3
(GRM3) et le récepteur orphelin GPR37
(apparenté au récepteur de l’endothé-
line) sont plus nombreux dans certains
adénomes de Conn (1). Les auteurs ont
confirmé la surexpression de ces gènes
par une approche de PCR quantitative.
Les données de Ye et al. sont en accord
avec l’augmentation de la sensibilité à
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l’ACTH et à la 5-HT observée précé-
demment dans des adénomes par des
approches fonctionnelles. Globalement,
cette étude génomique publiée dans la
revue Journal of Endocrinology indique
que les cellules tumorales acquièrent de
façon sporadique une sensibilité à de
nombreux facteurs circulants (ACTH,
LH, GnRH) ou produits anormale-
ment dans la tumeur (sérotonine) [2].
Nombre de ces récepteurs sont connus
par ailleurs pour stimuler la stéroïdo-
genèse (MC2R, LH-R, 5-HT4, 5-HT7)
ou l’activité mitotique (MC2R, GRM3,
GPR37) d’autres types cellulaires. Les
travaux de Ye et al. suggèrent que l’ac-
tivation de récepteurs illicites exprimés
dans les adénomes de Conn pourrait
être responsable de l’augmentation de la
production d’aldostérone et de la proli-
fération des cellules de type glomérulé
dans le cortex surrénalien.
E. Louiset, Inserm U413,
université de Rouen
Ye et al. J Endocrinol 2007;195:39-48.
Cartier et al. Eur J Endocrinol 2005;153:939-47.
1.
2.
Nouvelles de l’industrie
10e Conférence européenne
de nutrition
L’Union française pour la nutrition et
l’alimentation a organisé la 10e Confé-
rence européenne de nutrition, à Paris, en
juillet 2007.
Lors de la séance inaugurale, R. Uauy
(Chili) a fait le point sur les difrentes for-
mes de malnutrition : insuffisance pondérale,
perte pondérale aiguë, arrêt de croissance,
surpoids, insuffisance en micronutriments.
Chez les populations migrantes, le taux
de mortalité de la première génération est
inférieur à celui de la population hôte. Ce
paradoxe méditerranéen semble être en
rapport avec une baisse rapide de l’inci-
dence des pathologies infectieuses et, en
contre-partie, il faut des décennies pour
que les modifications du style de vie et de
l’alimentation aient des conséquences sur
la mortalité cardiovasculaire.
Une séance plénière a été consacrée au
thème portant sur la nutrition et l’épigé-
nétique ou le caractère génétique acquis
sous l’influence de l’environnement, en
particulier la manière de s’alimenter.
Un symposium a abordé le rôle des gènes
dans la variabilité interindividuelle de la
réponse à l’alimentation.
Un autre symposium a évoqué les connais-
sances sur l’influence des nutriments sur le
veloppement du tissu adipeux.
Grâce à des études expérimentales, humai-
nes, animales et in vitro, les mécanismes
physiopathologiques qui lient nutrition,
obési et diabète commencent à être mieux
connus. En Grande-Bretagne, le nouveau
programme Tackling obesity: future choi-
ces va permettre la mise en place d’une
stratégie globale de lutte contre l’obésiet
le diabète à l’échelle de la population.
Une session plénière portant sur l’in-
fluence de la nutrition infantile sur la
santé à long terme a été l’occasion de
présenter le programme européen Early
Nutrition Programming Project dont l’ob-
jectif est d’étudier l’impact possible des
modifications de la nutrition infantile sur
la santé des adultes.
Au cours de ce congrès d’autres thèmes ont
é abordés : microbiomique intestinale, vers
la mise au point de molécules bioactives et
fonctionnelles ; appétit et alimentation, des
liens complexes encore mal élucidés ; tech-
nologies innovantes au service de l’amélio-
ration des qualités nutritionnelles ; régime
méditerranéen, des études scientifiques
rigoureuses prouvent son efficacité ; pol-
luants et pesticides, nos assiettes contien-
nent-elles des toxiques pour la san?
MP
Actos® (pioglitazone)
protégerait les diabétiques
de type 2 du risque d’infarctus
du myocarde
De nouveaux travaux, dont deux études
présentées à la 43e réunion annuelle de
l’Association européenne pour l’étude du
diabète (EASD), ont confirmé l’innocuité
cardiovasculaire de Actos® (pioglitazone)
ainsi que ses bénéfices en termes d’amélio-
ration de la glycémie et des taux de lipides
sanguins chez les diabétiques de type 2.
Ces résultats, dont certains sont issus de
la pratique clinique, vont dans le sens des
données collectées antérieurement sur la
pioglitazone et montrent que Actos® exerce
des effets différents de ceux de la rosigli-
tazone, une autre glitazone, en raison de
différences de structure moléculaire.
La nouvelle étude (1) présentée à l’EASD
a montré une réduction significative du
risque d’accident vasculaire cérébral
(AVC) ou d’infarctus du myocarde (IDM)
avec la pioglitazone par rapport à des
traitements ne faisant pas appel à une
glitazone. Cette analyse rétrospective de
dossiers médicaux de patients diabéti-
ques a révélé que, chez les patients traités
par pioglitazone, le risque relatif ajusté
d’AVC était inférieur de 20 % et le risque
d’IDM inférieur de 38 %.
Par ailleurs, l’étude GLAI (2) a révélé
qu’un traitement initial à une dose de
départ de 30 mg de pioglitazone amélio-
rait davantage, et ce de façon significative,
la glycémie (HbA1c) et les taux de lipides
(diminution des taux de triglycérides, de
cholestérol non HDL, amélioration du
cholestérol HDL) qu’une dose de départ
de 4 mg de rosiglitazone. Ces données
suggèrent des effets cardioprotecteurs de
la pioglitazone.
Enfin, une vaste étude de cohorte rétros-
pective publiée récemment (Journal of
Pharmacoepidemiology and Drug Safety)
associe à la pioglitazone une réduction de
22 % du risque relatif d’hospitalisation
pour infarctus du myocarde chez les dia-
bétiques de type 2 comparativement à la
rosiglitazone.
A. Lavergne
références bibliographiques
1. 
Xu Y et al. Risk of stroke and myocardial infarc-
tion are reduced in patients with type 2 diabetes
treated with pioglitazone: results of a retrospective,
claims-based study. PS130, abstr. 1257, presented at
EASD on 18 september 2007.
2. 
McCall T et al. Effects of 30 mg of pioglitazone vs
4 mg of rosiglitazone on hyperglycemia and dyslipi-
demia: results from a head-to-head trial. PS80, abstr.
0865, presented at EASD on 19 september 2007.
Communiqués publicitaires des conférences
de presse, symposiums, manifestations,
organisés par l’industrie pharmaceutique
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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), 6, novembre-décembre 2007
Nouveaux concepts
Nouveaux concepts
Thyroxine (T4)
Tyramine
3,3’,5-triiodothyronine (T3)
3-iodothyronamine (T1AM)
Figure 1. Structures comparées de la T4, la T3, la T
1
AM et de la tyra-
mine. La T4, qui contient quatre atomes d’iode, est le précurseur de la
T3 à trois atomes d’iode, la forme active de l’hormone thyroïdienne.
La décarboxylation et la déiodation de la T3 et/ou de la T4 génèrent
des dérivés tyronamines de type T
1
AM, qui présentent des analogies
structurales avec la tyramine.
La thyroïde à deux temps
The two-timing thyroïd…
Isabelle Lihrmann*
L
hormone thyroïdienne, la triiodothyronine ou
T3, régule le métabolisme et la consommation
d’oxygène dans divers organes. Elle agit à long
terme en modulant la transcription de nombreux gènes.
Des recherches menées par une équipe de San Francisco
(1, 2) voilent d’autres mécanismes moléculaires qui
sous-tendent l’action rapide de la T3. Ces chercheurs
démontrent que des métabolites décarboxylés de cette
hormone thyroïdienne agissent par l’intermédiaire de
récepteurs à sept domaines transmembranaires couplés
aux protéines G (RCPG), des commutateurs cellulaires
chargés de transmettre instantanément les signaux extra-
cellulaires à l’intérieur de la cellule.
La thyroxine (T4), qui contient quatre atomes d’iode, est
l’hormone thyroïdienne principale sécrétée par la glande
thyroïde. La glande posde également la faculté de
produire la 3,3’,5-triiodothyronine (T3), qui est la forme
active de l’hormone, bien que la source principale de T3
résulte de la conversion de la T4 stockée principalement
dans le foie ou, parfois, dans les tissus cibles (figure 1).
La T3 stimule l’activité métabolique en augmentant le
rythme cardiaque, la force de contraction du cœur, le flux
sanguin dans les tissus périphériques, la production de
glucose, la synthèse de cholestérol, la lipolyse, la ther-
mogenèse et la consommation d’oxygène. Ces différentes
actions sont exacerbées, en particulier l’augmentation du
débit cardiaque, qui peut être dramatique, en cas d’hy-
perthyroïdie. Elles sont au contraire atténuées (ralentisse-
ment du rythme cardiaque, asthénie, intolérance au froid,
dépression) en situation d’hypothyroïdie. Les hormones
thyroïdiennes sont également cruciales pour le dévelop-
pement du système nerveux central. En effet, l’hypothy-
roïdie congénitale causée par un déficit en iode est l’une
des causes fréquentes de retard mental que l’on peut
prévenir aisément par un traitement de substitution à base
d’hormones thyroïdiennes, habituellement administré à
vie. Bien que ces pathologies soient connues depuis deux
cents ans, les mécanismes moléculaires qui relaient les
effets des hormones thyroïdiennes ne sont que partielle-
ment connus.
Il est parfaitement établi que la T3 agit en se liant à des
récepteurs nucléaires (TRα, TRβ) pour réguler la transcrip-
tion et exercer ses nombreux effets physiologiques (3-5)
[figure 2]. Le traitement de l’hypothyroïdie demande
* Inserm U413, Laboratoire de neuroendocrinologie cellulaire et moléculaire,
université de Rouen, Mont Saint-Aignan.
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