CONGRÈS RÉUNION Étude REALISE-AF. Fibrillation auriculaire : un traitement à améliorer ESC 2010 28 août-1er septembre Stockholm P.G. Steg (service de cardiologie, groupe hospitalier Claude-Bichat, Paris) L a fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent et dont la prévalence augmente de façon régulière avec le vieillissement de la population. Elle est associée à une morbi-mortalité importante. L’épidémiologie de la fibrillation auriculaire est imparfaitement connue. En effet, les données disponibles sont souvent issues d’essais cliniques randomisés très sélectionnés et proviennent généralement d’Amérique du Nord ou d’Europe de l’Ouest. Elles sont souvent colligées à l’occasion d’une hospitalisation ou d’un événement aigu (accident vasculaire cérébral ou choc électrique externe) et sont souvent déjà anciennes. Or, les pratiques cliniques et l’épidémiologie de cette affection évoluent rapidement. C’est pourquoi, des données représentatives, internationales et contemporaines concernant les caractéristiques et la prise en charge des patients souffrant de fibrillation auriculaire, étaient nécessaires. Un registre comprenant plus de 10 000 patients vasculaire ou valvulaire), que près de 30 % des patients avaient eu dans les 12 derniers mois un événement cardiovasculaire grave nécessitant une hospitalisation (décompensation d’insuffisance cardiaque, syndrome coronaire aigu, accident vasculaire cérébral, etc.), et que, malgré les traitements médicaux modernes, la grande majorité de ces patients restait symptomatique : 68 % de ceux qui avaient une fibrillation auriculaire non contrôlée mais aussi 56 % de ceux qui avaient une fibrillation auriculaire considérée comme contrôlée. Enfin, la prise en charge de ces patients était fréquemment non conforme aux recommandations internationales qui suggèrent que des progrès importants restent à faire dans l’éducation des patients et des médecins, ainsi que dans la prise en charge des patients en fibrillation auriculaire pour améliorer leur pronostic, réduire les hospitalisations et les événements cliniques, et améliorer la qualité de vie des patients concernés. ■ Le registre REALISE-AF est une étude transversale contemporaine, internationale réalisée en 2010 dans 26 pays. Elle représente avec plus de 10 000 patients la plus grande étude clinique jamais réalisée dans la fibrillation auriculaire. Elle a recruté des patients ayant un antécédent de fibrillation auriculaire dans les 12 mois précédents, quel qu’en soit le type, à l’exception des fibrillations auriculaires postopératoires de chirurgie cardiaque. Les premiers résultats qui viennent d’être présentés montrent que plus de 40 % des patients souffrent d’une fibrillation auriculaire non contrôlée (fréquence cardiaque supérieure à 80 ou rythme non sinusal). Cette étude a révélé la fréquence des comorbidités et des événements cardiaques, puisque 77 % des patients en fibrillation auriculaire avaient au moins une comorbidité (maladies coronaire, cérébroLa Lettre du Cardiologue Risque Cardiovasculaire • n° 438 - octobre 2010 | 9