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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (X), n° 3, mai/juin 2006 et n° 4, juillet/août 2006
Écho des congrès
Écho des congrès
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tion surrénale chez l’enfant, bien qu’utile (en particu-
lier en cas d’anomalies du gène codant pour le facteur
de transcription Prop-1), demeure controversée : le test
de tolérance à l’insuline et le test au glucagon entraî-
nent un risque d’hypoglycémie sévère alors que le test
du synacthène à faible dose est difficile à interpréter.
Dans ce contexte, le test standard au synacthène (TSS)
représente une alternative intéressante et a été associé
à la mesure de la sécrétion spontanée de cortisol (SSC)
dans une étude réalisée chez 28 enfants présentant un
hypopituitarisme (2). Les résultats montrent que les
taux de sécrétion spontanée de cortisol initiaux, à 30 et
à 60 minutes sont significativement (p < 0,001) plus bas
chez les patients avec une sécrétion spontanée de cortisol
inférieure à 145 nmol/l (correspondant à un déficit surré-
nalien), alors qu’un pic de cortisol inférieur à 540 nmol/l
au TSS a une sensibilité de 80 % et une spécificité de
76,9 % pour exclure une déficience surrénalienne. Asso-
cié à une cortisolémie à 8 heures supérieure à 175 nmol/l
et à un SSC à 30 minutes supérieur à 540 nmol/l, le TSS
présenterait, selon cette étude, une spécificité de 100 %
permettant l’exclusion d’une insuffisance surrénalienne.
Génétique, prévalence et prise en charge
des déficits surrénaliens induits ou non
chez l’enfant et l’adulte jeune
D’après les communications des Prs A. Grüters, Berlin,
Allemagne et S. Chalet, Manchester, Royaume-Uni
Les insuffisances antéhypophysaires d’origine géné-
tique (ou hypopituitarismes antérieurs combinés) sont
caractérisées par l’association de déficits hormonaux de
plusieurs des lignées antéhypophysaires : somatotrope
(GH), thyréotrope (TSH), lactotrope (PRL), corticotrope
(ACTH) et gonadotropes (LH et FSH). Dans l’espèce
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humaine, deux tableaux ont bien été caractérisés :
– l’association de déficits en GH, TSH et PRL dus à des
anomalies récessives ou dominantes du gène du facteur
de transcription hypophysaire Pit-1 (GHF1) ;
– l’association de déficits en GH, TSH, PRL, gonado-
trophines et parfois ACTH dus à des anomalies du gène
codant pour le facteur de transcription Prop-1.
Des anomalies morphologiques hypophysaires peuvent
être présentes (hypoplasie ou hyperplasie) alors que
d’autres combinaisons de déficits antéhypophysaires
congénitaux associés ont été décrites, certaines chez
l’humain (mutations du gène POMC), d’autres unique-
ment chez l’animal (mutations de la CRH ou corticotro-
pin-releasing hormone).
En raison du risque important de déficit surrénalien
induit, l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien doit
être surveillé régulièrement chez les patients déficitaires
traités par hormone de croissance, et ce sur l’ensemble
de la période de traitement. Dans une étude ayant spéci-
fiquement évalué la fonction surrénalienne de 26 adultes
traités par hormone de croissance, 44 % de ces patients
– diagnostiqués dans l’enfance comme étant porteurs de
déficits idiopathiques en GH – ont développé une défi-
cience surrénalienne à un âge moyen de 34,2 ans (3). Il
est à noter que ces patients présentaient tous une fonction
surrénalienne strictement normale à l’âge de 22,3 ans.
J.P.M.
Références
1.
Swords FM, Carroll PV, Kisalu J et al. The effects of growth hormone defi-
ciency and replacement on glucocorticoid exposure in hypopituitary patients
on cortisone acetate and hydrocortisone replacement. Clin Endocrinol
2003;59(5):613-20.
2.
Mehta A, Hindmarsh PC, Dattani MT. An update on the biochemical diagno-
sis of congenital ACTH insufficiency. Clin Endocrinol 2005;62(3):307-14.
3.
Lange M, Feldt-Rasmussen U, Svendsen OL et al. High risk of adrenal
insufficiency in adults previously treated for idiopathic childhood onset growth
hormone deficiency. J Clin Endocrinol Metab 2003;88(12):5748-89.
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