Selon une étude dirigée par le Professeur Dominique Belpomme et publiée dans la revue scientifique
Reviews on Environmental Health, il existe désormais des critères cliniques et des marqueurs biologiques
permettant de diagnostiquer une électro sensibilité, une première à ce jour…
http://www.degruyter.com/view/j/reveh.2015.30.issue-4/reveh-2015-0027/reveh-2015-0027.xml
Selon les données de cette étude de plusieurs années qui porte sur 727 personnes,
l’électrohypersensibillité (ainsi que l’intolérance à de nombreux produits chimiques implique « une
hyperhistaminémie et un stress oxydant liés à une inflammation, une réponse auto-immune, une
hypoperfusion dans la région capsulotalamique, une ouverture de la barrière hémato-encéphalique,
ainsi qu’un déficit en mélatonine ».
Ce qui signifie que certains de ces symptômes, comme par exemple une histaminémie anormalement
élevée, sont le signe d'une inflammation chronique.
« En utilisant la batterie de biomarqueurs que nous avons investigué auprès de plus de 700 patients, il
est désormais possible de caractériser objectivement et d'identifier l'électrosensibilité et la sensibilité
chimique multiple.
Il s’agit d’un phénomène inflammatoire qui siège dans le cerveau, une neuro-inflammation induite par
les champs électromagnétiques. Ce n’est pas une maladie psychiatrique ou psychosomatique » précisent
Dominique Belpomme et les auteurs de l’étude.
Malgré les controverses de ces dernières années, l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques est
d’ailleurs de plus en plus prise au sérieux par le corps médical.
« Aujourd’hui, 30 % des malades nous sont adressés par des médecins. Le corps médical commence à
bouger. Nous avons une liste d’environ mille praticiens qui nous ont adressé ou ont pris en charge des
patients et ils remplissent eux-mêmes les demandes de reconnaissance du handicap » rappelle le
professeur.
Le résumé de la Publication :
Une grande partie de la controverse sur les causes de l'électrohypersensibilité (EHS) et de la sensibilité
chimique multiple (MCS) réside dans l'absence de critères cliniques reconnues et de biomarqueurs
objectifs permettant un diagnostic universellement reconnu.
Depuis 2009, nous avons étudié de façon prospective, sur le plan clinique et biologique, 1216 patients
auto-diagnostiqués EHS et/ou MCS dans le but de répondre aux deux questions.
Nous rapportons ici nos données préliminaires, basés sur 727 patients sélectionnés parmi les 839
patients inscrits: 521 (71,6%) ont été diagnostiqués EHS, 52 (7,2%) MCS, et 154 (21,2%) à la fois
EHS et MCS. Deux tiers des patients EHS et/ou MCS étaient des femmes; d'âge moyen 47 ans.
Comme l'inflammation semble être un processus clé résultant des effets des champs électromagnétiques
(CEM) et/ou des effets des substances chimiques sur les tissus, et que la libération d'histamine est
potentiellement un médiateur majeur de l'inflammation, nous avons systématiquement mesuré le niveau
d'histamine dans le sang des patients.
Près de 40% des patients avaient une augmentation de l'histamine (notamment lorsque les deux
conditions étaient présents), indiquant qu'une réponse inflammatoire chronique a pu être détectée chez
ces patients.
Le stress oxydatif qui accompagne l'inflammation est un contributeur principaux à la fois des dommages
occasionnés et de la réponse de l'organisme.
Le niveau de nitrotyrosin, un marqueur à la fois de la production de peroxynitrite (ONOO°-) et de
l'ouverture de la barrière hémato-encéphalique (BHE), est en augmentation chez 28% des patients.
Le niveau en protéine S100B, un autre marqueur de l'ouverture de la BHE est en augmentation chez
15% des patients. Des auto-anticorps circulants contre l'O-myéline ont été détectés chez 23% des
patients, ce qui indique que l'EHS et la MCS pourraient être associées à une réponse auto-immune.
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