La Lettre du Cardiologue • n° 422 - février 2009 | 11
congrès
rÉunion
greffe, répondeurs dans seulement 40 % des cas, et de
proposer systématiquement une inscription sur liste
standard et dérogatoire si le statut vis-à-vis du VHB
est l’infection, la guérison ou la vaccination.
Résultats de l’équipe
de la Pitié-Salpêtrière
(D’après une communication des Drs F. Fernandez
et S. Varnous, Paris)
Ces résultats révèlent un recrutement pour 70 % de
cardiomyopathies dilatées, 25 % de cardiopathies
ischémiques et 4 % de cardiopathies valvulaires.
À long terme, 83 % des patients restent traités par
ciclosporine, 6 % par tacrolimus, 15 % par MMF, 10 %
par azathioprine et 3 % par corticoïdes. Les compli-
cations majoritairement échues sont l’hypertension
artérielle, le diabète, l’insuffisance rénale pouvant
conduire à l’hémodialyse, les cancers (notamment
cutanés) et la maladie coronaire du greffon.
Qualité de vie
des patients greffés
(D’après une communication
du Dr M. Redonnet, Rouen)
Cette donnée est l’un des axes primordiaux de la prise
en charge médicochirurgicale. L’orateur a fait part de
témoignages touchants, saisissants et parfois drôles
de ses patients, qui dans leur grande majorité suivent
les consultations fréquentes, les examens nombreux
et les traitements lourd, en dépit des contraintes
inhérentes à ceux-ci. La biopsie endomyocardique
est souvent vécue avec appréhension, par crainte
de la ponction, nonobstant une confiance presque
aveugle dans l’équipe médicale, presque de règle
chez ces personnes. Les complications et les rejets
potentiels sont peu évoqués ; les patients ne posent
pas la question de l’espérance de vie, bien qu’elle
soit leur principale inquiétude ; beaucoup évoquent
la retransplantation. La dépression, fréquente, est à
elle seule un facteur de risque de morbi-mortalité
et certains traitements sont contre-indiqués avec
les immunosuppresseurs. Les troubles de l’iden-
tité favorisés par la levée d’inhibition de la cortico-
thérapie sont parfois à considérer, mais la “symbo-
lique” du cœur n’est, quant à elle, rapidement plus
un souci. Certains s’interrogent sur ce qu’est devenu
leur cœur ; il est souvent difficile de dépasser cette
altération de l’image de soi, et bien que le vécu soit
dans l’ensemble très positif, le ressenti quotidien est
à l’image d’une survie prolongée, et ce d’autant plus
que la période préopératoire a été difficile. Il faut
souvent s’accorder avec le niveau de curiosité de
ces patients, ne pas trop les informer et s’en tenir
à leur degré de questionnement.
Assistance circulatoire Impella®
(D’après une communication du Pr A. Cariou, Paris
et du Dr E. Bonnefoy, Lyon)
L’Impella
®
est l’une des assistances circulatoires
envisageables dans l’état de choc postarrêt cardio-
circulatoire (ACR), lequel fait l’objet d’une étude
actuellement en cours de réalisation. Comme l’a
souligné le Pr A. Cariou, l’ACR est suivi d’une dysfonc-
tion myocardique temporaire, qui régresse le plus
souvent en 5 à 7 jours. L’Impella
®
représente poten-
tiellement une solution, et peut être posée par voie
artérielle fémorale rétrograde sous contrôle ETO
en salle d’hémodynamique ou au lit du patient. À
l’hôpital Cochin, 19 patients ont bénéficié de ce dispo-
sitif, et 13 sont décédés, pour une durée moyenne
d’assistance de 30 h (1-84 h). L’efficacité hémody-
namique n’est pas évidente à évaluer et des compli-
cations existent. À la phase précoce, des arythmies
ventriculaires lors du passage transaortique et une
plicature du système peuvent survenir. Pendant la
phase ultérieure de réanimation, un déplacement
de la pompe lors de soins, un saignement local, et
une hémolyse peuvent se produire. L’expérience
de l’équipe lyonnaise sur le sujet, présentée par le
Dr E. Bonnefoy, est celle d’un abord artériel chirurgical
en site axillaire droit, avec une prothèse vasculaire
d’insertion terminolatérale. Plusieurs indications sont
retenues, telles qu’un infarctus du myocarde anté-
rieur, une cardiopathie ischémique, en préopératoire
d’un anévrisme de l’aorte abdominale, un pontage
aorto-coronaire en urgence et même une dissection
aortique. Les avantages de ce type de dispositif sont
un encombrement minimal, la facilité d’utilisation et
la décharge VG. Ceux de l’abord axillaire droit sont
l’existence plus rare d’un athérome et la mobilisation
possible du patient pour les soins. Les inconvénients
de cette assistance sont en rapport avec son caractère
temporaire (10 à 15 jours, voire 20 jours au plus) et
ceux de cette voie d’abord, avec la nécessité d’une
expertise d’implantation, et le risque septique non
nul. Le sevrage de l’Impella® a été conduit comme
suit, avec une décroissance progressive du niveau
d’assistance jusqu’à 1 l/mn et la vérification de
l’absence de défaillance d’organe (notamment hépa-
tique et rénale) avant de procéder à son ablation.