A B S T R A C T S Surdité après radiothérapie du cavum The role of radiation in delayed hearing loss in nasopharyngeal carcinoma. Gibb AG, Loh KS • J Laryngol Otol 2000 ; 114 : 139-44. ■ Il n’est pas rare que les patients traités pour un cancer du cavum aient une hypoacousie. Celle-ci est initialement transmissionnelle par otite séreuse, éventuellement révélatrice. Un facteur perceptif peut ensuite s’y ajouter. La composante perceptive est souvent attribuée à la radiothérapie du cavum qui prend dans son champ les oreilles internes. On sait que la radiothérapie induit, à partir d’une certaine dose, des lésions vasculaires. On peut donc penser que la surdité de perception est due à une ischémie partielle dans le territoire de la cochlée dont la vascularisation est terminale. En fait, les données expérimen- tales chez l’animal sont contradictoires et il semble que la cochlée et le nerf auditif soient relativement résistants à l’irradiation. À propos de l’étude anatomopathologique d’un rocher d’une patiente morte d’un cancer du cavum, les auteurs remarquent que la pathogénie de ces surdités de perception peut être multifactorielle. Cette patiente avait en effet un envahissement tumoral de l’oreille interne, une infection du labyrinthe et une ostéoradionécrose de l’os temporal. Elle avait une atrophie de la strie vasculaire, mais l’organe de Corti et le ganglion spiral étaient pratiquement normaux. Traitement du ronflement par radiofréquence Radiofrequency tissue volume reduction of the soft palate in simple snoring. Hukins CA, Mitchell IC, Hillman DR • Arch Otolaryngol Head Neck Surg 2000 ; 126 : 602-6. ■ Les auteurs rapportent leur expérience dans le traitement du ronflement par radiofréquence. Ils ont utilisé l’appareil Somnus à la puissance 650 J avec une température ne dépassant pas 85 °C. Les patients ont été traités en ambulatoire, sous anesthésie locale, avec trois séances espacées d’au moins deux semaines. Sur une série de vingt adultes, il y a eu trois incidents : une ulcération du voile qui a cicatrisé spontanément en trois à cinq semaines. Les patients ont pu reprendre leur travail quelques heures après l’inter- vention. L’analgésie par l’association paracétamol/codéine s’est avérée efficace dans tous les cas. En ce qui concerne les résultats, les conjoints ont remarqué une amélioration ou une modification du timbre du ronflement. Mais les tests objectifs (polysomnographie, mesure de l’intensité du ronflement, mesure de la longueur et de l’épaisseur du voile sur une radiographie de profil) n’ont pas montré de différence significative entre l’état initial et le résultat deux mois après la fin du traitement. M. François PUB A B S T R A C T S Ototoxicité locale des antimycotiques Ototoxicity of common topical antimycotic preparations. Tom LWC • Laryngoscope 2000 ; 110 : 509-16. ■ Le traitement de l’otomycose repose sur des soins locaux : nettoyage et application d’antimycotiques. Le problème de l’éventuelle ototoxicité de ces produits se pose s’il y a une perforation tympanique ou un aérateur transtympanique leur permettant de diffuser dans l’oreille moyenne et, de là, dans l’oreille interne à travers la membrane de la fenêtre ronde. L’ototoxicité de cinq antimycotiques (clotrimazole, miconazole, nystatine, tolnaftate et violet de gentiane) a été étudiée sur un modèle expérimental chez le cobaye. Des instillations ont été effectuées dans la niche de la fenêtre ronde à deux ou trois reprises au cours de la même semaine sous anesthésie générale. Les animaux ont été sacrifiés quinze jours plus tard pour une étude et un dénombrement des cellules ciliées au microscope électronique. Deux groupes contrôle ont été étudiés parallèlement : un groupe non traité et un groupe traité par néomycine à 1 %, dont l’ototoxicité est bien connue. Tous les animaux avaient une perte de cellules ciliées dans le tour apical de la cochlée, cela étant un effet de l’âge chez le cobaye. Les animaux traités par néomycine avaient une perte de cellules ciliées dans le tour basal alors que les animaux traités par clotrimazole, miconazole, nystatine ou tolnaftate n’en avaient pas. Par contre, trois des quatre animaux qui ont reçu du violet de gentiane ont eu des signes cliniques de lésion vestibulaire et trois avaient une inflammation marquée de l’oreille moyenne et des appositions osseuses qui ont empêché l’étude des cochlées et le compte des cellules ciliées. En conclusion, chez le cobaye, les azolés (miconazole et clotrimazole), le tolnaftate et la nystatine ne sont pas ototoxiques. Ototoxicité de l’azithromycine Irreversible sensorineural hearing loss as a result of azithromycin ototoxicity, a case report. Ress BD, Gross EM • Ann Otol Rhinol Laryngol 2000 ; 109 : 435-7. ■ L’azithromycine est un macrolide du groupe des azalides. Quelques cas d’ototoxicité transitoire ont été décrits dans la littérature. Les auteurs rapportent un cas de surdité de perception définitive imputable à cet antibiotique. La patiente, âgée de 39 ans, prenait de l’azithromycine pour une infection urinaire. Elle a arrêté après la deuxième prise du fait de l’apparition d’acouphènes et d’une baisse d’audition sur les aigus, sans vertige ni instabilité. L’examen audiométrique tonal a mis en évidence une surdité de perception moyenne-sévère à partir de 3 kHz à droite et une surdité de perception moyenne à partir de 6 kHz à gauche. Un an après, les seuils auditifs étaient les mêmes, mais les acouphènes étaient devenus moins invalidants. Sur près de 4 000 patients qui ont participé à des essais de phases II et III avec l’azithromycine, 1,3 % s’est plaint de céphalées ou d’instabilité ; il n’a été signalé aucun cas d’acouphène ou de surdité. Des cas de surdité réversible ont été signalés par des patients sidéens sous azithromycine pour une toxoplasmose ou une infection à Mycobacterium avium, mais ces patients recevaient conjointement d’autres médicaments et l’imputabilité de l’azithromycine était difficile à affirmer. M. François 24 SOLUFRED