C ongrès ● J.C. Chachques* réunion © Droits réservés American Heart Association Échos du congrès[1] L es “Sessions scientifiques 2006 de l’American Heart Association (AHA)” se sont tenues à Chicago (Illinois), au bord du lac Michigan. L’AHA est l’instance scientifique la plus importante en cardiologie et offre l’opportunité unique de rencontrer des scientifiques, cliniciens et épidémiologistes du monde entier. Pendant l’organisation du congrès AHA, quelque 14 000 travaux ont été proposés, dont plus de 4 000 acceptés, divisés en trois types de séances consacrées à la recherche fondamentale, la recherche clinique et la science des populations (incluant des séances d’épidémiologie, de prévention et de politiques de santé). Le nombre de congressistes a été évalué à 27 000 personnes, dont 19 000 scientifiques et médecins, la moitié venant de pays autres que les États-Unis. La diversité et la qualité des présentations font de cet événement le plus grand congrès cardiovasculaire mondial, couvrant le large spectre des connaissances et innovations scientifiques nécessaires à la compréhension des mécanismes physiopathologiques de maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, cette réunion permet de s’informer sur la mise au point des nouvelles méthodes de diagnostic et des propositions thérapeutiques pour les maladies cardiovasculaires. Il faut [1] Chicago (États-Unis), 12-15 novembre 2006. * Service de chirurgie cardiovasculaire et laboratoire d’étude des greffes et prothèses cardiaques, hôpital européen Georges-Pompidou et hôpital Broussais, Paris. souligner le grand développement de la cardiologie interventionnelle pour traiter les maladies des artères coronaires, de l’aorte, des cardiopathies congénitales et les maladies valvulaires. Plusieurs séances ont été consacrées aux prothèses valvulaires cardiaques, implantables par voie percutanée. REMPLACEMENTS VALVULAIRES PERCUTANÉS NOUVEAUX TRAITEMENTS DE L’INSUFFISANCE CARDIAQUE Le développement de valves cardiaques artificielles pouvant être mises en place par cathétérisme est devenu un important sujet de recherche, ayant pour objectif le traitement de patients atteints de maladies valvulaires non opérables ou à très haut risque chirurgical. Ces techniques pourraient constituer à l’avenir une importante alternative thérapeutique pour ces patients. Un cathéter positionne la valve in situ à travers un accès vasculaire ou un accès mini-invasif du thorax. Le but est aussi de limiter les interventions nécessitant une circulation extracorporelle et un arrêt cardiaque, au profit de procédures moins invasives. Plusieurs modèles de valves artificielles biologiques implantables par voie percutanée ont été mises au point. Les bioprothèses les plus utilisées sont constituées de trois feuillets de péricarde bovin suturés à l’intérieur d’un stent en acier inoxydable ou en nitinol, déployables par gonflage d’un ballonnet ou par autoexpansion. L’implantation d’une valve cardiaque par voie percutanée est indiquée actuellement dans le rétrécissement aortique calcifié et dans l’insuffisance de la valve pulmonaire, quelques années après correction de la tétralogie de Fallot ou d’autres malformations congénitales. 109 Une valve cardiaque percutanée remobilisable est actuellement développée à l’hôpital européen Georges-Pompidou (Paris). Cette valve peut être utilisée pour remplacer une valve cardiaque naturelle ou prothétique défectueuse ; de plus, il serait possible de la remobiliser jusqu’à ce qu’elle soit positionnée de façon idéale. L’insuffisance cardiaque a été l’un des thèmes principaux du congrès, car elle représente un problème de santé publique majeur dans les pays développés. Son incidence ne cesse d’augmenter en raison du vieillissement de la population et de l’amélioration des chances de survie dans les suites immédiates de l’infarctus du myocarde. Des liens ont été clairement établis entre le syndrome métabolique des enfants (dû à l’hyperalimentation et à la vie sédentaire) et le développement de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. Pour les femmes, des facteurs de risque spécifiques ont été également signalés. À la suite d’un infarctus du myocarde, le processus de réparation est instauré par une série d’événements complexes qui incluent une inflammation aiguë, la formation d’un tissu de granulation et celle d’une cicatrice. L’insuffisance cardiaque peut résulter de la perte substantielle de cardiomyocytes dans la zone infarcie et du remodelage pathologique tardif et progressif du ventricule gauche. L’expression “remodelage ventriculaire” concerne le remaniement postischémique du ventricule, qui peut entraîner une insuffisance cardiaque et le décès, malgré un traitement optimal. Le Courrier de la Transplantation - Volume VII - n o 2 - avril-mai-juin 2007