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Introduction
Ces dernières années, l’attention portée par diverses or-
ganisations nationales
ou
internationales aux problèmes
engendrés par les catastrophes naturelles s’est accrue.
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en a résulté notamment une collecte d’informations grâce
auxquelles
il
a été possible, pour la première fois, de se
faire une idée globale des effets de ces phénomènes sur
les personnes, les biens et l’économie fragile de quelques
Pays’
L’Unesco s’est surtout attachée
à
identifier et
à
étudier
les causes des catastrophes naturelles. Son secteur des
sciences a consacré certains de ses programmes aux
inondations et aux sinistres d’origine sismique, et les
principales catastrophes survenues au cours des dernières
années ont été recensées et ont donné lieu
à
des publica-
tions.
Les
phénomènes catastrophiques d’origine météo-
rologique ont, eux aussi, été étudiés par l’organisation
météorologique mondiale
(OMM).
En outre, en
1972,
était créé,
à
Genève, le Bureau du coordonnateur des
Nations Unies pour les secours en cas de catastrophe
(UNDRO).
La fonction de
I’UNDRO
est de rassembler
tous les moyens et ressources disponibles quand une
catastrophe naturelle survient, de coordonner les activités
de secours et de promouvoir l’adoption de mesures pré-
ventives, la planification préalable et la préparation aux
catastrophes naturelles.
Les activités que les institutions internationales mè-
nent
à
l’échelon régional portent davantage sur les aspects
particuliers des catastrophes naturelles. Les spécialistes
en sciences sociales de l’Unesco, par exemple, s’intéres-
sent de près aux
faits
et gestes des habitants des régions
menacées, alors que les spécialistes en infrastructures de
l’éducation s’attachent
à
aider les gouvernements
à
pré-
parer des programmes de construction d’écoles conçues
pour résister aux catastrophes naturelles.
L’UNDRO,
et
certains organismes nationaux de secours aux collectivités
frappées par une catastrophe naturelle, s’occupent tout
particulièrement de reloger les personnes dont les habita-
tions ont
été
endommagées
ou
détruites. C’est
à
cet aspect
des catastrophes naturelles, c’est-à-dire
à
leurs effets
physiques, que sont consacrés la plupart des ouvrages
écrits
sur
la question, les autres thèmes connexes étant
généralement négligés.
Cela étant, l’instance principalement concernée par
une catastrophe naturelle est toujours le gouvernement de
la région
où
elle s’est produite. C’est donc surtout aux
États qu’il incombe de formuler des directives
sur
les
mesures
à
prendre en cas de catastrophes naturelles. En
outre, les gouvernements doivent non seulement élaborer
des politiques de prévention satisfaisantes
mais
aussi
sensibiliser l’opinion publique
à
leur importance. Les
organismes extérieurs ne peuvent, au mieux, qu’offrir
leurs services consultatifs
pour
aider les gouvernements,
d’une part,
à
faire en sorte que la population soit davan-
tage prête
à
prévenir les catastrophes et, d’autre part,
à
prendre les mesures opérationnelles adéquates.
Cette préparation est le thème principal de la présente
étude, avec un accent
mis
sur les constructions scolaires,
puisque, en cas de catastrophe naturelle, elles posent un
problème particulièrement aigu. Dans la plupart des villa-
ges ruraux
à
travers le monde, l’école est l’édifice le plus
important. Durant la journée, elle abrite la quasi-totalité
des jeunes de cette génération dont dépend l’avenir de
toute communauté. Que survienne une catastrophe natu-
relle, l’école doit tenir puisqu’en ses murs, toute une
génération peut être en danger.
Par
ailleurs, l’école est
généralement le seul bâtiment du village dont la concep-
tion et la construction peuvent être contrôlées par le
gouvernement.
Si
les autorités le décident, cet édifice
peut être rendu sûr pour les enfants, voire être conçu
comme un refuge temporaire pour la population pendant
et immédiatement après un cataclysme.
Quelques gouvernements de pays susceptibles d’être
frappés par des catastrophes naturelles sont de cet avis et
ont une juste perception des risques.
Or,
pour toutes
sortes de raisons,
ils
sont l’exception plutôt que la règle.
Ce qui
fait
problème en ce domaine c’est la pénurie de
ressources
-
et pas seulement celle de ressources finan-
cières qui n’est pas la plus difficile
à
résoudre.
Le
manque
de concepteurs expérimentés et d’inspecteurs qualifiés,
les maigres indications fournies par les règles et normes
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