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VOS INTÉRÊTS DOSSIER SECTEUR & MÉTIERS PROJETS & ENTREPRISES
Charleroi-Bruxelles. Autant qu’il soit exem-
plaire et montre la voie aux prochaines
constructions. C’est ainsi que notre alié
Van Laere s’est vu confier la tâche d’ériger
un des plus importants bâtiments passifs
du pays, avec comme défi supplémentaire,
de décrocher la certification «Breeam
Excellent » (voir encadré).
ENVELOPPE EXTÉRIEURE
Nous avons rencontré Wim De Man, le
gestionnaire du chantier, pour un petit
tour du propriétaire. Aussi étonnant que
cela puisse paraître, il nous confie qu’il n’a
pas été si dicile d’atteindre le standard
passif. «Je dirais même que construire une
maison classique passive est plus dicile.
Nous avions ici tout au plus une dizaine de
points critiques auxquels il a fallu soigner
la mise en œuvre pour assurer une bonne
étanchéité à l’air. Avec une habitation
construite en maçonnerie, les jonctions et
les risques de ponts thermiques sont beau-
coup plus nombreux. L’architecture épurée
de la façade rideau a fortement limité les
risques.»
En effet, la façade du futur siège de
l’IBGE fait la part belle à des panneaux
sandwiches de tôles métalliques isolées
à l’aide de 20 cm de laine de roche. Les
triples vitrages sur les flancs sont intégrés
dans des profilés en aluminium. Le bâti-
ment compte également un grand Atrium
courbé qui a été coié de double vitrage.
Enfin, la façade se compose également de
650 m² de panneaux photovoltaïques qui
ont été totalement intégrés à l’enveloppe
métallique. Ceux-ci devraient avoir une
production annuelle estimée de 88.000
KWh/an, couvrant en partie la consomma-
tion électrique du bâtiment.
«Le bâtiment repose sur des fondations
classiques en béton. Mais petite particu-
larité: nous avons placé 15 cm de PU sous
le radier, puisque le niveau inférieur des
parkings devait également faire partie du
volume protégé», nous précise Wim De
Man.
ACTIVATION DU NOYAU DE BÉTON
Après avoir soigné l’isolation et l’étan-
BREEAM Excellent
« L’emplacement du chantier a joué en notre faveur »
Pour souligner son exemplarité en matière de construction
durable, le futur siège de l’IBGE vise à décrocher le niveau d’ex-
cellence de la certification BREAAM. Il s’agit d’une méthode
internationale d’évaluation de la performance environnemen-
tale des bâtiments. Les critères de cotation ne se limitent pas
aux simples techniques mises en œuvre dans le bâtiment,
mais tiennent également compte de l’empreinte écologique
de sa construction (gestion de l’eau, de l’énergie, des déchets,
limitation des émissions de CO2,…), du bien-être des futurs
occupants, etc. L’objectif de décrocher la meilleure cotation
BREEAM a d’ailleurs nécessité une grande préparation en
amont du chantier.
Wim De Man: «Pour limiter notre empreinte écologique au
cours du chantier, nous avons investi dans de nouveaux éclai-
rages plus économiques pour nos cabines de chantier et avons
utilisé l’eau de pluie pour alimenter nos toilettes. Nous avons
également dû adapter notre politique d’achat des matériaux
pour opter davantage pour des matériaux écologiques et
locaux.»
C’est ainsi que seul du bois labellisé PEFC a pu être mis en
œuvre sur le chantier, même pour les corages en béton. L’ori-
gine des matériaux et leur transport jouent un rôle considé-
rable et la situation du chantier a nettement joué en faveur de
l’entrepreneur.
Wim De Man: «Nous sommes en effet qu’à une centaine
de mètres de deux centrales à béton et du canal. Un atout
indéniable, car nous avons ainsi pu limiter la pollution liée
au charroi en faisant venir des matériaux par voie d’eau. La
société Aertssen a quant à elle fait venir des camions équipés
spécialement de filtres à particules, etc.»
Outre ces aspects environnementaux, le bien-être des futurs
occupants reste central dans la philosophie BREEAM et peut
parfois se montrer contradictoire avec les caractéristiques
classiques d’un bâtiment passif.
Wim De Man: «Les employés ont ainsi la possibilité d’ouvrir leurs
fenêtres, ou même d’allumer les lumières ou les protections
solaires, alors que celles-ci sont gérées de façon automatisée. Le
confort de l’occupant prime sur la logique technique. »
Enfin, notons que la communication envers le voisinage et
la gestion des plaintes font également partie des critères à
soigner. Même le contrôle de l’accès au chantier entre en ligne
de compte. Chaque entrepreneur ou fournisseur a ainsi dû
s’équiper d’un badge, avec nom et photo. Une manière égale-
ment pour la société Van Laere de se préparer déjà à la future
obligation d’enregistrement des présences sur chantier.
WIM DE MAN – «Le confort de l’occupant prime sur la logique purement
technique.»
TECHNIQUES - Sans parachèvement, il a fallu ruser
pour les cacher.