40-320
Traitement
chirurgical
des
lésions
bénignes
gastriques
D.
Mutter, M.
Nedelcu
La
chirurgie
de
l’estomac
a
connu
ces
dernières
années
une
mutation
spectaculaire.
Considérée
initiale-
ment
comme
difficile,
elle
a
bénéficié
de
l’expérience
acquise
en
chirurgie
bariatrique
et
de
l’amélioration
de
la
qualité
des
images
grâce
à
la
haute
définition
ainsi
que
des
systèmes
d’agrafage
tissulaire.
Aujourd’hui,
tous
les
types
d’intervention
ont
été
effectués
par
voie
laparoscopique
sur
l’estomac
et,
dans
le
cadre
de
lésions
bénignes,
cet
abord
doit
être
considéré
comme
un
standard.
Les
indications
de
prise
en
charge
chirurgicale
des
maladies
ulcéreuses
sont
devenues
rares
et
concernent
essentiellement
les
complications
de
la
maladie
peu
ou
mal
traitée.
Il
est
alors
possible
d’envisager
des
gastrectomies
réglées,
antrectomie
et
gastrectomie
des
deux
tiers.
La
plus
grande
évolution
a
concerné
la
prise
en
charge
des
tumeurs
bénignes
localisées
qui
aujourd’hui
sont
très
facilement
abordées
par
voie
mini-invasive.
Il
est
possible
de
procéder
à
tous
les
types
de
résection
atypiques
plus
limités
par
l’utilisation
des
systèmes
d’agrafage
linéaires,
droits
et
articulés
et
par
l’apport
de
l’endoscopie
qui
permet
une
précision
opératoire
supérieure
à
ce
qui
était
envisageable
jusqu’à
aujourd’hui.
L’endoscopie
haute
est
l’outil
standard
pour
le
diagnostic
des
lésions
bénignes
et
dans
certains
cas
représente
également
un
outil
thérapeutique.
Les
inconvénients
de
l’endoscopie,
surtout
pour
la
localisation
cardiale,
sont
représentés
par
l’approche
en
rétrovision
et
par
l’incapacité
d’offrir
une
résistance
et
une
précision
suffisantes
pour
contrôler
la
dissec-
tion
d’une
manière
sûre.
La
chirurgie
laparoscopique
intragastrique
a
surmonté
ces
limites
par
l’approche
directe
de
la
région
cardiale
et
offre
également
un
angle
de
dissection
approprié
en
utilisant
le
principe
de
«
triangulation
»
fondamental
de
la
laparoscopie
générale.
Des
résections
gastriques
étendues
procédant
à
l’ablation
de
la
totalité
de
la
grosse
tubérosité
et
reproduisant
l’intervention
de
chirurgie
bariatrique
de
gastroplastie
verticale
(sleeve
gastrectomy)
sont
parfois
nécessaires,
mais
également
les
résections
de
la
petite
courbure
avec
tubulisation
de
l’estomac
et
anastomose
œsogastrique.
Les
différentes
modalités
de
gastrectomie
typiques
et
atypiques
pour
lésions
bénignes
sont
successivement
abordées.
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2015
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Masson
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Tous
droits
réservés.
Mots-clés
:
Estomac
;
Gastrectomie
;
GIST
;
Laparoscopie
;
Ulcère
;
Tumeur
bénigne
de
l’estomac
Plan
Introduction
1
Gastrectomies
atypiques
2
Introduction
2
Abord
par
laparoscopie
2
Laparoscopie
par
trocart
unique
4
Gastrectomies
typiques
4
Définitions
4
Technique
de
référence
:
gastrectomie
des
deux
tiers
par
laparoscopie
6
Particularités
des
résections
gastriques
par
laparotomie
11
Incision
11
Rétablissement
selon
Péan
11
Rétablissement
selon
Billroth
II
12
Conclusion
12
Introduction
La
chirurgie
de
l’estomac
connaît
une
mutation
spectaculaire
depuis
quelques
années.
Auparavant,
l’intervention
de
référence
de
gastrectomie
hors
indication
de
cancer
était
la
gastrectomie
pour
maladie
ulcéreuse
compliquée
ou
résistante
au
traitement
médical.
La
vagotomie
associée
à
une
pyloroplastie
ou
une
antrec-
tomie [1] est
devenue
de
plus
en
plus
rare
avec
l’apparition
des
traitements
anti-H2;
puis
les
inhibiteurs
de
la
pompe
à
pro-
tons
(IPP)
et
l’éradication
d’Helicobacter
pylori
efficaces
chez
la
majorité
des
patients [2] –,
la
généralisation
des
traitements
endoscopiques [3],
la
radiologie
interventionnelle [4] ont
rendu
la
nécessité
des
gastrectomies
plus
rare
:
seuls
2,1
%
des
patients
hos-
pitalisés
pour
maladie
ulcéreuse
nécessitent
une
gastrectomie [5].
De
moins
en
moins
pratiquée,
elle
restait
une
référence
pour
les
pays
la
contrainte
financière
de
ces
traitements
en
était
une
limite
mais
la
mondialisation
des
connaissances
et
des
pra-
tiques
a
fait
son
œuvre,
et
les
standards
thérapeutiques
deviennent
EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif 1
Volume
10
>
n3
>
août
2015
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0424(15)57347-0
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40-320 Traitement
chirurgical
des
lésions
bénignes
gastriques
1
2
A
1
2
B
Figure
1.
A.
Résection
de
la
grande
courbure
:
principe
de
la
gastrectomie
verticale.
1.
Tube
gastrique
;
2.
estomac
réséqué.
B.
Résection
de
la
petite
courbure
par
réalisation
d’un
tube
gastrique.
1.
Estomac
réséqué
;
2.
tube
gastrique.
universels.
Parallèlement
à
cette
évolution,
on
assiste
depuis
quelques
années
à
l’explosion
de
la
chirurgie
bariatrique [6] qui
a
amené
les
chirurgiens
à
acquérir
la
pratique
de
la
chirurgie
gastrique
par
laparoscopie.
De
ce
fait,
l’abord
laparoscopique
de
l’estomac
devient
la
technique
de
référence
pour
la
prise
en
charge
des
lésions
bénignes,
et
est
en
développement
rapide
pour
le
traitement
du
cancer
de
l’estomac [7].
Ces
lésions
bénignes
sont
les
léiomyomes,
lipomes,
gastrointestinal
stromal
tumors
(GIST)
(tumeurs
stromales
gastriques
et
intestinales) [8],
de
rares
pathologies
telles
que
la
gastroparésie [9].
Elles
sont
traitées
par
une
voie
vidéoscopique
:
laparoscopie,
cœlioscopie
transgastrique
ou
voie
combinée
endoscopie–laparoscopie [10].
Enfin,
les
résections
standardisées
et
étendues
sont
de
plus
en
plus
souvent
remplacées
par
des
résections
limitées
et
ciblées
avec
l’objectif
de
préserver
au
maximum
l’intégrité
de
la
fonction
de
la
poche
gastrique.
Nous
nous
proposons
de
traiter
l’approche
chirurgicale
des
lésions
gastriques
bénignes
par
les
principes
techniques
laparo-
scopiques,
en
précisant
les
particularités
liées
à
la
voie
ouverte.
Gastrectomies
atypiques
Introduction
La
qualité
des
bilans
d’imagerie
(examens
échographiques,
tomodensitométriques
[TDM]
et
par
imagerie
par
résonance
magnétique
[IRM])
et
de
la
fibroscopie
diagnostique
est
à
l’origine
de
la
mise
en
évidence
de
nombreuses
tumeurs
bénignes.
L’absence
de
diagnostic
histologique
exact,
les
risques
éventuels
de
dégénérescence [11] et
de
récidive [12],
la
répétition
des
exa-
mens
de
surveillance
et
l’inquiétude
des
patients
ou
des
médecins
traitants
peuvent
amener
à
proposer
une
résection
chirurgicale.
Les
gastrectomies
atypiques
ne
suivent
pas
de
repères
anato-
miques
stricts.
Elles
ont
pour
but
de
réséquer
des
tumeurs
avec
une
marge
de
sécurité
minimale
mais
suffisante,
en
préservant
au
maximum
le
réservoir
gastrique
et
sa
vascularisation
et
en
préservant
au
moins
une
des
deux
courbures
gastriques.
Les
procédés
anciennement
décrits
(procédé
de
Wangensteen,
1940,
réséquant
la
grande
courbure)
sont
aujourd’hui
repris
dans
les
gastrectomies
longitudinales
(ou
sleeve
gastrectomy)
dans
le
contexte
de
la
chirurgie
bariatrique
(Fig.
1A)
(cf.
article
EMC).
Les
tubulisations
gastriques
pour
œsophagoplastie
(cf.
article
EMC)
réalisant
par
agrafage
la
résection
de
la
petite
courbure
permettent
l’ablation
de
la
plupart
des
lésions
gastriques
(Fig.
1B).
Les
progrès
techniques
réalisés
dans
le
domaine
des
agrafages
ont
rendu
ces
résections
partielles
rapides
et
sûres.
La
gamme
de
ces
instruments
distribués
par
plusieurs
compagnies
permet
au
chirurgien
d’avoir
à
sa
disposition
une
multitude
de
solutions
techniques.
Les
pinces
sont
droites
mais
surtout
articulées,
de
longueurs
et
d’épaisseurs
d’agrafage
variables
pour
s’adapter
à
tous
les
tissus
et
toutes
les
positions.
L’expertise
des
sutures
reste
fondamentale
pour
compléter
la
fermeture
des
différentes
incisions
complémentaires.
Enfin,
la
disponibilité
de
caméras
haute
définition
est
impé-
rative
pour
parvenir
à
effectuer
ces
résections
en
toute
sécurité.
La
localisation
anatomique
et
le
caractère
pédiculé
de
la
tumeur
sont
les
facteurs
les
plus
importants
dans
le
choix
de
la
technique
à
utiliser.
Face
à
une
tumeur
de
la
paroi
gastrique
antérieure
ou
de
la
grande
courbure
gastrique
facile
à
visualiser,
une
résection
cunéi-
forme
tangentielle
par
approche
laparoscopique
standard
est
la
méthode
de
choix.
Si
la
tumeur
est
située
sur
la
paroi
postérieure
de
l’estomac,
à
proximité
du
cardia
ou
du
pylore,
la
résection
cunéiforme
est
plus
difficile
à
réaliser
avec
des
marges
de
sécurité
satisfaisantes
et
la
chirurgie
intragastrique
représente
une
option
valide
pour
cette
localisation.
Abord
par
laparoscopie
Tous
les
types
d’abord
de
l’estomac
sont
aujourd’hui
décrits
par
laparoscopie,
ainsi
que
les
voies
plus
originales
telles
que
la
laparoscopie
transgastrique [13,
14] ou
la
voie
combinée
endoscopie–laparoscopie [13,
15].
Elles
permettent
aujourd’hui
de
procéder
à
de
multiples
gestes
de
fac¸on
mini-invasive.
Il
est
diffi-
cile
de
donner
une
description
exhaustive
de
toutes
les
techniques
proposées
pour
procéder
à
l’ablation
partielle
de
la
paroi
gas-
trique,
antérieure,
ou
postérieure.
L’association
d’une
gastroscopie
de
repérage
à
la
laparoscopie
dans
le
même
temps
opératoire
2EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif
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Traitement
chirurgical
des
lésions
bénignes
gastriques 40-320
Figure
2.
Résection
d’une
tumeur
antérieure
par
agrafage.
permet
de
procéder
à
l’exérèse
de
petites
tumeurs
ne
déformant
pas
l’estomac,
et
qui
peuvent
rester
difficiles
à
localiser
en
laparo-
scopie [16] si
elles
ne
sont
pas
transpariétales
ou
exophytiques.
Tumeurs
situées
à
la
face
antérieure
de
l’estomac
Les
tumeurs
situées
à
la
face
antérieure
de
l’estomac,
faci-
lement
identifiables
lorsqu’elles
font
protrusion
dans
la
cavité
abdominale,
sont
réséquées
à
l’aide
d’application
simple
d’agrafes
linéaires.
Trois
à
quatre
trocarts
sont
nécessaires.
Le
trocart
ombi-
lical
permet
d’introduire
l’optique.
Au
travers
d’un
ou
de
deux
trocarts,
droit
ou
gauche
et
épigastrique,
sont
introduites
des
pinces
permettant
d’exposer
la
région
à
réséquer.
Des
chargeurs
d’agrafes
linéaires
sont
successivement
appliqués
de
fac¸on
à
pro-
céder
à
l’exérèse
de
la
lésion
avec
une
marge
de
sécurité
suffisante
(Fig.
2).
Pour
les
tumeurs
de
la
même
localisation,
mais
qui
ne
déforment
pas
l’estomac,
il
est
fait
appel
à
une
gastroscopie
pour
localiser
la
lésion.
L’endoscopiste
va
localiser
la
lésion
en
tran-
silluminant
la
paroi
gastrique,
ou
en
la
poussant
à
l’aide
de
son
endoscope
(Fig.
3).
L’opérateur
va
pouvoir
placer
des
fils
repères
autour
de
la
lésion,
exercer
une
traction
et
la
réséquer
comme
décrit
auparavant.
La
gastroscopie
permet
de
vérifier
le
caractère
complet
de
la
résection
et
l’existence
d’une
marge
de
sécurité
suffisante.
Tumeurs
situées
à
la
face
postérieure
de
l’estomac
La
dissection
de
la
face
postérieure
de
l’estomac
par
libération
de
la
grande
courbure
et
éversion
de
la
paroi
gastrique
reste
une
procédure
difficile [17,
18] et
il
est
souvent
plus
simple
d’aborder
la
tumeur
par
voie
transgastrique
pour
les
tumeurs
très
posté-
rieures
ou
haut
situées [19–22].
Cette
technique
nécessite
dans
un
premier
temps
une
gastrotomie
sur
la
face
antérieure
de
l’estomac
(Fig.
4A).
La
tumeur
est
repérée
puis
éversée
par
la
gastrotomie
antérieure.
Elle
est
retenue
à
l’aide
d’une
boucle
type
Endoloop®.
La
muqueuse
gastrique
peut
être
observée
pour
confirmer
les
limites
d’exérèse
et
vérifier,
en
cas
de
tumeur
proche
du
car-
dia,
l’intégrité
de
la
jonction
gastro-œsophagienne.
La
lésion
est
ensuite
réséquée
par
agrafage
(Fig.
4B).
La
face
antérieure
de
l’estomac
est
ensuite
suturée.
Chirurgie
intragastrique
vidéoassistée
Différentes
techniques
chirurgicales
ont
été
décrites
pour
la
chirurgie
laparoscopique
intragastrique [13,
23,
24].
Ses
principes
techniques
commencent
à
être
bien
établis.
Un
trocart
à
ballon-
Figure
3.
Repérage
endoscopique,
fils
repère
et
résection
d’une
tumeur
non
visible
et
non
palpable.
net
est
introduit
d’abord
dans
l’abdomen
puis
dans
l’estomac
après
gastrotomie
antérieure
sous
contrôle
laparoscopique.
Les
trocarts
utilisés
pour
la
chirurgie
intragastrique
ont
à
leur
extré-
mité
un
ballonnet
gonflable
qui
permet
leur
positionnement
dans
la
cavité
gastrique
et
l’accolement
de
l’estomac
à
la
paroi
anté-
rieure
abdominale
par
simple
traction
Il
est
également
possible
d’attirer
l’estomac
à
la
paroi
par
deux
sutures
transpariétales,
puis
d’insérer
un
trocart
conventionnel.
Deux
autres
trocarts
sont
ensuite
introduits
directement
dans
l’estomac.
L’intervention
commence
par
la
réalisation
du
pneumopéri-
toine
et
visualisation
de
l’estomac.
Une
gastrotomie
par
incision
aux
ciseaux
coagulateurs
permet
d’insérer
un
premier
trocart
à
travers
la
paroi
gastrique.
Son
ballonnet
est
gonflé
et
attiré
à
la
paroi
abdominale
antérieure
(Fig.
5).
L’estomac
est
ensuite
insuf-
flé.
L’oblitération
du
grêle
proximal
pour
éviter
son
insufflation
au
cours
de
la
procédure
est
faisable
par
clampage
du
jéjunum
proxi-
mal,
ou
par
voie
endoscopique
en
plac¸ant
une
sonde
à
ballonnet
dans
le
premier
duodénum [25].
Dans
notre
expérience,
comme
il
n’est
pas
nécessaire
d’avoir
une
insufflation
à
haut
débit
de
l’estomac
car
la
paroi
antérieure
gastrique
est
fixée
à
la
paroi
abdo-
minale
grâce
aux
trocarts
à
ballonnet,
ce
clampage
de
l’intestin
grêle
n’est
pas
nécessaire.
Un
trocart
de
12
mm
et
deux
trocarts
de
5
mm
sont
positionnés
directement
en
regard
de
l’estomac,
afin
de
bénéficier
d’un
espace
opératoire
aussi
grand
que
possible,
en
fonction
de
la
localisation
de
la
tumeur
et
en
respectant
le
principe
de
triangulation.
Ils
sont
en
général
suffisants.
La
résection
peut
être
réalisée
directement
sous
contrôle
de
la
vue
comme
une
procédure
de
résection
standard
avec
une
dissection
sous-muqueuse.
La
plupart
du
temps,
l’utilisation
de
l’agrafage
est
préférée
pour
de
nombreuses
raisons,
incluant
la
rapidité,
la
sécurité
et
la
fiabilité
du
geste.
Cet
agrafage
ne
néces-
site
que
le
remplacement
d’un
trocart
de
5
mm
par
un
de
12
mm,
et
le
trocart
doit
être
placé
de
sorte
que
l’agrafage
puisse
facilement
être
réalisé
dans
l’espace
étroit
de
l’estomac
insufflé
;
l’utilisation
d’agrafeuses
articulées
(GIA
Roticulator®)
étant
privilégiée.
Dans
des
cas
bien
sélectionnés
(tumeurs
pédiculées),
l’avantage
de
cette
technique
est
d’obtenir
une
résection
et
l’hémostase
en
même
temps,
avec
le
même
instrument.
L’obtention
de
marges
de
sécurité
suffisantes
est
parfois
difficile
à
estimer
avec
un
risque
de
rupture
de
la
tumeur,
en
particulier
dans
le
cas
de
tumeurs
stromales
gastro-intestinales.
La
pièce
opé-
ratoire
est
introduite
en
fin
de
résection
dans
un
sac
qui
peut
être
extrait
par
voie
endoscopique
ou
par
la
paroi.
Les
orifices
des
trocarts
gastriques
sont
suturés.
Les
principales
indications
de
cette
technique
sont
les
tumeurs
bénignes
gastriques,
mais
également
les
cancers
gastriques
EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif 3
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40-320 Traitement
chirurgical
des
lésions
bénignes
gastriques
Figure
4.
A.
Réalisation
d’une
gastrotomie
antérieure.
B.
Exérèse
par
agrafage
de
la
face
postérieure.
1
A
1
2
3
B
Figure
5.
Principes
de
la
chirurgie
endogastrique
laparoscopique
(A,
B).
1.
Trocart
à
ballonnet
;
2.
fil
de
traction
;
3.
tumeur
intragastrique.
superficiels.
L’ablation
des
corps
étrangers
intragastriques
peut
également
être
envisagée
de
cette
fac¸on
en
cas
d’échec
d’une
gas-
troscopie
conventionnelle.
Le
principal
avantage
de
la
chirurgie
intragastrique
par
rap-
port
à
l’endoscopie
est
l’approche
directe
de
la
face
postérieure
et
de
la
région
cardiale
par
rapport
à
l’approche
endoscopique
qui
est
en
rétrovision.
Les
limites
de
l’endoscopie
flexible
sont
dues
non
seulement
à
la
visualisation
de
la
lésion
mais
aussi
à
l’incapacité
d’offrir
une
résistance
et
une
précision
suffisantes
pour
contrôler
la
dissection
d’une
manière
sûre,
ainsi
qu’un
risque
de
perforation
gastrique
rapporté
dans
de
nombreuses
études [26–28] avec
un
taux
variable
de
4,8
%
à
14,5
%
et
jusqu’au
37,3
%
de
cas
révélés
avec
un
pneumopéritoine
asymptoma-
tique [29].
La
chirurgie
transgastrique
permet
par
rapport
aux
techniques
endoscopiques,
après
une
dissection
sous-muqueuse
et
une
résection
tumorale,
de
réaliser
une
suture
de
la
muqueuse,
geste
qui
est
fait
par
voie
endoscopique
à
l’aide
de
plusieurs
clips
et
Endoloops®.
Par
voie
gastrique,
la
suture
est
classique,
rapide
et
efficace,
plus
économique
et
avec
moins
de
matériel
étranger.
Enfin,
la
chirurgie
intragastrique
permet
le
contrôle
de
la
séreuse
en
fin
de
procédure
avec
une
exploration
en
cœlio-
scopie,
et
une
éventuelle
suture
complémentaire,
geste
qui
ne
peut
pas
être
réalisé
dans
les
résections
purement
endosco-
piques
et
qui
va
permettre
de
diminuer
le
taux
de
complications
postopératoires.
Laparoscopie
par
trocart
unique
Le
concept
de
la
chirurgie
par
trocart
unique
a
été
proposé
dans
le
domaine
de
la
chirurgie
gastrique
et
intragastrique [30–32].
Cepen-
dant,
la
suture
à
travers
un
dispositif
d’accès
unique
peut
être
assez
difficile
à
cause
d’une
triangulation
déficitaire
par
rapport
à
la
cœlioscopie
standard,
et
le
placement
de
l’orifice
d’accès
unique
hors
de
la
ligne
médiane
le
long
de
la
grande
courbure
de
l’estomac
peut
être
plus
avantageux.
Cet
abord
demeure
confidentiel
en
raison
des
difficultés
techniques.
Gastrectomies
typiques
Définitions
Les
gastrectomies
partielles
typiques
consistent
en
l’ablation
d’un
secteur
gastrique
déterminé.
Le
geste
chirurgical
le
plus
clas-
sique
pour
les
gastrectomies
typiques
reste
la
gastrectomie
des
deux
tiers
par
laparoscopie.
La
réalisation
d’une
exérèse
plus
limi-
tée
de
l’estomac,
telle
qu’une
antrectomie,
permet
de
conserver
un
volume
gastrique
plus
important.
4EMC
-
Techniques
chirurgicales
-
Appareil
digestif
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Traitement
chirurgical
des
lésions
bénignes
gastriques 40-320
1
2
3
4
5
6
7
8
Figure
6.
Gastrectomie
des
deux
tiers
(7)
et
antrectomie
(8).
1.
Artère
cardiotubérositaire
;
2.
artère
hépatique
gauche
accessoire
;
3.
artère
gas-
trique
;
4.
artère
splénique
;
5.
artère
hépatique
;
6.
angulus.
Gastrectomie
des
deux
tiers
La
tranche
de
section
gastrique
de
la
gastrectomie
des
deux
tiers
est
limitée
par
une
ligne
oblique
allant
d’un
point
situé
à
3
cm
en
dessous
du
cardia,
entre
le
deuxième
et
le
troisième
vaisseau
perforants
(Fig.
6)
sur
la
petite
courbure
au
niveau
de
la
partie
ter-
minale
de
l’artère
gastrique
gauche,
jusqu’au
niveau
des
premiers
vaisseaux
courts
sur
la
zone
avasculaire
de
la
grande
courbure.
Antrectomie
L’antrectomie
réalise
une
section
plus
économique
de
l’estomac.
La
ligne
de
section
gastrique
est
plus
horizontale.
Elle
part
d’un
point
situé
à
2
cm
au-dessus
de
l’angulus,
jonction
des
parties
horizontale
et
verticale
de
la
petite
courbure.
Elle
se
ter-
mine
sur
la
grande
courbure
au
niveau
d’un
point
situé
à
la
partie
médiane
de
l’arcade
gastroépiploïque
(Fig.
6).
Sur
le
plan
tech-
nique,
il
n’y
a
que
peu
de
différences
entre
les
deux
techniques.
Le
rétablissement
de
continuité
est
assuré
selon
deux
modalités
distinctes
en
fonction
des
choix
des
opérateurs
et
des
consi-
dérations
anatomiques
locales
constatées
en
peropératoire.
Le
rétablissement
de
la
continuité
par
cœlioscopie
peut
faire
appel
à
une
anastomose
gastrojéjunale
qui
réunit
le
moignon
restant
de
l’estomac
à
la
première
anse
jéjunale.
encore,
l’anastomose
est
manuelle
ou
mécanique
et
dans
le
cadre
des
anastomoses
gastro-
jéjunales,
il
faut
distinguer
:
les
rétablissements
en
«
oméga
»
type
Billroth
II
(Fig.
7)
:
selon
Polya,
historiquement
anastomose
à
bouche
totale,
ou
selon
Finsterer,
anastomose
à
bouche
partielle.
Par
extension,
et
depuis
l’avènement
des
sutures
mécaniques
réalisant
des
ana-
stomoses
habituellement
à
bouche
partielle,
cette
distinction
sémantique
n’est
plus
toujours
respectée
;
les
anastomoses
type
Roux-en-Y,
les
plus
fréquentes
;
le
rétablissement
type
Billroth
I
(selon
Péan)
(Fig.
8)
est
une
option
exceptionnelle
par
cœlioscopie
du
fait
des
difficultés
techniques.
Figure
7.
Anastomose
selon
Billroth
II
(Polya).
Figure
8.
Anastomose
selon
Billroth
I
(Péan).
Compte
tenu
de
l’efficacité
du
traitement
médical,
les
recommandations
actuelles
ne
préconisent
plus
la
réalisation
concomitante
d’une
vagotomie [33] pour
réduire
l’acidité [34].
La
gastrectomie
polaire
supérieure
qui
enlève
la
moitié
supérieure
de
l’estomac
est
devenue
caduque
hormis
pour
de
rares
tumeurs
bénignes.
Elle
expose
à
un
reflux
acide
et
ses
complications.
La
résection
du
cardia
et
celle
de
la
grosse
tubérosité
peuvent
faire
appel
à
une
technique
de
type
tubulisation
gastrique
basse
avec
anastomose
œsophagienne
intra-abdominale
ou
intrathora-
cique
(Fig.
1B).
Aujourd’hui,
cette
technique
est
le
plus
souvent
remplacée
par
les
techniques
mini-invasives
de
type
chirurgie
intragastrique.
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