L Étude REALISE-AF. Fibrillation auriculaire : un traitement à améliorer

La Lettre du Cardiologue Risque Cardiovasculaire n° 438 - octobre 2010 | 9
CONGRÈS
RÉUNION
ESC 2010
28 août-1er septembre
Stockholm
Étude REALISE-AF.
Fibrillation auriculaire :
un traitement à améliorer
P.G. Steg (service de cardiologie, groupe hospitalier Claude-Bichat, Paris)
L
a fibrillation auriculaire est le trouble du rythme
cardiaque le plus fréquent et dont la prévalence
augmente de façon régulière avec le vieillis-
sement de la population. Elle est associée à une
morbi-mortalité importante.
Lépidémiologie de la fibrillation auriculaire est
imparfaitement connue. En effet, les données dispo-
nibles sont souvent issues d’essais cliniques rando-
misés très sélectionnés et proviennent généralement
d’Amérique du Nord ou d’Europe de l’Ouest. Elles
sont souvent colligées à l’occasion d’une hospitali-
sation ou d’un événement aigu (accident vasculaire
cérébral ou choc électrique externe) et sont souvent
déjà anciennes. Or, les pratiques cliniques et l’épi-
démiologie de cette affection évoluent rapidement.
C’est pourquoi, des données représentatives, interna-
tionales et contemporaines concernant les caracté-
ristiques et la prise en charge des patients souffrant
de fibrillation auriculaire, étaient nécessaires.
Un registre comprenant
plus de 10 000 patients
Le registre REALISE-AF est une étude transversale
contemporaine, internationale réalisée en 2010 dans
26 pays. Elle représente avec plus de 10 000 patients
la plus grande étude clinique jamais réalisée dans
la fibrillation auriculaire. Elle a recruté des patients
ayant un antécédent de fibrillation auriculaire dans
les 12 mois précédents, quel quen soit le type, à
l’exception des fibrillations auriculaires postopéra-
toires de chirurgie cardiaque.
Les premiers résultats qui viennent d’être présentés
montrent que plus de 40 % des patients souffrent
d’une fibrillation auriculaire non contrôlée (fréquence
cardiaque supérieure à 80 ou rythme non sinusal).
Cette étude a révélé la fréquence des comorbidités
et des événements cardiaques, puisque 77 % des
patients en fibrillation auriculaire avaient au moins
une comorbidité (maladies coronaire, cérébro-
vasculaire ou valvulaire), que près de 30 % des
patients avaient eu dans les 12 derniers mois un
événement cardiovasculaire grave nécessitant une
hospitalisation (décompensation d’insuffisance
cardiaque, syndrome coronaire aigu, accident
vasculaire cérébral, etc.), et que, malgré les trai-
tements médicaux modernes, la grande majorité
de ces patients restait symptomatique : 68 % de
ceux qui avaient une fibrillation auriculaire non
contrôlée mais aussi 56 % de ceux qui avaient
une fibrillation auriculaire considérée comme
contrôlée.
Enfin, la prise en charge de ces patients était
fréquemment non conforme aux recommanda-
tions internationales qui suggèrent que des progrès
importants restent à faire dans l’éducation des
patients et des médecins, ainsi que dans la prise en
charge des patients en fibrillation auriculaire pour
améliorer leur pronostic, réduire les hospitalisa-
tions et les événements cliniques, et améliorer la
qualité de vie des patients concernés.
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