Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. IV - n° 1 - janvier-février-mars 2006
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mise au point
Le scanner hélicoïdal multicoupes (SHM ou
MSCT) a bénéficié de développements récents
intéressants. Un tube rotatif de rayons X produit
un faisceau de photons reçu par différentes ran-
gées de détecteurs (4,16 – bientôt 40,64) per-
mettant d’obtenir 4, 16, 40 ou 64 coupes pour
chaque rotation de tube. Cette technique per-
met une couverture plus large qu’un scanner
hélicoïdal conventionnel. Le cœur, dans son
ensemble, peut être couvert en une apnée avec
une épaisseur de coupe millimétrique. La réso-
lution temporelle est inférieure à celle d’un
scanner rapide à faisceau d’électrons, car elle
est limitée par la rotation du tube dans le temps.
Le temps actuel d’acquisition d’une coupe varie
entre 125 et 250 ms. Cela entraîne des difficultés
en rapport avec les mouvements cardiaques,
source d’artéfacts, surtout pour des fréquences
cardiaques supérieures à 70 bpm, raison pour
laquelle un bêtabloquant est souvent administré
avant la procédure (soit 50 mg de métoprolol
per os, soit 40 à 50 mg d’esmolol i.v.).
Les avantages des SHM sont un bon rapport
signal-bruit et l’obtention d’une bonne résolu-
tion spatiale, l’épaisseur des coupes étant d’en-
viron 1 mm. L’irradiation est cependant supé-
rieure à celle du scanner à faisceau d’électrons.
De façon importante, il ne faut pas oublier qu’il
existe des contre-indications à l’utilisation du
scanner coronaire : l’allergie vraie à l’iode et l’in-
suffisance rénale (à moduler en fonction de l’in-
dication). Des contre-indications à la réalisation
de l’IRM existent également, à savoir la présen-
ce d’un stimulateur cardiaque, d’un défibrilla-
teur implantable, d’éclats ferromagnétiques
(oculaires notamment) ou d’une pompe à insuline
implantée. La grande majorité des valves car-
diaques ne constitue pas une contre-indication à
l’IRM cardiaque, mais la présence de ce matériel
étranger occasionne quelques artéfacts. Le port
d’un stent ne constitue pas non plus une contre-
indication à la pratique d’une IRM.
L’IRM
CARDIAQUE
Les avantages de l’IRM comprennent : d’une
part, son caractère non invasif, l’absence de
radiation ionisante, le libre choix des coupes
tomographiques (qui peuvent être obliques), le
contraste tissulaire élevé permis par l’applica-
tion de séquences particulières d’imagerie et
une bonne résolution spatiale ; d’autre part, le
fait que l’IRM cardiaque ne nécessite pas sou-
vent l’administration de produit de contraste
iodé. Le développement de nouvelles séquences
d’imagerie, qui est toujours en progression, a
permis d’améliorer significativement la qualité
des images coronaires. Les études initiales
concernant les coronaires ont été obtenues, en
apnée, par l’obtention de multiples coupes dans
l’espace bidimensionnel. Cependant, le rapport
signal/bruit s’est révélé insuffisant. Des
séquences permettant d’obtenir une imagerie
en trois dimensions sont maintenant dispo-
nibles en apnée, mais également en respiration
libre. En effet, des techniques dites d’“écho-
navigateur” repérant la position du diaphragme
tout au long du cycle respiratoire ont été déve-
loppées. La qualité des images obtenues est
actuellement très bonne en raison de l’acquisi-
tion rapide. Par ailleurs, des produits de contraste
paramagnétiques sont utilisés pour essayer
d’améliorer encore le rapport contraste/bruit et
la visualisation des sténoses.
R
ÉSULTATS DE LA CORO
-IRM
L’angiographie coronaire par résonance magné-
tique (figure 1) a fait l’objet de diverses publica-
tions au cours des dernières années, avec un
résultat très variable selon les études. Cela est
dû en particulier à la variété des techniques uti-
lisées. Pour donner un aperçu de l’état des lieux
actuel et des potentialités de cette technique, il
est intéressant de mentionner une étude pros-
pective multicentrique qui a comparé l’IRM car-
diaque et l’angiographie conventionnelle chez
109 patients en rythme sinusal sans contre-indi-
cation à la résonance magnétique
(1)
. La tech-
nique utilisée a permis d’obtenir des images tri-
dimensionnelles en respiration libre. Il faut
cependant noter que seuls les segments proxi-
maux et moyens des artères coronaires ont été
étudiés, conpte tenu de la difficulté d’analyse de
la distalité des artères par l’IRM. Le résultat prin-
cipal de cette étude est que 84 % des segments
Figure 1. Angio-coro IRM en 3D.
RCA
0,9 x 0,6 x 1,5 mm