La Lettre du Cancérologue - Suppl. n° 1 Les Actualités au vol. XV - n° 3 - juillet 2006 17
vie quotidienne, tandis que le
Réseau national alimentation cancer
recherche (NACRe) grâce à la partici-
pation financière, peut enfin se
développer. Risques solaires enfin,
puisque, comme pour le tabac sur le
cancer du poumon, on pourrait envi-
sager une quasi-disparition du méla-
nome avec une prévention ferme et
comprise. L’INCa participera active-
ment en 2006 aux diverses cam-
pagnes de prévention-dépistage.
Autre domaine privilégié de la pré-
vention, l’environnement et le tra-
vail : vaste programme ! Le PNSE
(2004-2008) et le PST (2005-2009)
vont s’efforcer de conjuguer leurs
efforts pour lutter contre les cancers
professionnels. Restera l’impact des
émissions de produits chimiques
toxiques dans l’atmosphère, liés à
l’activité humaine, que – presque –
tout le monde souhaite réduire de
façon drastique… Comment ne pas
être (un peu) plus sceptique ?
La notion de dépistage – et surtout
son intérêt précoce sur le plan curatif –
semble enfin s’être installée favora-
blement dans la population. Celui du
sein, en particulier, sert actuellement
de moteur : près de 8 millions de
femmes ont été invitées dans le cadre
du dépistage organisé. Des cahiers
des charges nationaux ont vu le jour
pour homogénéiser les pratiques ; la
gratuité de certains examens de
dépistage – mammographie avec
double lecture, Hémocult® et test
HPV dans certaines conditions ; la
mise en place depuis 2004 de
six réseaux mixtes, biologiques et
cliniques, d’oncogénétique : autant
d’initiatives favorisant l’adhésion. Il
demeure à valider et à étendre, ou
non, en fonction de leur efficacité,
divers dépistages, comme ceux des
cancers colorectal, de la prostate ou
du poumon.
L’optimisation des soins
et leur accès pour tous
L’annonce de la maladie, prise de
conscience aiguë de la maladie par le
patient et épreuve de communication
pour le médecin, a été particulière-
ment travaillée par le Plan cancer.
Depuis 2005, 58 établissements de
santé ont expérimenté le dispositif,
et sa généralisation est espérée pour
fin 2006. Grâce aux réunions pluridis-
ciplinaires, elles aussi généralisées,
se met en place un programme per-
sonnalisé de soins intégrant non seu-
lement tous les aspects thérapeu-
tiques, mais aussi les besoins sociaux
susceptibles d’apparaître durant la
maladie. Au chapitre des standards
minimaux de qualité de soins à pro-
poser aux malades, l’INCa élabore en
partenariat avec la direction de l’hos-
pitalisation et de l’organisation sani-
taire (DHOS), la caisse nationale
d’assurance maladie des travailleurs
salariés (CNAMTS), les agences natio-
nales de l’hospitalisation (ARH), la
Haute Autorité de santé (HAS) et
la Ligue nationale contre le cancer
(LNCC) des textes juridiques d’habili-
tation des établissements de santé
pour la prise en charge des malades
atteints de cancer. À titre d’exemple,
32 centres sont désormais identifiés
en cancérologie pédiatrique et
9 en unités pilotes de coordination en
oncogériatrie, alors que 58 tumoro-
thèques hospitalières ont été réparties
sur toute la France. De même, dès
2006, l’INCa publiera des recommanda-
tions nationales de pratique clinique.
La mise en route de protocoles tem-
poraires de traitements ainsi que
le remboursement des médicaments
innovants et onéreux à tous les centres
labellisés concourent à assurer à tous
les patients un accès égalitaire aux
thérapies nouvelles et aux essais
cliniques. Concernant ces derniers,
l’INCa s’est d’ailleurs fixé l’objectif
de 10 % de malades inclus dans
les études. Pour ce faire, il y a déjà
28 groupes d’essais cliniques opéra-
tionnels qui ont recueilli l’assenti-
ment des experts. Atout indispensable
dans la démarche diagnostique et
thérapeutique, le développement des
plateaux techniques : en moins de
deux ans (2003-2005), le nombre d’IRM
a augmenté de 38 % et les scanners
de 14,25 %, tandis qu’en deux ans et
demi, le nombre des tomographes à
émission de positons (TEP) passait de
24 à 54 (125 %).
Les hommes et la recherche
Médecins et formation n’ont pas été
oubliés par le Plan cancer. Les
ressources humaines globales tout
d’abord, puisque, entre 2004 et 2005,
1 300 personnes supplémentaires ont
été recrutées dont 250 médecins.
Ensuite, l’oncologie médicale et la
radiothérapie ont vu leur nombre
de postes hospitaliers croître sensi-
blement : plus 30 % pour les internes
entre 2003-2005, 22 pour les chefs
de clinique, 40 postes de PU-PH et
MCU-PH entre 2004 et 2006. Quant
aux médecins généralistes, après une
enquête ciblant leurs besoins, des
actions de formation continue spéci-
fiques en cancérologie vont être éla-
borées.
Dans le même esprit d’une approche
globale des multiples facettes du can-
cer, la recherche, interdisciplinaire, se
voit dorénavant intégrée par le biais
des 7 cancéropôles et leurs 32 projets
“structurants” à toute la chaîne de
prise en charge des malades. Actions
de partenariats internationaux, appels
à projets courant 2006 viendront
étayer le versant “recherche” du Plan
cancer.