Vie professionnelle
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La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale - n° 309-310 - avril-septembre 2007
POURQUOI PRIVILÉGIER LE RÈGLEMENT AMIABLE ?
(d’après la communication de N. Gombault
et C. Bonz-Letouze, MASCF)
Le règlement amiable offre des avantages :
– pour le médecin, en évitant un procès souvent traumatisant ;
– pour la société d’assurance, en permettant de régler un dossier
rapidement et à moindre coût ;
– pour la victime, en rendant possible un règlement plus rapide ;
en effet, si tous les recours sont utilisés, une affaire peut se
prolonger durant 12 à 15 ans.
Les meilleures conditions requises pour un règlement amiable
sont :
– une bonne gestion technique et humaine de l’accident, avec
un dialogue ;
– une déclaration de la réclamation la plus rapide possible pour
devancer le risque de procédure ;
– une offre financière raisonnable par rapport aux décisions
de justice ;
– une analyse médico-juridique complète avec, si possible, une
seule responsabilité engagée.
La principale difficulté survient lorsque le patient est le seul
interlocuteur.
L’expertise amiable n’est pas un arbitrage, elle n’est qu’un avis.
La loi du 4 mars 2002 a prévu la possibilité pour un malade avec
une interruption temporaire de travail (ITT) de plus de 6 mois
de saisir la commission régionale de conciliation et d’indemni-
sation (CRCI) des accidents médicaux, des affections iatrogènes
et des infections nosocomiales.
Les CRCI sont composées notamment de représentants des usagers,
des médecins et des établissements de santé. Elles sont présidées par
un magistrat ; elles indemnisent l’aléa thérapeutique mais peuvent
également affirmer que le praticien a commis une faute.
LE RÔLE DU MÉDECINCONSEIL
(d’après la communication du Dr P. Courtat, Paris)
La responsabilité médicale est une responsabilité pour faute
prouvée. Il existe toutefois deux exceptions :
– les maladies nosocomiales,
– le fait d’un produit de santé.
La prescription des actions est de 10 ans à compter de la date de
consolidation. Depuis 1997, la preuve du consentement mutuel
appartient aux professionnels de santé. Le consentement doit
inclure tous les risques, qu’ils soient fréquents ou rares, voire
exceptionnels, et comprendre les autres alternatives théra-
peutiques ainsi que l’information postérieure à l’acte, avec la
possibilité de risques nouveaux. La loi prévoit que la preuve
doit être donnée par tous les moyens, y compris le faisceau de
présomptions.
En outre, un délai de réflexion doit être respecté entre le consen-
tement et l’acte chirurgical.
Le réalisateur et le prescripteur de l’acte sont coresponsables.
La prévention comprend quelques règles : la clarté envers
soi-même et envers ses compétences, envers son patient et
sa famille, dans son dossier et ses comptes-rendus, dans ses
relations avec les autres professionnels, dans ses relations
avec les assureurs.
LA VARIATION DU NOMBRE D’ACTES ORL
IMPLIQUÉS DANS LES SINISTRES
(d’après la communication de N. Combault, MACSF)
L’augmentation des réclamations est nette depuis plusieurs
années, et l’indemnisation de plus en plus lourde. En 2000, la
sinistralité des ORL libéraux était de 7,9 %, bien inférieure à celle
de l’ensemble des chirurgiens (30,8 %), mais bien supérieure à
celle des médecins libéraux (2,52 %).
Sur une carrière totale de 35 ans, un ORL sera incriminé
2,5 fois (17 fois pour un chirurgien, 9 fois pour la moyenne
des spécialités).
En conclusion, P. Lerault, membre du syndicat des ORL, a
formulé une mise en garde et un souhait. La mise en garde
concerne la solvabilité à long terme des compagnies d’assurance.
En effet, si la compagnie d’assurance dépose le bilan, les frais
de justice et le paiement des préjudices seront à la charge du
médecin incriminé.
Son souhait est que le médecin puisse disposer d’un recours
pour procès indu en cas de mise en cause abusive par des
patients. ■
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