Crise de 1929 : Les années 20 furent aux USA, des années d’abondance d'épargne et de facilités de crédit dues au laxisme des autorités monétaires. (En 1925, Churchill avait en effet rattaché la livre sterling à l'or sur la base de sa parité d'avantguerre. La livre étant surévaluée, Churchill avait demandé aux autorités monétaires américaines de pratiquer un bas taux d'escompte faible coût du crédit.) Spéculation : D'abord en matière immobilière en Floride (les achats de terrains, d'appartements se multiplièrent en 1925).( à la suite d'ouragans, l'attention se porta sur la Bourse au printemps 1928). Euphorie boursière : entre juin 1928 et sept. 1929, on note une augmentation du cours des actions de 56%. Les causes du retournement des cours: Désajustement des cours de la Bourse par rapport aux profits des entreprises américaines. Celles-ci dans les activités manufacturières avaient connu pendant la récession de 1920-21 une diminution de leurs prix de 44%. Les salaires nominaux restant constant du fait de la pénurie de main d'œuvre, elles avaient vu leur taux de profit diminuer. Relèvement du taux d'escompte en août 1929 baisse des crédits du fait de l'augmentation du coût du crédit), A partir de sept.1929, les cours s'orientèrent à la baisse. Nervosité parmi les boursiers, certains journaux commencent à évoquer les possibilités d'une baisse accrue. La débâcle: Le samedi 19 octobre, l'indice des valeurs industrielles du Times perdit 12 points. Renversement des anticipations (plus de personnes anticipent la baisse que la hausse). Ce fut bientôt la panique le jeudi 24 octobre (jeudi noir) pour deux raisons : -Ordre de vente stop: -Echec des tentatives de régulation du marché avec l'échec du soutien organisé des cours des grands banquiers. L’échec de l'annonce d'une augmentation des dividendes distribués faite par les grandes sociétés. Les processus cumulatifs sont 1) La liquidation des dettes par les entreprises (coût du crédit) et la constitution d'encaisses de précaution par les ménages qui réduisent leurs achats de biens et services. Contraction de la masse monétaire (désendettement des entreprises), baisse de la vitesse de circulation de la monnaie (augmentation des encaisses de précaution des ménages) Déflation (baisse des prix) qui rejaillit à la hausse sur la dette réelle "chaque dollar de dette encore impayé devient un plus gros dollar" (Irwing FISHER, économiste monétariste) et sur la baisse des profits. 2) la destruction du système bancaire américain, Entre Oct. 1930 et sept 1931, trois crises bancaires entraînent la disparition de nombreuses banques américaines. Pas de soutien des autorités monétaires 3) des effets boomerang de propagation de la crise à l'échelle internationale. L'exportation et l'importation de la crise vont se traduire par la diffusion du krach à l'échelle internationale (vente des titres que les banques américaines possédaient sur les places boursières européennes et effet boomerang. Les titres baissent encore. Par ailleurs, la baisse des importations américaines effet négatif sur la demande et la production des autres pays et effet boomerang (diminution des exportations américaines) récession du commerce mondial. Conséquences: L’indice des actions du Times passe ainsi de 452 le 3 sept 1929 à 58 seulement en juillet 1932. Entre 1929 et 1932: la production industrielle s'effondre: - 48%, plus de 100 000 entreprises disparaissent entre 1929 et 1932, tandis que les investissements en volume sont divisés par neuf. En 1933: on dénombre plus de 12 M de chômeurs. Crise de 1987 Elle est précédée d'une période d'euphorie (comme celle de 1929) où l'on observe une montée très forte des cours. Entre 1982 et 1987 : augmentation des indices : CAC (40) 275%, Nikkei,-271%, Dow Jones 197% 3 raisons : 1- l'augmentation des profits des entreprises: + 30% aux E.U., +29% en France pendant la même période du fait de la modification du partage VA (sal/profit) favorable aux entreprises. 2- le développement de l'épargne mobilière (actions et obligations) malgré une diminution du taux d'épargne dans de nombreux pays industrialisés. On observe un changement de la structure de l'épargne des ménages: moins d'épargne non financière (investissement en logement), plus d'épargne financière : épargne monétaire et surtout épargne mobilière (dérégulation des marchés financiers, incitations fiscales, innovations financières) 3- le décloisonnement général des marchés : Le système tend vers une situation où tous les types d'intervenants peuvent réaliser tous les types d'intervention financières ( mondialisation de la finance). A la veille du Krach boursier de 1987, le développement très important de la capitalisation boursière dans l'ensemble des pays industrialisés ( x 5 à 6 fois depuis 1982), la mondialisation de la finance, les variations imprévues des taux d'intérêt, les innovations financières fragilisent le système financier international. Les causes du retournement des cours: Sont l'ampleur du déficit budgétaire américain ( 220 M de $ en 1986) et commercial ( 150 M de $ en 1986) qui oblige les USA à maintenir des taux d'intérêts réels élevés pour le financement des déficits. Ces taux correspondent à une augmentation des frais financiers des entreprises et sont susceptibles d'affaiblir la croissance économique ( - d'investissements). L'optimisme des actionnaires diminue. D’autre part, la hausse des taux d'intérêt entraîne un arbitrage en faveur des obligations nouvelles dont le rendement augmente (et dont le cours a diminué) Le lundi 17 Oct. 1987, le Dow Jones perdit 508 points, soit une chute de 22,6% de sa valeur ( rappel: en 1929, le mardi 29 octobre, la baisse notée n'était que de 12,6%). Dissensions monétaires entre les deux rives de l’Atlantique. La machine va commencer à se gripper quelques jours avant le lundi 19 octobre. Les fortes fluctuations du dollar ont joué un rôle important. Afin de combattre l’inflation au début des années 80, la Fed s’est lancée dans un programme de remontée des taux spectaculaire (19%). Jusqu’au milieu des années 80 le dollar va s’apprécier fortement. Compte tenu des déficits américains, cette hausse semble exagérée. Les Accords du Plaza (septembre 1985) vont donc organiser la baisse de la monnaie américaine, puis ceux du Louvre (février 1987) vont tenter de stopper le fort repli. Les gestionnaires craignent à nouveau une remontée des taux. Les marchés actions accueillent dans un premier temps plutôt favorablement la hausse des taux d’intérêt. Toutefois, sur un plus long terme celle-ci peut se révéler un frein à l’investissement et à la croissance économique. L’inquiétude commence à s’installer sur les marchés actions. Le vendredi 16 octobre le Dow Jones perd 4% en une journée. Enfin, la publication d’un déficit commercial américain plus important que prévu révélant que les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens et l’annonce du relèvement des taux de la Bundesbank, la banque centrale allemande, jette un vent de panique sur les marchés. Ampleurs: On a le même mécanisme de ventes-stop qu'en 1929, avec en plus, le plan de vente assisté sur ordinateurs. On lui attribue les 2/3 de la baisse des cours, le lundi 17 oct. à New-York. Paris 19 oct. : CAC: -10% ( investissements institutionnels: la caisse des dépôts et les sociétés d'assurance n'ont pas les moyens de soutenir les cours, car la capitalisation boursière qui était de 200 Milliards de francs en 1982 est passée à 1200 Milliards en 1987). La gestion du Krach par les autorités: Retenant la leçon de 1929, les banques centrales des USA, du Japon, de la France, de la RFA, de la G.B. ont procédé à des achats massifs de titres sur les marchés monétaires afin d'éviter des faillites d'intermédiaires financiers. il n'y a pas la récession attendue. Et la bourse a depuis rattrapée les niveaux de la veille du Krach. D'autre part, les ménages n'ont pas réduit leur consommation pour reconstituer leur épargne mobilière. La D. n'a pas diminuée. Il n'y a pas de déflation. Les cours ont par la suite vite repris leur niveau d'antan. Intervention de la Fed. Lundi 19 octobre c’est le krach. Les bourses mondiales chutent fortement. Il s'agit de la plus forte baisse de l'histoire de la bourse de New York (-22,6% en une seule journée). Plusieurs centaines de milliards de dollars partent en fumée en quelques heures. Le risque de contamination à l’ensemble de l’économie est présent comme ce fut le cas en 1929. Or, à l’inverse de la crise de 1929, les banques centrales ont tout de suite réagi. En effet, la Fed injecte massivement dès le lendemain des liquidités, évitant ainsi la catastrophe. Baptême du feu réussi pour le nouveau président de la banque centrale américaine, Alan Greenspan, seulement deux mois après sa prise de position. Ironie du sort, il en sera de même 20 ans plus tard avec la crise des subprimes et le tout nouveau président de la Fed, Ben Bernanke, seulement quelques mois après son arrivée. Le pire a donc été évité en 1987 et contrairement au krach de 1929 la crise ne s'est pas propagée à l'ensemble de l'économie. L’intervention des banques centrales a permis aux bourses de limiter leur chute. Néanmoins, les autorités de marché ont retenu la leçon. En 1988, le New York Stock Exchange, à la demande du Congrès, a mis en place des coupe-circuits, destinés à stopper toute négociation sur les marchés en cas de baisse de plus de 10%. Cette crise souligne aussi la perversité du désir de vouloir diriger les mouvements du dollar. Durant 10 ans après les accords du Louvre, le dollar a continué à se déprécier, en tendance, contrairement au souhait originel des accords, révélant ainsi l'impuissance des gouvernements face aux marchés.