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Baxter France fait actuellement construire
son futur siège dans le quartier de la Redoute
de Bouviers, à Guyancourt, à proximité de
Sodexo et de Malakoff Médéric.
La fi liale française du groupe américain
spécialisé dans les produits pharmaceutiques,
les dispositifs médicaux et les biotechnologies
a donc choisi de s’installer à Saint-Quentin-en-
Yvelines. Entretien avec Jo Benoit, président de
Baxter France Benelux.
Jo Benoit
Baxter France
à Saint-Quentin
Santé
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l
www.saint-quentin-en-yvelines.fr
côté entreprises
l’invité Jo Benoit
#73 Juillet-Août-Septembre 2013
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l’invité
Pouvez-vous tout d’abord nous
présenter le groupe Baxter ?
Fondée en 1931 par le médecin américain
Don Baxter, la société déploie ses activi-
tés dans les produits pharmaceutiques,
les dispositifs médicaux et les biotechno-
logies. Notre portefeuille de produits, très
diversifié, est principalement orienté vers
les pathologies graves et chroniques :
maladies du sang, nutrition parentérale,
anesthésie, thérapies rénales, oncolo-
gie, maladies infectieuses… Autant de
domaines nécessitant un suivi régulier
de la part des médecins hospitaliers.
Baxter s’intéresse à la prise en charge
globale du patient. La société conçoit
des produits pharmaceutiques, les déve-
loppe, les fabrique, les met sur le mar-
ché… Mais à côté du produit lui-même,
nous délivrons aussi des services, qui
permettent aux professionnels de santé
de mettre en œuvre des traitements
souvent complexes assurant ainsi la
meilleure efficacité dans le respect des
bonnes pratiques.
Nos thérapies rénales illustrent bien cette
philosophie. Aujourd’hui, Baxter est actif
dans la dialyse et plus particulièrement
dans la dialyse péritonéale. Les patients
dialysés ont en effet le choix entre deux
modalités pour être traités : l’hémodia-
lyse (plus de 90 % des thérapies) et la
dialyse péritonéale (moins de 10 %).
Même si les deux techniques sont effi-
caces, la dialyse péritonéale présente
l’avantage d’être réalisée à domicile.
De cette façon, elle améliore la qualité
de vie en s’intégrant dans le quotidien
du patient. Pour cette thérapie, Baxter
fournit le médicament, l’appareil pour
réaliser la dialyse, mais aussi un sou-
tien à la formation des infirmières et des
professionnels de santé pour qu’au final
le patient puisse réaliser son traitement
en toute autonomie. Nous fournissons
donc bien un «
mix
» global intégrant
le produit pharmaceutique, le dispositif
médial, le service et la formation, pour
apporter une valeur ajoutée tout au long
du parcours du patient.
Quelle est l’activité de Baxter France ?
Baxter France commercialise l’offre
thérapeutique de Baxter. Créée en
1970, notre filiale compte aujourd’hui
plus de 450 salariés repartis sur cinq
sites : le siège à Maurepas, un centre
de distribution dans le Grand Lyon et
trois sites de production de poches de
nutrition parentérale à façon à Lille,
Montpellier et Strasbourg.
Quelles sont les principales spécificités
de Baxter ?
Baxter a une véritable culture hos-
pitalière et une expertise de plus de
80 ans dans des maladies graves et
chroniques. Au vu des maladies que
nous traitons, nous sommes très tour-
nés vers le patient et l’amélioration de
sa qualité de vie.
Un exemple très parlant est l’hémo-
philie. En 1980, les patients décédaient
en moyenne à 40 ans des suites de
cette maladie génétique. Aujourd’hui,
l’espérance de vie des personnes
hémophiles approche celle de la popu-
lation générale grâce à l’évolution des
traitements. Depuis des décennies,
Baxter s’est investi dans les biotechno-
logies ce qui nous a permis de déve-
lopper des facteurs de coagulation
recombinants, issus du génie géné-
tique. Ces traitements ont contribué à
transformer le quotidien des patients
hémophiles et nous continuons à tra-
vers notre recherche à développer des
traitements encore plus performants
et plus faciles à administrer pour ces
patients.
Une autre spécificité de Baxter est celle
de rester en phase avec le développe-
ment du monde médical dont le grand
défi est de soigner plus de personnes
en maîtrisant les coûts. La dénutrition
à l’hôpital illustre bien ce point. On
constate que 50 % des seniors à l’hô-
pital sont mal nourris, ce qui allonge le
processus de guérison et engendre des
coûts supplémentaires pour la Sécurité
sociale. Nous pensons que l’expertise
de Baxter au service des profession-
nels de santé peut contribuer à une
meilleure nutrition des patients à l’hô-
pital, ce qui permettra à la fois d’accé-
lérer le processus de rétablissement
des patients et de diminuer les coûts
pour la collectivité.
Baxter dispose d’une gamme
complète de produits en nutrition
parentérale - une nutrition artifi-
cielle par voie intraveineuse pour les
patients dans un état critique - à l’hôpi-
tal mais aussi à domicile. Les besoins
de ces patients sont très différents et
les apports de nutrition et d’hydrata-
tion doivent être calculés selon des
paramètres individuels. Pour répondre
à tous les besoins et compléter son
offre, Baxter a réalisé l’acquisition en
2012 des laboratoires Fasonut, qui ont
une expertise en matière de prépara-
tion de poches spécifiques pour les
besoins de certains patients.
Enfin, Baxter travaille aux côtés
des professionnels de santé pour
Nous sommes
très tournés
vers le
patient. »
Le nouveau siège
de Baxter France
à Saint-Quentin-
en-Yvelines :
un bâtiment de
haute qualité
environnementale
(HQE) et un
environnement
favorable pour les
collaborateurs.
côté entreprises
l’invité Jo Benoit
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développer les soins à domicile. Nous
nous appuyons sur notre expérience
acquise en dialyse, notre expertise en
maladies chroniques et notre savoir-
faire en conception et fabrication de
dispositifs portables, pour assurer la
continuité des traitements entre l’hôpi-
tal et le domicile.
Que représentent la recherche et
l’innovation pour Baxter ? Quels sont
les principaux domaines de recherche
explorés par le groupe ?
Chaque jour, Baxter investit 2,5 mil-
lions de dollars en recherche et déve-
loppement. Nous avons 12 centres
de recherche et développement dans
le monde dont trois en Europe (deux
à Vienne, en Autriche, et un en
Belgique).
Baxter a enregistré plusieurs pre-
mières mondiales. Nous sommes en
particulier la première société à avoir
inventé le rein artificiel ou à avoir
lancé un facteur 8 recombinant dans
l’hémophilie. Nous avons également
créé la première poche de nutrition tri-
compartimentée (glucides, protides,
lipides).
Notre effort de recherche et développe-
ment porte en particulier sur l’amélio-
ration du traitement des patients dans
les maladies chroniques, par exemple
grâce à des médicaments que l’on a
besoin de prendre moins fréquem-
ment pour le même effet ou grâce à
des modes d’administration des médi-
caments qui permettent d’améliorer le
confort de vie des patients.
En France, Baxter participe à la cohorte
CKD-Rein, financée dans le cadre
des Investissements d’avenir, avec
l’Université Paris-Sud, Inserm Transfert
et d’autres laboratoires. Pouvez-vous
nous en dire plus sur l’implication
de l’entreprise dans ce programme
d’étude et de prévention de la maladie
chronique rénale ?
Nous n’avons pas de centre de R&D
en France mais nous participons avec
des hôpitaux à des études cliniques en
phase IV ou en phase III. La cohorte
CKD-Rein (CKD pour Chronic Kidney
Disease, maladie rénale chronique)
réunit 3 600 patients atteints d’une
insuffisance rénale chronique avancée
mais non encore dialysés. Coordonnée
par l’Université Paris-Sud et l’Inserm,
en collaboration avec l’Agence de la
biomédecine, les centres hospitalo-
universitaires de Bordeaux, Lyon,
Nancy et Amiens, l’Université Lyon 1,
le Centre national de génotypage et
Arbor Research, CKD-Rein est spon-
sorisé par six partenaires industriels
dont Baxter. L’objectif de cette étude
est d’étudier la maladie rénale chro-
nique, ses causes, ses complications,
les biomarqueurs prédictifs de son
évolution et les meilleures stratégies
de prise en charge. Il s’agit d’analyser
des caractéristiques cliniques, mais
aussi des critères socio-économiques
et démographiques, qui vont influen-
cer le choix de la thérapie avant que
les patients entrent en dialyse.
Pour Baxter France, cette orientation
est aussi le fruit de la nouvelle organi-
sation mise en place depuis deux ans,
avec la création d’une direction médi-
cale. Baxter est attentif aux besoins et
aux évolutions du monde extérieur et
travaille en proximité avec les établis-
sements de santé et les autorités de
santé pour y faire face.
Plus généralement, nous affichons
notre engagement en matière de
responsabilité sociétale. À titre
d’exemple, la Baxter International
Foundation met des fonds à disposi-
tion des personnes défavorisées pour
améliorer leur accès aux soins. À ce
titre, notre fondation vient de remettre
un don conséquent à l’ASP Fondatrice
(Association des soins palliatifs) pour
aider à la formation des bénévoles qui
accompagnent les malades en fin de
vie ainsi que leur famille et proches.
Comment est organisée Baxter France ?
Quels sont les différents services de
l’entreprise présents au siège ?
Environ 220 personnes sont pré-
sentes au siège de Baxter France. La
société est organisée en trois «
busi-
ness units
» : biosciences (hémophi-
lie, vaccins, etc.), hôpital (anesthésie,
nutrition parentérale, oncologie, colles
chirurgicales, etc.) et rénal.
Nous avons aussi des équipes sur le
terrain (plus de 100 personnes) : des
Chaque jour,
Baxter investit
2,5 millions de
dollars en recherche
et développement.
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l’invité
Le futur siège de
Baxter France sera
construit dans
le quartier de la
Redoute de Bouviers,
à Guyancourt, à
proximité de Sodexo
et Malakoff Médéric. •   Siège du groupe : Deereld, près de 
Chicago, dans l’Illinois, États-Unis.
•   Implantations dans 66 pays du 
monde et distribution dans 100 pays.
•    50 sites de production dans le 
monde dont 21 en Europe.
•   12 centres de recherche et 
développement dont 3 en Europe.
•   50 000 collaborateurs, dont 
14 700 en Europe et plus de 450 en 
France.
•   Chiffre d’affaires : environ 
14 milliards de dollars dans le monde
dont 4 milliards en Europe, Afrique et
Moyen-Orient et 425 millions d’euros 
en France.
Baxter en chiffres
spécialistes produits, des infirmières
qui aident à la formation et à la diffu-
sion des bonnes pratiques, mais aussi
des personnes chargées du «
market
access
». Ces dernières ont pour but
de favoriser l’accès des patients à cer-
tains traitements, comme la dialyse
péritonéale à domicile, en informant
les parties prenantes (professionnels
de santé payeurs, assurance maladie,
institutions) dont le rôle est détermi-
nant dans le développement de cette
technique.
Baxter France s’est également doté
d’une équipe médicale, qui mène
par exemple des études cliniques. En
plus des départements transversaux
(finances, RH, communication, etc.),
notre service «
affaires réglemen-
taires
», constitué de pharmaciens spé-
cialisés, en contact avec les autorités,
est chargé de valider toutes les actions
que nous développons, y compris
les formations en interne. La France
est en effet le pays d’Europe le plus
sévère en matière de réglementation.
Nous avons aussi un département
«
pharmacovigilance
», chargé de
recueillir et de transmettre aux autori-
tés toutes les informations reçues de la
part des médecins et des patients sur
l’utilisation de nos produits et de nos
traitements.
Pourquoi avoir choisi de changer
d’implantation pour le siège de Baxter
France ?
Cela fait longtemps que nous sommes
installés ici, dans ces locaux, à
Maurepas. La mise en conformité
du bâtiment avec les normes de
Baxter aurait nécessité des travaux
importants.
Quelles sont les principales raisons du
choix de Saint-Quentin-en-Yvelines ?
La mission essentielle de Baxter est
de sauver et de sauvegarder la vie des
patients. Pour cela, nous avons besoin
de réunir des collaborateurs qui par-
tagent cette orientation patient. Cette
adhésion et cet engagement des sala-
riés de Baxter France ont d’ailleurs été
reconnus par la 13e place que nous
avons obtenue il y a deux ans au
concours «
Great place to work
», sur
les entreprises «
où il fait bon travailler
en France
». Notre priorité est donc de
retenir les talents et de continuer à atti-
rer de nouveaux talents.
Saint-Quentin-en-Yvelines représente
un bon compromis pour garder nos
talents dans l’entreprise (car l’agglo-
mération est proche de nos locaux
actuels de Maurepas) et pour attirer de
nouveaux talents, car Saint-Quentin-
en-Yvelines est bien accessible en
transports en commun, notamment
de Paris. De plus, l’agglomération se
montre très dynamique pour attirer
des entreprises et investir dans de nou-
veaux projets. Nous avons rencontré,
autour du président Cadalbert, une
équipe très engagée, avec une vision
d’avenir. Et cela est aussi important
pour l’attractivité de Baxter.
Quelles seront les principales
caractéristiques du nouvel immeuble
pour répondre aux besoins de Baxter
France ?
Il s’agissait de répondre à des critères
propres à Baxter : créer un environ-
nement favorable pour nos colla-
borateurs et se doter d’un bâtiment
de haute qualité environnementale
(HQE). Nous aurons ainsi une terrasse
végétale sur le toit qui filtrera l’eau
utilisée pour arroser les jardins. La
lumière dans les bureaux sera gérée
par des détecteurs automatiques. La
climatisation sera très économe en
électricité. Nos collaborateurs béné-
ficieront également d’un restaurant,
d’une salle de détente et d’une salle
de convivialité propice aux rencontres
informelles.
La filière santé est assez développée à
Saint-Quentin-en-Yvelines. Avez-vous
des relations avec certains acteurs
publics ou privés implantés sur le
territoire ?
Nous avons déjà quelques contacts.
Nous apportons notre soutien à
l’Université de Versailles - Saint-
Quentin-en-Yvelines (UVSQ) pour
leur cérémonie annuelle de remise des
diplômes. Nous rencontrons, lors de
réunions, les industriels de la pharma-
cie, des biotechnologies et des disposi-
tifs médicaux. Nous avons également
aidé Gérondicap en 2010 dans le cadre
du volontariat de nos salariés (une
journée par an et par employé) et nous
allons continuer cette année à l’occa-
sion de la Fête de la musique. Enfin, la
présence à Saint-Quentin-en-Yvelines
de l’UFR des sciences de la santé de
l’UVSQ nous permet d’envisager cer-
tains partenariats qui entreraient dans
notre vision stratégique.
Propos recueillis par Michel Bazan
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