
Schéma Régional Climat Air Énergie de Bretagne - 3 
énergies carbonées est tout à fait possible et doit 
être envisagé. La transition énergétique vers des 
modèles plus durables qui consomment moins et 
mieux est à notre portée à la condition de nous 
donner le temps et les moyens de l’essor des 
énergies renouvelables, de l’efficacité technique 
et technologique, de la maîtrise énergétique qui 
passe par une approche plus sobre des usages.
Cette tâche, pour complexe qu’elle puisse déjà 
paraître, ne peut ignorer le paramètre de la qua-
lité de l’air. L’Organisation Mondiale de la Santé 
estime que l’espérance de vie en France est 
réduite de plus de 9 mois à cause de la pollu-
tion atmosphérique. L’adoption en 2009 du Plan 
régional pour la Qualité de l’Air, suivi en 2010 du 
Programme Régional Santé Environnement ont 
mis en avant les enjeux bretons en termes de 
qualité de l’air. L’intégration de cette probléma-
tique dans une approche climat-énergie est une 
nouvelle étape dans sa prise en compte. Les pol-
luants issus de la diversité des activités humaines 
sont nombreux, qu’il s’agisse par exemple de 
l’ammoniac émis par les activités agricoles ou 
encore du soufre émis par l’industrie. Tout comme 
pour l’énergie, notre volonté d’agir sur la qualité 
de l’air nous conduit à considérer le spectre large 
des activités humaines.
Face à ces enjeux et à leur complexité, le Schéma 
régional climat, air, énergie (SRCAE) constitue un 
maillon charnière de l’action publique. L’échelle 
régionale le positionne entre les grandes déci-
sions internationales et nationales qui fixent les 
cadres généraux de l’action de lutte contre le 
changement climatique, et les actions opération-
nelles dans les territoires. Le SRCAE joue le rôle de 
courroie de transmission entre les échelles de dé-
cision et d’action. Il organise le passage « du glo-
bal au local », donnant corps à cette expression 
consacrée ; il s’agit ainsi de conjuguer l’approche 
stratégique et la mise en œuvre tactique. L’élabo-
ration du SRCAE a été confiée à l’État et au Conseil 
régional. Mais c’est pour qu’il puisse jouer plei-
nement ce rôle que nous avons souhaité mener 
ce travail dans le cadre d’une large concertation.
Le SRCAE s’inscrit dans le temps long du climat et 
de l’énergie, en fixant des objectifs et des orien-
tations aux horizons 2020 et 2050. L’objectif 2050 
constitue un véritable défi dans la mesure où la 
précision se perd avec le temps. Pourtant, cet ob-
jectif est un impératif. Autant il est concevable de 
tracer des objectifs pour 2020 car les paradigmes 
socio-économiques devraient rester stables, au-
tant il faut accepter que ce ne sera plus du tout 
le cas en 2050. Cette perspective de 2050 est un 
appel à libérer la pensée, à envisager de nou-
veaux modèles socio-économiques, à construire la 
transition qui nous permettra d’éviter l’incertitude  
des « ruptures » en les devançant. 
Trente-huit années nous séparent de 2050. Pour 
se donner une idée de ce que peut représenter 38 
ans, il suffit de revenir en arrière, en 1974 : le pre-
mier choc pétrolier provoquait la sortie des Trente 
glorieuses ; la décolonisation s’achevait ; la popu-
lation mondiale était deux fois moins importante 
qu’aujourd’hui ; les deux blocs s’affrontaient dans 
la guerre froide ; etc. Quant au quotidien des Fran-
çais, le phénomène périurbain commençait et la 
télévision couleur était encore confidentielle. Que 
sera le monde dans 38 ans ? Difficile de le dire. 
Pour autant, ce premier SRCAE, qui sera actualisé 
régulièrement, est un outil capable d’entamer 
cette nécessaire projection pour devenir acteurs 
de notre futur.
Comme tous les territoires, la Bretagne devra 
faire face aux problématiques du climat, de l’air 
et de l’énergie. Mais elle présente des particu-
larités que ce schéma met en évidence et avec 
lesquelles les orientations ont été composées. 
Péninsule géographique et électrique, la Bre-
tagne a choisi de se saisir des enjeux climatiques, 
énergétiques et de qualité de l’air pour engager 
la croissance verte, la « Glaz economie »,  cette 
économie verte et bleue.
Le contexte énergétique breton, que l’on peut ré-
sumer à une croissance forte de la consommation 
électrique et à une très faible production locale, 
a mobilisé depuis longtemps les acteurs de notre 
territoire. Le Pacte électrique breton a constitué 
PRÉAMBULE