Le plus grand bâtiment passif de la capitale, Construction Mars

construction - mars 2014
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Nouveau siège de Bruxelles Environnement
Le plus grand bâtiment passif
de la capitale
La société Van Laere peaufine les derniers détails de la livraison du plus important bâtiment
passif de Bruxelles. Il s’agit du futur siège de Bruxelles Environnement qui fait plus de 16.000 m²
et qui accueillera bientôt quelque 600 employés. Ce bâtiment à larchitecture moderne fait
figure d’exemple en matière de gestion environnementale et nest que la première pierre d’un
futur quartier durable sur le célèbre site de Tour & Taxis.
Ce bâtiment noir et vitré ache une
architecture futuriste qui lui vaut
déjà le surnom de « grille-pain ».
Cette modernité contraste d’ail-
leurs par rapport au reste du site de Tour
& Taxis, qui est aujourd’hui encore essen-
tiellement un large terrain vague, mais qui
demeure une des rares grandes réserves
foncières de la capitale. Voici quelques
années, les édiles imaginaient d’ailleurs
d’y bâtir le futur stade national de foot-
ball. Fort heureusement, il n’en sera rien
et c’est au contraire un grand projet de
quartier durable qui devrait sortir de terre
prochainement, prévoyant à la fois une
zone résidentielle et commerciale.
Le nouveau siège de l’IBGE n’est que la
première pierre d’une profonde mutation
de ce site situé à un jet de pierre du canal
ARCHITECTURE MODERNE – Le future siège de Bruxelles Environnement ne passe pas inaperçu seul sur le site de Tour & Taxis.
ATRIUM – Il abritera un «Eco-Centre» accessible au public pour le sensibiliser aux économies d’énergie.
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VOS INTÉRÊTS DOSSIER SECTEUR & MÉTIERS PROJETS & ENTREPRISES
Charleroi-Bruxelles. Autant qu’il soit exem-
plaire et montre la voie aux prochaines
constructions. C’est ainsi que notre alié
Van Laere s’est vu confier la tâche d’ériger
un des plus importants bâtiments passifs
du pays, avec comme défi supplémentaire,
de décrocher la certification «Breeam
Excellent » (voir encadré).
ENVELOPPE EXTÉRIEURE
Nous avons rencontré Wim De Man, le
gestionnaire du chantier, pour un petit
tour du propriétaire. Aussi étonnant que
cela puisse paraître, il nous confie qu’il n’a
pas été si dicile d’atteindre le standard
passif. «Je dirais même que construire une
maison classique passive est plus dicile.
Nous avions ici tout au plus une dizaine de
points critiques auxquels il a fallu soigner
la mise en œuvre pour assurer une bonne
étanchéité à l’air. Avec une habitation
construite en maçonnerie, les jonctions et
les risques de ponts thermiques sont beau-
coup plus nombreux. L’architecture épurée
de la façade rideau a fortement limité les
risques.»
En effet, la façade du futur siège de
l’IBGE fait la part belle à des panneaux
sandwiches de tôles métalliques isolées
à l’aide de 20 cm de laine de roche. Les
triples vitrages sur les flancs sont intégrés
dans des profilés en aluminium. Le bâti-
ment compte également un grand Atrium
courbé qui a été coié de double vitrage.
Enfin, la façade se compose également de
650 m² de panneaux photovoltaïques qui
ont été totalement intégrés à l’enveloppe
métallique. Ceux-ci devraient avoir une
production annuelle estimée de 88.000
KWh/an, couvrant en partie la consomma-
tion électrique du bâtiment.
«Le bâtiment repose sur des fondations
classiques en béton. Mais petite particu-
larité: nous avons placé 15 cm de PU sous
le radier, puisque le niveau inférieur des
parkings devait également faire partie du
volume protégé», nous précise Wim De
Man.
ACTIVATION DU NOYAU DE BÉTON
Après avoir soigné l’isolation et l’étan-
BREEAM Excellent
« Lemplacement du chantier a joué en notre faveur »
Pour souligner son exemplarité en matière de construction
durable, le futur siège de l’IBGE vise à décrocher le niveau d’ex-
cellence de la certification BREAAM. Il s’agit d’une méthode
internationale d’évaluation de la performance environnemen-
tale des bâtiments. Les critères de cotation ne se limitent pas
aux simples techniques mises en œuvre dans le bâtiment,
mais tiennent également compte de l’empreinte écologique
de sa construction (gestion de l’eau, de l’énergie, des déchets,
limitation des émissions de CO2,…), du bien-être des futurs
occupants, etc. Lobjectif de décrocher la meilleure cotation
BREEAM a dailleurs nécessité une grande préparation en
amont du chantier.
Wim De Man: «Pour limiter notre empreinte écologique au
cours du chantier, nous avons investi dans de nouveaux éclai-
rages plus économiques pour nos cabines de chantier et avons
utilisé l’eau de pluie pour alimenter nos toilettes. Nous avons
également dû adapter notre politique d’achat des matériaux
pour opter davantage pour des matériaux écologiques et
locaux
C’est ainsi que seul du bois labellisé PEFC a pu être mis en
œuvre sur le chantier, même pour les corages en béton. Lori-
gine des matériaux et leur transport jouent un rôle considé-
rable et la situation du chantier a nettement joué en faveur de
l’entrepreneur.
Wim De Man: «Nous sommes en effet qu’à une centaine
de mètres de deux centrales à béton et du canal. Un atout
indéniable, car nous avons ainsi pu limiter la pollution liée
au charroi en faisant venir des matériaux par voie d’eau. La
société Aertssen a quant à elle fait venir des camions équipés
spécialement de filtres à particules, etc.»
Outre ces aspects environnementaux, le bien-être des futurs
occupants reste central dans la philosophie BREEAM et peut
parfois se montrer contradictoire avec les caractéristiques
classiques d’un bâtiment passif.
Wim De Man: «Les employés ont ainsi la possibilité douvrir leurs
fenêtres, ou même d’allumer les lumières ou les protections
solaires, alors que celles-ci sont gérées de façon automatisée. Le
confort de l’occupant prime sur la logique technique. »
Enfin, notons que la communication envers le voisinage et
la gestion des plaintes font également partie des critères à
soigner. Même le contrôle de l’accès au chantier entre en ligne
de compte. Chaque entrepreneur ou fournisseur a ainsi dû
s’équiper d’un badge, avec nom et photo. Une manière égale-
ment pour la société Van Laere de se préparer déjà à la future
obligation d’enregistrement des présences sur chantier.
WIM DE MAN – «Le confort de l’occupant prime sur la logique purement
technique
TECHNIQUES - Sans parachèvement, il a fallu ruser
pour les cacher.
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chéité à l’air, il fallait également veiller
à limiter la consommation énergétique
et si possible en produire sur place. Huit
puits géothermiques ont été forés à 80 m
de profondeur, quatre au sud et quatre au
nord, pour réguler la température interne
du bâtiment. «Lobjectif est de maintenir
une température stable de la masse de
l’édifice», nous explique-t-on. «Les puits
géothermiques sont reliés à une pompe
à chaleur qui peut, si nécessaire, puiser
les calories dans le sol pour chauer leau
dans les conduites qui traversent les plan-
chers en béton. C’est le principe de l’activa-
tion du noyau de béton. Nous avons égale-
ment prévu quelques convecteurs ainsi
qu’une petite chaudière.»
En complément, des grilles peuvent s’ou-
vrir automatiquement la nuit pour rafraî-
chir lAtrium et le système de ventilation
double-flux peut également fonctionner
à un plus haut régime pendant les heures
d’inoccupation des bureaux pour réguler
la température intérieure. Des protections
solaires automatiques ont été intégrées
aux vitrages, en extérieur sur la façade
rideau et en intérieur pour lAtrium.
Pour le chauffage, la consommation
estimée de ce bâtiment exemplaire devrait
se limiter à 15 kWh/m² par an, soit 10 fois
moins que le siège actuel de l’IBGE situé à
Woluwe-Saint-Lambert. Leau de pluie des
toitures sera également récupérée pour
couvrir une partie des besoins en eau non
potable.
ECLAIRAGE
Notons aussi qu’un eort particulier a été
porté à la lumière du jour. En eet, pour
réduire la consommation d’électricité et
orir de meilleures conditions de travail au
personnel, tous les postes bénéficient d’un
éclairage naturel. Léclairage artificiel est
quant à lui géré automatiquement à l’aide
de capteurs de présence et en fonction de
l’intensité lumineuse.
ACOUSTIQUE
Une des dicultés de ce chantier aura été
d’intégrer toutes les installations tech-
niques. En eet, les architectes ont préféré
limiter au maximum les travaux de fini-
tion. Le béton poli reste ainsi apparent et
remplace les classiques plafonnages ou
carrelages. Mais cela a eu pour effet de
créer une caisse de résonnance. Les entre-
preneurs ont donc dû soigner l’acoustique
en plaçant des panneaux absorbeurs aux
plafonds. Une manière également de
cacher les gaines techniques et de placer
les sprinklers imposés pour la sécurité
incendie.
Le siège de l’IBGE, qui sera livré dans
quelques semaines, nest que la première
structure de ce nouveau quartier. Le site
devrait également accueillir des loge-
ments dont la construction a déjà débuté.
En tout, ce seront 100.000 m³ d’habi-
tations qui sortiront de terre, pouvant
accueillir près de 3.000 personnes. A cela,
il faudra également ajouter 100.000 m³
de bureaux, commerces et équipements
collectifs. En mai prochain, un nouveau
parc de 20 hectares y sera également inau-
guré. n
EMPREINTE ÉCOLOGIQUE – Tous les bois mis en œuvre sur ce chantier sont tous labellisés PEFC, même ceux ayant servis aux corages.
Entrepreneur général : Van Laere (Zwijndrecht).
Aertssen (Stabroek), Artico Interieur (Houthalen), BOPRO (Gent), Entreprises Miot
et Brescani (Haren), Fabima (Schaerbeek), Franki Foundations Belgium (Saintes),
Holcim (Bruxelles), Imtech Belgium (Temse), Interalu (Wilrijk), Issol (Dison), Peri
(Londerzeel), S.Air Smoke Ventilation Systems (Alost), Schieleers Project (Alken),
Smet G.W.T. (Dessel) et VMA (Sint-Martems-Latem).
MEMBRES SUR CE CHANTIER
Ce chantier a fait partie des visites organisées par la Cellule Energie-Environnement de la CCB-C. Une vidéo est disponible de cette
visite sur le www.ccbc.be , à la rubrique «Evénements».
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