Lere d’actualités MedQual N°165 - Septembre 2016
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LA LETTRE DACTUALITÉS
N°165 - Septembre 2016
SOMMAIRE
Infecons à Herpes Simplex Virus
1. Les infecons à Herpes Simplex Virus p 2
2. L’Herpes oro-facial p 4
3. Test de lecture p 6
Le mot de la rédacon
Deux types de virus sont responsables des infecons :
HSV-1 principalement responsable de l’herpès oral,
et le HSV-2, responsable de la majorité des aeintes
génitales.
Les infecons à Herpes Simplex Virus sont fréquentes
et le plus souvent bénignes. Cependant, dans cer-
taines situaons, elles peuvent donner lieux à des
complicaons rares mais graves notamment sur un
terrain d’immunodépression, chez la femme enceinte
ou encore chez le nouveau-né. Leurs récurrences ont
un impact sur la qualité de vie des paents, notam-
ment dans le cas des infecons génitales.
Les généralités sur les virus HSV sont tout d’abord
présentés puis sera présenté un focus sur l’herpès
oro-facial avec les recommandaons de traitement et
les conseils à dispenser à l’ocine.
Bonne lecture.
L’Equipe MedQual
MedQual - CHU de Nantes - Hôpital Saint Jacques - 44093 Nantes Cedex 1 - Tel : 02.40.84.64.34
ACTUALITES
ANTIBIORESISTANCE
Le G20 demande des proposions de soluons
pour 2017
Les chefs d’Etat et de gouvernement du G20 deman-
dent aux organisaons internaonales dont l’Organi-
saon mondiale de la Santé d’avancer sur la queson
de la résistance microbienne et de proposer des so-
luons pour 2017. Dans le contexte actuel, « nous
encourageons un usage prudent des anbioques et
nous prendrons en considéraon les énormes dés
en maère d’accès et d’accessibilité aux anmicro-
biens et leur impact sur la santé publique […] ».
Dépêche APM du 7 septembre 2016
Lere d’actualités MedQual N°165 - Septembre 2016
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1) Les infecons à Herpes Simplex Virus
Le virus
Les Herpes simplex virus (HSV) sont des virus à ADN, pourvus d’une enveloppe, appartenant à la famille des Herpes-
viridae. Ce sont des virus fragiles. La transmission du virus est interhumaine car l’homme est l’unique réservoir.
Figure 1 : Parcule virale complète d’Herpes Simplex Virus [1].
Il existe 2 types de virus :
HSV-1 : responsable de l’herpès oral, oro-facial, oculaire et de l’encéphalite herpéque.
HSV-2 : responsable de la majorité des aeintes génitales, ano-génitales et de l’herpès néonatal.
Les infecons à HSV sont fréquentes et le plus souvent bénignes. Cependant certaines formes sont parculière-
ment graves notamment sur un terrain d’immunodépression, chez la femme enceinte ou encore chez le nouveau-
né.
La transmission se fait par contact direct cutanéo-muqueux :
soit par la salive et les lésions cutanées pour HSV-1,
ou par les relaons sexuelles et lors du passage de l’enfant dans la lière génitale pour HSV-2.
Le passage transplacentaire et dans le lait est très rare.
L a primo-infecon par le HSV se traduit par période de réplicaon virale intense et est le plus souvent asymptoma-
que. La période d’incubaon est de 2 à 12 jours.
La diusion du virus se fait soit par propagaon le long des troncs nerveux vers les ganglions sensifs, soit par dis-
séminaon hématogène (très rare). Secondairement, la phase de latence s’installe au niveau des ganglions sensi-
fs (ganglion sacré pour HSV-2 et ganglion de Gasser pour HSV-1).
La réacvaon du virus (ou récurrence) peut se faire sous diérents smuli tels que le stress, le soleil, les mens-
truaons, la grossesse ou encore une infecon. Cela entraine l’excréon intermiente du virus avec des signes cli-
niques d’intensité réduite par rapport à ceux de la primo-infecon. Il faut noter qu’une excréon virale asympto-
maque peut exister en dehors des poussées cliniques.
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Epidémiologie
HSV-1
De nos jours, le premier contact infectant apparait le plus souvent dans une populaon d’adultes jeunes avec 40 à
60% entre 20 et 40 ans et moins de 20% à 5 ans en 2011 dans les pays développés. La séroprévalence de HSV-1
augmente avec l’âge et un statut socio-économique bas et est responsable de la majorité des infecons oro-
faciales. Cependant, on assiste à une augmentaon des herpès génitaux liés à HSV-1 parculièrement chez les
femmes avec une primo-infecon génitale à HSV-1 qui survient à un âge plus jeune chez les femmes que chez les
hommes et également plus précoce que l’infecon à HSV-2. Cee évoluon épidémiologique augmente le risque
de primo-infecon génitale à HSV-1 au cours de la grossesse et donc théoriquement celui de l’infecon néonatale
à HSV-1.
HSV-2
C’est l’agent le plus fréquemment en cause dans l’herpès génital responsable d’environ 60 à 80% des herpès géni-
taux dans la populaon générale en 2011. En France la séroprévalence est de 17% et est plus élevée chez la femme
que chez l’homme, dans une populaon de femmes de plus de 35 ans et d’hommes de plus de 45 ans. Cependant,
la prévalence de HSV-2 est nulle d ans l’enfance. La contaminaon survient majoritairement dans les 2 premières
décennies de la vie sexuelle et les facteurs de risque de développer une infecon sont le sexe féminin, la précocité
du 1er rapport sexuel, le nombre de partenaires sexuels, les antécédents d’Infecons Sexuellement Transmissibles
(IST), l’infecon par le VIH et un niveau socio-économique bas. L’infecon oro-faciale à HSV-2 semble rare et il
n’existe pas de données sur sa fréquence actuelle.
2) L’Herpes oro-facial
Formes cliniques
Primo-infecon herpéque oro-faciale
Elle est principalement due à l’infecon par le HSV-1 et survient généralement dans l’enfance ou dans les popula-
ons jeunes. La primo-infecon est asymptomaque dans 70 à 90% des cas ou peut se manifester par une gingi-
vostomate aigüe caractérisée par :
- une dysphagie très douloureuse, rendant toute alimentaon impossible, accompagnée d’ulcéraons aei-
gnant les muqueuses buccales et pouvant déborder sur les lèvres, le menton ;
- une èvre élevée, des adénopathies sous-angulomaxillaires et prétragiennes ;
- une surinfecon bactérienne possible ;
- une guérison spontanée en une quinzaine de jours (l’excréon virale est prolongée de 11 jours à 3 semaines).
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Récurrences herpéques
Elles sont caractérisées chez l’adulte par l’apparion d’un bouquet de vésicules, unilatéral, localisé à la joncon
cutanéomuqueuse des lèvres ou plus rarement au niveau de la narine et du menton.
La fréquence des récurrences est variable d’un sujet à l’autre et tend à diminuer avec le temps. En moyenne, les
signes fonconnels (douleur) durent 3 jours et les lésions 8 jours.
Diagnosc
Le diagnosc de l’herpès oro-facial est essenellement basé sur la clinique quand les lésions élémentaires
(vésicules, récurrence au même site) et leur localisaon sont typiques (consensus professionnel fort). Aucune
étude récente n’a évalué la sensibilité et la spécicité des signes cliniques par rapport à la culture.
Le diagnosc virologique direct par culture et/ou recherche d’angènes est recommandé uniquement lorsque les
lésions ne présentent pas de caractère typique ou devant des complicaons.
Traitement
Le traitement de la primo-infecon permet de diminuer la charge virale et de limiter la quanté de virus latents. Il
a notamment une ecacité sur l’inconfort et les douleurs.
Tableau 1 : Traitement de la primo-infecon
Ce traitement anviral est associé à une ansepsie des lésions cutanées. Selon l’intensité des douleurs, un traite-
ment antalgique peut être proposé (anesthésiques locaux possibles). De plus, une réhydrataon IV peut être pro-
posée.
Le traitement anviral des récurrences symptomaques est à discuter en foncon des manifestaons cliniques,
des lésions et du risque de contagion. On met en place un traitement par aciclovir ou valaciclovir sur un jour et une
ansepsie des lésions cutanées.
Les traitements locaux anviraux n’ont pas d’ecacité démontrée dans les herpès cutanéomuqueux, à l’excepon
de l’herpès oculaire.
Tableau 2 : Traitement des récurrences symptomaques
La prévenon des récurrences symptomaques est possible lorsque la fréquence des récurrences est supérieur à
6 par an, an de réduire la fréquence des crises, la fréquence et la durée de l’excréon virale. On met alors en
place un traitement par aciclovir ou valaciclovir pendant 6 à 12 mois.
Tableau 3 : Traitement prévenf des récurrences symptomaques
Voie d’administraon Posologie Durée du traitement
Aciclovir Orale 200 mg 5fois/jour 5 à 10 jours
Aciclovir Intraveineux (IV)
Si enfant de 3 mois à 2 ans
5 mg/kg toutes les 8h
250 mg/m2 toutes les 8h
5 à 10 jours
Valaciclovir Orale 1000mg 2fois/jour 7 jours
Voie d’administraon Posologie Durée du traitement
Valaciclovir Orale 2000 mg 2fois/jour 1 jour
Famciclovir Orale 1500 mg en 1 prise 1 jour
Voie d’administraon Posologie Durée du traitement
Aciclovir Orale 400 mg 2fois/jour 6 à 12 mois
Valaciclovir Orale 500 mg 1fois/jour 6 à 12 mois
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Prévenon des transmissions et conseil à l’ocine
Des mesures d’hygiène simples permeent d’éviter la transmission du virus de l’herpès labial lors d’une poussée :
Eviter au maximum les contacts avec l’entourage de la personne infectée par le virus de l’herpès :
éviter d'embrasser des proches, surtout les enfants en bas âge ;
se laver les mains après avoir touché la lésion ;
toujours uliser son propre linge de toilee ;
ne pas échanger baumes hydratants ou rouges à lèvres ;
éviter de subir des actes médicaux (soins dentaires) ou esthéques (soins dermatologiques) au niveau du
visage jusqu'à la disparion des lésions ;
éviter de praquer des sports de contact (karaté, football, rugby...) ;
éviter les rapports sexuels bucco-génitaux.
An d’éviter l'apparion d'autres lésions lors d'une poussée d'herpès labial :
ne pas froer les yeux ou les paupières : risque important de kérate ;
en cas de port de lenlles de contact, ne pas les humidier avec de la salive an d’éviter la propagaon des
lésions, même en cours de traitement ;
ne pas toucher ou ne pas graer les lésions pour éviter une surinfecon et éviter les cicatrices.
Prévenon des récidives d'herpès labial
Il est important d'idener les facteurs ou les circonstances déclenchant les rechutes et de les éviter, dans la me-
sure du possible. Par exemple, uliser un écran solaire haute protecon si les poussées de votre herpès labial sont
provoquées par l'exposion au soleil.
Sources
[1] Société Française de Dermatologie et de Pathologie sexuellement transmissible. Recommandaons diagnosques et théra-
peuque pour les maladies sexuellement transmissibles. Février 2016. Disponible sur : www.sfdermato.org. Dernière con-
sultaon septembre 2016.
[2] E.PILLY, Maladies Infeceuses et Tropicales, CMIT, 25ème édion, 2016.
[3] VIDAL RECO 2016– Prise en charge de l’herpès oro-facial.
[4] P. SAIAG, L. ANDOUCHE, S. BRAIG et al. Prise en charge de l’herpès cutanéo-muqueux chez le sujet immunocompétent
(manifestaons oculaires exclues), 7 novembre 2001, Boulogne. Paris : Agence Naonale d’Accréditaon et d’Évaluaon en
Santé, 2001, 27p. Disponible sur : hp://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/applicaon/pdf/herpes_long.pdf Dernière
consultaon septembre 2016.
[5] Ameli-santé. Comment prévenir la survenue de l'herpès labial ? Disponible sur : hp://www.ameli-sante.fr. Dernière con-
sultaon septembre 2016.
[6] V. VITRAT-HINCKY, J.P. BRION, Infecons à herpès virus de l’enfant et de l’adulte immunocompétents, La revue du pra-
cien, 2009, volume 59, pp. 1287-1293.
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