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INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Le passage à l’euro fiduciaire s’est fait dans la fête. Bien loin
des catastrophes prédites par des commentateurs désintéressés, les
procédures prévues ont bien fonctionné, les incidents inévitables
constatés sont restés dans la limite normale pour un tel événement
collectif.
Cet événement est le point final d’un processus commencé en
décembre 1991, lorsque les chefs d’Etat et de gouvernement réunis
en conseil européen prirent la décision de principe d’instituer la
monnaie unique. Les étapes se succédèrent ensuite : la consécration
de la décision politique par le traité de Maastricht, le choix du nom
de la nouvelle monnaie, l’introduction de l’euro dans les
transactions financières à compter du 1er janvier 1999, et enfin le
basculement à l’euro fiduciaire…
Alors que le franc français vient d’achever sa longue histoire, il
est sans aucun doute trop tôt pour tracer un bilan véritable de cette
opération sans précédent qu’est l’introduction d’une nouvelle
monnaie commune à douze pays. Mais on ne comprendrait pas que
la Délégation, à l’origine du seul débat parlementaire complet sur la
création de l’euro, au printemps 1998, ne prenne pas date alors que
s’achève la mise en place de cette monnaie commune. Dans le court
rapport qui suit, le rapporteur voudrait tout d’abord revenir sur les
conditions d’un passage à la monnaie fiduciaire qui s’est
globalement bien passé, avant d’évoquer quelques points, sur
lesquels il faudra sans doute continuer la vigilance, et de s'interroger
sur les attentes plus générales que peut susciter l’euro alors que la
monnaie fiduciaire est désormais une réalité. Il le fera en regardant,
éventuellement, ce qui a pu se passer ou se passe aujourd'hui en
Europe, au-delà de nos frontières nationales.