4 septembre 2000
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nies et il semblait nécessaire de choisir une monnaie
étrangère unique pour éliminer les inefficiences et les
distorsions dues à l’utilisation en parallèle de plusieurs
monnaies. Un office central des paiements allait être créé
pour fournir à l’État des services de dépôt et de paiement
de base et payer les traitements des fonctionnaires.
La stratégie budgétaire s’articulait autour de deux élé-
ments : la mise en place d’une autorité budgétaire cen-
trale, responsable de la gestion des finances publiques et
de l’application de la législation budgétaire et d’un
contrôle approprié; ainsi que l’adoption d’un budget
appuyé par un système fiscal équitable, transparent, effi-
cient et facile à administrer. L’Administration transitoire
a préparé le budget préliminaire pour l’an 2000, en
consultation avec les services du FMI. Ce budget,
présenté aux donateurs à Tokyo en décembre 1999,
prévoyait l’instauration d’un droit d’importation
de 5 %, de divers droits d’accise, d’une taxe de 5 %
sur les importations commerciales, d’une taxe de
5 % sur certains services et d’une taxe forfaitaire
de 5 % sur les exportations de café.
Évolution récente
La situation économique s’est améliorée considé-
rablement depuis septembre 1999. Le PIB réel a
progressé à un taux annuel de 15 % au premier
semestre de l’an 2000, tiré par la reconstruction
de bâtiments publics et de logements, ainsi que
par le rétablissement progressif des services com-
merciaux et de certains services de base. Les prix
commencent lentement à se stabiliser, mais le
chômage demeure élevé, surtout dans les zones
urbaines. L’aide humanitaire reste une source
importante de garantie de revenu pour de larges
couches de la population.
L’exécution du budget préliminaire jusqu’à fin
juin est bien en deçà des niveaux projetés, essen-
tiellement à cause du faible niveau des dépenses
dû à la complexité des procédures administra-
tives, de la réception tardive de concours exté-
rieurs et de la phase de planification interminable
des programmes d’investissement. Par ailleurs, la
composition des dépenses s’est écartée notable-
ment de celle prévue. En particulier, la masse
salariale a été près de deux fois supérieure, parce
que l’emploi du secteur public et la rémunération
mensuelle moyenne ont été plus élevés que prévu.
Deux institutions étrangères ont fait leur entrée
dans
le secteur financier, offrant essentiellement des services
de change. Des progrès ont été accomplis aussi dans le
rétablissement du système de paiement, en particulier
des paiements budgétaires.Avec l’approbation du
Conseil consultatif national, l’Administration transitoire
a adopté le dollar comme monnaie légale au début de
janvier 2000. Cependant, le dollar n’est pas utilisé autant
que prévu en raison de la rareté des petites coupures,
de l’absence de pièces de monnaie et du manque de
familiarité de la population avec la nouvelle monnaie.
Il semble que le commerce extérieur se redresse pro-
gressivement lui aussi. L’effort de reconstruction est ap-
puyé par une aide généreuse de la communauté inter-
nationale. À Tokyo, les donateurs ont annoncé des
contributions de 523 millions de dollars, un montant
suffisant pour couvrir la demande spéciale d’aide
humanitaire (150 millions de dollars),un programme
triennal de reconstruction (147 millions de dollars) qui
sera financé par un fonds fiduciaire pour le Timor
oriental administré par la Banque mondiale, les
dépenses de fonctionnement et d’équipement au titre
de l’administration civile et de l’ordre public (32 mil-
lions de dollars) et plusieurs programmes bilatéraux.
Toute l’aide est volontaire et prend la forme de dons
pour éviter la création d’engagements extérieurs. L’aide
est fournie aussi par l’intermédiaire du budget de l’Ad-
ministration transitoire,financé par des contributions
des États membres des Nations Unies.
Sur le front institutionnel,les deux institutions éco-
nomiques principales — l’autorité budgétaire centrale
et l’office central des paiements — sont presque opéra-
tionnelles. Le Département des finances publiques, le
Département juridique et le Département de la mon-
naie et des changes du FMI leur ont fourni une vaste
aide technique, notamment pour trouver des expatriés
en mesure d’occuper des postes essentiels.
Principaux indicateurs économiques
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Est. Proj. Proj.
PIB par habitant
(dollars E.U.)1374 429 442 424 424 304 ...
(Variations en pourcentage)
Croissance du PIB réel 9 11 4 –2 – 38 15 15
Taux d’inflation28 5 10 80 140 20 3
(En pourcentage du PIB)
Consommation 83,4 79,9 71,0 74,6 91,9 104,2 112,7
Investissement 40,8 44,3 52,9 47,0 28,1 33,4 46,7
Épargne intérieure 16,6 20,1 29,0 25,4 8,1 –4,2 –12,7
Épargne extérieure –24,2 –24,2 –23,9 –21,6 –20,1 –37,6 –59,4
(Millions de dollars E.U.)
Exportations de marchandises 37 44 52 55 46 49 63
Importations de marchandises3112 132 142 135 82 118 192
Exercice41995/96 1996/97 1997/98 1998/99 1999/2000 Janv.–juin. 2000 2000/01
Budget5Budget
prél. Est.
(En pourcentage du PIB)
Solde budgétaire
Recettes ... ... 8,1 8,2 6,0 3,2 1,1 5,9
Dépenses de fonctionnement ... ... 13,0 14,6 13,0 7,4 5,0 15,1
Dépenses d’équipement ... ... 61,8 22,5 29,5 21,0 6,9 44,6
Solde global (déficit) ... ... –66,7 –28,8 –36,5 –25,2 –10,8 –53,8
1On a calculé le PIB en dollars E.U. en utilisant 1996 comme année de référence et en supposant la parité des pouvoirs d’achat.
2IPC, Dili, basé sur les prix en rupiah, sauf pour les projections de 2001, qui sont basées sur les prix en dollars E.U.
3Inclut les importations par l’intermédiaire de l’aide étrangère; exclut les importations prévues de l’Administration transitoire et de
l’Office de coordination des affaires humanitaires en 1999, 2000 et 2001.
4L’exercice budgétaire indonésien s’étalait du 1er avril au 31 mars. Il n’existe pas de données sur l’exécution du budget 1999/2000.
Le budget préliminaire de l’Administration transitoire a été préparé pour l’année civile 2000. L’exercice 2000/01 s’étale du 1er juil-
let au 30 juin.
5Budget provincial original de l’Indonésie pour le Timor oriental.
Sources : autorités indonésiennes et estimations des services du FMI