Nouvelles méthodes d’imagerie : des indications
raisonnables pour le scanner
Les indications du scanner dans le diagnostic de la pathologie coronaire
sont actuellement limitées à des cas très précis. Le projet Evascan devrait
permettre de les préciser. Le point avec le Pr Jérôme Garot.
LES NOUVEAUX scanographes permettent de générer un nombre de coupes
important en une rotation unique et d’obtenir des images en seulement quelques
cycles
cardiaques. Les images sont d’une grande finesse. Par ailleurs, il est
également possible de traiter les images a posteriori, après acquisition à l’aide
de cet examen peu invasif.
La reconstruction des images en trois dimensions et leur visualisation sous
des angles différents sont autant d’atouts en faveur de l’examen des artères
coronaires et des endoprothèses par le scanographe. Les projections dites
coronarographiques sont possibles, et elles permettent d’obtenir un bon
déroulement perpendiculaire au trajet des artères coronaires. Toutefois, le «
coroscanner » ou « coronaroscanner » ne fournit pas d’informations relatives à l’
intensité des flux sanguins, à leur direction et aux réseaux collatéraux, les
images obtenues étant, en effet, figées. L’interprétation visuelle des images
est essentielle, même si des logiciels de quantification des lésions sont
disponibles.
Les principales limites du coroscanner sont les calcifications importantes,
car elles gênent la visualisation des lésions, et l’impossibilité de
visualiser une éventuelle vascularisation à contre-courant. Toutefois, les
améliorations techniques récentes apportées aux scanographes, en particulier la
possibilité de réaliser 64 coupes simultanées, permettent d’obtenir moins
d’examens
ininterprétables, la sensibilité et la spécificité de l’examen restant
comparables, de l’ordre de 90 et 86 % respectivement, pour le diagnostic de
sténose coronaire, sa valeur prédictive négative étant, en revanche, très élevée.
Un examen d’exclusion. Le coroscanner connaît ainsi un essor important, en
dépit de ses inconvénients. En plus de l’absence d’information sur les flux,
ceux-ci sont essentiellement au nombre de deux : résolution spatiale
suboptimale et longue durée du traitement des images après leur acquisition.
Le coroscanner est actuellement indiqué essentiellement pour exclure une
pathologie coronaire chez des patients à risque faible ou modéré. Ainsi, le
coroscanner peut être réalisé dans le bilan préopératoire d’une valvulopathie, la
prévalence de la maladie coronaire étant faible dans ce contexte, ou dans le
bilan étiologique d’une cardiomyopathie dilatée. Il s’agit d’un examen bien
adapté à la surveillance du patient après pontage aorto-coronaire ou après
mise en place d’une endoprothèse d’au moins 3,5 mm de diamètre. Le scanner
coronaire est un examen très utile au diagnostic des anomalies de naissance et
de trajet des artères coronaires. Il a un potentiel certain dans la détection
de la maladie du greffon après transplantation cardiaque. Des indications
émergentes apparaissent dans la pathologie coronaire, comme l’imagerie de la
plaque d’athérome, le scanner de perfusion et le scanner de stress.
Les indications du coroscanner devraient être clarifiées par le projet