poignet

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POIGNET
Le poignet est une articulation complexe et exposée qui peut être l'objet de traumatismes
violents (chute, choc) et surtout de nombreux microtraumatismes lors de la pratique du handball.
1. ANATOMIE
1.1 OSTEOLOGIE
Le carpe est formé de deux rangées d'os qui s'articulent entre le radius d'une part et les
métacarpes d'autre part.
+ Rangée supérieure du carpe
Elle comprend quatre os: le scaphoïde en dehors, le semi-lunaire et le pyramidal au centre et le
pisiforme en dedans.
= Scaphoïde
Le scaphoïde (en forme de barque) est un os allongé de haut en bas et qui présente deux faces,
un pôle et un pied. La face palmaire donne insertion au niveau de son tubercule au ligament latéral
externe de l'articulation radio-carpienne. Il s'articule en haut avec le radius, en bas avec le trapèze et le
trapézoïde et sur son bord latéral avec le grand os et le semi-lunaire. Le scaphoïde constitue avec le
premier métacarpe et le trapézoïde la colonne du pouce, élément architectural massif mais soumis lors
des luxations de ce dernier à des contraintes de pression très importantes. Le scaphoïde donne
insertion sur sa face antérieure au court abducteur du pouce.
= Semi-lunaire
Le semi-lunaire s'articule par sa face externe avec le scaphoïde et par sa face interne au
pyramidal. Sa face antérieure est convexe. Cet os s'articule par sa face supérieure au radius et par sa
face inférieure au grand os.
= Pyramidal
C'est l'os le plus interne de la première rangée du carpe si l'on exclut le pisiforme du fait de sa
position antérieure. Il présente une face supérieure convexe qui s'articule avec le ligament triangulaire
(et non pas directement avec le cubitus). Sa face inférieure s'articule avec l'os crochu. Cet os présente
sur sa face antérieure une dépression recouverte de cartilage qui correspond à la face postérieure du
pisiforme. Le pyramidal s'articule avec le semi-lunaire par sa face externe.
= Pisiforme
Cet os, uniquement articulé par sa face postérieure avec le pyramidal, présente deux zones
d'insertion tendineuse pour le cubital antérieur et l'adducteur du V. Il constitue le "talon" de la main.
Chez les quadrupèdes le pisiforme donne naissance au calcanéum. Compte tenu de nos antécédents, il
est probable que notre pisiforme moderne soit le vestige d'un os autrefois beaucoup plus important.
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2
+ Rangée inférieure du carpe
= Trapèze
Le trapèze est placé sous le scaphoïde avec lequel il s'articule. C'est le plus externe des os du
carpe. Il s'articule sur sa face inférieure avec la base du premier métacarpien et sur sa face interne avec
en haut le trapézoïde et en bas avec le deuxième métacarpien. Sa face palmaire donne insertion à
l'opposant et au court fléchisseur du pouce.
= Trapézoïde
Cet os est placé entre le trapèze et le grand os. Il s'articule sur ses faces interne (grand os),
inférieure (deuxième métacarpien), externe (trapèze) et supérieure (scaphoïde). Sa face palmaire donne
insertion au court fléchisseur du pouce et au premier interosseux palmaire.
= Grand os
Le grand os est comme son nom l'indique le plus volumineux du carpe. Il est placé suivant un
axe vertical entre le semi-lunaire et le troisième métacarpien avec lesquels il s'articule. Il répond sur sa
face externe au scaphoïde en haut et au trapézoïde en bas. La totalité de la face interne s'articule avec
l'os crochu. Il donne des insertions au court fléchisseur du pouce et au premier interosseux palmaire.
= Os crochu
L'os crochu a la forme d'un prisme triangulaire. Il présente à sa face antérieure l'apophyse
unciforme sur laquelle s'insèrent le court fléchisseur et l'opposant du cinquième doigt. Sa face interne
est creusée d'un sillon dans lequel passe la branche profonde du nerf cubital et l'artère cubito-palmaire.
L'os crochu est le plus interne des os du carpe. Il s'articule de bas en haut et de l'intérieur vers
l'extérieur avec le pyramidal, les cinquième et quatrième métacarpiens et le grand os.
1.2 ARTICULATIONS DU POIGNET
Le carpe est solidement maintenu par un réseau très dense de ligaments. Ne seront décrits dans
cet ouvrage que ceux présentant un risque lésionnel lors de la pratique sportive.
= Ligament triangulaire
Ce ligament horizontal unit le bord de la cavité sigmoïde du radius à la partie externe de
l'apophyse styloïde du cubitus. Ce ligament présente deux fonctions essentielles. D'une part il s'articule
avec le pyramidal permettant les mouvements de flexion-extension, d'autre part avec le radius et dans
ce cas assure l'union de ces deux os.
= Ligament latéral externe
Il relie l'apophyse styloïde du radius au scaphoïde. Sa fonction est de limiter l'adduction du carpe.
= Ligament antérieur
Il s'agit d'une large lame fibreuse formée de plusieurs faisceaux qui unit le radius et le cubitus
au semi-lunaire, au pyramidal et au grand os.
= Ligament postérieur
Ce ligament oblique de haut en bas et de dehors en dedans, relie la base du radius à la face
postérieure du scaphoïde.
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= Ligament latéral interne
Il unit le côté interne de l'apophyse styloïde du cubitus au pyramidal et au pisiforme. Il limite
l'abduction du carpe.
= Ligaments unissant les première et deuxième rangées du carpe.
Parmi ces ligaments on retiendra sur la face postérieure, le pyramido-trapézo-trapézoïdien, le
scapho-pyramidal, le pyramido-unciformien. Pour la face palmaire le pisi-unciformien, le ligament
palmaire médio-carpien.
1.2 MUSCLES
Deux types de muscles peuvent être distingués au niveau du poignet, ceux qui franchissent
cette région sous forme de tendons mais ne participent qu'indirectement aux mouvements du carpe
(extenseurs et fléchisseurs des doigts), et les muscles prenant leur insertion à ce niveau mais utilisant
le carpe comme point d'appui pour mobiliser les doigts. L'étude de ces différents muscles met en
évidence le rôle d'articulation "intermédiaire" du poignet. En effet sa mobilisation par rapport à
l'avant-bras n'est obtenue, à une seule exception près (le cubital antérieur dont l'insertion se situe sur le
pisiforme), que par l'effet des muscles anti-brachiaux sur les métacarpiens et les doigts.
1.3 PHYSIOLOGIE DU POIGNET
L'absence d'insertion musculaire sur la première rangée du carpe assure à cette structure une
très grande mobilité, mais génère une grande fragilité dynamique. L'articulation du poignet peut
réaliser des mouvements de flexion extension (85°), d'inclinaison cubitale et d'inclinaison radiale, de
rotation (très faible amplitude) et de circumduction. En inclinaison cubitale le scaphoïde se verticalise
et la première rangée des os du carpe se place en extension.
2. TRAUMATOLOGIE
La traumatologie de ce complexe articulaire peut être macrotraumatique par chute directe sur
le poignet ou microtraumatique. Un traumatisme violent doit faire envisager:
= Une fracture, dont les plus fréquentes sont les fractures du scaphoïde, de
Bennett, des apophyses styloïdes, de l'os crochu, du pisiforme.
= Une luxation du semi-lunaire
= Une rupture du ligament triangulaire.
Les microtraumatismes feront envisager en fonction du mouvement responsable et de la localisation
douloureuse:
= Une fracture de fatigue de l'apophyse unciforme.
= Une ostéonécrose du semi-lunaire.
= Une styloïdite radiale.
= Une rétraction capsulaire.
= Une atteinte des gaines et des tendons.
Compte tenu du très grand nombre d'articulation l'examen clinique et radiologique du poignet
demandera beaucoup d'expérience et de précision. Déjà difficile chez l'adulte, il sera compliqué chez
l'enfant par le stade de maturation osseuse. Des clichés comparatifs sont donc indispensables. Outre les
incidences spécifiques prescrites en fonction du diagnostic évoqué, il sera parfois demandé un scanner
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(ostéonécrose, fracture de fatigue) ou une scintigraphie osseuse (fracture de fatigue, syndrome
inflammatoire) pour rechercher des lésions passées inaperçues avec la simple radiographie.
Ces lésions non traitées par négligence ou erreur d'appréciation diagnostique sont à l'origine de
complications graves: pseudarthrose, enraidissement, hyperlaxité, douleurs résiduelles, téno-synovite...
qui nécessitent une rééducation longue et parfois une intervention chirurgicale dont le résultat ne
permet pas toujours de retrouver l'aptitude fonctionnelle complète du poignet.
2.1 FRACTURES
Les fractures du poignet sont fréquentes lors de la pratique du handball, mais le facteur risque
est très variable en fonction de l'os considéré et du niveau de pratique de l’athlète. Les deux os les plus
souvent atteints sont le scaphoïde (60 à 65%) et le pyramidal (12 à 15%) des fractures du poignet. Le
trapèze et le semi-lunaire représentent chacun 5 à 7% des lésions, et les autres os (grand os, os crochu,
trapézoïde) de 3 à 5% chacun. Le moins souvent touché est le pisiforme (1,5 % des lésions du carpe).
+ Fractures du pisiforme
= Etiologie
Elles sont très rares (moins de 2% des fractures du carpe). Le mécanisme de la fracture
correspond à un traumatisme direct par chute sur le talon de la main. Beaucoup plus rarement cette
fracture peut correspondre à une contraction brutale du cubital antérieur (mauvaise réception d’une
balle ou d’un medicine-ball...
= Diagnostic
. Examen clinique
Le diagnostic, évoqué devant une douleur exquise de la base interne du poignet, sur sa face
antérieure. La flexion forcée est douloureuse. L'inspection ne retrouve pas d'hématome.
. Examen radiologique
La fracture est confirmée par la radiographie de 3/4 et une incidence du canal carpien. En cas
de doute la réalisation d'un scanner peut objectiver un trait passé inaperçu sur les clichés standards.
= Traitement
Le traitement est habituellement orthopédique (résine d'immobilisation pendant 5 à 6
semaines). En présence d'une pseudarthrose on pourra proposer au sportif une exérèse du pisiforme,
voire une arthrodèse avec le pyramidal.
+ Fracture de l'os crochu
Les fractures de cet os sont heureusement très rares (< 5%), elles touchent préférentiellement
son apophyse unciforme.
= Etiologie
Deux types de traumatismes peuvent être à l'origine d'une fracture de cet os :
. Les fractures par traumatisme direct, accompagnées ou non de luxation des 4ème et
ème
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articulations métacarpiennes.
. Des fractures de fatigue secondaires à des gestes répétitifs.
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= Diagnostic
. Examen clinique
Le diagnostic est évoqué devant une douleur siégeant à la partie interne de la deuxième rangée
des os du carpe. L'inspection peut mettre en évidence un œdème ou un hématome en regard de l'os
crochu.
La pression directe sur la paume de la main de même que la pression axiale des deux derniers
doigts déclenche la douleur. Celle-ci peut également être exacerbée par la flexion contrariée du V ème
doigt ou de l'opposant du V.
. Examen radiographique
La radiographie permet de localiser la fracture (corps ou apophyse) par des clichés réalisés de
3/4 en supination. Si un doute persiste une scintigraphie ou un scanner peuvent confirmer la
pathologie;
= Traitement
. Dans un premier temps, on immobilisera le poignet par une attelle plâtrée
pendant cinq à six semaines.
. Dans un deuxième temps, on prescrira une rééducation locale destinée à
retrouver les amplitudes du carpe.
Dans le cas d'une fracture de l'apophyse unciforme restant douloureuse après traitement (notamment
lors des appuis de l'équilibre) ou de la constitution d'une pseudarthrose de cet os, une excision locale
pourra être proposée.
+ Fracture du pyramidal
= Etiologie
La fracture pyramidal est relativement fréquente, elle représente près du quart des lésions
osseuses du carpe chez l'enfant. Elle survient à la suite d'une flexion forcée palmaire avec pronation.
= Diagnostic
. Examen clinique
Le diagnostic est évoqué devant une douleur siégeant à la base du cinquième rayon, sur la face
dorsale du carpe.
. Examen radiographique
La radiographie pratiquée de face, de profil et de 3/4 permet de visualiser sans trop de
difficultés le trait de fracture (plus fréquent au niveau de la fosse postérieure, avec arrachement du
ligament interne de l'articulation du poignet).
Cette lésion peut être associée à une luxation du semi-lunaire qui risque de masquer la fracture
du pyramidal.
= Traitement
Le traitement est orthopédique par contention en résine antibrachio-palmaire mais en légère
flexion dorsale, conservée de quatre (fracture simple) à 6 semaines (fracture de la corne postérieure).
La rééducation entreprise dès la libération du poignet sera prolongée jusqu'à la normalisation totale des
amplitudes et la disparition des douleurs.
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+ Fracture du scaphoïde carpien
C'est la fracture la plus fréquente de celles recensées au niveau des os du carpe.
= Etiologie
C'est une fracture de l'adolescent ou de l'adulte jeune. Elle est secondaire à un choc sur la
paume de la main, le poignet étant en extension.
= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur du poignet, très vive lors du traumatisme, peut s'estomper dans les jours qui
suivent, retardant la consultation et la mise en place de l'immobilisation. Cliniquement, la douleur
siège dans le fond de la tabatière anatomique, elle est majorée par la pression et la mobilisation en
extension (mouvement de piston) de la colonne du pouce. Le diagnostic est en premier lieu clinique, la
normalité de la radiographie (phénomène classique si les clichés ont été pris précocement) ne doit pas
faire invalider sans réserve le diagnostic.
. Examen radiographique
La radiographie, pratiquée de face et de profil, comprendra obligatoirement un cliché en
incidence scaphoïde, seul capable de déjouer les pièges des fractures engrenées. Devant un doute le
clinicien ne doit pas hésiter à demander d'autres incidences ou un scanner centré sur cet os. Dans la
majorité des cas le trait de fracture est horizontal et siège au niveau du corps de l'os (85 % des cas).
Les localisations polaires sont rares (de 5% à 10%), de même que les fractures du pied (environ 10%).
= Traitement
La difficulté de cet os à constituer un cal provient de sa très faible vascularisation, et de ce fait
de l'insuffisance du saignement lors du traumatisme. Le poignet sera immobilisé, pouce en abduction
pendant deux mois (avec un contrôle radiologique le premier mois). On se contentera d'un plâtre
antibrachial ne prenant pas le coude mais immobilisant la métacarpo-phalangienne du pouce. Les
fractures déplacées seront opérées par fixation ou greffon. Les pseudarthroses de cet os, redoutables
chez l'adulte, sont par contre exceptionnelles chez l'enfant. La reprise de l'activité se fera dans les
semaines suivant l'ablation de la résine ou du plâtre. Une rééducation sera préconisée pendant cette
période.
+ Fracture du grand os
Le grand os constitue le centre du carpe. Il peut être lésé par écrasement entre les autres
structures osseuses.
= Etiologie
Le mécanisme le plus souvent en cause est un choc indirect en hyperextension et inclinaison
radiale.
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= Diagnostic
. Examen clinique
A l'inspection le carpe est globalement tuméfié et douloureux. Le point douloureux est médian
dorsal et palmaire. L'impotence fonctionnelle est variable suivant le type de fracture et les lésions
souvent associées (fracture du scaphoïde, luxation du semi-lunaire...).
. Examen radiologique
Le bilan radiologique comprendra des incidences de face, de 3/4 et toute incidence jugée
nécessaire pour expliciter une image suspecte. Chez l'enfant il sera systématiquement bilatéral. Un
scanner peut être demandé en cas de discordance radio-clinique. Le traits de fracture est le plus
souvent horizontal entre le tiers supérieur et les deux tiers inférieurs.
= Traitement
Le poignet sera immobilisé pendant 6 à 8 semaines pour une fracture sans complication
(vérification radiologique à la moitié de l'immobilisation). Les fractures compliquées nécessiteront le
plus souvent une réduction sanglante suivie d'une ostéosynthèse. Les complications des fractures
passées inaperçues ou mal traitées sont redoutables (nécrose, pseudarthrose, enraidissement, douleur
résiduelle...).
+ Fracture du Trapèze
Par ordre de fréquence la fracture du trapèze (5,5 %)intervient derrière celle du scaphoïde.
= Etiologie
Il s'agit le plus souvent d'une fracture de l'adolescent survenant à la suite d'une chute ou lors
d'un mouvement d'abduction forcée de la colonne du pouce (mauvaise réception de balle...).
= Diagnostic
. Examen clinique
Le diagnostic est évoqué sur la présence d'une douleur importante siégeant à la base du
premier métacarpien, augmentée lors des mouvements de mobilisation du I. L'impotence fonctionnelle
du poignet est le plus souvent totale.
. Examen radiologique
La radiographie (clichés de face, de profil, oblique, canal carpien) montre le trait de fracture et
permet d'éliminer la fracture de Benett (base du premier métacarpien) qui y est quelquefois associée.
= Traitement
Ne pas hésiter à multiplier les incidences radiologiques si l'examen clinique est patent. Si la
fracture est articulaire, l'articulation sera immobilisée six semaines (radiographie de contrôle un mois
après). Dans les rares cas de fracture non articulaire, la contention en résine ne sera conservée que trois
semaines avec radiographie de contrôle à cette date. L'activité physique ne sera pas reprise avant la
cinquième semaine, une rééducation pourra être proposée pour les activités physiques mobilisant
régulièrement cet os (cyclisme, gymnastique, haltérophilie...). L'arthrose est une complication
classique à long terme de ce type de fracture négligée ou insuffisamment réduite.
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+ Fracture de la styloïde cubitale
= Etiologie
Cette fracture survient habituellement après un choc direct sur le bord interne du poignet.
= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur ressentie par le sportif à l'extrémité inférieure du cubitus est généralement peu
invalidante. L'inspection peut montrer un œdème modéré du bord supéro-interne du poignet, il n'y a
pas d'hématome. La palpation retrouve un point douloureux exquis en regard de l'apophyse styloïde.
. Examen radiologique
La radiographie pratiquée de face et de profil, montre le trait de fracture horizontal situé à la
base de l'apophyse. Cette dernière n'est généralement pas déplacée.
= Traitement
Il consiste à immobiliser l'avant bras et le carpe dans une gouttière en résine pendant trois
semaines.
Malgré la taille réduite du fragment détaché cette fracture consolide sans complication.
2.2 ENTORSES ET LUXATIONS
Les entorses et luxations du poignet sont très fréquentes dans les sports à risque élevé de chute
ou de torsion en charge du poignet. Les entorses concernent les ligaments latéraux et les ligaments
unissant les différents os du carpe, avec une très grande fréquence pour les articulations scapho-lunaire
et pyramido-lunaire. Les luxations sont essentiellement en rapport avec l'os le plus instable du poignet
compte tenu de son rôle et de sa position anatomique, le semi-lunaire.
+ Entorse trapézo-métacarpienne
C'est une entorse moins fréquente que la métacarpo-phalangienne, mais qui doit être
diagnostiquée et traitée au risque de voire apparaître des douleurs séquellaires de la région basale de la
colonne du pouce.
= Etiologie
Cette entorse se rencontre essentiellement chez les gardiens de but. Le côté le plus souvent touché est
le côté dominant.
= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur, très souvent de faible intensité, siège sur la face palmaire de la main au niveau de
la base de l'éminence thénar en regard de l'articulation métacarpo-trapézoïdienne. Il n'existe
généralement pas d’œdème et d'hématome. Lors de la chute, cette douleur apparaît peu importante au
sportif polytraumatisé, elle est donc le plus souvent ignorée.
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. Examen radiologique
En cas d'entorse simple, l'examen radiographique est strictement normal. Si cette entorse
s'accompagne de luxation et/ou d'arrachement osseux, la douleur est toujours plus vive, et la
radiographie systématiquement pratiquée.
= Traitement
Une simple immobilisation diurne (par une demi-résine), accompagnée d'une cryothérapie bijournalière et de physiothérapie permet de guérir très rapidement cette lésion.
+ Entorse du ligament latéral interne
= Etiologie
Cette entorse est le résultat d'une chute sur la face dorsale de la main, cette dernière tenant ou
heurtant un objet (ballon).
= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur, localisée au niveau de la région interne du carpe est de faible intensité et très
souvent le sportif ne consulte pas. La palpation du LLI permet cependant de trouver une douleur
exquise le long de ce ligament ou sur son insertion pyramidale.
. Examen radiologique
Il est très important pour éliminer une fracture de la corne postérieure du pyramidal, zone
d'insertion du LLI.
= Traitement
En l'absence d'arrachement la pratique d'une physiothérapie prolongée pendant 8 à 10 séances
est suffisante. En présence d'un arrachement on immobilisera le poignet dans une manchette en résine
pendant 45 jours. Passé inaperçu, l'arrachement du pyramidal est à l'origine de douleurs chroniques
postéro-internes du poignet.
+ Luxation scapho-lunaire
= Etiologie
La luxation scapho-lunaire répond à un traumatisme en flexion dorsale forcée du poignet
(chute avant mains à plat au sol, perte d'équilibre avant).
= Diagnostic
. Examen clinique
Le diagnostic est évoqué cliniquement devant un poignet douloureux difficilement mobilisable
en flexion et en extension passive, présentant parfois une tuméfaction dorsale à apprécier en
comparatif. Une pression douce exercée sur cette tuméfaction permet de sentir le semi-lunaire qui
bombe derrière le grand os.
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. Examen radiographique
Les radiographies seront toujours comparatives, elles comprendront:
- Un cliché de face, un cliché de profil
- Un cliché en flexion dorsal et palmaire de profil
- Un cliché de face en inclinaison radiale, un cliché de face en inclinaison cubitale.
Deux types de lésions peuvent être mis en évidence:
- Les luxations postérieures.
* Angle scapho-lunaire supérieur à 75°
* Semi-lunaire basculé en avant
* Diastasis scapho-lunaire
- Les luxations palmaires plus rares
* Luxation dorsale du semi-lunaire
* Tiroir postérieur
= Traitement
. Luxations postérieures
- Instabilité mineure: immobilisation avec une résine prenant le coude, l'avantbras, le poignet 8 à 10 semaines (position neutre de la main). Après ablation rééducation et prise de
nouveaux clichés dynamiques.
- Instabilité majeure: réduction orthopédique, puis fixation percutanée scapholunaire, immobilisation, rééducation.
. Luxations palmaires: Le traitement est toujours chirurgical (suture, ostéosynthèse)
Non traitée (luxation passée inaperçue lors de l'entorse), cette lésion est à l'origine de complications
redoutables susceptibles d'entraver les capacités fonctionnelles du poignet (nécrose du semi-lunaire ou
du scaphoïde, pseudarthrose)
+ Entorse scapho-lunaire
L'instabilité de l'articulation scapho-lunaire est secondaire à un traumatisme violent de la
colonne du pouce ayant entraîné une rupture des ligaments scapho-lunaire et radio-carpien.
= Etiologie
Il s'agit le plus souvent d'une chute en hyperextension, rotation et inclinaison cubitale du
poignet.
= Diagnostic
. Examen clinique
Elle se manifeste par des sensations douloureuses lors des appuis, dans le lancer ou la
mobilisation répétée du poignet (passes). Une sensation de ressaut peut parfois être perçue par
l'examinateur. Cliniquement, il est parfois possible de percevoir lors de l'hyperflexion du poignet
l'insertion anormale du semi-lunaire.
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. Examen radiographique
Le diagnostic est précisé radiologiquement par étude comparative des deux poignets
(incidence scaphoïde, hyperflexion de profil). La radiographie de face montre un diastasis entre le
scaphoïde et le semi-lunaire supérieur à 3 mm. La radiographie de profil, réalisée la main posée sur un
plan rigide permet de mesurer l'angle scapho-lunaire (normales comprises entre 60 et 70°).
L'arthrographie du poignet met en évidence la rupture des ligaments scapho-lunaire et radio-carpien
par une fuite de liquide de contraste vers le haut de l'articulation du carpe. L'IRM présente peu
d'intérêt dans ce type de lésion. Elle met en évidence en T2 des images d'infiltration œdémateuse des
ligaments mais l'interprétation des images concernant la rupture ligamentaire reste sujette à caution.
= Traitement
Si l'instabilité est minime et correspond à une simple hyperlaxité ligamentaire, l'utilisation de
contention élastique avant chaque entraînement est suffisante. Si l'instabilité résulte d'une rupture
ligamentaire, le traitement sera chirurgical (broche scapho-lunaire) si un enraidissement relatif du
poignet n'entrave pas l'activité sportive ou orthopédique (résine) si les mouvements d'extension et de
flexion doivent être conservés. Les résultats du traitement orthopédique sont malheureusement souvent
décevants. Cette technique sera dans tous les cas associée à une rééducation kinésithérapique et à
l'utilisation de contentions souples.
+ Entorses de la deuxième rangée du carpe
Elles sont beaucoup plus rares que celles de la première rangée du carpe. On reconnaît à ce
niveau des entorses du trapèze, de l'apophyse unciforme de l'os crochu, piso-pyramidale et scaphotrapézo-trapézoïdienne.
= Etiologie
Comme pour la première rangée du carpe c'est la réception au sol en hyperextension du
poignet qui est à l'origine de cette lésion. En ce qui concerne l'entorse piso-pyramidale le mécanisme
associe une mise en tension du cubital antérieur (inclinaison radiale).
= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur du poignet est globale. Il est difficile de faire préciser à l'athlète la localisation
exacte de cette douleur (première ou deuxième rangée) qui irradie souvent vers le pouce et la tabatière
anatomique. La palpation met en évidence:
- Une douleur à la base du pouce lors des atteintes du trapèze (la pression exercée dans
la tabatière anatomique est strictement indolore).
- Dans le cas de l'atteinte de l'os crochu la douleur est palmaire et se projette en regard
de cet os dans l'axe séparant les quatrième et cinquième métacarpes.
- Dans le cas de l'entorse piso-pyramidale la douleur est très interne, dans l'axe du
cinquième métacarpe.
Dans les trois cas les manifestations œdémateuses sont variables et sans rapport avec la gravité
de la lésion.
. Examen radiologique
L'intérêt de la radiographie est essentiellement d'éliminer une fracture associée.
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= Traitement
L'entorse simple répond de façon satisfaisante à une immobilisation dans une demi-résine,
pendant 10 à 15 jours. Une kinésithérapie anti-inflammatoire sera systématiquement associée à
l'immobilisation.
+ Luxation radio-cubitale inférieure
= Etiologie
Ces luxations sont secondaires à des microtraumatismes répétés portant sur la gaine du cubital
postérieur (mouvement en pronation et inclinaison cubitale). Les tensions finissent par détendre la
gaine provoquant une subluxation puis une luxation du tendon en avant de la tête cubitale qui tend à se
placer en arrière (perte de la stabilité).
= Diagnostic
. Examen clinique
Cliniquement le sportif consulte pour une douleur interne du poignet, augmentée par la pronosupination. La palpation peut percevoir le ressaut du tendon chevauchant la tête cubitale lors du
passage de la supination à la pronation. En comparatif la tête cubitale semble bomber à la face dorsale
du poignet en pronation.
. Examen radiologique
Radiologiquement il est possible d'objectiver sur un cliché de profil en pronation le
déplacement postérieur de la tête cubitale.
= Traitement
. En phase aiguë on mettra en place une demi attelle en résine brachioantibrachio-palmaire, amovible pour permettre la physiothérapie et la cryothérapie. On prescrira
pendant les 15 premiers jours des AINS per os si le syndrome inflammatoire est important
(tuméfaction synoviale)).
Une contention du poignet sera utilisée lors de la reprise.
. En phase chronique la seule solution est chirurgicale par ressenglage du
cubital et reconstruction de la gaine.
+ Rupture du ligament triangulaire
C'est le moyen d'union le plus puissant entre l'extrémité inférieure des deux os de l'avant bras.
Lame fibro-cartilagineuse horizontale qui relie la tête du cubitus (échancrure séparant la tête cubitale
de l'apophyse styloïde) au bord inférieur de la cavité sigmoïde du radius.
= Etiologie
L'élongation ou la rupture de ce ligament est secondaire à un traumatisme en hyperextension
pronation.
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= Diagnostic
. Examen clinique
L'examen clinique met en évidence un œdème douloureux du poignet, augmenté par les
mouvements de pronosupination et d'abduction adduction. L'interrogatoire peut retrouver une notion
de claquement.
. Examen radiologique
Son intérêt réside dans la recherche d'un arrachement osseux et/ou d'une luxation radiocubitale souvent associée. Cet examen sera complété par une IRM ou éventuellement une
arthrographie du poignet si une déchirure complète est suspectée.
= Traitement
Le traitement est orthopédique et kinésithérapique en cas de simple élongation. Seule la
chirurgie peut être proposée en cas de rupture complète. L'activité sportive sera reprise quand toutes
les amplitudes articulaires seront retrouvées et indolores, une contention élastique du poignet sera
réalisée avant chaque entraînement.
+ Instabilité du poignet
= Etiologie
Cette instabilité fait toujours suite à une entorse ou à une luxation insuffisamment traitée ou
négligée.
= Diagnostic
. Examen clinique
L'examen clinique doit toujours être bilatéral pour éliminer les "fausses instabilités" en rapport
avec une grande laxité (physiologique chez l'enfant, excellent signe diagnostic dans le cadre de la
maladie de Marfan). Les instabilités peuvent être statiques (mis en évidence par l'examinateur au
repos), ou dynamiques (décrites par le sujet lors de son activité). Dans ce dernier cas on cherchera par
la mobilisation passive et active du poignet à reproduire l'instabilité.
. Examen radiologique
Les clichés réalisés seront toujours comparatifs. L’instabilité des os du carpe nécessite des
clichés standards de face et de profil, en inclinaisons radiale et cubitale maximales (de face), en
flexion et extension forcées de profil. Ces incidences peuvent mettre en évidence:
- Un élargissement anormal de l'espace scapho-lunaire (normalement compris entre 1
et 2 mm), associé à une bascule postérieure du semi-lunaire (cliché de profil en flexion palmaire).
- Un élargissement de l'espace pyramido-lunaire. L'inclinaison radiale permet de
visualiser de façon plus probante cet intervalle. Dans ce type d'instabilité le semi-lunaire ne suit plus le
mouvement de flexion antérieure du carpe, sa face inférieure regarde en avant (profil en flexion
palmaire).
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= Traitement
Le traitement de l'instabilité est toujours celui de l'étiologie responsable. Il est avant tout
chirurgical par réfection d'un ou de plusieurs systèmes ligamentaires. La simple rééducation est
insuffisante pour normaliser cette affection.
2.4 TENDINITES ET TENOSYNOVITES
Les tendinites ou ténosynovites (atteinte du tendon et de sa gaine) carpiennes sont très
nombreuses (pratiquement chaque insertion ou coulisse tendineuse est susceptible de s'irriter et de
donner une tendinite). Les plus fréquentes de ces pathologies concernent le long abducteur et court
extenseur du pouce (tendinite de De Quervain), les fléchisseurs de la main et des doigts, et plus
rarement les extenseurs de la main et des doigts, les radiaux et le long extenseur du pouce, l'extenseur
propre de l'index, l'extenseur propre du V et le cubital postérieur. Considérant que les ténosynovites
rares ne sont que des variantes, ne seront traitées dans cet ouvrage que les ténosynovites les plus
fréquentes.
+ Ténosynovite antérieure
La ténosynovite antérieure, ou des fléchisseurs peut concerner les fléchisseurs communs ou
seulement le fléchisseur du pouce qui possède une gaine propre. La gaine radiale entoure le long
fléchisseur du pouce, tandis que la gaine cubitale entoure les huit tendons des fléchisseurs commun,
profond et superficiel.
= Etiologie
Ces tendinites se rencontrent lors des exercices en flexion, la main restant crispée sur un
aviron, le manche d'une raquette, une barre...
= Diagnostic
. Examen clinique
La tendinite des fléchisseurs se manifeste progressivement par des douleurs inflammatoires de
la région antérieure du carpe, pouvant faire évoquer une atteinte du canal carpien. Un œdème se
développe assez rapidement et peut parfois être à l'origine d'une véritable compression nerveuse à
l'origine d'un syndrome du canal carpien. La palpation retrouve une tuméfaction fluctuante,
douloureuse, qui crépite sous le doigt.
. Examen radiologique
Seule l'échographie peut présenter un intérêt en montrant l'importance de l'épanchement.
= Traitement
Outre la mise au repos du poignet et la suppression du mouvement à l'origine de la tendinite
on prescrira des AINS per os (10 à 15 jours) et des séances d'ionisation d'AINS ou de Corticoïdes. La
cryothérapie sera journalière.
+ Ténosynovite postérieure
Ces ténosynovites, qui portent sur les extenseurs, se développent au dépend des tendons
extenseurs propres (du pouce, de l'index, du V) ou des extenseurs communs dans leur région de
passage sous le ligament annulaire du carpe.
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= Etiologie
Cette tendinite répond aux mouvements répétés d'extension de la main.
= Diagnostic
. Examen clinique
Le siège de la douleur est dorsal. L'inspection peut montrer une tuméfaction du dos du carpe,
oblongue, assez facilement reconnaissable par rapport au côté opposé. La palpation confirme la
présence d'une tuméfaction dorsale fluctuante et crépitante.
. Examen radiologique
L'échographie permet de mesurer l'importance de l'épanchement et de suivre son évolution.
= Traitement
Il est identique à celui proposé pour la tendinite des fléchisseurs.
+ Ténosynovite externe ou de De Quervain
Cette ténosynovite se rencontre préférentiellement chez le sportif adulte, voire âgé. Elle concerne
l'insertion du long abducteur du pouce et le court extenseur du pouce au niveau de leur zone de
contact, dans le premier canal ostéo-fibreux creusé sur le bord externe de l'extrémité radiale.
= Etiologie
Elle admet pour origine les mouvements de flexion extension du carpe quand ces derniers sont
associés à une inclinaison cubitale ou radiale du poignet.
= Diagnostic
. Examen clinique
La douleur siège en regard de la styloïde radiale, sur le bord externe du poignet. Les
mouvements actifs contrariés d'inclinaison radiale réveillent la douleur (test de Fikelstein). La
palpation peut retrouver une tuméfaction fusiforme s'étendant le long de l'extrémité radiale (toujours à
comparer au côté opposé), correspondant à la ténosynovite.
. Examen radiographique
L'échographie confirme l'épanchement à l'intérieur de la gaine, le tendon du court extenseur du
pouce étant parfaitement visible au milieu d'une région hypoéchogène.
= Traitement
On s'abstiendra des infiltrations habituellement conseillées pour cette pathologie. La faiblesse
de l'épaisseur des tissus à ce niveau permet en effet de ioniser très facilement des AINS, voire de la
calcitonine si l'on est en présence d'une pathologie ancienne non, ou mal traitée. Le recours à
l'intervention chirurgicale est exceptionnel si une infiltration maladroite n'a pas précédemment nécrosé
le tendon.
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+ Kyste du poignet
Le kyste du poignet correspond à un épanchement de liquide synovial dans un espace clos
constitué d'une gaine ou d'une capsule articulaire.
= Etiologie
Le kyste survient le plus souvent de façon inopinée, chez une femme jeune, sportive ou non. Il
est rarement possible de retrouver la cause déclenchante de cette lésion.
= Diagnostic
. Examen clinique
Le kyste est placé sur la face dorsale du poignet (la localisation palmaire est exceptionnelle).
Sa consistance est ferme et son volume très variable (d'un noyau d'abricot à un noyau de pêche). Cette
tuméfaction est indolore dans la majorité des cas, mais sa taille peut se révélée gênante lors de la
flexion dorsale du poignet. Pendant les phases inflammatoires le kyste peut être chaud et rouge mais
son aspect n'évoque jamais celui d'un abcès).
. Examen radiologique
L'échographie montre clairement le contenu liquidien de cette cavité et sa limitation par la
gaine d'un tendon.
= Traitement
. Ecrasement. Le plus efficace est l'écrasement par surprise lors de l'examen. Cette
rupture traumatique brutale par pression du pouce laisse persister pendant plusieurs jours une solution
de continuité capsulaire permettant l'évacuation du liquide synovial. Les récidives sont exceptionnelles
après cette manœuvre.
. Ionisations. On utilise de la calcitonine placée au pôle plus de l'électrode. Ce
traitement a pour objectif de traiter la membrane synoviale, et notamment les processus d'excrétion et
de réabsorption de cette membrane.
. Chirurgie. Elle consiste en une exérèse capsulaire large ou en une synoviectomie
suivant la lésion concernée. Le risque majeur après cette intervention est la récidive du kyste.
. Ponction/infiltration. Ce type de traitement est inefficace.
2.5 OSTEOCHONDROSE
Une seule ostéochondrose touche le poignet, l'ostéonécrose du semi-lunaire (Maladie de
Kienbock) Décrite pour la première fois en 1910, cette pathologie correspond à une nécrose aseptique
du semi-lunaire.
+ Maladie de Kienbock
= Etiologie
La pathogénie de cette affection reste encore incertaine, cependant on peut évoquer:
. Les traumatismes avec fracture ou microfracture du semi-lunaire.
. Les microtraumatismes répétés.
. Des prédispositions anatomiques telles que la brièveté du cubitus par rapport au
radius (retrouvée dans 75% des cas).
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. Des particularités physiologiques représentées par une subluxation interne du semilunaire par rapport au radius lors des mouvements de flexion-extension de poignet.
Cette affection s'observe plus volontiers chez les adolescents de sexe masculin (80% des cas) après un
traumatisme initial à type d'entorse ou de choc direct responsable d'une hyperextension du poignet
dominant.
= Diagnostic
. Examen clinique
Le tableau clinique associe des douleurs de l'interligne radio-carpien, médianes, plus nettes à
la face dorsale, spontanées ou majorées après un effort et responsables d'une diminution de la force de
préhension. L'examen montre un empâtement du poignet avec augmentation du diamètre antéropostérieur prédominant sur la face dorsale. La palpation révèle une douleur vive au niveau de la
"fossette" de crucifixion" située au-dessus de la base du troisième métacarpien. Il existe également une
diminution de la mobilité du poignet essentiellement en flexion. L'examen radiologique pratiqué de
face et de profil strict, permet de faire le diagnostic.
. Examen radiologique
Les signes radiologiques s'observent à partir de 4 à 6 semaines après le début des symptômes:
déminéralisation, densification diffuse ou localisée, aspect géodique, puis pincement radio-carpien
avec densification des berges. Ces signes ont été regroupés par Decoulx en quatre types:
1 - Condensation pure, homogène du semi-lunaire dont la forme et l'épaisseur des cartilages
articulaires sont conservés.
2 - Aspect géodique, la forme est conservée mais l'opacité non homogène.
3 - Tassement, fragmentation et écrasement de l'os avec condensation non homogène.
4 - Apparition d'une arthrose avec pincement de l'interligne radio-lunaire, irrégularité et
condensation des berges, ostéophytose marginale.
= Traitement
. Traitement médical:
. Arrêt de l'activité
. Immobilisation précoce du poignet par une résine (2 à 3 semaines)
. Contrôle radiologique des lésions osseuses. Pose d'une résine bivalve autorisant la
pratique de la physiothérapie.
. Rééducation
. Traitement chirurgical: Il sera proposé en cas d'échec du traitement médical. On distingue les
interventions conservatrices par égalisation des os de l'avant bras (allongement du cubitus ou
raccourcissement du radius), et celles faisant sacrifice du semi-lunaire (lunarectomie, arthrodèse
partielle, remplacement prothésique du semi-lunaire...)
Les indications peuvent se résumer ainsi:
- Type 1 et 2: égalisation des os de l'avant bras.
- Type 3: lunarectomie et prothèse ou remplacement du semi-lunaire par le pisiforme.
- Type 4: Arthrodèse partielle ou totale, ablation de la première rangée du carpe.
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La chirurgie sera suivie d'une rééducation prolongée pour limiter l'enraidissement de
l'articulation et les douleurs résiduelles.
2.6 POIGNET NEUROLOGIQUE
+ Canal carpien
L’atteinte du canal carpien, classique chez la ménagère (repassage, couture…) est de manière
assez paradoxale peu fréquente chez le sportif.
= Etiologie
Son origine la plus classique dans le domaine sportif répond à une ténosynovite antérieure,
(fléchisseurs communs des doigts par opposition au fléchisseur du pouce qui possède une gaine
propre). La gaine cubitale entoure les huit tendons des fléchisseurs communs profond et superficiel.
Ces tendinites se rencontrent lors des exercices en flexion, la main restant crispée sur un
ballon...
= Diagnostic
. Examen clinique
La tendinite des fléchisseurs se manifeste progressivement par des douleurs inflammatoires de
la région antérieure du carpe, pouvant faire évoquer une atteinte du canal carpien (douleurs nocturnes
de la main, paresthésies, fourmillements…) donnant irrésistiblement envie au sujet de « secouer » sa
main.. Un œdème se développe assez rapidement et peut parfois être à l'origine d'une véritable
compression responsable d’un syndrome du canal carpien. La palpation retrouve une tuméfaction
fluctuante, douloureuse, qui crépite sous le doigt.
. Examen radiologique
Seule l'échographie peut présenter un intérêt en montrant l'importance de l'épanchement.
. Electromyographie
Le diagnostic est aisément posé par cet examen, toujours pratiqué de façon comparative. Il met
en évidence une atteinte distale localisée du nerf médian.
= Traitement
Le traitement comprend trois phases distinctes :
. La mise au repos du poignet et la suppression du mouvement à
l'origine de la tendinite associée à une prescription d’AINS per os (10 à 15 jours).
Des
séances
d'ionisation d'AINS ou de
Corticoïde
(jamais
d’infiltration)
. Une éventuelle intervention chirurgicale en cas d’échec des deux
premières thérapies.
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+ Syndrome de Guyon
Ce syndrome correspond à une atteinte microtraumatique du nerf cubital dans le canal de
Guyon.
= Etiologie
Les mouvements en cause sont ceux réalisés lors des entraînements au tir ou au lancer avec le poignet
« cassé ».
= Diagnostic
. Examen clinique
Il se caractérise par une douleur de l'éminence hypothénar, voire des paresthésies épisodiques
du trajet cubital de la main.
. Examen radiologique
La radiographie est habituellement normale, bien que de rares cas de fractures de fatigue de
l'os crochu puissent être diagnostiquées (voir os crochu).
= Traitement
Dans un premier temps: cryothérapie, ionisations locales d'AINS ou de calcitonine, arrêt
momentané du geste en cause. Lors de la reprise: modifications du mouvement responsable de
l'irritation nerveuse. Le traitement chirurgical ne se justifie que dans les rares cas d'atteinte motrice.
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