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Professions Santé Infirmier Infirmière - No45 - avril 2003
die de Creutzfeldt-Jakob publiées
par le magazine The Lancet, l’épi-
démie pourrait être sur le déclin.
Quelle sera, au total, l’ampleur
de l’épidémie du nvMCJ ?
Cette question a, au fil du temps,
connu les réponses les plus di-
verses.
Certes, de nombreuses incon-
nues demeurent quant à la phy-
siopathologie des maladies à
prions. Plusieurs hypothèses ont
été établies à partir des incerti-
tudes sur les durées maximales
d’incubation et sur le nombre des
personnes exposées, par voie ali-
mentaire, au risque de conta-
mination. Selon les paramètres
retenus par les spécialistes en
charge de la modélisation ma-
thématique de l’épidémie, le
nombre des victimes à venir va-
riait de moins d’une centaine à
plusieurs dizaines, voire cen-
taines de milliers.
Au vu des dernières données
épidémiologiques britanniques,
l’épidémie du nvMCJ serait au-
jourd’hui dans une phase de ré-
gression, conclusion que signent,
dans The Lancet (1/03/2003), les
responsables du Réseau national
de surveillance de la forme hu-
maine de la maladie de la vache
folle. Le professeur Robert Will
yprécise qu’à la fin 2002 les
autorités sanitaires britanniques
avaient recensé 129 cas de nvMCJ
au Royaume-Uni et 121 décès.
Selon les statistiques officielles
britanniques, cette maladie a tué
17 personnes en 2002, 20 en
2001 et 28 en 2000. Outre-
Manche, les spécialistes obser-
vent également que la période
comprise entre l’apparition des
premiers symptômes et l’issue fa-
tale de cette affection neurodé-
générative reste constante.
Reprise par le journal Le Monde
du 5/03/2003, la déclaration du
professeur Will à la BBC tem-
père l’optimisme : « Nos résultats
suggèrent que le taux de mortalité
du nvMCJ n’augmente pas de ma-
nière exponentielle et que le nombre
des décès annuels décline, ce qui
est encourageant. Pour autant, en
conclure que l’épidémie est en baisse
permanente serait prématuré. »
Encore des incertitudes
L’ une des principales incertitudes
dans ce domaine tient au fait que,
pour l’heure, cette nouvelle ma-
ladie n’a touché que des per-
sonnes présentant un certain
profil génétique et qui pour-
raient, de ce fait, être plus rapi-
dement atteintes sans que les
autres soient pour autant totale-
ment protégées. C’est ainsi que
d’autres spécialistes se refusent
àexclure la possibilité d’une
reprise de l’épidémie dans les
prochains mois ou les prochaines
années. L’absence de tests sur
l’homme interdit toute forme de
pronostic.
Cependant, les scénarios catas-
trophiques avancés à la fin des an-
nées 1990 semblent révolus. Plus
récemment, une équipe de cher-
cheurs français (de l’INSERM et
de l’université Joseph-Fourier de
Grenoble) et britanniques annon-
çait, dans l’hebdomadaire améri-
cain Science,que le nombre de cas
de nvMCJ pourrait être compris
entre 200 et 400 cas au total en
Grande-Bretagne.
Cette équipe avait remarqué que
les victimes britanniques et fran-
çaises sont jeunes, pour la plu-
part, la moyenne d’âge étant de
28 ans. Pour tenter d’expliquer
ce phénomène, ces chercheurs
postulaient que les enfants et les
adolescents partagent une sensi-
bilité identique jusqu’à l’âge d’en-
viron 15 ans et que, passé ce
seuil, la sensibilité au risque de
contamination décroît de ma-
nière exponentielle. Ce postulat
semble, pour l’heure, confirmé
par l’évolution des situations épi-
démiologiques britannique et
française. A ce jour, quatre vic-
times du nvMCJ ont été recen-
sées en France.
Lucie Galion
Site OMS : http://www.who.int
Flambée d’Ebola au Congo
La flambée de fièvre hémorragique
au nord-ouest de la République du
Congo est bien due au virus Ebola.
Jusqu’au mardi 18 février, 80 cas,
dont 64 mortels, ont été signalés.
La fièvre hémorragique à virus
Ebola, l’une des maladies virales les
plus virulentes affectant l’homme,
provoque la mort dans 50 à 90 %
des cas cliniques. Le virus Ebola est
transmis par contact direct avec le
sang, les liquides organiques et les
tissus des sujets infectés.
Les experts de la prise en charge des
cas aideront les agents de santé et
assureront une formation aux soins
en isolement. Du matériel supplé-
mentaire pour les soins en isole-
ment a été envoyé dans le pays.
Le rôle des anthropologues médi-
caux arrivés sur le terrain consistera
à montrer aux gens comment évi-
ter la propagation de l’infection.
Concernant les sépultures, il s’agira
notamment d’identifier les pratiques
qui sont sans danger et celles qui ne
le sont pas. C’est la deuxième fois
en 15 mois que cette région est tou-
chée par la fièvre à virus Ebola. La
précédente flambée, qui avait com-
mencé dans un pays voisin en dé-
cembre 2001, s’était étendue à la
République du Congo où l’on avait
recensé 59 cas, dont 50 mortels.
Au début du mois, des décès de go-
rilles ont également été signalés au
nord de Mbomo, le deuxième foyer
de la flambée. En décembre, le vi-
rus Ebola a été mis en évidence lors
de tests effectués sur des primates
morts que l’on avait trouvés dans
la zone. Si le virus reste confiné
dans certaines régions, c’est que sa
forte virulence interdit très rapide-
ment au malade de se déplacer. Il
y a donc moins de risques de pro-
pagation par les voyages.
La difficulté pour les responsables
de la santé qui cherchent à obtenir
des prélèvements sanguins humains
est le refus des malades ou de leur
entourage pour des raisons cultu-
relles. Pourtant, les échantillons ac-
tuels obtenus à Kellé le 13 février
ont mis en évidence le virus Ebola
dans toutes les analyses effectuées.
Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)