Consensus français sur la prise en charge du nodule thyroïdien : ce

32-705-A-10
Consensus
franc¸ais
sur
la
prise
en
charge
du
nodule
thyroïdien
:
ce
que
le
radiologue
doit
connaître
J.
Tramalloni,
J.L.
Wémeau
Les
dernières
recommandations
de
bonne
pratique
clinique
sur
la
prise
en
charge
du
nodule
thyroïdien
dataient
de
1995
avec
le
rapport
de
l’Agence
nationale
pour
le
développement
de
l’évaluation
médicale
(ANDEM).
La
Société
franc¸aise
d’endocrinologie
(SFE)
vient
de
publier
de
nouvelles
recommandations
sur
cette
prise
en
charge.
Le
but
de
ce
travail
est
d’exposer
aux
radiologistes,
qui
réalisent
certainement
la
grande
majorité
des
échographies
thyroïdiennes,
les
recommandations
qui
concernent
plus
directe-
ment
leur
activité,
mais
aussi
leur
rappeler
des
aspects
cliniques,
physiopathologiques,
cytologiques
et
thérapeutiques
afin
qu’ils
produisent
des
examens
pertinents,
répondant
bien
aux
exigences
de
leurs
col-
lègues
cliniciens.
Y
sont
traités
l’épidémiologie,
l’évaluation
biologique,
échographique
et
cytologique,
la
place
actuelle
des
autres
examens
d’imagerie
(dont
la
scintigraphie)
et
quelques
situations
particulières
(nodules
de
l’enfant,
de
la
femme
enceinte,
nodule
au
cours
d’une
maladie
de
Basedow,
au
cours
d’une
thyroïdite
chronique
lymphocytaire,
incidentalomes).
De
nombreuses
figures
illustrent
ces
aspects
et
des
tableaux
et
encadrés
font
ressortir
les
points
les
plus
importants.
©
2012
Elsevier
Masson
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Tous
droits
réservés.
Mots-clés
:
Nodule
;
Cancer
thyroïdien
;
Échographie
;
Cytologie
;
TI-RADS
;
Forte
hypoéchogénicité
;
Microcalcifications
;
Élastographie
;
Adénopathies
;
Scintigraphie
;
TEP-18
FDG
;
Incidentalome
Plan
Introduction
2
Épidémiologie
et
aspects
cliniques
2
Quels
sont
les
facteurs
favorisants
?
2
Histoire
naturelle
des
nodules
thyroïdiens
3
Évaluation
clinique
des
nodules
thyroïdiens
3
Évaluation
biologique
initiale
4
Évaluation
échographique
4
Impératifs
techniques
4
Évaluation
diagnostique
et
pronostique
des
nodules
4
Inventaire
nodulaire
4
Détermination
de
la
taille
du
nodule
5
Échostructure
6
Échogénicité
6
Limites
et
forme
du
nodule
6
Calcifications
6
Aspect
de
la
vascularisation
7
Vélocimétrie
7
Dureté
7
Étude
des
ganglions
lymphatiques
de
voisinage
8
Résultat
de
l’étude
échographique
:
la
caractérisation
nodulaire
9
Évaluation
cytologique
9
Quels
nodules
faut-il
ponctionner
?
9
Évaluation
cytologique
10
Place
des
autres
examens
d’imagerie
11
Place
de
la
scintigraphie
11
Apport
de
l’imagerie
TDM
ou
IRM
et
de
la
TEP
au
18-FDG
12
Stratégies
thérapeutiques
et
de
surveillance
12
Qui
opérer
et
comment
12
Qui
surveiller
et
comment
12
Place
de
l’hormonothérapie
frénatrice
13
Situations
particulières
13
Nodules
thyroïdiens
de
l’enfant
13
Nodule
thyroïdien
de
la
femme
enceinte
13
Nodule
survenant
dans
un
contexte
de
maladie
de
Basedow
13
Nodule
survenant
dans
un
contexte
de
thyroïdite
lymphocytaire
chronique
(TLC)
(hors
maladie
de
Basedow)
14
Nodules
thyroïdiens
occultes
:
incidentalomes
14
Spécificité
de
prise
en
charge
15
Qui
opérer
15
Qui
surveiller
16
Conclusion
16
EMC
-
Radiologie
et
imagerie
médicale
-
cardiovasculaire
-
thoracique
-
cervicale 1
Volume
0
>
n0
>
xxx
2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1879-8535(12)60946-5
32-705-A-10 Consensus
franc¸ais
sur
la
prise
en
charge
du
nodule
thyroïdien
:
ce
que
le
radiologue
doit
connaître
Tableau
1.
Nature
des
principaux
nodules
thyroïdiens.
Nodules
bénins Adénomes
vésiculaires
(colloïdes,
macrovésiculaires,
microvésiculaires
et
fœtaux)
Kystes
(simples
et
hémorragiques) Pseudonodules
de
thyroïdites
(aiguës,
subaiguës
ou
chroniques)
Nodules
malins
Cancers
(papillaire,
vésiculaire,
médullaire,
anaplasique)
Lymphomes
Métastases
Introduction
Les
dernières
recommandations
franc¸aises
sur
la
prise
en
charge
du
nodule
thyroïdien
dataient
de
1995
(Agence
nationale
pour
le
développement
de
l’évaluation
médicale
[ANDEM]) [1].
La
Société
franc¸aise
d’endocrinologie
(SFE)
vient
de
publier
un
nouveau
consensus
sur
le
sujet.
Il
est
indispensable
que
les
radiologues,
qui
réalisent
la
majorité
des
échographies
thyroï-
diennes,
en
connaissent
les
résultats
et
les
recommandations
afin
d’adapter
leur
pratique
et
produire
des
examens
per-
tinents
qui
répondent
aux
attentes
de
leurs
correspondants
cliniciens.
Le
but
de
cet
article
est
de
mettre
en
évidence
les
points
forts
de
ces
recommandations
et
leur
impact
direct
sur
la
réalisation
des
échographies
thyroïdiennes,
mais
aussi
de
donner
aux
radiologues
les
informations
cliniques,
épidémiologiques,
pathogéniques
et
thérapeutiques
leur
permettant
de
mieux
comprendre
les
attentes
des
cliniciens
et
de
mieux
répondre
aux
nombreuses
questions
des
patients
pendant
l’examen
échographique.
Rappelons
que
le
radiologue,
comme
tout
médecin,
a
envers
son
patient
un
devoir
d’information
«
complète,
loyale
et
exhaustive
»
sur
son
état
et
sur
les
constations
qu’il
fait
au
cours
de
son
examen
(Code
de
la
santé
publique,
articles
R.4127-1
à
R.4127-112).
La
seule
limite
que
reconnaît
la
loi
à
cette
information
est
la
révélation
d’un
diag-
nostic
ou
d’un
pronostic
grave.
Celle-ci
pourra
être
différée
ou
confiée
au
clinicien
qui
suit
le
patient
et
qui
connaît
mieux
que
le
radiologue
le
contexte
et
la
personnalité
du
patient.
La
communi-
cation
entre
les
deux
praticiens
est
alors
un
élément
fondamental
qui,
en
raison
d’éventuelles
répercussions
médicolégales,
devrait
être
écrite
(cf.
infra).
Il
s’agit
de
recommandations
pour
la
pratique
que
la
SFE
a
décidé
de
publier
pour
les
mettre
à
la
disposition
de
ses
membres
et
de
la
communauté
médicale.
Ces
recommandations
ont
tenu
compte
des
données
de
la
lit-
térature
internationale
(articles,
consensus,
recommandations).
Cette
analyse
et
l’élaboration
des
recommandations
ont
été
confiées
à
un
groupe
de
médecins
reconnus
pour
leur
exper-
tise
de
cette
thématique
et
regroupant
des
endocrinologues,
des
chirurgiens,
des
cytopathologistes,
des
anatomopathologistes,
des
radiologues,
des
biologistes
et
des
médecins
de
médecine
nucléaire.
Les
premiers
résultats
ont
été
présentés
au
congrès
annuel
de
la
SFE
à
Nice
en
octobre
2009.
Cette
version
a
ensuite
été
mise
en
ligne
sur
le
site
internet
de
la
SFE
afin
de
recueillir
les
remarques
et
critiques
des
membres
de
la
société.
Le
texte
a
été
publié
en
anglais
pour
une
reconnaissance
internationale
dans
les
Annales
d’endocrinologie
(Guidelines
of
the
French
society
of
endocrinology
for
the
management
of
thyroid
nodules) [2] et
la
version
en
franc¸ais
a
été
publiée
dans
la
Presse
médicale
(«
Recommandations
de
la
société
franc¸aise
d’endocrinologie
pour
la
prise
en
charge
des
nodules
thyroïdiens
»)[3].
Par
rapport
au
texte
initial,
les
auteurs
ont
simplifié
ou
sup-
primé
certaines
notions
qui
présentent
moins
d’intérêt
pour
le
radiologue
et
développé
ou
ajouté
des
points
de
technique
écho-
graphique
qui
sont
importants
pour
la
réalisation
d’échographies
de
qualité.
Seront
abordés
successivement
l’épidémiologie
et
les
aspects
cliniques,
les
mesures
biologiques
utiles
puis
l’échographie,
la
cytoponction,
les
traitements
et
enfin
quelques
cas
particuliers.
Épidémiologie
et
aspects
cliniques
Un
nodule
est
une
hypertrophie
localisée
du
parenchyme
thyroïdien.
Sa
traduction
palpatoire
est
celle
d’une
nodosité
se
distinguant
du
parenchyme
sain
par
sa
consistance
différente
ou
par
sa
taille,
déformant
alors
la
glande.
Il
est
admis
que
la
nodulation
constitue
un
phénomène
du
vieillissement
physiologique
de
la
thyroïde
et
que
la
très
grande
majorité
de
ces
nodules
sont
et
resteront
bénins.
Malgré
tout
le
cancer
thyroïdien
a
un
très
bon
pronostic,
d’autant
plus
favorable
que
le
diagnostic
est
porté
à
un
stade
de
nodule
de
taille
moyenne
(1
cm
à
3
cm).
Le
clinicien
balance
donc
entre
le
risque
d’une
médicalisation
excessive
de
nodules
bénins
qui
n’auront
jamais
de
conséquence
fâcheuse
et
celui
de
rater
le
diagnostic
d’un
cancer
thyroïdien
à
un
stade
la
guérison
est
obtenue
dans
plus
de
98
%
des
cas.
La
prévalence
autopsique
des
nodules
varie
beaucoup
(entre
8,2
et
65
%)
selon
les
pays,
l’âge,
le
sexe,
la
taille
seuil.
La
prévalence
clinique
est
estimée
aux
environs
de
5
%
chez
les
femmes
aux
États-Unis,
trois
fois
moins
chez
les
hommes [4].
La
prévalence
échographique
était
de
55
%
avec
une
sonde
13
MHz
chez
les
sujets
des
deux
sexes
de
plus
de
40
ans
dans
l’étude
de
Bruneton [5].
La
prévalence
des
incidentalomes
thyroïdiens
est
estimée
à
9,4
%
des
échographies
des
vaisseaux
du
cou
et
à
16
%
des
tomodensitométries
(TDM)
et
imagerie
par
résonance
magnétique
(IRM)
incluant
la
région
cervicale.
La
nature
des
nodules
thyroïdiens
est
précisée
dans
le
Tableau
1.
La
proportion
de
nodules
malins
est
difficile
à
connaître
avec
précision
car
de
nombreux
nodules
restent
méconnus
ou
inex-
plorés.
Les
chiffres
des
séries
chirurgicales
sont
majorés
du
fait
de
biais
de
recrutement.
Un
ordre
de
grandeur
de
5
%
est
retenu
par
la
plupart
des
experts.
Si
les
cancers
de
la
thyroïde
ne
représentent
en
France
que
1,3
%
de
tous
les
cancers
diagnostiqués,
il
faut
noter
la
grande
fré-
quence
du
cancer
thyroïdien
occulte
(de
3
à
36
%
de
la
population
selon
les
séries).
Ceci
explique
la
grande
proportion
de
microcan-
cers
(définis
comme
des
tumeurs
de
10
mm
au
plus)
découverts
histologiquement
sur
des
pièces
opératoires.
Ces
microcancers
représentent
actuellement
environ
la
moitié
des
nouveaux
cas
de
cancers
diagnostiqués.
La
généralisation
des
thyroïdectomies
totales
et
des
coupes
sériées
de
l’ensemble
des
pièces
opératoires
explique
principale-
ment
l’augmentation
de
l’incidence
du
cancer
thyroïdien
constatée
dans
tous
les
pays
développés.
On
estime
que
seul
un
cancer
occulte
sur
15
évoluera
vers
un
cancer
symptomatique.
La
proportion
de
cancers
est
analogue
pour
les
nodules
solitaires
et
pour
les
goitres
multinodulaires.
De
même
le
risque
de
cancer
est
indépendant
de
la
taille
du
nodule.
En
revanche,
le
pronostic
du
nodule
cancéreux
devient
moins
favorable
avec
la
taille,
d’où
la
prudence
vis
à
vis
des
gros
nodules) [4,
6–8].
Quels
sont
les
facteurs
favorisants
?
Facteurs
constitutionnels [7,
9]
En
ce
qui
concerne
l’âge,
la
prévalence
du
nodule
est
environ
égale
à
la
décade
(par
exemple
:
50
%
à
50
ans).
Le
risque
qu’un
nodule
soit
cancéreux
est
multiplié
par
deux
si
le
sujet
a
moins
de
2EMC
-
Radiologie
et
imagerie
médicale
-
cardiovasculaire
-
thoracique
-
cervicale
Consensus
franc¸ais
sur
la
prise
en
charge
du
nodule
thyroïdien
:
ce
que
le
radiologue
doit
connaître 32-705-A-10
20
ans
ou
plus
de
60
ans
ou
s’il
s’agit
d’un
homme.
Malgré
tout,
comme
la
fréquence
des
nodules
est
quatre
fois
plus
élevée
chez
la
femme,
la
majorité
des
cancers
survient
dans
le
sexe
féminin.
On
a
également
mis
en
évidence
le
rôle
de
la
parité
et
de
la
surcharge
pondérale.
Facteurs
environnementaux
La
carence
iodée
et
le
tabac
ont
un
rôle
clairement
établi
sur
la
prévalence
des
nodules.
L’irradiation
par
radiothérapie
externe
accroît
le
risque
de
nodules
et
de
cancers.
La
survenue
de
can-
cers
(surtout
papillaires)
dépend
de
la
dose
(au-dessus
de
10
cGy)
et
elle
apparaît
d’autant
plus
fréquente
que
l’irradiation
a
eu
lieu
dans
le
jeune
âge [10–14].
L’irradiation
accidentelle
de
Tchernobyl
a
provoqué
une
flambée
de
cancers
papillaires
radio-induits
chez
les
enfants
et
les
jeunes
adolescents
russes,
biélorusses
et
ukrai-
niens [15].
Elle
a
aussi
majoré
l’incidence
des
nodules
bénins [16].
Aucun
argument
scientifique
ne
peut
actuellement
faire
retenir
une
influence
de
cet
accident
sur
la
pathologie
thyroïdienne
en
France [17–19].
Autres
facteurs
Certaines
affections
héréditaires
rares
prédisposent
au
nodule
et
au
cancer
thyroïdien.
On
décrit
des
formes
héréditaires
de
cancer
papillaire
(moins
de
5
%),
lorsque
plus
de
deux
membres
de
la
même
famille
en
sont
atteints.
L’acromégalie
et
l’accroissement
de
la
thyroid
stimulating
hor-
mone
(TSH)
favorisent
la
nodulogénèse
et
la
cancérogénèse
thyroïdienne.
Histoire
naturelle
des
nodules
thyroïdiens
Évolution
de
la
taille
du
nodule
Les
rares
études
disponibles
sur
l’évolution
spontanée
des
nodules
jugés
bénins [20–24] montrent
qu’environ
un
tiers
d’entre
eux
présentera
une
régression
spontanée
de
volume
d’au
moins
50
%,
un
tiers
restera
stable,
le
reste
augmentant
de
volume.
Évolution
de
la
nature
du
nodule
Un
nodule
bénin
peut-il
devenir
cancéreux
?
Il
faut
distinguer
le
risque
de
faux
négatif
de
la
cytoponction
(le
nodule
était
can-
céreux
mais
la
cytoponction
ne
l’a
pas
identifié
correctement)
de
la
vraie
dégénérescence
d’un
nodule
bénin.
Le
diagnostic
cytologique
de
cancer
après
une
première
cytolo-
gie
bénigne
est
rare.
Il
s’agit
alors
d’un
faux
négatif
initial
(environ
2
à
4
%
des
cytoponctions),
justifiant
la
répétition
systématique
de
la
cytologie
en
cas
d’augmentation
de
taille
du
nodule
au
cours
de
la
surveillance.
Dans
des
cas
très
rares,
on
peut
penser
que
d’authentiques
lésions
bénignes
ont
un
potentiel
de
transformation
maligne [25].
Il
s’agit
dans
ce
cas
de
cancers
vésiculaires
(qui
sont
rares).
La
transformation
des
cancers
papillaires
en
cancer
anaplasique
est
possible.
Enfin,
il
faut
connaître
la
possibilité
de
foyers
de
cellules
can-
céreuses
au
sein
d’un
nodule
bénin
(dans
environ
2
%
des
cas
de
certaines
séries
chirurgicales).
Évolution
du
nombre
de
nodules
L’apparition
de
nouveaux
nodules
au
cours
de
la
surveillance
d’un
lobe
restant
après
lobectomie
est
observée
chez
3
à
28
%
des
sujets
selon
les
séries.
La
thyroxine
administrée
à
doses
modératrices
de
la
TSH
semble
diminuer
l’apparition
de
nouveaux
nodules [21,
23].
Évolution
de
la
sécrétion
hormonale
du
nodule
La
survenue
de
nodules
hyperfonctionnels
est
favorisée
par
la
carence
iodée.
Elle
se
caractérise
par
l’apparition
de
mutations
activatrices
du
récepteur
de
la
TSH.
Leur
niveau
de
sécrétion
est
corrélé
avec
l’augmentation
de
leur
taille.
Longtemps
sans
influence
sur
l’état
hormonal,
ils
déterminent
progressivement
Tableau
2.
Marqueurs
cliniques
du
risque
de
cancer
en
présence
d’un
nodule
thyroïdien.
Âge
Moins
de
16
ans
et
plus
de
65
ans
Sexe Masculin
Hérédité
Cancer
papillaire
(plus
de
deux
dans
la
famille)
Cancer
médullaire
ou
NEM
2
Coïncidence
pathologique
Maladie
de
Cowden
Polyadénomatose
colique
familiale
(isolée
ou
dans
le
cadre
d’un
syndrome
de
Gardner)
Complexe
de
Carney
Maladie
de
von
Recklinghausen
Antécédent
personnel
Irradiation
cervicale
Caractères
du
nodule
Apparition
récente,
évolution
rapide
Consistance
dure,
irrégulière
Fixation
aux
parties
molles
Signes
locorégionaux Paralysie
récurrentielle
Adénopathie
satellite
NEM2
:
néoplasies
endocriniennes
multiples
de
type
2.
une
baisse
de
TSH,
puis
une
hyperhormonémie
thyroïdienne
:
c’est
alors
le
stade
du
classique
nodule
toxique
de
Plummer.
Évaluation
clinique
des
nodules
thyroïdiens
Dans
certains
cas
les
circonstances
de
survenue
du
nodule
orientent
d’emblée
vers
une
étiologie.
Ces
circonstances
doivent
être
connues
du
radiologue
car
elles
lui
permettent
d’orienter
cor-
rectement
son
diagnostic
et
de
limiter
ses
hypothèses.
Ainsi,
un
nodule
douloureux,
d’apparition
brutale
perc¸u
par
le
patient
est
très
évocateur
d’une
hématocèle,
qui
peut
être
pure
ou
correspondre
à
des
remaniements
hémorragiques
au
sein
d’une
lésion
préexistante.
Alors
que
cette
survenue
brutale
va
inquiéter
le
patient,
il
faut
d’emblée
le
rassurer
car
90
%
de
ces
lésions
sont
bénignes.
Les
10
%
restants
sont
des
lésions
cancéreuses
qui
se
caractérisent
par
leur
récidive
rapide
après
évacuation.
Leur
exis-
tence
justifie
l’analyse
cytologique
de
tout
produit
de
ponction,
même
à
visée
évacuatrice.
La
thyroïdite
aiguë
est
une
situation
rare,
survenant
dans
un
contexte
particulier
(immunodépression,
enfant)
associant
une
tuméfaction
extrêmement
douloureuse
dans
un
contexte
fébrile.
La
ponction
permettra
parfois
l’identification
du
germe
en
cause.
La
thyroïdite
subaiguë
(ou
maladie
de
Quervain-Crille)
se
traduit
par
une
hyperthyroïdie
avec
effondrement
de
la
TSH
quelques
jours
après
un
épisode
viral
oto-rhino-laringologique,
dans
un
contexte
douloureux
souvent
au
premier
plan.
La
protéine
C
réac-
tive
(CRP)
est
très
élevée.
Dans
les
formes
locales
on
peut
croire
palper
un
nodule.
Dans
la
thyroïdite
lymphocytaire
chronique
on
palpe
une
accen-
tuation
de
la
lobulation
thyroïdienne
qui
peut
faire
penser
à
un
nodule.
La
TSH
haute
et
la
positivité
des
anticorps
antithyrope-
roxydase
(ATPO)
permet
le
diagnostic,
l’échographie
permettant
parfois
de
distinguer
les
pseudonodules
(qui
ne
refoulent
pas
les
vaisseaux)
d’authentiques
nodules
associés.
Le
nodule
autonome
(nodule
«
chaud
»
de
la
scintigraphie)
n’est
cliniquement
parlant
qu’au
stade
de
nodule
toxique
(hyperthyroï-
die).
Il
existe
un
risque
très
faible
mais
démontré
de
cancer
parmi
les
nodules
fonctionnels [1,
7,
24,
26].
Certains
signes
cliniques
sont
d’emblée
évocateurs
de
mali-
gnité.Ils
sont
rappelés
dans
le
Tableau
2.
Quand
deux
d’entre
eux
sont
présents,
le
risque
de
malignité
est
très
élevé [20],
mais
en
aucun
cas
cela
ne
dispense
de
réaliser
une
échographie
thyroï-
dienne,
des
examens
de
laboratoire
et
une
cytoponction.
Aucune
situation
clinique
inaugurale
ne
peut
justifier
de
s’en
tenir
à
une
approche
purement
clinique.
EMC
-
Radiologie
et
imagerie
médicale
-
cardiovasculaire
-
thoracique
-
cervicale 3
32-705-A-10 Consensus
franc¸ais
sur
la
prise
en
charge
du
nodule
thyroïdien
:
ce
que
le
radiologue
doit
connaître
Évaluation
biologique
initiale
Seul
le
dosage
de
la
TSH
suffit
en
première
intention [1,
24,
27,
28].
Si
la
TSH
est
basse
on
effectuera
alors
le
dosage
des
hormones
T3
et
T4
libres.
Si
la
TSH
est
élevée
on
dosera
le
taux
des
anticorps
ATPO.
Il
n’y
a
pas
lieu
de
doser
la
thyroglobuline
(sauf
dans
le
contexte
très
particulier
de
néoplasie
diffuse,
éventuellement
suspecte
de
relever
d’un
cancer
thyroïdien).
Le
dosage
de
la
calcitonine
est
recommandé
avant
toute
inter-
vention
chirurgicale
pour
nodule
ou
goitre.
L’augmentation
très
franche
de
son
taux
(>
100
ou
200
ng/ml)
est
en
effet
très
sugges-
tive
de
cancer
médullaire.
Évaluation
échographique
L’échographie
est
devenue
l’imagerie
de
référence
du
nodule
thyroïdien [1–4],
tant
pour
la
détection,
le
diagnostic,
la
recherche
de
signes
de
malignité
et
la
surveillance.
Les
échographies
thyroïdiennes
sont
très
majoritairement
et
très
logiquement
réalisées
par
les
radiologues.
Il
est
indispensable
que
le
médecin
qui
réalise
ces
examens
soit
bien
conscient
que
ses
conclusions
contribuent
au
schéma
décisionnel.
Le
clinicien
attend
de
l’échographie
des
informations
qui
doivent
impérative-
ment
figurer
dans
le
compte-rendu.
Tous
les
consensus
parus
aux
États-Unis,
en
Europe
et
en
France
sont
en
accord
sur
la
nécessité
d’un
contenu
minimum
et
d’une
standardisation
des
examens.
L’aboutissement
logique
de
cette
réflexion
internationale
est
la
mise
en
œuvre
du
système
TI-RADS
(Thyroid
Imaging
Report
And
Data
System),
développé
initialement
par
E.
Horwath [29] par
comparaison
avec
le
système
BI-RADS
pour
le
sein
et
perfectionné
en
France
par
G.
Russ [30].
Nous
exposerons
ici
en
détail
les
impératifs
techniques
et
la
conduite
de
l’examen
échographique
d’une
thyroïde
nodulaire
ainsi
que
le
système
TI-RADS.
Impératifs
techniques
Un
transducteur
large
bande
émettant
au
moins
à
12
MHz
est
nécessaire
pour
visualiser
les
microcalcifications
dans
les
nodules.
Un
transducteur
séquentiel
à
faible
rayon
et
de
fréquence
suffisante
(8
MHz)
est
nécessaire
pour
étudier
la
pathologie
plon-
geante.
Il
est
en
outre
parfois
utilisé
pour
l’échoguidage
des
cytoponctions.
Un
module
Doppler
performant
est
nécessaire
pour
l’étude
de
la
vascularisation
nodulaire
et
ganglionnaire
cervicale.
L’élastographie
thyroïdienne
est
encore
en
cours
d’évaluation.
L’examen
thyroïdien
doit
toujours
être
complet,
incluant
une
étude
des
aires
ganglionnaires
cervicales
car
la
découverte
d’un
ganglion
suspect
satellite
d’un
nodule
a
une
forte
valeur
de
suspi-
cion.
Évaluation
diagnostique
et
pronostique
des
nodules
Une
échographie
thyroïdienne,
quel
qu’en
soit
le
motif,
doit
toujours
commencer
par
la
détermination
du
volume
glandulaire.
Le
volume
glandulaire
est
la
somme
du
volume
de
chacun
des
deux
lobes
et
éventuellement
de
celui
de
l’isthme
s’il
est
hyper-
trophié
(en
pratique,
chaque
fois
que
l’épaisseur
de
l’isthme
mesurée
sur
la
ligne
médiane
est
supérieure
à
5
millimètres
on
peut
s’attendre
à
ce
que
son
volume
soit
supérieur
à
1
cm3,
valeur
qu’on
peut
lui
attribuer
par
défaut
dans
les
autres
cas).
Chez
l’adulte
le
volume
thyroïdien
usuel
est
inférieur
à
18
ml
chez
la
femme
et
20
ml
chez
l’homme.
Des
tables
de
normalité
sont
disponibles
pour
l’enfant [31].
Il
faut
ensuite
indiquer
le
niveau
d’échogénicité
du
parenchyme
par
rapport
aux
muscles
sous-hyoïdiens
qui
cheminent
dans
l’aponévrose
cervicale
moyenne
au
contact
de
la
face
anté-
rieure
de
la
thyroïde
:
une
thyroïde
normale
est
toujours
plus
échogène
que
ces
muscles.
On
dit
alors
que
le
parenchyme
est
normoéchogène
ou
que
le
gradient
musculoparenchymateux
est
positif.
Une
thyroïde
iso-
ou
hypoéchogène
par
rapport
à
ces
muscles
est
toujours
pathologique.
Cela
correspond
le
plus
sou-
vent
à
une
pathologie
inflammatoire
ou
auto-immune.
Il
faut
le
signaler.
Toute
échographie
doit
comporter
une
recherche
systématique
de
nodules.
Dans
certains
cas
l’échographie
permettra
de
redresser
un
diag-
nostic
erroné
de
nodule
:
masse
préthyroïdienne
(lipome)
;
nodule
cervical
non
thyroïdien
;
faux
nodule
derrière
un
septum
fibreux
qui
n’est
pas
retrouvé
sur
la
coupe
coronale
;
pseudonodule
de
thyroïdite.
C’est
un
écueil
majeur
car
la
description
abusive
d’un
nodule
risque
d’entraîner
une
cyto-
ponction
non
justifiée.
Le
diagnostic,
difficile,
repose
sur
l’analyse
des
trajets
vasculaires
:
un
pseudonodule
est
une
zone
hypoéchogène
qui
ne
dévie
pas
le
trajet
des
vaisseaux
car
elle
n’est
pas
expansive,
comme
une
zone
de
stéatose
hépatique
ne
refoule
pas
les
veines
sus-hépatiques.
L’échographie
est
l’examen
d’imagerie
le
plus
sensible
pour
visualiser
les
nodules
thyroïdiens
et
en
faire
l’inventaire.
Inventaire
nodulaire
L’échographie
permet
de
dénombrer
les
nodules
présents
(on
admet
qu’il
faut
négliger
les
nodules
de
moins
de
5
mm
de
dia-
mètre
qu’on
appelle
micronodules
car
ils
sont
très
fréquents,
souvent
transitoires
et
ordinairement
sans
risque
pathologique)
et
de
les
localiser
précisément
dans
la
glande.
Ceci
permet
de
les
reporter
dans
un
schéma
tridimensionnel
afin
que
chaque
nodule
soit
repéré
sans
ambiguïté.
Ceci
est
particulièrement
utile
en
cas
de
multinodularité.
Ainsi
chaque
nodule
bénéficiera
d’une
sur-
veillance
individuelle.
Si
une
cytoponction
est
décidée,
il
faudra
que
le
préleveur
retrouve
avec
certitude
le
nodule
à
ponctionner
:
le
schéma
est
alors
indispensable.
Nous
avons
publié
dès
1994
un
schéma
qui
répond
à
ces
exi-
gences [32] (Fig.
1).
Ce
schéma
permet
de
se
passer
de
périphrases
lourdes
et
souvent
imprécises
pour
localiser
les
nodules.
Il
allège
ainsi
le
compte-
rendu.
Il
faut
rappeler
que
chaque
nodule
doit
figurer
à
la
fois
sur
la
vue
de
face
et
sur
une
des
vues
de
profil
afin
qu’il
soit
repéré
sans
ambiguïté
dans
la
thyroïde.
En
cas
de
nodules
multiples,
il
est
commode
de
les
numéro-
ter.
Le
numéro
est
bien
sûr
reporté
sur
le
schéma
et
il
doit
aussi
figurer
sur
l’iconographie
qui
illustre
chaque
nodule.
Quand
le
nombre
de
nodules
est
très
important,
il
est
impossible
de
tous
les
dénombrer.
Il
serait
d’ailleurs
tout
aussi
difficile
de
les
retrou-
ver
avec
certitude
lors
d’un
examen
ultérieur.
Il
faut
alors
décrire
d’abord
les
éventuels
nodules
suspects
ainsi
que
les
plus
gros,
c’est
à
dire
les
nodules
qui
devront
être
ponctionnés.
Dans
ce
type
d’atteinte
multinodulaire
diffuse,
de
nombreux
éléments
sont
isoéchogènes
et
plus
ou
moins
coalescent.
Il
est
inutile
de
tenter
d’individualiser
ces
nombreux
nodules
car
il
est
admis
que
le
risque
de
cancer
est
presque
inexistant
pour
ce
type
de
nodules.
Un
numéro
ne
représente
qu’un
seul
nodule.
Si
un
nodule
dis-
paraît,
son
numéro
ne
sera
pas
réattribué.
Chaque
nouveau
nodule
rec¸oit
un
nouveau
numéro.
Il
n’apparaît
pas
utile
d’effectuer
une
numérotation
par
côté
(par
exemple
:
D1,
D2,
etc.
et
G1,
G2,
etc.).
Il
est
également
inutile
et
inopportun
de
faire
précéder
le
chiffre
de
la
lettre
N
(N1,
N2,
etc.)
car
la
lettre
N
représente
les
ganglions
dans
la
classification
tumor,
nodes,
metastasis
(TNM).
Le
chiffre
seul
suffit.
On
peut
également
schématiser
sur
le
dessin
l’aspect
échogra-
phique
du
nodule,
ce
qui
constitue
une
aide
certaine
pour
les
retrouver
lors
de
l’échographie
ultérieure.
À
chaque
nouvelle
échographie
il
faut
reprendre
la
même
numérotation
nodulaire
et
modifier
éventuellement
le
schéma
en
fonction
de
la
disparition
ou
de
l’apparition
de
nodules.
Il
est
donc
indispensable
de
disposer
de
la
totalité
de
l’examen
antérieur
:
compte-rendu,
schéma
et
iconographie.
Un
exemple
de
schéma
de
repérage
est
donné
par
la
Figure
2.
4EMC
-
Radiologie
et
imagerie
médicale
-
cardiovasculaire
-
thoracique
-
cervicale
Consensus
franc¸ais
sur
la
prise
en
charge
du
nodule
thyroïdien
:
ce
que
le
radiologue
doit
connaître 32-705-A-10
Figure
1.
Schéma
de
repérage
nodulaire
proposé
par
l’auteur
:
le
dessin
du
centre
représente
la
thyroïde
en
vue
anatomique
de
face.
Les
deux
dessins
latéraux
représentent
chaque
lobe
en
vue
anatomique
de
profil,
ce
qui
correspond
à
une
coupe
longitudinale
échographique.
H
:
haut
;
B
:
bas
;
Av
:
avant
;
Ar
:
arrière
;
D
:
droite
;
G
:
gauche.
Figure
2.
Exemple
de
schéma
de
repérage
nodulaire
:
chaque
nodule
est
reporté
à
la
fois
sur
la
vue
de
face
et
sur
une
des
vues
de
profil,
permettant
un
repérage
dans
les
trois
dimensions
de
l’espace.
Les
nodules
sont
identifiés
par
un
simple
numéro,
ce
qui
est
suffisant.
En
représentant
l’aspect
échographique
de
chaque
nodule
sur
le
schéma,
on
aide
à
leur
identification
lors
des
échographies
ultérieures.
Ainsi
les
nodules
3,
5,
7
et
8
sont
anéchogènes
à
l’échographie
et
représentés
en
noir
sur
le
schéma
;
le
nodule
1
est
hypoéchogène,
le
6
isoéchogène.
H
:
haut
;
B
:
bas
;
Av
:
avant
;
Ar
:
arrière
;
D
:
droite
;
G
:
gauche.
Le
schéma
permet
également,
par
comparaison
avec
la
scin-
tigraphie,
d’identifier
les
éventuels
nodules
autonomes
qui
ne
sont
habituellement
pas
ponctionnés
et
qui
ont
parfois
un
aspect
échographique
qui
pourrait
inquiéter
à
tort.
Il
faut
connaître
les
particularités
de
certaines
localisations
:
du
fait
de
l’origine
embryologique
des
cellules
C
à
calcitonine
on
trouve
plus
de
cancers
médullaires
dans
la
partie
externe
du
tiers
moyen
et
de
la
jonction
tiers
moyen-tiers
supérieur
des
lobes
;
du
fait
de
la
difficulté
de
leur
étude
échographique
:
dans
le
lobe
pyramidal,
qui
doit
toujours
être
examiné
(même
s’il
n’est
visible
à
l’échographie
que
dans
un
cas
sur
deux
environ),
car
des
nodules
peuvent
s’y
trouver,
et
parmi
eux
des
cancers,
aux
extrémités
des
lobes
(pôles
supérieur
et
inférieur)
les
nodules
ne
sont
pas
entourés
sur
toute
leur
circonférence
de
tissu
thyroïdien,
ce
qui
peut
rendre
leur
visualisation
plus
difficile,
sur
des
ectopies
thyroïdiennes
supérieures
(canal
thy-
réoglosse),
ou
inférieures,
jusque
dans
le
médiastin
(il
faut
bien
distinguer
alors
les
nodules
endothoraciques,
sans
connexion
avec
le
lobe
orthotopique
et
les
nodules
plongeants,
qui
se
prolongent
depuis
le
cou
jusqu’au
médiastin).
On
peut
s’aider
de
la
déglutition
:
les
for-
mations
plongeantes
ascensionnent
à
la
déglutition
avec
la
thyroïde,
les
formations
ectopiques
endothoraciques
non,
du
fait
de
leur
proximité
avec
des
structures
anatomiques
de
voisinage,
source
d’éventuelles
compressions
(trachée,
œso-
phage,
nerfs
récurrents).
Détermination
de
la
taille
du
nodule
Il
est
indispensable
de
donner
les
trois
diamètres
maxi-
mum
(longueur,
largeur,
épaisseur)
ainsi
que
le
volume
(qui
est
automatiquement
calculé
par
tous
les
appareils
selon
la
EMC
-
Radiologie
et
imagerie
médicale
-
cardiovasculaire
-
thoracique
-
cervicale 5
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