2015-2016 Dérivés du Bore
III) Réaction d'hydroboration
On termine par une réaction importante en chimie, qui met en jeu l’électrophile du Bore, c'est l'hydroboration :
(Rappel : Si on fait réagir un alcène par addition de HCl par exemple, on met en jeu la nucléophilie de l'alcène.
On obtient alors un intermédiaire qui est le carbocation le plus stable, le plus substitué. Ensuite par l'addition de
chlorure, on obtient le dérivé dans lequel l'atome de chlore est sur le carbone le plus substitué.)
Si on utilise comme électrophile non plus un proton mais un dérivé du bore, on va pouvoir inverser cette réactivité.
On va utiliser BH3 comme dérivé du bore avec son orbitale 2p vide. On se retrouve avec une addition de BH3, qui
suit la même règle : les électrons vont basculer de manière à libérer une charge positive sur le carbone le plus
substitué, qui va être stabilisé et ensuite un atome d'hydrogène va venir sur ce centre positif. On peut alors faire 3
fois cette étape pour aboutir à un trialkyle borane, qui est toujours avec son orbitale p vide.
Puis on fait réagir un nucléophile particulier : c'est le peroxyde d'hydrogène. Il attaque l'orbitale vide du bore, et
forme une espèce tétraédrique, dans laquelle il y aura la mise en œuvre d'une réaction de transposition
caractéristique des dérivés du Bore.
Le doublet de cette liaison C-B va pouvoir migrer sur l'atome d'oxygène adjacent. Il y a une répétition de ces
migrations successives de 3 fois. On obtient alors un trialkylborane (ester de l'acide borique). Comme tout ester,
il peut être hydrolysé pour donner 3 fois BOH. Cette fois-ci on a créé l'alcool terminal.
Sur cette réaction d'hydroboration, on obtient l'alcool terminal sur le carbone le moins subtitué de l'alcène.
Donc il y a une régiosélectivité inversée qu'on va appeler anti-Markovnikov (prix nobel obtenu en 1979 par
monsieur Brown et Witich pour cette découverte de l'addition anti-Markovnikov).
3/3