Comment la WII peut-elle sauver le monde

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OLYMPIADES DE PHYSIQUE
Comment la Wii peut-elle
sauver le monde ?
Une solution d’autofreinage pour ascenseur pour
plus de sécurité
Charline Dumont, Arniko Meinhold, Jeanne Oberlé
2013-2014
Qui ne connaît pas la fabuleuse manette de Wii ? Chacun sait très bien quelle est cette
merveilleuse console qui a révolutionné le monde pour tous les grands adeptes de jeux
vidéo. Le principe est génial : le mouvement effectué par le joueur est capté puis
retransmis de sorte à ce que l'avatar du joueur effectue le même mouvement. Toutefois,
la question se pose : comment cela est-il possible ?? Quel est donc l'ingénieux système qui
retranscrit nos mouvements frénétiques dans Mario Kart ??
Sommaire
Pages
Introduction
Quelle est la composante de la console
retransmettre nos mouvements sur l’écran ?
qui
permet
de
3
Un fabuleux capteur d’accélérations
Qu’est-ce qu’un accéléromètre ? Et une accélération alors ?
Comment fonctionne réellement un accéléromètre ?
Mais comment peut-on fabriquer des éléments aussi précis à une
échelle si minuscule ?
Peut-on trouver des accéléromètres autre part que dans les
consoles de jeu ?
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Notre accéléromètre
Quelles sont les caractéristiques de notre accéléromètre ?
Quelle est la corrélation entre les valeurs d’entrée et de sortie ?
Mais comment disposer d’une accélération de valeur connue ?
Notre montage d’étalonnage
Modélisation et incertitudes
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9
9
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Notre projet et sa réalisation
Et dans la vraie vie, à quoi donc pourrait nous servir cet
accéléromètre ?
Qu’est-ce qu’une chute libre ?
Détection d’une chute et freinage de notre ascenseur
Principe de fonctionnement de notre montage
La réalisation de notre maquette
Et le freinage alors ?
Vous avez dit courants de Foucault ?
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17
Ouvertures
Notre accéléromètre serait-il défectueux ?
Pourrions-nous utiliser l’accéléromètre à des fins de commande ?
Remerciements
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Comment la Wii peut-elle sauver le
monde ?
Qui ne connaît pas la fabuleuse manette de Wii ? Chacun sait
très bien quelle est cette merveilleuse console qui a révolutionné le
monde pour tous les grands adeptes de jeux vidéo. Le principe est
génial : le mouvement effectué par le joueur est capté puis retransmis
de sorte à ce que l'avatar du joueur effectue le même mouvement.
Toutefois, une question se pose : comment cela est-il possible ?? Quel
est donc l'ingénieux système qui retranscrit nos mouvements
frénétiques dans Mario Kart ??
Le document qui suit est le fruit de nos recherches d'investigation, et
à chaque étape de notre démarche correspond une interrogation,
signalée par l'icône :
comme le W de What (et de Wii)
Quel est la composante de la console qui permet de
retransmettre nos mouvements sur l'écran?
Le mouvement est détecté par l'accéléromètre de la Wii, qui est présent dans la manette utilisée
par le joueur. L'information est ensuite transmise par Bluetooth jusqu'à la console qui va jouer le rôle
de l'interface qui reçoit et retravaille les données pour que l'image de l'avatar sur l'écran effectue les
mouvements correspondants à l’orientation, à la rotation et au déplacement de la manette. Cette
retransmission est très rapide (de l’ordre de la dizaine de ms), ainsi dès que le joueur descend le bras
ou tourne vers la gauche, son avatar accomplit presque instantanément les mêmes gestes.
Nous nous sommes alors étonnés de la détection si précise et rapide du mouvement, et donc plus
particulièrement sur la nature de l'accéléromètre, ce qui nous conduit à la prochaine étape.
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Un fabuleux capteur d’accélérations
Qu'est-ce qu'un accéléromètre?
Un peu de théorie et un exemple de modèle
Un accéléromètre est, comme son nom l'indique, un appareil capable de mesurer une
accélération et de la convertir sous forme de signal électrique (on parle de transducteur).
Par conséquent, l'accéléromètre est une interface entre une grandeur physique et une information
manipulable. Toutefois il est uniquement capable d’acquérir des données et non de les traiter. Son
fonctionnement se base sur des principes électroniques et mécaniques, c’est pourquoi on le nomme
dispositif électromécanique.
Cet appareil est parfois appelé accéléromètre MEMS, ce qui signifie Micro Electronical Mechanical
System. Le système est réellement mécanique et son fonctionnement s'appuie sur des systèmes
mécaniques simples : par exemple le déplacement d'une masse à l'intérieur d'un compartiment (Figure
1). Cette masse est suspendue à un ressort et la mesure des modifications de l’allongement de ce
dernier permet de calculer l'accélération subie à une date t donnée.
Figure 1
Mais qu’est-ce qu’une accélération ?
On parle d’une grandeur vectorielle
appelée accélération (dont l’unité est le m.s-²), dès lors que le
vecteur vitesse change. En effet on définit la vecteur accélération de la manière suivante :
. Il
s’agit en d’autres termes du taux de variation temporel du vecteur vitesse.
La notion d’accélération, qui s’évalue dans un référentiel donné (qu’il soit galiléen ou non), est donc
liée soit à une augmentation (ou une diminution) de la valeur numérique de la vitesse, soit à une
modification de la trajectoire.
Un accéléromètre va en l’occurrence détecter puis quantifier les modifications du vecteur vitesse .
Par exemple, on aura pour un mouvement rectiligne une accélération positive due à un déplacement
plus rapide, une accélération négative due à un freinage, une accélération nulle si la vitesse est
uniforme…Mais si la géométrie de la trajectoire est modifiée, l’accélération variera aussi.
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Un mouvement quelconque est décrit par un nombre fini de translations et de rotations. Aujourd’hui,
certaines manettes et même certains téléphones portables sont dotés d’accéléromètres munis de 6
degrés de liberté, c’est-à-dire qu’ils peuvent mesurer des accélérations dans toutes les directions de
l'espace. Les accéléromètres peuvent ainsi mesurer des déplacements mono- (seulement sur l’axe des
abscisses, par exemple juste de gauche à droite), bi- (abscisse et ordonnée, de gauche à droite et de bas
en haut) ou tridimensionnel (axe z supplémentaire, on introduit la dimension de profondeur), et
prennent en compte tous les types de rotation (Figure 2)
Figure 3
Figure 2
Sur la Figure 3, on observe que l'axe z est maintenant à la place du compartiment de l'axe x. Notre
modèle a donc tourné d'un quart de tour vers la droite. Pendant cette rotation, les accéléromètres dans
les compartiments x et z ont donc mesuré des accélérations.
Le système mécanique précédemment proposé n'est qu'une modélisation à une échelle bien supérieure
à ce qui se fait réellement dans un accéléromètre. En effet, aujourd'hui, un accéléromètre mesure
environ 3mm², et ceci prend en compte le boîtier extérieur!
Comment fonctionne réellement un accéléromètre?
Observons maintenant l'intérieur d'un de ces appareils électroniques minuscules.
Le modèle présenté ci-dessus est mis en œuvre à l’échelle microscopique. Une partie mobile est
présente à l'intérieur d'un compartiment fixe :
Figure 4
Lorsque l'objet sur lequel est placé l'accéléromètre bouge, la partie mobile (ici l'élément bleu, façonné
en silicium, donc malléable) va se déplacer et entrer en contact avec les parties vertes. On peut ainsi
comparer cet ensemble à une multitude d’armatures reliées à autant de mini-condensateurs. Par le
déplacement de la masse de silicium en raison d’un mouvement, il va alors s'opérer un changement de
la capacité électrique de ces condensateurs de l’ordre de 10-14 F (Figure 5), et la tension de sortie de
l’accéléromètre va en conséquence être modifiée. Par conséquent, plus il y aura d’armatures, plus la
sensibilité de l’accéléromètre et donc la mesure du mouvement du mobile sera précise.
Page 5
Figure 5
Figure 6
On remarque d'ailleurs sur la Figure 6 la présence de ressorts qui gouvernent et maîtrisent le
déplacement du mobile.
Cette multitude de condensateurs est reliée à un calculateur qui émet une tension proportionnelle à la
capacité constatée. Une chaîne de composants conditionne le signal et émet une tension de sortie. S’il
n’y a pas d’accélération (ou de décélération) constatée, c’est-à-dire si la capacité reste stable, la
tension de sortie ne varie pas. Et dans le cas où la capacité varie, il y aura une autre tension de sortie.
Ainsi, l’accéléromètre permet de mettre en relation la variation de la capacité des armatures due à un
mouvement et une tension de sortie.
Mais comment peut-on fabriquer des éléments aussi précis
à une échelle si minuscule?
Les accéléromètres MEMS se sont majoritairement développés pendant les années 80, et depuis
leur taille a été fortement réduite : ainsi les premiers accéléromètres occupaient un espace d’environ
50cm², alors qu’aujourd’hui la partie active est réduite à une plaque carrée de 3mm² environ. Cette
minimisation de la surface de ces appareils est reliée au développement des micros technologies, et
aujourd’hui, la taille des structures du condensateur est de l’ordre de 1 à 100µm.
Pour fabriquer des pièces aussi petites, on utilise le silicium comme matériau de base pour le mobile.
C’est de l‘hydroxyde de potassium déposé en très petites quantités sur une plaque de silicium qui va
graver la surface de cette dernière. Si cette réaction est maintenue dans un petit espace (sur ces figures
grâce à un cache qui ne réagit pas avec l'hydroxyde de potassium), il est donc possible, moyennant la
connaissance de la cinétique de la réaction chimique, de « modeler » une plaque de silicium à des
dimensions micrométriques.
Figure 7
Figure 8
Plus récemment, on a néanmoins réussi à développer d'autres techniques qui permettent de produire
des M&NEMS c'est-à-dire l'association entre des capteurs (des transducteurs) nanométriques et des
masses mobiles encore micrométriques. La partie mobile ne peut pas être réduite davantage car la
masse de cette dernière deviendrait alors trop faible.
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Peut-on trouver des accéléromètres autre part que dans les
consoles de jeu?
Ce composant électromécanique est aujourd’hui utilisé dans de nombreux domaines et se
démocratise, d’autant qu’il coute de moins en moins cher (de l’ordre quelques dizaines d’euros pour
les modèles grand public). On regroupe les applications de l’accéléromètre en trois grandes catégories,
dans lesquelles on utilise des modèles différents (voir en bas de page) :
• La détection de chocs :
Ce sont des accélérations de très forte amplitude et très brèves. On parle d’accélérations
impulsionnelles.
Les accéléromètres vont détecter ces chocs et permettre le déclenchement immédiat d’un
dispositif de protection. Par exemple, ils sont utilisés pour le déclenchement d’un airbag dans une
voiture. De même, certaines marques comme IBM et Apple ont incorporé des accéléromètres
dans les disques durs de leurs ordinateurs, pour qu’en cas de chute, celui-ci se mette à l’arrêt.
Ceci empêche que les têtes de lecture/d’écriture viennent s’écraser sur le disque, ce qui
provoquerait la destruction des informations codées à cet endroit du disque.
• La détection de vibrations :
Les vibrations sont caractérisées par des déplacements multidirectionnels. L’accéléromètre est
donc tout à fait adapté pour ce genre de mesures. Elles vont être effectuées en recherche et
développement industriel. Par exemples : la surveillance des vibrations d’un moteur de voiture
afin de rendre silencieux l’habitacle. Comme application importante, on compte aussi le
sismographe…
• Le suivi de trajectoires :
Un accéléromètre peut être intégré à la station inertielle d’un avion qui est le couplage d’un
gyroscope et d’un accéléromètre 3 axes. On emploie également ce genre de capteurs dans la
navigation par inertie (correction de trajectoire) et pour stabiliser des plates-formes. Les
accéléromètres peuvent aussi être utilisés pour des mesures d’inclinaison (il joue alors le rôle
d’inclinomètre).
On retrouve aujourd’hui l’accéléromètre dans de nombreux produits technologiques destinés au grand
public. Ils sont en effet utilisés dans les Smartphones pour l’orientation de l’écran en cas de
retournement du mobile, dans les appareils photo pour la stabilisation de l’image et dans de nombreux
appareils destinés aux sportifs afin de mesurer des vitesses et des distances de déplacement…
Enfin, les accéléromètres sont utilisés par la marque Nintendo dans la manette de sa console à succès
Wii, ce qui constitue le point de départ de notre projet.
Pour toutes les applications précédemment citées, on utilise toutefois différents modèles
d’accéléromètres. On distingue quatre familles de capteurs :
- Asservi
- Capacitif
- Piézoélectrique
- Piézorésistif
Pour choisir son accéléromètre en fonction de l’utilisation, il faut prendre en compte différents critères
comme la sensibilité, la température d’utilisation, la masse, encore la gamme de mesure…
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Le développement des accéléromètres n’en finit pas d’évoluer et ils sont de plus en plus performants.
L’électronique utilisée est aussi de plus en plus sophistiquée, ils sont de plus en plus petits, robustes et
légers. On pense même à mettre des accéléromètres en réseau pour améliorer les mesures.
Après la découverte d'une telle merveille de l'électronique, il
ne nous restait plus qu'à en acheter une!
Notre accéléromètre
Quelles sont les caractéristiques de notre accéléromètre?
Présentation de la fiche technique
Accéléromètre DE-ACCM2G2
Notre module (le DE-ACCM2G2) est composé d’un accéléromètre deux
axes et capable de mesurer des accélérations allant jusqu'à 2g (c.à.d. 20 m.s-2). Il
est doté de sorties analogiques.
L’accéléromètre a une sensibilité de 660 mV par g et une bande passante de
500Hz (il effectue donc des mesures fiables dès lors qu’on ne le sollicite pas
plus de 500 fois par seconde).
Il fonctionne avec différentes sources externes d’alimentation délivrant de 3,5 V
à 15 V. Il est en conséquence doté d’un RIT (régulateur intégré de tension) qui
assure une tension d’alimentation constante de 3,3 V, quelle que soit la tension
d’entrée.
Notre accéléromètre nécessite une tension d’alimentation stable pour effectuer des mesures précises.
On comprend bien que la tension de sortie fluctuerait, si la tension d’alimentation n’était pas stable.
Notre accéléromètre et ses différents composants
Borne négative (= masse)
Régulateur intégré de tension
Borne positive (= Vcc)
Accéléromètre
Amplificateur opérationnel
Sortie Y
Axe Y
Sortie X
Axe X
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Quelle est la corrélation entre les valeurs d'entrée et de
sortie?
Le composant essentiel de notre projet étant l’accéléromètre, il était important de maitriser son
fonctionnement. Il a été décidé de procéder à son étalonnage pour le bon déroulement de la suite. Il
s’agit en effet d’interpréter l’information électrique délivrée par le capteur. On a donc déterminé la
relation qui existe entre l’indication donnée par l’appareil (c.à.d. la tension de sortie) et l’accélération
mesurée. Elle est représentée graphiquement sur la courbe donnant l’évolution de la tension U en
fonction de l’accélération U = f(a).
Mais comment disposer d’une accélération de valeur
connue ?
Il existe plusieurs formules littérales permettant d’exprimer une accélération. Celle-ci dépend de la
nature du mouvement du système étudié (mouvement rectiligne varié, mouvement curviligne varié,
rotation uniforme autour d’un axe fixe…).
Il a fallu réfléchir à laquelle on allait faire appel. On a donc exploité la formule qu’on a jugé comme
étant la plus simple. On a choisi celle donnant l’accélération d’un mobile en rotation uniforme autour
d’un axe fixe dans le référentiel du laboratoire supposé galiléen.
a = ω²*r
Dans cette formule :
- a représente la valeur de l’accélération en m.s⁻²
- r la distance de l’accéléromètre à l’axe instantané de rotation en m
- ω la vitesse angulaire en rad.s-1
La valeur de la fréquence de rotation et de la vitesse angulaire sont liées par la formule ω = 2π.f avec f
la fréquence en Hz.
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Notre montage d'étalonnage
Pour comprendre les informations délivrées par l’accéléromètre, nous avons réalisé le montage
présenté ci-dessous. L’accéléromètre a été fixé sur un dispositif tournant dont on maitrise la vitesse
angulaire de rotation. Nous avons ensuite pris plusieurs séries de mesures d’accélérations à des
vitesses angulaires et des rayons différents.
Oscilloscope
Générateur
continu de
tension
Accéléromètre
Rhéostat
Règle
Nos mesures :
-2
-2
Tours/min
120
ω² (s )
157,7
157,7
157,7
157,7
157,7
d (m)
0,03
0,05
0,08
0,10
0,13
U (V)
1,92
2,17
2,45
2,71
2,89
a1 (m.s )
3,94
7,89
11,83
15,78
19,72
a (g)
0,40
0,80
1,21
1,61
2,01
100
108,7
108,7
108,7
108,7
0,03
0,05
0,08
0,10
1,83
2,01
2,24
2,39
2,72
5,44
8,16
10,88
0,28
0,55
0,83
1,11
108,7
108,7
108,7
0,13
0,15
0,18
2,61
2,72
2,97
13,60
16,32
19,04
1,39
1,66
1,94
Page
10
L’accélération a été convertie en g avec la formule a =
a1
afin de comparer facilement avec les
9, 81
données constructeur.
La modélisation graphique sur Regressi :
Grâce à Regressi nous avons pu réaliser le tracé ci-dessus et modéliser cette représentation graphique
U = f(a) par une courbe à tendance affine. C’est pour cette modélisation que l’écart modèle-expérience
était le plus faible, à savoir 1,2 %.
Nous avons relevé une ordonnée à l’origine de 1,62 V et un coefficient directeur de 687 mV, ce qui est
en corrélation avec la donnée constructeur. Celui-ci mentionne sur sa fiche technique une valeur de
tension au repos de 1,65V pour une mesure d’accélération effectuée selon l’axe des X et une
augmentation de tension de 660 mV lorsque l’accélération croît de 1 g.
Grâce à cet étalonnage, nous disposons à présent de la corrélation tension-accélération. Nous pourrons
donc associer, dans la suite de notre projet, à une valeur seuil d’accélération, une valeur seuil de
tension. En d’autres termes, nous comprenons ce que veut nous signifier notre accéléromètre.
Pour jauger de la qualité de notre travail, nous avons procédé à l’évaluation des incertitudes.
Evaluation des incertitudes :
-
La vitesse angulaire a été mesurée à l’aide d’un tachymètre dont on connaît la résolution par
donnée constructeur : q = 0,1 rad.s-1.
On en déduit l’incertitude type puis l’incertitude élargie pour un taux de confiance à 95 % :
,
u(ω) = = = 0.058 rad.s-1 et U(ω)= 2u = 0,12 rad.s-1.
√
√
Remarque : la tension est relevée à chaque fois après stabilisation de la vitesse angulaire, c.-à-d.
lorsque le régime permanent est atteint, à l’aide d’un oscilloscope et/ou d’un voltmètre.
Page
11
-
Le rayon de la trajectoire a été relevé avec une règle. Toutefois à la vue de la non
connaissance exacte de la position de l’accéléromètre, qui se trouve caché dans une « boîte
noire » de deux mm de long, nous avons postulé une résolution q = 3 mm (et non q = 1 mm).
D’où l’incertitude type u =
√
=
√
= 1,73 mm et l’incertitude élargie U(r) = 2u = 3,46 mm.
Au final par méthode des incertitudes composées, nous sommes arrivés à une estimation de
l’incertitude élargie sur l’accélération :
2
Sur l’exemple d’une valeur parmi toutes les mesures réalisées, cela donne :
7.89
2
.
.
.
= 0,6 m.s-2 donc l’accélération s’exprime : a = 7,9 ± 0,6 m.s-2
Notre projet et son application
Et dans la vraie vie, à quoi donc pourrait nous servir cet
accéléromètre?
Toute cette théorie c'est bien beau, mais concrètement, comment pourrait-on vraiment mettre en
œuvre les fonctionnalités de l'accéléromètre? Comme vu précédemment, l'accéléromètre mesure des
accélérations, c'est-à-dire des déplacements, des mouvements, ou même des chutes... Et à propos de
chute, nous avons pu lire dans un journal qu’il y a eu une chute d’ascenseur. En effet, il y a moins d’un
mois, un ascenseur a chuté de quatre à cinq mètres à Metz au centre St. Jacques. Deux femmes sont
blessées, dont une enceinte de sept mois. L’ascenseur a été rénové en 2010 et le contrôle le plus récent
date du 23 Septembre de cette année. Les raisons de la chute de l’ascenseur restent inconnues
puisqu’aucune anomalie n’a été détectée.
Ainsi l'idée a-t-elle germé d'utiliser l'accéléromètre pour détecter la descente anormalement
rapide d'un ascenseur et de déclencher par la suite un freinage. Notre sujet est donc vraiment
contextualisé même si ces chutes restent rarissimes en France. En effet, seulement 11 personnes sont
décédées par chutes d’ascenseur depuis 2006 sans pour autant compter le nombre de blessés, alors
qu’en moyenne, 100 millions de personnes empruntent un ascenseur par jour. Il reste donc des vies à
épargner et des traumatismes à éviter. Le fait qu’il y ait eu cette chute d’ascenseur nous a montré que
la technologie d'aujourd'hui n’est pas toujours totalement fiable et qu'il était pertinent de rechercher
une solution à d’éventuels problèmes.
Donc finalement, on essaierait de :
Notre projet consiste à détecter une chute d’ascenseur par un accéléromètre embarqué et
de freiner cette chute via une chaîne de commande sans intervention manuelle.
Lorsqu’une chute de l’ascenseur est observée, l’accéléromètre fixé sur la cabine va délivrer une
tension qui va traduire une certaine accélération ; cette dernière étant supérieure à la valeur de
l’accélération en fonctionnement normal. Il nous suffit à présent de déterminer l’intervalle des tensions
qui définissent un état de chute pour l’ascenseur.
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12
Qu’est-ce qu’une chute libre ?
Pour nous faire une idée de l’ordre de grandeur des accélérations mesurées au cours d’une chute, nous
nous sommes intéressés à la notion de chute libre. Une chute libre est un état de mouvement constaté
pour un système évoluant sous le seul effet du poids. On néglige en l’occurrence les frottements et la
poussée d’Archimède, on obtient ainsi d’après le principe fondamental de la dynamique :
!!" d’où !" = #
!!"
m!" = m#
Lors d’une chute libre, un objet va subir une accélération d’un g. L’accélération s’identifie à la valeur
de l’accélération dite de pesanteur et vaut environ 10 m.s-2.
Nous sommes conscients que la cabine ne sera pas en chute libre en raison de l’interventions de
différentes forces (frottements solides, fluides,…). Toutefois la valeur trouvée, nous renseigne sur la
valeur extrêmale de l’accélération que pourrait subir la cabine en chute.
Détection d’une chute et freinage de notre ascenseur
Il faut dans un premier temps pouvoir affirmer que l’ascenseur est bien en chute. Il serait en effet
gênant qu’il se produise un déclenchement intempestif du système de freinage d’urgence alors que la
cabine est en fonctionnement normal.
Nous avons donc réalisé des mesures dans les ascenseurs de divers bâtiments de l’établissement pour
connaître la valeur de l’accélération au démarrage. Toutes les valeurs constatées étaient très faibles
(environ 0,1 g), voire non mesurables avec notre matériel.
Il apparaît donc qu’une valeur quelconque au-delà de 0,1 g nous informe d’un fonctionnement anormal
voire d’une chute.
Certains ascenseurs montés dans des buildings américains sont très performants : ils permettent des
descentes et des démarrages fulgurants. Pour éviter un déclenchement non souhaité même dans ces
derniers, on a fixé comme valeur d’accélération seuil aréf = 0,5 g. Et oui on ne sait jamais si quelqu’un
désirait acheter notre système.
D’après la courbe d’étalonnage de notre accéléromètre, cela représente une tension Uréf supérieure
d’environ 0,3 V à la tension donnée au repos.
Principe de fonctionnement du détecteur de chute
Un amplificateur opérationnel va accomplir une opération de comparaison entre une valeur de tension
seuil Uréf définissant une chute et la valeur donnée en temps réel par l’accéléromètre. Si la valeur
mesurée de l’accélération est plus importante que celle de la tension seuil alors il va y avoir une action,
sinon rien ne se produit. L’action envisagée est la transmission d’un courant à la base d’un transistor
afin de polariser cette dernière. Celui-ci joue le rôle d’interrupteur et ferme un circuit dans lequel se
trouve un électroaimant qui fera basculer un bras articulé sur lequel se situe un aimant permanent à
fort champ magnétique. Ce dernier en se rapprochant d’une barre de cuivre entrainera un freinage par
courants de Foucault.
Vous avez dit compliqué? EUH… On acquiesce (d’ailleurs on l’a fait exprès) et voilà de quoi
simplifier (du moins un peu) la présentation.
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13
Un diagramme fonctionnel pour y voir plus clair
Notre diagramme fonctionnel laisse apparaître cinq éléments principaux : l’accéléromètre,
l’amplificateur opérationnel en mode comparateur, le transistor, un relais commandant un circuit de
puissance dans lequel se situe l’électroaimant et naturellement le frein magnétique.
Accéléromètre
Amplificateur
opérationnel
Transistor
Relais
Freinage
Notre circuit électronique est composé :
- de l'accéléromètre.
-
d’un amplificateur opérationnel monté en comparateur. Il reçoit deux tensions, une variable et
image de l’accélération (notée Uacc) et une de référence (Uréf). L’A.O génère alors une tension de
sortie U, qui est négative si Uréf > Uacc et positive dans le cas contraire.
-
d’un transistor, qui est l'élément de commande actif du système électronique. Il est utilisé ici
comme interrupteur. Il impose l’installation d’un courant dans le circuit contenant l’électroaimant à
la seule condition que sa base se retrouve polarisée.
Explications : si la tension de sortie de l’AO notée U est inférieure à 0, alors aucun courant ne
circule en sortie de l’AO car il est en saturation négative. Si au contraire la tension est supérieure à
0 alors l’AO engendre un courant de sortie de quelques dizaines de mA. Ce courant contribue à
polariser la base. Le transistor est alors passant c.-à-d. qu’il circule un courant dans le collecteur.
- d’un relais. A présent parcouru par un courant, le relais va commander la fermeture du circuit de
puissance constitué de l’électroaimant. En conséquence de quoi, l’électroaimant va alors
rapprocher un puissant aimant permanent d’une barre de cuivre. La chute de notre ascenseur sera
alors freinée grâce aux courants de Foucault apparaissant dans la barre.
Schéma électronique du montage
électroaimant
U
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14
La réalisation de notre maquette
Le but de notre projet étant de réussir à freiner un ascenseur en chute libre, il est indispensable de
réaliser une maquette. La voici !
Cabine d’ascenseur
contenant
l’accéléromètre et
reliée à un moteur
Rail
Alimentation de
l’accéléromètre
Dispositif de
freinage
Accéléromètre
Notre cabine
Électro-aimant
Barre de cuivre
Aimants
Le dispositif de freinage
Une fois la maquette réalisée, nous avons relié l’accéléromètre à un oscilloscope afin de visualiser
la tension image de l’accélération.
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15
Tension observée aux bornes de l’accéléromètre au repos
Lors de la chute libre de notre cabine d’ascenseur, nous avons observé une tension variable aux
bornes de l’accéléromètre. En effet, c’est un appareil très sensible qui réagit au moindre
mouvement. Il a pris en compte la chute verticale mais aussi des petits mouvements transversaux
du dispositif. Nous observions bien un passage de la tension délivrée au repos à une valeur
incrémentée de la valeur de l’accélération mesurée au cours de la chute mais le régime transitoire
était oscillant. Cela nous a empêché de visualiser clairement la tension image de l’accélération
finale. De plus, la valeur seuil était franchie plusieurs fois, ce qui avait pour conséquence un
freinage par à-coups.
Afin d’annuler ces oscillations, nous avons lissé le courant au cours du régime transitoire. Pour ce
faire, nous avons utilisé un condensateur électrolytique de forte capacité. Nous avons testé
différentes valeurs et finalement nous avons retenu le condensateur de capacité 2200 µF. Et voilà le
résultat !
Tension observée avec un condensateur de 2200µF lors d’une chute libre de l’ascenseur
Sur cette courbe, on peut faire une évaluation du temps de réponse de notre dispositif : il vaut
environ 175ms (= 3,5 carreaux x la base de temps de 50 ms).
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16
Et le freinage alors?
On pourrait envisager un freinage traditionnel comme celui, mécanique, d'une roue de vélo par
exemple, mais cela nous paraissait trop banal à la vue de tout ce que l’on avait effectué jusqu’à
présent. Nous avons eu une énième idée. On a constaté que si l’on pose un aimant sur une barre de
cuivre et qu'on positionne cette barre à la verticale, l'aimant descend très doucement, et ce sans quitter
la barre. De même, si on essaie, à l'horizontale, de faire glisser cet aimant sur le cuivre, son avancée
est difficile. Il faut réellement forcer pour déplacer l'aimant. Il s'agit bien d’une manifestation de
freinage. Il s’agit plus précisément d’un freinage électromécanique par courants de Foucault. Celui-ci
se manifeste en présence d’un matériau non ferromagnétique (ici notre barre de cuivre).
Vous avez dit courants de Foucault?
Lorsqu’on déplace un aimant à proximité d’un conducteur non ferromagnétique, il apparaît au sein de
ce dernier des courants induits. Il en résulte l’apparition d’un champ magnétique (qu’on qualifie
également d’induit). Ce dernier est orienté de telle manière à s’opposer à la cause qui lui a donné
naissance : ceci provient du principe de modération de Lenz. L’interaction du champ
avec le
champ magnétique permanent
de l’aimant en chute engendre l’apparition de forces
magnétiques dont la résultante est orientée vers le haut. En effet ces forces cherchent à contrecarrer le
poids, responsable de la chute. Intuitivement on comprend en outre que l’intensité de ces forces
dépend de la vitesse de l’aimant.
Pour comprendre comment la matière réagit au passage de l’aimant à proximité du conducteur, on va
se placer dans le cas d’une expérience similaire qui est la chute verticale d’un aimant dans un tube
cylindrique en cuivre. Il faut savoir qu’on modélise en électromagnétisme un dipôle magnétique par
une spire de courant. Les courants qui apparaissent sont aussi assimilables à des aimants.
L’orientation de ces aimants est telle qu’il y a attraction dans le cas d’une rencontre pôle nord – pôle
sud et répulsion si les deux pôles sont de même nature. On en déduit les sens des courants induits.
Apparition de courants induits
dits de Foucault
S
N
Il apparaît une face Sud
lorsqu’on observe depuis
le dessus.
Il apparaît une face Nord
lorsqu’on observe depuis
le dessus.
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Voilà donc, comment avec une manette de Wii, le monde
peut échapper au destin sordide de crash d'ascenseur !
Ouvertures
Notre accéléromètre serait-il défectueux ?
Juste avant de quitter le laboratoire de Sciences Physiques, nous avons décidé de mettre en
relation nos séances de Travaux Pratiques de Physique sur les pendules que nous réalisons en ce
moment et notre accéléromètre. Nous avons donc fixé notre accéléromètre à un pendule pesant de
période T = 2,0 secondes et observé l’évolution de l’accélération mesurée par notre accéléromètre sur
un oscilloscope. Jusque là tout se passait bien, et nous observions des signaux périodiques
d’amplitudes variables en fonction de la position de l’accéléromètre sur le pendule.
Néanmoins, pour une certaine positon sur le pendule, l’accéléromètre nous donnait une valeur
aberrante : il ne mesurait plus aucune accélération ! Nous avons retenté plusieurs mesures, mais
toujours avec cette même anomalie : à environ un mètre de l’axe de rotation du pendule, l’accélération
était toujours nulle !
Intrigués, nous avons décidé de visualiser l’accélération par un niveau à bulles fixé sur le pendule.
Nous constatons à nouveau que quel que soit l’angle avec lequel on lâche le pendule, la bulle ne bouge
pas du tout lorsque le niveau est situé à environ un mètre de l’axe de rotation. D’autre part, lorsqu’on
déplace le niveau à bulle de ce point précis, on a bien la présence d’une accélération : la bulle bouge
de gauche à droite.
Il s’avère en fait que l’accélération orthoradiale (c’est-à-dire orthogonale au pendule) est nulle en ce
point particulier du pendule conjugué. Il s’avère de plus que la distance entre l’axe de rotation et ce
point correspond à la longueur du fil à donner à un pendule simple pour que celui-ci possède la même
période T.
Ceci est dû au fait que la somme des composantes des forces orthoradiales est nulle dans le référentiel
du pendule qui n’est pas un référentiel galiléen. Dans celui-ci s’ajoutent aux forces « traditionnelles »
des forces d’inertie.
Alimentation de
l’accéléromètre
Accéléromètre
Niveau à bulle
Pendule pesant
Montage de notre pendule
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Pourrions-nous utiliser notre accéléromètre à des fins de
commande?
Comme dans la Wii, l’accéléromètre trois axes de la manette permet de créer des mouvements relatifs
aux accélérations enregistrées. En effet, le traitement des tensions délivrées par ce capteur permet de
reproduire à l’écran les mêmes mouvements effectués par le joueur.
Nous envisageons d’utiliser un micro-contrôleur « Arduino Uno » pour commander des servomoteurs
qui articuleraient un bras mécanique reproduisant les mouvements décelés par l’accéléromètre. Les
accélérations captées sont converties en tensions puis en mouvement du bras articulé sur trois axes.
Conclusion
Depuis la manette de Wii, en passant par des généralités sur l'accéléromètre, ses propriétés, son
fonctionnement et ses utilisations, nous avons apprivoisé et étalonné notre propre modèle. Puis nous
nous sommes confrontés à une mise en pratique concrète de cet appareil électromécanique : la
situation d'un ascenseur en chute. Après avoir recherché et fixé un critère physique permettant de
décréter l’ascenseur comme étant en chute, nous avons imaginé une solution d’autofreinage efficace
pour stopper l’ascenseur…
A titres personnels, nous avons découvert des systèmes,
approfondi nos connaissances et compris beaucoup de choses,
et comme nous le faisons remarquer dans la partie
« ouvertures » notre démarche peut encore continuer,
tellement le sujet est vaste.
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Remerciements
Nous remercions :
-
Notre cher lycée Fabert qui nous a prêté les différents outils et matériaux
nécessaires à la réalisation du projet.
Notre professeur de Physique-Chimie Monsieur J.Baumann et Monsieur
R.Hadi, qui nous ont été d’une aide précieuse et qui ont toujours été très
disponibles pour nous. Grâce à eux, nous avons pu élaborer ce projet
formidable et instructif des Olympiades de Physique, ce qui nous a
conforté dans notre choix pour nos études supérieures.
Sources :
Sur l’accéléromètre :
http://dirac.epucfe.eu/projets/wakka.php?wiki=P09A04index#TOC_0_4_-9
http://www.youtube.com/watch?v=KZVgKu6v808#t=91
http://www.esiee.fr/~pfmweb/pfm2/MEMS_c_quoi.pdf
http://fr.wikiversity.org/wiki/Capteur/Capteur_d%27acc%C3%A9l%C3%A9ration__Acc%C3%A9l%C3%A9rom%C3%A8tres#Vibrations_et_chocs
http://www.mesures.com/archives/090_098_gda.pdf
http://www.gotronic.fr/pj-541.pdf
http://microdess.atwebpages.com/Famille/Capteur/pages/Accelerometre.php
http://www.dimensionengineering.com/products/de-accm2g
http://www.effektmodell.de/index.php?main_page=product_info&products_id=6409
Sur la chute d’ascenseur :
http://www.loractu.fr/metz/5424-chute-d-ascenseur-a-metz-les-blesses-portent-plainte.html
http://www.republicain-lorrain.fr/moselle/2013/11/07/chute-d-ascenseur-deux-blessees
Sur le courant de Foucault :
http://de.wikipedia.org/wiki/Wirbelstrombremse
http://visite.artsetmetiers.free.fr/foucault_courants.html
http://www.cstfelicien.qc.ca/scinat/cyberexpojournal2002/A02P4.pdf
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