D O S S I E R Les urgences hypertensives ● P.F. Plouin* DÉFINITIONS Points forts ■ Les urgences hypertensives sont des situations rares qui requièrent une baisse immédiate de la pression artérielle (PA), pas nécessairement à des niveaux normaux, pour prévenir ou limiter un dommage viscéral. ■ Cette définition ne comporte pas de seuil tensionnel car c’est la souffrance viscérale, et non les chiffres de PA, qu’il s’agit de traiter. ■ Les recommandations récentes donnent une liste positive de ces urgences : outre l’éclampsie en fin de grossesse, il s’agit des élévations de PA avec œdème aigu pulmonaire (OAP), de l’infarctus du myocarde, de la dissection aortique, de l’encéphalopathie ou de l’hémorragie cérébrale. Les urgences hypertensives sont rares et leur définition est restrictive. Les recommandations récentes convergent sur ce point et donnent une liste positive des situations d’urgence pour éviter toute ambiguïté. Pour le JNC-VI (1), ce sont “les rares situations qui requièrent une réduction immédiate de la PA (pas nécessairement à un niveau normal) pour prévenir ou limiter un dommage viscéral”. Pour l’ANAES (2), il s’agit d’une “élévation aiguë de la PA, généralement extrême, avec présence des signes ou symptômes d’une complication présente ou menaçante. En dehors des accidents vasculaires cérébraux, transitoires ou constitués, ces urgences hypertensives sont synonymes de traitement immédiat”. Les deux recommandations donnent la même liste d’urgences (tableau ci-dessous) : JNC-VI (1) ANAES (2) Encéphalopathie hypertensive Encéphalopathie hypertensive Hémorragie intracrânienne Hémorragie cérébro-méningée Infarctus du myocarde, angor instable Infarctus du myocarde ■ Une grande prudence s’impose en cas de signes neuro- logiques. En effet, un bénéfice de la baisse tensionnelle est possible dans les accidents vasculaires cérébraux (AVC) hémorragiques, mais, inversement, dans les AVC hémorragiques et surtout ischémiques, la baisse de la PA peut être désastreuse pour le tissu ischémique mais encore viable. ■ En conséquence, il ne faut pas abaisser la PA sans dis- poser d’un scanner ou d’une imagerie de résonance magnétique (IRM) chez un patient ayant un déficit neurologique. ■ Il n’y a pas d’indication à un traitement parentéral dans l’hypertension sévère asymptomatique. ■ Dans l’urgence hypertensive, il faut traiter par voie intra- veineuse en présence d’un OAP, d’une dissection aortique ou d’une éclampsie, et, en cas d’AVC, s’abstenir tant que l’imagerie n’a pas confirmé un accident hémorragique. Mots-clés : Hypertension artérielle - Encéphalopathie Accident vasculaire cérébral - Infarctus du myocarde Dissection aortique - Œdème aigu du poumon. * Service d’hypertension artérielle, hôpital Broussais, Paris. 20 Insuffisance ventriculaire gauche aiguë avec œdème aigu pulmonaire (OAP) OAP ou autre manifestation d’insuffisance ventriculaire gauche Dissection aortique Dissection aortique Éclampsie Éclampsie ASPECTS CLINIQUES DES URGENCES HYPERTENSIVES La souffrance coronaire aiguë et l’OAP L’infarctus du myocarde et les suites de la chirurgie de pontage coronaire peuvent se compliquer de poussées hypertensives qui aggravent la perfusion coronaire. Le traitement de première intention utilise les antalgiques et les dérivés nitrés. Les dérivés nitrés sont également le traitement de l’OAP ou des autres manifestations d’insuffisance ventriculaire gauche associées à une élévation aiguë de la pression artérielle (3). La dissection aortique Son traitement est chirurgical. La préparation anesthésique utilise les antalgiques et les bêtabloquants suivis de la prescription de nitroprusside ou de nicardipine (4). L’éclampsie Un cas particulier d’urgence hypertensive au cours de la grossesse est l’éclampsie, survenant au troisième trimestre, associée à des convulsions et à une protéinurie. Elle reste la deuxième La Lettre du Cardiologue - n° 331 - mai 2000 D cause de mort maternelle dans les pays développés. Son traitement étiologique consiste à mettre fin à la grossesse par une césarienne. Le traitement symptomatique qui prépare à la césarienne est la perfusion de sulfate de magnésie (5). L’encéphalopathie hypertensive Elle est rarissime, rencontrée tous les 5-6 ans dans des unités d’hypertension qui recrutent plus de 1 000 nouveaux patients par an. La PA est très élevée et entraîne des convulsions généralisées, dans l’intervalle desquelles la conscience et l’examen neurologique sont fluctuants. Le fond d’œil montre une rétinopathie hypertensive au stade IV (hémorragies, exsudats et œdème papillaire). Une protéinurie est généralement présente. L’insuffisance rénale est fréquente. C’est l’indication certaine d’un antihypertenseur injectable. Les hémorragies encéphaliques Les hémorragies cérébrales ou méningées se manifestent en principe par un déficit neurologique (troubles de la conscience avec généralement déficit focal), d’installation brutale avec des céphalées intenses. En fait, elles sont très difficiles à distinguer cliniquement des AVC ischémiques. Le risque d’aggraver la situation neurologique, considérable si le mécanisme est ischémique, fait qu’on ne doit administrer un traitement antihypertenseur d’urgence que si l’hémorragie encéphalique est authentifiée par un scanner ou une IRM ; en cas de doute, il faut s’abstenir (6). La priorité du médecin appelé au chevet du patient ou du transporteur d’urgence est donc l’accès à un centre disposant 24 heures sur 24 de ces techniques d’imagerie, de préférence un centre équipé pour l’accueil des AVC aigus (stroke center). Ces situations sont à la limite des urgences hypertensives vraies – où le traitement peut être salvateur – et des urgences neurovasculaires, où l’élévation tensionnelle est une adaptation à respecter. LES URGENCES NEUROVASCULAIRES L’hypertension artérielle chronique est un facteur de risque bien connu d’AVC et son traitement au long cours en réduit de 30 à 40 % le risque (7). Cette donnée de prévention est certaine, mais la situation est très différente à la phase aiguë d’un AVC. Les raisons en sont le risque de traiter par excès une élévation tensionnelle qui est la conséquence et non la cause de l’AVC, et la vulnérabilité à l’ischémie de la zone de pénombre. O S S I E R On manque d’essais contrôlés permettant d’estimer les bénéfices et les risques d’une réduction de la PA au cours des AVC (9), mais la physiopathologie animale et les cas cliniques rapportant l’aggravation de la situation neurologique lors d’une réduction “urgente” de la PA sont en faveur de l’abstention (6, 8, 10). En conséquence, on recommande actuellement de ne pas instituer ou renforcer un traitement antihypertenseur dans les 10 jours qui suivent un AVC, les exceptions étant la présence d’une encéphalopathie hypertensive documentée par le fond d’œil et le scanner encéphalique, d’une hémorragie intracérébrale documentée par l’imagerie de résonance magnétique, ou d’une dissection aortique (6, 10). L’HTA SÉVÈRE ASYMPTOMATIQUE : UNE PSEUDO-URGENCE HYPERTENSIVE L’HTA en général et l’HTA sévère en particulier doivent être traitées dans un but de prévention cardiovasculaire et rénale. Mais s’il n’y a pas de signe de souffrance viscérale cardiaque, aortique, rénale ou neurologique, une hypertension sévère n’est pas une urgence hypertensive et doit être traitée par la mise en place progressive d’un traitement oral, et non par un traitement parentéral d’urgence. Un essai contrôlé portant sur des patients asymptomatiques ayant une diastolique comprise entre 116 et 139 mmHg a montré en effet qu’il n’y avait pas d’avantage, et au contraire des inconvénients en termes d’effets secondaires, à une escalade rapide dans le traitement oral (11). La même conduite s’applique aux pseudo-urgences hypertensives associant une élévation aiguë de la PA et divers symptômes sans signe de souffrance viscérale. Les cas les plus fréquents sont les élévations tensionnelles au cours d’un épisode douloureux aigu et les attaques de panique. Le diagnostic différentiel repose sur la normalité de l’examen cardiovasculaire et neurologique permettant d’écarter les vraies urgences hypertensives (tableau). PREMIERS GESTES DEVANT UNE SUSPICION D’URGENCE HYPERTENSIVE Les principaux éléments sont résumés dans la figure ci-dessous. Quatre cinquièmes des patients ayant un AVC ont une élévation aiguë de la PA qui se normalise spontanément dans la majorité des cas : 10 jours après un AVC, les deux tiers des patients sont normotendus (6). Dans les premiers jours suivant un AVC expérimental, l’autorégulation cérébrale est profondément altérée et la perfusion de la zone de “pénombre ischémique” (8), cette zone de tissu cérébral potentiellement viable qui entoure l’infarctus, est étroitement dépendante de la PA. Une élévation de la PA peut représenter une adaptation favorable au maintien de la perfusion de cette zone vulnérable (6). À l’opposé, une baisse même minime de la PA peut amener les cellules de la zone de pénombre, où l’autorégulation est supprimée, au-dessous du seuil de viabilité. La Lettre du Cardiologue - n° 331 - mai 2000 21 D O S S I E R Réunir les éléments du diagnostic Le diagnostic est fondé sur une mesure correcte de la PA et sur la recherche de signes de souffrance viscérale : – Les erreurs de mesure tensionnelle vont dans le sens d’une surestimation d’origine technique (gros bras) ou psychologique (stress). La PA doit être mesurée selon les recommandations en vigueur avec un manomètre à mercure ou un moniteur validé utilisant un brassard adapté à la circonférence du bras (2). Pour réduire les variations liées à l’anxiété ou à la douleur, il faut mesurer plusieurs fois la PA pour obtenir deux mesures consécutives qui diffèrent de moins de 10 mmHg. – La recherche d’une souffrance viscérale est au centre des décisions. Un trouble de la conscience avec céphalée, signes neurologiques focaux et protéinurie évoque une encéphalopathie hypertensive, ou, en fin de grossesse, une éclampsie. Une orthopnée et des crépitants bilatéraux signent l’OAP. Une douleur violente, thoraco-abdominale, sans anomalie de l’ECG fait rechercher le souffle diastolique, l’anisotension, l’abolition des pouls de la dissection aortique. L’examen des urines à la bandelette et l’ECG sont complétés sans délai d’un prélèvement de sang pour déterminer le ionogramme et la créatininémie. Un minimum d’information sur le contexte thérapeutique est obtenu du patient ou de l’entourage. Le patient reçoit-il un traitement antihypertenseur, et si oui, lequel ? S’agit-il d’un médicament dont l’arrêt intempestif expose à un rebond (clonidine et analogues) ? Le patient prend-il des produits presseurs, comme les sympathomimétiques, les corticoïdes et anti-inflammatoires, la cocaïne? Organiser le transfert Le premier geste est de transférer le patient dans un centre pouvant assurer une surveillance continue de la PA, de l’état neurologique, cardiaque et rénal, et d’administrer le traitement spécifique de la souffrance viscérale. La disponibilité d’un scanner ou, mieux, d’une imagerie de résonance magnétique est indispensable en cas de déficit neurologique. En cas d’éclampsie, la patiente doit être transférée dans une maternité disposant d’un pédiatre néonatologiste. En cas de forte suspicion d’infarctus myocardique ou de dissection, le transfert se fait vers un hôpital ayant un service de soins intensifs cardiaques et/ou de chirurgie cardiovasculaire. Une première prescription ? En attendant le transfert, on ne donne pas de traitement visant à réduire la PA si le patient a un déficit neurologique focal, ce traitement ne pouvant être entrepris qu’après une imagerie cérébrale. Un antihypertenseur d’urgence est administré seulement si le patient a une diastolique constamment supérieure à 120 mmHg avec des signes patents d’œdème pulmonaire, d’encéphalopathie hypertensive, d’infarctus du myocarde ou de dissection aortique : une ampoule de Lasilix® i.v. dans l’œdème pulmonaire seulement, une ampoule de Catapressan® par voie intramusculaire ou souscutanée dans les autres cas. L’emploi dans les urgences hypertensives des gélules de nifédipine en administration sublinguale a été longtemps populaire. Ce traitement n’est plus autorisé en France dans cette indication depuis un rapport montrant sa faible maniabilité et sa médiocre sécurité. 22 L’URGENCE À L’HÔPITAL Mise en place de la surveillance Une urgence hypertensive justifie l’admission dans un service spécialisé ou de soins intensifs pour permettre un traitement efficace et sûr sous surveillance continue de l’état clinique, de la PA, de l’ECG, de la diurèse et des constantes biologiques. S’il y a lieu, il faut traiter la douleur ou une rétention d’urines qui peuvent élever la PA. Le patient doit pouvoir bénéficier sans délai des examens d’imagerie cardiaque, encéphalique ou aortique justifiés par le type de souffrance viscérale constituant l’urgence hypertensive. Les médicaments de l’urgence hypertensive Dès qu’une surveillance intensive est mise en place, le traitement est administré par voie veineuse. – Le furosémide (Lasilix®, une ampoule de 20 mg à renouveler si besoin) et le bumétanide (Burinex®, une ampoule de 2 mg à renouveler si besoin) sont réservés au traitement de l’OAP. Dans cette indication, un essai contrôlé a comparé de fortes doses de furosémide et de fortes doses de dérivés nitrés, tous les patients ayant reçu de l’oxygène, de la morphine et une première ampoule de furosémide. Cet essai a montré que les vasodilatateurs veineux injectables, nitroglycérine (Trinitrine) ou dinitrate d’isosorbide (Risordan®) au débit de 1 à 10 mg/h (3) obtenaient de meilleurs résultats (moins d’infarctus du myocarde et de recours à la ventilation assistée) que le traitement par de fortes doses de diurétiques de l’anse. – Dans les autres indications, les antihypertenseurs proprement dits sont également perfusés à la seringue électrique : labétalol (Trandate™), nicardipine (Loxen®), nitroprusside (Niprid), ou urapidil (Eupressyl®). Les produits les plus adaptés sont ceux dont la pharmacodynamie permet un ajustement précis du débit en fonction de la PA obtenue. Ce sont la nicardipine (Loxen®, 8 à 15 mg/h), le nitroprusside (Niprid, 15 à 300 µg/h, maintenant peu utilisé du fait de sa toxicité) et l’urapidil (Eupressyl®, 60 à 180 mg/h). L’objectif tensionnel Il ne faut pas chercher à normaliser la PA. L’objectif recommandé est une réduction de 25 % de la PA moyenne en quelques minutes à 2 heures, puis une réduction graduelle vers 160/100 mmHg en 2 à 6 heures (2). Cette précaution explique pourquoi l’usage de nifédipine par voie sublinguale est maintenant proscrit, car il ne permet pas de contrôler la vitesse et l’ampleur de la baisse tensionnelle (12). ☛ Une baisse précipitée de la PA peut en effet induire ou aggraver une ischémie rénale, cérébrale ou myocardique. Vers un traitement au long cours La situation d’urgence étant contrôlée, il faut généralement prendre le relais par un traitement antihypertenseur oral. La première étape peut être la prise de nicardipine à libération prolongée en relais de la nicardipine intraveineuse. La construction du traitement ultérieur dépend de la cause de l’urgence et de son évolution et sort du cadre de cette mise au point. ■ La Lettre du Cardiologue - n° 331 - mai 2000 D R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. The Sixth Report of the Joint National Committee on prevention, detection, evaluation, and treatment of high blood pressure. Arch Intern Med 1997 ; 157 : 2413-44. 2. Diagnostic et traitement de l’hypertension artérielle essentielle de l’adulte de 20 à 80 ans. NHA Communication/ANAES Paris, 1999, 87 p. 3. Cotter G., Metzkor E., Kaluski E. et coll. Randomised trial of high-dose isosorbide dinitrate plus low-dose furosemide versus high-dose furosemide plus low-dose isosorbide dinitrate in severe pulmonary oedema. Lancet 1998 ; 351 : 389-93. 4. Crawford E.S. The diagnosis and management of aortic dissection. JAMA 1990 ; 264 : 2537-41. 5. The Eclampsia Trial Collaborative Group. Which anticonvulsant for women with eclampsia? Evidence from the Collaborative Eclampsia Trial. Lancet 1995 ; 345 : 1455-63 AUTOQUESTIONNAIRE O S S I E R 6. O’Connell J.E., Gray C.S. Treating hypertension after stroke. Br Med J 1994 ; 308 : 1523-4. 7. Collins R., Peto R., MacMahon S. et coll. Blood pressure, stroke, and coronary heart disease. Part 2. Short term reductions in blood pressure : overview of randomised drug trials in their epidemiological context. Lancet 1990 ; 335 : 827-38 8. Astrup J., Siesjo B.K., Symon L. Thresholds in cerebral ischemia : the ischemic penumbra. Stroke 1981 ; 12-723-5. 9. Blood pressure in Acute Stroke Collaboration (BASC). Blood pressure management in acute stroke. Part I : assessement of trials designed to alter blood pressure (Cochrane Review). In : The Cochrane Library, Issue 3, 1998. Oxford : Update Software. 10. Phillips S.J. Pathophysiology and management of hypertension in acute ischemic stroke. Hypertension 1994 ; 23 : 131-6. 11. Zeller K.R., von Kuhnert L.K., Matthews C. Rapid reduction of severe asymptomatic hypertension. Arch Intern Med 1989 ; 149 : 2186-9. C FM 1. L’urgence hypertensive est définie : a. par des signes de souffrance viscérale avec une pression artérielle élevée 2. Le traitement initial de l’urgence hypertensive (avant le transfert à un service d’urgence) est : a. l’abstention si le patient a un déficit neurologique b. par une montée brutale de la pression artérielle au-dessus des valeurs habituelles b. l’administration d’une ampoule de clonidine (Catapressan®) par voie i.m. c. par une diastolique supérieure à 120 mmHg c. l’administration d’une ampoule de furosémide (Lasilix®) par voie i.v. lente ou i.m. d. par une systolique supérieure à 200 mmHg d. l’administration d’une gélule de nifédipine (Adalate®) par voie perlinguale RÉPONSES FMC 1. a ; 2. a. B L O C - N OT E S Les articles publiés dans “La Lettre du Cardiologue” le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Insuffisance cardiaque : une épidémie du XXIe siècle, 26-27 juin 2000, Paris Comité scientifique : K. Chien, G. Feuerstein, M. Komajda, K. Schwartz. Renseignements, inscriptions et lieu de la réunion : Institut Pasteur Euroconférences, 28, rue du Docteur-Roux, 75724 Paris Cedex 15. Fax : 01 40 61 34 05. E-mail : [email protected] Internet : www.pasteur.fr/applications/euroconf/ La Lettre du Cardiologue - n° 331 - mai 2000 Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction par tous procédés réservés pour tous pays. © mai1983 - EDIMARK S.A. Imprimé en France - Differdange S.A. - 95110 Sannois Dépôt légal 2e trimestre 2000 23