Prom.-Nr. 1009 SUR LES SOUS-GROUPES FERMES CONNEXES D'UN GROUPE DE LIE CLOS THÈSE PRÉSENTÉE A L'ÉCOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALE, ZURICH POUR L'OBTENTION DU GRADE DE DOCTELR ES SCIENCES MATHÉMATIQUES PAR JEAN DE SIEBENTHAL DE SAANEN (BERNE) RAPPORTEUR: PROF. DR E. STIEEEL CORAPPORTEUR: PROF. DR H. HOPF 19 5 1 ORELL FÛSSLI ARTS GRAPHIQUES ZURICH S.A. Sur les sous-groupes fermés connexes d'un groupe de Lie clos Par Jean De Siebenthal, Lausanne Introduction L'étude d'un groupe G 1. ne peut s'achever si l'on n'en connaît pas les sous-groupes. Lorsque G est un groupe de Lie, on peut se proposer de rechercher tous les sous-groupes continus connexes de ce groupe ; en se plaçant au point de vue local, S. Lie a montré qu'on peut se ramener à problème purement algébrique, théoriquement résoluble dès qu'on G1). De façon plus précise, si est base de l'anneau R (G) du groupe G, avec la une Xj, X2, X„ un connaît les constantes de structure de ..., n loi de composition [X(, X}] = Z ctjk Xk, on peut trouver tous les sous- fc=i groupes connexes de G qui sont des groupes de Lie déterminant tous les sous-anneaux espaces R de tels que posé, le R problème (G) de X, Y e R(G), R au sens local c'est-à-dire tous les entraînent [X, Y] e R. en sous- Ainsi n'est pas facile à aborder. simplifications s'imposent d'emblée : d'abord, il suffit de chercher chaque classe de sous-groupes conjugués ; ensuite, on peut se borner à la recherche des plus grands sous-groupes de G, cette expression désignant ici les sous-groupes propres connexes qui ne Deux un sous-groupe dans sont pas contenus dans Le 2. un autre sous-groupe propre problème envisagé (a) Déterminer les (ou compact). connexe de G. est le suivant sous-groupes fermés connexes d'un groupe de Lie clos Tout sous-groupe continu d'un groupe de Lie étant un groupe de Lie2), peut appliquer la méthode algébrique décrite ci-dessus, et déterminer on 1) S. Lie, Théorie der Transformationsgruppen, t. I, p. 209 (Teubner, Leipzig 1888). 2) E. Carton, La théorie des groupes finis 22). Se. Math., t. 42, 1930, p. 210 et continus et l'analysis situs (Mém. tous les sous-anneaux R de sous-groupe fermé connexe R(G). Cela fait, engendré par R a il reste à examiner si le même dimension que R (voir chapitre II, § 4). problème algébrique basé sur les constantes de structure peut à son un problème plus simple ; en effet, le groupe clos G supposé semi-simple est déterminé localement par ses paramètres angu¬ ±(im(x)> x étant laires3), qui sont 2m formes linéaires ziz/u1(x), un point d'un espace euclidien R1 à l dimensions, dont la métrique est donnée par la forme quadratique 27 [/^ (a;)]2 ; l'entier l est le rang du 0 groupe. La figure constituée par l'espace R1 et par les plans [it{x) (mod. 1) est le diagramme de G10) ; le diagramme Rh d'un sous-groupe est alors un sous-diagramme du précédent. A ce point de vue, le problème Le tour être réduit à .. . , = s'énonce ainsi Trouver les conditions nécessaires et (b) espace linéaire de R1 soit le sous-groupe fermé suffisantes pour qu'un sous- support d'un sous-diagramme représentant un connexe. sous-diagramme peut repré¬ isomorphes, dont il serait intéressant de savoir s'ils sont conjugués. Le groupe G n'est pas distingué des groupes clos qui lui sont localement isomorphes. On peut donner au problème (b) un aspect plus intuitif ; soit \.i,- le vec¬ qu'un Il convient de remarquer senter R1 de teur même sous-groupes, naturellement plusieurs défini par Hi(x) = — (it-x . Il dans existe l'ensemble ' il" vecteurs fondamentaux cplt..., <pt (çv cpt < 0) qui déterminent le diagramme et l'anneau R(G) ; ils vérifient certaines conditions simples énoncées par van der Waerden3). Les h vecteurs ±i«i> rt^2> Q!,...,Qh, • • ) fondamentaux pour le sous-groupe de binaisons linéaires citées. Qi, (2) q!,..., Qh van der , vérifient encore les com- conditions est fondamentaux du groupe clos G ; ayant les propriétés suivantes Qh -> ..,.,. sont des combinaisons linéaires de Qh forment Waerden, t. .., qui des sont -> -> ->- (1) 3) Qlt. <p, l vecteurs <px, $%,... ,<pv trouver h vecteurs (Math. Zeitschr., l,..., correspondant L'énoncé Soient (c) <p étudié, Die la figure fondamentale Klassifikation der q>1,... , <pt. d'un groupe clos. einfachen Lieschen Gruppen 37, 1933, p. 448). 211 Il existe dans G (3) A 3. un sous-growpe fermé connexe admettant q1 ,..., oh figure fondamentale. comme connaissance, le problème posé ma systématiquement sens ou non ces ; n'a (a) indiqué en (b) ou grand nombre d'énoncés au ment l'existence d'un groupes de Lie clos jamais été abordé (c). Cela n'empêche nulle¬ en sur les sous-groupes des énoncés ouvrent diverses voies : Les sous-groupes commutatifs maximums d'un groupe clos G ont fait l'objet d'études précises, par E. Cartan4) au point de vue infinitésimal, et par H. Hopf5) au de point vue global. La notion de sous-groupe mutatif maximum est d'ailleurs à la base de la son représentation com- de G par diagramme. d'isotropie Gx des espaces symétriques clos ont été façon systématique par E. Cartan6), en partant des automorphismes involutifs de G dont ces sous-groupes sont caractéristiques. Je signale encore que A. Malcev1) a déterminé les sous-groupes semisimples des groupes de Lie complexes, à l'aide des représentations liné¬ Les sous-groupes étudiés de aires de ces groupes. La résolution exemple GfG-L, de faire en plupart être abordé : en (a) permettrait par homogènes clos étude d'ensemble des espaces une et de savoir contient la problème posé du complète particulier si la premiers ou des étant donné classe des espaces non. groupe un Un autre clos G et symétriques problème pourrait sous-groupe fermé à zéro dans G (au sens de la un connexe G^ de G, quand G-± est-il homologue topologie combinatoire) ? On sait d'après E. Cartan qu'un simple à trois paramètres n'est jamais homologue à zéro ; même de tout sous-groupe invariant fermé Dans un autre ordre clos sous-groupe il en est de connexe. d'idées, je mentionne qu'on peut démontrer le n'y a dans le diagramme D (G) d'un groupe clos G sous-diagrammes D (Gj). De plus, toute chaîne de cG G1cG2c peut être représentée dans D (G) par sous-groupes D D chaîne l'ensemble de ces chaînes est une c D (G) ; (Gj) c (G2) c encore fini. Il serait peut-être intéressant d'étudier ces ensembles finis, théorème suivant qu'un : il nombre fini de • • et de savoir de 4) à E. Cartan, La quelles • • structures géométrie on des groupes pourrait les munir. simples (Annali di Mat., t. 4, 1927, p. 212 214). 5) Hopf, Ober den Rang geschlossener Liesoher Gruppen (Comment. Math. 13, 1940, p. 119—143). H. Helv., t. 6) E.Cartan, 7) A. Maleev, simple (Ann. Ec. Norm. Onsemi-simplesubgroupsofLiegroups (Bull. Acad. Soi. TJ. 1944). D'après le résumé: Math. Rev., t. 6, p. 146. Sér. Math. 8, p. 143—174, 212 remarquables des géo(3) XLIV, 1927, p. 345—467). Sur certaines formes riemanniennes métries à groupe fondamental R. S. S., indique que le problème (a) est résolu dans le égal au rang du groupe8). D'ailleurs, ce même problème est aussi résolu lorsque le rang du sous-groupe est égal à un9). Les pages qui suivent n'apportent pas la solution complète ; elles présentent un certain nombre de résultats généraux, appliqués à un cas Une note 4. cas déjà parue où le rang du sous-groupe est particulier important. Le chapitre I pose les notions classiques relatives à un groupe clos G, d'après E. Stiefel10) : diagramme, ensemble E(G) des paramètres angu¬ laires de G, groupe fini &(G) des automorphismes intérieurs de G qui laissent invariant duis = de <Pk = plus 0 ; la sous-groupe commutatif maximum donné ; un notion q>k+i = • • de <fi ^ 0, = • et la j'intro¬ diagramme : cp1 <p2 figure de Schlàfli 5 (G) qui re- par l points du diagonale présente figure <p1} <p2,..., cpl Cela posé, j'associe (chapitre II) la = • • • reliés par certains traits. groupe G et au = au sous-groupe G1 un tableau & : Qi j , • • Qu'- Yi> dans • , /5„2 >Ynh son^ ^ paramètres angulaires fondamentaux E(G) qui se réduisent à gx_dans Rh.. Le tableau I est le principal objet de cette étude (§ 5, 6, 7). Dans ce même chapitre, je montre qu'il suffit de considérer les sous-groupes de lequel gj, g2 > • • • de G ; oclt «2,..., ocn > Qh sont les formes de . G qui ne de G ; sont pas contenus dans ce un sous-groupe propre de rang maximum (H). Alors, une combi¬ III et IV contiennent l'étude des sous-groupes remar¬ sont les sous-groupes tout a> e L'(G) est naison linéaire à coefficients entiers des formes du tableau I. Les chapitres quables dont le paramètres angulaires fondamen¬ taux et ceux-là seulement (sous-groupes (-H)0)- La figure de Schlàfli 5(G) doit être appliquée d'une certaine façon sur ce tableau (§ 9, 10, 11). La discussion fournit les résultats suivants : si le rang h de G1 est au moins égal à 2, les seuls sous-groupes (H)0 des groupes clos simples sont les sous-groupes caractéristiques d'automorphismes involutifs externes11), 8) A. Borel et J. de Siébenthal, C. R. Aead. Se, t. 226, p. 1662—1664; voir aussi: Com¬ ment. Math. 8) tableau I contient l Helv., t. 23, 1949, p. 200—221. J. de Siébenthal, C. R. Acad. Se, t. 230, 1950, p. 910—912. 10) E. n) E. Cartan, cf. note 6. Stiefel, Comment. Math. Helv., t. 14, 1942, p. 350—380. 213 exceptions près: G2(B3, G2cA6, 6?2 c jD412). Les inclusions C4 c -B6 et Dh c ^42A_i ne rentrent pas dans le cas étudié. Le cas où le rang du sous-groupe (H)0 est égal à un est très différent : tout groupe clos G non abélien contient un sous-groupe (H)0 de rang un, dit sous-groupe principal. Ce sous-groupe admet une définition indépen¬ dante du diagramme : un sous-groupe (H) de rang un est dit principal s'il contient un élément régulier dans G. Lorsque G est de l'un des types Bv (l > 3), Gt (l>2), Ft, 2?,, E8, le sous-groupe principal est toujours à trois maximum. CHAPITKE I Groupes § Diagramme d'un groupe vue topologique, G est un espace de Hausdorfï connexe bicompact13), G, il convient de sehs de N. Bourbaki. Pour étudier au clos Toroïdes maximums. Soit Oun groupe de Lie clos 1. de 1. clos ; ou du point compact mettre évi¬ en dence les sous-groupes commutatifs maximums de G, ou toroïdes maxi¬ mums T de G ; ils sont tous connexes et ont la même dimension (chaque T est On un les a produit direct de l cercles) propriétés suivantes14) : Etant donné (a) contient un élément Si (c) a bTb~x est un = T' Groupe fini 0(G). 2. T est un riant de a échangeable ; appartient Le normalisateur l'une d'elles est N(T). Soit ->axa"1, x a un eG induit 0 (G) A élément avec tous les éléments d'un N(T) du toroïde maximum un nombre fini de composantes transformation de T une groupe fini sur lui-même ; toutes 0{G) isomorphe au groupe groupe clos G est ainsi associé un groupe un chaque de transformations du toroïde T. 12) Ces inclusions sont bien 13) voir note 2 de l'introduction; cf. No. 9. connues. voir note 5 de l'introduction et H. No 4, Hilfssatz 214 un précisément T, qui est un sous-groupe inva¬ élément de N(T); l'automorphisme intérieur transformations forment quotient N(T)/T. T', il existe à T. sous-groupe de G constitué par connexes 14) qui (E.Cartan). élément de G toroide maximum T de G, fini toroïde maximum T un a. tel que beG ces eG, il existe Etant donnés deux toroïdes maximums T et (b) x a ; l'entier l est le rang du groupe G. 4). Hopf et H. Samelson (Comment. Math. Hclv., t. 13,